New colocation ? (ft Bast)

[ and the story begins ]

once upon a time in new orleans
Il y a quelques jours, j’avais posté une annonce pour une colocation. Au vu de ce que je gagnais, l’appartement était bien trop grand. Cela faisait un moment que je réfléchissais à l’idée de soit louer un autre appartement, soit, effectivement à le partager. Je ne m’étais pas résolu à le quitter, j’aimais le quartier et l’emplacement. J’avais donc posté mon annonce après avoir eu l’accord de mon propriétaire de le proposer à la colocation. Je n’avais pas eu beaucoup de demandes, il faut dire que je n’ai pas proposé dans une période où les étudiants sont en recherche d’un toit avant de commencer leurs études. Mais finalement une jeune femme m’avait contacté pour savoir si elle pouvait visiter l’appartement, je lui avais répondu rapidement et on avait convenu d’un rendez-vous ce jour. Je n’avais eu qu’à donner un coup rapide de ménage, j’étais plutôt maniaque de ce côté-là, et l’appartement est décoré chichement, on peut décemment le comparer à un appartement témoin. Je n’avais jamais réellement pris le temps de le décorer, de me l’approprier, c’était presque juste un lieu pour manger et dormir.

J’entends la sonnette retentir, je me dirige vers l’interphone avant de le déclencher « Bast ? Je vous ouvre, deuxième étage, première porte à droite. » je déclenche l’ouverture de la porte du hall d’entrée avant d’ouvrir la mienne. J’entends résonner les pas dans la cage d’escalier, notre immeuble de trois étages ne possède pas d’ascenseur, ce qui ne me gène absolument pas, mais je sais que cela peut faire tiquer certaines personnes. Je vois une silhouette féminine arriver et lui sourit d’un air avenant. Je devais prendre sur moi pour paraître un peu plus sociable que d’habitude, mais il ne va pas falloir me demander d’être totalement à l’aise, car cela me demandait beaucoup d’efforts. L’une des conditions de cette colocation, c’était une certaine tranquillité, je n’ai vraiment pas besoin d’une commère qui veut absolument tout savoir. Je lui tends la main « Enchantée mademoiselle, moi c’est Pacôme. » Je me décale pour la laisser entrer « Après vous, mademoiselle »

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[ New Colocation ? ]

@Bast Halabi & @Pacôme Mondford

Lorsque Bast avait décidé de prendre son vol pour la Nouvelle-Orléans, elle n'avait pas tellement réfléchi à l'histoire du logement. Cela dit, on ne pouvait guère lui en tenir rigueur : à part chez ses parents, elle n'avait jamais vraiment eu de « chez elle ». Vous savez, cet endroit censé vous inspirer sécurité et confort, pour lequel vous payez des traites d'emprunt ou un loyer ? Et bien, la journaliste n'en avait jamais vu l'utilité. A la fac, elle vivait dans une chambre qu'elle partageait avec une autre fille, bizarre et peu causante, qu'elle avait été ravie de quitter une fois son master en poche. Puis, fraiche journaliste, elle avait vivoté d'une coloc' à l'autre, d'une tanière de garçon à une autre, plus ou moins longuement. De toute façon, de par le métier qu'elle avait choisi d'exercer, elle passait davantage de temps dans des chambres d'hôtel ou sous des tentes que dans de vraies maisons. Et même lorsqu'elle avait tout laissé tomber, elle était finalement repartie vivre dans la demeure familiale, dans sa chambre d'enfant.

De fait, ce n'est qu'une fois sur place qu'elle s'était mise en quête d'un endroit où dormir. Elle avait passé quelques nuits - bien trop chères - à l'hôtel avant de trouver cette chambre dans une ancienne pension pour jeune fille où la propriétaire avait des petits airs de Dolores Ombrage sur le retour. Autant dire qu'elle ne comptait pas y faire de vieux os, aussi s'était-elle décidée à écumer les petites annonces de personnes en recherche de colocataire. Rapidement, elle s'était confrontée à le dure réalité du marché. Comprendre que certain.e.s coûtait un rein. Et dans la mesure où elle souhaitait conserver tous ses organes, ainsi que payer un vrai loyer - non échanger une chambre contre ses faveurs, les pervers étaient aussi légion -, il avait fallu effectuer un tri drastique et laborieux. Finalement, elle était tombée sur l'annonce d'un certain Pacôme. Pacôme cherchait donc un ou une colocataire qui saurait respecter son espace et qui soit relativement discret. Elle craignait de ne remplir qu'un seul critère sur les deux, cela dit ... Une rencontre n'engageait à rien.

Elle l'avait donc appelé et rendez-vous avait été pris ce jour. L'interphone grésilla, l'invitant à monter au second palier. Pas d'ascenseur ? Peu importe. Plutôt sportive, elle n'eut aucun mal à grimper l'escalier, se présentant sans même être essoufflée devant la porte déjà ouverte sur un visage avenant. Elle s'empara de la main que le jeune homme lui tendait, lui rendant une franche poignée de main. « Enchantée de même, Pacôme. » Elle ne prit pas la peine de répéter son propre prénom, étant donné qu'il l'avait nommé lorsqu'elle avait sonné. « Merci ! » Parée de son plus beau sourire, elle s'avança dans l'appartement. D'une œillade, elle eut le plaisir de constater que les lieux ne ressemblaient en rien à une antre de vieux garçon. Et que visiblement, le garçon concerné n'était pas très porté sur la déco, lui non plus. « C'est sympa comme endroit ! Vous vivez ici depuis longtemps ? » demanda-t-elle gentiment, soucieuse de ne pas donner l'impression de juger quoi que ce soit - ou qui que ce soit. Car ce n'était pas le cas. Mais ne connaissant pas encore son interlocuteur, la dernière chose qu'elle aurait voulu aurait été de le froisser.

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[ and the story begins ]

once upon a time in new orleans
L’idée d’un colocataire ne m’est pas venu tout de suite, il a fallu quelques mois avant que je comprenne que cela pourrait être d’une aide financière plus que bénéfique. j’avais donc posté sur plusieurs sites une proposition de colocation, elle n’avait pas eu franchement de succès, jusqu’à cet appel, et donc cette visite aujourd’hui. Il faut dire que je ne suis pas vraiment un expert pour attirer les gens par une annonce attirante. C’et comme si, sans même en avoir conscience, j’essayais de repousser les gens. Quand j’avais annoncé à mes parents que j’avais fait une demande de colocation, ma mère avait presque sauté au plafond. Elle n’avait pas caché qu’elle espérait que ce soit un mec, beau et gay, qui plus est, qui prenne sa colocation, apparemment elle désespérait de me voir encore seul. Je l’avais rabroué gentiment, en lui disant que je prendrais le premier ou la première qui serait intéressé par la coloc et surtout qui m’inspirerait un peu confiance. J’étais un ours des cavernes après tout.

Mais je n’avais pas été comme ça, en tout cas ce n’était pas aussi marqué. J’avais une vie sociale mince, mais je n’était pas un marginal, aujourd’hui on pouvait presque me confondre avec ce genre de personne. Ma soeur me poussait toujours à être plus sociable, à entamer des discussions avec des inconnus. Mais depuis qu’elle n’était plus là, je ne voyais pas l’intérêt de faire des efforts, je me contentais de me montrer poli et de faire le strict minimum à mon travail pour ne pas me montrer trop irascible. J’allais devoir faire des efforts avec celui ou celle qui sera mon colocataire. Mais il ne va pas falloir me demander la lune. Le seul endroit où je m’ouvre un peu plus c’est à la salle de sport. Et encore ce n’est que pour parler de sport. Je n’avais pas mis un loyer exorbitant, juste assez pour ne pas finir endetté à la fin du mois. Si en plus ça peut aider quelqu’un, j’en serais intérieurement ravi. Les prix à la Nouvelle-Orléans n’étaient pas franchement bon marché. Je sais que trouver un appartement c’est un peu le parcours du combattant. mais peu de monde veut vivre en colocation, alors les demandes n’explosent pas, ce qui m’arrange.

Lorsque la sonnette retentit dans mon appartement, tel un clairon annonçant la visite, je me lève du canapé où j’étais avachi avant de lui ouvrir par le biais de l’interphone. Je la laisse grimper les deux étages, en espérant que les escaliers ne la dérange pas, ce n’est pas comme si j’y peux quelque chose de toute manière. Je lui sourit, tentant de me montrer le plus avenant possible. Elle m’avait l’air sympathique ce qui est déjà un point positif. Je me décale pour la laisser entrer. « Je vous laisse visiter à votre guise, ce n’est pas bien immense de toute manière. » Je reste dans le salon, allant faire chauffer de l’eau et vérifie que le café soit encore chaud. Elle m’interpelle pour me demander depuis combien de temps je suis ici. « ça fait un peu plus d’un an. » ce qui peut être étonnant vu que l’annonce ne date que de quelques semaines. Je ne suis pas du genre à entamer la conversation ni même à entretenir une conversation pendant plusieurs heures. « Vous voulez du café ? Ou du thé ? » Je me dirige vers le placard pour en sortir deux tasses en attendant sa réponse. « Si vous avez des question, n’hésitez pas… »

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