love someone new (leanne)

[ love someone new ]

@Leanne Weaver & charlotte cosgrave
Il est rare que tu réfléchisses bien longtemps avant de débarquer chez les Weaver. Elles sont, après tout, tes mères de toutes les manières qui importent, et ça suffit en règle générale à ce que tu sois pleinement à l’aise avec elles. Pour autant, ça fait quelques temps que t’es pas allée leur rendre visite pour de multiples raisons : le travail qui se fait plus prenant, le temps que tu passes en compagnie de Clementine et surtout le fait que t’as beaucoup de choses à leur dire. C’est ce dernier point, par-dessus tout le reste, qui a réellement pesé dans la balance. Parce que plus le temps passe, plus il apparait évident que t’as des nouvelles à leur annonce, quelque chose que tu as retardé volontairement.
Au début c’était un choix conscient, une évidence considérant les détails de ta rencontre avec la blonde. Ce n’est pas que tu en avais vraiment honte, mais il y avait tout de même une différence entre accepter le fait que t’es tombée éperdument amoureuse de ta psy - une femme mariée de surcroit - et l’annoncer ouvertement à tes mères qui y verraient de nombreux problème - avec raison. C’était aussi une façon de préserver l’idylle des éléments extérieurs. Il y avait tellement d’éléments dans l’équation, de complication inhérentes à votre situation que tu n’avais aucune envie d’en ajouter encore davantage. Puis, au fur et à mesure que ta relation avec Clementine s’est solidifiée et que t’es tombée foutrement plus amoureuse de l’autre femme, le choix est devenu plus inconscient. C’était certes, une façon d’éviter que ta petite amie se retrouve mise devant tes mères avant qu’elle ne se sente suffisamment à l’aise de le faire. T’as aussi été prise par le besoin de te faire accepter par les deux personnes qui rythment la vie de celle que tu aimes.

Tout ça t’amène à cette journée-là, à la visite prévue chez tes mères. Tu t’efforces d’ignorer la petite pointe d’angoisse qui te pince le coeur. T’as prévu de leur parler davantage de Clementine, mais c’est devenu plus une tâche complexe considérant qu’il ne s’agit plus de dire que tu fréquentes quelqu’un - ce que t’as, de toute façon, fini par leur annoncer sans aucun détail - mais que tu comptes te marier avec elle. C’est à se demander si tu n’as pas attendu trop longtemps pour le faire. C’est sans doute le cas, mais bon, mieux vaut tard que jamais n’est-ce pas ?
C’est ce que tu t’efforces de te répéter alors que tu te permets d’entrer chez tes mères sans plus de cérémonie. « Hey ! » L’angoisse se chasse d’elle-même - ne serait-ce que temporairement - alors que tu prends tes aises dans la maison où tu as grandi. C’est naturelle chez toi, comme il est naturelle que t’arrives à la hauteur des femmes qui t’ont élevée pour déposer des becs sur leur joue. « Vous allez bien ? »Toi c’est évident que tu vas bien, mieux que la dernière fois que t’es venue. Il faut dire que t’es on ne peut plus heureuse avec Clementine, une raison de plus pour laquelle il faut absolument que tu leur parles d’elle. Mais tu temporises, soucieuse de ne pas ramener les grandes réflexions ou l’anxiété en toi. Tu dévoiles plutôt un bouquet de fleurs que t’as récupéré en chemin. « Je me suis dit que ça décorerait bien la table. » Parce que bon, tu tiens toujours à leur valoir ce qu’elles ont pu faire pour toi. Ce que tu fais par des petites intentions comme ramener des fleurs ou quelque chose à manger. C’est d’autant plus important aujourd’hui, même si tu ne sais fichtrement pas comment tu vas aborder le sujet crucial.

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