a fleur de peau | libre

Le retour en ville ne s’était pas vraiment passé comme il aurait pu l’imaginer. Enfin, il savait que ça ne serait pas facile, mais pas qu’on l’en voudrait autant. Pour lui, ses fautes passées ne le sont pas réellement. Ce ne sont que des détails, il ne voit pas son départ improvisé et sans donner de nouvelles comme quelque chose de foncièrement mauvais. Il voulait poursuivre ses rêves en solo, quitte à oublier ses proches pour cela. Ses rêves tellement importants pour lui, qui sont tombées en lambeau telle une trainée de poudre puisque sa carrière solo n’a pas réussi. Sans doute est-ce pour cela qu’il a l’air d’être toujours en colère contre tout le monde, car au fond il l’est avant tout envers lui-même. Comme on dit, il est plus facile de s’en prendre aux autres qu’à soi-même et cette phrase correspond parfaitement à Cosme. Une envie de prendre l’air et surtout, le besoin de rester loin de l’appartement qu’il partage avec son ancien groupe. Ceux qu’il a spécifiquement laissé tomber en voulant se la jouer solo. Il savait qu’ils ne l’accueilleraient pas les bras grands ouverts mais quand même, ils ont de bons souvenirs qu’ils ont partagés ensemble. En tout cas sur le chemin, alors qu’il marchait sans trop savoir où aller, il s’arrêter pour se prendre un café à emporter qu’il pourrait boire sur la route. Il venait à peine de payer sa boisson qu’il prit la sortie mais tout ne se passa pas exactement comment il s’y attendait. Il avait fallu une seule seconde d’inattention pour bousculer quelqu’un, laissant le café encore chaud se renverser sur les deux protagonistes. Alors qu’il était en grande partie responsable, il accusa la personne en face « putain mais vous ne pouviez pas faire attention ? » A fleur de peau ? Enervé pour une raison particulière ? Il ne sait pas vraiment ce qui lui prend de réagir de la sorte mais une chose est sure, même s’il n’est pas le mec le plus agréable en temps normal, il n’est pas non plus du genre à s’énerver comme ça, dans la rue, à se donner en spectacle alors qu’il ne le fait uniquement pour se mettre en avant, pas lorsqu’il n’est pas à son avantage, pas alors qu’il est couvert de café. Une chose est certaine, ce n’est pas sa journée.