As the hours pass I will let you know, that I need to ask before I'm alone how it feels to rest on your patient lips to eternal bliss. I'm so glad to know the night will hold us close and the stars will guide us home. / @lola calderon
Laisser filer Lola pour qu'elle puisse aller travailler a été plus dur qu'il ne veut bien l'admettre et Casey ronge son frein depuis ce matin là pour ne pas envoyer message sur message. D'ordinaire désintéressé au possible, il se retrouve coincé avec son envie d'en savoir plus sur elle, son besoin de la revoir tout en essayant de la jouer cool pour ne pas tout faire foirer, comme si se précipiter risquait encore plus de briser le sort. Parce qu'il est envoûté, irrémédiablement. Difficile de le nier, difficile de le cacher. Casey et son détachement ne sont plus en bons termes. A vrai dire, ça le perturbe un peu, il a même cherché à se la sortir de la tête. En vain. A nouveau au milieu du club où il a posé les yeux sur elle, il n'a fait que comparer toutes les autres, pales copies ratées, finissant un peu frustré, un peu agacé, incapable de comprendre ce qu'il lui arrive, incapable de penser à quelqu'un d'autre que Lola.
Alors il s'est résigné, faisant semblant de râler, pour la forme, décidant définitivement de ne pas lutter. Non pas qu'il se soit réellement chamaillé pour garder la tête haute, l'autre soir, mais il peut blâmer l'alcool, il peut blâmer son parfum. Aujourd'hui, il n'a plus ces excuses, plus vraiment en tout cas. Aujourd'hui, il est planté là, à attendre un café médiocre qu'il ne boira sûrement pas, juste pour la voir quelques instants de plus, pour l'observer sans qu'elle ne le remarque forcément, tant elle est occupée. Ses yeux la suivent et alors qu'il espérait à moitié la trouver moins belle que l'autre soir, cette petite nymphe sortie de nulle part, il réalise qu'il est foutu, pour de bon.
Il a du prendre sur lui pour ne pas s'agacer lorsqu'elle a dit ne pas pouvoir le voir parce qu'elle devait bosser, enfant gâté habitué à tout avoir tout de suite. En réalité, il a surtout peiné pour ne pas l'imaginer en train de se défiler. Non pas que la séduire, encore et encore, l'intimide... Quoi que, il n'a essayé, n'a jamais dû faire ça, c'est tout nouveau. Aussi nouveau que de se pointer pour l'attendre, plutôt que de poireauter en faisant ronfler le moteur de sa voiture avec insolence. Parce que oui, il l'attend, même si c'est nouveau pour lui. Il le lui a dit quand elle a annoncé finir tard et maintenant, il ne reste que quelques clients devant lui, quelques gobelets estampillés de prénom qu'elle devra déchiffrer pour donner aux gens leurs boissons. Le café est blindé malgré l'heure tardive, assez pour qu'il passe presque inaperçu, même s'il dépasse le groupe d'adolescentes devant lui d'une bonne tête et demi. Un peu en retrait, il attend qu'elle attrape sa commande, se retenant de sourire parce qu'elle est mignonne, avec son uniforme. Il joue les grands assurés, comme s'il n'était pas impatient de la revoir, comme s'il n'avait pas imaginé mille scénarios catastrophe, comme s'il ne s'était pas à moitié attendu à ne pas la trouver dans le Starbucks, le boulot n'ayant servi que d'excuse pour l'éviter.
En temps normal, ce genre d'angoisse à la con serait assez pour qu'il batte en retrait, tire un trait sur tout ça, plutôt être seul qu'être vulnérable mais une fois de plus, Lola, indirectement, bouscule ses codes. Il est de toute façon trop tard pour reculer, les adolescentes se font servir et vont s'installer sur les banquettes du café pour piailler, c'est à son tour. Sourire amusé, sourcil arqué et son armure d'assurance légèrement sardonique, qui lui donne un air de merdeux qui se pense tout permis, est fermement en place.
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La nuit passée aux côtés de Casey lui avait retourné la tête et chamboulé pas mal de ses émotions. Il avait trop attentionné, trop tendre, trop passionné pour qu’elle s’entête à croire qu’il n’était rien d’autre qu’un connard de plus. Elle aurait aimé qu’il le soit, ç’aurait été plus simple. Alors elle avait hésité quand il avait demandé à la revoir. Il n’était pas trop tard pour tout arrêter, pour sortir de sa vie aussi vite qu’elle y était entrée. Elle aurait pu l’ignorer, supprimer son numéro. Au lieu de ça, elle avait décliné l’invitation, prétextant ne pas pouvoir le voir à cause de ses horaires de travail. C’était vrai, ses horaires étaient parfois contraignants mais ça ne l’avait jamais empêchée d’avoir une vie sociale bien remplie. Elle avait espéré que sa réponse lui ferait lâcher l’affaire, qu’il abandonnerait de lui-même cette aventure clandestine. Mais il semblait aussi têtu qu’elle et il n’avait pas démordu.
Les heures tournaient, et le café continuait de se remplir dans un brouhaha assourdissant, entre les paroles des uns et des autres et le fond musical. Son tablier vert autour du cou, Lola s’attelait à servir les gobelets les uns après les autres, s’armant d’un sourire hypocrite devant chaque nouveau client. Elle détestait ce job, et pourtant elle en avait encore bien besoin pour l’instant, même si elle nourrissait l’espoir de pouvoir s’en passer très prochainement. Grâce à Casey, si le destin continuait à lui filer des coups de pouces. Sans vraiment prêter attention à la file de clients impatients derrière le comptoir, Lola se saisit du prochain gobelet pour en lire le nom. Casey, écrit manuscritement par un de ses collègues. Elle releva la tête instinctivement et un sourire plus sincère vint se dessiner sur ses lèvres rosées. « Je te manque tant que ça ? » demanda-t-elle en plaisantant, avant de lui tendre son café. Complexe d’infériorité oblige, Lola aurait préféré qu’il l’attende dans sa voiture, ou qu’il propose de la revoir à un autre moment. « T’as de la chance, je finis dans deux minutes » lui lança-t-elle, déterminée à dissimuler sa gêne. Elle tourna la tête vers ses collègues une seconde, comme un moyen de se rassurer, puis reposa son regard sur Casey. « Attends-moi » dit-elle, un peu inquiète qu’il ne décide de prendre ses jambes à son cou maintenant qu’il l’avait vue dans un autre contexte. Elle finit par bouger, abandonnant Casey pour s’occuper d’un dernier client, maintenant qu’elle avait trouvé la motivation nécessaire. Elle répéta les mêmes gestes, puis put enfin dénouer son tablier et faire le tour du comptoir pour rejoindre Casey. Et tandis qu’elle s’approchait de lui, elle s’interrogea sur la manière dont il fallait qu’elle se comporte avec lui, à présent. Devait-elle l’embrasser ? Est-ce qu’il préférait qu’ils ne soient pas trop proches en public ? Elle n’avait pas beaucoup de temps pour y trouver une réponse, alors elle décida de ne rien faire de particulier, quitte à paraître plus distante.
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Lorsqu'elle attrape enfin le gobelet pour lire le nom marqué dessus, Casey se retrouve à gérer une espèce d'impatience euphorique digne d'un adolescent et il ne sait pas s'il doit s'en amuser ou être exaspéré. Lui qui s'ennuie, lui qui est blasé de tout, lui qui doit constamment dépasser les bornes pour ne pas avoir l'impression de crever sur place tant il se fait chier, il se retrouve à sourire, intrigué par le moindre geste, par la moindre nouveauté. Comme si Lola avait retiré des œillères qu'il aurait portées depuis maintenant des années, lui offrant sans le savoir une vision plus large du monde autour de lui. Aussi libérateur que ça puisse être, c'est également profondément terrifiant et la simple idée d'avoir besoin de quelqu'un, besoin d'elle, pour se sentir un peu plus vivant lui donne l'impression que sa peau se détache de ses muscles. Et puis elle se met à sourire, relevant la tête en ayant remarqué le nom sur le boisson et il oublie momentanément les alarmes de détresse qui rugissent dans sa tête. Au diable la prudence, il n'a jamais été du genre à faire attention, pourquoi commencer maintenant ? Parce qu'elle lui fait peur, un peu, autant qu'elle l'intéresse ? C'est ridicule. Il repousse tout ça, tentant de ne pas laisser ses doutes et son appréhension le tarauder suffisamment pour qu'il prenne ses jambes à son cou. « Je te manque tant que ça ? » La question est rhétorique, là pour le taquiner, pourtant c'est tout juste s'il arrive à se retenir de répondre qu'elle n'a pas idée. Il parvient à endiguer cette honnêteté un peu gênante, se martelant qu'il en a déjà trop fait l'autre soir, en la retenant, en lui demandant de rester, en avouant ne pas vouloir être seul. « T’as de la chance, je finis dans deux minutes » annonce-t-elle, tandis qu'il oscille, perdu entre deux eaux, incapable de savoir s'il en fait trop ou pas assez. Une chose est certaine, Lola lui retourne le crane et les entrailles comme personne n'a jamais su le faire et c'est peut-être assez pour qu'il veuille réellement en savoir plus. Pour que la lubie de l'autre soir soit plus que ça. « Attends-moi » demande Lola et il hoche la tête pendant qu'elle termine son service, se débarrassant de son tablier avant de le rejoindre vers la sortie.
Alors qu'elle approche, Casey s'égare à nouveau dans cette impression juvénile de ne pas savoir ce qu'il fait, ce qu'il est supposé faire. Les ébats de l'autre nuit semblent loin, même s'ils sont gravés dans sa mémoire, autant d'images dont il ne veut absolument pas se départir pour le moment. Lui qui n'est pas du genre à rappeler ses conquêtes, lui qui ghost toutes les semaines ou presque, il se retrouve pris au dépourvu. Il ne peut décemment pas être mièvre au point d'aller attraper sa main, pas plus qu'il ne peut l'embrasser devant tout le monde sans permission. Son boulot, ce n'est pas le club, ce n'est pas l'immense baraque où il l'a emmené l'autre soir... Quand elle ne fait aucun geste vers lui, pourtant, au lieu de comprendre que ce n'est pas l'endroit pour, il se retrouve à paniquer un peu, malgré lui, repensant à sa théorie, au fait qu'elle n'a peut-être pas tant envie de le revoir que ça. Tous les signes de l'autre soir, c'était peut-être juste les mensonges habituels d'un plan sans suite, là où on dit ce que l'autre veut entendre, histoire de rendre la nuit plus agréable. Il se gifle mentalement. Depuis quand est-ce qu'il balise comme ça ? Il le lui a même dit l'autre soir, il est pas du genre à se foutre en couple alors pourquoi jouer les gosses effrayés, les chiots égarés maintenant ? Après tout, n'a-t-elle pas aussi mentionné un truc sans prise de tête, sans contrainte ? Il doit pouvoir faire, c'est supposé être sa marque de fabrique.
« J'suis pas garé très loin » lance-t-il, se contentant de lui tenir la porte du Starbucks et glissant une main entre ses épaules pendant un instant, juste pour la guider dans la bonne direction, pointant vaguement sa voiture pour qu'elle sache où ils vont dans l'immédiat. Une fois de plus, il lui ouvre la portière mais contrairement à l'autre soir, au lieu de démarrer sur les chapeaux de roues sans même prendre le temps de vérifier qu'aucune voiture n'arrive, il perd une seconde, deux, trois, cherchant ses mots. Sourcils froncés, il peine un peu, se donnant un peu de contenance en plantant la clé dans le contact du véhicule sans pour autant allumer le moteur. « Si t'es trop claquée par ta journée j'peux te poser chez toi, juste » lance-t-il, ayant l'impression de marcher sur des œufs, réalisant seulement maintenant qu'il a imposé un face à face sans réellement l'écouter ou prendre en compte le fait qu'elle était occupée. « Et si t'as changé d'avis, j'comprends, aussi, rien de plus chiant qu'un coup d'un soir qui s'acharne » annonce-t-il, un peu plus amer peut-être, comme s'il s'y attendait à moitié, comme si c'était inévitable, que la seule fille à capter son attention ne soit, de son côté, pas intéressée par lui. « Ceci dit, l'autre soir c'était assez dingue et j'ai pas envie de te laisser filer toute suite, du coup si t'as encore un peu de patience à m'accorder, j'sais pas trop ce que je fais mais je peux peut-être te convaincre de me donner une chance, » il tente de mettre une certaine légèreté dans ses mots, Casey, comme pour faire croire qu'il plaisante à moitié, que c'est un jeu, que si elle l'envoie balader, ce n'est pas très grave. « Comment t'as formulé ça, déjà ? Sans pression, sans obligation » muse-t-il, tentant d'oublier que lui est déjà trop sérieux dans ce bazar. La posture lui donne l'impression d'être en sécurité, de contrôler la situation, un peu au moins. « Oh, j'oubliais » ajoute-t-il pourtant, retombant peut-être un peu trop dans le sérieux et se tournant pour attraper quelque chose sur la banquette arrière. Quelques fleurs, des dalhias, rouges évidemment.
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Elle pensa qu’elle avait bien fait, quand elle arriva à sa hauteur et que lui non plus n’entreprit aucun geste tendre à son égard. Elle n’était pas vexée, elle était même plus rassurée de s’être évitée une humiliation. Il aurait suffi qu’il ait un mouvement de recul, qu’il tourne la tête ou émette une remarque pour qu’elle rumine le souvenir de ce moment pour le reste de sa vie. « J'suis pas garé très loin » dit-il en lui tenant la porte, le temps qu’elle quitte l’établissement. Elle le suivit jusqu’à la voiture, sans que d’autres mots ne soient échangés entre eux. Ce silence entre eux ne tarda pas à mettre Lola mal à l’aise, elle qui était pourtant plus bavarde habituellement. Elle monta à l’avant de la voiture, après que Casey lui ait ouvert la portière, et fut surprise quand elle vit qu’il ne semblait pas pressé de démarrer. Il était en train de regretter, il cherchait juste à la manière dont il allait lui dire sans trop la blesser, Lola en était maintenant certaine. « Si t'es trop claquée par ta journée j'peux te poser chez toi, juste » Ses craintes se confirmaient, et Lola osait à peine croiser son regard. Elle n’avait pas le droit d’être déçue, elle avait rêvé trop grand. Et il avait raison de fuir, même s’il n’était pas conscient de ses petites manigances. « Et si t'as changé d'avis, j'comprends, aussi, rien de plus chiant qu'un coup d'un soir qui s'acharne » Lola se figea une seconde, répétant les mots de Casey dans sa tête pour s’assurer d’avoir bien compris. « Ceci dit, l'autre soir c'était assez dingue et j'ai pas envie de te laisser filer toute suite, du coup si t'as encore un peu de patience à m'accorder, j'sais pas trop ce que je fais mais je peux peut-être te convaincre de me donner une chance, » Lola sentit son cœur battre plus fort, sous le coup de l’excitation, de l’adrénaline et de la pression que ces paroles lui imposaient. Elle avait encore ses chances, rien n’était perdu. Mieux encore, il lui demandait de lui laisser une chance. C’était inespéré, et plus que flatteur pour la jeune femme qui regagnait petit à petit confiance en son pouvoir de séduction. « Comment t'as formulé ça, déjà ? Sans pression, sans obligation » Elle avait envie de lui crier que c’était elle qui avait une chance inouïe de lui plaire. C’était difficile à comprendre pour elle, que Casey soit aussi aveugle concernant ses motivations. Ne voyait-il donc pas qu’il transpirait la richesse quand elle peinait à joindre les deux bouts ?
« Oh, j'oubliais » dit-il en se tournant vers la banquette arrière pour y ramasser ce qui se révéla être un bouquet de fleurs. Des dahlias rouges. Un sourire illumina son visage, jusqu’alors un peu triste, alors que Lola admirait la composition florale. « Elles sont sublimes » dit-elle en posant délicatement le bouquet sur ses genoux. « Merci » murmura-t-elle, encore un peu pensive, tiraillée entre sa culpabilité et sa vénalité. « J’ai pas changé d’avis » commença-t-elle, pour lui répondre. Elle n’osait pas lui dire ce qu’elle pensait réellement, elle n’osa pas lui faire part de ses propres peurs, de sa crainte que ce ne soit lui qui ait changé d’avis. Elle s’enfermait elle-même dans ce rôle, trop bornée pour réaliser qu’elle n’avait même plus besoin de le manipuler pour lui plaire. « C’est juste que… » Elle chercha ses mots pendant un instant, hésitant quant à l’excuse qu’elle allait lui servir. « J’ai pas vraiment l’habitude de tout ça » souffla-t-elle en riant jaune, un peu. Sans en avoir l’habitude, ce n’était pas non plus la première fois qu’un homme lui faisait la cour, s’accrochait après une première nuit passée ensemble. Même si, généralement, elle mettait tout en œuvre pour s’assurer qu’ils soient sur la même longueur d’onde. En revanche, elle n’avait pas pour habitude de prévoir une arnaque aux sentiments. « Je suis un peu fatiguée mais j’suis contente de passer la soirée avec toi, j’ai pas envie de rentrer » dit-elle, avant de se pencher vers lui et de poser une main contre sa joue pour lui quémander un baiser.
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Il se sent un peu idiot, avec les fleurs qu'il lui tend, à se demander si ce n'est pas trop, si ce n'est pas niais, à se dire qu'il aurait dû attendre, ou simplement les faire amener à son boulot plutôt que de la surprendre à moitié en personne. Il se sent un peu idiot, parce qu'il n'a pas la moindre idée de ce qu'il fait, autant de codes et de gestes vus dans des films ou des séries mais qui semblent totalement inappropriés au vrai monde. Ce n'est pas qu'il regrette ses vieilles habitudes, c'est juste que son s'en-foutisme a quand même sacrément tendance à lui simplifier la tâche. Pas besoin de se casser la tête quand on se moque de tout. Le sourire qu'elle lui sert en voyant le bouquet, pourtant, vaut toutes les peines qu'il peut s'infliger en réfléchissant trop et il se retrouve à se racler la gorge, pris de court par le backflip soulagé que son estomac décide de faire en la voyant contente. « Elles sont sublimes. Merci, » déclare-t-elle et il note mentalement que les fleurs ne sont pas une mauvaise idée, se jurant en silence que s'il en faut des milliers pour la conquérir, tant pis pour environnement. « J’ai pas changé d’avis » ajoute-t-elle, le tirant de ses pensées. « C’est juste que… » l'hésitation le fit tiquer et il tourna la tête vers elle, sourcils un peu froncés, attendant que tombe le verdict, épée de Damoclès pendouillant joyeusement au-dessus de son crâne. « J’ai pas vraiment l’habitude de tout ça » souffle-t-elle finalement, un rire filant entre ses lèvres, un soupir coulant entre celles de Casey, imperceptiblement. « Je suis un peu fatiguée mais j’suis contente de passer la soirée avec toi, j’ai pas envie de rentrer » annonce-t-elle et comme pour appuyer ses dires, elle s'approche, venant réclamer un baiser qu'il ne se fait pas prier pour lui donner.
Ils se perdent, un instant, dans l'habitacle de la voiture. Trop vite, il se retrouve avec une main sur son genou, remontant un peu sur sa jambe, y apposant une prise quelque peu possessive tandis qu'il l'embrasse avec une intensité digne de la soirée qu'ils ont passé ensemble, toujours convaincu qu'il a besoin de marquer des points et que lui couper le souffle est non seulement une bonne chose, c'est absolument nécessaire. « On peut jouer les novices ensemble, si tu veux » murmure-t-il, jouant les ingénus amusé mais haussant les sourcils d'un air aguicheur, un sourire peint sur les lèvres, lorsqu'il recule enfin. « Mais tant mieux, si t'en as pas déjà marre de moi, c'est une bonne nouvelle ça » annonce-t-il en rajustant sa mise pour être face à son volant, le baiser l'ayant entraîné au-dessus du frein à main dans une tentative pour l'avoir toujours plus proche de lui. « Et puis ça tombe bien, parce que j'voulais te montrer un truc, » dit-il, d'un air qui se veut mystérieux, comme s'il avait préparé la surprise du siècle.
Le fait est qu'il avance un peu à l'aveugle. Il n'est pas sûr que ça soit un rendez-vous, pas certain de devoir donc se plier aux trucs traditionnels qui vont avec ça. L'idée de l'emmener dans un restaurant n'est pas absurde mais ça lui semble chiant comme la pluie, le genre de truc que doivent faire tous les autres soupirant qu'elle peut avoir. « T'as grandi ici ? T'as passé beaucoup de temps au Galaxy Mall, avant qu'il ne ferme ? » demande-t-il, l'air faussement désintéressé alors qu'il enclenche enfin le moteur de son bolide hors de prix, quittant la place de stationnement et s'engageant dans les rues de la ville, direction l'ancien centre commercial fermé depuis quelques mois comme l'indique l'immense panneau Burkhart's Estate accroché à la façade. Projet retardé par la mort du vieux, devenant alors terrain de jeux, avant qu'un complexe hôtelier ou sportif de plus ne vienne y voir le jour.
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Comme pour prouver ses dires, Lola se pencha vers lui pour chercher ses lèvres. Il n’hésita pas un instant avant de l’embrasser, et la jeune femme ne tarda pas à avoir des flashbacks de l’autre nuit, doux souvenirs qui lui trottaient dans la tête. Il glissa sa main sur sa jambe, et Lola se sentit susceptible de flancher à nouveau. Il ne lui en aurait pas fallu beaucoup plus pour qu’elle se jette sur lui, dans cette voiture beaucoup trop étroite pour ce genre d’aventure passionnée. Un semblant de pudeur la retint, néanmoins. Et puis, elle n’avait pas forcément envie que Casey se lasse trop rapidement, en ne la voyant que comme une fille facile. « On peut jouer les novices ensemble, si tu veux » dit-il à voix basse, en s’éloignant d’elle. Elle se força un peu à sourire, en repensant à son mensonge, et elle pria pour que Casey n’insiste pas à ce sujet. « Mais tant mieux, si t'en as pas déjà marre de moi, c'est une bonne nouvelle ça » Pour lui, Lola n’était pas certaine qu’il s’agisse d’une bonne nouvelle. Quoique. Elle se trouvait plutôt gentille avec lui, elle était de bonne compagnie. A part des fleurs et une nuit plus que satisfaisante, elle n’en avait encore rien tiré de cette histoire. « Et puis ça tombe bien, parce que j'voulais te montrer un truc, » Elle haussa les sourcils, surprise et intriguée par sa confidence. Peut-être parlait-il une d’autre maison, encore plus gigantesque que la première.
« T'as grandi ici ? T'as passé beaucoup de temps au Galaxy Mall, avant qu'il ne ferme ? » demanda-t-il, alors qu’il s’apprêtait à faire ronronner le moteur, prêt à démarrer le véhicule. Lola tenta de trouver un lien logique, un fil conducteur entre ses questions et le reste de la conversation, de manière assez vaine. Elle avait toujours connu le centre commercial, et c’était d’ailleurs dans ce coin-là qu’avait dû naître sa passion pour la mode, le luxe, les jolies choses. Des heures passées à flâner, à coller ses doigts sur les vitrines quand elle était gamine, les yeux émerveillés par les bouts de tissus recouvrant les mannequins en plastique. Et puis elle avait grandi, mais rien n’avait réellement changé. Le portefeuille encore trop peu rempli pour se permettre ce genre d’extras, mis à part dans de rares boutiques bons marchés. « J’suis née ici » dit-elle, le plus naturellement du monde, elle-même en étant persuadée. « J’y ai passé un peu de temps ouais, c’est dommage qu’il ait fermé » dit-elle un peu tristement. Elle espérait secrètement que Casey, touché par sa nostalgie, finisse par lui proposer un autre rencard, cette fois dans un centre commercial encore bien ouvert, avec en prime sa carte de crédit à utiliser sans modération. « Pourquoi ? » demanda-t-elle, encore surprise qu’il ait choisi de lui parler de cet endroit, parmi tout le reste. « C’est là-bas qu’il y a un truc que tu veux me montrer ? » le questionna-t-elle à nouveau, incapable de résister à sa curiosité. Les surprises, ce n’était pas pour elle. Elle avait besoin de tout savoir, de toujours avoir cette longueur d’avance dans ce qui devait être un jeu à la base, mais qui commençait à prendre de drôles de proportions.
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Il la regarde, régulièrement, décrochant trop souvent son regard de la route, tout sauf prudent. Ce n’est pas qu’il n’y tient pas, à sa voiture, au contraire… c’est juste que Lola est plus intéressante que le compteur qui affiche pourtant un excès de vitesse évident. « J’suis née ici. J’y ai passé un peu de temps ouais, c’est dommage qu’il ait fermé » répond-t-elle, un peu triste peut-être. Il peut comprendre, l’endroit désuet semble avoir symbolisé la jeunesse d’un paquet de gens de sa génération, ils ont tous trainé là-bas, c’était pire qu’une mare au milieu de la savane, point de ralliement, étape sociale cruciale pour tous les adolescents du coin. « Pourquoi ? » demande-t-elle et il est content d’entendre qu’elle est un peu curieuse. Lorsqu’elle insiste, lançant « C’est là-bas qu’il y a un truc que tu veux me montrer ? » Casey ne peut s’empêcher de sourire, haussant les épaules d’un air détaché. « Peut-être bien » rétorque-t-il, faussement vague, n’entretenant que très mal le mystère. « J’étais constamment fourré dans l’atrium avec mes potes, quand j’avais pas cours, ça s’trouve on s’est croisé sans le savoir » lance-t-il, réalisant ça d’un coup, étonné de ne pas y avoir pensé plus tôt. A coup sûr, pourtant, il l’aurait repéré, non ? Pas forcément. Ses années lycées sont floues, enfumées, alcoolisées, elles sentent la weed et la vodka volée aux parents des uns, des autres, autant de décisions douteuses qu’il n’a pas forcément arrêté de prendre maintenant qu’il est adulte mais qu’il gère sans équivoque un peu mieux qu’à l’époque. « Désolé, rétroactivement, d’ailleurs, si des petits cons en uniforme t’ont sifflé, on manquait un peu de finesse, » il laisse filer un rire face à l’euphémisme, oubliant pour la énième fois de foutre son clignotant avant de tourner.
L’heure de pointe étant passée, ils arrivent vite dans la zone commerciale et il ne faut pas longtemps pour qu’il s’engage dans le parking désert de la vieille galerie commerçante. Dans un autre monde, ça pourrait servir de décor de film d’horreur, sans doute, sauf que voilà, l’énergie est différente. « Il y a déjà des travaux dans la zone est, du coup c’est un peu le bordel » annonce-t-il, garant son bolide en vrac et quittant l’habitacle pour venir attraper les doigts de Lola alors qu’il lui tient la portière. Comme pour justifier le contact, plus franc que dans le Starbucks, il ajoute vite « On va éviter de se perdre, love » et hausse les sourcils comme si c’était absolument calculé, juste une excuse pour avoir sa peau contre la sienne.
Verrouillant la voiture, il ne lâche pas ses clés avant d’avoir ouvert une porte de service du centre commercial. « Le weekend prochain, techniquement, y’aura plus rien, ça part tout dans des refuges et des associations caritatives mais en attendant... » explique-t-il, s’éclairant avec son portable avant de trouver un panneau électrique. Effet dramatique assuré, il illumine en quelques gestes la galerie style eighties, ses mots résonnant dans le bâtiment désert. Les boutiques que personne n’a pris le temps de vider s’enchaînent, vitrine après vitrine, autant d’autel dans ce temple du capitalisme dont la popularité s’est étiolée au profit de spot plus branchés, plus neufs. Toujours est-il que Galaxy Mall a résisté, ne rendant l’âme que quelques mois auparavant face à une offre trop généreuse du géniteur Burkhart. Alors tout semble figé, comme si on avait abandonné les lieux en catastrophe, comme si on attendait juste que les portes ouvrent à nouveau. « On a le champ libre, y’a que nous, on peut faire ce qu’on veut » souffle-t-il, un sourire goguenard accroché aux lèvres. Avant qu’ils ne déciment les lieux, il pense organiser une fête mais pour l’instant… Pour l’instant, le terrain de jeu devant eux est réservé à Lola et à lui. « C’est quoi ta boutique préférée, qu’on aille vider les rayons avant que Goodwill se pointe ? » demande-t-il, ne plaisantant qu’à moitié. C’est un rêve de gosse, un peu et ce malgré les moyens de sa famille. Il y a un goût enivrant de liberté dans le fait de pouvoir tout prendre, tout casser, tout faire sans risquer la moindre chose. C’est un relent de jeunesse, un peu folle, un peu immature, avant qu’il ne doive se pencher sur les plans de ce qui remplacera ce mall abandonné. Ce soir, pourtant, il peut encore repousser ses responsabilité. Mieux encore, il n’est pas seul pour le faire.
CODAGE PAR AMATIS AVATARS PAR PERSONA & POESIES CENDREES
Lola ne cachait pas sa curiosité, elle était prête à assaillir le jeune homme de questions jusqu’à ce qu’il crache le morceau. « Peut-être bien » répondit-il, et elle fronça les sourcils, peut-être un peu déçue par sa réponse. Elle n’imaginait pas ce qu’il pouvait bien vouloir lui montrer du côté de l’ancien centre commercial. La vue n’était pas spécialement plus jolie qu’ailleurs. « J’étais constamment fourré dans l’atrium avec mes potes, quand j’avais pas cours, ça s’trouve on s’est croisé sans le savoir » Si ça avait été le cas, elle l’aurait remarqué. Un type comme lui, même à quinze ans, ne passait pas inaperçu. Et si elle l’avait croisé, en sachant qui il était, elle ne l’aurait pas laissé filer aussi facilement. « Désolé, rétroactivement, d’ailleurs, si des petits cons en uniforme t’ont sifflé, on manquait un peu de finesse, » Elle rit, persuadée que, définitivement, elle lui aurait couru après si elle l’avait réellement croisé à l’époque. Un bras appuyé contre le rebord de la vitre, Lola observait les paysages défiler sous la lumière des néons. Elle aurait pu jurer connaître la ville par cœur. Pourtant, tout semblait un peu différent avec Casey. La perspective de vivre ici en étant riche donnait peut-être une autre saveur à la Nouvelle-Orléans.
« Il y a déjà des travaux dans la zone est, du coup c’est un peu le bordel » dit-il en garant la voiture sur le parking du centre commercial. Il quitta l’habitacle, et vient ouvrir lui ouvrir la portière, aussi gentleman que la dernière fois. Lola fit attention de ne pas abîmer le bouquet de dahlias en le reposant sur le siège, et attrapa la main tendue par Casey en sortant de la voiture à son tour. « On va éviter de se perdre, love » Lola n’était toujours pas certaine d’avoir réellement compris où allait se dérouler le reste de la soirée. Il n’y avait, pour le moment, rien de surprenant. Le centre commercial était toujours fermé, et le parking désert. Ce ne fut que lorsque le jeune homme déverrouilla une des portes d’entrée de l’ancienne galerie marchande que les pièces du puzzle commencèrent à s’assembler. « Le weekend prochain, techniquement, y’aura plus rien, ça part tout dans des refuges et des associations caritatives mais en attendant... » Lola écarquilla les yeux, observant les gestes de Casey, buvant ses paroles alors qu’elle comprenait enfin que le centre lui appartenait. Et puis le hall principal s’illumina, les vitrines de magasin reprenant vie une par une en se garnissant de lumières. Lola entrouvrit la bouche, d’abord sans dire un mot, émerveillée et ébahie. « On a le champ libre, y’a que nous, on peut faire ce qu’on veut » Il lui fallut quelques secondes pour parvenir à détourner le regard et tourner la tête vers lui, complètement sous le charme de cette surprise. « C’est quoi ta boutique préférée, qu’on aille vider les rayons avant que Goodwill se pointe ? » Ce qu’il lui proposait ressemblait clairement au rêve de gamine de Lola et de toutes ses copines. Pour autant, il ne fallait pas qu’elle paraisse trop surexcitée. Il avait bien précisé que les œuvres caritatives allaient récupérer le tout, et elle n’avait pas envie qu’il se rende compte des côtés sombres de sa personnalité. « Woaw, c’est vraiment à toi ?! » demanda-t-elle, entre rire et stupéfaction. D’abord à reculons pour ne pas quitter Casey du regard, elle s’avança dans la galerie, le sourire aux lèvres. « On peut vraiment faire tout ce qu’on veut ? » A l’intérieur du centre commercial, c’était comme si le temps s’était arrêté. Presque rien n’avait bougé, rien n’avait changé. Tout était encore à sa place, excepté la foule qui avait disparu. Lola sautillait presque de joie, même si elle essayait de se contenir et de ne pas trop penser à tout ce qu’elle allait pouvoir prendre gratuitement. Elle ne voulait pas paraître désespérée, ou du moins elle ne souhaitait pas qu’il comprenne qu’elle l’était. « Oh, il fonctionne encore ? » demanda-t-elle en se dirigeant vers le photomaton, faisant signe à Casey de la suivre. « On essaie ? » L’intonation ressemblait plus à un ordre qu’à une question, quand Lola se rapprocha de Casey pour attraper sa main et le guider vers la cabine. « J’pense que c’est un truc que les gens font, après les fleurs, tout ça… » dit-elle en lui faisant les yeux doux, bien décider à le faire céder face à sa nouvelle lubie.
As the hours pass I will let you know, that I need to ask before I'm alone how it feels to rest on your patient lips to eternal bliss. I'm so glad to know the night will hold us close and the stars will guide us home. / @lola calderon
Il n’est pas peu fier de sa surprise, Casey. Energie d’un môme lâché sans condition ou restriction dans un magasin de jouets ou de bonbons, cette même énergie qu’il espère communicative, guettant avec un peu appréhension la réaction de Lola, espérant un engouement similaire au sien. L’air de rien, il est près à hausser les épaules d’un air détaché, se débarrassant de son entrain pour jouer les blasés, si jamais elle ne trouve pas ça aussi libérateur et cool que lui. « Woaw, c’est vraiment à toi ?! » lance-t-elle, et les plans, les faux-semblants, s’envolent en fumée en quelques instants. Elle sonne sincère, observant les lieux. « On peut vraiment faire tout ce qu’on veut ? » demande-t-elle, et il la regarde découvrir les lieux non sans sourire, cette fois plus d’une façon orgueilleuse et arrogante, plutôt d’un air attendri. L’espace d’un instant, malgré les circonstances, le gosse gâté est très loin et il a l’impression qu’ils sont sur la même longueur d’onde. Elle semble emballée, ses yeux pétillent et sans se méfier, il se dit qu’il se débrouille plutôt bien pour un novice en la matière.
« Oh, il fonctionne encore ? » demande Lola, le tirant de ses considérations. Suivant du regard son geste, il tombe sur un photomaton un peu daté mais qui, vraisemblablement, doit fonctionner. Le centre commercial tournait encore il n’y a pas si longtemps que ça et aucun signe ne semble indiquer que l’appareil est hors d’usage. Il lui faut quelques secondes et une injonction pour tilter et comprendre où elle veut en venir. « On essaie ? » ajoute Lola et si c’est d’ordinaire lui qui mène la danse, par charisme ou parce qu’il a des moyens et que ça pousse les gens à le suivre, il se laisse mener par le bout du nez par la petite brune, subjugué par cette assurance mutine. « J’pense que c’est un truc que les gens font, après les fleurs, tout ça… » elle n’a pas besoin d’en rajouter pour qu’il s’approche, même s’il aime bien le regard qu’elle lui sert, conscient d’être en train de se faire manipuler émotionnellement mais pas fâché – s’il savait, seulement, qu’il ne s’agit que du haut de l’iceberg. « Il n’y a qu’un moyen de savoir, pas vrai ? » rétorque-t-il, déjà en route vers le photomaton, sortant son portefeuille de sa poche arrière et attrapant quelques pièces avant de s’installer sur le tabouret, entrainant Lola à sa suite. Clairement trop grand pour la cabine, il se débrouille tant bien que mal, se retrouvant à râler à moitié, les plaintes entrecoupées de rire s’écrasant contre l’épaule de la jeune femme. « Damn, c’est juste une excuse pour m’enfermer dans un endroit exigu et profiter de moi, ça, pas vrai ? » taquine-t-il, une main posée sur sa hanche, l’autre en train de glisser les pièces dans l’appareil afin de l’enclencher.
Il ne manque pas d’expérience mais cette promiscuité, ça ressemble à de l’intimité, à de la complicité. Lola installée sur ses genoux, il se retrouve à rougir sans pour autant se départir de son sourire, à nouveau goguenard. Il se racle la gorge, tente de s’expliquer un peu : « J’me suis à moitié juré de rester sage, » commence-t-il « Pour éviter que tu penses que si j’te tourne autour, c’est uniquement parce que t’es un coup d’enfer. » Il se retrouve alors un peu maladroit, pas certain d’être très clair, voulant la complimenter mais ne sachant pas si prendre, trop habitué aux échanges superficiels. « Tu facilites pas mes bonnes résolutions, on va pas s’mentir » souffle-t-il, essayant d’en rire un peu, égarant aussi quelques baisers dans son cou, puis vers son oreille. « T’es beaucoup, beaucoup trop attirante, Lola » ajoute-t-il, finissant d’appuyer sur les boutons de l’appareil photo, sa voix un murmure à peine appuyé et ce malgré le fait qu’ils soient seuls dans le centre commercial en friche.
Il est en train d’embrasser sa joue, presque chaste, lorsqu’un premier flash se déclenche et doucement il lève une main pour encadrer son visage et lui faire tourner la tête vers lui. « J’suis à peu près sur que c’est le truc le moins intéressant à ton sujet, ceci dit » murmure-t-il, déjà perdu dans son regard depuis l’autre soir. Nouveau flash, nouvelle photo et lui en oublie presque où il est, parce qu’à mesure que les secondes passent, le charme ne s’étiole pas, bien au contraire.
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Comme une enfant dans un parc d’attraction, Lola voulait s’amuser, toucher à tout, en compagnie de son nouveau camarade de jeu. Et comme à son habitude, elle agissait avant de prendre le temps de réfléchir. Ainsi, elle entraîna Casey jusqu’au photomaton, sans arrière-pensée aucune. Elle trouvait ça cool d’avoir un tirage photo en souvenir de cette soirée, des photos où elle prendrait la pose avec Casey Burkhart. Qui sait, le tirage finirait peut-être en Une d’un magazine, un jour ? « Il n’y a qu’un moyen de savoir, pas vrai ? » Le sourire sur ses lèvres s’élargit d’autant plus quand elle vit le jeune homme sortir son portefeuille. Un geste anodin qui le rendait toujours plus séduisant aux yeux de la demoiselle. La cabine était étroite et pas vraiment adaptée à la taille de Casey, pour qui s’installer sur le tabouret s’avéra être une tâche plus complexe que d’ordinaire. Il attira Lola à lui, et elle vint s’asseoir sur ses genoux, non sans difficulté également, entre les rires et gigotements de Casey. « Damn, c’est juste une excuse pour m’enfermer dans un endroit exigu et profiter de moi, ça, pas vrai ? » Profiter de lui, oui, mais pas au sens où il l’entendait. Lola soulageait sa conscience en se répétant qu’il s’en doutait probablement, qu’il devait en jouer et qu’elle n’était certainement pas la première à le fréquenter par intérêt.
Sûre d’elle, loin de se douter de ce qui se tramait dans l’esprit et le cœur de Casey, Lola attendait que la série de clichés soit prise. Les yeux posés sur Casey, elle le vit rougir comme un adolescent et dut se retenir de rire. Le grand Casey Burkhard troublé et gêné par la présence d’une petite brune sur ses genoux. Il lui en fallait peu pour se sentir embarrassé, pensa-t-elle. « J’me suis à moitié juré de rester sage, pour éviter que tu penses que si j’te tourne autour, c’est uniquement parce que t’es un coup d’enfer. » Cette fois elle ne se retint pas de rire, doucement, trop manipulatrice elle-même pour croire à ses belles paroles. « Tu facilites pas mes bonnes résolutions, on va pas s’mentir » l’entendit-elle ajouter, tandis qu’il s’occupait déjà de se frayer un chemin au creux de son cou pour le couvrir de baisers. « T’es beaucoup, beaucoup trop attirante, Lola » En plus d’un avant-goût de sa vie de plein-aux-as, il lui offrait toute l’attention dont elle avait toujours rêvé. Elle ne comprenait pas d’où ça venait, toute cette tendresse, cette passion qu’il semblait lui vouer depuis leur rencontre. Il se servait sûrement d’elle pour combler un vide affectif ou pour oublier une de ses exs, mais ça n’avait pas d’importance. Elle ne chercherait pas à savoir, pas maintenant du moins. Il avait droit à son jardin secret aussi, après tout.
Un premier flash vint capturer l’instant où Casey posait les lèvres contre sa joue. Le second arriva rapidement à la suite, quand le jeune homme la prit doucement par le menton, tournant la tête vers lui. « J’suis à peu près sur que c’est le truc le moins intéressant à ton sujet, ceci dit » Elle sourit, un peu plus touchée par ce compliment, et ne résista pas à la tentation d’embrasser sa bouche. Le moment ne manqua pas d’être photographié par l’appareil. Avant que le dernier cliché ne soit pris, Lola appuya sa tête contre le creux de son épaule, le sourire aux lèvres et le regard vers l’objectif. Une fois l’instant immortalisé, Lola redressa la tête pour embrasser une nouvelle fois le jeune Burkhart. « Tu as quelque chose à me demander, que t’es aussi gentil avec moi ? » dit-elle sur le ton de la plaisanterie, ses lèvres effleurant encore les siennes. Elle adorait recevoir autant d’attention, autant d’amour, à part quand cela ressemblait à s’y méprendre à un cadeau empoisonné. Elle ne le méritait pas, elle le savait. Est-ce que Casey l’avait compris, lui-aussi ? Est-ce qu’il la couvrait de tendresse pour la torturer dans sa culpabilité ? Elle se perdit dans son regard quelques secondes, puis reprit ses esprits, et se releva pour sortir de la cabine. Du bout des doigts, elle attrapa la bandelette de photos et la secoua, espérant faire sécher l’encre plus rapidement. « Elles sont pas mal » dit-elle en lui tendant l’assemblage des quatre photos. Et soudain, sans raison, Lola repensa à la réaction de Casey dans la voiture. A la crainte qu’il avait éprouvée, qu’elle ne soit plus intéressée. A cause de cette distance qu’elle mettait encore malgré elle, et qu’il franchissait à chaque fois. Il était trop gentil avec elle, il la couvrait de compliments, et elle ne parvenait pas à en faire de même. A moins d’un petit effort, peut-être. « T’imagines, si on avait été moins cons l’autre soir au nightclub, on se serait pas pris la tête, on en serait resté là et tu m’aurais sûrement oubliée » dit-elle en feignant un air triste, malgré le petit sourire qui ornait toujours son visage. « Je suis moins douée que toi pour les déclarations un peu mignonnes » Elle rit et déposa furtivement un baiser sur ses lèvres, avant d’attraper sa main et d’avancer dans la galerie.
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Les photos s’enchaînent, les rapprochements aussi. Il y a un charme désuet dans le fait d’immortaliser ce semblant de quelque chose. Il n’a pas la moindre idée de ce qu’il lui arrive, de pourquoi cette fille en particulier a pu attraper son attention, de pourquoi ça ne semble pas s’estomper mais il y trouve presque une sorte de soulagement. Il devrait avoir peur, sans doute, mais quand elle l’embrasse, quand elle place sa tête au creux de son cou, c’est un peu comme si les planètes s’alignaient enfin, comme si tout se mettait à faire sens, quand bien même jusqu’alors, Casey n’aurait pas été foutu de dire que quelque chose clochait réellement chez lui. « Tu as quelque chose à me demander, que t’es aussi gentil avec moi ? » demande Lola mais la question se perd un peu, il ne retient que le ton, la plaisanterie, un fin sourire s’affichant contre la bouche de la jeune femme, toujours proche de lui. A vrai dire, ses mots ne sont pas la seule chose à se perdre et alors que les secondes passent, Casey tombe un peu trop dans le regard de la brune, se retrouvant à retenir son souffle face à une réalisation brusque. Depuis combien de temps n’a-t-il pas été heureux comme ça ? Non. Ce n’est même pas une histoire de bonheur. Depuis combien de temps n’a-t-il pas pris de plaisir à vivre ? Lola, avec son caractère bien trempé, son énergie, son rire, lui donnent l’impression de sortir d’une vilaine gueule de bois, celle d’un jeune homme désoeuvré, blasé, un peu paumé.
Trop vite, elle lui échappe pourtant et il doit encaisser le sursaut de déception qui lui plombe l’estomac, se fustigeant d’être, d’un coup, si needy. « Elles sont pas mal » déclare Lola, le tirant de son désarroi passager et le poussant à s’extirper de la cabine, la rejoignant tandis qu’elle secoue les photos pour faire sécher l’encre, les lui donnant ensuite. Il acquiesce, rit un peu de sa propre mièvrerie et range le tirage de quatre photos dans son portefeuille afin de ne pas les abîmer, comme si c’était précieux, comme si ça suffisait à capturer le moment. « T’imagines, si on avait été moins cons l’autre soir au nightclub, on se serait pas pris la tête, on en serait resté là et tu m’aurais sûrement oubliée » lance Lola, lui faisant relever la tête. Sourcil arqué, sourire incrédule aux lèvres, il la toise d’un air sidéré, se retenant de justesse de dire qu’il ne l’aurait pas oublié. Admettre l’avoir fixé pendant de longues minutes avant d’oser l’approcher n’est pas très reluisant et s’il pouvait éviter de la faire fuir en passant pour un creep, ça pourrait être pas mal. « Je suis moins douée que toi pour les déclarations un peu mignonnes » ajoute-t-elle et il se dit qu’au lieu de traduire son doute quant au fait qu’il risquait de l’oublier, l’autre soir, sa semi-grimace a dû servir de réaction aux mots de la jeune femme. Elle vient pourtant lui voler un autre baiser, l’entraîne à sa suite, peut-être ne l’a-t-il pas vexé. « Tu t’en sors bien » souffle-t-il, taquin, essayant de se raccrocher à son assurance légendaire, cette même assurance qui face à elle lui fait un peu défaut. Il le sent bien, pourtant, il a l’air penaud, pataud, gauche. Qu’il doit juste ressembler à un grand dadais dénué du moindre intérêt. Il force un peu le trait, pour corriger ça, la rattrape, glisse une main autour de sa taille, dans un mélange de désinvolture et de possessivité. « Mais tu m’as pas répondu, où est-ce qu’on va ? » demande-t-il, sa main glissant jusqu’à la poche arrière de la jeune femme « Si t’as pas d’idée j’peux toujours trouver un truc, j’crois qu’il y avait un Victoria’s Secret pas loin » ajoute-t-il, mutin, un sourire tout sauf innocent aux lèvres, ne plaisantant peut-être qu’à moitié. Pourtant, il s’est réellement juré de ne pas forcer les choses, ce soir, de ne pas jouer les obsédés, de ne pas la pousser à croire qu’il n’est là que pour un seul truc. « Sinon, j’te donne des thèmes » rit-il légèrement, la guidant vers l’entrée du department store du centre. Devant eux s’ouvrent alors un archipel d’îlot, luxueux pour la plupart, marque après marque de vêtements, sacs, chaussures, maquillage et parfum s’enchaînant presque à perte de vue. « Restau, d’abord. Et ensuite, journée au country club pour faire blêmir les anciens camarades de golf de mon père, ils ne méritent pas mieux » lance-t-il, faisant mine de réfléchir à d’autres directives et attrapant, au hasard, un chapeau digne du derby pour en affubler Lola.
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« Tu t’en sors bien » dit-il, et Lola pouffa, en continuant à avancer dans l’ancienne galerie commerciale. Non, elle n’était pas douée pour les déclarations, et encore moins quand celles-ci n’étaient motivées que par l’appât du gain. Elle aurait pu être sincère, elle aurait pu réellement apprécier le moment, flirter avec Casey pour ce qu’il était vraiment. Mais pour ça, il aurait fallu qu’elle parvienne à se sortir son compte en banque de l’esprit. Elle sentit son bras passer autour de sa taille, dans un geste un peu possessif mais qui n’était pas pour lui déplaire. « Mais tu m’as pas répondu, où est-ce qu’on va ? » Lola fit mine d’hésiter et de réfléchir, alors qu’elle ralentissait le pas. Si ça n’avait tenu qu’à elle, elle se serait jetée sur littéralement tous les fringues de tous les magasins, sans exception. Mais voilà, Casey était là, et il n’avait pas manqué d’aborder le sujet des œuvres caritatives. Alors elle se contint, essayant de ne pas paraître trop matérialiste. « Si t’as pas d’idée j’peux toujours trouver un truc, j’crois qu’il y avait un Victoria’s Secret pas loin » Elle tourna la tête vers lui, un petit sourire aux lèvres. « Sinon, j’te donne des thèmes. Restau, d’abord. Et ensuite, journée au country club pour faire blêmir les anciens camarades de golf de mon père, ils ne méritent pas mieux » dit-il, en les faisant entrer dans le department store du centre commercial. Son idée laissait suggérer que Lola avait bien besoin d’un relooking, ce qui était plutôt vexant pour la jeune femme. Mais elle n’était pas là pour son tact et sa gentillesse. S’il voulait jouer à la poupée avec elle, alors pas de problème. Elle pouvait être sa poupée, le laisser s’amuser avec elle comme il le désirait.
« Dis-le tout de suite si tu trouves que je m’habille mal » dit-elle en riant, malgré le fond de sincérité dans sa réflexion. Elle enleva le chapeau que Casey lui avait posé sur la tête et le mit sur la sienne, façon enfantine de se venger de cet affront. « Avoue, tu veux juste me voir défiler dans des tenues sexy » Elle se rapprocha de lui et passa ses bras autour de son cou, son regard plongé dans le sien. Il avait beau dire le contraire, il prouvait une nouvelle fois, selon elle, qu’il était là pour son corps. Ca ne la dérangeait pas, c’était même plutôt déculpabilisant. « Tu regardes, mais tu touches pas » souffla-t-elle, son visage près du sien, effleurant presque ses lèvres tant elle était proche. Elle sourit et recula, lâchant son cou, pour commencer à flâner dans les rayons. Elle attrapa un, deux, trois vêtements, avant de filer vers les chaussures et accessoires. Les bras chargés, elle se précipita vers les cabines d’essayage. « Tu triches pas ! » lança-t-elle en tirant fermement le rideau de la cabine. Elle s’empressa de se déshabiller pour se vêtir d’une des tenues. Au bout de quelques minutes, Lola ressortit de la cabine. « Tadaaaa ! Alors, est-ce que je suis prête à rencontrer les amis de mon futur beau-père ? » demanda-t-elle en esquissant un sourire, les sourcils un peu levés alors qu’elle attendait l’avis de Casey. Elle ne réalisa pas qu’elle était en train de faire une gaffe. Elle n’avait tout simplement pas cherché à lire entre les lignes, les peu de fois où Casey avait évoqué sa famille.
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« Dis-le tout de suite si tu trouves que je m’habille mal » rétorque-t-elle, se débarrassant du chapeau pour en affubler Casey. Le rire qui accompagne ses mots empêche le jeune homme de se précipiter pour la contredire, de toute façon il est à des lieux de penser qu’il peut l’offenser, elle semble avoir beaucoup trop confiance en elle pour ça, pas le genre à se laisser abattre par l’avis d’un garçon – avis qu’il n’a de toute façon pas, n’ayant rien à redire sur la façon dont elle s’habille. « Avoue, tu veux juste me voir défiler dans des tenues sexy » ajoute-t-elle et cette fois, tandis qu’elle s’approche et vient l’enlacer, bras autour de son cou, il hausse les épaules d’un air faussement innocent, un sourire amusé menaçant de prendre ses quartiers sur un visage qui voulait feindre l’impassibilité. Les efforts de Casey se cassent la figure de façon monumentale lorsque, tout près de lui, elle vient murmurer : « Tu regardes, mais tu touches pas. » Planté là comme un idiot, à retenir son souffle parce qu’il n’avait pas prévu qu’elle soit aussi cruelle avec lui, parce qu’il ne jauge pas bien l’effet qu’elle peut lui faire sans crier garde, il la regarde s’éloigner, peinant à ne pas la retenir, à ne pas poser ses mains sur ses hanches, à ne pas réclamer un baiser impérieux, à ne pas commencer à la déshabiller lui-même. Il n’est pas là pour ça, pas ce soir, le laïus tourne en boucle dans son crâne, interrompu pourtant par l’image d’une Lola entrant dans une cabine d’essayage et par ce qu’il pourrait bien s’y passer s’il décidait de la rejoindre, bravant l’interdit joueur et taquin qu’elle a posé. Au fond, Casey n’est rien de plus qu’un enfant gâté et l’idée de ne pas pouvoir l’avoir, l’idée d’être confiné à ses pensées et coincé sans pouvoir la toucher, ça la rend peut-être encore plus attractive. Comme s’il n’était pas déjà suffisamment foutu, dans cette histoire. « Tu triches pas ! » lance-t-elle, tirant le rideau derrière elle, se subtilisant à son regard et le laissant alors avec son imagination et un sourire peut-être un peu plus carnassier, celui d’un jeune homme intrigué, subjugué, bien déterminé à pouvoir à nouveau toucher sa peau et goûter ses soupirs.
Il patiente, pourtant, se prêtant au jeu, attendant qu’elle ressorte de là. La scène semble tirée d’un teen movie ou d’une comédie romantique quelconque et ça l’amuse assez, parce qu’il n’a pas l’habitude que les choses prennent ce genre de tournure. Il n’aurait même pas cherché à rappeler une autre fille mais elle, magnétique, elle l’empêche d’agir normalement sans même s’en rendre compte. « Tadaaaa ! » lance-t-elle, l’arrachant de ses pensées, sortant de la cabine. Aussitôt, cependant, elle ajoute « Alors, est-ce que je suis prête à rencontrer les amis de mon futur beau-père ? » et même s’il la toise, même si son regard est un peu trop avide sans doute, il a un moment de flottement.
Il hoche la tête, simplement. Trop superficiellement. Elle est jolie, belle même, ce n’est pas le problème. Le problème c’est qu’il a serré ses poings, au fond de ses poches et qu’il a un peu blêmit. Il se racle la gorge, fronce les sourcils. « T’es définitivement prête pour le country club, oui » répond-t-il et puis un sourire un peu triste vient animer son visage. « T’emballe pas trop pour le beau-père, ceci dit » ajoute-t-il, sans pouvoir contrôler l’acidité dans sa voix, dans son ton. Ce n’est pas contre elle, et puis c’est con en plus parce qu’il a amené le sujet, il a parlé de son père, mais entendre Lola, ça a fait comme un électrochoc qu’il peine a gérer. Pourtant, il entend ce qu’il dit, il entend comme ça sonne, le sous-entendu qui menace, qui s’installe. Il se fait violence, de son mieux, se force à expliquer au lieu de se braquer d’avantage. Encore une nouveauté qu’elle amène sans le savoir. « Pas parce que t’es le genre de fille qu’on ne ramène pas à la maison, juste parce qu’il - » commence-t-il, ne sachant pas trop comment formuler ça, réalisant d’un coup qu’il n’a jamais dit ça de vive-voix. Un mois et des brouettes depuis que la nouvelle est tombée. Un mois et des brouettes qu’il fait mine de s’en foutre, qu’il s’en réjouit, même. « Il est mort. Il y a quelques semaines. C’est pour ça que je suis revenu en ville » souffle-t-il finalement, haussant une fois de plus les épaules. Le détachement est évident, mais les nuances persistent et il se chamaille avec ses pensées pour ne ressentir qu’une indifférence bien méritée par le daron. En vain. Il se racle la gorge une fois de plus, force un sourire et enchaîne. « C’est bon pour le club, du coup... Maintenant le restau » force-t-il, essayant de ne pas ruiner d’avantage le moment avec son changement d’humeur, arrivant même à lui offrir un regard amusé et un air de défi, énième taquinerie.
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Lola se trouvait plutôt jolie, séduisante même, dans cette tenue, et elle avait espoir que Casey pense la même chose. Alors quand elle vit sa mine déconfite, elle ne comprit pas, évidemment. Elle baissa les yeux sur sa tenue, pendant un instant, pour chercher ce qui clochait. « T’es définitivement prête pour le country club, oui » dit-il sans grand enthousiasme, laissant Lola dans le doute quant à sa sincérité. « T’emballe pas trop pour le beau-père, ceci dit » Ouch. Il ne semblait même pas plaisanter. Il avait lâché ça comme ça, froidement, comme une pique à son égard. Ils s’étaient pourtant bien entendu, jusqu’à présent. Lola ne comprit pas ce changement de ton, cette phrase un peu assassine qui semblait avoir été lancée pour s’assurer que la brune reste à sa place. Son sourire s’effaça pour laisser place à la surprise, la déception aussi, sur son visage. « Pas parce que t’es le genre de fille qu’on ne ramène pas à la maison, juste parce qu’il - Il est mort. Il y a quelques semaines. C’est pour ça que je suis revenu en ville » Lola se sentit bête, et elle se gifla mentalement. Elle aurait dû comprendre ses sous-entendus, mais pour ça il aurait fallu qu’elle l’écoute réellement. « Désolée » murmura-t-elle, expédiant des excuses embarrassées. Elle n’avait jamais été douée pour réconforter les gens, et encore moins quand elle ne les connaissait pas beaucoup. Alors elle se contenta de fuir son regard, hésitant entre changer de sujet ou lui proposer d’en parler avec elle.
« C’est bon pour le club, du coup... Maintenant le restau » dit-il, prenant les devants pour dévier le sujet de la conversation. Lola hocha la tête positivement et retourna dans la cabine d’essayage sans plus attendre, hâtivement même. Derrière le rideau, elle attendit quelques secondes avant de se déshabiller, encore déstabilisée par ses derniers échanges avec Casey. « Je suis là, si tu veux en parler, maintenant ou plus tard. » Cachée dans la cabine, c’était plus facile pour elle. Sincèrement, elle n’avait pas envie de passer la soirée à écouter Casey parler de son défunt père. Mais elle pouvait difficilement choisir de ne pas réagir quand elle-même savait ce que ça faisait de perdre son père. « J’ai perdu mon père il y a sept ans » dit-elle en commençant à se déshabiller pour enfiler sa nouvelle robe. Ce n’était pas un sujet tabou pour elle, même si ce n’était pas toujours facile de l’aborder. Elle n’avait pas non plus l’intention de lui déballer sa vie ou d’essayer d’attirer sa pitié. Pour une fois, son but était plutôt désintéressé. Elle pouvait le comprendre, l’écouter un peu, s’il souhaitait lui parler de son père. Elle termina de s’habiller puis sortit à nouveau de la cabine, vêtue d’une petite robe noire. « Tu aimes ? » demanda-t-elle en tournant sur elle-même pour lui montrer les détails au dos de la robe. « J’espère que tu as voulu que je prenne une tenue pour le restaurant parce que tu comptes m’y inviter » dit-elle pour le taquiner, pour tenter de le faire au moins sourire et de réchauffer l’atmosphère. Bon, accessoirement, elle avait aussi vraiment envie qu’il l’invite au restaurant un de ces quatre.
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Quelques secondes s'écoulent dans un silence malaisé tandis que la jeune femme rejoint à nouveau la cabine d'essayage. Casey, de son côté, se maudit un peu. Il a presque honte, de se braquer de la sorte pour un père qu'il ne regrette au final pas du tout. Il a presque honte, aussi, d'être un fils ingrat en dépit de tout ce que son géniteur a pu faire pour lui et ce malgré les mauvais traitements. Par-dessus tout, il déteste de se retrouver avec le cul entre deux chaises, à ne pas savoir s'il doit être en deuil ou juste profondément soulagé. Toujours est-il que ça menace de gâcher sa soirée avec Lola. Même six pieds sous-terre, Burkhart senior continue de le tourmenter, ça tient de l'exploit. « Je suis là, si tu veux en parler, maintenant ou plus tard. » lance-t-elle, derrière le rideau, alors qu'il la devine en train de se changer. Il n'est pas certain de vouloir déballer ce qui le tracasse, pas comme ça, pas ici. Pourtant lorsqu'elle ajoute « J’ai perdu mon père il y a sept ans » il relève la tête vers la cabine, interloqué, sans doute un peu curieux aussi. C'est un point commun des plus regrettables, mais peut-être qu'elle est à même de le comprendre, un peu. Quoi que. Il remballe un enthousiasme incongru, la plupart des gens ne sont pas heureux d'avoir un parent en moins, elle le prendrait sûrement pour un sale con. Qu'il est, au fond. Malgré les circonstances atténuantes indéniables.
Avant qu'il ne puisse passer pour un sociopathe, les essayages viennent à nouveau les sauver. Lola quitte l'espace clos la dérobant à sa vue, présentant sa trouvaille. « Tu aimes ? » lance-t-elle et tout effort pour rester un parfait gentleman sont dilapidés par un regard un peu trop intense, un sourire un peu trop satisfait. Alors qu'elle tourne, présente le dos de la robe, il imagine ses doigts en train de courir le long de sa colonne vertébrale, la revoyant sur le piano, sur le canapé, dans ce foutu lit qu'elle a quitté trop vite l'autre jour. « J’espère que tu as voulu que je prenne une tenue pour le restaurant parce que tu comptes m’y inviter » annonce-t-elle et un sursaut de rire le secoue. Il n'y a pas à dire, il aime bien cette attitude, le fait qu'elle ne se laisse pas balader, qu'elle ne perde pas le nord. Au milieu du club, elle lui a tenu tête et maintenant, elle s'amuse à le charrier, le taquiner et ce n'est pas pour lui déplaire. « Où tu veux » rétorque-t-il, arquant un sourcil et l'approchant doucement. « Quand tu veux, » quelques pas de plus et il est à sa hauteur, planté devant elle. Il tend une main, ses doigts effleurent le tissu, suivant sa taille jusqu'à pouvoir poser sa main sur sa taille. « C'est joli » commente-t-il, doucement. « Ceci dit, la robe n'y est pas pour grand chose » ajoute-t-il, amusé, ne pouvant pas vraiment s'empêcher de la draguer. Pas forcément le meilleur moment, alors, pour ajouter « J'suis désolé, pour ton père. Désolé aussi de t'y faire penser » mais comme elle est près, comme il la regarde dans les yeux, peut-être qu'il ne ressemble pas à une girouette. Peut-être sent-elle qu'il est sincère, réellement penaud de l'avoir potentiellement ramené dans des souvenirs difficiles.
Pourtant, et parce que c'est sans doute trop pour deux presque inconnus, c'est plus fort que lui et il cherche une sortie, une pique pour changer le sujet. Échange de service, coups droits et revers, tous les deux oscillent entre sérieux et désinvolture. Plus ça va, plus il se dit qu'ils doivent être fait du même bois, deux faces d'une même pièce. « J'étais pas supposé regarder mais pas toucher ? » demande-t-il donc, lui souriant, se mordant la langue d'un air adolescent, content de son petit manège alors qu'il l'attire à lui, doucement mais sûrement. C'est raté pour la distance respectable, les bonnes manières et la retenue... Sauf que non. C'est pas une base saine. Il a beau avancer à l'aveugle, il le sait. Sait qu'elle vaut plus, mérite mieux, qu'elle a le droit à des efforts. « T'es un vraie sirène, mais j'vais pas céder » se reprend-t-il, entre la moue boudeuse et l'air outré, disparaissant dans les rayonnages. A défaut de savoir faire l'indifférent, il faut peut-être qu'il soit joueur, comme si la mention de pères défunts n'avaient pas existé, comme si de rien n'était. Depuis un semblant de planque, il attrape un pull en cachemire plié sur un étalage et plus ou moins à l'aveugle, le jette en direction de Lola, recommençant aussitôt et ce jusqu'à manquer de munition. Allergique au sérieux, à la vulnérabilité, enfant gâté, il est plus à l'aise comme ça.
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Cette seconde soirée à ses côtés n’était que le début. Plus les minutes s’écoulaient, plus Lola en devenait convaincue. Cette idée avait de quoi l’angoisse, elle qui n’était pas une habituée des relations longues et sérieuses. Mais tous les avantages dont elle allait pouvoir jouir suffisaient à apaiser ses craintes. « Où tu veux. Quand tu veux » dit-il, toujours avec cet air défiant sur le visage, tandis qu’il s’avançait lentement vers elle. Une démarche presque prédatrice. Ironique, quand il était plutôt la souris et elle le chat. Il posa la main sur sa taille, et elle releva le menton, attendant patiemment un commentaire sur sa tenue. « C'est joli » Le compliment lui décrocha un sourire, et Casey poursuivit : « Ceci dit, la robe n'y est pas pour grand chose » Lola leva les yeux au ciel pour le narguer, même si elle n’en pensait pas moins. Il était beau parleur, comme la dernière fois. A l’exception faite que, cette fois, il n’avait plus vraiment de raison de l’être. Ils avaient déjà couché ensemble et il pouvait aisément deviner qu’il n’avait pas besoin de lui jouer la sérénade pour l’avoir de nouveau dans son lit. « J'suis désolé, pour ton père. Désolé aussi de t'y faire penser » Lola croisa son regard, et pendant quelques instants elle fut vraiment présente, réellement là, avec lui. Plus de jeu, plus de machination. De l’eau avait coulé sous les ponts depuis le décès de son père. Elle ne savait pas vraiment si la phrase « faire son deuil » était adaptée, elle n’était pas certaine de pouvoir un jour faire le deuil de son père. Mais elle était parvenue à ne garder que les bons souvenirs, et à mettre de côté ceux qui la ramenaient aux derniers mois de la maladie de son père.
« J'étais pas supposé regarder mais pas toucher ? » Casey changea complètement de sujet, peut-être était-il lui-aussi un peu gêné d’en parler, et il n’avait sans doute pas envie non plus de passer la soirée à parler de leurs défunts pères. Lola comprenait, loin d’en être offensée. Le jeune homme l’attira contre lui, relançant le jeu de séduction entre eux. Pour sûr, elle adorait le contact de ses mains sur sa taille, de ses bras autour d’elle, et elle n’eut pas la force de lui rappeler les règles du jeu. « T'es un vraie sirène, mais j'vais pas céder » Il la lâcha, s’éloignant d’elle et la privant de sa chaleur. Il avait les yeux qui brillaient d’une certaine malice, un regard un peu enfantin qui détonnait avec son allure de grand gaillard. Alors ce fut sans surprise qu’il commença à l’attaquer, en lui balançant des fringues les une après les autres, tandis qu’il tentait de se cacher derrière les présentoirs. « Hey ! » s’exclama-t-elle, touchée par un ou deux vêtements, avant de s’empresser de se cacher à son tour derrière un étalage. « T’as quel âge ?! » demanda-t-elle, prétendument outrée par son attitude juvénile. Sans crier gare, pourtant, elle s’empara d’un jeans soigneusement plié et le balança en direction de Casey. « T’es un lâche de m’attaquer sans prévenir ! » cria-t-elle à son attention, riant à moitié puisqu’elle était tout de même mauvaise perdante. Assise derrière un étalage, elle prit une blouse qu’elle roula en boule, et ne se releva que pour aller la jeter vers Casey. Voyant qu’il n’était pas prêt de lâcher l’affaire lui non plus, elle accourut auprès de lui pour tenter de le désarmer. Ce n’était pas la chose la plus simple à faire, debout sur ses talons, et Lola finit par vaciller, s’assurant bien sûr d’entraîner Casey avec elle dans sa chute. Elle riait aux éclats, quand elle se retrouva au sol avec lui, comme deux soldats blessés au combat. « J’ai l’impression de te connaître depuis des années » lâcha-t-elle, quand le fou rire s’affaiblit, sans trop savoir pourquoi. Pour jouer, certainement. Pour s'assurer de garder Casey auprès d'elle, pour s'inventer de toute pièce une histoire avec lui. Une histoire d'amour sur mesure. Elle parlait et agissait comme elle l’entendait, sans s’attarder sur les conséquences, sur ce que Casey pourrait ressentir. Elle la pensait à peine, cette phrase. Elle ne savait rien de lui. Et même si elle sentait bien qu’ils avaient pas mal d’atomes crochus, il était difficile de parler de réelle complicité quand presque tout n’était que manipulation de son côté.
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« Hey ! » Elle ne met pas longtemps à se plaindre, outrée, pas plus que les choses ne traînent avant de dégénérer. « T’as quel âge ?! » lance-t-elle, alors qu'il voit voler dans sa direction des vêtements qu'elle jette pour se défendre. « T’es un lâche de m’attaquer sans prévenir ! » la déclaration le fait rire. Le moment est juvénile, puéril même, mais il en découle une simplicité assez déroutante. Casey, incapable de se souvenir de la dernière fois où il s'est amusé sans avoir besoin de boire à l'excès ou d'ingérer une substance plus ou moins légale, pourrait rire aux éclats s'il n'était pas concentré à éviter les projectiles. Jusqu'à ce qu'elle lui fonce dessus, en tout cas. Lola, il ne cherche pas à l'éviter, bien au contraire, même lorsqu'elle perd l'équilibre dans la manœuvre. Il tente de la rattraper, en vain, chutant avec elle. C'est sans élégance mais sans gravité, ils se retrouvent tous les deux au sol et puisqu'elle rit aux éclats, il ne s'inquiète pas trop, trop occupé à la regarder de toute façon. Jusqu'à ce qu'elle le prenne une fois de plus de court en déclarant : « J’ai l’impression de te connaître depuis des années. » Lui, il interprète son ton comme de la candeur. Quoi que. Il se contente surtout de la fixer, penaud, surpris, la bouche entrouverte. C'est si étranger, si nouveau que ça ne lui donne même pas envie de prendre ses jambes à son cou. Par le passé, pourtant, il s'est retrouvé face à des conquêtes collantes qu'il a du distancer sans ménagement. Pas là. Ce n'est pas pareil. Peut-être parce que c'est ce qu'il a envie d'entendre.
Casey veut être voulu. C'est aussi simple que ça. Le problème c'est que jusqu'à présent, il n'a jamais croisé qui que ce soit arrivant à passer outre son ennui. Difficile de cohabiter, pour sa lassitude et son côté needy. Lola vient tout chambouler et elle ne le voit probablement pas. Parce qu'en dépit de ce qu'elle dit, ils ne se connaissent pas, elle ne sait pas grand chose de lui, il ne sait presque rien d'elle. De son caractère. De ses habitudes. « Si j'ai un peu de chance, tu vas avoir du mal à te passer de moi » souffle-t-il, en retour, conscient d'être resté silencieux peut-être quelques secondes de trop. S'il a un peu de chance, surtout, elle n'apprendra pas quel genre de garçon il a pu être, ou alors ça ne la fera pas fuir. Ça le heurte d'un coup. Cette ville est pleine de gens qui pourraient dire à Lola de le fuir comme la peste, qui pourraient lui raconter ses exploits les plus odieux. Il déglutit, notant mentalement de lui dire, peut-être, avant qu'elle ne l'apprenne de quelqu'un d'autre, histoire de limiter la casse. Mais pas maintenant. Il ne veut pas la contredire, lui dire qu'elle ne le connait pas, il ne veut pas briser l'instant, s'y prélassant égoïstement.
« J'crois que de mon côté, j'aurais du mal à faire comme si de rien n'était, maintenant que je sais que tu existes » vient-il répondre, à la place, bougeant pour la couvrir de son corps, une main sur sa hanche, un coude planté au sol pour ne pas lui faire mal. Au lieu de vider son sac là maintenant tout de suite, il préfère l'embrasser, espérant y injecter suffisamment de sincérité pour qu'à posteriori, ça puisse jouer en sa faveur. « C'est pas que j'suis pas bien installé, » souffle-t-il après un moment, quittant ses lèvres « mais j'suis sûr qu'on peut trouver plus confortable, comme endroit où traîner. » Il migre jusqu'à sa clavicule, laissant des baisers sur son cou, sur son épaule. Il se perd sur sa peau, s'y trouvant bien. Lui qui n'a jamais manqué d'être tactile se retrouve aussi à être tendre alors qu'il la cajole. Dragueur invétéré, il découvre autre chose, une tendance qui balbutiait déjà l'autre soir, une envie de prendre soin d'elle, de s'oublier un peu dans l'équation. « Damn, j'ai cédé, pas vrai ? » murmure-t-il, rappel à sa déclaration de guerre quelques minutes plus tôt, venant effleurer son cou du bout du nez, relevant la tête pour lui jeter un regard digne d'un chien battu. Ce n'est pourtant pas comme s'il attendait quoi que ce soit de plus, comme s'il cherchait à se frayer à nouveau un chemin entre ses jambes. Malgré la main sur sa hanche, malgré les baisers sur sa peau, il n'a pas besoin de plus. Difficile de le faire comprendre, ceci dit. Encore plus difficile, aussi, de s'éloigner. Alors il ne le fait pas. Pas encore. Il veut cinq minutes de plus, à défaut d'être à même de réclamer d'avantage.
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« Si j'ai un peu de chance, tu vas avoir du mal à te passer de moi » Lola ne se rendait même pas compte de la tristesse du moment. Du regard plein de tendresse et d’admiration que Casey posait sur elle, de tout cet amour dont il la couvrait, littéralement, en se positionnant au-dessus d’elle pour l’embrasser. Tous ces gestes romantiques, bafoués par ses mensonges et manipulations. La jeune femme restait focalisée sur son but premier : l’argent. Tant pis si elle causait des dommages collatéraux, tant pis si elle passait à côté d’une véritable histoire d’amour. « J'crois que de mon côté, j'aurais du mal à faire comme si de rien n'était, maintenant que je sais que tu existes » Elle sourit, tout contre les lèvres de Casey, qui avait entreprit de l’embrasser. Elle espérait évidemment qu’il n’ait pas l’intention de l’oublier de sitôt. Pas maintenant qu’elle parvenait à toucher son rêve du bout des doigts. Elle qui avait presque fini par croire que sa vie se résumerait à un enchaînement de banalités, des journées toutes plus fades les unes que les autres, dans lesquelles elle ne trouvait plus grand intérêt… Casey avait débarqué, et avec lui tout un tas d’opportunités et de rêves, comme une fenêtre ouverte sur un monde totalement fantasmé par Lola. De l’argent à gogo mais, surtout, tout ce que ça impliquait : des voyages, des vêtements, des bijoux, une grande maison, une vie à la hauteur de ses attentes.
« C'est pas que j'suis pas bien installé, mais j'suis sûr qu'on peut trouver plus confortable, comme endroit où traîner. » Elle rit doucement, toujours allongée sur le carrelage froid et légèrement poussiéreux de la boutique. Elle tourna la tête de l’autre côté pour lui laisser le champ libre, quand elle sentit Casey s’attarder sur sa clavicule, puis son cou, son épaule. Des baisers moins fougueux que la dernière fois, plus tendres, presque protecteurs. « Damn, j'ai cédé, pas vrai ? » souffla-t-il, juste avant de se redresser légèrement pour pouvoir croiser le regard de Lola. Elle sourit, tout de même un peu attendrie, et vint glisser une main contre la joue de Casey. « Mmm, ça me dérange pas » dit-elle dans un murmure, en faisant bouger doucement son pouce contre sa peau. « Mais t’as raison, vaut peut-être mieux qu’on bouge » souffla-t-elle. Le jeune homme se sentait peut-être en position de force, il avait peut-être l’impression d’avoir le contrôle, là, au-dessus d’elle. Et Lola, ça lui plaisait de le laisser croire qu’il menait le jeu, alors qu’elle avait presque toutes les cartes en main. Alors qu’elle s’apprêtait à rafler la mise. « Tu pensais à quoi, comme endroit plus confortable ? » Elle se redressa légèrement, appuyée sur ses coudes, et haussa les sourcils. Elle connaissait le centre commercial comme sa poche, mais certainement d’une manière différente de Casey. « En fait, tu sais quoi ? Ça manque de musique ! » s’exclama-t-elle un peu soudainement, en se relevant brusquement. « Tu sais comment faire pour diffuser de la musique dans les baffles du centre commercial ? »
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Lorsqu’elle vient poser sa main contre sa joue, Casey s’attarde peut-être un peu trop longtemps sur ce contact, se laissant aller, appuyant son visage pour que la promiscuité ne disparaisse pas trop vite, au risque de sembler encore plus needy sans doute. « Mmm, ça me dérange pas » les mots sont aussi doux que la façon dont elle effleure sa peau avec son pouce et un long frisson traverse le blond qui peine à rester tranquille. En réalité, ce n’est même pas qu’il a peur d’être moins sage que ce qu’il avait prévu. Non, il craint presque de se retrouver, malgré lui, à prendre ses jambes à son cou, choqué et secoué par l’intensité de tout ce bordel. Lola sort de nulle part, tout va très vite et lui n’arrive pas à se raisonner, alors même s’il participe grandement au rapprochement, il aurait presque de quoi s’enfuir, s’il s’écoutait, s’il se fiait aux décharges électriques le traversant à chaque contact. Vouloir autant quelqu’un, quelqu’un qu’on connaît à peine, ça ne peut pas être normal, si ? « Mais t’as raison, vaut peut-être mieux qu’on bouge » Il secoua la tête, imperceptiblement, chassant ses préoccupations le plus loin possible. Hors de question qu’il gâche tout avec ses mauvaises habitudes, avec sa distance chronique et son détachement maladif. Doucement, il referma un peu mieux sa main pour tenir Lola avec un peu plus d’assurance, perdu entre ses questions et ce besoin étrange de l’avoir toujours plus près de lui. « Tu pensais à quoi, comme endroit plus confortable ? » demande-t-elle, soudain, partiellement redressée, sourcils arqués. Ca ressemble presque a un défi, il y a un en tout cas un air joueur dans son regard et Casey s’y raccroche au plus vite, plus à l’aise avec les provocations et les taquineries. Dragueur, mais pas trop, pas quand l’adversaire pourrait le foutre à genou d’un battement de cils. Il s'apprête à la taquiner au sujet du magasin de literie quelques enseignes plus loin mais elle semble aller plus vite que lui. « En fait, tu sais quoi ? Ça manque de musique ! » Sans demander son reste, elle se redresse et si ça brise définitivement l’instant, il n’en est que reconnaissant, en fait, soufflant un peu, malgré lui. Pourtant il la veut, alors il maudit les vieilles habitudes et tendances récurrentes qu’il peut avoir, cette envie de tout faire foirer parce que ça ne peut pas être vrai, parce que ça va finir comme toutes ses autres aventures. Alors il est soulagé par le changement de rythme, se sentant un peu girouette mais se redressant à son tour pour suivre le mouvement. « Tu sais comment faire pour diffuser de la musique dans les baffles du centre commercial ? » ajoute-t-elle et il n’entend que la moitié de la question mais comprend l’idée, assez pour hocher la tête.
« J’ai une vague idée, oui » rétorque-t-il, finissant de se secouer et époussetant ses fringues après cette bataille impromptue. Il hésite à lui prendre la main avant de s’élancer vers les bureaux où se trouvent probablement le poste de sécurité et les commandes liées à la musique mais se ravise. Quelques instants plus tôt, il était occupé à marquer sa peau avec des baisers beaucoup trop tendres mais maintenant, il ne sait plus comment se comporter, sabordé par son propre crâne. Dans le doute, alors, il vient juste murmurer un « Bouge pas » avant de déposer un baiser rapide sur sa tempe avant de filer.
Il ne faut pas longtemps pour qu’il accède à la zone technique, d’ailleurs. D’ordinaire interminablement long à traversé, le centre commercial maintenant désert est certes immense mais les distances sont vites avalées. Bientôt, il tire ses clés de sa poche et déverrouille une port d’une pièce où plusieurs ordinateurs et des centaines de câbles trônent encore, comme soudainement abandonnés. « Une demande particulière pour le DJ, mademoiselle ? » demande-t-il, allumant rapidement ce qui ressemble à une table de mixage et parlant dans le micro au centre des boutons, se doutant que c’est par là que doivent normalement couler les tubes qui inondent normalement les allées. Sa voix tonne un instant dans le magasin, bientôt remplacé par les premières notes d’une vieille balade rock. Déjà, lui est en train de redescendre, venant la retrouver et lui tendant cette fois-ci sa main. « L’autre soir, on a pas pu finir notre danse, j’crois que tu me dois un slow, ce qui est absolument ridicule et cliché, j’en ai conscience, mais il n’y a personne pour nous juger, donc tant pis pour mon street cred... » lance-t-il, esquissant un semblant de courbette et lipsyncant les paroles mais ne cachant pas son sourire amusé, déjà loin des inquiétudes auto-infligées un peu plus tôt, soudain bien décidé à profiter de l’instant, de Lola, de tout ça.
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Lola avait envie de s’amuser, comme à son habitude. Et elle avait le sentiment d’avoir trouvé le partenaire de jeu idéal, en la personne de Casey. Ils ne venaient pourtant pas du même monde et leur histoires respectives n’avaient rien en commun. Mais même Lola ne pouvait nier qu’ils avaient un petit quelque chose de semblable. Lola se releva pour lui proposer de diffuser un peu de musique au sein du centre commercial. Elle passa une main dans les ondulations de ses cheveux pour enlever les particules poussiéreuses qui auraient pu rester accrochées, et entendit Casey répondre : « J’ai une vague idée, oui ». Elle sourit, impatiente et excitée à l’idée de transformer chacune des boutiques en nouvelle piste de danse. « Bouge pas » A ces mots, il vint embrasser sa tempe, avant de partir comme un voleur. Lola le regarda s’éloigner et attendit qu’il soit suffisamment loin pour reporter son attention sur la ribambelle de fringues autour d’elle. Elle n’avait pas voulu paraître matérialiste devant Casey mais, maintenant qu’il n’était plus là, Lola ne comptait pas se priver. Elle retourna à la cabine d’essayage pour reprendre son sac à main et l’ouvrit largement pour y planquer quelques robes et chemisiers roulés en boule. Elle se doutait que Casey allait certainement lui proposer de prendre une ou deux pièces mais, à nouveau, elle ne voulait pas qu’il la voie comme elle se voyait : une pauvre fille incapable de se payer un seul des chemisiers qu’elle avait pris, sans devoir se serrer la ceinture pendant le reste du mois. « Une demande particulière pour le DJ, mademoiselle ? » Elle sursauta en entendant sa voix dans les haut-parleurs et releva la tête instinctivement, par crainte d’avoir été prise en flagrant délit. Elle soupira, bien vite rassurée, et abandonna de nouveau son sac dans la cabine, l’air de rien.
Lola s’attendait à ce que Casey diffuse de la musique semblable à celle qu’on pouvait entendre en boite de nuit : électro, bruyante, avec des paroles souvent vides de sens. Juste de quoi danser, s’amuser, et ne penser à rien d’autre. Alors elle fut surprise, quand elle entendit les premières notes de cette chanson bien connue des Foreigners. Outre la surprise, Lola ressentit aussi de l’inquiétude, mêlée à un vague sentiment de culpabilité. Ce sentiment ne tarda pas à s’évanouir, quand la jeune femme vit Casey débouler dans l’allée du centre commercial. Elle se persuada, tant bien que mal, que cette chanson ne représentait rien pour lui. Que c’était pour rire, qu’il ne fallait pas y lire un quelconque message. « L’autre soir, on a pas pu finir notre danse, j’crois que tu me dois un slow, ce qui est absolument ridicule et cliché, j’en ai conscience, mais il n’y a personne pour nous juger, donc tant pis pour mon street cred... » Lola avait envie de lui dire qu’il n’avait pas besoin de faire tout ça, pour la séduire. Elle comptait bien rester, s’ancrer dans sa vie, même sans geste tendre et mignon de sa part. Elle avait envie de lui dire d’arrêter de la regarder comme ça, d’arrêter de se comporter comme s’ils étaient dans une comédie romantique. Elle n’en voulait pas. Pas dans ce contexte. De toute façon, même dans un autre contexte, ça n’aurait jamais pu fonctionner entre eux. Ils venaient de deux mondes bien distincts, qui ne se mélangeaient pas. Casey ne l’avait peut-être pas encore réalisé.
Malgré tout, Lola attrapa sa main et se rapprocha de lui, avant de passer ses bras autour de son cou. « D’abord les fleurs, maintenant le slow, tu serais pas romantique ? » demanda-t-elle pour le taquiner, alors que leurs corps commençaient à bouger au rythme de la ballade. « Tu sais que t’as pas besoin de faire tout ça, hm ? » Nouvelle question, cette fois plus sérieuse, malgré le sourire qui ne quittait pas ses lèvres. Toutes ces attentions envers elle étaient, certes, très agréables, mais elles amplifiaient surtout son sentiment de culpabilité qui tentait de la ramener à la raison. Et, bien décidée à n’en faire qu’à sa tête, Lola n’avait pas du tout envie de se confronter à ses démons, ni de faire machine arrière. C’était trop tard, maintenant, de toute façon. Si elle partait, elle lui briserait certainement le cœur. Si elle lui avouait la vérité, elle lui briserait le cœur aussi. Alors autant rester, autant continuer à lui faire croire qu’elle était la déesse qu’il semblait voir en elle. « J’veux dire…T’es pas du genre à te mettre en couple, tu me l’as dit. Alors si tu veux juste qu’on se voie de temps en temps, sans prise de tête, t’es pas obligé de faire tout ça. » Elle espérait le voir acquiescer, l’entendre dire que oui, c’était ça qu’il voulait. Elle ne se rendit même pas compte que ses mots pouvaient laisser sous-entendre bien des choses, et sonner comme les mots d’une fille inquiète à l’idée d’avoir des sentiments pour un type simplement désireux d’avoir un plan cul régulier.