all you need is love and christmas cookies | rachel

[ all you need is love and christmas cookies ]

Mi-novembre et c’était déjà la folie furieuse pour Siobhan qui se lançait dans de tout ce qui représentait les festivités de Noël. Fête favorite, elle mettait toujours tout en œuvre pour que tout soit parfait. Peut-être même trop parfait selon certain. Mais c’était son péché mignon et n’arrivant qu’une fois par année, elle se déchaînait dans cette période festive. Au point où elle avait appris à cuisiner des biscuits de Noël et quiconque connaissait la rousse savait qu’elle ne possédait pas un grand talent pour la cuisine. Mais avec acharnement, elle était parvenue à développer une technique qui les rendait bon, peut-être pas à se rouler par terre ou monter dans les rideaux, mais assez pour ressentir une douce chaleur réconfortante. Couverte de farine, la quarantenaire passait le revers de sa main sur son front. Satisfaite. Elle venait de passer toute la matinée à confectionner ces biscuits en forme de flocon, sapin, bonhomme, cadeau, le tout en pain d’épice couvert d’un glaçage aux couleurs festives. Une tâche plus difficile qu’elle ne le disait, mais avec acharnement, ils étaient dignes d’un magazine culinaire. Laissant un large sourire apparaître sur ses lèvres rouges, elle laissait le glaçage figé le temps de prendre une douche pour paraître plus convenable. Elle aurait pu en faire beaucoup moins, elle le savait, mais pour ses amies, la rousse était prête à se donner corps et âme pour ces femmes qui se retrouvaient à être bien plus que de simple voisine. Plaçant les biscuits dans une boîte décoré de papier de soie, elle laissait une assiette pour le bon plaisir de sa famille, son conjoint, mais aussi sa fille bien qu’elle l’évitât plus qu’autre chose. Une attitude déplorable selon la mère, mais qui ravisait ses paroles, se disant simplement qu’elle était en âge de se rebeller, de ne pas accepter les choix de sa mère et Siobhan était tout simplement impuissante face à cette situation. Quittant sa maison, elle montait dans sa voiture prenant la direction du quartier français où Maya lui avait dit que Rachel vivait. Elle ne l’avait pas vu depuis quelques temps et la décoratrice en venait à s’inquiéter pour la jeune femme. Elle savait cette situation difficile, pour elle, sa famille, son entourage. Si Siobhan s’écoutait elle irait remonter les bretelles de Jayce d’avoir pu faire ça à une femme incroyable, mais Shiv on l’avait bien éduquée, elle n’irait pas faire scandale dans le voisinage en remontant les bretelles d’un homme qui n’en valait pas la peine ! Se stationnant, elle prenait sa boite de biscuit, mais aussi un carton rempli de décoration de Noël qu’elle avait entreposé y’a quelques années, mais inutile de dire que voir Siobhan arriver les bras chargées de décorations n’était pas une chose rare. Cette femme avait un véritable souci avec les décorations, mais on s’y faisait – ou presque. Elle toquait à la porte, un homme ouvrant la porte. Plutôt pas mal. Elle lui adressait un sourire. « Rachel est là ? » demandait-elle de sa voix claironnante, alors que l’homme sortait de chez lui, lui indiquant que sa sœur se trouvait à l’intérieur. Elle le remerciait autant pour l’information que le fait qu’il lui tenu la porte le temps qu’elle se glisse à l’intérieur. « Rachel chérie c’est Shiv ! Pourquoi tu ne m’as jamais dit que ton frère était canon ! » disait-elle assez fort pour que la jeune femme l’entende alors qu’elle avançait pratiquement à l’aveugle avec ses bras chargés.

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w/ @Siobhan Caldwell & @rachel gardner

A travers la fenêtre de l'appartement de son frère qui donnait sur une rue passante du quartier français, Rachel pouvait y voir déjà les décorations qui ornaient les arbres, les suspensions au dessus des routes. Tout se mettait déjà en place pour les fêtes de fin d'année et, en particulier, Noël. Instant magique et féerique, de bienveillance, de générosité et de convivialité. Un appel au partage et au rassemblement en famille, une tradition que la quarantenaire s'efforçait de perpétuer au fil des années, accordant une immense importante à ce que sa table soit bien remplie et reçoit les bons convives. C'est avec un baume au coeur qu'elle repensait à ces fêtes passés et à leurs sourires heureux. Ceux de ses enfants, de son frère et de son mari. Cette année sera bien différente, songeait-elle. Sa plus grande appréhension était de ne pas avoir ses enfants auprès d'elle pour Noël. Être seule, dissimulée derrière un verre, avec un frangin probablement au bar durant le reste de la soirée. Se morfondre sur un passé déjà bien loin et irrécupérable. Il lui arrivait même de regretter parfois sa décision, dans un moment de pure faiblesse. Elle qui voulait préserver jour et après jour ses enfant. Une véritable lionne aux griffes acérées et aux crocs perçants qui protège ses petits. Voilà qu'elle était elle-même la cause de leur détresse. Une famille entière qui vole en éclat et qui perd ses repères. Aurait-elle dû se sacrifier pour le bien être de tous ? Là n'était pas non plus la solution. Faire l'autruche ne ferait que repousser l'inévitable et rendre la douleur plus intense. Un couple ne peut survivre à une rancoeur débordante et enfouie. Tout ceci ne rimait à rien. Toutes ses pensées qui vagabondent et divaguent dans un méli mélo incongru de choses aberrantes. Un quotidien mené par une remise en question, des doutes et incertitudes, mélange de colère et de tristesse, de force intérieur et de faiblesse. Des hauts et des bas en quelques instants. Sa famille lui manque. Ses premières années de mariage lui manquent. Si tout aurait pu rester si rose et innocent, comme une tendre comédie de Noël qu'on se plait à espérer devant Netflix. Toutes ces histoires à l'eau de rose embourbent le crâne d'inepties. C'est son frère qui l'arrachait à son introspection profonde, tel une momie ressuscitée d'entre les morts. "Tu vas où ?" Questionnait-elle par habitude avec ses enfants, mais sans pour autant porter un caractère voyeur à ses faits et gestes. Au bar, lui répondit-il. Voilà donc, il fallait s'en douter. Lieu de prédilection de tous les alcooliques. Mais la brune était lasse de se battre. Ce n'était pas faute de lui répéter qu'elle n'était pas sa mère. Un hochement de tête suffit alors qu'il s'empressait de rejoindre l'entrée où une voix familière s'élevait à l'ouverture de la porte. Siobhan, sa voisine et sincère amie qui plus est. Un sourire, peut être le premier de la journée, s'étirait sur ses lèvres tandis qu'elle gagnait l'entrée pour l'accueil. "Oh tu sais, un beau cul n'efface pas un caractère de merde." Se surprenait-elle même à plaisanter avant d’apercevoir son amie chargée comme une mule. "Mais qu'est-ce que c'est que tout ça ? Tu déménages ?" S'enquit-elle de voler à son secours pour alléger ses bras en portant un carton. La dame invitait son amie à rejoindre le salon pour se décharger rapidement de ces encombrants. Qu'est-ce que c'était donc que tout ceci ? De quoi mettre du piment dans sa vie, connaissant Siobhan.

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w/ @rachel gardner

La porte s’étant refermée derrière elle, Shiv n’avait eu d’autre choix que d’avancer dans l’appartement inconnu où se trouvait à vivre sa meilleure amie. Cachée derrière ses innombrables cartons, elle gloussa à la réplique de la brune. Un peu enfant comme réaction, mais elle qui avait passé les dernières décennies à prendre le premier – ou la première – venu, savait pertinemment que le derrière d’un homme ne faisait pas le caractère « Mais on peut toujours regarder, ça n’engage à rien. » disait-elle amusé. Maintenant, c’était différent, elle n’était plus seule, mais regarder ce n’était pas tromper ? Un nouveau rire s’échappait de ses lèvres, laissant un soupire de soulagement lorsque son amie prit l’un des cartons. « Ce n’est pas loin de ça. » À voir tout ce qu’elle amenait, on pourrait bien croire qu’elle avait dévaliser une tonne de boutique ou complètement vidé sa maison de Warehouse District, mais non. Elle déposait les cartons au sol, se tournant vers la brune à qui elle rendait visite. En ce moment, autant dire que ce n’était pas rose et Siobhan dans sa gentillesse détonante souhaitait simplement apporter un peu de couleur dans cette période sombre que traversait sa meilleure amie. Elle n’était pas certaine que sa tentative soit un franc succès, mais elle pouvait tout de même essayer. Qui pouvait résister à Noël ? « En fait, je me suis dit… » commençait-elle en ouvrant un des cartons. « …que décoré cet endroit pourrait te faire le plus grand bien. » Elle en sortait une chaussette de Noël brodé, posant son regard sur le salon qui lui semblait triste. Pour son œil de décoratrice, il existait un potentiel incroyable dans cet endroit, mais elle n’était pas là pour refaire l’appartement du frère de Rachel simplement parce qu’elle trouvait qu’il manquait un peu de vie. Les décorations pourraient très bien suffirent. Gardant la chaussette dans sa main, elle s’approchait de la brune, lui adressant un large sourire. « Tu ne peux pas me dire non, moi qui suis la reine de noël. » disait-elle un fou rire au bord de ses lèvres. Elle continuait dans sa lancer, bombardant Rachel de paroles. « Je n’ai néanmoins pas de sapin, mais si tu souhaites on peut aller en chercher un. Ça pourrait être magnifique dans ce coin. » Elle pointait du doigt un endroit plutôt dégarni où à ses yeux, un sapin pourrait y trôner sans difficulté, illuminant l’espace pour rendre le tout encore plus chaleureux que de simples décorations mises ici et là. « Oh. » se souvenait-elle en prenant la direction des ses boîtes où elle prenait l’une d’elle en revenant vers son amie. « J’ai aussi amené ceci-ci. » affirmait-elle en ouvrant la petite boîte où se cacher quelques biscuits. Siobhan prenait bien soin de ne pas aborder le sujet sensible, tout du moins pas pour le moment, laissant plutôt à Rachel le soin d’aborder le sujet si elle le souhaitait, quant à la rousse, elle comptait lui changer les idées d’une manière ou d’une autre !

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w/ @Siobhan Caldwell & @rachel gardner

Les fesses de son frère n'était pas vraiment un sujet de conversation sur lequel Rachel souhaitait s'attarder. Invitant son amie à lui emboîter le pas jusqu'à la pièce centrale, elle la soulageait de quelques cartons. "Ah oui, comme on dit : ce n'est pas parce qu'on est au régime qu'on peut pas regarder le menu !" Sa seule présence suffisait à lui insuffler une humeur beaucoup plus joyeuse. L'espace de quelques heures, sa tête pouvait se vider et ce qui semblait être au préalable une journée de triste solitude s'annonçait pleine de surprise et de gaieté. Mais c'était le propre de Siobhan, toujours très surprenante et on ne sait jamais ce qui peut nous arriver. Et aujourd'hui, la rousse avait jeté décidé de transformer cette demeure en véritable magie de Noël. "J'ai appris avec les années que quand tu as une idée en tête, difficile de t'en détourner." Haussait-elle les épaules dans le même sourire qui ne l'avait pas quitté depuis son arrivée. Son doigt pointé, Rachel regardait en sa direction jusqu'à l'emplacement où sa meilleure amie avait jeté son dévolu. Un léger rire jaune s'échappait d'entre ses lèvres tandis que les cartons à ses bras trouvaient refuge sur le sol, à côté du sofa. Oui, ça pourrait être grandiose en laissant les rennes à Siobhan mais une petite pointe au coeur restait présent à l'idée que ce Noël ne se déroulerait pas comme toutes les années, et ce par sa faute. "Un sapin, pourquoi pas. Mais doucement sur les décorations, que mon frère ne fasse pas une crise cardiaque en rentrant." Bien qu'il sera aussi sûrement trop saoul pour voir un quelconque changement. Ses yeux embrumés par l'alcool et son corps titubant tant bien que mal jusqu'à sa chambre passeront devant les nouvelles décorations festives sans même y prêter attention. Ce n'est que le lendemain, avec une gueule de bois et un mal de tête assourdissant qu'il pourrait se rendre compte du changement d'univers. Passer d'un appartement lugubre, et même sans vie, n'est pas une mince affaire. Mais Siobhan n'était pas du genre à se laisser impressionner par l'ampleur de la tâche, rien qu'à voir dans quoi elle s'est engagée avec Rachel et sa mission de lui retrouver une seconde jeunesse. "En parlant de jeunesse..." Songeait-elle haute voix mais suffisamment basse pour n'être qu'une murmure à peine audible. Son flirt de leur dernier nuit en boite, une rencontre fortement encouragé par son coach de développement personnel ici présent, s'est révélée plus insolite que ne l'était déjà leur présence en ces lieux. Julian, le fils de leur groupe de voisine. Une histoire dans laquelle elle finirait sûrement par s'embourber. Un monde qui semblait imaginaire. Allait-elle tout du moins le retrouver en d'autres circonstances ? Pour l'instant, aucune autre rencontre ne faisait suite à la dernière. Laissant échapper une onomatopée à la suite de celle de sa meilleure amie, Rachel se détournait pour attraper la petite boite qui lui tendait. En un instant, elle en soulevait le couvercle pour dévoiler son contenu fort alléchant. "Oh, c'est pas bon pour la ligne ça. Mais ça, c'est mieux avec du thé. Je vais en préparer." Sans plus tarder, elle rejoignit la cuisine ouverte sur le séjour pour faire bouillir de l'eau et sortir deux tasses. "Tu as vraiment un talent fou pour la cuisine." Proclamait-elle solennellement, jalousant un peu ces petites merveilles.

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