Happy Thanksgiving 2019 (ken)

[ happy thanksgiving 2019 ]

"Allô !" Dit-elle d'une voix encore toute endormie. "Maman ? Il est à peine 6h du matin !" Cela faisait déjà au moins deux fois qu'elle refaisait sonner son réveil. La veille elle était restée sur un dossier qui lui donnait du fil à tordre. Cela faisait même pas 4h qu'elle dormait. "J'oublie pas quoi ?" Le dessert, le dessert pourquoi ? Elle n'était pas bien réveillée certes, mais il lui manquait une donnée dans l'affaire, la date. Elle avait complètement oublié que nous étions le 11/28/2019. Elle soupira, s'assura plusieurs fois que sa mère n'avait pas invité tout le quartier à manger, et se rendormie. Après tout c'était thanksgiving et l'avantage d'être à son compte c'est qu'il n'y avait pas d'obligation à travailler un jour pareil. Elle repensa à la dernière phrase de sa mère, pas tout le quartier, juste les amis proches. Qu'est-ce que cela pouvait signifier. Les amis proches pour la mère de Joey signifier la moindre âme perdue, combien allaient-ils être ce soir ?

La journée avait donc commencé très tôt ce matin. Car finalement elle ne s'était pas rendormie très longtemps. Le dessert, c'est elle qui devait le faire, elle n'était pas une pro de la cuisine, mais elle se débrouillait c'était le principal pour elle. Après des emplettes, la voilà dans la cuisine à suivre la recette de sa grand-mère, celle de la pumpkin pie. Elle se débrouille pas mal lorsqu'il s'agit de dessert, surtout lorsqu'elle suit à la lettre les recettes de la grand-mère. L'après-midi passa en un éclair, elle releva la tête après avoir sortie du four la tarte il était déjà 4heure. Il était temps pour elle de ranger la cuisine qui était un véritable foutoir avant de passer par la case salle de bain et ravalement de façade. Sa courte nuit se lisait en dessous de ses yeux. Les clients qu'elle avait en ce moment n'était satisfait de rien, rien de ce qu'elle pouvait proposer leur convenait. Pourtant ils ne rénovent pas un complexe hôtelier, juste la salle à manger et la cuisine de leur maison secondaire. Elle était à peu près certaine qu'elle ne verrait jamais leur maison principal, une fois mais pas deux. Un coup d'anti-cerne et le tour est joué. La voilà prête, puisqu'elle soupçonnait sa mère d'avoir invité plus de monde que prévu, elle avait opté pour une robe simple noire mais qui faisait le job, ses bottines en simili daim couleur camel, une écharpe et le manteau. Une fois à la voiture elle s'aperçu que le principal était resté sur le comptoir dans la cuisine : la tarte. Heureusement elle n'était pas encore partie. Cette fois c'était la bonne, elle était sur la route, elle devait juste traverser la ville pour revenir dans son quartier d'enfance, là où ses parents n'ont pas bougé depuis presque 40 ans.

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[ joey & ken ]

groovy gravy
Thanksgiving. Fête de partage et de gratitude. Kendall aimait assez cette célébration. Globalement, il était heureux de fêter n'importe quel évènement. Halloween, Noël, la fête nationale. Mais rien n'était véritablement comparable au Turkey Day. Depuis le décès de sa femme, ce jour avait une saveur quelque peu amère. Néanmoins, pour leurs enfants Polly et Jake, Ken mettait sa maussaderie de côté et donnait le change. Cette année, les jumeaux et lui avaient été invités chez les Williams, lesquels avaient également convié les parents de Kendall. Les Williams vivaient dans la même rue que les Christensen, et au fil des années, étaient devenus bons amis. Piètre maître culinaire, la mère de Kendall avait déconseillé à leurs hôtes de lui demander de rapporter quoi que ce soit de comestible. De ce fait, et afin de ne pas arriver les mains vides, il avait été convenu qu'il ferait le plein de boissons. Du vin pour les adultes, rouge et blanc pour convenir au plus grand nombre, et du jus de fruits ou des sirops pour les enfants. D'ailleurs, en ce qui concerne les enfants, Kendall avait également pris ses dispositions. N'étant plus certain qu'il y ait actuellement des enfants en bas âges chez les Williams, il avait rapidement fait un sac de jouets et un autre avec les premières nécessités, au cas où Polly et Jake seraient trop fatigués pour tenir le coup toute la soirée. Kendall savait combien les festivités de Thanksgiving pouvaient parfois s'éterniser et il préférait maximiser ses chances d'éviter tout caprice de dernière minute. Après avoir enfilé à Pollyanna une jolie robe d'hiver par dessus des collants —un vrai casse-tête, il s'en souviendrait— et à Jacob un pull over à motifs par dessus un pantalon en velours côtelé, il s'attela à trouver une tenue qui soit convenable pour lui aussi. Quelques délibérations en solitaire plus tard, il opta pour un jean noir et une chemise à carreaux style bûcheron. Sa mère trouverait probablement son choix décevant, mais Ken était déjà en retard, et à ses yeux un mauvais choix vestimentaire valait mieux que l'étiquette de retardataire.

Les jumeaux installés en voiture, Kendall conduisit jusqu'à cette rue où il avait grandi. Il gara son véhicule le long du trottoir et, les épaules chargées de nombreux sacs ainsi que les mains prises par celles de Polly et Jake, l'analyste de crédit s'avança jusqu'à la porte d'entrée des Williams. « Qui veut frapper ? » demanda-t-il aux enfants. Bien entendu, les deux étaient tout à fait disposé à exécuter sa requête, mais avant d'effrayer la famille Williams qui les avait très gentiment inviter pour le dîner, Kendall recouru à l'une des nombreuses tactiques infaillibles qu'il avait développé au fur et à mesure que les jumeaux avaient grandi. « Alors ce sera celui qui gagne à pierre, feuille, ciseaux. D'accord ? Vous êtes prêts ? » Pollyanna et Jacob se firent face, tout deux imprégnés d'une concentration extrême. « Mademoiselle, monsieur : pierre, feuille, ciseaux ? » Polly ferma le poing en une pierre, tandis que Jake aligna ses doigts pour mimer une feuille. La petite, déçue, sautilla de frustration sur ses petits pieds. Mais avant même que son frère n'ait eu le temps de cogner son petit poing serré contre la lourde porte en bois, celle-ci s'ouvrit devant eux.

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[ happy thanksgiving 2019 ]

@ken christensen et @joey williams

Une fois arrivée chez ses parents, elle fut surprise de ne voir personne, elle était la première. Etonnant, car ce n'était vraiment pas son genre d'être autant en avance. Mais tant mieux, comme ça elle pourrait profiter de ses parents avant le rush de ce soir. "Alors ? Qui vient ce soir ?" Oui elle était persuadée qu'elle ne serait pas seule ce soir, alors elle insista un peu. Oui lui répondit vaguement, elle a cru entendre le mot surprise, mais elle était pas sûre. Ca ne serait pas étonnant venant de sa mère. Depuis quelques mois maintenant elle a une fâcheuse tendance à s’immiscer dans sa vie amoureuse. Dans la cuisine, elle finit de préparer le repas avec sa mère, lorsqu'elle se rendit compte que son portable était resté dans la voiture. "Zut ! Mon portable est dans la voiture. Tout à l'heure j'ai failli partir sans la tarte. Je crois que j'ai besoin de dormir". Ca aurait été un bon plan si seulement il n'y avait pas cette soirée de prévue c'était sûre qu'elle serait au fin fond de son lit. Sa mère lui rétorqua vaguement un petit pique qu'elle n'avait pas bien saisi, mais aucune importance, elle venait d'enfiler son manteau histoire d'aller récupérer son portable. Elle était encore en train de refermer ses bottines lorsqu'elle ouvrit la porte. Elle fut étonnée de tomber nez à nez avec un jeune homme que s'il n'avait pas arrêté son mouvement à temps elle aurait très bien pu prendre ce petit poing fermé en plein visage. "Oh ! Bonjour !" Elle se releva, c'est seulement à ce moment qu'elle vit qu'il n'était pas seul. Il était accompagné de sa soeur, en tout cas c'est ce qu'elle imaginait. Et son père, son père qu'elle connaissait bien puisqu'ils ont grandit ensemble. Ken était un de ses plus vieux amis, il pouvait parfois s'apparenté à un meilleur ami. Mais après le décès de son frère, leurs études etc... Ils se sont un peu perdus de vue. Et visiblement ils habitaient la même ville sans jamais vraiment s'être rencontré avant. "Ken !" Finit-elle par dire. Comme ci les radars de sa mère c'étaient activés, elle accouru presque à la porte. Ravie de le voir visiblement, elle salua chaleureusement la petite famille sans que Joey est pu ajouté un nouveau mot à tout cela. Dans la cohue de l'entrée elle finit tout de même pas serrer Ken dans ses bras. "Ca fait plaisir de te voir." La encore c'est tout ce qu'elle avait pu ajouter, ça mère prenant pas mal de place dans cette entrée, elle invita la famille Christensen a passé côté salon. Joey les accompagna toujours avec son manteau et ses chaussures aux pieds. On lui rappela tout de même qu'elle était partie chercher quelque chose à la base, c'était vrai son portable. Alors elle repartit vers la porte d'entrée lorsqu'on frappa de nouveau. En ouvrant elle découvrit les parents de Ken cette fois dans l’entrebâillement de la porte.

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Être père célibataire —et de jumeaux, par dessus le marché— nécessitait incontestablement d'être maître dans l'art de la négociation. Honnêtement, après près de trois ans à élaborer d'incessantes stratégies de diversion, afin de préserver la paix sous son toit, Kendall était presque désormais en mesure d'intégrer les bancs de l'ONU. C'est pourquoi, arrivés devant la demeure des Williams, Ken avait été contraint de sortir de sa manche, l'un de ses nombreux stratagèmes pour contourner un énième conflit fraternel indésirable. Et, ironie du sort, alors même qu'en bon démineur il avait désamorcé la bombe avant que celle-ci n'explose, la porte s'ouvrit devant eux sans laisser à Jacob sa chance de frapper ou à Pollyanna sa chance de piquer une crise de jalousie.

La lourde porte en bois découvrit une jeune femme aux cheveux blonds, dont le visage n'était pas inconnu à Kendall, bien au contraire. Apparemment, celle-ci était aussi étonnée que lui de le voir sur le seuil. « Salut Joey ! Comment tu vas ? » Cela faisait probablement des mois, voire des années que Ken et Joey ne s'étaient pas revus. Ayant grandi l'un au près de l'autre, ils s'étaient finalement perdus de vue alors que la jeune femme avait entamé des études supérieures. Le sourire pendu aux lèvres, Kendall s'adressa à ses enfants. « Eh, j'ai rien entendu ! » Même s'il n'était peut-être pas irréprochable en tant que père, et que parfois il se montrait trop laxiste, Ken insistait toujours sur la politesse. Ainsi, les jumeaux saluèrent Joey avant d'entrer dans la maison. De l'autre côté de la porte d'entrée, Ken débarrassa l'une de ses épaules en déposant le sac des enfants au sol. Et, tandis que du coin de l'oeil il voyait Madame Williams venir à leur rencontre, sa vieille amie l'étreignit. « À moi aussi. » Ken lui rendit son étreinte, avant d'être de nouveau enlacé par son hôte. Il donna à la maitresse de maison le sac lourdement rempli de bouteilles, tandis que Joey accueillait à leur tour Monsieur et Madame Christensen, les parents de Kendall. Après de nouvelles embrassades, Ken suivit son amie d'enfance, laquelle se dirigeait vers l'extérieur. « Tu as besoin d'un coup de main ? » demanda-t-il en suivant la jeune femme dehors. « Je comprends mieux pourquoi ma mère a tant insisté pour qu'on fasse Thanksgiving ici cette année. Et aussi pourquoi elle n'a pas arrêté de me demander de venir bien habillé. » Ils traversèrent l'allée pour s'approcher d'une voiture, probablement celle de Joey. « Bon, comme tu peux le constater pour ce qui est de la partie bien habillé, on repassera. »

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[ happy thanksgiving 2019 ]

@ken christensen et @joey williams

Joey adore ses parents, mais fallait bien avouer que parfois elle préférait rester chez elle plutôt que d'être sous l'oeil inquisiteur de sa mère. Joey est célibataire depuis... Quelque temps maintenant, et pour sa mère ça ne devrait pas être le cas. Sa fille est jeune, plus si jeune à l'écouter, jolie et elle a tout pour elle. Le genre de réflexion que même si cela vient de votre maman, vous feriez tout pour finir cacher derrière n'importe quoi. Elle ne comprend pas pourquoi à 34 ans, elle est toujours célibataire. Heureusement Joey sait tenir sa langue lorsqu'elle rencontre quelqu'un, et puisqu'elle sait également que ça ne durera pas, elle ne le dira encore moins à ses parents. Après une déception amoureuse comme a vécu Joey, elle s'est toujours dit qu'elle ne revivrait pas quelque chose pareil. Alors aujourd'hui elle préfère prendre la vie comme elle vient sans vraiment s'attacher à quoi que ce soit ou à qui que ce soit. Et ça sa mère ne comprend vraiment pas, mais elle ne demande pas qu'elle comprenne mais plutôt qu'elle accepte. Ce qui est encore long comme chemin visiblement car lorsqu'elle agit comme cela, mystérieuse, c'est qu'elle cache quelque chose et Joey finira bien par le découvrir.

Sa tête, n'était pas correctement sur ses épaules, elle n'avait d'autre choix que d'aller chercher soit même son portable dans la voiture. C'était sans compter sur l'interruption des Christensen, fils et enfants, puis par les parents. Elle était ravie de les voir tous, ça faisait tellement longtemps. Sa mère avait le pouvoir d'égailler toute une assemblée, c'est peut-être pour cela qu'elle invitait toujours autant de monde. Et les invités lui rendaient bien souvent au centuple. Elle adorait recevoir et ça se voyait. Alors qu'elle commençait à rejoindre sa voiture, elle fut suivit par Ken, qui lui demanda si elle avait besoin d'un coup de main. "Oh non ! J'ai juste oublié mon portable dans la voiture ! Et comme on dit quand on a pas de tête on a des jambes ! Alors je m'y colle." Joey a toujours été de nature un peu trop rêveuse et oublier ce qu'il se passe autour d'elle, alors des jambes heureusement qu'elle pouvait compter dessus. Depuis sa naissance elle avait dû en faire des pas à force de faire cent fois la même chose. "Nos mères ont toujours eu une force de persuasion très poussée. La mienne ne m'a pas laissé le choix. Si elle ne m'avait pas réveillée à 6h du matin pour le dessert, je ne saurais même pas quel jour nous sommes." Certainement la tête dans des dessins bien trop compliqués qui ne plairont certainement pas à ses clients et à oublier de dormir juste pour pouvoir satisfaire le client. Elle ouvrit la voiture et récupéra le téléphone sur le siège passager. Un fois fait elle se retourna vers Ken ! "Ca dépend de quel point de vue on se place ! Pour ta mère certainement un flop, moi je la trouve très bien cette chemise. Je sais bien que ma mère reçoit beaucoup de monde mais je pense pas que le gouverneur soit invité, et que nous sommes qu'entre nous, donc pas besoin d'en faire trop !! Surtout ne lui dit pas que je t'ai dis cela." Finit-elle par dire en le pointant du doigt.

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Cela faisait des années que Kendall n'avait pas remis les pieds chez les Williams. Petit, ayant passé énormément de temps en compagnie de Joey et parfois même de son frère, il avait arpenté chaque recoin de la maison à de nombreuses reprises. Mais, bien entendu, le temps n'avait pas épargné la demeure, laquelle semblait avoir subi quelques rafraîchissements depuis sa dernière visite. Le fait est que, entre temps, Ken avait lui-même acquis sa propre maison. Après quelques années vécues en appartement dans le centre-ville, Sharon et lui avaient consacré un temps fou à trouver LA maison. Celle qui accueillerait leur vie à deux, puis à quatre, et qui serait là pour témoigner de leurs plus beaux souvenirs familiaux. Et ils avaient épuisé tant d'heures à discuter des moindres détails de la propriété, de la couleur dont les murs devraient être repeints aux tonalités des éclairages, qu'il espérait que le tout fonctionnerait ainsi encore de nombreuses années. De toutes façons, Sharon n'étant désormais plus là pour parler tapis, Ken ne portait plus grand intérêt à l'amélioration de leur décoration d'intérieure. Honnêtement, il se contentait simplement de tout conserver dans le même état que quand elle était partie. Nourrissant toujours ce vain espoir de la revoir passer le seuil de la porte un jour prochain.

Ainsi donc, Kendall avait suivi Joey, laquelle était partie récupérer son smartphone dans sa voiture. « Ah, ces femmes ! Accrochées à leurs téléphones portables comme une moule à son rocher ! » Il se moquait d'elle, évidemment. Lui-même considérait presque son téléphone comme une troisième main. Et quand bien même, pour une raison ou une autre, il n'aurait pas son téléphone sur lui à un moment donné, il portait à son poignet l'une de ces montres connectées, prête à relayer ses appels et messages. « Et bien, je suis heureux qu'elle t'ait sortie du lit, dans ce cas. Il n'y a rien au monde qui justifie de ne pas fêter Thanksgiving. » À vrai dire, c'était surtout le seul jour de l'année où Kendall faisait un réel effort pour ne pas se sentir coupable de l'absence de sa femme. Vingt-quatre heures au cours desquelles, au lieu de voir le verre à moitié vide, il tentait de le visualiser à moitié plein. Et dans cette démarche de gratitude, Ken se montrait reconnaissant d'avoir au moins la chance de voir grandir ses enfants, héritage de son amour pour Sharon. « Oh, et quand tu parles de dessert. Tu veux dire que c'est toi qui l'a fait ? » La jeune femme ouvrit sa portière, et acheva de ramasser son téléphone. « Et qu'est-ce que tu nous as préparé de bon ? Que je sache quel plat éviter, le moment venu. » Il attendit qu'elle eut refermée la voiture, avant de lui donner un petit coup de coude dans le bras. Pas trop fort non plus, juste de quoi matérialiser son côté taquin. « Promis, je serai muet comme une tombe. Mais tu la connais, hein. Trente-quatre ans et elle espère toujours que je me transforme en George Clooney un beau matin. » La mère de Kendall était plutôt exigeante envers ses enfants. La vie que menait son aînée, Judith, lui convenait parfaitement. Elle était partie vivre la grande vie à Manhattan, bras dessus, bras dessous avec son mari. Mais en ce qui concernait les garçons Christensen, ils avaient laissé pas mal des espoirs de leur mère en suspens. Et, bien qu'elle était tout de même fière de ses fils, elle avait rêvé d'autre chose. Surtout pour Kendall qui, à peine la trentaine passée, se retrouvait veuf et père célibataire de deux enfants. « Ah, zut ! Donc on aura pas droit à la visite du gouverneur ? Quelle déception ! » Il savait que la mère de Joey était la reine en matière de réceptions. Et, sans même avoir eu une idée du menu de ce soir au préalable, il savait déjà qu'il allait se régaler au dîner. Certain qu'une fois encore, l'hôtesse de maison aurait mis les petits plats dans les grands. « Alors Madame l'architecte, comment se portent les affaires ? »

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[ happy thanksgiving 2019 ]

@ken christensen et @joey williams

"Oh ! Mais quel poète ! Mais avoue que sans ton téléphone tu serais bien perdu également. Aujourd'hui le téléphone est un outil de travail à part entière. Malheureusement." C'est vrai qu'aujourd'hui sans son téléphone portable on ne ferait pas grand chose. Certes on ne pourrait pas être joignable, mais également avec toutes les nouvelles applications, le portable est devenu notre seconde tête. Et pour ce qui était de perdre la tête heureusement que Joey avait celle de secours, donc son téléphone. Travaillant à la maison ce n'était pas toujours évident de suivre un rythme normal, toujours la tête dans le guidon à gérer aussi bien le travail que l'appartement. Car oui, son appartement avait parfois besoin d'être nettoyer, il ne s'auto-gère pas seul au grand désespoir de Joey parfois car s'il y avait bien un truc qu'elle n'aime pas faire c'était le ménage. Et en plus de cela, elle n'aimait pas le désordre par facile à gérer tout cela. Il était donc normal qu'elle ne sache pas le jour précis. "Mais dit moi tu es toujours aussi enthousiasme ? J'avoue que Thanksgiving que je le fête ou non, ça n'a pas d'importance, et vu le boulot que j'ai en ce moment, l'éviter aurait pu être une option." Elle n'était pas rabat-joie, simplement elle venait de lancer son entreprise, et elle avait encore quelques difficultés à surmonter, du coup elle préférais se consacrer pleinement à son activité pour le moment. "Je ne dis pas que ce n'est pas important, j'imagine que pour toi ça l'est, surtout depuis que tu as des enfants ! D'ailleurs, il semblerait que j'ai louper pas mal de chose." Ria-t-elle. Lorsqu'elle avait perdu son frère il est vrai qu'elle avait eu du mal à garder n'importe quel contact avec n'importe qui. Du coup certaines amitiés se sont perdues dans le temps. Mais elle était ravie de revoir Ken, car finalement c'est ce qui se rapprochait le plus pour elle d'un meilleur ami. "Oui c'est moi qui l'est fait. Tu en doutes ?!" Bon elle n'était pas toujours très douée en cuisine, elle ne tenait pas de sa mère de ce côté là. Mais elle avait acquis les talents de sa grand-mère pour les desserts, c'était mieux que rien du tout. "Tu crois quand même pas que je vais te dévoiler comme ça la carte secrète, tu attendras le dessert. Histoire que tu prennes un peu de risque dans ta vie" Elle aimait bien le faire marcher. Après tout qui aime bien, châtie bien, non ? Elle avait récupéré son téléphone, mais ils continuèrent de discuter dans dehors. Notamment sur leurs mères parfois trop envahissantes. "Moi, elle espère que je lui ramène Georges Clooney comme gendre. Le truc qu'elle a pas compris c'est qu'il est un peu vieux pour moi. Et accessoirement marié." Bien que le mariage avait quand même toute son importance dans l'équation, Joey n'est vraiment pas du genre à piquer chez les autres. Ca ne lui viendrait pas à l'esprit d'aller vers un homme marier. Sauf si celui-ci ne dit rien évidement. Bien que sa vie sentimentale soit un vrai roman, elle préférait ne pas en parler. Alors lorsqu'il changea de sujet pour celui de son métier, elle se sentit tout de suite plus à l'aise. "J'avoue que pour le moment je sors à peine la tête de l'eau. Mais à ce qu'il paraît c'est normal lorsque tu ouvres ta propre entreprise."

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Joey avait désormais récupéré son téléphone et, avec Kendall, ils remontaient en direction de la maison. « Tu crois pas si bien dire. Et pire encore ! C'est un indispensable pour divertir les enfants. Youtube Kids ou Netflix, et hop ! » Comme tous parents du vingt-et-unième siècle, Kendall et Sharon avaient plusieurs fois reformulé leur souhait de ne pas laisser les jumeaux consacrer trop de temps aux écrans. Et puis, Ken est devenu père célibataire —une formule toute faite qu'il détestait profondément— et il a rapidement compris que les écrans pouvaient aussi être de braves alliées en ce qui concerne la gestion de deux enfants du même âge en simultanée. Bien sûr il ne les laissait pas toute la journée devant la télévision, mais Pollyanna et Jacob en profitaient davantage qu'il ne l'aurait voulu au départ. « Probablement pas, » répondit-il en riant légèrement. « C'est juste que, Thanksgiving est ma journée de répit. La seule journée où je me raccroche à celles et ceux qui sont encore là, plutôt qu'à... » Kendall ne prononça pas son prénom. Il ne le ferait pas de la journée, à moins que quelqu'un lui tende la perche et qu'il y soit contraint. Évidemment, Sharon ne lui rappelait pas que de mauvais souvenirs, mais s'il commençait à se replonger dans leur vie à deux, il finirait mal la soirée. Thanksgiving était la lumière au bout du tunnel, les seules vingt-quatre heures où il refusait de culpabiliser parce-qu'il était enjoué, heureux. « Quoi ? T'avais jamais rencontré Polly et Jake ? » Kendall lui-même avait fini par perdre le fil de ses contacts après le décès de sa femme. De très entourés à la naissance des jumeaux, il s'était soudain retrouvé plongé dans une solitude étouffante. Ses parents et ses beaux-parents veillaient au grain, tout naturellement, et il avait tout de même conservé sa plus proche bande d'amis. Mais pour les autres, de l'eau avait coulé sous les ponts, et certaines relations s'étaient retrouvées ensevelies par le temps. Et aujourd'hui, Joey faisait partie de ceux qu'il n'avait pas revu depuis un bon nombre d'années. Alors il était heureux de la revoir en cette journée. « Évidemment que j'en doute, eh ! » Non, il n'en doutait pas. Ken savait combien la jeune femme était appliquée pour ses projets d'architecture, et il ne doutait pas qu'elle se montre aussi perfectionniste en pâtisserie. « Ok, je vais prendre des risques. Mais si les jumeaux se retrouvent orphelins, sache que tu en auras la garde ! » C'était la principale peur de Kendall désormais, de passer lui-même l'arme à gauche et d'abandonner ses enfants. Il se demandait parfois si son absence serait aussi difficile à supporter que celle de Sharon. D'ailleurs, il avait très régulièrement souhaité qu'il ait été celui qui devait disparaître, car il doutait de lui et de ses qualités de parent, alors qu'il n'avait jamais douté de celles de sa femme. « Et qu'il t'arrive pas à la cheville aussi, y a de ça. » C'était assez comique, cet engouement provenant de la plupart des ménagères de plus de soixante ans. À l'heure où les nouvelles têtes émergeaient et s'évanouissaient en même temps à Hollywood et dans les médias, le choix en matière d'hommes était quand même moins restreint. Néanmoins, George Clooney restait un mythe pour cette génération fana de ER. « Effectivement, ce n'est rien qui doive t'inquiéter. La plupart de mes clients à la banque me le disent, et pour la majorité d'entre eux ils s'en remettent plutôt très bien ensuite. » Et puis, il ne doutait absolument pas de ses compétences dans son domaine. Mais comme toute chose, Rome ne s'était pas construite en un jour, et Joey devrait se montrer patiente avant d'être plus prospère.

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@ken christensen et @joey williams

Tout en se dirigeant vers la maison, elle sourit à sa remarque. Elle n'avait pas d'enfant, et même si elle savait que les écrans n'étaient en règle général pas très bon pour les enfants, elle pouvait très bien imaginer que parfois, pour s'octroyer un peu de tranquillité, c'était une des meilleures solutions. Elle-même n'était pas très fière de passer autant de temps sur un écran, mais lorsqu'elle n'était pas devant son ordi, elle était devant son téléphone. Parfois pendue à son téléphone, il suffisait d'être à son compte pour que les gens oublient que tu as une vie après ton boulot. Parfois ils appelaient en pleine soirée, où alors un dimanche. Entrepreneuriat c'était la porte ouverte à toutes les dérives. C'est pour cela que Joey ne savait pas toujours quel jour on était, et que sa mère devait lui rappeler sans cesse la date et parfois même l'heure. Joey n'attachait aucune importance aux fêtes en règle général. Peut-être noël, et encore. Visiblement Ken ce n'était pas la même, il avait l'air un peu songeur après cette discussion, le sourire est revenu lorsqu'il se mit à reparler de ses enfants. "Hello ! On ne s'est pas revu depuis la fac, si ce n'est même avant, quand mon frère à disparu... Alors non je ne connais pas tes charmants enfants ! Ni même ta femme d'ailleurs ! Vous êtes séparés ?" Question tout à fait innocente puisqu'il était arrivé seul avec ses enfants, Joey supposait qu'ils ne vivaient plus sous le même toit. De nos jours c'était tellement fréquent. Elle ne se posa pas une seconde la question si cela pouvait être autre chose. Ils venaient de rentrer dans la maison, elle avait bien noté le changement de comportement lorsqu'elle a parlé de sa femme, mais puisqu'ils étaient de nouveau à l'intérieur il avait de nouveau repris contenance. Joey nota mais ne dit rien, elle avait cette capacité à respecter cela, à comprendre que les gens pouvait avoir besoin de leur bulle et pas qu'on vienne la leur retirer. S'il avait envie de parler, depuis leur enfance Ken savait qu'elle était là. La conversation revenait naturellement sur les capacités culinaire de la jeune femme. Elle observa les deux petites tornades et jouaient dans la maison, et ce dit qu'un peu de vie ne ferait pas de mal. Elle sourit en regardant Ken "Donc tu n'as pas peur de les confier à quelqu'un qui ne sait pas cuisiner, c'est bon à savoir !!" Elle venait de s'installer dans le salon avec le reste des convives, on leur proposa un apéritif qu'elle accepta. Elle écoutait ce que Ken avait a lui dire sur le lancement de sa boîte. "C'est la première chose que l'on t'apprend lorsque tu souhaites monter ta boîte. Je sais que ça va être dur. Maintenant faut avoir les épaules solides jusqu'au bout.

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