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 Ardeurs gelées (Ekko)

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Mantas Skinderis
‹ the light of a real enemy ›
Mantas Skinderis
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Destination unknown
résumé du personnage
Biloxi dans le Mississippi. Des parents menant une existence de "petit bourgeois". • Professeurs de Littérature et d'Histoire à l'université. • Moins assidu, moins sérieux. Trop fantasque, trop dilettante. Peut-être pas aussi intelligent, pas aussi intéressant et pas aussi doué que le grand frère. • Plus de liberté, plus de latitude implicitement octroyée. Une aubaine amère saisie à bras le corps. • Partir vite. Prendre de l'altitude. Voler. Sillonner les airs et fendre la bise. Se sentir vivant et libre. • Jouer avec le feu, se brûler les ailes. Braver les interdits, mépriser les dangers, narguer l'autorité. Se détruire. • Tout les rêves se fument ou se gobent. Les seringues valsent et passent de main en main. Les corps s'enlacent et se délacent aussitôt dit. Les noms s'effacent. Les visages aussi. • Le frère défaille. Le diagnostic tombe : démence précoce. • Honorer la promesse faite aux parents : "prendre soin de Vitas". • Eté 2020 : L'ardoise des imprudences et des excès est salée. Le sentence inscrite noire sur blanc au bas du compte-rendu médical. "Test HIV : Positif".

présentation : Présentation
fiche de liens : Fiche de liens
messages : 189
rps : 17
name : Libra (Quentin)
faceclaim : Mikus Lasmanis | Eylika (av) ; Siren charms (sign) ; Assassin1513v (icons) ; Tenor (gif) ; Patricia Kaas (lyrics)
intervention fortuna : oui
trigger warning : warning : Séropositivité, trafic, contrebande, maladie d'un proche.
trigger : A première vue aucun, mais parlons en au préalable.
gif : Ardeurs gelées (Ekko) Nature-sunset
âge : Trente-deux ans, presque l'âge christique. Comme un présage funeste. Une augure sombre qui s'étire et s'étend. Verseau polisson et accro à la liberté.
statut civil : Insaisissable adonis, disposant d’un soupirant transi dans chaque (aéro)port. Toujours en transit, jamais arrivé à bon cœur. Charmer, enlacer, soupirer. Déserter, recommencer. Etre oublié pour ne pas peiner. Etre oublié pour se sentir aimé.
occupation : Gosse se rêvant jadis pilote de ligne. Une vocation prématurément portée en terre par une perception faussée des couleurs. Compromis trouvé en embrassant la carrière de steward au sein de la compagnie American Airlines.
habitation : #26 Faubourg Marigny - un F3 ennuyeux de simplicité qu'il partage avec son frère.
disponibilité : Présent & variable (+/- 4/7 J)
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Ardeurs gelées
feat. @Ekko Morillot

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Ardeurs gelées (Ekko) 1f4c5 Juin 2023

Le crépuscule tire doucement sa révérence, pour mieux laisser à la nuit le devant de la scène. Fraîche et drapée d’une robe sertie d’étoiles, celle-ci amorce paisiblement le prélude de son récital. Neuf heures se lèvent et carillonnent, depuis les cimes du clocher. Cueilli par la douceur de juin, le steward arpente les rues de la citée du Jazz, sans but, ni ambition particulière. Les poings enfouis dans les poches, il traîne alors sa carcasse occise et percluse de fatigue, sur le chemin le ramenant à ses pénates. Le pas nonchalant, tel un automate, ou un robot programmé sur pilotage automatique.

Je marche seul
Dans les rues qui se donnent
Et la nuit me pardonne, je marche seul
En oubliant les heures
Acteur et voyeur

Les yeux hagards et perdus dans le vague. L’esprit nébuleux et très certainement égaré dans de lointains ailleurs incertains. Situées sur le trottoir d’en face, les lueurs bleues électrique d’un néon de bar dansent sur sa tempe et sa pommette. Ramené à la réalité par les feux clignotants de l’enseigne titillant sa rétine, Domantas marque une halte et fixe dubitatif le débit de boisson. En proie aux cogitations et à la gamberge, ses phalanges vagabondent sur sa mâchoire. Petite moue perplexe à l’appui.    

Et c'est la vie
C'est mon histoire
De toute façon, il est trop tard
Toi, tu rentres chez toi peinard
Et moi, je retourne au comptoir

"Eh puis merde … !", marmonne-t-il, au terme d’un tonitruant soupir à déchirer la nuit. Sans même prendre le temps de regarder de part et d’autre de la rue, pour s’assurer que d’éventuels véhicules ne viennent à surgir des ténèbres, il traverse le bitume pour gagner la rive à l’opposé.

Emmitouflé par l’appréciable chaleur émanant des lieux, Dom ne peut réprimer le sentiment de satisfaction qui l’étreint, sitôt qu’il en franchit le seuil. Une expiration plus appuyée, vient d’ailleurs trahir ce trop-plein de bien-être. A quelques interminables minutes de l’happy hour, l’établissement se retrouve pris d’assaut par une cohorte de noctambules, désireux d’égayer comme il se doit la soirée qui se profile. Niveau affluence, on ne doit pas être bien loin du métro de Manhattan aux heures de pointes.

Et traîné par la foule qui s'élance
Et qui danse une folle farandole
Je suis emporté au loin

Le bougre balte se voit d’ailleurs contraint de quelque peu faire parler sa carrure et jouer des coudes, afin de se frayer un chemin jusqu’au comptoir parmi cette marée humaine. Ses aises prises sur un tabouret, il hèle le barman en hissant brièvement l’index, dès que leur regard entrent en collision. "Un double, s’te plaît.", commande-t-il poliment, la voix haussé d’un ton et le buste légèrement penché vers le minet de l’autre côté du comptoir - histoire d’avoir l’assurance d’être audible et parfaitement compris au milieu du vacarme ambiant.

Absent, il scrute le liquide ambré dans le verre tenu entre ses larges pattes. D’un œil distrait, il lorgne le match de football retransmis sur l’écran plat en face de lui. Une gorgée gobée de temps à autres. Guère passionné par les prouesses de Tom Brady, éclaboussant le terrain de son talent en compagnie des Buccaneers de Tampa Bay, Mantas pivote et balaye l’assistance du regard. Des âmes esseulées qui broient du noir – et qui font pour certaines peine à voir. Des tablées d’individus frivoles et dans la fleur de l’âge, qui rient à gorge déployée et discutent à bâtons rompus. Des pensionnaires. Des habitués. Des gens de passage. Et au milieu de ce maelstrom de bruit et de fureur – doux euphémisme pour joyeux bordel – il y a "lui".  

"Oublie. Trop jeune pour toi.", lui susurre sa bonne conscience.

Non mais de quoi j’me mêle là, sérieux ?! D’accord, "il" est de toute évidence au plus fort du printemps de son existence. Mais le trublion n’en est tout de même pas réduit à faire les sorties de lycées, merde ! Rien ne dure, rien n’est éternel et toutes les choses – y compris les meilleures – ont une fin. Le jeunot met un terme à sa pavane sur l’illusion de dance floor, pour rejoindre les abords du comptoir. Certainement enclin à se repaître d’un peu de repos – bien mérité. Juché sur des Converses à semelles compensées vertes pomme, "il" s’avance pour prendre place.  

Sombre destin, si mon retour éternel n'est pas pour demain.
Funèbre refrain, il me tente et m'attire sans fin.

Et si ... . Pêché d’envie. Le pire conseiller décisionnel qui soit. Qu’importe. L’attention du barman attirée, le letton volant farfouille dans la poche arrière de son jeans, pour en sortir quelques dollars dûment – et légalement – glanés à la sueur de son front. "Tu peux lui r’mettre la même chose ?", demande-t-il cordialement, une œillade jetée à l'éphèbe installé à l’autre bout du comptoir. S'ensuit un prompt dépôt des billets froissés sur le bois usé, afin de s’acquitter du montant des deux consommations.

Quelques regards à la dérobée pour mieux apprécier l’avancement des opérations. Nez levé de son smartphone, la frimousse du gamin se pare d’incrédulité. Les explications du barman apportées, "il" oblique – enfin - la tête vers l’hurluberlu. Ses phalanges embrassent le verre glacé. Ses yeux scintillent à nouveau comme des astres malicieux. Et son sourire recouvre cet irrésistible caractère solaire, qui lui sied si bien.

Godet de scotch levé vers le freluquet, Dom ne peut résister au désir de lui renvoyer une version plus figée et dépouillée de son smile. Poussé par un savant coup d’audace, de folie et de tête, il descend du tabouret brinquebalant pour rejoindre son caprice du soir.  

Juste au-dessus
Je t'ai trouvé
Un joli cul
J'ai regardé
Juste au-dessus
Sans respirer
Je me suis tu
Tu me tendais
/ awards session
(#) Ardeurs gelées (Ekko)    Lun 5 Juin - 19:27
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Ekko Morillot
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Ekko Morillot
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messages : 10
rps : 1
name : BOY BYE, Loïc, 27 ans, Il, Loïc#9429
faceclaim : Maverick McConnell (caelestisart)
intervention fortuna : oui
trigger warning : warning : Dépression, Sexualité, Homosexualité et homophobie, Langage grossier.

trigger : Maltraitance Animale.
âge : Le cap fatidique vient tout juste d'être franchi. La trentaine qui marque la transition d'une jeunesse appréciable et supposément insouciante vers des responsabilités et problématiques très adultes. La vieillesse, aux yeux des élèves à qui j'enseigne au quotidien.
statut civil : J'ai la mauvaise habitude d'aimer trop fort, trop vite puis de tomber de haut. Le cœur tellement malmené qu'il n'en reste plus grand chose, des miettes - au mieux - ou de la bouillie infâme - au pire -. Célibataire.
occupation : Véritable caméléon, je cumule plusieurs casquettes avec beaucoup d'énergie et de plaisir, guidé par la passion comme unique boussole professionnelle. Professeur agrégé, spécialisé dans les langues étrangères (français / anglais), j'ai enseigné l'anglais pendant quelques années en France avant d'opter pour cette délocalisation ô combien salvatrice. Je me partage à présent entre le lycée où je suis également directeur du glee club et l'université qui me permet d'explorer plus en profondeur les spécificités civilisationnelles des cultures françaises et américaines. À côté de cela, je suis également compositeur et Tiktokeur... Car oui, chanter sur TikTok me permet de considérablement arrondir mes fins de mois.
habitation : Vieux Carré.
disponibilité : Disponible.
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Ardeurs gelées
feat. @Mantas Skinderis

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Ardeurs gelées (Ekko) 1f4c5 Juin 2023

« Portons un toast, si vous le voulez bien… À monsieur Morillot ! Le meilleur professeur de linguistique française sur le campus ! Cheers » Ils lèvent tous leur verre, imposant groupe d’étudiants installé autour de moi et je ne manque pas d’en faire autant. Un sourire à la fois ravi et gêné se dessine sur mes lippes. Tu as l’habitude de capter leur regard, d’être le centre de leur attention… Du moins, lorsqu’ils sont concentrés. Il s’agit du point de départ de ma profession : captiver, attiser la curiosité, intéresser et obtenir un semblant d’adhésion afin de pouvoir enseigner les rudiments d’une langue réputée très difficile à apprendre. Tu ne partage pas forcément ce point de vue, même si tu n’iras pas contredire les constats qui abondent sur les spécificités d’une grammaire qui multiplie les règles et les exceptions. « Vous devriez peut-être attendre d’obtenir vos résultats de partiels avant d’affirmer de telles choses… » Je provoque, le clin d’œil au bord des yeux. Les partiels et autres examens sont terminés depuis quelques jours, mais je n’ai pas encore récupéré les copies qu’il me faudra corriger en un temps record pour que puisse s’achever le semestre et s’ouvrir une ultime session de rattrapages. Les verres tintent les uns contre les autres et, l’espace d’une poignée de secondes, chacun se confond dans un silence de circonstance qui permet l’appréciation des boissons commandées tout à l’heure. Ta tournée, Ekko… Une tradition depuis ton arrivée à l’université du coin. Tu places quelques dollars chaque mois dès la rentrée scolaire afin d’inviter toutes tes promos en fin d’année. Peut-être est-ce aussi pour cela qu’ils t’adorent. Tu sais les considérer au-delà de leur simple statut étudiant… Tout cela en restant parfaitement professionnel. « Dites-moi, quels sont vos projets pour les vacances qui s’annoncent ? » Le français, qu’il parait inévitable d’utiliser pour des étudiants et le professeur avec lequel ils passent le plus de temps à étudier les spécificités de cette langue. J’ouvre grand la porte à une multitude de récits que je prends soin de recueillir avec beaucoup d’intérêt.

(…)

La soirée est à présent bien avancée et la deuxième tournée nous a été offerte par un étudiant sur le départ, lui qui était présent dans le cadre d’un programme d’échange pour une petite année. Tu sais à quel point le temps passe vite, lorsque tu disposes d’une période plutôt « longue », de prime abord, mais qui s’avère extrêmement courte en réalité. Il s’est extrêmement bien intégré, au point où son absence se ressentira très largement la rentrée prochaine. Je me suis contenté de commander une boisson sans alcool, un moyen d’anticiper sur une troisième tournée que je m’autoriserais à alcooliser à nouveau. Je ne veux surtout pas me mettre minable avec mes étudiants. Tu gardes une posture honorable, conscient que tu les retrouveras le semestre prochain et que tu seras très probablement désigné référent de leur promo pour la deuxième année consécutive. Les parties de billard s’enchainent et je dois reconnaitre être particulièrement nul à cette activité, à en juger par les défaites qui s’enchainent contre des gamins qui se vengent de tout le travail personnel que je leur ai demandé de fournir ces derniers mois afin de se tenir au niveau exigé. Ils ont su me faire honneur pour la plupart. Tu attends près du bar depuis quelques secondes, soucieux de déposer ton verre vide et de consulter la carte des vins proposés par le bar lorsque tu entends la voix d’un mec que tu détailles très grossièrement du regard. Il a l’air d’être dans tes âges, à priori, et tu lèves les yeux au ciel quand tu l’entends enclencher un processus de plan drague pourri sur… Un de tes élèves. Ce dernier s’apprête à lui répondre mais je me hisse entre les deux, l’air innocent, comme si tout ceci m’avait échappé et que je débarquais seulement comme un cheveu sur la soupe. « Adam, je crois que Kelcey et Garance ont besoin de toi à l’extérieur… Une histoire de briquet ou que sais-je… » J’hausse les épaules et le regarde filer en direction de la sortie. Une pause cigarette comme le trio infernal a l’habitude de les multiplier. Je me décale et adresse un regard désolé à mon vis-à-vis… Le suis-je vraiment, désolé ? « Vous devriez peut-être porter votre attention sur une autre personne, aussi craquant puisse être Adam… Quelqu’un de votre âge… Il a dix-neuf ans… » Je ne porte aucun jugement sur les quidams qui aiment séduire des individus bien plus jeunes qu’eux, à chacun ses petits plaisirs et ses fantasmes. Il est juste hors de question que je le laisse se comporter comme un prédateur autour de mes étudiants. « Désolé ! »
/ awards session
(#) Re: Ardeurs gelées (Ekko)    Dim 11 Juin - 18:31
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Mantas Skinderis
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Biloxi dans le Mississippi. Des parents menant une existence de "petit bourgeois". • Professeurs de Littérature et d'Histoire à l'université. • Moins assidu, moins sérieux. Trop fantasque, trop dilettante. Peut-être pas aussi intelligent, pas aussi intéressant et pas aussi doué que le grand frère. • Plus de liberté, plus de latitude implicitement octroyée. Une aubaine amère saisie à bras le corps. • Partir vite. Prendre de l'altitude. Voler. Sillonner les airs et fendre la bise. Se sentir vivant et libre. • Jouer avec le feu, se brûler les ailes. Braver les interdits, mépriser les dangers, narguer l'autorité. Se détruire. • Tout les rêves se fument ou se gobent. Les seringues valsent et passent de main en main. Les corps s'enlacent et se délacent aussitôt dit. Les noms s'effacent. Les visages aussi. • Le frère défaille. Le diagnostic tombe : démence précoce. • Honorer la promesse faite aux parents : "prendre soin de Vitas". • Eté 2020 : L'ardoise des imprudences et des excès est salée. Le sentence inscrite noire sur blanc au bas du compte-rendu médical. "Test HIV : Positif".

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statut civil : Insaisissable adonis, disposant d’un soupirant transi dans chaque (aéro)port. Toujours en transit, jamais arrivé à bon cœur. Charmer, enlacer, soupirer. Déserter, recommencer. Etre oublié pour ne pas peiner. Etre oublié pour se sentir aimé.
occupation : Gosse se rêvant jadis pilote de ligne. Une vocation prématurément portée en terre par une perception faussée des couleurs. Compromis trouvé en embrassant la carrière de steward au sein de la compagnie American Airlines.
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Ardeurs gelées
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Question : un individu qui a pris de mauvaises décisions et fait des choix contestables, perd-il le droit d’accéder au bonheur ? Si oui, quel châtiment doit-il lui être réservé et à partir de quand s’applique-t-il ? Vous avez quatre heures. Au tribunal de la société bien-pensante, le dénommé Domantas Skinderis comparaît sur le banc des accusés. Le crime qui lui est imputé ? Insouciance au premier degré et amour trop prononcé pour les plaisirs de la vie. La peine qu’il encourt ? Une existence d’ermite et de reclus à perpétuité. Qu’en pensent les membres de son entourage, convoqués en qualité de juré ?

Tu n’es pas aux normes
Tu mérites pas d’être en vie
Tu es une insulte aux standards de ce pays
Tu n’es pas aux normes
Dégage de mon paradis
Va faire un tour en enfer pour voir si j’y suis.

L’opinion semble pour le moins partagée et divisée. Un tiers d’entre eux font preuve de courage et de franchise, en lui disant sans détour qu’il devrait dorénavant ne plus entretenir le moindre rapport intime, ou sentimental, avec un autre être humain. Un tiers de lâches lui font comprendre à demi-mot qu’il serait désormais plus judicieux pour lui de s’abstenir de fréquenter qui que ce soit d’un peu trop près – ou pire, qu’il peut, mais uniquement avec des gens comme lui. Le dernier tiers ne se prononce pas. Soit parce qu’il préfère l’éviter, le blacklister et couper les ponts ; soit parce qu’il ignore tout des erreurs et imprudences commises par l’accusé.

Je suis un homme au pied du mur
Comme une erreur de la nature
Sur la Terre, sans d'autre raison
Moi, je tourne en rond, je tourne en rond.

Alors, c’est ça ? Les malheureux, qui payent déjà au prix fort leur désinvolture, ne méritent plus le nom d’Homme, et doivent être traités comme des parias ou des pestiférés, condamnés à une vie faite de vide et de néant ? Oui, Dom a joué avec le feu, autant et tant qu’il l’a pu. Il s’est brûlé les ailes, il a perdu. Jamais il n’a cherché à se dédouaner ou à faire porter la responsabilité de son infortune à une tierce personne. Le seul à blâmer, c’est lui. Au gramme près, le steward endosse le poids de son bagage à conneries, et assume jusqu’à la plus infime répercutions de ses actes passés.

Car encore ne connaît ni remords, ni regrets.

Des remords, des regrets : à quoi bon en nourrir ? Il est trop tard pour ruminer. L’immunologiste qui suit son cas à l’hôpital le lui a encore rappelé, pas plus tard que cet après-midi. Son taux de lymphocytes avoisine le niveau de la mer, et les anti-rétroviraux n’ont produit aucun effet notable en bientôt trois ans de traitement. Qu’est-ce qu’il peut bien lui rester ? Un an et demi, s’il a encore un semblant de chance. Six mois dans le scénario le plus catastrophique. Qu’importe le temps, Mantas n’entend pas le passer en simple spectateur sur le bas côté de la route, à attendre bien sagement que le clap de fin retentisse. Que fait-il ? Ce que bon nombre de trentenaires célibataires font dans un bar : flirter.

Même s’il sait pertinemment qu’à l’arrivée, il essuiera un énième échec cuisant. Viendra un temps où les esprits paillards et les corps enfiévrés voudront communier. Les masques resteront, mais les costumes seront fatalement appelés à tomber. Difficile de vouloir danser avec un cavalier décharné, dont la peau est constellée d’une myriade de stigmates pourpres. Rien de ce que pourra dire le géant balte ne réchauffera le blizzard, qui sera descendu à la vue de son corps à demi dévêtu. D’un commun accord, les deux parties décideront d’en rester là. Chacun repartira dès lors précipitamment de son côté, avant que le malaise ne s’installe davantage et que la gêne ne devienne trop grande. Pourtant, Domantas retourne recevoir sa peine, le cœur léger, la joue tendue. Une partie de lui continue de se raccrocher désespérément à l’illusion que cette fois-ci cela sera peut-être différent.

Assis sur le tabouret tel un guitariste orphelin de sa gratte, la glace avec le fringant inconnu fond aussi rapidement que les cubes gelés flottant à la surface de son verre. Grand, solide carrure, une barbe fournie et soignée comme jamais il n’en aura. Un peu jeune, certes. Toutefois, si un homme est suffisamment mature pour rentrer dans un bar, picoler et à l’occasion se prendre une murge … le bon sens voudrait qu’il le soit également pour tirer un coup de manière consentie, éclairée et en son âme et conscience. Eh puis, de quoi aurait eu l’air le passeur s’il lui avait demandé de but en blanc son âge ou à voir sa carte d’identité ? Cinq minutes de gringue plus tard, la côte du jeune éphèbe est en chute libre. Au point que Mantas ne lui trouve bientôt plus grand-chose d’attrayant.

Putain de piège, manège d'enfer, sortir des braises.

Le minet rit et rougit comme il respire. La conquête est facile. Si facile qu’elle en devient navrante et sans intérêt. Caractère insipide, terne et falot. Personnalité lisse et consensuelle que l’on retrouve aisément au rayon prêt-à-penser. La victoire est déjà actée. Sans gloire, ni panache. Pas l’ombre d’un challenge à l’horizon. Une belle gueule, mais hélas pas grand-chose qui vaille le coup derrière. A aucun moment le fieffé dragueur n’est repoussé dans ses retranchements. Sans grande conviction, il espère encore que le jouvenceau réussira à inverser la courbe de son intérêt, qui fond comme neige au soleil. Qu’il essaye au moins de le charrier, ou de le mettre en boîte, à défaut de le rembarrer avec un mot d’esprit bien senti. Alors que l’infatigable voyageur réfléchissait à une pirouette, qui lui permettrait de se rétracter et de sortir de cette ennuyeuse impasse, un mec à la dégaine de wannabe et d’influenceur au rabais s’invite dans la discussion.

Leave the scene, you’re ruining it.

Surpris par cette intervention intempestive, le Don Juan d’opérette considère du regard l’empêcheur de tourner en rond. Le soulagement prend ensuite rapidement le pas sur l’étonnement. Plus qu’une intervention intempestive : une aubaine. La voici la porte de sortie qu’il cherchait en vain. C’était pas si compliqué que cela finalement. Suffisait juste d’un petit coup de pouce. Sans coup férir, et consternant de docilité, le dénommé Adam s’exécute et part rejoindre un petit aréopage de fumeurs, agglutinés à l’extérieur du bar sous l’enseigne lumineuse. Pas mécontent de ce dénouement, Dom se rassied convenablement en face du comptoir. Une brochette de supporters avinés beuglent et hurlent en liesse. Ses iris caramel roulent en direction de l’écran plat. Tom Brady vient d’inscrire un touch down inespéré sur le buzzer. A tour de rôle, ses coéquipiers lui tombent dans les bras et le félicitent avec entrain. Encore un qui ne connaît sa chance !

Aussi agréable que le bourdonnement d’un moustique, la voix du parasite, qui a eut l’idée lumineuse de se taper l’incruste, pique ses tympans d’une manière effroyablement blessante. Le ton se veut aimable et bienveillant, mais pour Dom, il est juste pontifiant, moralisateur et inquisiteur. Ce mec est condescendant, ne se prend pas pour de la merde, et aime visiblement que les autres aient l’impression d’en être. Alors qu’il ne le connaît ni d’Eve, ni d’Adam – sans mauvais jeu de mot – il le juge, le prend de haut et lui fait sentir qu'il vaut bien mieux que lui. Sans avoir l’air d’y toucher avec sa petite explication de texte, il vient en deux temps trois mouvements de lui coller une étiquette prédateur sexuel sur le front – et de le taxer par la même occasion de vieux débris. Non seulement ça fait mal, mais cela fait aussi beaucoup en très peu de temps.

Monsieur je juge à l’emporte à pièce peut s’estimer heureux de ne pas avoir affaire à un épidermique qui démarre au quart de tour. D’autres auraient déjà collé leur poing sur sa jolie petite gueule depuis longtemps. Désolé ? Pour l’humiliation en bonne en due forme, pour l’injure déguisée ou pour tout le reste ? Ulcéré et au bord de l’implosion, Mantas sort de sa poche une coupure de cinq dollars. "Ouais … .", murmure-t-il furibard, en déposant le billet sur le bois patiné. Petit pourboire pour le barman. Sans doute le seul ici qui ne le traîne pas dans la boue. Il n'a que dix-neuf ans. Cela aurait suffit. Pas besoin de lui dire ce qu'il doit faire et qui il doit aborder. Pas besoin de lui faire la leçon et de sous-entendre qu'il vient de lui éviter de tomber sous coup de la loi. Le simple âge du jeune adulte suffit amplement pour l'horrifier. Inutile d'en rajouter avec un laïus pédantesque. Moralité : les jeunes d'aujourd'hui aiment avoir l'air plus vieux qu'ils ne le sont vraiment. Nota Bene : toujours demander l'âge et la carte d'identité des gens que vous accostez.    

"Pourquoi tu t’emmerdes à mettre les formes ? Traite-moi directement de vieux pervers et de pédophile, comme ça on gagnera du temps.", grince-t-il, le ton acerbe en buvant d’une traite son fond de whisky. Verre reposé dans un vacarme assourdissant sur le portrait d’Abraham Lincoln, l’homme bafoué s’en va sans se faire prier, ni demander son reste. Où ça ? Peut importe, du moment qu’on ne le percevra pas comme la pire des ordures qui peuple cette terre. Arrivé aux abords des toilettes, le pictogramme de la sortie de secours lui fait reconsidérer ses plans. D’un geste rageur et empli d’emportement, Dom pousse la porte et quitte le bar. Rabaissé plus bas que terre, et humilié comme il l’a rarement été.

De l'air
Qu'il s'abreuve sans fin
De l'air
Et qu'on lui donne enfin
De l’air.

Dans la ruelle exiguë et mal éclairée, un chat apeuré bondit d’une poubelle et détale à vive allure. Poings serrés à s’en meurtrir les paumes, le steward mortifié et vexé comme un pou allonge le pas, pour rejoindre la rue donnant sur l’arrière du débit de boisson. Remontant l’artère principale, il tente d’héler un taxi. Le premier n’est pas en service. Le second effectue déjà une course. Un troisième ralentit et se rapproche du trottoir. Il est grand temps pour sa dignité froissé, son amour propre écorché et lui de rentrer. Si tant est qu’il lui en reste encore.
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(#) Re: Ardeurs gelées (Ekko)    Lun 12 Juin - 20:31
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