(décombres du passé) ft avi

Sa présence dans vos vies, la tienne. Ne te réjouis pas. T’aurais jamais cru pouvoir déposer à nouveau tes opales sur son être, être que t’aurais voulu oublier. T’avais dompté les maux, mais voilà que les démons reviennent tout juste à ta porte en même temps que ce sourire à la con. Celui que tu avais fini par haïr, te méprisant toi-même, l’erreur d’une vie, de ta vie. Ta mère penserait que ce serait l’erreur la plus enfantine que tu aurais pu faire. Pas après pas, tu sais parfaitement où ton corps te mène, à Avi. T’as pas pu faire comme de rien n’était avec lui, Cosme. T’as espéré que la chaleur de la douche t’avait complétement rendu folle, t’aurais préféré la blouse blanche à sa présence dans ta vie, à nouveau. Cœur morose, brisée, tu gardes cette peine depuis son départ, voulant pas ajouter un poids sur vos épaules, deux paires d’épaules devant supporter le poids d’une célébrité s’étant évaporer comme la rosée du matin. Une seconde suffisait à revoir la vie autrement dans ce monde de paillette. Petit monde que tu longeais depuis des années se frottant à celui de ta mère, qui n’avait jamais voulu entendre ta voix à la radio, elle voulait voir ta culture se répandre dans les salles d’auscultation, que tu vives la meilleure vie à ses yeux, des opales qui n’ont jamais eu la même réalité que les tiens. Arrivant au lieu de travail de Avi, tu t’installes, l’écoutant jouer ces morceaux connus de tous, des morceaux qui ne sont pas votre, qui n’ont jamais été l’empreinte d’un groupe à présent implosé. Le conte de fée qui avait volé en éclat, tout bêtement. Cinq minutes de gloire, rien de plus. Mais tu ne voulais pas la gloire, juste survivre avec cette voix, ces mots qui fusent dans ton esprit, jusqu’à t’imposer des nuits blanches pour les imposer à l’encre noir sur le carnet de note. Les mots virevoltent déjà dans ta tête, celui qui a fait naître cette mélancolie en toi avait éveillé la douleur, qui laissait ta magie s’émoustiller dans ton esprit. Tes opales qui croisent celle de Avi qui vient te rejoindre au bar, soda en main, tu lui adresses un petit sourire gêné, comme si tu devais être coupable du secret que tu portes. « On a de la visite à l’appartement. » Un appartement qui était plus une énorme garderie pour le groupe, des cohabitations dans les chambres, les départs avaient au moins laissé chaque univers reprendre sa guise dans chaque chambre. « Cosme et son sourire à la con. » Et Avi avait il senti cette peine se mélangeant à l’angoisse de l’absence de Cosme, qui avait obtenu ce que tu n’aurais jamais dû lui donner, mais maudit cœur qui s’emballe toujours trop. T’avais pourtant juré, jamais avec un membre.
@avi wheeler

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La vie continuait son cours. Chaque jour qui passait se ressemblait, mais était différent. Il se levait, passait un temps incalculable sur son téléphone et sur les réseaux sociaux. Il continuait à s’accrocher à son rêve. Leur producteur les avait peut-être abandonnés mais Avi était un chanteur et il le sera toute sa vie. Il était hors de question pour lui de laisser tomber ses rêves. Il n’était pas comme les autres, ceux qui ont baissé les bras sans se battre. En attendant, il acceptait de se produire dans des bars ou des petites salles. Il était bien loin des grandes salles qu’il avait rempli autrefois avec les haunting dog mais ça lui convenait. Tant qu’il chantait, il se sentait existé. Il rêvait de plus, il voulait retrouver plus mais l’essentiel restait de chanter. Pour dix, vingt, cent ou des centaines de personnes, il se donnait à fond.

Jouant des morceaux connus de tous, des morceaux qu’il reprenait mais qu’il prenait plaisir à chanter, Avi avait vu Filipa s’installer. Elle te soutenait toujours. Vous étiez resté soudé, vous étiez resté tous les deux seuls contre le monde entier. Elle était ton pilier. Un pilier qui peinait pourtant à se maintenir dressé. Il était peut-être le sien aussi. Deux piliers bancals qui ne tiennent que parce qu’ils se sont écroulés l’un sur l’autre. Drôle d’image. Une fois la chanson finie, le blondinet en joue une autre. Après celle-ci le directeur du bar lui autorise une pause, pour qu’il mange un bout, boive un verre. Il en profite pour rejoindre son amie, l’air tourmenté. Elle n’avait pas besoin de lui dire, il le savait. Et elle savait qu’il savait. Puisqu’ils se connaissaient. Les premiers mots sortent de sa bouche. De la visite ? Qui donc ? Arquant un sourcil, Avi ne s’inquiétait pas vidant simplement d’une traite ce verre de vodka qu’il venait de commander. Il était comme ça maintenant, il essayait d’être le moins de temps l’esprit clair. Parce qu’avoir l’esprit clair ça lui file mal à la tête, ça lui rappelle qu’il n’est qu’un minable, ça ne lui donne pas envie de se lever. « Qui ? » L’appartement était laissé à l’abandon depuis bien longtemps. Enfin ils étaient encore deux à y vivre. Mais trois chambres puaient le vide. Filipa et lui n’avait jamais envisagé de prendre d’autres colocataires, ils ne pouvaient pas remplacer le groupe. En parlant du groupe. « Tu t’fous d’ma gueule ? » Poing serré sur son verre, il préférait le lâcher parce qu’il avait envie de l’envoyer dans un mur. Ou dans la gueule de Cosme mais il était même pas là pour lui annoncer son visage en face. « Qu’est ce qu’il vient foutre ici ce connard. » Il aurait encore préféré voir revenir les deux autres parce que finalement leur départ lui avait fait moins mal. Cosme c’était son binôme dans le groupe, son inséparable. Il faisait les conneries ensemble, riait tout le temps. Cosme il était censé resté avec eux. Pas partir comme l’enfoiré qu’il était sans se retourner. Qui avait fait aussi mal à Filipa. Et cet enfoiré osait se pointer. « J’ai besoin d’un autre verre, la même chose s’il te plait. » Qu'il demandait au barman. Il se sentait tremblant. Face à la réalité. Pourquoi il ramenait son cul. « Il est là combien de temps ? Putain mais quel con, il ose se ramener comme ça chez nous. » C’était aussi chez lui dans un sens, encore un peu du moins.

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Monde que tu as côtoyé des années, les opales de petite fille dévorant ton père, vivant son rêve qui avait fait épanouir en toi le même rêve, ne quémandant qu’une chose, être son reflet, se contenter d’un tout et d’un rien. T’as toujours adoré chanter, laisser tes maux se conjuguer dans tes mots, dans phrase poétique charmant les oreilles attentives et les âmes développé. Personne d’autre n’aurait pu avoir le pouvoir de te faire venir à toute vitesse à lui, après une telle nouvelle. Le retour de l’autre. Lui qui a abandonné, laissant des ecchymoses s’imprégner de ton être. T’en as vais déjà bien trop des maux, des fêlures pour qu’il t’aide en t’en ajoutant de nouvelle. Un organe central déjà bien trop blessé par cette dualité qui se bat en toi, t’as jamais su que tu pourrais survenir à toi toute seule, tu ne le fais pas, car lui était toujours là, Avi, laissant le mauvais rôle à l’autre qui était parti, Cosme. T’as jamais souhaité son retour, sauf les deux premiers jours avant de sauter sur l’occasion de chanter, de composer, de laisser les dommages se dompter de tes mots. Tes prunelles qui se noie sur lui, sa voix qui fait écho au silence dans ta tête, tu la vides la jolie tête blonde, afin d’oublier le fantôme du passé qui était venu semer le chaos en quelques petites secondes. Doué et destructeur, malheureusement. T’as jamais compris et t’as pas eu envie de comprendre, t’es comme ton père, digne héritière d’un trouble familiale. Tout donner pour ta passion, peu importe les coups, ce que tu devras donner au diable pour t’accrocher, même si les blessures de tes mains te maintenant dans les airs ne cessent de s’aggraver. Avi comme toi vous pourriez avoir suivit le reste de ce groupe, éclaté comme un ballon rencontrant des épines. Mais vous êtes l’air se mélangeant au reste du monde, prêt à tout, même à se ridiculiser pour ne pas oublier vos rêves, ce n’est pas la gloire qui t’as fait virevolter toi. les émotions qui t’empoignent quand les notes sortent de ta bouche, tout ce que tu es capable de transmettre , de ressentir dans la foule quand tu te donnes, quand tu laisses ton âme à tes pieds à tout ceux désireux de te comprendre. C’est cet enivrant partage qui ne cesse de te propulser loin de la raison, loin du monde que ta mère aurait voulu te voir emprunter, te poussant dans tes retranchements en voulant te laisser sur le bord de la route, mais tu les avais trouvés eux, ton groupe, t’aurais du juste savoir que les gens n’avaient pas besoin d’énormément de chose pour abandonner les autres, t’abandonner. Les opales dans celle de Avi, t’as pas mâché tes mots, t’as tout laissé, avant de t’étouffer avec le prénom de Cosme. Un retour qui ne laissera jamais la joie s’emprunter de ton organe vital. « J’ai vraiment l’air de vouloir rire ? » Une petite moue qui accompagne tes dires, tu lui demandes plutôt d’aller s’occuper de l’incrusteur, de le virer de chez lui, ouai car malgré tout ce con est chez lui, comme le reste de la bande, pas d’argent pour tout racheter, sinon ça serait trop facile, pas vrai ? « Oh tu penses que j’ai pris le temps de parler avec lui ? » Tu l’as fait, mais t’as rien retenu de cet échange, car t’as pas précisé que ton maudit cœur était un traitre, à se balancer comme un fan de Cosme dans tes entrailles. Sentiments que tu n’as pas envie d’éprouver, faut exorciser cet être de ta personne et vite. « Je veux la même chose que lui … » t’as pas pour l’habitude de boire princesse, mais t’as besoin de laisser quelques choses brûler tes entrailles et pourquoi pas te purifier. « je ne vais pas le supporter même une journée … je vais peut être faire un meurtre je préviens … » Avi il va pas comprendre, t’as jamais vraiment été proche de Cosme, jusqu’à cette nuit avant que monsieur ne décide de s’en voler ailleurs, sans même une explication à quiconque, et pourtant t’as la haine qui pulse dans tes opales. « J’ai fait la pire connerie avec lui … » Le verre à la main, le liquide qui joue contre les parois transparentes. « j’suis une débile, pourquoi j’ai fait ça ? » Avi à lui de trouver les mots ou bien de comprendre dans quel délire tu pars.
@avi wheeler

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