Yolly || Little surprise in the night.

[ Little surprise ine the night ]

Deuxième soirée consécutive où Holly buvait plus que de raison. Si la veille elle était sortie avec Flora, sa meilleure amie de toujours, ce soir, elle avait décidé de faire la fête avec April, son amie d’enfance fraîchement retrouvée. April l’avait fait boire puis danser seule sur la piste. Elles avaient ri, la brune l’avait encouragé à se lâcher, elles s’étaient prise dans les bras et avaient bu de nouveau. Encore et encore, jusqu’à ne plus marcher droit. Alors chacune avait pris un taxi qui la ramènerait en un seul morceau chez elle, après s’être promis de se revoir très vite, de remettre ça le week-end prochain, de ne jamais s’oublier et de s’appeler. En gros, elles s’étaient saoulées et s’étaient déclarées leur amour réciproque, Holly s’en sentait plus légère. Elle détestait le proverbe qui disait qu’on devait toujours dire aux gens qu’on aime qu’on les aime avant qu’il ne soit trop tard, parce que ces mots avaient pris tout leur sens au mois de juin et que depuis, elle était rongée par le remord. Les regrets de ne pas avoir assez dit à son père à quel point elle l’aimait, à quel point elle l’idéalisait. Elle aurait dû lui dire qu’il était son héro, qu’elle était fière de lui et qu’elle le serait toujours. Mais désormais c’était trop tard, et son seul moyen de noyer ses regrets était de boire. Du moins, c’était la seule solution qu’elle avait trouvé pour calmer un moment ses pensées en sur-régime constant.

Le taxi la déposa devant le manoir qu’elle partageait avec tous ses amis et elle sourit, restant un moment à frisonner devant la porte. Dans cette maison se trouvaient tous ses meilleurs amis, et c’était beau. C’était comme si elle les avait mis dans une boîte qu’elle gardait sous son lit pour ne jamais les perdre, comme si elle faisait une collection qu’elle aurait appelé « mes plus belles amitiés ». Bien-sûr, elle aurait sûrement inclus April dedans, mais certainement pas leur voisin Jack. Elle secoua la tête et tenta de rentrer en faisant le moins de bruit possible. Elle se débarrassa de ses escarpins qui lui tuaient les pieds et sourit lorsque ses pieds touchèrent la surface plane et froide du sol. « Ah, ça fait du bien » soupira-t-elle. Elle entreprit ensuite de monter les marches, s’aidant de ses mains sur les marches supérieures pour ne pas tomber. Elle ne savait pas comment de temps cette ascension lui prit, mais elle se félicita d’un petit hochement de tête lorsqu’elle atteint enfin le sommet. Elle retira sa robe avant même d’entrer dans sa chambre et s’arrêta en plein milieu du couloir. Devant elle se trouvaient trois portes : celle de Flora, la sienne et celle de Yaël. Elle sourit de nouveau en pensant au fait que chaque soir, elle dormait entre ses deux meilleurs amis. Vêtue d’une simple culotte mais pas le moins du monde gênée puisqu’elle était seule dans le noir, elle entrebâilla la porte de la chambre et entra doucement. « Tu dors ? » Elle attendit et chuchota de nouveau. « Je suis juste venue te souhaiter une bonne nuit ». N’ayant pas de réponse, elle crapahuta au-dessus de piles de papiers, de vêtements en boule et de gadgets en tout genre. Trop peu vêtue depuis un petit moment, elle se glissa sous la couette et grogna en sentant quelque chose de froid. « Mais qui dort avec son ordi sérieux ? » marmonna-t-elle. Elle caressa le visage de son meilleur ami et sourit. « Yaël, c’est Holly, je suis juste venue te dire que je t’aime. » Il n’y avait pas à dire, l’alcool faisait vraiment des miracles.

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âge : 26 ans || 02.02.1996

[ little surprise in the night ]

w/ @holly kehler

Cette soirée, Yaël l’avait passé dans sa chambre après être revenu du boulot. Il savait que certains étaient de sorti, d’autres bossaient et sans doute un comme lui qui était resté dans leur maison pour faire je ne sais quoi. Il aurait donc pu être au salon ou dans la cuisine, mais il avait préféré rester dans le confort de sa chambre, parmi ce bordel sans nom qu’il ne daignait ranger sous aucun prétexte. C’était son antre, son temple de la création, il y bossait dès qu’il le pouvait, mettant un râteau à de possible rendez-vous avec sa copine ou bien son copain. Il était ainsi, priorisant son boulot avant ses relations, une chose plutôt aisée lorsqu’on connaissait Yaël et qu’on savait comment était le jeune homme. Loin d'éprouver de fort sentiment, il laissait vaquer les gens à leur idylle qu’il alimentait ici et là d’affection – plus physique qu’autre chose. Ça lui convenait et il n’avait pas la décence d’en informer les intéresser. Ce n’était jamais lui qui faisait le premier pas, il acceptait simplement parce que c’était plus facile de dire oui que de devoir affronter les représailles d’une réponse négative. Oui c’était simplement une question de facilité, ni plus ni moins. Cette facilité à dire oui, il la possédait et cela depuis longtemps, beaucoup trop longtemps, puisqu’il n’avait cherché à offrir son cœur à quiconque. Celle qui avait animé un sentiment inconnu, il s’était forcé à l’oublier, à se priver de ce sentiment parce qu’une fois encore c’était plus facile que d’oser franchir le pas. Tel un violon mal accordé, Yaël vibrait en lien avec ses partenaires, noyant ce qu’il avait un jour éprouvé. Usant toutefois de ce sentiment pour créer le personnage de son premier film, elle lui disait aimé ce qu’il avait fait et lui savait qu’elle en était la source, l’inspiration, cette façon cachée qu’il avait trouvé de lui dire qu’il l’aimait. Une chose que personne n’avait deviné et ça le satisfaisait. Aujourd’hui, il en avait oublié ce sentiment, enfoui au plus profond de lui, caché sous une épaisse couche de sarcasme et de réplique acerbe. Et pourtant, elle, elle restait son trésor, son envie de la protéger toujours aussi présent. Il passait donc sa soirée à écrire les dernières lignes d’un scénario qu’il peaufinait depuis des mois, nouveau film en perspective, travail acharné pour en arriver à faire ce qu’il avait en tête. Éternel insatisfait, il passait en revu tout son script, corrigeant, changeant, effaçant tellement de chose, qu’à minuit passé, il laissait tout tomber. Déposant son ordi du côté libre de son lit, il mettait un film : blue velvet. La première heure l’avait mis KO et c’est avec le peu de force qui lui restait, qu’il avait fermé son ordi après avoir mis le film sur pause, laissant ce dernier à sa place, trône qu’il possédait depuis des années, partenaire de lit, il ne léguait pas souvent sa place pour l’offrir à d’autre. Les paupières lourdes, il avait rejoint Morphée sans trop de difficulté, sombrant dans un sommeil lourd. Le temps qu’il eût passé à dormir, il ne le calculait plus. Son sommeil était bercé par un rêve, agréable, doux et serein. Une caresse sur sa joue, des mots murmurés avec délicatesses. Il fronçait le nez, c’était trop beau pour qu’il veuille se réveiller, poursuivre celui-ci c’était tout ce qu’il désirait, mais quelque chose de froid se collait à lui, lui qui était bouillant et qui avait fini comme à de nombreuse fois par retirer t-shirt et jeans pour dormir qu’en simple boxer. Ce contact frais contre sa peau chaude fini par le faire grommeler, sans ouvrir les yeux, il passait son bras autour de cette masse froide, la tirant à lui sans réflexion comme une tentative de réchauffer, d’amener celle-ci dans ce doux rêve. Il ne réalisait pas le moins du monde que la réalité s’était mélanger à ce rêve, qu’il tenait entre ses bras sa meilleure amie et la serrait plus que nécessaire contre lui. Il appuyait sa joue contre la tête de la blonde. Les secondes s’écoulaient dans cette chambre sombre, les doigts du bouclé caressant la peau de l’historienne dans un mouvement apaisant. « Je ne pensais pas que tu viendrais ce soir. » disait-il au bout d’un moment, bien loin de penser qu’il s’agissait de sa meilleure amie – sans doute trop loin d’émerger vraiment pour réaliser.

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@Yaël Weisel et @Holly Kehler

Yaël et Holly avaient déjà dormi ensembles à plusieurs reprises : petits quand Yaël s’endormait la tête sur ses genoux alors qu’ils regardaient les dessins-animés sur le petit canapé de sa chambre. Plus tard à l’adolescence quand, lors des soirées, il partageait un matelas ou un duvet avec elle pour ne pas que quelqu’un tente quoi que ce soit, parce qu’il avait toujours eu à cœur de veiller sur elle. Et puis à l’âge adulte, quand ils ne vivaient pas encore en colocation et qu’ils rentraient saouls de soirée, forcés de partager la chambre de l’un ou de l’autre avec plusieurs autres personnes. Ils s’allongeaient l’un à côté de l’autre, se parlaient quelques instants, rigolaient parfois sans parvenir à s’arrêter et finissaient par s’endormir, épuisés. Mais jamais encore, il n’avait posé la main sur elle. Pas comme ça. Holly était trop saoule pour réaliser ce que ce geste signifiait vraiment, trop enivrée pour réaliser que ce genre de comportement n’avait rien d’amical. Elle avait déjà eu du mal à se faire comprendre du chauffeur de taxi pour rentrer jusqu’ici, alors déchiffrer le charabia d’un Yaël endormi.. Elle crut capter le sens de ses mots sans en être vraiment sûre. Elle sourit lorsqu’il la serra contre lui et embrassa son menton parce que c’est le seul endroit de son visage qu’elle parvenait à atteindre vu la manière dont il venait de la bloquer presque sous lui. Les minutes passèrent et elle se mit à repenser à la presque chute monumentale d’April, et bien malgré elle, son corps commença à être pris de petites sursauts. Elle riait en silence pour ne pas réveiller Yaël, mais plus elle riait et moins elle parvenait à se contrôler. Un petit rire finit par lui échapper et elle plaqua la main sur sa bouche, connaissant trop bien son meilleur ami pour savoir que le réveiller ainsi n’était pas une bonne idée. Pourtant, la partie déchirée de son cerveau la poussait à vouloir passer du temps avec lui, tout de suite. « Excuses-moi, je ne voulais pas te réveiller » chuchota-t-elle contre son cou. Elle se tourna une fois puis une deuxième fois pour se retrouver de nouveau face à lui. Comment faisait-il pour dormir dans un lit débordé avec des bouquins à ses pieds et un ordi en guise de compagnie nocturne ? Bien au chaud contre son meilleur ami, Holly sourit bien qu’elle était plutôt mal installée et chuchota de nouveau. « T’as entendu ce que je t’ai dis mon Yaël, je t’aime. » Les déclarations d’amitié enflammées en plein milieu de la nuit, Holly était la spécialiste. A croire qu’à force de ne pas s’exprimer assez, elle commençait à se sentir brimée. April en avait fait les frais ce soir aussi, elle lui avait avoué à quel point elle comptait pour elle juste après l’avoir tiré sur la piste de danse. La blonde se sentait comme dans un cocon tout chaud, du corps du brun émanait une chaleur qui l’aidait à se détendre, à tel point qu’elle commença à sommeiller, à moitié consciente de ce qui se passait, mais plus du tout consciente de l’endroit où elle se trouvait. Elle commençait presque à s’endormir lorsque le brun gigota à côté d’elle et sembla réaliser sa présence, ou du moins, une présence près de lui. Ainsi donc, il était dans le même état qu’elle, réveillé mais pas trop. C’était le Yaël qu’elle préférait celui-là.

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âge : 26 ans || 02.02.1996

[ little surprise in the night ]

w/ @holly kehler

Ce rêve, il voulait le voir poursuivre, continuer et ne jamais s’arrêter. C’était si agréable, il ressentait une sorte de plénitude. Comme s’il avait trouvé sa place dans ce monde, il n’aurait pu être ailleurs que dans ce rêve. Le froid chassé, cette douce chaleur désormais partagée, il continuait de rêver, embellissant ses songes, alors que la réalité restait présente. S’il avait su que Holly se trouvait dans son lit, il ne l’aurait jamais caressé ainsi, préférant garder une distance, ne pas montrer ce qui un jour avait déjà existé. Il ne souhaitait pas qu’elle connaisse ses lointains sentiments pour elle, après tout, elle avait choisit Tommy à cette époque. Elle ne lui avait offert aucune ouverture et voilà que lui avait choisit de taire tout ce qui se rapprochait de sentiments amoureux. Pourtant, il passait son temps à la protéger de quelques manières qui soit, une façon de préserver cette pureté dans ce monde sombre. Elle était source de chaleur, de bien être et sans doute que sans elle, Yaël aurait été encore plus abjecte. Elle était tout ce qu’il n’était pas, elle le rendait aussi meilleur à sa façon. Et ce rêve si merveilleux commençait à prendre une tournure un peu plus mouvementée, entre ses bras sa meilleure amie ne cessait de se retourner et malgré tout, ça ne parvenait pas à sortir Yaël de son sommeil. Tout du moins au début, le temps s’écoulait encore et l’odeur de l’alcool venait chatouiller ses narines, désagréable, il finissait par venir frotter ses yeux pour les ouvrir et comprendre d’où pouvait provenir cette odeur pour le moins désagréable en pleine nuit, nuisant à son si beau rêve. « Holly ? » disait-il d’une voix rouillée par le sommeil. Que faisait-elle là ? Sa main autour de la blonde se retirait comme la marée, glissant sur sa peau dénudée avec lenteur et douceur. Elle ne semblait pas porter quelque chose, enfin si, il avait effleuré l’élastique d’une culotte, mais pour le reste il n’en était pas certain. Sa main venait se poser sur sa propre hanche et il réalisait que contrairement à ce qu’il pensait, il ne portait plus de boxer — sans doute l’avait-il retiré en dormant parce qu’il avait trop chaud. Mais ce n’était ce qui l’importunait le plus, non, ce rêve qu’il avait fait avait réveillé tout ses sens le faisant ainsi durcir un peu plus bas. — Manquait plus que ça !, pensait-il en tentant de se décaler de la blonde lover entre ses bras. Si elle s’apercevait de cela, il n’imaginait même pas sa réaction ! « Tu peux me dire pourquoi t’es dans mon lit et pas le tiens ? » disait-il en fronçant les sourcils, essayant de voir le visage de cet ange dans la pénombre de sa chambre. « Pouah en plus tue pu l’alcool comme si t’avais pris une douche dedans ! » rouspétait-il après avoir inhalé son parfum de soirée. Il n’avait pas l’habitude de la voir si déchirer, enfin peut-être, mais habituellement, il l’était autant qu’elle. Passant une main sur son visage, il réalisait qu’elle était couchée sur son ordi et glissant sa main derrière elle, il retirait ce dernier pour aller le poser sur une pile de livre derrière elle, se rapprochant ainsi beaucoup trop, collant son corps contre elle, moulant leur silhouette. Il manquait d’échapper son ordi en sentant sa nudité contre lui. C’était mauvais, très mauvais. Il devait se reprendre ! Holly c’était pas n’importe qui ! « Tu veux pas te rhabiller ? » Pitié qu’elle prenne un de ses t-shirt au plus vite !

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@Yaël Weisel et @Holly Kehler

Yaël sembla enfin émerger et rejoindre le monde éveillé, il eut l’air surpris de constater la présence d’Holly, ce qui fit sourire cette dernière. Elle aimait cette voix rendue rauque par le sommeil, et la manière qu’il avait de prononcer son prénom. Elle aimait également le voir dès le réveil, encore incertain, pas encore remonté contre le monde entier. Il fallait bien qu’elle s’avoue qu’elle aimait chaque petite facette de lui, chaque défaut qui aurait du la faire fuir le rendait plus humain et plus attachant à ses yeux de jeune femme naïve. « Oui c’est moi Yaël, je t’ai dis, je suis venue pour te souhaiter une bonne nuit. » Le réveil du bouclé eut pour effet de repousser le sommeil dans lequel elle commençait à sombrer. Il reprit sa main pour lui, caressant la hanche de la blonde au passage qui ne put s’empêcher de pouffer tant cette partie de son corps était sensible. Elle gigota un petit peu jusqu’à ce qu’il ne s’éloigne et laisse derrière lui un grand vide et une sensation de froid. Elle pouffa de nouveau et se répéta. « Je viens tout juste de rentrer et je voulais te souhaiter une bonne nuit. » Sa petite voix rendue aiguë par tout l’alcool qu’elle avait ingurgité. Elle s’apprêtait à sourire lorsqu’il fit un commentaire sur son haleine, alors elle fronça les sourcils. Elle aurait aimé lui répondre mais ne trouva rien à redire, elle se contenta de gémir en signe de mécontentement. Elle venait jusqu’ici pour lui souhaiter une bonne nuit, c’était un geste extrêmement gentil de sa part et voilà que monsieur se montrait grognon et lui faisait remarquer qu’elle sentait fort. Il glissa ensuite la main derrière elle et entreprit de la débarrasser de l’ordinateur qu’elle avait décalé sans oser le déplacer trop loin pour ne pas énerver son ami, qui détestait que l’on touche à ses affaires. Il colla son corps au sien et le souffle d’Holly se bloqua dans sa gorge. Elle eut l’impression que son corps avait pris une quinzaine de degrés en moins d’une seconde, ses joues la brûlaient, son bas ventre la chatouillait et son cœur se mit à battre si vite qu’elle était persuadée qu’il pouvait le sentir contre lui. Elle arrêta de respirer alors qu’ils n’avaient jamais été si proches sans leurs vêtements et ne put retenir le murmure de son prénom. « Yaël... » Comme pour lui faire prendre conscience de ce qui venait de se passer. D’un coup, elle se sentait parfaitement consciente de tout ce qui l’entourait mais ce n’était qu’un leurre et l’alcool dans ses veines fit rapidement son retour lorsqu’il lui proposa de se rhabiller. Elle pouffa et se tourna face à lui. « J’ai perdu ma robe » avoua-t-elle sans se rappeler qu’elle l’avait laissé tomber dans le couloir, voulant s’en débarrasser le plus rapidement possible. Elle battit des pieds dans le lit, profitant de cette liberté et pouffa en passant sa main dans les boucles du brun. « Tu préfères que je m’en aille, Yaël ? » Elle fit une moue qu’il ne pouvait probablement pas distinguer dans l’obscurité. « Je suis venue parce que tu m’as manqué ce soir » dit-elle en se rapprochant un petit peu de lui, en manque de chaleur, de sa chaleur. Son coeur n’avait pas encore retrouvé un rythme normal et ce petit rapprochement ne fit qu’accentuer les vagues de souvenirs qui lui revenaient en pleine face depuis tout à l’heure. Elle tenta de les repousser le plus loin possible, comme elle l’avait toujours fait et chuchota, comme si maintenant, elle s’inquiétait de pouvoir réveiller les autres. « Je crois que j’ai trop bu, mais je voulais te souhaiter une bonne nuit. T’es si mignon quand tu dors, je voulais juste te regarder dormir un peu. » Cette phrase aurait aisément pu sortir de la bouche d’un psychopathe, mais venant d’Holly, c’était une énième déclaration de douceur.

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âge : 26 ans || 02.02.1996

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w/ @holly kehler

En fait, il n’y avait sans doute rien d’étrange à trouver la blonde dans le lit du bouclé. Ils l’avaient fait tant de fois que c’était presque normal, totalement anodin pour eux. Seulement, Yaël se trouvant dans un état second et Holly complètement déchirée rendait le tout bien différent de toutes ces fois où ils avaient partagé un lit, les bras de l’un et de l’autre dans le simple bu de dormir ensemble. Si Yaël avait déjà eu des difficultés à se trouver à une si grande proximité de sa meilleure amie, ce désir qui le possédait s’était estompé. Les hormones d’adolescents s’étaient envolées pour laisser place à un homme avec beaucoup plus de retenu. Tout du moins c’est ce qu’il aurait cru, mais ce soir, son corps semblait plus enclin à lui faire remémorer ces vieilles pulsions. Et malgré ça, il ne pouvait pas lui en vouloir d’avoir enjambé le territoire miné de sa chambre pour venir se coucher près de lui avec cette intention de lui souhaiter bonne nuit. Qui serait assez fou pour ne pas trouver ça mignon ? Lui sans doute, mais lorsqu’il s’agissait d’Holly, il était faible. C’est pourquoi, il tentait de lui rendre l’espace plus agréable, lui faisant une place rien que pour elle sous ses draps qu’il ne partageait que peu habituellement préférant aller chez ses partenaires plutôt que de les ramener chez lui. « Une robe ça se perd pas comme ça. » disait-il dans un soupir. Combien de verre avait-elle bu ? C’était à ce le demander, parce que si elle avait perdue une robe, que pouvait-elle avoir perdue d’autre ? Son esprit s’évadant, il tentait de se souvenir ce qu’elle portait lorsqu’elle était partie, mais il réalisait qu’il ne l’avait pas vu… Et maintenant, tout ce qu’il pouvait imaginer c’était ce corps pratiquement nu près de lui. Son agissement de gamine le ramenait les pieds sur terre, il allait reculer la tête peu sujet à ce qu’on passe une main dans ses cheveux, mais il laissait toujours faire Holly, alors une fois de plus, il la laissait faire. « Bien sur que non. » Jamais il repousserait Holly, lui dirait de partir, elle était toujours la bienvenue près de lui. Il la sentait s’approcher à nouveau, pris au piège dans son propre lit, Yaël ne pouvait plus reculer sinon il tomberait de son lit. « Je sais tu ne peux pas te passer de moi. » disait-il le ton moqueur, un fond de vérité dans la voix. Ils étaient plutôt inséparables, donc pour lui c’était normal qu’il puisse lui avoir manqué, mais de là à débouler dans sa chambre en pleine lui, il savait que ce n’était pas ce manque qui l’avait poussé à faire cela, mais plutôt l’alcool dont elle avait sans doute abusé. Il sentait sa chaleur irradiée près de lui, ce corps qu’il n’avait jamais touché autrement que par amitié. Ce corps qu’il n’avait jamais vu si peu vêtu. Il était heureux que sa chambre soit plongée dans le noir. « T’es flippante en disant ça… » rouspétait-il alors qu’un sourire plutôt conquit s’affichait sur ses lèvres. Était-ce mal de vouloir que finalement leur corps se touche ? Oui, c’était mal. Il se tournait sur lui-même, lui faisant ainsi dos. Cherchant à tâtons un haut qui jonchait le sol, il trouvait un t-shirt qu’il portait à son nez pour humer son odeur. Ça allait il était propre même s’il se trouvait par terre. Revenant face à la blonde, il lui mettait le t-shirt en plein visage. « Mets ça. » disait-il sachant qu’il lui ferait sans doute. Il aurait pu remettre son boxer, mais il n’avait pas la moindre idée d’où se trouver celui-ci et il ne se voyait pas fouiller le sol dans le noir ou au pied de son lit sous ses draps. Allumé la lumière était à oublier aussi… Mais il serait plus à l’aise de la savoir habillé et non aussi dénudée. Comment pouvait-il calmer ses ardeurs s’il la sentait si près de lui. Il ne pourrait pas y arriver, il le savait pour la simple bonne raison que de tout son être il la désirait depuis beaucoup longtemps, qu’il restait un homme et elle une femme. Il ne voulait pas chambouler leur amitié, faire effondrer leur monde, mais il était humain après tout…

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@Yaël Weisel et @Holly Kehler

Holly finit par confier à Yaël qu’elle avait perdu sa robe, sans se souvenir vraiment du moment où elle l’avait retiré. Elle ne se souvenait pas avoir affronté le froid de cette soirée en sous-vêtements et se doutait qu’elle devait être quelque part au manoir, peut-être même par terre à ses pieds mais n’en n’était pas sûre. Elle se contenta de hausser les épaules en faisant la moue. « Fais pas ton bougon, Yaël. » le taquina-t-elle comme à son habitude. Elle se doutait bien qu’il râlerait d’être réveillé si tard dans la nuit, mais elle était si heureuse de pouvoir passer un peu de temps avec lui. Peut-être était-ce l’alcool qui décuplait ses sentiments, mais elle avait l’impression de ne pas avoir passé un moment avec son meilleur ami depuis si longtemps, qu’elle en ressentait un manque. Peut-être était-ce aussi à cause de toutes ces années où elle avait enfoui au fond d’elle ce qu’elle avait ressenti pour lui ? Elle ne savait pas mais ce soir, elle ressentait le besoin et l’envie de ne l’avoir que pour elle. Elle ne lui dirait jamais qu’elle détestait voir Trixie lui tourner autour, qu’elle détestait savoir qu’il passait la nuit à l’extérieur, dans les draps d’une autre. Mais ce soir, c’était comme si l’alcool avait fait tomber ses barrières, l’empêchant de garder ce genre de sentiments dans le compartiment où elle les avait entreposé. Elle plaqua sa main sur les abdominaux du brun et sourit. « Et toi tu as perdu ton t-shirt, et j’en fais pas tout un plat. » Effectivement, l’alcool devait jouer beaucoup pour que la blonde se montre si tactile. Sa main remonta doucement sur son torse, jusqu’à son cou puis se perdit dans ses boucles. Elle posa ensuite la question fatidique, celle qui pourrait probablement lui briser le cœur mais lorsqu’il lui répondit qu’elle ne le dérangeait pas, elle couina et se rapprocha de lui. « Je ne pourrai jamais me passer de toi » confia-t-elle le plus sérieusement du monde, même si l’alcool donnait à ses mots une allure de promesse éphémère. Et puis elle lui confia la raison de sa visite et ne put s’empêcher de rire avec lui lorsqu’il lui dit qu’elle était flippante. La blonde était tout sauf flippante, ou peut-être l’était-elle ? Mais elle avait l’esprit si embrumée qu’elle ne s’en souciait même pas. Yaël lui mit ensuite un bout de tissu en plein visage et elle recula, surprise. « C’est quoi ? » demanda-t-elle, ne voyant pas grand-chose dans le noir. Elle attrapa le t-shirt dans sa main mais fut prise d’une envie de câliner son ami. Sans prévenir, elle se plaqua contre lui et le serra dans ses bras, sa jambe trouva sa place entre les siennes et elle soupira, réchauffée par ce contact. Il fallut un moment à son cerveau pour capter ce que lui envoyait chaque nerf de son corps. Elle se figea et écarquilla les yeux. N’osant plus bouger, elle releva la tête, ses lèvres se retrouvant dans le cou du brun, si près qu’elles effleuraient sa peau à chaque mot. « Yaël, est-ce que dors tout nu ? » C’était une question à laquelle elle n’avait pas vraiment besoin de réponse, elle pouffa, déposa un baiser dans son cou et s’écarta un tout petit peu, mais pas assez pour ne plus le sentir. Son corps réagit au sien involontairement, envoyant des décharges aux endroits stratégiques, la réveillant bien plus qu’elle ne l’aurait cru. Son bas ventre se réveilla, sa poitrine aussi, son cœur et son cerveau se mirent à tourner à cent à l’heure, consciente de la présence de celui qu’elle avait aimé plus d’un tiers de sa vie, à quelques millimètres d’elle. Mais trop déchirée pour pouvoir être rationnelle et prendre ses jambes à son cou afin de retrouver sa chambre et son lit à elle.

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âge : 26 ans || 02.02.1996

[ little surprise in the night ]

w/ @holly kehler

Sa main fraîche sur ses abdos à peine visible – pour ne pas dire inexistant – laissait un frisson parcourir son échine et il s’en mordait la lèvre inférieure. « Moi je dormais, je déboule pas dans le lit de n’importe qui à moitié nue. » râlait-il pour la forme, pour rester ce bon vieux râleur qu’il était. Parce qu’en vérité, le fait qu’elle soit dans son lit ne le gênait pas, c’était surtout le fait qu’elle soit si peu vêtue, comment pouvait-il rester de marbre ? Comment pouvait-il faire comme si ce n’était rien ? Il serait fou d’affirmer que ça ne l’affectait pas… Bien au contraire, tout son corps réagissait à la présence de la blonde. À cette main qui remontait vers son cou, le faisant déglutir au passage. Ses doigts dans ses boucles folles hérissaient les cheveux sur sa nuque. Les mots d’Holly le firent reculer la tête, il savait qu’elle le pensait sans doute, mais lui n’en était pas convaincu. Elle trouverait encore quelqu’un pour partager sa vie et lui passerait à l’oubli. Elle ne viendrait plus se terrer dans son lit, elle ne rechercherait plus autant sa présence. « Ne dis pas quelque chose qui pourrait changer. » disait-il le fond de la voix beaucoup plus glaciale qu’il ne l’aurait voulu. Il ne cherchait pas à être ainsi, mais les reliques de ses vieux sentiments firent surface. Il savait qu’elle pouvait le mettre de côté, sans le vouloir certes, mais un jour elle trouverait quelqu’un qui la rendrait heureuse, elle voudrait fonder une famille. Tout cela, il le savait plus que quiconque, mais cette personne, ce ne serait jamais lui. Il s’était rendu à l’évidence le jour où elle lui avait présenter Tommy, puis ses autres copains par la suite. Il ne fallait pas être dupe pour comprendre tout cela. Maintenant, il savait, ça ne le dérangeait pas, sauf peut-être ce soir. Peut-être parce qu’il était trop épuisé pour garder ses barrières. Trop lessivé pour garder enfoui de vieux sentiments qu’il pensait disparus. Tout ce qu’il savait, c’était que s’il ne faisait pas quelque chose, tout de suite, maintenant, il devrait se faire violence pour ne pas aller trop loin. Parce que bien loin l’idée de vouloir briser leur amitié parce qu’il n’avait pas su la garder dans son pantalon – ou pour l’occasion loin d’elle. « Un t-shirt. » son arme secrète anti-pulsion. Il croyait dure comme fer que ça fonctionnerait, qu’il aurait levé une barrière imaginaire entre eux, haute, bien haute pour qu’ainsi il puisse calmer ses ardeurs. Oups. Il avait été trop confiant, beaucoup trop. La sentant se plaquer contre lui, il eut un mouvement de recul, presque imperceptible tant elle s’accrochait à lui désormais. Sentir leur corps se mouler l’un à l’autre, cette chaleur irradiant de leur corps, cette peau douce frôlant la sienne. Définitivement, il était dans la merde. Secrètement, il aurait préféré être complètement bourré pour oublier ce moment, ne pas en prendre conscience, être comme elle. Ce qu’il n’était pas, malheureusement pour lui. Le lendemain matin, lui, il se souviendrait de tout cela… Mais sans doute ferait-il comme s’il ne se souvenait pas… Et s’il pouvait faire comme si tout cela n’avait jamais eu lieu, il pouvait s’autoriser un petit écart de conduite, passant alors son bras autour de la blonde, il venait enfoui son nez dans ses cheveux blonds, humant le parfum de son shampooing encore présent. Il relevait la tête juste à temps pour s’éviter un coup de boule, manquait plus qu’elle lui pète la mâchoire ! Il sentait son souffle dans son cou, ce souffle qui parcourrait sa peau d’une douce chaleur – avec un fort relent d’alcool. « C’est pas interdit que je sache… » Il avait envie de ce facepalm, mais c’était tout de même un fait, en règle générale il dormait nu. Il s’en fichait, loin d’être pudique, il acceptait son corps et c’était bien plus confortable que de s’entortiller dans du tissu ! Il pressait ses paupières les unes aux autres au contact de ses lèvres contre sa peau, mais soupira en la sentant se décoller un peu. Ouvrant ses yeux, ce qui ne servait pas à grand-chose dans la pénombre de sa chambre, les posant sur la blonde. Il la distinguait un peu, mais pas vraiment, il parvenait à voir sa silhouette. « Maintenant tu veux bien mettre ce t-shirt… » incitait-il. « Je n’ai pas envie que cette nuit tourne à quelque chose qu’on pourrait regretter… »

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[ Little surprise ine the night ]

@Yaël Weisel et @Holly Kehler

Holly dut se retenir de ne pas pouffer de rire devant les railleries de Yaël, l’entendre se plaindre et être bougon ne l’étonnait même plus à la fin. Le brun avait toujours été comme ça, avec une moue quelque peu boudeuse et cette habitude d’exprimer à voix haute ce qui lui déplaisait. Déjà à l’école primaire, il avait impressionné la blonde avec cette attitude de garçon plus âgé un peu blasé, comme si toute sa vie, il avait été insatisfait. Si au départ, la petite Holly s’était posée beaucoup de questions, elle avait rapidement fini par comprendre qu’il était fait ainsi et qu’elle ne le changerait jamais. Alors elle s’y était faite elle aussi, comme tous les autres. Parfois même, ils étaient de mèche tous ensembles, dans le seul but de le faire râler. Il arrivait aussi qu’ils prennent les paris les matins où ils étaient de bonne humeur pour savoir combien de temps leur petit juif préféré tiendrait son bougonner. La plupart du temps, c’était Holly qui gagnait. Il fallait dire qu’elle avait l’avantage de le connaître depuis toujours et de l’avoir aimé éperdument les dix-sept premières années de sa vie, si ce n’est plus. La blonde lâcha un petit rire et haussa les épaules. « Mais je peux aller dire bonne nuit à Heath si tu préfères » le taquina-t-elle, amusée et inconsciente que l’alcool lui donnait ce petit caractère provocateur qu’elle n’avait pas en temps normal. Ou qu’elle dissimulait, allez savoir. Elle lui avoua ensuite qu’elle aurait toujours besoin de lui dans sa vie et la réponse glaciale du brun la laissa sans voix. Elle ouvrit la bouche et la referma sans qu’aucun son n’en sorte, terrassée par tant de méchanceté à son égard. Si Yaël avait la réputation d’être assez froid et sec avec le reste du monde, Holly n’en avait jamais fait les frais, jusqu’à ce soir. Elle aurait du se douter, contrôler cette envie qu’elle avait eut de vouloir le voir avant de se coucher. C’était sa faute, elle n’aurait jamais dû entrer dans sa chambre en plein milieu de la nuit. Qui faisait ça d’ailleurs, à part les détraqués ? Elle pinça les lèvres, ravie que la pénombre dissimule ses yeux humides. Le brun lui tendit ensuite ce qu’il précisa être un t-shirt mais elle préféra le serrer contre lui une dernière fois, bien décidée à mettre les voiles avant qu’il ne se montre encore plus détestable. C’est là, qu’elle réalisa qu’il ne portait rien pour dormir, détournant un moment son attention. Elle s’éloigna à une distance que son alcoolémie jugeait respectueuse mais que la fille probablement encore amourachée jugeait comme intersidérale et hocha la tête sans dire un mot. Ses mots la percutèrent de nouveau. Elle comprit son allusion malgré son esprit embrumé et dut se mordre la lèvre pour ne pas s’effondrer. Avec n’importe qui ça allait, mais pas avec elle. Elle reçut le message aussi clairement que s’il l’avait giflé. Alors elle s’assit dans le lit et entreprit d’enfiler le t-shirt de son meilleur ami, étonnamment silencieuse. Qu’aurait-elle pu dire face à ce rejet qui venait de lui briser le cœur ? Elle qui avait l’alcool joyeux se sentait étrangement vaseuse, presque déconnectée de la réalité. Elle n’avait plus envie de rire mais plutôt envie de rester assise dans le noir ainsi, à réfléchir jusqu’à s’endormir. Après plusieurs longues secondes à se battre avec le t-shirt elle réussit à l’enfiler mais l’étiquette lui chatouilla le cou. Elle grogna avant de le retirer de nouveau pour le remettre à l’endroit. « Bonne nuit Yaël » dit-elle la tête encore à moitié coincée dans l’encolure du vêtement. Elle finit par l’enfiler entièrement et sourit en réalisant qu’elle portait son t-shirt. Elle se pencha pour déposer un baiser sur sa tempe et entreprit de quitter les draps dans lesquels elle était emmêlée.

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âge : 26 ans || 02.02.1996

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w/ @holly kehler

Un grognement s’étouffait dans le fond de sa gorge à la simple idée qu’Holly puisse aller souhaiter bonne nuit à Heath. Ils avaient beaux être meilleurs amis, si elle sortait encore avec un mec de la bande, il ne savait pas trop s’il pourrait s’en relever. Pourtant, il devrait, il n’y avait rien entre eux, mais lui savait qu’il ne pourrait pas. Il aurait trop de mal à la voir avec un de ses amis. Peut-être que c’était tout cela qui l’avait rendu froid, qui lui avait fait dire cette peine à sa façon. Yaël n’était le genre à afficher ou dire ouvertement ce qu’il pouvait ressentir. Étendu dans son lit, il la regardait mettre son t-shirt, souriant en la voyant se débattre pour l’enfiler. Elle était elle, Holly pouvait le faire sourire en moins de deux, attendrissant la bête qu’il était. Baissant les yeux, il regardait la silhouette de sa fine poitrine, mais continua la descente de son regard. C’est en l’entendant lui souhaiter bonne nuit qu’il relevait la tête, la voyant ainsi se lever. Elle partait ? Hors de question, sans réfléchir, il lui empoignait le poignet et la retenait. « hey, où tu vas ? » demandait-il en la tirant doucement vers le lit. Quelque chose avait changé, il n’avait pas besoin de lumière pour savoir. Il la connaissait, elle avait beau être timide, ça ne l’empêchait pas de se rendre compte quand quelque chose clochait, après tout, il avait tellement passé de temps à l’observer qu’il la connaissait sans doute mieux que quiconque. Gardant sa main autour de son poignet, il basculait sur le dos pour allumer la lampe sur une pile de livre, allumant celle-ci pour mieux la voir. L’éclairage l’obligea à fermer les yeux un instant, cherchant à s’acclimater, puis, il les ouvrit pour les poser sur elle. Ce visage, remontant la couverture pour cacher sa nudité, il se redressait pour s’approcher d’elle. Posant son menton contre l’épaule de la blonde, il replaçait une mèche claire derrière l’oreille de sa meilleure amie. « Qu’est-ce qu’il y a ? » demandait-il en la regardant, l’observant de ses orbes verdoyants. Ses doigts glissaient pour venir s’entrelacer avec ceux de la jeune femme. Il n’aimait pas la voir ainsi et pour la première fois, c’était sans doute par sa faute. Qu’avait-il dit qui puisse la rendre ainsi ? Rien, selon lui. Rien qui pourrait la rendre triste. Il poussait un soupir, venant appuyer sa joue contre son épaule, quittant le regard de la blonde pour se perdre sur les draps de son lit. Ses doigts jouaient machinalement avec ceux d’Holly. Il approchait finalement leur main, venant poser ses lèvres contre la peau clair de sa meilleure amie. « Désolé si j’ai été blessant. Je ne… » il marquait une pause avant de reprendre. « je n’ai jamais cherché à te blesser, tu le sais n’est-ce pas ? » concluait-il en relevant son regard vers elle pour perdre ses prunelles dans les siennes. « Jamais. »

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@Yaël Weisel et @Holly Kehler

Alors ça ressemblait à ça avoir le cœur brisé ? Holly réalisa pourquoi elle préférait s’amouracher bêtement de loin plutôt que de tenter sa chance, elle préférait mille fois ne pas savoir plutôt que de ressentir cette douleur lancinante dans sa poitrine, celle d’un poignard qu’on enfonce et qu’on tourne à l’infini. Plus que la méchanceté de Yaël au réveil ou sa maladresse dans ses mots, c’était la vérité cachée derrière qui blessait la blonde à lui en brûler les yeux. Se retenant de fondre en larmes du mieux qu’elle pouvait, elle réussit finalement à se relever, un exploit dans une chambre et un lit aussi en désordre que ceux de son meilleur ami. Mais au moment où elle pensait s’éclipser discrètement, le brun l’attrapa par le poignet et la ramena vers le lit avec une douceur qu’elle ne lui connaissait que rarement. Elle se mordit de nouveau la lèvre alors que l’intégralité de son corps était parcourut de frissons et s’assit sagement sur le bout du lit. Elle ne répondit pas à sa question, où pouvait-elle aller à moitié dévêtue à plus de trois heures du matin ? Dans son lit tiens, où d’autre ? Et puis, à la surprise générale, Yaël alluma sa lampe de chevet, forçant Holly à fermer les yeux un instant. Mais qu’est-ce qui lui prenait à la fin ? Elle mit un moment avant de les rouvrir et battit des paupières sur ses yeux brillants avant de s’acclimater à la luminosité soudaine. « Rien » mentit-elle piteusement. De tous les défauts de la Terre, le mensonge était probablement celui qui avait le moins voulu de Holly. Incapable de mentir à qui que ce soit, c’était comme si un panneau de néons fluorescents clignotait le mot « menteuse » au-dessus de sa tête chaque fois qu’elle tentait pitoyablement de tromper son monde. Il entrelaça leurs doigts et ce simple contact fit s’emballer le cœur de la blonde, il se rapprocha d’elle, aggravant la tachycardie déjà grandissante et embrassa le dessus de sa main, finissant de l’achever complètement. L’intérieur de la poitrine d’Holly devait ressembler à un champs de mine secoué par les battements incessants de son myocarde. Pouvait-il l’entendre battre pour lui de là où il était ou était-ce une illusion auditive ? Parce que la blonde l’entendait parfaitement, jusque dans ses oreilles. Et alors qu’elle pensait ne pas pouvoir tombée plus bas, il planta son regard dans le sien et elle se sentit défaillir. Elle avait l’impression d’être en train de fondre, littéralement. Elle avait soudain trop chaud avec ce t-shirt mais se contenta de hocher gentiment la tête, son habituel petit sourire timide sur les lèvres. « Jamais » répéta-t-elle pour le rassurer. Elle garda sa main dans la sienne et leva l’autre pour aller passer ses doigts sur le front du brun, afin de faire disparaître la ride d’inquiétude qui s’y était installée. Sa main descendit ensuite le long de sa tempe avant de se perdre sur sa joue et de remonter titiller les boucles du brun. « Je suis désolée de t’avoir réveillé ». Et voilà, elle recommençait à s’excuser. Elle s’approcha doucement de lui et déposa un baiser sur sa joue, si proche de sa bouche que le coin de leurs lèvres se touchèrent. Et ce fut comme une explosion dans le corps de la blonde. Si forte, qu’elle s’immobilisa un instant, ses lèvres à quelques centimètres du visage de son meilleur ami. « Et maintenant je m’en vais, avant que tu fasses quelque chose que tu pourrais regretter. » Et voilà qu’il faisait connaissance avec cette Holly qu’il ne connaissait à peine, celle qui savait sortir les bonnes répliques au bon moment, celle qui laissait l’alcool parler à sa place. Elle se redressa et resta face à lui, ses yeux fixés sur ses lèvres claires, le visage brûlant et le corps en feu.

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âge : 26 ans || 02.02.1996

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w/ @holly kehler

Rien. Elle mentait, il le savait. Holly était une piètre menteuse, mais il n’était pas certain que ce soit judicieux qu’il insiste pour savoir. Bien trop craintif de lui faire plus de peine finalement. Il ne souhaitait pas la mettre dans un tel où elle se trouvait présentement et la laisser partir alors qu’il la savait mal, il en était hors de question. Holly c’était son petit ange, il n’arriverait pas à fermer l’œil du reste de sa nuit si elle quittait sa chambre dans cet état. Pour la simple et bonne raison, qu’il s’en voudrait. Lui qui n’avait rien à faire des autres, qui pensait souvent rien qu’à lui, il en restait pas moins que ce pensait la blonde l’importait. Peut-être pas sur tous les sujets, mais créer un froid entre eux était bien la dernière chose que souhaitait le juif. Affectif comme il l’était qu’à de très rare occasion, il laissait son regard plonger sur la blonde, un petit sourire en coin s’affichant à la commissure de ses lèvres. Au contact de ses doigts sur sa peau, il fermait les yeux. Elle ne pouvait pas être réelle, trop douce, trop gentille… Il les rouvrait, humectant en même temps ses lèvres, alors que son regard se posait à nouveau sur l’historienne. « C’n’est pas grave. » disait-il en serrant les doigts de la blonde, il s’en fichait pas mal finalement qu’elle l’ait réveillé. Enfin c’est ce qu’il pensait à ce moment précis, mais au petit matin lorsqu’il réaliserait qu’il n’avait pas eu une nuit complète, ce serait bougon qu’on le trouverait dans la cuisine, peu enclin à engager la conversation autrement que par des onomatopées grognons. Une fois de plus, il fermait ses yeux au contact de la blonde, laissant ses lèvres toucher sa peau. Quelques millimètres et elles se touchaient, il pourrait les goûter s’il le souhaitait. Cependant, il n’en fit rien, restant de marbre alors que tout son être s’emballait. Son cœur commençant une symphonie qui lui était inconnu, tambourinant dans sa cage thoracique au point de lui créer une certaine douleur. Même son corps ne pouvait cacher l’envie qu’il éprouvait d’être une fois encore touché par son contact. Il ravalait sa salive, pinçant ses lèvres en entendant ses paroles. Fronçant les sourcils, il restait bloqué sur quelque chose. Mordillant l’intérieur de sa joue, il l’observait. Son t-shirt qui cachait à peine sa culotte avait quelque chose d’encore plus excitant, ça Yaël ne pouvait le nier. Cette sensibilité entre ses jambes lui rappelait toute l’étendu que pouvait lui prodiguer cette vue plus que délectable. Son esprit revenant à ce qu’elle avait dit, il s’extirpait de sous ses draps, se fichant pas mal que la lumière de sa lampe de chevet affiche sa nudité. Il se glissait jusqu’au bout de son lit, se redressant devant elle de sa pleine hauteur, ses pieds foulant le sol frais. Dans son plus simple apparat, seul son étoile de David habillait sa peau blanche, il se tenait devant elle. « Parce que toi tu ne regretterais pas qu’il se passe quelque chose entre nous ? » demandait-il en s’approchant d’elle, brisant la barrière de la proximité. « Tu aimerais sentir mon corps contre le tien ? » Il s’avançait encore un peu plus. « Tu n’y verrais aucun inconvénient à ce que tout cela arrive ce soir, en dépit de tout autre chose ? » continuait-il en se positionnant à quelques millimètres d’elle, laissant leur corps s’effleurer. Yaël possédait un éventail de facette, si quelques instants plus tôt, il était attendrissant, maintenant, il était provocateur. Mais surtout, il laissait cette force attractive noué leur destin. Glissant ses doigts sur le cou de sa meilleure amie, agrippant sa nuque, il approchait son visage du sien. « Un mot et tout ça pourrait se réaliser. » disait-il, alors qu’il se disait que de toute manière, elle le repousserait, qu’elle ne voudrait pas de lui. Holly n’avait jamais désiré Yaël, elle le repousserait, même si elle avait encore de l’alcool dans ses veines. Elle serait plus que lucide pour le repousser et quitter sa chambre sans rien demander. Il serait dévasté, mais il était prêt pour qu’elle comprenne que tout cela ne pouvait arriver, parce qu’elle ne l’avait jamais regardé comme lui la si souvent regardé.

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@Yaël Weisel et @Holly Kehler

Il était beau Yaël, les paupières closes à savourer chacune de ses caresses. Holly se demanda s’il ressentait la même chose qu’elle chaque fois qu’elle le touchait, est-ce que lui aussi sentait son corps se couvrir de frissons ? Est-ce que son cœur se mettait à battre un peu plus fort ? Est-ce que chaque fois que leurs peaux entraient en contact, il en voulait plus, toujours plus ? La réponse rassurante de Yaël fit disparaître tous les doutes qui embrumaient l’esprit de la blonde, elle se mit à sourire, tellement qu’elle eut peur de partir d’un grand éclat de rire tant elle aimait la douceur avec laquelle il lui avait répondu. Elle resta ainsi à le fixer, le sourire aux lèvres et l’esprit apaisé. Plus aucune larme ne tentait de passer la barrière de ses yeux, elle avait retrouvé toute son innocente et sa sérénité. Un seul mot du brun pouvait suffire à la faire sourire ou pleurer. C’était effrayant, cette influence qu’il avait toujours eu sur ses humeurs, même quand elle en aimait un autre, ou croyait en aimer un autre. De toutes ses forces, elle espérait se souvenir de ce moment lorsqu’elle se réveillerait avec une migraine atroce le lendemain. Elle espérait qu’elle n’oublierait jamais ce moment où leurs yeux s’étaient accrochés et où elle avait ressenti ce sentiment de bien-être, comme si elle était la seule à compter aux yeux de son meilleur ami. La seule sur Terre. La seule dans son cœur. Pourtant, elle savait pertinemment qu’elle n’aurait jamais osé dire ou faire tout ça si elle avait été sobre. Comme ce moment où elle l’avait embrassé à la commissure des lèvres, déclenchant un raz-de-marée de sentiments en elle. Des sentiments qu’elle ne s’attendait pas à ressentir, des sentiments qui la submergeaient. C’était si soudain, mais au fond d’elle, elle savait qu’elle avait toujours ressenti ce genre de choses à l’égard de son ami. C’était d’ailleurs pour cela qu’elle avait repris ces mêmes mots, pour lui faire comprendre qu’elle ne regretterait jamais. Bien-sûr, c’était les shots de tequila qui parlaient mais ça lui était égal. Elle s’était relevée, décidée à le laisser tranquille pour ne pas envenimer les choses mais voilà que son ami l’imita. Mais contrairement à elle, il ne portait rien et Holly écarquilla les yeux en le voyant dans son plus simple appareil. Elle leva les yeux à hauteur de ses yeux mais c’était trop tard, jamais elle ne pourrait oublier cette vision. Et alors que ses joues prenaient une teinte écarlate, elle se mordit la lèvre lorsqu’il réduit la distance entre eux. « Yaël..» chuchota-t-elle. Les mots du brun résonnaient dans sa tête, tu aimerais sentir mon corps contre le tien? venait-il de demander. La blonde avala sa salive avec difficulté et sentit son cœur s’emballer de nouveau, à croire qu’il se trouvait dans un wagon de montagnes russes ce soir. Il avança encore de quelques pas et Holly pouvait sentir la chaleur irradiée de son corps tant ils étaient proches, tant ils se frôlaient. Chaque presque contact lui envoyait des décharges électriques, faisant se tendre chaque muscle de son corps qui réagissait au quart de tour. La vérité s’imposa à elle alors qu’elle fixait son étoile de David autour de son cou. Elle caressa la chaîne qu’il portait, perdue. Elle avait rêvé de Yaël la plupart des nuits de son adolescence mais jamais elle n’aurait pensé le voir ainsi. Est-ce qu’il était comme ça avec les autres ? Tentateur ? Provocateur ? Est-ce qu’il ne faisait que jouer ou est-ce qu’il avait vraiment envie d’elle comme elle avait envie de lui ? Pour toute réponse, Holly attrapa doucement l’ourlet du bas de son t-shirt et le fit remonter le long de son ventre. Quelques secondes plus tard, elle était débarrassée du bout de tissu. Elle avança d’un pas, réduisant la distance entre eux. Sa poitrine se retrouvait désormais collée à son torse, l’empêchant de réfléchir normalement. La main de Yaël avait retrouvé sa place contre sa nuque, et Holly croisa les mains derrière le cou du brun, jouant avec ses boucles au passage. « Est-ce que c’est ton tour d’être timide ? » le provoqua-t-elle, un petit sourire malicieux aux lèvres. Ce moment, elle en avait rêvé des dizaines, voire même des centaines de fois. Mais elle n’osait pas faire le premier pas et l’embrasser. Dans son ventre grandissait l’angoisse de le voir rire et s’éloigner, prétexter que tout ceci n’avait été qu’un jeu. C’était sûr qu’elle ne s’en remettrait pas.

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âge : 26 ans || 02.02.1996

[ little surprise in the night ]

w/ @holly kehler

Ses orbes n’avaient pas quitter la blonde, observant chacun de ses battements de cils, geste, respiration. Tout aurait pu être interprété de plusieurs façons, le laissant se faire des films sur ce qu’elle désirait, mais la voir retirer son t-shirt, lui fit comprendre qu’il avait le feu vert. Pourtant, il ne pouvait s’empêcher de se demander si tout cela n’avait pas un rapport avec le fait qu’elle soit complètement saoule, qu’au petit matin elle lui en voudrait. Il pouvait encore résister, être un peu plus gentlemen qu’à son habitude, mais le contact de sa poitrine contre sa peau, ses doigts sur sa nuque, il ne pouvait pas rester de marbre. C’était fichu ! En seule réponse, il venait lui prouver qu’il n’était pas timide. Loin de là même. Son cœur bondissant dans sa poitrine, les papillons dans son ventre s’envolait dans un tourbillon, alors qu’il rapprochait le visage de sa meilleure amie du sien. Avec une délicatesse étonnante, il capturait ses lèvres des siennes, doux baiser qu’il lui offrait. Il ne poussait pas trop loin, ne cherchant pas à brûler les états qu’il avait longtemps rêvé. Aucune langue, simplement le contact de leur lèvres, la tendresse d’un homme qui s’avouait vaincu. Ses doigts glissaient dans le dos de la blonde, venant se frayer un chemin sous le tissu de sa culotte qu’il laissait glisser sur ses jambes pour qu’elle rejoigne les décombres sur le sol. Brisant leur baiser, il lui souriait « Au moins maintenant on est égaux. » disait-il en revenant chercher ses lèvres avec beaucoup plus d’intensité, la pressant contre lui pour mouler leur corps l’un à l’autre. Combien de fois avait-il rêvé de ce moment ? Il ne savait plus puisqu’il avait tout fait pour oublier, mais cette nuit, tout devenait réalité et ça il ne pourrait jamais l’oublier. Il allait en souffrir, mais pour l’heure son cerveau se fichait bien qu’il en souffre. Il avait simplement envie d’elle et lui rendait bien. Glissant sa main dans celle de sa meilleure amie, il s’écartait d’elle pour prendre la direction de son lit en l’entraînant avec lui. « Cette nuit c’est ici que tu la passe. » disait-il en tournant la tête pour la regarder. Elle était belle, magnifique même. Il ne l’avait jamais vu en tenue d’Ève et il regrettait de ne pas l’avoir vu plutôt. La faisant prendre place sur son lit après avoir braver chaque objet jonchant le sol, il la regardait assise alors qu’il se tenait encore debout devant elle. Devait-il ? Elle venait tout de même de le provoquer et il ne pouvait rester sans réponse ! Il se penchait, mettant un genoux entre les jambes de la belle, glissant ses bras de par et autre son corps délectable et laissait ses lèvres reprendre la place qui leur étaient dû. Il poussait un peu plus loin le baiser cette fois, glissant sa langue, venant la caresser, la panser de la sienne comme si elle avait besoin d’être câliner dans son intégralité. Il savourait ce moment longtemps rêvé, chaque secondes à l’embrasser faisait vibrer tout son corps. Il ne ressentait plus la fatigue, il ne ressentait plus rien d’autre qu’elle, que leur chaleur s’harmonisant. Il avançait vers elle, l’obligeant à se reculer sur son lit pour qu’il puisse ainsi la rejoindre entièrement. Ses doigts effleuraient sa peau laiteuse alors qu’il les laissait remonter le long de sa cuisse. Elle était douce à un point qui pourrait lui faire perdre la tête. Rompant leur baiser alors que la pulpe de ses doigts effleuraient sa hanche, il baissait la tête. La réalité le frappa de plein fouet. Il avait depuis longtemps rêvé de tout ça, cette nuit il pourrait y parvenir, la posséder entièrement, la découvrir sous sa forme la plus primaire. Entendre ses gémissements, sentir sa peau contre lui, ne former qu’un et il retombait à l’adolescence, comme s’il ne savait plus la toucher, comme si son corps venait de perdre ses années d’expérience... il était mal barré et laissant sa tête tomber sur la poitrine de la blonde, il lui cachait volontairement ce rouge qui venait de lui monter aux joues. Il était pathétique... Depuis quand avait-il peur de faire ça ? Il ne savait plus trop, l’esprit embrumé, il craignait de ne pas être à la hauteur pour elle...

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@Yaël Weisel et @Holly Kehler

Holly était pleinement consciente de ses actes sans pour autant tous les contrôler. Bien-sûr, elle avait rêvé de cet instant avec Yaël des centaines de fois, faisant s’emballer son cœur d’adolescente amourachée mais elle n’avait jamais pensé qu’elle sauterait le pas un jour. Pour elle, Yaël ne la voyait que comme son amie, la fille timide et sympa avec qui il aimait passer du temps mais sur laquelle il n’avait jamais fantasmé. L’alcool l’aidait à se désinhiber et à oser, parce qu’elle sait que sobre, elle n’aurait jamais osé le provoquer ainsi, l’allumer même. Elle avait cherché ce qui était en train d’arriver, elle l’avait désiré si fort. C’était comme si elle avait mis son cerveau sur off et qu’elle avait laissé les commandes à son subconscient, là où elle rangeait tous ses désirs inavoués et inassouvis. Yaël figurait au top de la liste c’était sûr. Elle se rappelait encore le jour où elle avait réalisé qu’elle était amoureuse de lui. Ils étaient encore tout jeunes, ils jouaient à la marelle dans la cour de récré. Un garçon de leur âge était venu leur chercher des problèmes et avait bousculé Holly, c’est là que Yaël s’était interposé, défendant son amie, lui tapant en plein dans la cœur. Ce jour-là, elle s’était promis qu’il serait son amoureux quand ils seraient grands. Mais le temps passe et les choses n’évoluent pas toujours comme on les avait imaginé. Les lèvres du brun sur les siennes la ramenèrent directement à l’instant présent. Elle se laissa porter par la sensation de douceur, ses doigts s’enroulèrent un peu plus fort dans les cheveux du brun. Ce baiser était simple et pourtant indescriptible. Chaque parcelle de son corps semblait crépiter, elle avait l’impression qu’elle allait exploser à tout moment, céder sous les sentiments qui l’assaillaient. La réalité la frappa aussi violemment que son amour pour son meilleur ami était fort, elle n’avait jamais oublié Yaël. Elle n’avait fait que réprimer ses sentiments, persuadée que le brun ne poserait jamais les yeux sur elle. Aujourd’hui, elle en était sûre, elle l’aimait encore. Jamais un baiser ne l’avait chamboulé de cette manière. Elle sursauta lorsqu’il retira le dernier bout de tissu qui les séparait et se surprit à sourire, elle aussi. Elle caressa la chaîne qu’il portait à son cou du bout des doigts, elle faisait partie de lui et c’est ce qu’elle aimait chez lui. « Oui », sourit-elle avant de se retrouver happée de nouveau par les sensations qu’il lui faisait ressentir. Elle s’agrippa à lui comme si sa vie en dépendait, lui rendant son baiser avec ardeur et passion. Elle était trop saoule pour se soucier de sa soudaine nudité ou du corps du brun qu’elle sentait réagir contre elle, elle ne souhaitait qu’une chose, lui appartenir. Envolée la culpabilité à l’égard de Trixie ou du copain de Yaël, oubliés les doutes qu’elle dissimulait au plus profond d’elle. Elle ne pensait plus à rien d’autre qu’à lui et elle, dans cette chambre, cette nuit. Et sûrement que demain matin elle se sentirait mal d’avoir été actrice de l’infidélité de son meilleur ami, probablement qu’elle se sentirait gênée et encore plus mal à l’aise vis-à-vis de sa copine qu’elle côtoyait souvent mais elle avait décidé de vivre le moment présent. Après tout, elle avait vu Yaël avant eux, elle l’avait connu et apprivoisé avant même qu’ils ne le rencontrent, elle l’avait aimé la première. Il l’attira vers le lit et elle hocha la tête, les joues rouges de passion et le regard brillant d’un amour qu’elle ne pouvait plus dissimuler. Elle passerait la nuit à ses côtés. Ce serait peut-être leur seule nuit ensembles et elle comptait la rendre inoubliable. Cette nuit serait la plus belle de toute sa vie, la nuit suivante serait sûrement la plus douloureuse, quand elle réaliserait que tout ceci était terminé, qu’elle n’était qu’une de plus parmi tant d’autres. Holly profitait de ce moment, s’en délectait. Ses mains sur sa peau, les frissons qu’il déclenchait sur chaque millimètre de son corps, les gémissements qu’elle laissait échapper de temps à autre. Elle le goûtait, le pressant toujours plus contre elle pour le sentir, sentir le poids de son corps sur le sien. Elle en était folle, il la rendait folle. Malgré elle, elle gloussa lorsque les doigts du brun caressèrent sa hanche. Et puis soudain, tout s’arrêta. Yaël laissa retomber sa tête contre la poitrine de la blonde. Elle s'assit dans le lit, le fit redresser la tête en relevant son menton de ses doigts brûlants. Tout son corps bouillait pour lui, fiévreux de pouvoir ne former qu’un avec son amour de toujours. « Hey, qu’est-ce qui se passe ? » Etait-il déjà en train de regretter ? Souhaitait-il en rester là ? Elle le fit basculer sur le dos et grimpa à califourchon sur lui, elle le tira un peu pour qu’il se redresse. Ainsi, ils étaient assis tous les deux. « Yaël, parles-moi je t’en prie. » Elle embrassa sa tempe, puis son nez, sa mâchoire et enfin ses lèvres, qu’elle goûta comme si c’était la première fois. Les mains toujours agrippées aux cheveux du brun, elle l’incita doucement à s’allonger pour embrasser chaque millimètre de la peau de son torse. Elle n’était pas aussi expérimentée que lui, c’était sûr, mais elle l’aimait du plus profond de son âme, et elle espérait bêtement que ça ferait l’affaire.

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