there's a story at the bottom of this bottle (lola)

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casey & lola

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Son plaisir avait été réel, sans faux-semblant. Pendant ce lapse de temps – trop court à son goût-, Lola avait cessé de penser et de manipuler, s’abandonnant à Casey. « J’aime bien mon nom dans ta bouche » Il la serra contre lui, et la tendresse revint, après la fièvre, après la passion. Elle était même étonnée par cette attitude attentionnée. Ironie du sort, elle n’allait pas tarder à se demander s’il n’était pas lui-aussi en train d’essayer de la manipuler. « C’est pas la seule chose que j’aime bien dans ta bouche... » Elle rit doucement, le visage niché dans le creux de son cou, jusque Casey revienne l’embrasser. Il bougea un peu pour la faire descendre de ses genoux, et Lola fit la moue. Elle s’attendait à le voir se rhabiller et la presser pour qu’elle en fasse de même. Peut-être même qu’il lui proposerait de la ramener chez elle. Ce n’était pas chez lui, après tout. Il risquait peut-être d’avoir des problèmes, s’ils passaient le reste de la nuit ici. « Je reviens » Elle leva la tête vers lui quand il quitta le canapé, et se redressa un peu pour mieux s’installer sur le cuir. La première étape de son plan était passée, et maintenant quoi ? Elle le sentait, au fond, que c’était un jeu dangereux. Mais ça restait un jeu, alors ça ne pouvait être qu’inoffensif, pas vrai ?

Casey réapparut dans le salon et retourna s’asseoir à côté d’elle sur le canapé, la rapprochant de lui une nouvelle fois comme s’ils étaient un petit couple. « Disparais pas comme une voleuse, si j’mendors, okay ? » Elle prit la bouteille d’eau qu’il lui tendait, et l’ouvrit pour en boire quelques gorgées avant de la rendre au jeune homme. Elle sentit sa main, rendue froide et humide par la bouteille, caresser son corps, pendant qu’il lui demandait de rester. Lola était surprise, voire troublée. Elle s’était attendue à devoir batailler un peu plus, à ce que ce soit plus difficile de le séduire. « J’ai pas envie d’être seul, pas ce soir » Elle leva les yeux vers lui, déconcertée par ce ton un peu sérieux, et vit qu’il n’était pas en train de plaisanter. C’était du pain béni, pour elle. Mais c’était presque trop facile pour qu’elle s’en réjouisse vraiment. « Je suis sûre que t’es jamais vraiment seul » lui dit-elle sur un ton plus léger mais qui se voulait rassurant. Elle ne le prenait pas trop au sérieux. Avec leur fortune et la réputation qui s’en suivait, les Burkhart pouvait avoir n’importe quoi, et n’importe qui. Elle imaginait difficilement Casey passer ses soirées seul. Il exagérait probablement pour qu’elle le prenne en pitié et qu’elle se montre plus attentionnée envers lui, pauvre petite âme en peine. Elle posa la main sur sa joue, bougeant doucement son pouce pour caresser sa peau. « Si t’as un lit je veux bien rester » dit-elle pour plaisanter, mais avec un fond de vrai néanmoins. Elle n’allait tout de même pas dormir sur un canapé, aussi cher soit-il. « Mais je travaille demain après-midi, donc oublie la grasse mat’ » Elle vint déposer un baiser sur ses lèvres, avant de se blottir à nouveau dans ses bras. Il ne devait pas savoir ce que c’était, lui, le verbe « travailler ». Inconnu au bataillon, certainement. Et même si elle espérait pouvoir en dire de même très bientôt, pour l’instant elle restait liée à ses obligations. Ce n’était pas la nuit avec Casey qui allait payer ses factures. « Tu travailles, toi, demain ? » demanda-t-elle, prenant un air innocent, comme si elle ne se doutait pas une seconde de l’identité de Casey.

(c) oxymort

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casey & lola

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Lola n’imaginait pas une seconde que ça puisse être sérieux, cette histoire de solitude. Elle n’avait pas été éduquée dans cette optique, et pourtant elle en était certaine : l’argent faisait le bonheur. C’était bien pour cela qu’elle était là, d’ailleurs. Nue, impudique, entre les bras de Casey. Il lui plaisait, bien sûr. Mais pas spécialement plus que les autres, pas suffisamment pour qu’elle s’accroche et reste, en temps normal. « Techniquement oui, » l’entendit-elle souffler, quand elle l’interrogea à propos de son travail. Il était dans l’immobilier, elle le savait, même si elle n’en connaissait pas vraiment les tenants et aboutissants.  « Mais j’fais ce que je veux, quand j'veux, alors non, » assura-t-il, comme un gamin en pleine crise d’adolescence. Ça avait son charme, ce côté rebelle qu’il semblait pleinement assumer. Soudain, il se leva du canapé et entreprit de porter une nouvelle fois la jeune femme, comme une demoiselle fraîchement mariée. C’était ironique, quand on connaissait ses tendances volages, son instabilité et sa difficulté à s’engager. C’était peut-être en partie pour cela aussi qu’elle n’avait jamais entreprit d’études. Le manque d’argent, au final, était une bonne excuse pour cacher sa peur de l’échec. « Si mademoiselle veut un lit... » Elle rit et se laissa faire, alors qu’il s’empressait de monter les escaliers pour rejoindre une chambre. « J’peux pas te promettre que tu sois à l’heure au taf demain, ceci dit » Elle ne s’en rendait pas forcément compte, elle préférait ne pas y penser, mais elle avait tout de même de la chance d’être tombée sur lui. Il n’avait pas seulement de l’argent, il était aussi drôle, doux mais passionné. « Même si j’commence à comprendre qui t’es, Lola. Tu m’as brisé le coeur sans scrupule dans le club, j’suis certain que tu vas pas hésiter à m’abandonner au petit matin. » C’était sans nul doute ce qu’elle aurait fait, dans d’autres circonstances. Sur ce point, il l’avait bien cernée.

Arrivés dans la chambre, Casey la laissa doucement tomber sur le lit avant de la rejoindre, les mains déjà sur son corps. « Si tu m'dis comment te faire rester, j'vais me plier en quatre » C’était le genre de phrase qui avait tendance à l’opprimer, à la faire fuir, habituellement. Il y avait cette petite alarme dans un coin de sa tête qui lui criait de tout arrêter avant qu’il n’y ait trop de dégâts. Mais Lola préférait l’ignorer et poursuivre sur sa lancée. Après tout, c’était gagnant-gagnant. Elle allait pouvoir profiter de son argent, mais il ne manquerait de rien, lui non plus. « Mmm, je sais pas trop » dit-elle en souriant, malicieuse, avant d’écraser doucement ses lèvres sur les siennes pour l’embrasser. « On pourrait se revoir » souffla-t-elle, prudemment. Elle avait l’impression d’être dans un jeu vidéo, et elle savait que le game over pouvait arriver bien trop vite. Elle glissa ses doigts contre la nuque de Casey pour le garder auprès d’elle. « Sans pression » Elle l’embrassa sur les lèvres puis redescendit vers son cou. « sans obligation » dit-elle encore, ponctuant ses mots de nouveaux baisers. « sans aucune contrainte » ajouta-t-elle, pesant chacune de ses phrases alors qu’elle observait Casey, prête à changer de discours à la seconde où elle soupçonnerait un désaccord de sa part. « T’as promis de me faire jouir dans toutes les pièces de la maison » Elle fit courir ses doigts sur son torse avant de revenir à sa nuque et de se pencher pour lui susurrer à l’oreille : « à moins que tu ne sois pas un homme de parole » Le sexe, Lola pensait qu’il n’y avait que ça pour éveiller la curiosité du jeune homme à son sujet, pour susciter son intérêt, de la même façon qu’il suscitait le sien grâce à son argent.

(c) oxymort

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casey & lola

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Au diable la morale, pensa Lola quand Casey se fit plus impétueux entre ses cuisses, lui arrachant au passage quelques gémissements. Dans un dernier élan, elle le sentit succomber au plaisir lui-aussi. « Lola » articula-t-il un peu péniblement, et la jeune femme fit glisser le bout de ses doigts jusqu’à la racine de ses cheveux pour les caresser, trop affectueusement pour que ce ne soit pas sincère. « Shit » Elle sourit en l’entendant rire et jurer, avant qu’il ne s’éloigne un peu pour s’allonger à côté d’elle. « J’suis-J’suis pas vraiment du genre à m’foutre en couple » Elle jeta brièvement un coup d’œil dans sa direction. Elle n’était pas vraiment surprise par l’annonce, elle s’en était doutée. Il pouvait avoir toutes les femmes du monde, alors pourquoi se contenter d’une seule ? Elle pouvait comprendre. Non, elle n’était pas surprise, mais elle avait cette drôle impression de s’être pris un râteau, un grand stop de la part de Casey. Ça la soulageait un peu, d’un côté. Elle lui avait parlé de culpabilité parce que c’était ce qu’elle-même avait peur d’éprouver. Mais s’il ne prévoyait rien de sérieux avec elle, ça arrangeait tout. Pourtant, ça ne l’empêchait pas de se sentir un peu vexée. « Tu sors d’où, bordel ? T’étais où toute ma vie ? » Elle esquissa un sourire, balayant son léger sentiment d’humiliation, et se tourna vers lui, guidée par la main encore brûlante de Casey. « T’es juste une putain d’oeuvre d’art, Lola » Le compliment lui semblait trop exagéré pour être sincère, mais il n’avait plus vraiment de raison de tenter de la séduire alors elle choisit de l’accepter et de le croire.

Il ferma les yeux et se mit à rire, de manière un peu folle et touchante à la fois. Il cacha son visage au creux de l’épaule de Lola, et elle ne résista pas longtemps avant de rire elle-aussi, sans même vraiment savoir pourquoi. « Putain, » lâcha-t-il encore, laissant Lola un peu pensive. Elle commençait déjà à se perdre dans son propre jeu, entre émotions réelles et factices, entre sentiments et manipulations. Elle avait du mal à croire qu’elle était parvenue à mettre Casey dans cet état, même si elle ne doutait pas de son charme et de ses prouesses. « Reste, hein ? » Sa voix se fit plus faible, comme s’il avait honte de prononcer ces mots qui sonnaient un peu enfantins. Ça l’aurait fait fuir, en temps normal, qu’un mec s’accroche ainsi à elle, insiste autant pour la voir rester. C’était clairement un red flag, habituellement. Ce soir les circonstances étaient différentes alors elle prit sur elle. Elle bougea un peu pour glisser sous les draps et les tirer par-dessus elle pour se couvrir, puis se rapprocha de Casey et vint poser la tête contre son torse. « J’suis là, je pars pas » dit-elle doucement, se retenant de se moquer gentiment et de lui demander s’il avait peur du noir. Elle passa un bras autour de sa taille pour se serrer un peu plus contre lui. « C’est à ton tour de me parler de toi » dit-elle pour changer de sujet, pour éviter que Casey ne poursuive ses éloges, la mettant de plus en plus mal à l’aise. « Je suis sûre que ta vie est beaucoup plus intéressante que la mienne » lâcha-t-elle dans un murmure, tentant tant bien que mal de dissimuler une certaine amertume et jalousie mal placée. C’était sincère néanmoins, l’histoire de la vie de Casey devait être plus agréable à écouter que la sienne. Quoi de mieux que de se plonger dans sa vie de rêve avant de s’endormir dans ses bras ?

(c) oxymort