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Bast & Milàn

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Une vitrine de magasin reflète son image, il grogne un peu. C'est donc à cela qu'il ressemble désormais ? Il se voit amaigri, non pas qu'il est déjà été grassouillet, au contraire il a toujours été plutôt mince mais depuis son emprisonnement il a l'impression que son corps a changé. Les rides un peu plus creusées, des cernes sous les yeux parce qu'il n'arrive plus à dormir convenablement, il se sent différent. Pourtant il est conscient de ne pas avoir vécu le pire, on ne l'a pas torturé, on ne lui a pas brisé les os, on l'a juste enfermé dans une cellule avec plusieurs prisonniers, ne leur donnant que le strict minimum pour survivre. Dans cette cellule, tout le monde n'a pas eu la même chance que lui, certains, plus faible, sont morts, d'autres y sont surement encore. Il revoit tous ces gens dans son sommeil comme si on l'empêchait de tourner la page.

Il n'a pas fait attention mais il s'était arrêté devant cette vitrine de magasin, comme un idiot planté devant, gênant le passage des autres passants. Il secoua la tête, il devait penser à autre chose surtout qu'il s’apprêtait à faire quelque chose de très compliqué : réapparaître. Aujourd'hui il avait décidé d'aller voir Bast, de lui dire qu'il était en vie, que tout irait bien maintenant, rien que la voir lui ferait du bien. C'était en partie pour elle qu'il avait décidé de venir vivre à la Nouvelle Orléans car c'était probablement la seule à comprendre ce qu'il pouvait ressentir actuellement. Il avait eu son adresse via ce bon vieux Joan, elle vivait dans une pension et c'était là qu'il se dirigeait. Au coin de la rue, il verrait son visage et sa journée allait s'illuminer.

Milàn venait de se faire claquer la porte au nez, la dame qui tenait l'endroit où devait se trouver Bast venait de lui informer qu'elle n'y était plus. Après de longues négociations pour avoir sa nouvelle adresse, il n'eut pas gain de cause, bien au contraire ! Notre homme avait essayé d'insister un peu, de dire qu'il était un ami proche et que c'était urgent mais la mégère ne voulait rien savoir et lui cria qu'elle allait appeler la police s'il continuait. Aussi aimable que ses tortionnaires cette femme ! C'est donc complètement dépité que Milàn erra un peu dans les rues. Il tenta de joindre Joan pour avoir la nouvelle adresse de son ancienne collègue mais pas de réponse. Il se creusa les méninges quand soudain il se rappela l'endroit où son amie travaillait. Il regarda sa montre, 17h, s'il se dépêchait, il tombera peut-être sur quelqu'un qui lui donnera l'information tant convoité ou sur Bast elle-même si cette dernière faisait du zèle.  

18h, après avoir parcouru la ville, il arriva enfin à l'adresse du journal de Bast, un immeuble de taille moyenne assez peu entretenu. Un panneau indiquait que le journal était au de rez de chaussé, il n'avait qu'à entrer et il pourrait enfin avoir l'adresse de son amie et pourtant il hésita. Voilà un an qu'il avait disparu de la surface de la Terre, un an durant lequel son amie devait le croire mort. Voilà quelques semaines qu'il était de retour aux USA, il était d'abord allé voir sa famille éparpillée aux quatre coins du pays, des retrouvailles épuisantes ponctuées de questions auxquels il n'avait pas toujours les réponses. C'était dur de vouloir oublier ce qui s'était passé quand tout le monde vous en parle. Il s'était longuement reposé chez sa vieille mère qui aurait pu mourir d'angoisse cette année-là. Ensuite il avait repris contact avec des amis à lui, de vieilles connaissances mais il n'avait jamais osé appeler Bast. Pourquoi ? Il n'en sait rien, la revoir l'angoissait comme s'il avait peur que leur relation ne se remettrait jamais de cette disparition, parce qu'il culpabilisait d'avoir disparu comme ça, d'être parti sans elle.

Les deux compères avaient toujours été très proche, sauf au début dans la phase acclimatation où ils se cherchaient, testant les limites de l'autre. Rapidement cette méfiance avait laissé place à une grande complicité, pour dire vrai, Milàn ne s'était jamais senti aussi bien avec quelqu'un, leur relation était naturelle, tout semblait s’emboîter parfaitement. Quand il était énervé elle réussissait à le faire rire, quand ils s'engueulaient, ils réussissaient à se pardonner et quand ils étaient heureux c'était l'extase.

Il se concentra un petit peu et finit par franchir la porte. L'endroit était triste. Une vieille moquette poussiéreuse, une odeur de tabac froid lui arriva dans les narines, les néons de l'open-space grésillaient, il se demandait bien ce que Bast faisait ici, elle qui était si talentueuse. Le ronronnement des ordinateurs cassait le silence pesant de la pièce quasiment vide. Vu l'heure, tout le monde devait être parti, seul restait quelques courageux pour finir de boucler le prochain tirage. Milàn s'approcha de la première personne qu'il vit, demandant où se trouvait Bast, on lui indiqua à la va vite un emplacement un peu plus loin. Il s'y dirigea lentement, réfléchissant à ce qu'il allait lui dire. Il y avait pensé pendant des jours et maintenant que le moment arrivait, il se trouvait comme un con à avoir tout oublié.

Il repéra rapidement la crinière de la jeune femme, elle était toujours aussi jolie concentrée sur son ordinateur, elle semblait rouspéter un peu ce qui le fit sourire avant que ce dernier disparaisse devant l'imminence de la situation. Arrivé à sa hauteur, il se racla un peu la gorge avant de parler "Bast", voilà, après plus d'un an il n'arrivait pas à articuler plus que ça. En même temps que pouvait-il dire ? Coucou c'est moi, ça fait un bail ? Non, ridicule. Il essaya de garder une allure décontractée mais le stresse pouvait se lire dans ses yeux, du moins elle allait réussir à le voir, elle ne le connaissait que trop bien. La jeune femme ne sembla pas réagir tout de suite, trop occupé à finir un article probablement, ce qui le déstabilisa encore plus. "C'est Milàn" finit-il par rajouter, et cette fois Bast se tourna vers lui. Il ne savait pas comment elle allait réagir, un peu d’adrénaline arriva dans ses veines, cette bonne vieille adrénaline qu'il cherchait tellement fut un temps.

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(#) Forever feels like home    Jeu 12 Mar - 20:03
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@bast halabi et @milàn elkaim
La jeune femme ne voyait même pas le crépuscule pointer à travers les stores de guingois du Times Picayune. A dire vrai, on le lui aurait demandé qu'elle n'aurait certainement pas été capable de donner l'heure. Car ainsi que ceux qui la connaissaient le savait, lorsque Bast s'absorbait dans une tâche, plus rien d'autre ne comptait : ni l'horloge dont les aiguilles continuaient inexorablement de tourner, ni ce - ou ceux - qui l'entourait. Indifférente aux rayons du soleil mourant et encore davantage à la faible agitation qui régnait dans le journal. A sa décharge, on ne pouvait pas dire que son environnement actuel était particulièrement stimulant. Du moins, en comparaison de certaines rédactions de gros quotidiens ou pire, de son ancien travail. Cependant, lorsqu'elle avait postulé pour le job, elle savait très bien à quoi s'attendre. Le Times Picayune était un petit journal local, avec seulement trois tirages par semaine. La rédacteur en chef, passionné de pêche et de théories du complot, ainsi qu'en témoignaient la décoration de l'unique bureau fermé de l'étage, mâchonnait encore ses cigares - toutefois, sans les allumer, seule concession qu'il avait fait à la modernité. Quant à ses collègues, elle avait été surprise de constater qu'outre le cliché de la secrétaire aux lunettes à chainette - adorable, au demeurant -, ils étaient tous plutôt jeunes. Des quarantenaires pour la plupart, dont certains, comme elle, avaient préféré quitter l'effervescence du terrain et le stress de grosses rédac' pour venir non s'enterrer ici, mais apprécier un poste à taille humaine.

En somme, on pouvait être surpris de son choix, cependant, jusqu'à présent, elle ne le regrettait pas.

Surtout qu'avec la tempête qui avait frappé la Nouvelle-Orléans, de même que la rumeur que cette dernière aurait ramené dans son sillage délétère une virus inédit, le travail ne manquait pas. Présentement, elle était affairée à boucler un article relatant l'interview de plusieurs familles dont un proche avait disparu dans la catastrophe naturelle. Sur son bureau digne d'un capharnaüm étaient étalées plusieurs photographies des disparu.es. Concentrée, elle se lisait et se relisait, à la recherche de la moindre trace de pathos dans les lignes qu'elle avait écrite. Les entretiens avaient été, bizarrement, plus difficiles à mener que tout ceux qu'elle avait eu à faire jusqu'à présent. Le recul et la distance qu'elle prenait habituellement avaient été mis à rude épreuve. Probablement parce que le sujet était ... La disparition. Sans laisser de traces. Toutes ces personnes refusaient de se laisser aller au désespoir, tout en étant incapable de dissimuler la résignation dans leur regard. Elle relut l'extrait de l'un des témoignages, celui d'une femme dont l'époux s'était évanoui dans la pluie battante : « Je sais ... Je sais qu'il ne reviendra pas. Mais, je n'arrive pas à m'y résoudre. Vous ... Vous trouvez que c'est mal ? » L'égyptienne buta sur la citation. Elle pouvait encore entendre la voix timide, presque honteuse, de son interlocutrice. Elle revoyait ses épaules affaissée, son menton tremblant. Et tout ce qu'elle avait pu faire avait été de secouer la tête. Sans répondre.

Non. Il n'y avait rien de mal à ça, aurait-elle du répondre. Moi aussi, j'y crois encore. Cela dit, l'espoir était douloureux. L'une comme l'autre le savait. Toutefois, dans ce deuil, elles n'en étaient, théoriquement, pas à la même étape.

" Bast " Aux prises avec ses pensées, elle gronda ce qui devait être un « hum » ou un « pas maintenant » aux syllabes mangées par sa concentration. D'ordinaire, on la décrivait comme plutôt avenante, souriante. Sauf à certains moments, que ses collègues apprenaient à repérer. Aussi pensa-t-elle que l'importun s'en retournerait comme il était venu. Au lieu de ça, elle sentit la silhouette rester plantée dans son dos. Soupirant, elle s'apprêtait à se retourner quand ... " C'est Milàn " Elle se figea un instant. Cette voix. Ce n'était pas quelqu'un qui venait lui donner les nouvelles qu'elle attendait depuis un an. Non, ce quelqu'un, c'était ... C'était ... Elle pivota brutalement, sa chaise manquant d'en rouler contre un caisson en fer mal placé. Lorsque son regard rencontra les prunelles toutes aussi familières du nouveau venu, elle crut, à l'image de la voix, à une vision de son esprit. Mille fois, elle l'avait vu en rêve. Revenir. La retrouver. Autant, elle s'était réveillée sans qu'il n'en fut rien, un goût de regret au fond de la gorge. « Tu es ... Là ? » parvint-elle à articuler. Fébrile. Ses mains s'étaient mises à trembler de manière incontrôlable. Si elle n'avait pas été si dure à abattre, peut-être même aurait-elle tourné de l'oeil. A la place, elle se remit d'un bond sur ses jambes. En quelques pas, elle combla la distance qui les séparait. Jeta ses bras autour du coup de son ancien partenaire. « Tu es là. Tu es là. Alhamadllh ... » murmura-t-elle contre sa joue rapeuse, bel et bien vivante. Réelle. Comme les larmes qui coulaient, inarrêtable, sur les siennes.

Dieu soit loué, dans sa langue maternelle. Elle aurait pu le dire dans toutes les autres. En français, en créole, en italien, en mandarin ... En hébreu. Dieu, Allah, Yavé, Yama, peu importe auquel d'entre eux elle devait ses miraculeuses retrouvailles.

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(#) Re: Forever feels like home    Sam 14 Mar - 20:29
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Bast & Milàn

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Ces retrouvailles, il les imaginait depuis le premier jour de sa capture. Dans sa cellule sordide au fin fond du Tchad, ce n’était qu’à elle qu’il pensait, sa famille n’arrivant qu’en seconde position. Il était soulagé qu’elle ne vive pas le même enfer que lui et en même temps il aurait tellement voulu la revoir ne serait-ce qu’une seule fois. Durant ses mois de captivité, la mort était omniprésente et il ne savait pas si lui aussi allait y passer, cette incertitude le rongeait petit à petit alors pour s’évader un peu de sa galère, il revoyait dans sa tête les bons moments qu’il avait passé avec la jeune femme, il revoyait son sourire et son rire et pendant quelques secondes cela réchauffait son coeur. Penser à Bast le rendait plus fort et l’aider à se battre pour sa survie. En quelque sorte elle lui avait permis de s’en sortir car il savait qu’elle l’attendait quelque part à l’extérieur des barreaux froids de sa cellule. Il s’en voulait terriblement d’être aller là bas tout seul, lui qui formait une si belle équipe avec elle, il l’avait abandonné préférant poursuivre son shot d’adrénaline. Maintenant il ne rêvait plus que d’une vie stable, loin de toute cette agitation. C’était sûrement aussi pour cette raison que Bast était venue s’enterrer dans cette rédaction, pour être loin du tumulte qu’ils avaient vécu ensemble.

Le fait que Bast ne réagit pas tout de suite le déstabilisa un petit peu. En même temps elle avait toujours été comme ça, quand elle était concentrée sur un sujet, il était dur d’attirer son attention sur autre chose. Il ne se découragea pas, il avait déjà fait l’effort de venir la voir, il n’allait pas repartir comme ça, le plus dur était fait. Il rajouta quelques mots toujours avec une voix peu assurée et cette fois cela fit de l’effet. Bast se tourna lentement vers lui, comme si elle n’y croyait pas. Lui aussi avait du mal à croire qu’il était bien là devant elle. Aussi émue que lui, elle ne tarda pas à bondir hors de son siège pour venir accrocher ses bras autour du cou de Milàn. "Je suis bien là" dit-il un sanglot dans la gorge. Non pas qu’il était particulièrement émotif, il avait vu suffisamment d’horreur pour avoir une bonne carapace mais là c’était différent. Il ne s’était jamais posé de question sur les sentiments qu’il pouvait éprouver pour son ancienne partenaire, pour lui c’était juste l’amie qu’il avait de plus cher mais, il est vrai, qu’il pensait très souvent à elle.

Un moment de flottement ce fit, les deux se serrant dans les bras l’un de l’autre, il sentit que Bast versait des larmes alors il ne put s’empêcher d’en verser quelques unes lui aussi. Il n’était pas le genre de mec à refouler ses sentiments pour paraitre plus viril, non là il se laissait aller dans les bras de Bast qu’il serra fortement contre elle. Jamais plus il ne partirait loin d’elle, jamais plus il ne l’inquiéterait en ne lui donnant pas de nouvelle. Il ne pouvait qu’imaginer la douleur qu’avait dû ressentir son amie durant sa disparition, ne pas savoir s’il était vivant ou mort, guetter les informations continuellement pour savoir s’il avait été libéré, non il ne pouvait pas imaginer une seule seconde par quoi elle était passée. Milàn brisa le silence en articulant un petit "Je suis désolé" qu’il pensait sincèrement. "Je ne repartirais plus, je te le promets" Maintenant sa vie se ferait à la Nouvelles Orléans, il avait acheté une petite maison dans un coin tranquille, il avait même réussi à trouver un travail qui avait du sens pour lui, il allait pouvoir aider les gens tout en ayant une sécurité financière et sans risquer d’y laisser sa vie cette fois. Au fond de lui, il était un peu triste que sa carrière de grand reporter fut terminé mais c’était mieux ainsi, c’était une période de sa vie complexe qu’il chérirait toute sa vie mais désormais il voulait avoir de la stabilité.

Il se détacha un peu de Bast. "Laisse moi te regarder" Il prit le visage de la jeune femme entre ses mains scrutant le moindre changement sur le visage de Bast mais cette dernière était exactement comme dans ses souvenirs. Il essuya du pouce les quelques larmes sur les joues de son amie. "Tu es exactement comme dans mes souvenirs". Petit à petit l’angoisse qu’il avait ressenti de revoir son ancienne collègue se dissipait laissant place à du bonheur. Lui qui avait peur qu’elle se mette en colère, qu’elle lui en veuille d’avoir disparu, il se trouvait finalement face à quelqu’un juste soulagé de voir qu’il allait bien.

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(#) Re: Forever feels like home    Dim 15 Mar - 15:11
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Peut-être que tout ceci n'était qu'un songe, après tout. Peut-être que si elle se pinçait un bon coup ou qu'elle ouvrait ses paupières closes et débordantes de larmes, elle réaliserait que sous son étreinte, il n'y avait, en réalité, que le vide. Le vide lancinant, terrible et douloureux de l'absence. Pourtant, aussi providentielle que soit cette apparition, elle paraissait absolument réelle. Les courbes de la nuque du jeune homme sous ses avant-bras. Son buste ferme contre le sien. Les effluves familières de son savon. L'écho chaleureux de sa voix toute aussi émue que la sienne. Le goût salé de leur émotion mêlée. Oui, ses cinq sens ne pouvaient pas tous la tromper. Pas en même temps. Alors, Bast prit le risque de rouvrir les yeux. Elle se laissa aller aux promesses et aux excuses que Milàn formulaient, éventuellement vaine, tout à fait coupables. Comme s'il l'était. Comme si toute cette dernière année était de sa faute à lui. En cet instant, elle refusait d'en prendre la mesure. Elle n'avait pas la force de lui renier ces mots, de le confronter à sa bêtise, aussi crasse fut-elle. «  Chut ... Chut ... » se contentait-elle de murmurer tout en laissant son bras gauche descendre plus bas dans le dos de son ami, le frottant doucement, tel qu'elle aurait rassuré le chagrin d'un enfant. Et ce, bien que l'un comme l'autre ne le furent plus depuis longtemps. Quelle importance, après tout ?

"Laisse moi te regarder" Elle consentit à desserrer son étau pour se laisser admirer, en profitant pour faire de même. Elle qui avait craint le pire, retrouvait le compagnon de route qu'elle avait laissé, quelques jours avant qu'il prenne son avion pour le Tchad. Ils s'étaient séparés à la terrasse d'un café, elle faisant mine de lui en vouloir d'avoir accepté ce reportage sans elle, prise qu'elle était par une autre commande pour laquelle elle avait déjà pris du retard. Lui souriant, peu impressionné par ses lèvres crispées et ses répliques acerbes. Nonchalant. Confiant. Non, en ça, par contre, du moins à ce moment précis, il n'avait rien d'indolent. Et encore moins d'assuré. Tous deux étaient trop débordés par leurs retrouvailles pour faire semblant ou le tri dans leurs émotions. "Tu es exactement comme dans mes souvenirs" Elle ne put retenir un rire un brin morveux, entre hoquet et sanglot, ce dernier se perdant entre ses lèvres stupidement étirées. Dernière rigole sur ces joues creusées que Milàn tenait entre ses doigts. « Contrairement à toi, je ne suis pas allée bien loin. Ni très longtemps. » répliqua-t-elle sans accusation aucune, le ton simplement chargé d'un trait d'esprit raté. Elle posa ses mains sur celles de Milàn, incapable de résister à la tentation de les serrer entre les siennes. Elle avait besoin de le sentir. De l'agripper. Au cas où il disparaîtrait de nouveau. « J'ai essayé de venir te chercher. » reprit-elle au bout d'un instant, ne cherchant pas non plus à réprimer le trémolo dans sa voix, aussi pathétique aurait-il pu paraître. « J'ai essayé de venir, je te jure. J'ai tout essayé. Tiré toutes les ficelles que je pouvais. Appelé tous les numéros de toutes les ambassades qu'on m'a donnée. J'ai même ... Putain, Milàn, j'ai débarqué au dîner de l'ambassadeur du Niger à DC ! Les vigiles m'ont foutus à la porte au bout d'une demie-heure et j'ai été blacklistée de tous leurs dîners mondains à la con pour les trois décennies à venir ! » Elle riait. S'énervait. Haussait le ton. Frôlait l'hystérie. Tant et si bien qu'elle recula, s'arrachant à son contact. « J'ai pas réussi. J'ai pas réussi, Milàn. Je suis tellement ... Désolée. Tellement. Parce qu'après, j'ai abandonné, tu comprends ? Enfin, je ... J'ai pas réussi. Je t'ai ... Je t'ai laissé. » Elle dut se rattraper à son bureau, ses fesses heurtant le bois tandis qu'elle y déposait sa paume. Respiration pénible, sifflante. Les mots s'échappaient en logorrhée à peine compréhensible. C'était lui qui avait vécu l'enfer et tout à coup, c'était elle qui perdait pied.

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(#) Re: Forever feels like home    Dim 15 Mar - 23:07
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Contre toute logique, Milàn s’en voulait vraiment d’avoir laissé son amie seule alors que lui partait en mission. Le Tchad était un endroit dangereux mais après ce qu’ils avaient vécu ensemble, il n’avait pas eu l’impression de prendre plus de risque que d’habitude. Il faut dire qu’il en avait fait des voyages ! Il se souvient très bien des zones de guerre qu’il avait visité avec Bast ou des endroits de pauvreté extrême comme les favélas au Brésil gangréné par la corruption et les gangs. C’était sûrement cette sensation d’être intouchable qui avait failli lui couter la vie. Quand on commence à être trop en confiance, on fait moins attention au danger et c’était une leçon qui lui aura valu pas mal de frayeur et un gros traumatisme. C’est pour ça qu’il avait besoin de s’excuser car au fond de lui, il était persuadé d’être responsable de ce qui lui était arrivé. Il avait dû se montrer imprudent et son instinct, dopé à l’adrénaline, ne devait plus être aussi performant qu’avant. Il n’avait même pas 40 ans qu’il prenait déjà sa retraite alors qu’il se voyait faire ça toute sa vie, pour lui il s’agissait d’un véritable échec.

Encore une fois son esprit vagabondait dans le passé, preuve qu’il n’avait pas encore complètement fait le deuil de cette période, qu’il n’était peut-être pas encore prêt à tourner la page. Il devrait surement aller chez un psy, ne serait-ce que pour avoir des pilules pour dormir. Les nuits lui semblaient bien longue et il avait dû mal à se laisser aller à Morphée pour la simple raison qu’il avait peur de se réveiller dans sa cellule encore une fois, il réalisait à peine qu’il était vraiment parti de son enfer. Pour se concentrer sur autre chose, il voulu regarder le visage de Bast qui consenti à se détacher un peu lui. Elle restait exactement la même que dans ses souvenirs, il lui dit et cela fit rire la jeune femme ce qui décontracta un peu Milàn, elle avait toujours eu un rire et un sourire communicatif. C’est vrai qu’elle n’était pas partie bien loin, ni très longtemps. Il était cependant heureux qu’elle ait pu profiter d’un certain confort durant tout ce temps, qu’elle ne se retrouve pas comme lui avec un corps amaigri et des rides plus marquées.

Elle lui reprit les mains et commença un monologue qui toucha particulièrement notre grand gaillard. Bast parlait avec le coeur de tout ce qu’elle avait fait pour le retrouver, pour que son calvaire finisse enfin, elle semblait particulièrement touchée par tout ça, ce qui le toucha aussi. Les propos de son amie était cohérent mais les émotions qu’il pouvait lire dans son regard allait dans tout les sens. Il l’écouta en silence, réprimant la vague d’émotion qui le submergeait. Elle n’avait jamais quitté ses pensées, pas un seul jour et il était donc très ému de savoir qu’il avait toujours était dans les siennes aussi. Le lien qui les unissait n’avait jamais disparu. Puis elle s’arracha à son contact lui avouant qu’après elle avait abandonné. La première réaction de Milan fut de recevoir l’annonce comme un coup de poignard, ce lien qui pensait être indestructible la minute d’avant, l’était-il vraiment ? Il fronça les sourcils avant de se détendre et de prendre l’annonce avec davantage de philosophie : il n’avait pas été à sa place et il ne savait pas ce qu’elle avait enduré. Est-ce que lui aussi aurait finit par abandonner ? Pensant qu’elle était morte ou disparu à jamais ? Il aimait penser que non mais au fond il n’en savait rien.

Elle recula, heurtant son bureau et faillit tomber. Il se rapprocha d’elle pour la rattraper. "Tu ne m’as pas laissé Bast. Je n’étais pas à ta place, je ne sais pas ce que tu as enduré. Ce que je sais c’est que tu as fait ce que tu as pu mais il m’est arrivé…" Il avait dû mal à exprimer à voix haute ce qu’il avait vécu "Un truc qui nous dépasse tout les deux. On a tenu comme on pouvait." Il se racla un peu la gorge, hésitant à continuer mais il avait besoin de lui dire ce qu’il avait sur le coeur. "La seule chose qui me soulageait quand j’étais là-bas, c’était de penser à toi Bast, de penser à ma libération, de penser que bientôt j’allais te revoir. Tu n’as pas quitté mes pensées une seule seconde et grâce à toi j’ai pu tenir". Il avait eu le temps de penser à beaucoup de chose durant l’année écoulé mais il n’avait fait que penser à elle sans se poser plus de question que ça, ou plutôt refusant de se demander pourquoi c’était elle qui habitait ses pensées.

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(#) Re: Forever feels like home    Ven 20 Mar - 20:00
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@bast halabi et @milàn elkaim
Reprends-toi, Halabi. Enfin, une pensée cohérente traversa ses pensées désordonnées. S'il était bien une chose que la journaliste était capable de reconnaître, c'était ce sentiment paralysant et terrible qu'était la panique. Malheureusement, sa témérité ne l'en avait toujours pas préservé. Ou heureusement, plutôt. La peur était aussi un signe que malgré tout, vous possédiez un instinct de survie. Il lui en avait fallu. Il leur en avait fallu, à Milàn et elle, vu tous les guêpiers dans lesquels ils étaient allés se fourrer durant ces années ensemble. Sauf que la panique, elle, était délétère. Et surtout, cette émotion-là ne menait à rien. Elle ne put donc qu'être gré au jeune homme de la ramener sur terre. De lui rappeler qui elle était. D'abord, en l'empêchant de se vautrer pour de bon. Ensuite, en lui parlant. Il avait cette capacité-là, innée, de savoir trouver les mots avec l'égyptienne. Des mots qu'elle aurait voulu entendre de sa bouche, voilà un an, des mois, quand elle se morfondait dans sa chambre d'enfant, à essayer de se souvenir pourquoi elle se levait encore tous les matins. Qui faisaient leur effet aujourd'hui, malgré tout. Sa respiration se fit plus apaisée, moins rapide. On a tenu comme on pouvait. Oui, Bast avait fait tout ce qui avait été en son pouvoir, cependant, il lui faudrait encore longtemps, elle en était sûre, pour l'accepter. On n'effaçait pas toute une année de culpabilité en quelques jolies paroles, aussi réconfortantes furent-elles. Évidemment, elle se garda bien de le lui rétorquer : non seulement elle considérait s'être suffisamment apitoyée pour aujourd'hui, mais en plus, elle voyait qu'il n'en avait pas fini. Suspendue à ses lèvres, elle guettait la suite. Laquelle, à défaut de la décevoir, eut le mérite de la surprendre. "La seule chose qui me soulageait quand j’étais là-bas, c’était de penser à toi Bast, de penser à ma libération, de penser que bientôt j’allais te revoir. Tu n’as pas quitté mes pensées une seule seconde et grâce à toi j’ai pu tenir" Elle reste un instant interdite. Ca, elle ne l'avait pas vu venir. A dire vrai, elle n'y avait même pas songé. Parce que pour ce faire, il aurait fallu qu'elle l'imagine vivant, en capacité de réfléchir à autre chose qu'à sa propre survie. Parce que ça aurait aussi signifié qu'elle aurait dû continuer de penser à lui. Ce qui lui était devenu insupportable. « Milàn ... » Elle ne savait quoi lui répondre. Innocemment, elle mettait cette révélation sur le compte de leurs retrouvailles. Avant la débâcle, ils avaient été fusionnels. Après tout ce temps de séparation, il paraissait normal qu'ils se laissent déborder par leurs émotions. Elle se pencha légèrement, jusqu'à ce que leurs fronts se touchent. Les paupières closes, elle lâcha : « Toi aussi, tu m'as énormément manqué. On ne se sépare plus, maintenant. » Avant d'aller plus loin dans quelconque confidence, elle s'empressa de se racler la gorge et de se redresser, non sans l'avoir embrassé sur la joue au préalable. Ses traits s'étaient à nouveau illuminés d'un sourire, bien qu'encore humide des larmes auxquelles elle s'était laissée aller. « Wouah ! Ca fait beaucoup en quelques minutes, non ? Et si ... On allait manger quelque chose ? Où tu veux. Ca sent un peu trop la naphtaline par ici. » s'amusa-t-elle en lorgnant aux alentours du bureau obscur. « C'est moins glauque à la lueur du jour, promis. » Pour l'heure, elle avait besoin de prendre l'air. Et de se remplir l'estomac. Histoire qu'ils puissent discuter dans de meilleures conditions, sans s'abandonner totalement à leurs émotions.
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(#) Re: Forever feels like home    Dim 29 Mar - 23:14
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