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 "People say, that they can't run away from their problems. They just weren't running fast enough"

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Aliénor Wilder
‹ the light of a real enemy ›
Aliénor Wilder
messages : 34
rps : 11
name : Betelgeuse
faceclaim : Mara Lafontan + bigbadwxlf
intervention fortuna : oui
trigger warning : warning : suicide, mort de proches, sang, accident de voiture, maltraitance sur enfant, violence physique, drogue, relations sexuelles explicites
trigger : relations sexuelles sans consentement de la part de mon personnage
âge : 25 années passées à se faire les dents sur le goudron
statut civil : L'alliance est devenue bague à son doigt et elle partage désormais un nom avec Styx en plus de ses draps
occupation : Chômeuse
habitation : 94 Vieux Carré
disponibilité : Présente | Dispo pour rp
code couleur : #990099


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Étrange ironie que ses pas l'ait conduite précisément ici, dans les clapotis vagues et les odeurs fébriles du poisson pour observer les couleurs crépusculaires mourir sur l'horizon. L'eau, pourtant, l'avait toujours attirée autant qu'elle la détestait. Terrifiante adversaire qui risquait, à chaque pas, de l'engloutir, gouffre vertigineux qui l'attirait pourtant, provoquait en elle une certaine fascination comme une sirène à la voix envoûtante. Aliénor ne savait pourtant pas mieux nager que lorsqu'elle vivait encore à Los Angeles, peur océane des courants qui s'agitaient en contre-bas. Ses pas, pourtant, avaient décidé à sa place de l'attirer jusque là dans son exploration du quartier, la portant sur l'agitation des quais, comme pour se rappeler de ce phare qui avait sublimé un bout de sa vie, cet oubli qui brillait encore bien trop loin pour qu'elle puisse s'y accrocher. Fumée de son passé qu'il lui fallait oublier, de même que son titre de vendeuse d'étoiles. Tout s'était envolée désormais et celle qui se faisait appeler Alya devait désormais répondre au nom d'Aliénor Wilder.
Aliénor et Styx Wilder. Deux prénoms additionnés derrière le même nom, un alibi qui lui serrait l'annulaire un peu trop fort et s'accrochait aux abîmes de sa liberté. Ca lui paraissait complètement absurde qu'il ait réussi à lui passer la bague aux doigts, mais peut-être pas autant que toutes les circonstances avec lesquelles il fallait désormais composer, cette fausse vie de perfection dans lesquelles elle ne pouvait plus écouler des traînée de poudre sur son passage ou se faufiler dans les ruelles sombres et glauques. Il fallait maintenant devenir le portrait responsable de cette femme de mécanicien, préparer des tartes aux pommes et s'attendrir au-dessus des poussettes - tout ce dont elle avait horreur.

- J'ai besoin d'un job, souffle-t-elle au fleuve qui la toise.

Nuage de fumée qui prend ses aises comme la marque d'une auréole qui saurait dissimuler les cornes du démon. Aliénor tire un peu plus fort sur le bâton de nicotine qui décore ses lèvres, comme pour se raccrocher encore à un passé qui s'étiole de plus en plus. Dans le reflet de l'eau, elle ne voit plus que les souvenirs effacés, ceux qui ne lui manqueront jamais et ceux qui creusent des trous dans son âme. Ceux qui ont compté et à qui elle a dû dire un adieu définitif, enterrant une identité qu'elle a dû fuir pour pouvoir survivre. Survivre à ses côtés.
Et malgré tout ça, malgré la douleurs de ceux quittés, de ceux envolés, elle ne regrette pas sa décision. Suivre Styx pour rester avec lui, envers et contre tous - contre tellement - se glisser dans les mensonges, mais les mensonges avec lui et non plus contre lui. Sous la lune qui crève les premières obscurités, elle tient le déguisement de l'innocente naïve qui ne devrait pas traîner aux quais à cette heure-là. Elle sait que bientôt elle quittera les lieux pour rentrer retrouver la quiétude de l'appartement, se débarrasser de l'alliance dans le vide poche de l'entrée et mourir, encore et encore, dans les bras de son mari. Et ça, entre les brumes floues de la fumée de la cigarette qui brûle, ça la conforte dans tout ça. Parce que c'est lui, ça sera toujours lui dans toutes les évidences et les non-dits qui les bercent. Dans toute la toxicité qui les empoisonne.

Ombre qui écrase le mégot sous son talon avant de se baisser pour le ramasser, désormais détournée des vaguelettes qui la hante, à la recherche d'une poubelle pour y jeter le cylindre bicolore et calciné. Quelques pas de funambules sur le goudron, innocence encore incendiaire alors qu'elle repère enfin l'objet convoité, s'en approche sans deviner que le destin est déjà en train de rire quelque part là-haut, les saccades de son amusement faisant bondir les marionnettes au bout de ses fils. En attendant, elle avance avec trop de légèreté vers la condamnation inébranlable, ne lève même pas les yeux de ses pensées jusqu'au moment où elle glisse le reste de clope dans l'ouverture béante de la poubelle.
Et c'est là qu'elle le voit.
Si lumineux dans l'obscurité que ça lui brûle la rétine.

La cœur s'affole déjà dans la poitrine, menace de percer les organes, la peau, de trancher l'air. Cette silhouette, ce regard qu'elle croise, elle le connaît un peu trop bien pour pouvoir simplement l'ignorer et un nom qui n'aurait jamais dû resurgir - pas à cet endroit, pas maintenant -, la percute. Mantas Skinderis, un fantôme du passé qui ressurgi, un fantôme qui connaissait Silva - qui le connaît peut-être même encore aujourd'hui - voyageur fugitif des airs, oiseaux qui s'envole les poches pleines de marchandises qu'il revendait comptant à son ancien chef. Un être qui renaît de ses cendres alors que tout ça, qu'Alya devait mourir dans les cendres de Los Angeles.
Il faut qu'elle parte. Il faut rentrer, prévenir Styx, faire leur valise et changer de ville, encore. Tant pis pour tout ça, tant pis pour les papiers qui leur ont coûté un bras, ils se doutaient qu'un jour une brèche percerait leur quotidien et la brèche est venue plus tôt que prévu, jardin mal cloîtré de toute évidence. Seront-ils un jour tranquille ?

Le mégot s'écrase sans un bruit dans les déchets alors qu'Aliénor a déjà tourné les talons, virevoltant sur les quais pour fuir cet endroit, ce maintenant.


@Mantas Skinderis
/ awards session
(#) "People say, that they can't run away from their problems. They just weren't running fast enough"    Dim 28 Mai - 23:04
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Mantas Skinderis
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Mantas Skinderis
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Destination unknown
résumé du personnage
Biloxi dans le Mississippi. Des parents menant une existence de "petit bourgeois". • Professeurs de Littérature et d'Histoire à l'université. • Moins assidu, moins sérieux. Trop fantasque, trop dilettante. Peut-être pas aussi intelligent, pas aussi intéressant et pas aussi doué que le grand frère. • Plus de liberté, plus de latitude implicitement octroyée. Une aubaine amère saisie à bras le corps. • Partir vite. Prendre de l'altitude. Voler. Sillonner les airs et fendre la bise. Se sentir vivant et libre. • Jouer avec le feu, se brûler les ailes. Braver les interdits, mépriser les dangers, narguer l'autorité. Se détruire. • Tout les rêves se fument ou se gobent. Les seringues valsent et passent de main en main. Les corps s'enlacent et se délacent aussitôt dit. Les noms s'effacent. Les visages aussi. • Le frère défaille. Le diagnostic tombe : démence précoce. • Honorer la promesse faite aux parents : "prendre soin de Vitas". • Eté 2020 : L'ardoise des imprudences et des excès est salée. Le sentence inscrite noire sur blanc au bas du compte-rendu médical. "Test HIV : Positif".

présentation : Présentation
fiche de liens : Fiche de liens
messages : 189
rps : 17
name : Libra (Quentin)
faceclaim : Mikus Lasmanis | Eylika (av) ; Siren charms (sign) ; Assassin1513v (icons) ; Tenor (gif) ; Patricia Kaas (lyrics)
intervention fortuna : oui
trigger warning : warning : Séropositivité, trafic, contrebande, maladie d'un proche.
trigger : A première vue aucun, mais parlons en au préalable.
gif : "People say, that they can't run away from their problems. They just weren't running fast enough" Nature-sunset
âge : Trente-deux ans, presque l'âge christique. Comme un présage funeste. Une augure sombre qui s'étire et s'étend. Verseau polisson et accro à la liberté.
statut civil : Insaisissable adonis, disposant d’un soupirant transi dans chaque (aéro)port. Toujours en transit, jamais arrivé à bon cœur. Charmer, enlacer, soupirer. Déserter, recommencer. Etre oublié pour ne pas peiner. Etre oublié pour se sentir aimé.
occupation : Gosse se rêvant jadis pilote de ligne. Une vocation prématurément portée en terre par une perception faussée des couleurs. Compromis trouvé en embrassant la carrière de steward au sein de la compagnie American Airlines.
habitation : #26 Faubourg Marigny - un F3 ennuyeux de simplicité qu'il partage avec son frère.
disponibilité : Présent & variable (+/- 4/7 J)
code couleur : Teal


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La mer t’hume
feat. @Aliénor Wilder


Déchirant, éprouvant, démoralisant. Fragiles et faméliques, les derniers fragments d’espoir achèvent de se dissoudre dans une poignée de main chargée d’indolence. Marquant ainsi la prise de congé entre le praticien, et les protagonistes de sa pénultième consultation du jour. Frappée par la morosité, la trogne du steward – d’ordinaire si éloquente et expressive – demeure fermée durant cet ultime échange de politesses et de civilités. Avec la force d’une désespoir, il parvient néanmoins à se fendre d’une illusion de sourire courtois. Guère enclin à être sollicités, les zygomatiques capitulent et précipitent l’agonie du témoignage de sympathie. Sans plus de salamalecs, la porte du cabinet médical se referment sur les frères Skinderis. Dehors, les lumières safranées du soleil couchant leur sautent au visage. Comme un pied de nez, une éblouissante façon de les narguer. De leur scander que la vie est belle et merveilleuse, alors que l’un comme l’autre dégringolent bien au-delà du trente-sixième dessous. Même l’optimisme d’airain du cadet, commence à se lézarder. Pas de rebondissement inattendu, et encore moins d’heureuse surprise. Bien que prévisibles, les conclusions du Docteur Perkins n’en sont pas moins difficiles à encaisser. Les entendre de vive voix leur donne un aspect concret, réel, presque tangible. Une claque sonnante et trébuchante pour le fuyards des cieux. Pessimistes, les observations du psychiatre confortent davantage le caractère funeste du pronostic. Malgré les séances de thérapie, et en dépit de l’ajustement de la Rispéridone, aucune embellie n’est à constater dans l’état du romancier. Pis, ce dernier semble poursuivre son inexorable dégradation. Les absences se multiplient, la fréquence des crises augmentent, l’ampleur des délires aussi. Plus que jamais, l’ancien professeur d’université a besoin d’assistance au quotidien. Besoin de quelqu’un qui veille sur lui. De quelqu’un qui s’assurera qu’il ne soit pas un danger. Tant pour lui-même, que pour les autres. Besoin de son frère. Consciencieuse dans l’exercice de ses fonctions, et connaissant la réalité professionnelle de l’aidant, la toubib lui a alors fourni plusieurs dépliants et plaquettes informatives. Tous chantant les louanges de centres et structures qui sauront comment s’occuper et prendre soin de Vytautas, comme elle dit. Prenez le temps de les consulter à tête reposée, le pria-t-elle, devant sa réticence à peine voilée et l’empressement avec lequel il fourra cette liasse de brochures dans sa sacoche, sans leur accorder le moindre regard. C’est tout vu. Jamais il ne confiera son frère aux soins d’un de ces établissements. Personne n’acceptera, et jamais personne ne s’y résoudra. Ni leurs parents, ni lui. C’est quoi le programme ? Le gaver de médicaments pour qu’il reste toute la sainte journée cloué dans un lit ? Complètement amorphe et hagard. Prostré et catatonique. Sans personne avec qui échanger, personne pour le stimuler. A être condamné à regarder le temps qui passe dans son urine et ses déjections, en priant le ciel pour qu’il le rappelle à lui au plus vite. Non, merci. S’il le faut, Domantas est prêt à faire des aménagements dans sa vie. Demander à être réaffecté sur de courtes correspondances locales. Afin d’être plus souvent chez eux, plus régulièrement avec lui. Et si cela ne suffit pas … alors tant pis pour l’ivresse cimes. Il mettra le point final à une douzaine d’années de bons et loyaux service en qualité de flight attendant, et partira en quête d’une autre occupation. Plus stable, moins itinérante. Le cri d’amour d’un frère prêt à tout au nom du tout mais pas ça. Main sur le front en visière, il descend les quelques marches du perron. A sa droite, Vitas est là sans être là. C’est un jour gris. Peut-être l’un des derniers, à en croire le médecin. Un de ces jours où l’aîné de la fratrie est coincé dans les brumes des limbes. Un de ces jours où il erre dans un no man’s land, quelque part entre la raison et la folie. Lentement, Dom’ pose une main sur son biceps. Pas besoin de mots. Pas besoin de lâcher le "Est-ce que tout va bien ?" galvaudé. Le grand comprend et acquisse mollement de la tête. Les lèvres pincées, les yeux perdus sur le flot des véhicules. Salive ravalée, le puîné formule d’une voix tendre et étranglée par l’émotion, une proposition anodine. "Cela te dirait qu’on aille faire un petit tour sur le port, avant de rentrer à la maison ?". Les inflexions interrogatives sont très appuyées. Tout comme les marqueurs spatio-temporels. D’apparence insignifiante, ces petits éléments s’avèrent désormais précieux, pour maintenir l’agrégé de Lettres dans la réalité, dans l’instant et dans l’endroit. Des petits riens qui lui permettent de trouver – ou retrouver - ses repères. Ca l’aide, ça le rassure. Chose que le clown triste a remarqué et bien compris. Distrait et absorbé dans un ailleurs que lui seul connaît, l’ex universitaire se contente de répondre par un frêle haussement des épaules. Silencieux substitut d’un "Si tu veux." morne et désincarné. Qui ne dit mot consent. Le passeur saisit l’aubaine à bras le corps. Lui qui redoute le coup de téléphone de maman, qui viendra aux nouvelles. Il a besoin de gagner du temps. De réfléchir à la meilleure manière d’annoncer l’insupportable. De trouver des mots à mettre sur l’insoutenable. Même si c’est inévitable, il aime à croire que le petit filet d’espoir tapi dans sa voix ne se brisera pas cette fois-ci. Pourtant, il sait qu’il y aura tôt ou tard un moment où elle prétextera que son père veut lui dire quelques mots, pour s’en aller sangloter sur le lit conjugal en se plongeant dans de vieux albums photos. Dans toute sa froideur, papa viendra s’enquérir de son état à lui. Abattu, il l’exhortera de tenir bon. Puis la conversation se conclura sur ces quelques mots : "venez passer le week-end à la maison, cela fera plaisir à votre mère.". L’alibi classique invoqué par le patriarche, pour juger de visu de ce que lui soutient son rejeton. Histoire de voir s’il n’atténue pas la gravité de la situation, à seule fin de ne pas les inquiéter. Savoir si, comme il prétend, Mantas gère et tient le coup. La nuit tombe doucement sur les quais et la marina. Les quelques amorces de conversations allumées par le cadet restent lettre morte, ou ne reçoivent qu’une laconique réponse monosyllabique. Puis soudain, Vitas s’immobilise. Quelques pas devant, l’ancien champion universitaire d’aviron se retourne et questionne son âme frère du regard. "Il faut que ça s’arrête, Dom … j’en peux plus.", souffle-t-il, d’une voix lasse et laminée par le mal de vivre. Des paroles glaçantes et pourtant édifiantes de lucidité. Constat éreinté d’un homme, qui l’espace d’un instant, a pleinement conscience de l’horreur qu’est devenue sa vie. Et du calvaire qu’endurent les siens. Un aveu. L’abdication d’un vaincu qui voit à travers le trépas la lumière de la délivrance. Le bibliophile semble résolut, mais ce n’est jamais le cas pour ceux qui restent. Au bord des larmes, le petit dernier fait part de son désaccord en hochant énergiquement la tête de droite à gauche. Comblant la distance qui les sépare, il s’approche et serre avec vigueur les mains de celui qui a longtemps été son héros. "On trouvera une solution. S’il le faut on quittera la Nouvelle Orléans pour rencontrer les meilleurs spécialistes. Tu vas t’en sortir. On trouvera un traitement ou quelque chose qui fonctionnera. D’accord ?", affirme-t-il le cœur au bord des yeux, le sourire tremblotant et la voix s’assoupissant dans un murmure. Depuis longtemps vidé de tout espoir, le fils prodigue courbe le chef et mire l’asphalte. Fébrile, l’enfant terrible de la famille pioche un kleenex dans la panse de sa sacoche et essuie les coulée lacrymales, à demi asséchées, qui zigzaguent sur les joues lui faisant face. Doucement, ses ailes s’enroulent autour d'une carrure affaissée. Inerte, le professeur laisse l’étreinte incomplète. Désabusé et impuissant, le steward a l’impression que le souhait de son frère est déjà exaucé, tant il a le sentiment d’enlacer un poids mort. Un cadavre. Tête juchée sur une épaule avachie, Mantas éponge ses yeux embués à l’aide du morceau de tissu froissé. Pas complétement sûr de ne pas craquer, il se risque finalement à rouvrir ses bras et sort de l’espace vital fraternel. Cap mis vers une poubelle se dessinant au loin dans la pénombre, il profite du trajet pour mettre rageusement en pièces le jeu de brochures que lui a remis le Docteur Perkins un peu plus tôt. Destination ralliée, et alors qu’il était en passe de mettre au rebu les détritus, une ombre étrangement familière s’esquisse petit à petit. Un regard échangé. Une impression de déjà vu. Un frisson dans le soir. Un souffle, une fulgurance. Et puis plus rien. La belle de nuit s’esbigne à tire d’aile. Comme une succube esquivant les premiers rayons du soleil. "Qui est-ce ?", l’interroge Vitas, en venant le rejoindre, le pas traînant et les poings fourrés dans les poches de son manteau. Silence sous les étoiles sournoises. Sourcils froncés, l’homme-enfant scrute la silhouette délicate. D’un pas hâtif, elle rapetisse rapidement avant d’être bientôt complètement avalée dans les ténèbres de la nuit. "Je … ne suis pas sûr.", rétorque-t-il le verbe hésitant, l’intonation traînante. En suspension au-dessus de la gueule de la poubelle, sa main moite s’ouvre et offre en pâture les confettis de papier. Quelque chose ne colle pas. La mauvaise personne, au mauvais endroit, au mauvais moment. Peut-être est-ce ce qu’il faut faire aussi ? Mettre cette curieuse impression à la corbeille. L’oublier. Nier son existence. Et revenir à la vie de tous les jours.
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(#) Re: "People say, that they can't run away from their problems. They just weren't running fast enough"    Lun 29 Mai - 14:55
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Aliénor Wilder
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Le coeur avait balancé des vertiges de frayeur, mal de mer nauséeux qui s'en était saisi alors que la silhouette avait sillonné sur les quais en direction de n'importe quelle ombre dans laquelle se réfugier. Les tempes encore battantes, le souffle avalé par des poumons affolés, Aliénor n'avait ralenti que plusieurs rues plus loin, s'assurant qu'aucune ombre n'avait léchée la sienne dans son sillage, la poursuivant tel les monstres des contes pour enfants. Réflexes poussés par les mauvaises habitudes de son mec qui avait tendance à la faire suivre dans les rues de Los Angeles quand il y possédait encore le pouvoir ; elle avait appris à se défaire de ceux qui la talonnait non sans un certain amusement. La partie était cependant bien plus dangereuse ici et aucun sourire satisfait ne traverse son visage lorsqu'elle constate qu'elle a semé les vestiges fantomatiques de son passé, un simple soupir qui expire à ses lèvres. Soulagement cependant de courte durée puisque la réalité la percute de plein fouet ; ce n'est pas moins dangereux. Elle ignore après tout si cette réminiscence l'a reconnue comme elle est certaine de l'avoir reconnu - la vendeuse d'étoiles n'oublie jamais aucun visage -, mais le moindre doute peut lui être fatal. Peut leur être fatal. Si Mantas fréquente encore Silva et qu'il lui dit qu'il pense l'avoir croisée, alors la Nouvelle Orléans avait beaucoup compter près de 400 000 habitants, son ancien patron ne mettrait pas longtemps à écumer la ville jusqu'à la retrouver et l'écorcher pour sa trahison. Et elle avait beau toujours traîner avec Styx, elle ne portait plus de cuir pour la protéger des balles et des poings.

Elle doit lui en parler. Ils doivent faire leurs valises une fois de plus, abandonner l'appartement, le garage, ce nom et cet embryon de vie qui commençait pourtant à s'installer ici. Fuir, encore une fois. Elle doit tout raconter à celui qui est officiellement devenu son mari, et pourtant les mots se bloquent dans sa gorge quand elle passe la porte d'entrée, masque de calme et de sérénité qui étreint ses traits quand il l'embrasse, comédie parfaitement jouée alors qu'elle fait si bien semblant de l'écouter racontant sa journée, évasive sur la sienne - sur les derniers événements qui l'ont marquée, en tout cas. Elle lui dira demain.
Les jours files pourtant, et Aliénor se tait, ose à peine sortir de l'appartement de peur de croiser une ombre trop grande dans ses pas pour qu'elle sache la gérer, un flingue toujours au fond de son sac sans qu'elle soit pourtant bien sûre de la manière de l'utiliser. Quelque chose l'empêche de partir, quelque chose la retient, peut-être l'agacement de devoir constamment fuir ; à la Nouvelle Orléans c'est Mantas qu'elle croise, qui verra-t-elle à Miami, Washington ou même Londres ? Il faut apprendre à affronter ses démons et elle est bien décidée à régler seule cette situation qui la fait trembler. Elle a même hésité a changer de couleur de cheveux, allant jusqu'à demander à Styx sur un ton innocent s'il préférait les blondes ou les brunes ; les brunes, ça ne l'a pas aidée et puis de toute manière ce ne sont pas quelques mèches qui la changeront du tout au tout.

Alors la vendeuse d'étoiles a fait ce qu'elle fait toujours dans ce genre de cas : se débrouiller pour survivre. Élaborer un plan pour s'en sortir, et pour cela il lui fallait commencer par connaître son ennemi. Au moins ça avait le mérite d'occuper le vide de ses journées pendant que Styx était au garage ; un peu d'activité dans les béances de son quotidien de chômeuse. Elle avait un avantage certain sur lui, elle connaissait son nom quand lui ne pouvait pas deviner comment désormais elle se faisait appeler. Retrouver sa trace n'avait pas été difficile, fumée blanche comme les avions que l'on suit du bout du doigt dans le ciel, patronyme assez original pour ne pas le confondre avec mille autres. Enquête discrète, des sourires séduisants pour glaner les informations qui situeraient les failles et les encoches, quelques pattes graissées, comme au bon vieux temps. L'impression de se retrouver un peu, vibrance dans cette adrénaline qui la faisait tenir.
C'est ainsi qu'elle avait fini par entendre parler de lui. Le grand frère, l'aînée Skinderis, le caillou dans le rouage parfaitement huilée de cette famille. Un homme terni par les événements de la vie et, même si elle n'avait pas obtenu le diagnostic exact malgré tous ses essais, il était clair que quelque chose ne fonctionnait plus correctement en lui. Quelque chose qui s'était éteint. Et une lumière d'espoir qui s'était allumée pour elle. Enfonce tes doigts aussi fort que possible dans les blessures de tes adversaires. Et quand ils hurlent à la mort, enfonce encore plus fort.

C'est ainsi qu'elle avait sonné à la porte d'un inconnu un beau matin, sourire de composition sur le visage et surtout l'assurance que Mantas n'était pas dans les parages, avalé par son boulot. L'homme qui lui ouvre a le visage défait de ceux qui se perdent trop loin dans leur tête et sont incapable de faire le chemin inverse. La cruauté de son geste lui saute alors au visage, mais elle repousse tous les remords au fond d'un gouffre de déni. C'est lui ou elle.

- Bonjour. Je m'appelle Alya, je suis bénévole pour l'association "Poussière d'étoiles". C'est votre médecin qui m'envoie, je vais passer deux à trois fois par semaine désormais, pour vous tenir compagnie.

Indices distillés au gré du vent, précédente identité reprise pour marquer de l'ombre de sa menace la demeure dans laquelle elle entre. Elle doute sincèrement que l'aîné se rappelle des noms ainsi offerts, mais qu'importe, elle compte s'infiltrer autrement de toute manière. Égarer de la poussière d'étoiles partout sur ce qui semble si précieux aux yeux de l'adversaire.
Vytautas n'est pas difficile à convaincre, la fragilité créée par la maladie lui ouvrant grand les portes de son univers. Alors Aliénor s'y glisse avec des sourires et beaucoup de douceur, elle admire les livres rangés sur les étagères, propose de lui lire quelques pages pendant qu'en douce elle dessine sur les mots des étoiles gigantesques, égare partout les traces de son passage. Elle lui propose un jeu et plie les cartes pour en former des origamis. Elle range derrière lui et en profite pour glisser de l'autre côté des cadres des paillettes en formes d'étoiles. Elle s'assure de s'insérer partout, insidieuse présence qui hurle à la nuit : ne fais pas de bêtises, si tu ne veux pas que j'en fasse. Et elle revient. Aussi souvent qu'elle l'a promis, évitant les jours où le cadet pourrait être présent, s'attachant presque à cet homme qu'elle prétend aider, lui lisant ses poèmes préférés et lui proposant de sortir prendre l'air. Parfois, autre chose s'infiltre, Aliénor en oublie presque le but initial de ses visites, se laisser bercer par l'illusion de quiétude quand Vytautas lui sourit, d'une frimousse presque enfantine malgré les marques du temps qui se sont attachées à son visage. Elle sourit alors à son tour avant de lui dire au revoir, promet de revenir bientôt, et abandonne dans son sillage une pluie d'étoiles.
/ awards session
(#) Re: "People say, that they can't run away from their problems. They just weren't running fast enough"    Lun 29 Mai - 18:33
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Mantas Skinderis
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Biloxi dans le Mississippi. Des parents menant une existence de "petit bourgeois". • Professeurs de Littérature et d'Histoire à l'université. • Moins assidu, moins sérieux. Trop fantasque, trop dilettante. Peut-être pas aussi intelligent, pas aussi intéressant et pas aussi doué que le grand frère. • Plus de liberté, plus de latitude implicitement octroyée. Une aubaine amère saisie à bras le corps. • Partir vite. Prendre de l'altitude. Voler. Sillonner les airs et fendre la bise. Se sentir vivant et libre. • Jouer avec le feu, se brûler les ailes. Braver les interdits, mépriser les dangers, narguer l'autorité. Se détruire. • Tout les rêves se fument ou se gobent. Les seringues valsent et passent de main en main. Les corps s'enlacent et se délacent aussitôt dit. Les noms s'effacent. Les visages aussi. • Le frère défaille. Le diagnostic tombe : démence précoce. • Honorer la promesse faite aux parents : "prendre soin de Vitas". • Eté 2020 : L'ardoise des imprudences et des excès est salée. Le sentence inscrite noire sur blanc au bas du compte-rendu médical. "Test HIV : Positif".

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Incertitude, indétermination, incrédulité. Sur le chemin du retour, l’esprit dubitatif turbine à toute allure pour tenter de combler les bancs et gommer les points d’interrogations. Pourquoi ? Où ? Comment ? Et surtout qui ? Ce n’est que lorsqu’ils arpentent l’artère principale du Faubourg Marigny, à quelques encablures seulement de leur domicile de bric et broc, que la lumière jaillit et dissipe l’ombre drapé sur les souvenirs. Ca y est. Il sait à présent qui, où, quand, comment et pourquoi. Frappé de plein fouet par la révélation, ses lèvres se désolidarisent dans la cage d’escalier de l’immeuble portant le matricule vingt-six. Convaincu qu’il n’y a aucune méprise et que le doute n’est plus permis, sa tête opine de manière presque imperceptible tandis qu’il tourne la clef dans la serrure de l’appartement, et offre à Vitas la primeur d’entrer. Posté devant la fenêtre du salon, ce dernier contemple d’un œil sibyllin les feux de la ville, la tête légèrement inclinée sur le côté. "Je vais essayer d’écrire un peu.", décrète-t-il en se retournant, une étincelle de vie dans la voix, les traits du visage apaisés - presque heureux. Une perspective, nettement plus reluisante que les dires morbides énoncés sur le quai. Quelque peu ravi, et rasséréné, d’assister à ce modique regain d’entrain – qu’il sait toutefois sporadique et passager – Dom’ referme à double tour la porte d’entrée derrière lui, et opine avec satisfaction de la tête. Le cœur pincé, les lippes qui partent timidement en direction du lobe des oreilles. Joignant le geste à la parole, le romancier part alors se barricader dans la chambre d’ami. A contrecœur, le globe-trotteur attrape le combiné du téléphone assis sur son socle. Quelques recherches dans le répertoire des numéros pré-enregistrés plus tard, les tonalités, marquant l’établissement de la liaison avec le fief familial de Biloxi, se succèdent. Au moins cela sera fait. Cela fera une chose de moins à appréhender. C’est comme pour retirer un vieux pansement. Le mieux est de l’arracher d’un coup sec, sans trop tergiverser. Suivant les recommandations de son père, le steward a finalement consenti à prendre quelques jours de congés pour rester à demeure. Ne serait-ce que pour s’assurer que Vytautas ne fasse pas de connerie, en cherchant à mettre à exécution ses paroles macabres. Impromptue et inattendue, son absence ne manqua pas d’étonner au sein des rangs du personnel navigant d’American Airlines. Discret et pas curieux pour un sou, Ariel lui a toutefois envoyé quelques messages pour l’informer que l’ambiance au sein de l’équipe était plus électrique que jamais sans lui, et qu’il espérait de tout cœur qu’il sera bientôt de retour. Passent les jours dans une routine monochrome. Vitas semble un peu plus présent, un peu plus réactif, presque en pleine possession de ses moyens. Toutefois, il a souvent ce regard scrutateur lorsque ses yeux pers s’attardent sur le cadet. Ce regard qui crève les silences assourdissants pour dire "Il y a quelque chose que tu ne me dis pas … .". Dans le vrai, dans le mille. Quoi donc ? La réponse à sa question d’il y a quelques jours. Qui est-ce ?. Trop long et trop compliqué à expliquer. L’aveu amènera fatalement une autre confession, qu’il se refuse catégoriquement de partager pour l’heure. Celle de l’existence – et surtout de la nature nauséabonde – de ses à côtés, comme il se plaît à les appeler pudiquement. Sous l’aube naissante, Mantas sinue sur son skate-board entre les badauds - encore à moitié endormis pour certains. De retour au bercail avec un sachet de viennoiseries encore tout chaud, il gravit les escaliers jusqu’au troisième étage, maudissant une énième fois l’ascenseur toujours en rade. Sur le palier, l’effroi lui empoigne les tripes sitôt qu’il retrouve la femme du port devant la porte de son humble demeure. Pris de panique, une seule solution lui vient alors à l’esprit, pour que les squelettes restent enfermés dans ses placards. Soit ça passe, soit ça casse. Soit la vie poursuit son cours, soit son secret est éventé. Skate sous le bras, il s’avance alors et demande d’un ton consternant de naïveté : "Bonjour, est-ce que je peux vous aider ?" C’est quoi le plan ? Jouer la carte de l’amnésie. Prétendre qu’ils sont de parfaits inconnus pour l’un comme pour l’autre. Nier catégoriquement l’évidence la plus incontestable. Soutenir dans un aplomb prodigieux qu’ils ne se sont jamais vus auparavant. Mentir éhontément et affirmer dans la plus inébranlable des convictions, qu’il ne la connaît ni d’Eve, ni d’Adam, et qu’ils ne se sont jamais rencontrés dans aucune des quatre dimensions. La ficelle paraît un peu grosse, le pot aux roses un peu trop garni. Et c’est bien pour cela que la mascarade a toutes les raisons du monde de fonctionner. Plus c’est gros, plus ça passe. La fortune sourit aux audacieux. A plus forte raison encore, s’ils font montre d’un culot monstre et d’une outrecuidance outrancière.
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(#) Re: "People say, that they can't run away from their problems. They just weren't running fast enough"    Lun 29 Mai - 20:03
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Aliénor Wilder
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statut civil : L'alliance est devenue bague à son doigt et elle partage désormais un nom avec Styx en plus de ses draps
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Le quotidien avait continué à glisser, au gré des simagrées et de ce rôle nouveau qui s’était invité en elle. Les mensonges aussi, qui rôdaient partout, y compris vis à vis de son mari à qui elle avait pourtant promis, par le passé, de ne plus jamais lui mentir – mais cette fois-ci c’était différent, c’était pour leur bien à tous les deux. Peut-être se mentait-elle aussi à elle-même, peut-être bien que tout ça couvait autre chose, la perspective excitante d’occuper ses journées et de jouer avec une adrénaline qui la faisait vibrer. L’espaces de quelques instants, elle n’était plus Aliénor Wilder, l’épouse qui attendait chaque jour le retour de son mari en faisant des courses aléatoires dans les épiceries – Styx se moquait toujours de sa façon de choisir les aliments, elle préférait se défendre en prétendant qu’il ne comprenait rien à l’art culinaire français et que oui, la cannelle pouvait très bien se marier avec un artichaut, et puisque c’était ainsi, il n'avait qu’à cuisiner lui-même – mais elle retrouvait la cruauté de la vendeuse d’étoiles qui échafaudait des plans branlants et risqués, mais ô combien palpitant. Ça avait commencé par une défense qu’il fallait reconstitué, une muraille à bâtir entre son passé et ce nouveau présent ; pourtant les fissures créée ne lui donnait aucune envie de les colmater, au contraire elle y collait sa bouche pour y aspirer les souvenirs effacés, se rappeler de Los Angeles.

LA. Elle connaissait à peine Styx, en avait entendu parler comme de ce rival un peu trop doué qu’il valait mieux côtoyer de loin, traité de paix signé d’une poignée de main avec Silva. Ce n’était pas ses affaires, de toute manière, elle était simplement la vendeuse d’étoiles, celle qui dispersait le fond de ses poches dans tous les bas quartiers, mais également dans les rêves brillants des riches qui s’ennuyaient et cherchaient des palpitations dans une ligne trop blanche. Elle aimait ces soirées où elle s’infiltrait à l’aide d’une robe et de quelques manigances, elle les appréciait bien plus que ces nombreuses nuits dans des boîtes obscures où elle se retrouvait à séduire pour vendre, sa langue s’égarant dans d’autres bouches pour mieux convaincre, ses mains repoussant les doigts trop avide, trop gloutons. Un jour tout ça craquerait, elle parviendrait sûrement plus à les repousser, une brèche la grillerait dans l’élite ou une lame traverserait sa jugulaire pour satisfaire les besoins éphémères d’un junkie en pleine crise. un jour tout ça risquait de s’effondrer – elle en avait terriblement conscience et pourtant préférait encore ça que l’horrible pression des sirènes rouge et bleue qui hurlaient sa décadence –, mais pas tout de suite. Tout de suite elle était une reine, tout de suite elle rapportait à Silva bien plus que la plupart des gamins qui bossait pour lui, évitant d’un même mouvement les coups que leur infligeait le Bourreau. Tout n’était pas parfait, bien sûr, les hématomes avaient également constellé son corps, mais ça lui suffisait. Ça lui suffisait parce qu’au creux de l’illégalité il y avait cette vague puissante d’adrénaline qui était devenue sa drogue à elle, ce besoin de danger, de friser chaque jour les Enfers.
Et puis Silva c’était cassé à New York et il y avait eu Styx.


Mais avec le temps vient l’imprudence. Et quand Alya voit Mantas sortir de l’immeuble ce matin-là, elle se dit naïvement que la voie est dégagée, qu’elle peut venir puiser dans les égarements d’un frère son propre chemin. Sans hésiter, la pseudo bénévole avait grimpé les marches que son adversaire venait de dévaler pour toquer à la porte désertée. Un livre sous le bras qu’elle avait abandonné aux mains de l’auteur, lui ayant promis de lui porter son recueil de poèmes préféré : un ouvrage sur lequel s’étendait le nom de Sylvia Plath. Discussion qui avait décortiqué quelques vers, à peine quelques minutes rien de plus, une poignée de grains dans le sablier de l’éternité ; pourtant déjà trop pour passer entre les gouttes du capricieux destin.
Et lorsqu’elle avait finalement refermé la porte sur elle, le regard glaçant qui l’avait surprise l’avait presque fait sursauter, une main se dirigeant automatiquement vers son sac dans lequel reposait le flingue emprunté à Styx. Comme si elle était capable de le sortir, de viser et d’appuyer sur la détente, les mains assassines couvertes de sang. Aliénor avait grandi dans la violence depuis le décès de sa mère ; c’est peut-être pour ça qu’elle la haïssait avec autant de passion, incapable de frapper pour faire jaillir le sang. Elle agissait toujours autrement la vendeuse d’étoiles, plus finalement, plus naïvement.
Les mots qui éclipsent son air défensive, cependant, la surprennent. Alors ainsi il préfère prétendre ne pas la connaître ou a-t-il sincèrement oublié son visage et son nom comme on efface les détails de notre passé qui ne nous plaisent plus ? Impossible d’en être certaine, impossible de savoir si, dès qu’elle aura les talons tournés, il ne sortira pas son téléphone pour appeler Silva et lui confirmer que oui, Alya est bien à la Nouvelle Orléans.
Impossible, mais en attendant de prendre une quelconque décision, elle préfère temporiser ; éloigne sa main de son sac et de la jouissance du bruit d’une balle qui crèverait ce foutu témoin de son existence, pour la lui tendre, paume largement ouverte, ongles peinturlurés.

– Bonjour je suis Alya. Vytautas ne vous a pas parlé de moi ? Je suis la bénévole envoyée par l’association pour passer un peu de temps avec votre frère. Je venais juste lui déposer un livre.

Sourire de composition sur le visage puisque faire semblant est sûrement ce qu’elle réussi de mieux dans la vie. Elle ne sait pas bien où elle va, ni comment se sortir de tout ce bourbier, mais un jeu est toujours bien meilleur quand il se joue à deux. Et puisqu’elle avait avancé ses pions, il fallait bien voir ce que son adversaire allait maintenant proposer. Si, véritablement, il se rappelait encore d’elle.
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(#) Re: "People say, that they can't run away from their problems. They just weren't running fast enough"    Mar 30 Mai - 10:56
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Mantas Skinderis
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résumé du personnage
Biloxi dans le Mississippi. Des parents menant une existence de "petit bourgeois". • Professeurs de Littérature et d'Histoire à l'université. • Moins assidu, moins sérieux. Trop fantasque, trop dilettante. Peut-être pas aussi intelligent, pas aussi intéressant et pas aussi doué que le grand frère. • Plus de liberté, plus de latitude implicitement octroyée. Une aubaine amère saisie à bras le corps. • Partir vite. Prendre de l'altitude. Voler. Sillonner les airs et fendre la bise. Se sentir vivant et libre. • Jouer avec le feu, se brûler les ailes. Braver les interdits, mépriser les dangers, narguer l'autorité. Se détruire. • Tout les rêves se fument ou se gobent. Les seringues valsent et passent de main en main. Les corps s'enlacent et se délacent aussitôt dit. Les noms s'effacent. Les visages aussi. • Le frère défaille. Le diagnostic tombe : démence précoce. • Honorer la promesse faite aux parents : "prendre soin de Vitas". • Eté 2020 : L'ardoise des imprudences et des excès est salée. Le sentence inscrite noire sur blanc au bas du compte-rendu médical. "Test HIV : Positif".

présentation : Présentation
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name : Libra (Quentin)
faceclaim : Mikus Lasmanis | Eylika (av) ; Siren charms (sign) ; Assassin1513v (icons) ; Tenor (gif) ; Patricia Kaas (lyrics)
intervention fortuna : oui
trigger warning : warning : Séropositivité, trafic, contrebande, maladie d'un proche.
trigger : A première vue aucun, mais parlons en au préalable.
gif : "People say, that they can't run away from their problems. They just weren't running fast enough" Nature-sunset
âge : Trente-deux ans, presque l'âge christique. Comme un présage funeste. Une augure sombre qui s'étire et s'étend. Verseau polisson et accro à la liberté.
statut civil : Insaisissable adonis, disposant d’un soupirant transi dans chaque (aéro)port. Toujours en transit, jamais arrivé à bon cœur. Charmer, enlacer, soupirer. Déserter, recommencer. Etre oublié pour ne pas peiner. Etre oublié pour se sentir aimé.
occupation : Gosse se rêvant jadis pilote de ligne. Une vocation prématurément portée en terre par une perception faussée des couleurs. Compromis trouvé en embrassant la carrière de steward au sein de la compagnie American Airlines.
habitation : #26 Faubourg Marigny - un F3 ennuyeux de simplicité qu'il partage avec son frère.
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Gauche, balourde, empruntée. Sa cavalière dansait très mal la valse du mensonge et le tango de la comédie. Ou du moins, il aime à penser qu’il est foutrement meilleur qu’elle en la matière. Pourtant, le letton polisson discerne du potentiel. Malheureusement, le manque de pratique rend la pavane fort peu fluide. Furtive, mais toutefois perceptible, l’étonnement de la fouille merde équivaut à un faux pas écrasant ses orteils. Néanmoins dotée d’un sens de l’adaptation supérieure à la moyenne, la dénommée Alya se rattrape aux branches avec une certaine habilité. L’effet de surprise est dans le camp du trublion peroxydé. Et il entend bien en profiter en poussant comme il se doit son avantage. Il serait tentant de jouer le quiproquo, ou la mésentente. Rien de plus simple. Suffit d’invoquer le malentendu, de soutenir qu’il n’a jamais sollicité l’aide d’une quelconque association. Et c’est sûrement ce que Domantas aurait fait, si un vieil adage populaire ne s’était pas rappelé à son bon souvenir. Garde tes amis près de toi, et tes ennemis encore plus près. Tordue, retorse et un rien perverse, une idée germe doucement dans les fibres les plus fourbes de son cerveau. Entrer dans son jeu, la suivre jusqu’au bout de son mensonge et la prendre à son propre piège. Quoi de mieux pour cela que de se grimer dans les haillons du pauvre mec, complètement dépassé par les épreuves que le ciel lui envoie. Du bon gars, un peu bonhomme, un peu bêbête. Du frère courage totalement éreinté, à bout de force, et qui se montre dépendant, pour ne pas dire accro, à la main que lui tend une bonne âme charitable. Se faire passer pour beaucoup plus idiot qu’il ne l’est en réalité, afin de mener son monde par le bout du nez, sans avoir l’air d’y toucher. Voilà bien un art dans lequel Dom’ est passé maître depuis fort longtemps. Pas de côté, pirouette, changement de quart : c’est lui qui conduit. Jadis écoutées d’une oreille distraite, il se remémore alors les leçons de cet éminent professeur de Littérature, qui accessoirement répond pour lui au nom de papa. L’improvisation, c’est l’art d’inventer en disant toujours "oui" à ce qui vous est proposé. En bon élève modèle et assidu qu’il n’a jamais été, l’Icare lituanien applique rigoureusement ce précepte. Aller là où on ne l’attend pas. Surprendre, désarmer, désarçonner. Inviter à baisser la garde … afin d’avoir le champ libre pour porter l’estocade le cas échéant. Brouiller les cartes, mélanger le mensonge et la réalité. L’amener à douter de tout et de n’être certaine de rien. La présentation faite, la trogne du steward s’illumine tel celle d’un idiot du village devant une apparition de la Madone. "Ah oui, vous êtes la personne dont nous a parlé le Docteur Perkins. Je vous prie de bien vouloir excuser ma surprise, mais c’est à dire que nous ne vous attendions pas avant la semaine prochaine. Enchanté, je suis Domantas : le frère de Vytautas … qui a visiblement omis de me prévenir que la prise en charge de notre dossier par votre association était déjà effective.", déclare-t-il sur un ton on ne peut plus charmant, la dextre tendue en direction de la bénévole, une contrefaçon de sourire chaleureux peinturlurée sur les lèvres. Consternant, déroutant, sidérant. Et le plus incroyable dans tout cela, c’est que l’énergumène semble croire dur comme fer au tissu d’inepties, qu’il débite dans une spontanéité et un naturel époustouflant. De quoi faire pâlir les mythomanes les plus compulsifs. Clefs en main, Mantas s’avance vers le seuil de la porte et ajoute dans une sympathie frisant l’entrain et l’enthousiasme. "Comme c’est gentil ! Je suis certain qu’il va être très sensible à cette attention. Venez, entrez je vous en prie. Le médecin s’est montrée très évasive sur la teneur de vos interventions, alors peut-être que nous pourrions discuter un instant afin que vous m’en disiez davantage ?". Adaptation, réaction. Nul doute que papa serait fier de lui, s’il le voyait ainsi jouer, saisissant de justesse, cette farce tout bonnement ubuesque et absurde. Appâté ? Le passeur mord très volontiers. Mieux encore, il renvoie le leurre de l’autre côté du filet. La peur et la stupéfaction paraissent bien loin désormais. Le plaisir, l’amusement et une délectation un tantinet sadique, glissent à présent sur sa peau. Oh oui, il brûle de voir de quelle façon elle va se démener, pour s’extirper de ce bourbier dans lequel elle s’est fourrée toute seule comme une grande. Lui qui prend un malin plaisir à l’entraîner et l’enliser dans ce marasme de tous les dangers. "Tu nous as cherché, tu nous as trouvé … et maintenant tu vas rester avec nous.", songe-t-il, une risette puérile et vile piquée au coin des lèvres, alors que le verrou cède sous les rotations du sésame cranté.
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(#) Re: "People say, that they can't run away from their problems. They just weren't running fast enough"    Mar 30 Mai - 12:17
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Parfois Aliénor culpabilise pour ses actes. Sincèrement. Il est facile de remiser la faute sur la tristesse de son enfance, de chercher un coupable dans la multitude de rêves brisés de son passé, mais la vérité est toute autre : elle sait qu’il y a quelque part au fond d’elle un noir insolent qui brime son cœur et son âme. Le même noir qui rejaillit en Styx et qui les condamne l’un à l’autre pour une éternité de fumée. Ils sont tout à la fois : leur rédemption et leur punition. Une punition brûlante dans un monde qui flambait ; aujourd’hui en était une fois de plus la preuve, impression grinçante de sentir les Moires se moquer d’elle dans son dos. On lui faisait entrapercevoir une forme de Paradis où pourrait éclore les fleurs de ses sentiments, mais la vendeuse d’étoiles venait tout saupoudrer de cendres. Les psychologues estimeraient sans doute qu’elle avait une sale tendance à l'autosabotage – et comment leur donner tort ?
Mais merde, elle en voulait pas de cette vie bien rangée, à devoir acheter des livres de cuisine pour combler ses évidentes lacunes et passer sa vie à attendre son mari chaque soir. Elle voulait pas devenir ces femmes qu’elle croisait dans la rue, à piailler comme des oiseaux, une poussette dans la main, et un sourire fade aux lèvres. Rien de tout ça la faisait rêver ; mais alors quoi alors ? Finalement, Los Angeles, la rue et les gangs, tout ça était plus simple à gérer que les illusions d’un jeune couple amoureux. Il n’y avait pas à réfléchir aux lendemains, elle se contentait de survivre pour espérer le voir venir, ce lendemain promis. À la Nouvelle Orléans, tous les jours se ressemblaient. Tous, jusqu’à cette menace planante au-dessus de sa tête, ce frisson de terreur qui la replongeait dans un tout autre mode, une toute autre personnalité. Et qui l’empêchait de songer à la décrépitude de cette ville.
Peut-être bien que c’était pour ça qu’elle n’avait rien dit à Styx, se laissant bercer dans le piège qu’elle se construisait elle-même, absorbée par ce rôle de composition, par ces faux-semblants qu’elle mettait à s’introduire dans le vie de quelqu’un d’autre pour pouvoir mieux la saboter de l’intérieur. Sauf qu’elle s’était apparemment un peu trop prise au jeu, assez pour se montrer inattentive et sursauter au dernier moment contre le bruit des pas dans les escaliers.

Et Mantas se montre infiniment plus douée qu’elle dans cette mascarade, si doué qu’elle se surprend à croire ce grand sourire sur ses lèvres de guignol se laissant un peu trop bien manipuler par les fils lui pendant aux bras. Il n’y a jamais eu d’association pourtant, c’est elle qui a tout inventer. Alors elle ne comprend pas cet air de ravissement qui étreint son adversaire, elle ne saisit pas et se trouve un poil déstabilisé, fissure dans le masque qui lézarde les chairs. Et s’il y avait vraiment une association ? Du genre de celles qui sont débordées, constamment, et qu’Aliénor s’était simplement pointée un peu plus rapidement que ce que pouvait promettre le ridicule de leur administration ? La coïncidence, aussi improbable quelle puisse paraître, n’est pour autant pas complètement incohérente. Elle est perdue, Alya, elle est perdue dans des cieux qui ne lui appartiennent pas, ce qui n’est pas vraiment surprenant en face d’un steward.

– J’avais en effet deviné que c’était vous, vous ressemblez un peu à votre frère et je suis assez physionomiste.

Contrairement à lui, de toute évidence. À moins qu’il se joue un peu trop bien d’elle… C’était à la fois frustrant et terriblement intrigant, assez pour faire rugir en Aliénor l’envie sauvage d’éclairer plus de lanternes à ce sujet. Il n’y avait désormais plus uniquement la peur du couperet aiguisé de Silva au-dessus de sa tête, mais également la curiosité moribonde de comprendre ce qui lui échappait des mains. Imprudente menteuse qui offrait en toute crédulité sa cheville à la morsure amputante d’un piège qu’elle pensait pouvoir maîtriser.
Elle devrait partir, prétendre un autre rendez-vous, un patient qui aurait besoin d’elle. Et pourtant, toute dent dehors de ce sourire terni par le tabac, elle acquiesce du chef sans la moindre hésitation :

– Je ne dis jamais non à un café !

Grossière erreur, l’occasion s’il l’a reconnue d’y glisser un somnifère ou de cracher dedans - l’un serait bien moins dangereux que l’autre, bien que peux appétissant -, à quel jeu joue-t-elle donc ? Un jeu dangereux dont elle a de toute évidence perdu la notice. Elle se réconforte un peu en songeant qu’après tout, c’est elle qui a le flingue dans son sac, et que les petits pantins de bois dansent bien mieux quand ils ont un canon braqué sur la tête. Après tout, si elle doit en venir à là, à l’assassinat froid et macabre de cet homme, mieux vaut encore que ce soit dans son appartement plutôt qu’à la vue de ses voisins sur le palier de sa porte d’entrée.
À ce moment.là seulement elle mettra Styx dans la confidence, il a toujours su gérer bien mieux qu’elle les cadavres qu’il fallait faire disparaître.
Au cœur de l’imprudence, en passant l’encadreur de la porte à la suite de son hôte, Alya n’oublie cependant pas à qui elle a affaire ; un homme qui a traité directement avec l’abomination en personne ; le Père Silva est un sacré connard et un excellent manipulateur qui la fait passer pour une piètre merde à côté – ce qui ne l’a pas empêchée de gagner la partie à la fin. Il vaut donc mieux éviter de sous-estimer son adversaire… et surveiller son café.
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(#) Re: "People say, that they can't run away from their problems. They just weren't running fast enough"    Mar 30 Mai - 16:33
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Mantas Skinderis
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Biloxi dans le Mississippi. Des parents menant une existence de "petit bourgeois". • Professeurs de Littérature et d'Histoire à l'université. • Moins assidu, moins sérieux. Trop fantasque, trop dilettante. Peut-être pas aussi intelligent, pas aussi intéressant et pas aussi doué que le grand frère. • Plus de liberté, plus de latitude implicitement octroyée. Une aubaine amère saisie à bras le corps. • Partir vite. Prendre de l'altitude. Voler. Sillonner les airs et fendre la bise. Se sentir vivant et libre. • Jouer avec le feu, se brûler les ailes. Braver les interdits, mépriser les dangers, narguer l'autorité. Se détruire. • Tout les rêves se fument ou se gobent. Les seringues valsent et passent de main en main. Les corps s'enlacent et se délacent aussitôt dit. Les noms s'effacent. Les visages aussi. • Le frère défaille. Le diagnostic tombe : démence précoce. • Honorer la promesse faite aux parents : "prendre soin de Vitas". • Eté 2020 : L'ardoise des imprudences et des excès est salée. Le sentence inscrite noire sur blanc au bas du compte-rendu médical. "Test HIV : Positif".

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âge : Trente-deux ans, presque l'âge christique. Comme un présage funeste. Une augure sombre qui s'étire et s'étend. Verseau polisson et accro à la liberté.
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occupation : Gosse se rêvant jadis pilote de ligne. Une vocation prématurément portée en terre par une perception faussée des couleurs. Compromis trouvé en embrassant la carrière de steward au sein de la compagnie American Airlines.
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Contrôler, maîtriser, gérer. Funambule évoluant sur une corde tout ce qu’il y a plus de raide, l’affabulateur devine qu’il peut garder la main mise sur les commandes … pour peu qu’il pilote avec suffisamment de dextérité pour dompter et passer sans heurt les zones de turbulence. Lui qui a toujours caresser le songe d’embrasser l’uniforme de pilote de ligne, voilà que le destin facétieux lui offre une possibilité détournée de transformer le rêve de gosse en réalité. Le plan de vol s’avère d’une simplicité déconcertante. Camper sur ses positions, tenir coûte que coûte sa ligne de fond. Laisser croire à la fouine qu’il ne représente aucune menace, et qu’elle a les pleins pouvoirs sur lui, pour mieux endormir sa méfiance. Du suicide, de la folie ? Sans nul doute. Surtout quand on sait que sous ses dehors angéliques, Alya est tout sauf une enfant de chœur. Toutefois, et même s’il n’a pas tout les tenants et les aboutissants qui lui permettraient de combler les blancs ; Domantas subodore que la pourvoyeuse de cendres euphorisantes, est aux prises avec des emmerdes bigrement plus sérieuses que les siennes. On ne quitte pas la citée des anges : on la fuit. Conclusion : pour en arriver à pareil recours, la jolie môme a dû s’attirer les foudres de la racaille, avec laquelle elle a tant pris plaisir à s’accoquiner. Sans doute aimerait-elle lui faire croire qu’elle a toujours entre ses mains le calibre du trappeur. Toutefois, et au bluff, l’adorateur d’Hermès fait tapis et table sur un tout autre scénario. Celui de la cavale, sur fond de mise au vert. Agrippé à cette hypothèse, il se convainc que ces retrouvailles sous les cieux de la Louisiane, trahissent le passage de la chasseresse au statut de proie flanquée d’une cible écarlate dans le dos. Même s’il ne compte pas rejoindre la horde de barbares lancés aux trousses de la fugueuse, Dom’ ambitionne de coiffer la casquette de l’empêcheur de tourner en rond. Etre le poil à gratter ne laissant aucune tranquillité, l’élément perturbateur qui rend impossible toute forme de répit, le caillou dans l’escarpin. Voilà un costume taillé sur mesure pour lui, qui lui sied à ravir et dans lequel il se glisse avec délice. Pourquoi ? Parce que ça l’amuse, tout simplement. Parce que la vie est plus que jamais un jeu. Gagner, perdre : tout cela l’indiffère. Le plaisir de jouer est la seule chose qui vaille. C’est là tout le problème des gens comme lui. Des gens qui n’ont plus rien à perdre et qui deviennent de véritables grenades dégoupillées. Mantas se sait condamné, et à ce titre la mort est une destination qu’il ne l’effraie pas le moins du monde. Le temps lui est compté. Et lorsqu’il s’en ira, là-haut ou en bas, il n’aura que peu de regrets, et emportera avec lui la satisfaction d’avoir joyeusement fumer la vie par les deux bouts - autant et tant qu’il l’a pu. Qu’importe que le glas sonne dans cinq minutes, cinq mois ou cinq ans. Bien conscient des périls, la tête brûlée sait pertinemment que la dealeuse est tout à fait apte à lui faire ravaler son bulletin de naissance. Mais est-elle autant prête que lui à renoncer à la fureur de vivre ? Avoir son sang – et pourquoi pas celui de son frère – sur ses mains fines et délicates, ne fera que déchaîner un peu plus l’océan d’ennuis, dans lequel elle semble se démener comme une belle diablesse. Son absence et son silence finiront bien par inquiéter et être remarqués. Les voisins, les collègues, ses parents. Dès lors, une enquête sera très vite diligentée. En plus des sbires du cartel, la belle aura également sur ses traces les forces de l’ordre. Courra-t-elle au devant d’un risque aussi colossal ? Sûr de son fait, le pitre est prêt à parier sa chemise – ou dans le cas présent, son sweat – qu’elle n’en fera rien. Et c’est fort de l’intime conviction de détenir un fantastique totem d’immunité, qu’il ouvre, sans l’ombre d’une appréhension, la porte de ses pénates. "En effet, vous avez l’œil. A en croire notre entourage, la ressemblance n’est pas des plus flagrantes. Dans ce cas, j’espère que vous apprécierez notre arabica du Brésil.", réplique-t-il, le verbe jouasse et folâtre, les lippes étirées en un sourire tellement affable qu’il en perdrait presque ses dessous spécieux. Dans le modique F3, les glougloutements de la cafetière accueillent le duo de fieffés menteurs. Vitas est assis au comptoir de la cuisine, simplement vêtu d’un boxer et d’un t-shirt ornée d’un portrait d’Einstein tirant la langue. Plongé dans la lecture d’un imposant pavé, comme il aime à le faire tous les matins. "Oh, tu es déjà levé. Comment vas-tu ce matin ? Tu as l’air en forme.", s’enquit-il, dans une sincérité dénuée de tout apparat, en déposant son skateboard contre le meuble à chaussures. Sourire radieux fiché sur les lèvres, l’intellectuel acquisse silencieusement. Ses iris émeraude font un temps la navette entre son frérot et l’invitée dans son sillage. "J’ai cru comprendre que vous vous connaissiez déjà, alors je présume qu’il est inutile que je te présente Alya.", déduit-il, en s’avançant vers l’îlot central de la cuisine, pour y déposer le sachet de viennoiseries désormais tiède. Embûche en vue. S’il sait clairement comment mener sa barque, Dom’ doit toutefois ajouter une inconnue de taille dans l’insoluble équation qu’il compose : son frère. La réponse de ce dernier conditionnera en grande partie la suite des événements. C’est lui le diapason à qui incombe la responsabilité de donner le la. Soit le bal des hypocrites cesse séance tenante, soit il continue de plus belle – et ce pour son plus grand plaisir. Quitte ou double. Tout va se jouer à pile ou face, sur un coup de poker. "Oui, elle vient me rendre visite depuis quelques jours. On a prévu d’aller voir une adaptation d’"En Attendant Godot" samedi prochain.", lui apprend-il, lucide comme il ne l’a plus été depuis longtemps, les yeux sertis d’étoiles. Rien de fâcheux ou qui sonne la fin de la récréation. L’espace d’un instant Mantas a l’impression de retrouver le frère qu’il a toujours connu. Une joie presque palpable irradie sur la trombine blafarde de l'homme-oiseau. Et si ce qui pour lui était divertissant, s’avérait être une source d’embellie pour la santé du romancier tourmenté ? Si tel est la cas … voilà qui est tout bénéf ! "Oui, tu vas plus que jamais rester avec nous, ma belle … !", pense-t-il en déposant une main sur le trapèze de Vytautas. "Je suis content de voir que le courant passe bien entre vous deux. Tu veux bien sortir les tasses pendant que je termine de préparer le petit-déjeuner, s’il te plaît ?", demande-t-il poli, en lorgnant en direction du placard, où sont entreposées les dites tasses. Tandis que le Skinderis premier du nom s’exécute, le petit dernier saisit trois oranges, dans la corbeille à fruits sur le plan de travail. Dans la foulée, il dégaine de son fourreau un couteau de cuisine, qui conviendrait davantage à la découpe d’une pièce de bœuf que d’agrumes. Sur le point de trancher les sphères acidulées, son regard rencontre celui d’une convive aussi inattendue qu’inespérée. La lame du couteau en lévitation au-dessus des oranges made in Flordia. "Je vous en prie venez donc vous joindre à nous. Vous prendrez bien un croissant, ainsi qu’un verre de jus d'orange, avec votre café.", s’exclame-t-il, dans une excitation digne d’un gamin dans un parc d’attractions, une main qui désigne aimablement un tabouret de bar inoccupé. Alice a suivi le lapin blanc et est tombée dans son terrier. Bienvenue au pays des merveilles, où les choses sont tout sauf ce qu’elles semblent être. Où même les plus sains d’esprits rivalisent d’absurdité avec ceux que l’on prétend fous.
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(#) Re: "People say, that they can't run away from their problems. They just weren't running fast enough"    Mar 30 Mai - 19:37
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Aliénor Wilder
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Aliénor Wilder
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trigger : relations sexuelles sans consentement de la part de mon personnage
âge : 25 années passées à se faire les dents sur le goudron
statut civil : L'alliance est devenue bague à son doigt et elle partage désormais un nom avec Styx en plus de ses draps
occupation : Chômeuse
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Mais dans quoi tu t’embarques Aliénor ? Sur le bateau tremblant d’une mer en furie, toi qui ne sait même pas nager… Les vagues agressent la carlingue sans qu’elle tente seulement de se mettre à l’abris. Au contraire, elle entre dans la bannière du grand méchant loup, déserte les rives où elle a pied pour suivre Mantas dans l'appartement qu’elle connaît désormais – un peu. L’imprudence comme une violence à celle qui devrait être plus méfiante, mais qui, se laissant tuer par l’ennui, cherche à retrouver les démons dans toutes les imperceptibles anfractuosité qui s’offrent à elle. L’ivresse des marins, les bras en croix au-dessus de l’océan comme s’ils dominaient cet ennemi qui peut, à tout instant, les faire basculer dans sa tourmente. Eux comme elle n’ont jamais appris à s’en sortir ; s’il tombe c’est la fin, et la fin a le goût du sang dans la gueule.

– Je suis plutôt physionomiste.

Ce qui est, dans l’absolu, vrai. Et puis elle estime que cette excuse au moins, bousculée par tous les mensonges dans cet horizon de mirage, tient la route. Qu d’autre qu’un frère complice pourrait-elle croiser sur le pallier de la porte du malade qu’elle vient voir ? Le paillasson la porte, l’appartement à l’odeur de café, tout avale son mensonge ; le capitaine de la maison en revanche, c’est moins sûr. Qu’importe, elle entre.
Ça vacille entre les dangers qui pulsent partout et l’impression presque étrange d’un certain confort, une certaine familiarité dans cet appartement où elle peut déjà placer les différentes pièces, sait où trouver les verres dans la cuisine, connaît l’agencement des bouquins dans la bibliothèque. Elle a repéré, surtout, les issues où les objets qui pourraient avoir de la valeur, sale réflexe de la gamine des rues qui piquait sans entrave chez les riches pour survivre. Chez les pauvres aussi ; de toute façon quand on est à la rue, tout le monde a l’air plus riche.
Elle n’a rien volé cependant ici, s’est simplement installée dans le quotidien des deux frères, s’est inséré entre les rouages pour menacer de tout casser en laissant glisser un peu trop d’huile entre les dents tranchantes des pièces mécaniques. L’huile rouge des carcasses qui dégouline sur ses doigts dans ses fantasmes les plus sombres. Elle n’est pas sûre d’être capable d’appuyer sur la détente Aliénor, de voir l’odeur de poudre se suspendre au bout de son nez, deux corps aux trous béants sur le parquet du petit appartement, l’aspect ferreux qui recouvre même le café. Elle a beau avoir vécu dans des milieux sombres, elle a beau avoir vu des gens crever sous ses yeux, elle a toujours été celle qui prenait les coups, pas celle qui les donnait. Mais tout ça ils l’ignorent, et puis au jeu de la survie, elle a toujours été la plus forte. Jusqu’à aujourd’hui en tout cas.

Les pas qui fracassent le silence de l’appartement, le papier froissé et les prunelles qui se lèvent pour découvrir les nouveaux arrivants, l’imprévu dans le quotidien prévu. Pour la première fois depuis de tout cet échange, de toute cette merde recouverte de la crasse des tromperies, la sincérité s’invite sur les lèvres de la vilaine menteuse, un peu d’éclat qui se réveille et qui n’ont rien de feint. Dans une autre vie elle aurait vraiment pu être celle qu’elle prétend être ici ; si un virage n’avait pas fait voler en éclats le par-brise et sa vie, Aliénor n’aurait pas perdu sa mère, serait sûrement restée en Europe et aurait terminé des études. Elle aurait pu devenir infirmière ou doctoresse comme elle a rêvé de la faire à LA, prodiguer des soins et aider les âmes en détresse plutôt que de les enfoncer ; prescrire des médicaments plutôt que d’écouler de la poudre d’illusion. Une empathie aux service des autres plutôt qu’elle même.
Mais le camion a tourné trop brusquement et le goudron a tout emporté des rêves et de l’avenir. Ne reste plus que la dureté du jour le jour, l’asphalte violent des survivants.

– Je préfère Fin de partie, mais votre frère sait trouver les mots justes pour me convaincre.

C’est faux. Elle n’a jamais lu ni Fin de partie, ni En attendant Godot, ni aucune pièce ou aucun vers de Beckett. Elle s’est contentée de traverser sa page Wikipédia pour enfoncer dans sa tête les informations qui pourraient lui être utile, comme on apprend un rôle par cœur. C’est con, parce que dans tout ça elle n’a même pas repéré les similitudes troublantes entre le dramaturge et elle ; la maîtrise de l’anglais et du français, l’amour des mots et l’absurdité qui règne partout. Elle adorerait Beckett pourtant – et elle adorera la pièce d’ailleurs. Elle pourrait se glisser dans d’autres bouquins que ses éternelles poésies dont elle connaît la substance par cœur, écouter autre chose que les fictions qui tournent en boucle dans sa bibliothèque de livres audio. [i]Si elle survit à tout ça, si elle voit encore l’aube rougeoyer demain matin, si c’est le cramoisi du Soleil qui teinte le reflet de ses iris et pas le sang arraché par un couteau dans la main de Silva – ou de l’un de ses sbires, son ancien boss n’a jamais été du genre à se salir les mains.
Pour l’instant, c’est le fil d’un couteau à cuisine qui est sali par l’éclaboussure juteuse des oranges. Instrument dont Alya suit le mouvement du coin de l’œil, consciente de la dangerosité d’incarnée par l’arme, déjà fixée au poignet de son hôte quand son flingue est encore au fond de son sac qu’il lui faut ouvrir avant de pouvoir le saisir. Heureusement la lame est reposée et elle peut légèrement se détendre sans pour autant se considérer en terres conquises. Du bout des cils il lui faut toujours vérifier ce qui se déroule, comme un gosse devant un théâtre de marionnettes, fasciné par les fils qui agitent les protagonistes et prêt à surveiller la moindre bévue des comédiens derrière pour enfin pouvoir se lever et hurler, frustré : “Je vous l'avais dit ! Ce ne sont que des poupées de pacotille, il y a quelqu’un derrière qui les dirige !”

– Je ne veux pas vous importuner trop longtemps, répond-t-elle, plus détendue, à l’invitation, prenant néanmoins place sur le tabouret proposé.

Le sac en équilibre sur les genoux, ses pensées s’égarent un instant en direction de Styx qui doit être le nez dans le cambouis au moment présent. Elle a conscience qu’elle lui ment à lui aussi, conscience que pour l’instant le boulot de son mari lui offre une liberté toute relative pendant la journée, mais qu’il faudra bien trouver autre chose quand elle ira au cinéma avec Vytautas – quelque chose d’assez solide pour qu’il n’aille pas fouiner au mauvais endroit, l’ancien chef de gang s’emporte vite après tout, et il serait bête que sa jalousie tue le seul moyen de pression qu’elle entrevoit sur Mantas. Vraiment bête.
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(#) Re: "People say, that they can't run away from their problems. They just weren't running fast enough"    Mer 31 Mai - 15:02
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Mantas Skinderis
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Mantas Skinderis
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résumé du personnage
Biloxi dans le Mississippi. Des parents menant une existence de "petit bourgeois". • Professeurs de Littérature et d'Histoire à l'université. • Moins assidu, moins sérieux. Trop fantasque, trop dilettante. Peut-être pas aussi intelligent, pas aussi intéressant et pas aussi doué que le grand frère. • Plus de liberté, plus de latitude implicitement octroyée. Une aubaine amère saisie à bras le corps. • Partir vite. Prendre de l'altitude. Voler. Sillonner les airs et fendre la bise. Se sentir vivant et libre. • Jouer avec le feu, se brûler les ailes. Braver les interdits, mépriser les dangers, narguer l'autorité. Se détruire. • Tout les rêves se fument ou se gobent. Les seringues valsent et passent de main en main. Les corps s'enlacent et se délacent aussitôt dit. Les noms s'effacent. Les visages aussi. • Le frère défaille. Le diagnostic tombe : démence précoce. • Honorer la promesse faite aux parents : "prendre soin de Vitas". • Eté 2020 : L'ardoise des imprudences et des excès est salée. Le sentence inscrite noire sur blanc au bas du compte-rendu médical. "Test HIV : Positif".

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âge : Trente-deux ans, presque l'âge christique. Comme un présage funeste. Une augure sombre qui s'étire et s'étend. Verseau polisson et accro à la liberté.
statut civil : Insaisissable adonis, disposant d’un soupirant transi dans chaque (aéro)port. Toujours en transit, jamais arrivé à bon cœur. Charmer, enlacer, soupirer. Déserter, recommencer. Etre oublié pour ne pas peiner. Etre oublié pour se sentir aimé.
occupation : Gosse se rêvant jadis pilote de ligne. Une vocation prématurément portée en terre par une perception faussée des couleurs. Compromis trouvé en embrassant la carrière de steward au sein de la compagnie American Airlines.
habitation : #26 Faubourg Marigny - un F3 ennuyeux de simplicité qu'il partage avec son frère.
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La mer t’hume
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J'mens, tu mens, nous mentons. On glisse comme des savons. Ô joie, ô miracle. Les attentes placées par l’intrigante sur ses sombres manigances, sont comblées au-delà de ses espoirs. Déconcertant, n’est-il pas ? La petite starlette californienne rêve d’un rôle de composition … et voilà que le gogo qu’elle s’ingénie à berner lui donne joyeusement la réplique. Sans en avoir l’air, la tête d’affiche est en passe d’enfermer sa partenaire, dans un rôle qu’elle s’est elle-même taillée sur-mesure. Mieux encore, il l’embastille dans un costume qui – il l’espère – deviendra à l’usure très étriqué et pesant. Le genre est sublimé, transcendé. La frontière délimitant la fiction et la réalité s’écroule inexorablement. Alors, vérité ou mensonge ? Info ou intox ? Les fils de cet écheveau sont tellement entremêlés, que l’électron libre en perdrait presque son letton. Peut-être pas autant que d’autres qui, à n’en pas douter, doivent être bien en peine pour dissocier le vrai du faux. Evidemment, Dom’ doit probablement faire pâle figure à côté de la meute de loups pourchassant le Petit Chaperon Rouge. Moins féroce, moins brutal, moins effrayant. Lui n’est rien d’autre qu’un rat qui s’insinue dans sa jolie petite cervelle, et qui tourne, tourne, tourne, sans jamais se fatiguer, sur la roue du mind game. Plus insidieux, plus subtil, plus éprouvant pour les nerfs et le mental. Ah qu’il est savoureux pour lui, la flammèche blonde, facétieuse et imprévisible, de regarder cette douce enfant danser sur des monceaux de poudres à canon ! Bien joué Alya. Cette fois-ci, on dirait bien que tu es parvenue à te creuser un trou suffisamment grand pour t’y enterrer. Et cerise sur le gâteau, un fantôme de ton passé retrousse ses manches, et te prête allégrement main forte dans ce gros œuvre de fossoyeur. Car c’est bien connu, au Pays des Merveilles, l’illusion, le rêve et le cauchemar ne font qu’un. Et un, deux, trois, Alice est tombée dans un trou noir. Sur le point de se sustenter, le Lièvre de Mars et le Chapelier Fou la convient à prendre un café. Qui est qui ? Oh, aucune importance : on s’amuse tellement ! Et Vitas paraît soudain plus serein, presque apaisé. Nul doute que l’irruption de la fugitive dans leur ciel, n’est pas totalement étrangère à cette subite percée anticyclonique. A voir son frère aussi connecté à l’instant présent, Domantas sait pertinemment ce qui lui reste à faire. Se débrouiller pour que la bad girl continue de graviter dans leur orbite. Qu’importe les écueils, qu’importe les risques et qu’importe les périls. Les montagnes que l’on est capable de déplacer par amour pour son sang dépassent l’entendement. "Oh ça, je veux bien vous croire. Quand nous étions petits, c’est toujours lui qui décidait à quel jeu on devait jouer sur la console !", révèle-t-il, la voix badine, un petit coup de poing complice et indolore asséné dans le biceps de son frère. Frère qui rit, les yeux levés au plafond et la tête dodelinant pour indiquer son désaccord. "Mais vous ne nous importunez absolument pas au contraire. Pas vrai ? ", réplique-t-il, en se tournant vers Vitas pour recueillir son avis. En adéquation avec le puîné, l’homme à la lucidité chancelante se contente de gesticuler pour adouber les dires de son coloc. Aller, passons à table ! Le steward revêt l’habit du parfait maître de maison. Ah grand dieu, si seulement maman était là pour voir cela … ! Jus d’orange versé, café servi, viennoiseries croquées. La discussion entre les protagonistes de ce huis-clos saugrenu, tourne très vite autour de la Littérature et de la sphère culturelle. Domaines avec lesquels l’anomalie de la famille Skinderis est totalement imperméable. En retrait, il se soustrait à la conversation et contemple dans un sourire attendri le romancier tourmenté. Dom’ se tait, et quand il se tait : il écoute. Et quand il écoute, cela signifie qu’il réfléchit. Ce qui n’augure rien de bon pour la bénévole. Laisser à Kasparov le loisir d’envisager plusieurs coups à l’avance, c’est pour ainsi dire ... casse-gueule. Las d’être cantonné au rôle de spectateur, le globe-trotteur sort de sa réserve et reprend la main, à la faveur d’un instant de silence et de flottement. Par chance, le calendrier est de son côté. "Oh, cela me fait penser, ce n’est pas aujourd’hui que se tient ton club de lecture ?", demande-t-il, faussement incertain, la main posée sur le poignet de son aîné pour obtenir son attention. Perplexe, le regard du grand dérive et s’échoue contre l’éphéméride punaisé sur le frigo. "Tu as raison, il faut que je me dépêche et me prépare vite, sinon je vais être en retard.", fait-il remarquer, en terminant à la hâte son fond de café. Politesses et cérémonies faites, Vytautas allonge le pas vers la salle de bain. Dans une spontanéité savamment étudiée, la trogne du passeur se décompose sitôt que la porte se referme. Le simulacre de joie et de bonheur, qui égayait jusqu’alors ses traits, cède la place à un désespoir tout aussi affecté. Sortie de scène d’un comédien, retour d’un autre sur le plateau. Bien, c’est l’heure de l’Acte II ! Changement de ton, de registre. Les violons et leurs cordes sensibles s’avancent dans la fosse. Un peu de mélo, un peu de pathos : cela ne se refuse pas. Le numéro d’équilibriste peut se poursuivre. Sans filet cela va s’en dire, sinon ce n’est pas drôle. Noyé dans le fond de sa tasse, Mantas s’accorde quelques secondes pour se faufiler à nouveau dans la peau de son personnage. Fin prêt, il relève le chef pour renouer le contact visuel avec Alya. Le masque d’un homme soucieux, et harassé de tout porter à bout de bras, collé sur le faciès. "Il a été convenu que vous interviendrez trois fois par semaine, à raison d’une heure et demie, mais en quoi vont consister concrètement vos actions ? Cela fait longtemps que vous êtes bénévole ? Vous avez déjà été amenée à travailler avec des cas semblables ?", presse-t-il dans un débit de mitraillette angoissée. Acculer, envoyer dans les cordes. Tel un chat jouant avec une pelote de laine, Dom s’arroge la liberté de réécrire à sa façon le script de l’auteure lui faisant face. Il joue, s’amuse et s’aventure sur des aspects de la supercherie, qu’elle n’a sans doute pas jugé utile d’étudier au préalable. C’est toujours par la négligence et l’excès de confiance que les criminels se trahissent. Déstabilisation, urgence, panique. La menace que tombent les masques plane au-dessus de leur tête. Le ressent-elle ? Le vent du boulet. Oh oui, faites qu’elle le ressente ! Alors que le crash semble imminent, le pilote sans permis redresse le manche et redonne au vaisseau de l’imposture son rythme de croisière. Prêt et paré à prendre un virage inattendu, afin d’amener sa passagère sur des terra incognita, dont elle ne soupçonne même pas l’existence. Pause, silence dramatique. Soigner les effets, c’est important. Saupoudrer juste ce qu’il faut de gestes et de mimiques. Variations, ruptures, déclinaisons. Livrer le fond dans sa vérité nue, tout en peignant la forme aux couleurs de l’hypocrisie. Exercice de style pour le moins complexe et épineux. Cela tombe bien, ce sont ceux qu’il préfère ! Poussant un soupir à enrhumer Éole, Domantas plante un coude sur le comptoir et soutient son front à l’aide de la paume de sa main. "Je suis navré, je me rends bien compte que je vous assomme de questions, mais … c’est mon grand frère, vous comprenez ?", commence-t-il, avec le malaise propre aux hommes admettant leur impuissance. Non. Bien sûr que non, elle ne comprend pas. Pour être stupide au point d’avoir forcé la main du destin, et pousser leur chemin à se croiser une énième fois, Mantas devine qu’une explication de texte ne sera pas superflue. Changement de posture. La tête est basse, les iris se prennent d’affection pour les phalanges croisées. "Je n’ai jamais eu à protéger et veiller sur quelqu’un auparavant, tout cela est très nouveau pour moi. J’aimerais simplement … faire les choses au mieux et être à la hauteur de celui qu’il a toujours été pour moi.", poursuit-il, les yeux humides et levés vers son interlocutrice, un haussement fébrile des épaules et le sourire au bord du sanglot. On y croit, hein ? Sans doute parce que, pour une fois, c’est tout ce qu’il y a de plus vrai. C’est toujours plus facile de s’épancher et de vider son sac auprès d’une personne qui n’en a rien à foutre de vous. Et qui vous écoute bénévolement. Y a pas à dire Alya, t’as vraiment eu l’idée du siècle … ! "Je m’inquiète, en fait. Je me demande si introduire une nouveauté dans son quotidien et ses habitudes, ne va pas être une source de confusion supplémentaire pour lui.", conclut-il, le ton préoccupé en se mordant la lèvre inférieure. Déconcertant, le mot est juste. Sarah Bernhardt semble avoir trouvé son maître. "P’tain, j’ai vraiment raté ma vocation moi. Si avec ça on me refile pas un Oscar, c’est qu’il y a vraiment quelque chose de pourri au Royaume du Danemark, comme dirait l’autre !", pense-t-il en fixant la gamine d’un air interrogateur, les doigts noués autour du mug en face de lui. Tandis qu’un rire candide, tranchant de manière significative avec la situation et l’atmosphère ambiante, secoue les tréfonds de son for intérieur.
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(#) Re: "People say, that they can't run away from their problems. They just weren't running fast enough"    Mer 31 Mai - 15:37
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Dans cet éclat de quotidien, bien qu’atrophier par la maladie, Aliénor devine la jeunesse des deux frères et la complicité tissée à coup de jeux ensemble. Ça lui rappelle la propre solitude de son enfance, les longues routes d’asphalte qui se déroulaient sous les roues du camion de sa mère, la seule compagnie de celle-ci et des livres audio qui passaient en boucle dans l’habitacle – elle en avait gardé un profond agacement pour Le Petit Prince qui passait en boucle parce que sa mère adorait l’histoire de cet enfant venu d’une autre planète, se projetant peut-être un peu dans le personnage qui avait traversé le ciel comme elle avait traversé l’Atlantique pour venir en Europe. Seulement, à la place d’une rose et d’un renard, elle avait rencontré un homme qui avait fini par la laisser de la manière la plus définitive qui soit et l’avait abandonné avec une enfant dans les pattes. Sa traversée du désert personnelle.
Désert où les âmes solitaires se croisaient parfois, sans jamais vraiment se rencontrer. Bague de fiançailles au doigt de la mère éplorée, qui la retirait parfois pour jouir dans d’autres bras, mais finissait toujours pas retourner à ce qui constituait sa vie : sa fille et son camion. Aliénor avait grandi là, dans les rencontres qu’on ne lui présentait pas et dans le chérissement de ce bijou qui était l’unique souvenir d’un père qui n’était plus. Pas de camarades de classe quand l’école était posée dans des cahiers en équilibre sur ses genoux, pas plus que d'adelphe avec qui partager le tableau de goudron filant dans le paysage. Cette étrange rencontre remue des choses bien désagréable en elle, et la vendeuse d’étoiles n’est pas sûre d’apprécier cela. Finalement, dans cette peinture idyllique du petit déjeuner en famille, c’est peut-être plus eux qui les importune qu’elle, dans ces brèches de normalités qui jugent un peu trop fort le chaos de son existence.
Et c’est pas avec Styx que tout ça risque de se stabiliser ; les petits déjeuners avec lui dansaient plutôt entre un café et une clope, bien vite expédiés par terre quand c’était eux qui devenaient le petit déjeuner sur la table à manger.

Surveillant que rien ne se fasse empoisonné, elle finit par délaisser le sac sur ses genoux pour accepter la tasse qui lui est tendu et dans laquelle elle fait l’erreur de glisser un sucre. Goût douceâtre qui envahit ses papilles, elle se demande bien à quel moment elle a jugé utile que le personnage de bénévole qu’elle construisait était du genre à sucrer son café. Ce sont les détails qui rendent vivant un être. Les détails, peut-être, pas les choses dont tout le monde se fout. Elle vient combler son dégoût avec une gorgée acide de jus, écoutant d’une oreille l’envolée lyrique de son “patient” autour de la littérature, ponctuant le monologue de quelques remarques qui tiennent suffisamment la route pour donner l’impression qu’elle s’y connaît un minimum. Pierre Bayard, auteur de Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ? – un livre qui, lui-même, invite à ne surtout jamais être lu – n’aurait rien à lui envier à ce niveau là. Elle s’y connaît juste assez pour rebondir au bon moment et donner l’illusion au passionné qu’elle s’y connaît. Quiconque débarquerait dans cette scène, se persuaderait qu’il a affaire à un repas convivial et non pas à un moment où toute tension sur le fil du rasoir pouvait venir tout détruire. Mais tant que Vytautas était présent, il agissait comme bouchon de résistance face à tout le reste.
Tant que… Et mince, sur quelques mots de son frère, l’aîné s’éclipse pour aller se préparer, abandonnant les vestiges de miettes et de fond de tasse aux deux ignobles protagonistes – parce qu’il faut bien l’être un peu pour ainsi frayer avec la délinquance comme ils ont pu tous deux le faire par le passé.

Seulement leur petite comédie, au lieu de se transformer en boucherie et en grabuge, prend plutôt les traits d’un coup de pinceau de Munch. Visage défait, larmes qui miroitent au rebord des yeux et désolation grossière. Aliénor se trouve mal à l’aise d’assister à une tristesse qui l’émeut nullement ; les pleurs c’est pour les faiblards, ceux qui crèvent au bout de cinq minutes dans les bas quartiers de Los Angeles. Alors cet air là, elle a de la peine à l’acheter. Comment un homme qui a pu traiter avec pire que le diable, peut ainsi se laisser aller à stupide sensiblerie. Son instinct voit la pierre trop pointue entre les rouages délicat de cette hyperbole. C’est parce que c’est trop émotif et larmoyant que ça lui met la puce à l’oreille ; quelque chose ne joue pas et grince dans chacun des mots qu’on lui oppose. Mais soit, alors s’il faut jouer les pleurésies, autant aller dans son sens.

– Je comprends que tout cela vous panique, ce n’est pas facile de devoir affronter ce genre de chose, mais je vous rassure j’ai été formée pour tout ça. Et puis vous savez, les études montrent que c’est justement les rencontres et les discussions qui permettent de stimuler les personnes comme votre frère et de repousser les échéances.

Elle se force à poser une main sur la table pour aller chercher la sienne, comme un être véritablement soucieux d’aider son prochain. La voix calme qui ne déborde pas du scénario qu’elle a en tête.

– C’est normal que vous vous inquiétiez pour votre frère, quoi de plus précieux que la famille après tout. Mais je vous assure qu’avec moi, il est entre de bonne main. Il ne lui arrivera rien.

Le double tranchant de la menace. Oh non Mantas, il n’arrivera rien à ton grand frère chéri tant que tu sauras tenir ta langue. Parce qu’un accident est si vite arrivé et un esprit comme le sien est bien plus manipulable que le tien. Aliénor n’avait peut-être plu de famille, mais à Los Angeles elle avait rencontré celui dont elle partageait désormais le nom – celui qui constituait sa famille. Et ça lui avait ouvert les yeux sur une réalité qui plaçait la survie à un tout autre niveau ; que sa propre existence nous importe ou non, celle des gens qu’on aime comptait toujours plus. Et la faille ici qui devient la parfaite menace, c’est Vytautas.
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(#) Re: "People say, that they can't run away from their problems. They just weren't running fast enough"    Jeu 1 Juin - 12:03
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Mantas Skinderis
‹ the light of a real enemy ›
Mantas Skinderis
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Destination unknown
résumé du personnage
Biloxi dans le Mississippi. Des parents menant une existence de "petit bourgeois". • Professeurs de Littérature et d'Histoire à l'université. • Moins assidu, moins sérieux. Trop fantasque, trop dilettante. Peut-être pas aussi intelligent, pas aussi intéressant et pas aussi doué que le grand frère. • Plus de liberté, plus de latitude implicitement octroyée. Une aubaine amère saisie à bras le corps. • Partir vite. Prendre de l'altitude. Voler. Sillonner les airs et fendre la bise. Se sentir vivant et libre. • Jouer avec le feu, se brûler les ailes. Braver les interdits, mépriser les dangers, narguer l'autorité. Se détruire. • Tout les rêves se fument ou se gobent. Les seringues valsent et passent de main en main. Les corps s'enlacent et se délacent aussitôt dit. Les noms s'effacent. Les visages aussi. • Le frère défaille. Le diagnostic tombe : démence précoce. • Honorer la promesse faite aux parents : "prendre soin de Vitas". • Eté 2020 : L'ardoise des imprudences et des excès est salée. Le sentence inscrite noire sur blanc au bas du compte-rendu médical. "Test HIV : Positif".

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âge : Trente-deux ans, presque l'âge christique. Comme un présage funeste. Une augure sombre qui s'étire et s'étend. Verseau polisson et accro à la liberté.
statut civil : Insaisissable adonis, disposant d’un soupirant transi dans chaque (aéro)port. Toujours en transit, jamais arrivé à bon cœur. Charmer, enlacer, soupirer. Déserter, recommencer. Etre oublié pour ne pas peiner. Etre oublié pour se sentir aimé.
occupation : Gosse se rêvant jadis pilote de ligne. Une vocation prématurément portée en terre par une perception faussée des couleurs. Compromis trouvé en embrassant la carrière de steward au sein de la compagnie American Airlines.
habitation : #26 Faubourg Marigny - un F3 ennuyeux de simplicité qu'il partage avec son frère.
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La mer t’hume
feat. @Aliénor Wilder


Crevant, épuisant, usant. Mentir n’est pas seulement un vilain défaut, comme l’a si souvent rabâché maman. C’est également un sport d’endurance et de longue haleine, qui relève davantage du marathon que du sprint. Pas vraiment le type d’activité, que l’on préconise pour un malade qui oscille entre stade avancé et phase terminale. Mantas n’est plus aussi alerte qu’il a pu l’être, et son organisme affaibli commence à le lui rappeler. Sollicité au-delà de la démesure, le mental turbine à plein régime depuis un peu trop longtemps, et ses premières répercutions sur le corps pointent doucement à l’horizon. Les suées montent, les frissons bourgeonnent sur sa peau crème. L’air devient de plus en plus difficile à capturer, et les vertiges transforment doucement mais sûrement la cuisine en toupie encastrée toute équipée. Même si la frustration d’interrompre la partie de poker menteur est grande, le bougre balte sent qu’il est préférable d’en rester là pour le moment. Sa concentration s’érode progressivement et accroît les risques de commettre un impair. Biberonné au protestantisme réformé, il sait pertinemment que l’orgueil précède la chute. A la différence de la pseudo bonne samaritaine, Dom mesure avec exactitude l’étendue de ses compétences, et plus que tout, il sait où se situent ses limites. En faisant fi de la sonnette d’alarme, le grotesque bateau qu’ils ont joyeusement monté de concert, a toutes les chances de faire naufrage. S’il veut que le jeu se poursuive – et dieu sait qu’il le veut – il a tout intérêt à ce que le coup de sifflet retentisse, et renvoie les athlètes aux vestiaires. Résultat des courses à la mi-temps ? Un partout, balle au centre et statut quo. Que faut-il retenir de ce petit-déjeuner impression soleil levant ? Probablement pas grand-chose, en dehors d’une neutralisation mutuelle. Sans doute s’attendait et espérait-elle quelque chose d’autre ? Quelque chose de plus frontal, de plus cru. Un règlement de compte à ok chorale musclé, où l’on crache son venin à la figure et déblatère des bordées d’injures ordurières. C’est sans doute ce que le commun des mortels aurait fait. Et c’est bien là toute la beauté de la chose. Domantas n’est pas comme tout le monde. Il est et restera toujours un original, un excentrique – voire un marginal. La vie pour lui est un jeu perpétuel, qu’il décline à tout les temps et à tout les modes. Sucrée, salée, amère, acide ou épicée : il croque dans l’existence à pleines dents et s’en bâfre comme un chancre, sans jamais se soucier de l’indigestion qui l’enverra ad patres. Pour l’heure, le steward espère que sa passagère a fait bon voyage. Peut-être est-elle un peu déphasée, par tout ce que cette insaisissable caméléon lui inspire, et a donné à voir de lui. A la bonne heure ! C’était là l’effet escompté. Si en se relevant elle repart avec plus de questions, de doutes et d’incertitudes qu’à son arrivée, alors Mantas aura la satisfaction du travail accompli et pourra dormir du sommeil du juste. Juste, comme les mots, le ton et l’interprétation de la canaille, qui pose une main frêle sur ses phalanges osseuses. "Vous avez sûrement raison. Merci. Nous avons vraiment une chance inouïe de vous avoir avec nous désormais.", rétorque-t-il, reconnaissant, en luttant pour garder dissimuler le sarcasme. Ah, ma pauvre Alya … que de temps et d’énergie gaspillés pour rien ! N’as-tu donc pas compris à qui tu as affaire ? Depuis le temps que vous vous connaissez, ne vois tu pas que tu es en présence d’un libertaire désinvolte et passablement nombriliste ? Beaucoup flirtent avec l’illégalité par simple cupidité ou parce qu’ils n’ont pas le choix. Pour lui, c’est juste du sport, du fun et une façon, beaucoup plus excitante que l’aviron, de ressentir l’adrénaline. Il n’en a strictement rien à foutre de toi, et de la vermine que tu sembles fuir de manière éperdue. Physionomiste, tu l’es à n’en pas douter. Beaucoup plus que perspicace. Sinon il y a longtemps que tu aurais percé à jour la nature profonde de l’énergumène, et intégré le fait qu’il roule uniquement pour sa gueule. Regarde un peu tout autour toi. Ne crois-tu pas qu’il a déjà son lot d’emmerdes ? Pourquoi diable aiderait ou irait-il vous mettre des bâtons dans les roues, à toi ou à tes fréquentations californiennes ? Qu’aurait-il à y gagner si ce n’est, dans un cas comme dans l’autre, une couche d’ennuis supplémentaire ? De la thune ? Le peu qu’il a lui suffit amplement, et il ne saurait que faire de plus. De la dope gratis ? Il n’en a qu’un usage festif, récréatif, occasionnel - et n’y est pas autant accro qu’aux chaussures. Peut-être que tu te complais dans le chaos et le tumulte, mais en ce qui le concerne, il n’a pas envie de charger la mule plus qu’elle ne l’est déjà. Tout aurait été tellement plus simple si tu avais fait montre d’un semblant de cran, en venant directement le confronter seul à seul. Tu l’aurais sans doute eu ton clash, avec ce pestilentiel argot de la rue et tout le tralala de l’intimidation. Le mariole t’aurait dès lors fait comprendre qu’il ne veut pas d’embrouilles, et qui si tu consens à te tenir tranquille … alors lui aussi. Chacun serait dès lors retourné à sa petite vie dans la patrie du Jazz. Et si d’aventure on venait à se croiser de nouveau ; on s’ignore, on affecte de ne pas se connaître et on se méprise souverainement. Malheureusement au lieu de cela, tu as voulu jouer à la plus fine et chercher à l’atteindre par un biais détourné. Tu as profité et abusé sans vergogne de la faiblesse d’un homme, qui n’a absolument rien à voir dans votre divine comédie. Un homme qui répond pour lui au nom de frère, un homme qu’il aime sans condition, ni restriction … et ça, cela lui reste en travers de la gorge. Alors, fidèle à sa nature taquine, le grand benêt choisit de se transformer exactement en ce que tu redoutes : un parasite qui interfère sur les ondes de ta tranquillité. Trop tard pour faire machine arrière. Désormais, Alya la bénévole va faire partie du quotidien des frères Skinderis. Des frères tout ce qu’il y a de plus ennuyeux de banalité. Insérés dans la société, ils ne font pas de bruit et ne comptent aucun ennemi. Du moins, à une exception près, qui vient confirmer la règle. Alors si par malheur ou par mégarde, une tragédie ou un aléa fâcheux venait à s’abattre sur Vitas, son frère saurait illico presto d’où ça vient. Ce faisant, il est certain qu’il deviendra dès lors très bavard. Tant auprès des oreilles des vilains brigands, que celles des gentils policiers. Adieu l’incognito pour la gazelle, qui goûtera à nouveau le sel de la fuite et de la traque. Bien loin d’être une menace dans l’absolu, le trublion salive néanmoins de joie à l’idée de devenir une enclume pour la dealeuse. Comme un boulet lesté à sa cheville, et dont elle ne pourra se défaire ... au mieux sans compromettre sa couverture, au pire sans s’attirer monts et merveilles de déconvenues. Moralité : tout ce fragile pataquès repose en équilibre, sur une chose qu'ils sont désormais incapable d'accorder à l'autre : la confiance. Ironique, n'est-ce pas ? Sans plus d’atermoiement, le joyeux drille diminué par les assauts de la maladie, se lève et sonne la fin – toute temporaire - des réjouissances. "J’imagine que d’autres doivent se languir de votre altruisme, alors je ne vais pas vous accaparer plus longtemps. Je vous dis donc à samedi pour ce … je-ne-sais-pas-trop-quoi, que vous avez prévu d’aller voir avec mon frère.", dit-il, le sourire badin, la dextre moite et tremblante tendue. Tournant au passage en dérision son ignorance culturelle crasse, et ses connaissances littéraires frisant le néant. Pas si vite ! Il y a encore un dernier petit tour de passe-passe, que le saltimbanque aimerait réaliser avant l’entracte et la tombée du rideau. Au moment de rendre sa liberté à Alya, la poigne de l’ostrogoth resserre quelque peu son étreinte autour de la petite mimine délicate. "Vous savez, j’essaye de gérer tant bien que mal la situation, mais … je sens que j’arriverais bientôt à un point où je serai dépassé, et aurai plus que jamais besoin de conseils. Auriez vous une carte avec vos coordonnés, ou quelque chose de ce genre, afin que nous puissions rester en contact ?", demande-t-il, le sourie cordial, et l’intonation montant légèrement dans les aigus, pour accentuer un air innocent et débonnaire. Oh, subtil et très fine mouche ! Ainsi redevient à la mode le tu me tiens, je te tiens par la barbichette de leur enfance. Les détails, ou l’autre nom pour l’antre du diable. Force est de constater qu’il était on ne peut plus sérieux précédemment. Elle l’a cherché, elle l’a trouvé … et elle va rester avec lui. Pour le pire, juste pour le pire et rien que pour le pire.
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(#) Re: "People say, that they can't run away from their problems. They just weren't running fast enough"    Jeu 1 Juin - 16:41
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