« Lo’, dépêche-toi un peu ! » grommela son amie, une jolie blonde, qui commençait à s’impatienter. Assise sur le lit de Lola, elle attendait depuis une vingtaine de minutes maintenant que la brune termine de se préparer. Mais comme à son habitude, Lola n’en faisait qu’à sa tête et ne perdait jamais une occasion de se mettre sur son trente-et-un. Petite robe noire, cheveux lissés, il ne restait plus que le maquillage à peaufiner. « Deux secondes » dit-elle, concentrée sur l’application de son rouge à lèvre. Elle plissa les lèvres, s’observa dans le miroir quelques instants, avant de se tourner vers son amie. « Voilà, c’est bon, on peut y aller ! » Elle ne savait même pas où elles se rendaient, mais Lola n’en était pas moins excitée. Une soirée dans une immense villa, organisée par un énième adulescent trop riche pour savoir quoi faire de son argent. Evidemment, elle avait tout de suite été intéressée et n’avait pas hésité une seconde avant d’accepter l’invitation de Maddie.
Ce fut lorsque Lola arriva devant ladite maison qu’elle comprit qui en était l’hôte. Ce n’était pas compliqué de reconnaître l’endroit, ce n’était pas comme si elle mettait les pieds dans ce genre de maison toutes les semaines. Elle fronça un peu les sourcils en s’avançant vers l’entrée, mitigée quant à ce qu’elle venait de comprendre. Casey ne l’avait pas invitée directement, mais ne s’était en revanche pas gêné pour inviter tout un tas d’autres filles, à en juger par les rires féminins que Lola pouvait entendre depuis le seuil de la porte. Maddie et elle entrèrent sans plus tarder, et Lola se garda de lui dire quoique ce soit à propos de Casey. Elle aurait eu honte de tout lui raconter, et puis elle ne lui faisait pas entièrement confiance. Elle était bien capable d’aller révéler la supercherie au jeune homme après quelques verres dans le nez. Alors Lola tenta de ne rien laisser paraître, de profiter de sa soirée comme c’était initialement prévu. Ce n’était pas dramatique, pas la peine d’être déçue. L’explication qu’elle en donnait était claire, limpide même. Casey n’avait pas osé lui dire qu’il ne souhaitait pas la revoir, la dernière fois. Il ne l’avait pas appelée depuis, pas même un texto. Pas un seul like sur ses dernières activités sur les réseaux sociaux. Il avait tout simplement décidé d’arrêter là. Lola essayait vainement de s’amuser, le cœur n’y était plus. Merde, pour qui se prenait-il ? Elle abandonna l’idée de se convaincre que ce n’était pas grave, consciente que cette méthode ne fonctionnait pas sur elle. Elle était bien trop bornée pour ça, bien trop orgueilleuse. Et Casey avait heurté son égo, de façon un peu trop violente.
Alors elle entreprit de le chercher, à travers les pièces de l’immense bâtisse. Elle passa devant le piano, non sans un flashback de leur première nuit passée ensemble. Et elle finit par retrouver le jeune Burkhart, bien accompagné, comme elle s’en était doutée. Pourtant, la tension était palpable entre les deux et la jeune fille à ses côtés finit par quitter la pièce, visiblement énervée. Lola resta encore un peu en retrait, observant la scène de loin. Elle ruminait, malgré elle, en se remémorant les paroles de Casey qui lui avait assuré qu’il n’y avait pas d’autres filles. Elle se félicita intérieurement de ne pas être tombée dans ses filets, persuadée d’être trop maligne pour ça. « Nice party, huh ? » dit-elle en s’avançant vers le jeune homme. « J’espère que ça ne te dérange pas que je sois là ? » demanda-t-elle, sans que ce ne soit réellement une question. Dans son esprit, il était évident que ça allait l’embêter. Elle ne comptait pas se donner en spectacle, mais elle avait envie de rester encore un peu. Pour voir sa réaction. Elle mettait ça sur le compte de l’amusement, et s’efforçait d’ignorer sa colère, née de sa jalousie et du sentiment d’être rejetée.
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(#)i only need you when you don't need me Sam 7 Mar - 12:05
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Ses fêtes attirent du monde. Ça a toujours été comme ça. Depuis le lycée, les gens se précipitent pour profiter de son hospitalité et vider ses bouteilles. Pour quelqu’un qui n’aime pas les soirées de ce genre, il en organise beaucoup, ça fait de lui un hypocrite. Ou simplement quelqu’un de très seul. Parce qu’il a beau être toujours entouré, connaître tout le monde, avoir supposément des dizaines d’amis, Casey s’étouffe un peu dans sa solitude, cherchant désespérément à briser la vitre entre lui et le reste du monde. En vain. Faut dire que s’il s’y prend toujours de la même façon, espérant un résultat différent, en plus d’être un hypocrite, il est peut-être fou.
Verre à la main, il observe la scène étalée sous ses yeux, se demandant ce qu’il fout là. Il ne peut pas supporter la moitié des gens qui sont là ce soir et n’éprouve qu’une indifférence virulente et immuable envers le reste des invités, foule déjà alcoolisée qui s’approprie les lieux comme si de rien n’était, comme s’il n’était pas là. S’il s’écoutait, il foutrait tout le monde dehors. S’il s’écoutait, il rangerait la bonne résolution qui, depuis quelques jours, le pousse à tenir ses distances avec la seule personne qui ne lui donne présentement pas envie de hurler. Mais Lola a été relativement claire. Elle a parlé de la semaine suivante et il est déterminé à attendre sept jours, rongeant son frein pour ne pas l’appeler ou pire, se pointer à son boulot ou envoyer des fleurs chez elle, histoire de lui faire regretter d’avoir montré où elle résidait. Il en fait trop, c’est ce qu’elle a dit. Alors, un peu braqué, un peu paumé, il passe le temps, faisant le moins possible, tâche rendue difficile par le fait qu’elle occupe beaucoup trop ses pensées.
Momentanément, pourtant, on lui offre une distraction. Il cligne des yeux, fronce les sourcils, persuadé d’avoir vu sa frangine traverser le salon de cette demeure gigantesque qui fait office de squat ce soir. Il suit la gamine blonde du regard, se jurant que c’est impossible, elle n’aurait pas osé. Et pourtant, lorsqu’elle se retourne pour parler à quelqu’un, il s’énerve aussitôt. Elle n’a rien à foutre là, trop jeune pour cette foule, pour ce genre de soirée, trop jeune pour jouer les grandes et se pointer comme ça. Il termine son verre cul-sec, ayant perdu le fil depuis longtemps, bien incapable de dire combien il en a ingéré et puis bille en tête, il s’élance jusqu’à être planté devant elle, l’attrapant par le poignet pour la forcer à se retourner. Et déjà, il est en train de gueuler, absolument pas diplomate, absolument pas pédagogue. Le problème c’est qu’ils ont un caractère bien trop similaire, allant immédiatement au conflit et bientôt, elle s’est détachée de son emprise et gueule en retour, rétorquant comme la gamine insolente qu’elle sait si bien être qu’il n’est pas leur père.
Il n’a pas le temps de répondre qu’elle a de la chance qu’il ne soit pas le daron, parce que ça se serait réglé avec un coup de pied dans le côte ou un coup de poing dans la tempe que déjà, elle se barre, le laissant planté là comme un idiot, un idiot qui fulmine et se dit que la soirée ne pourrait définitivement pas être pire. A croire que le sort veut le faire mentir car bientôt, une voix beaucoup trop familière se fait entendre. « Nice party, huh ? » Il fait volte-face aussitôt, les yeux écarquillés, pensant avoir mal entendu. « J’espère que ça ne te dérange pas que je sois là ? » pas d’erreur possible, c’est bien Lola qui se trouve à quelques pas de lui. Casey se sent un peu blêmir, l’espace d’un instant. Pas parce qu’il ne veut pas la voir, au contraire, mais parce qu’il a déjà beaucoup trop bu pour ne pas se ridiculiser et parce qu’elle n’a rien à foutre ici. Dans cette masse de gens qu’il méprise, il ne peut rien se passer de bien, il en est convaincu. « Lola ! » il force un sourire mais ne cache pas sa surprise. « Qu’est-ce tu fais – je, non, ça me dérange pas, loin de là, je – » commence-t-il, trébuchant un peu sur ses mots. Il la quitte du regard une seconde, à contre-coeur parce qu'elle est belle, dans sa petite robe noire et il scanne la pièce autour de lui. Combien de ses conquêtes sont présentes, ce soir ? Combien de faux potes jaloux d’avoir du passer derrière le gosse de riche sont là, à guetter une revanche ? Il est soulagé, pourtant, ne remarquant pas qu’elle est agacée. Il est soulagé parce qu’il se dit que peut-être, elle est venue pour le voir. Et puis, surtout, ça change la donne pour la soirée, transformant l’exercice insupportable en quelque chose de bien moins atroce, puisqu’elle est là. il se racle la gorge, se retient de l’emmener dans un coin tranquille, autant ne pas attirer l’attention de qui que ce soit sur elle. « T’es venue seule ? » demande-t-il, peut-être un peu trop possessif, se rattrapant en ajoutant « Tu veux un truc à boire ? » conscient d’avoir lui-même trop bu mais voulant quelque chose pour s’occuper les mains, histoire de ne pas passer pour un idiot maladroit, trop needy, trop clingy, ce qu’il est visiblement quand ça la concerne.
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(#)Re: i only need you when you don't need me Sam 7 Mar - 19:44
i only need you when you don't need me
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