closer than an inch from life --- @anja söderblom & julian nash
Serpentine maîtresse d'ambiance, la musique vrillait les tympans des saouls, l'ambiance nocturne de la Nouvelle-Orléans portée par chaque corps qui se trémoussait. La piste de danse était merveille bondée, le centre de toutes les attentions ivres : il n'y avait qu'à peine la place de respirer dans la marée humaine, et tout l'monde semblait prêt à virer timbré dans l'ambiance endiablée. Une orgie d'énergie, la pollution auditive débordant sur le quartier au-dehors. Il avait déjà oublié l'air frais, Julian, l'échappée dans la cacophonie ; ils ne s'étaient perdus dans cette masse que depuis quelques dizaines de minutes, pourtant. Lui et une poignée de potes qu'il avait perdus de vue il n'savait quand ; des habitués des lieux, qui se plaisaient dans l'explosion de tous leurs sens, dispersés déjà à la poursuite de leurs tentations personnelles. Ce soir, il n'était qu'un volage parmi tant d'autres, à trouver la parfaite cavalière, celle qui avait passé des bras fins autour de sa nuque pour mieux se presser contre lui, tant de promesses dans les prunelles et la gestuelle. C'était devenu simple comme un rien, l'acte répété trop souvent de plaire et déplaire ; se trouver pour mieux se perdre bien assez tôt. Sous le couvert de la nuit, ils étaient des étrangers, bien heureux de jubiler de cette liberté électrique. Et bien assez tôt le lendemain, il serait le premier à fuir, prêt à l'oublier dès qu'elle se serait échappée. Y'avait pas de place ici, pour plus sérieux que ça, aucun serment dans la voix ou dans les mots, aucune croyance démesurée en l'âme humaine si affamée. « Pourquoi tu m'offrirais pas un verre, hein? » qu'il l'entendit jacasser entre deux baisers, une paume dégringolant sur son torse dans l'inaperçu des lumières capricieuses et de la sueur générale. Bien assez tôt, peut-être qu'il finirait las d'endroits de c'genre, avec trop de gens, trop de voix et trop de parasites à l'attention. Mais c'était si facile, de venir, trouver n'importe qui pour tromper l'ennui, et recommencer encore et encore, pour autant de fois que les jours se succédaient. Offrir un verre alors, il le connaissait, le 'code' des soirées comme celle-ci, la façon dont la soirée commençait à s'accélérer, des relents de désir dans les yeux et les mains de plus en plus baladeuses. « Qui serais-je pour te laisser crever de soif? » le rictus, synonyme de moquerie, il attrapa la main de la blonde pour l'aider à se frayer un chemin à travers la foule compacte- l'indifférence des autres pour les opprimer jusqu'à ce qu'ils arrivent au comptoir du bar. Mirage à la bordure de son champ de vision, c'est là qu'elle apparut- l'allure familière dans la marée humaine, Anja et quelque-chose d'une autorité naturelle, une grâce glacée pour l'isoler de la fièvre générale. Elle était elle aussi, accoudée au bar, bien accompagnée qu'il remarqua en ne devinant que le dos du partenaire d'infortune. Un pauvre bougre à qui il payerait bien un verre, aussi, rien qu'pour le malheur de devoir subir la brune. Si elle avait été à portée de voix, il le lui aurait fait comprendre plus explicitement, le sarcasme qui roulait dans ses veines dès qu'il la voyait, à quérir un abandon démesuré. Là, il ne put qu'arquer un sourcil quand elle le vit, elle aussi, captée au vol d'une inattention : la communication silencieuse ne dura que quelques secondes à peine, avant qu'il ne doive dévier son attention sur la blonde qui avait rouvert la bouche, désireuse de ses attentions à elle. Elle était capable de le faire chier, si elle captait qu'il connaissait une autre nana dans ce nightclub bondé ; faute de mieux alors, il fit 'comme si'. Comme s'il n'avait pas déjà la tête qui était partie ailleurs.
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(#)bittersweet hearts / ( w/anja . ) Mar 14 Jan - 17:32
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Il y avait ces paumes brûlantes, légèrement moites, qui se perdaient sur ses courbes élancées, qui se noyaient dans la tignasse épaisse, valdinguant au rythme des musiques diffusées et les enveloppes se fracassaient entre elles, avec lui, contre eux. Cette nuit était marquée par l'abondance des carcasses vidées, cherchant à se détruire contre d'autres et se déchaîner, chasser les poids du quotidien, la pesanteur d'une routine morbide, dévastatrice. Pour Anja, il se s'agissait que d'une énième soirée de débauche, à négliger ses peines, celles qui s'infiltraient au plus profond de son essence, jusqu'à altérer les parties infimes de son innocence d'enfant, dont elle ne percevait pas encore les fils. Toile en fond, tissée par une Anja à la recherche d'amour, d'affection et de tous ces sentiments que la brune n'avait jamais connus, qui lui manquait, ce qui faisait que sa construction de vie était constamment instable, sur le point de s'effondrer au moindre coup de vent. Alors, la veuve noire avait jeté son dévolu sur cet homme élancé, ténébreux, dont le prénom lui avait échappé, triste pour le crier cette nuit. Lassée des danses, la lassitude attractive, Anja lui adressait un de ces sourires mesquins, dont le charme n'était plus à discuter, à croire que les mauvaises filles attiraient, prédatrices et félines. La discussion était facile, bien que l'éternelle insatisfaite préférait l'acte final, l'apothéose de cette rencontre éphémère, pour s'en aller et fuir, pour encore recommencer les mêmes erreurs dans sa perdition. Au bar, lorsque la poupée endiablée sirotait son cocktail, ses mirettes se posaient sur ce visage bien trop connu, pour l'avoir contemplé entre ses propres cuisses et ce sourire mauvais qui égayait ses traits amusés. Quelques secondes suspendues, comme si le temps s'était arrêté : encore ce soir, ils joueraient, telle était la volonté de leurs regards l'un dans l'autre. Alors, Anja se la jouait davantage séductrice, tactile, à se rapprocher du brun, l'enlacer et lui murmurer des choses à l'oreille, s'esclaffer, sans quitter ce regard qui l'observait. Et dans un énième élan malicieux, ses lèvres capturaient celles de son partenaire, l'embrassant langoureusement, ses prunelles ouvertes pour mieux fixer Julian, parce qu'elle se sentait invincible à ce jeu, la sulfureuse, à jouer avec les flammes des Enfers, se brûlant à chaque brasier et recommençait, comme un enfant qui n’apprenait jamais de ses leçons. Alors que ses pulpes valsaient en harmonie, que les corps se percutaient dans une étreinte brûlante, exaltante, Anja ne le lâchait pas du regard. Regarde comment je l'embrasse, chéri, que ses yeux hurlaient, regarde, ce n'est pas toi que je caresse, encore, lorsque ses mains fermes glissaient sur le dos de son partenaire, le plaquait contre sa poitrine, ce n'est pas toi qui ressens ma peau brûlante, ce n'est pas toi, pas toi... Et contre ce dos musclé, son majeur qui se dressait, conquérante.
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(#)Re: bittersweet hearts / ( w/anja . ) Mar 14 Jan - 21:29
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closer than an inch from life --- @anja söderblom & julian nash
Miroir de lui-même, ces réflexes infiniment humains qui coulaient dans ses veines, Anja était magnétique- une chimère qui trouvait toujours son chemin jusqu'à lui, une putain d'emmerdante qui se trouvait toujours sur sa route. Là, à graviter au coin de sa rétine avec son aura diabolique ; ces rictus qu'il lui connaissait si bien, son aisance à séduire et à souffler sur les braises d'une capricieuse tentation. Elle avait son sale caractère en plus, créature nocturne aux crocs acérés qui, faisait se confondre les baisers et les morsures. Il aurait pu, juste l'oublier dès qu'il se l'était tapée, bien content de pouvoir passer son chemin, avec plus de libertés que bien souvent : le droit souverain offert par la brune elle-même, avec cette verve brûlante qui lui allait si bien aux lippes. Une merveille agaçante ; succube à fuir et à vouloir tout à la fois. Il n'pouvait pas le blâmer, vraiment, ce brun qu'il voyait de dos : tout l'monde se prenait au jeu avec elle, cette gestuelle impérieuse et conquérante qu'elle avait, gouvernante de son propre royaume sans demi-mesure aucune. Jusqu'à l'instant fatidique où c'était trop tard, le piège d'une poigne autour du myocarde. Il n'y aurait aucune ligne de leur histoire chaotique qu'il voudrait réécrire – Anja, muse de perditions incendiaires, de ces jeux dangereux dans lesquels il s'émancipait avec tant d'aise. A chaque coup d'échec, chaque mouvement stratégique, elle répondait ; et pour toutes les fois où l'un s'imaginait dominer, il y avait toujours une réponse qui tombait, un couperet sur la nuque pour faire disparaître l'orgueil. Ce soir était comme tous ces autres, l'explosion muette de deux regards se dardant d'un bout à l'autre du bar ; des œillades clandestines que leurs partenaires du soir n'avaient pas encore deviné- ils s'étaient déjà faits prendre et ils n'en avaient jamais rien eu à foutre. Ils avaient toujours eu de quoi chérir une soirée baignée de cacophonie de nerfs à vif, qu'ils finissaient ensemble. Observateur de sa comédie, il sourit pour lui-même plus qu'il n's'en fâcha vraiment: c'n'était pas leur genre. Je sais que tu penses à moi quand tu l'embrasses, babe ; l'électricité des iris qui ne se quittaient pas, les vrais affamés de la situation, l'incandescence de regards perdus dans un bras de fer bien à eux. Il aurait pu l'imiter, jubiler de l'illusion d'un pouvoir, alors que la blonde était penchée vers lui, le décolleté en avant, tactile de plus en plus à chaque seconde qui s'envolait. Non, lui plutôt, il se pencha vers le barman, lui adressant quelques mots par-dessus le comptoir, glissant un billet dans sa direction. Peut-être que ce serait comme un spectacle lentement effeuillé, plus il foutrait de fric, plus elle irait loin dans son petit jeu. Au lieu de ça, ils se retrouvèrent interrompus par le fameux barman, ramenant un verre de cocktail dont l'extravagance n'était pas à refaire, propre à la Nouvelle-Orléans si pétillante et demandeuse ; de loin, il vit le barman le désigner du doigt, répondant au regard de l'inconnu brun par un signe de la main, un faux rictus alors que déjà ses yeux retombaient sur elle. « T'es sérieux, là? » qu'il entendit l'autre jacasser, en écho avec ce qu'il devinait être une question du cavalier d'Anja, l'insistance dans les épaules tendues. « Relax, un peu. » un geste leste de la main et il l'envoya promener, la blonde qui à son tour se mêla au lot, « C'est qui celle-là d'abord?! » la voix s'éleva encore, la blonde lâchée, sauvage attaquante qui repoussa la foule compacte repliée là pour se frayer un chemin jusqu'à sa nouvelle adversaire. L'impudente escalade de l'arôme de risque dans l'air, portée par la furie blonde qui tenait à demander des comptes, pointant un doigt en direction d'une Anja qu'il laissa seule, là, de longues secondes où il resta, lui, encore accoudé à son coin de bar- spectateur d'un chaos délicieux.
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(#)Re: bittersweet hearts / ( w/anja . ) Mar 14 Jan - 22:56
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Deux nouveaux pions sur leur damier macabre, les deux pantins ignoraient encore que les pensées des conquêtes qu'ils pensaient se trimbaler ce soir, allaient vers d'autres personnes. Lorsque ses lèvres humides embrassaient celles de son partenaire au blase oublié, Anja ne quittait pas Julian une seule seconde du regard, réflexe malsain du lien qui les unissait. C'est ainsi qu'ils s'amusaient, entre eux, des autres pour pimenter l'action et ces essences encore innocentes, gisant entre leurs mains impures. Sauf qu'à cette provocation, il renchérissait, pour son plus grand bonheur, Anja riait intérieurement, que la représentation débute, bien qu'aucune expression ne passait sur son visage, à enlacer la nuque du brun lorsqu'il baisait sa peau brune, qu'il mordillait cette chair désirable finement parfumée. Un verre offert et toute l'incompréhension du monde se lisait dans le regard de l'Hispanique, maigre rictus chez son tyran qui se contentait de hausser les épaules, d'agir avec une innocence plombée. Le spectacle se préparait lorsque la blonde se ramenait pour lui demander des explications, ce qui gonflait l'ego de la journaliste, pivotant vers elle en affichant son air le plus dédaigneux. « C'est ton passe-temps qui m'a offert un verre, va l'embrouiller lui, pas moi. » Une main levée pour repousser la pétasse au niveau du plexus solaire et un rire franchissait ses lèvres, non, il ne fallait pas titiller l'impitoyable Anja, celle qui pouvait décimer une nation avec l'unique force de son argumentation. « Penses-tu que je te doive des explications car tu as été incapable de captiver Monsieur ? Ou as-tu si besoin d'attention que tu désires aussi me payer un verre ? Ou bien te faire remarquer en agissant comme une hystérique pourrie gâtée ? » Il y avait les mots poignards, les regards assassins et ce faux calme chez la brune, les mirettes hautaines qui fusillaient, les propos destructeurs, affreusement calmes, capables de détruire le peu d'estime présent chez la blessée. Face à un tel exposé de sa médiocrité, la poupée s'en allait, furieuse et son attention revenait pour cet homme, qui attendait patiemment le retour de sa promise endiablée. « J'ai quelque chose à faire. » Une main passait entre ses cuisses, quelques caresses pour stimuler la bête et ses talons claquaient le sol, un murmure susurré à l'oreille : « Bonne soirée. » Harpie s'en allant, son verre pour compagnie et sa maigre carcasse trouvait le chemin d'Hadès, figée sur ses gambettes, un rictus mauvais, symbole de leur communication. « T'as perdu, chéri. » Qu'elle murmurait en penchant au-dessus de sa tête le verre encore plein, avant de s'esclaffer, terrible sorcière, qui s'écartait afin de ne pas être mouillée. Entourée par sa robe fluide, les tissus vaporeux s'éloignaient jusqu'à incarner une tâche obscure au milieu de la foule, quelques regards adressés à Julian, je t'attends, tintement des talons aiguilles jusqu'aux toilettes, se refaire une beauté, pour capturer une nouvelle proie, d'humeur récréative ce soir.
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(#)Re: bittersweet hearts / ( w/anja . ) Mer 15 Jan - 11:58
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closer than an inch from life --- @anja söderblom & julian nash
Dynamique brisée dans une œillade échangée ; Anja l'adversaire silencieuse d'une rixe qui n'appartenait qu'à eux. Le décor, soudainement devenu un vide auquel ils demeuraient indifférents- flatteurs de leurs propres ego, joueurs sur un champ de bataille qui n'était que le leur. Et la prescience de la musique en fond, vague rappel de la légèreté avec laquelle ils existaient ici-bas : de ces astres qui étaient entrés en collision par accident, comme ça, à l'aventure d'un regard fuyard qui avait trouvé un visage familier. C'n'était jamais prévu entre eux, un filin de hasard qui dictait ses propres lois : à croire qu'y'avait quelqu'un, quelque-chose là-dehors qui avait envie qu'ils se croisent, qu'ils créent des étincelles quitte à créer des dommages partout autour d'eux. Elle avait cette façon-là d'être dévastatrice – un reflet de son inhumanité à lui ; la même nonchalance qui fit qu'il laissa la blonde à ses côtés se lever de son tabouret pour aller chercher la brune intruse. Il n'écouta même pas la joute verbale, le son des mélodies noyant les voix alors qu'il reportait son attention sur le verre face à lui, la tranquillité d'une solitude bienvenue. Et d'une patience qui sommeillait dangereusement sous les apparences. Anja et son manège, l'amour qu'elle avait pour l'effet qu'elle faisait – une narcisse entourée de visages qui ne faisaient que lui renvoyer son reflet : il aurait pu trouver ça risible, n's'en cachait pas, de la juger âprement dès qu'il en avait l'occasion. Des piques cruelles pour répondre aux siennes : malgré le peu d'effort qu'ils mettaient à apprendre à se connaître, les habitudes étaient comme un plomb dans le crâne, des évidences et des observations qui se faisaient d'elles-mêmes. S'il était un charmeur joueur, il avait trouvé son égale en la jeune femme – une insatiable créature qui se lassait si vite. De beaucoup, sauf de lui manifestement ; l'évidence qui ne changerait pas quoiqu'elle fasse – une confession déjà offerte dès le moment où elle l'avait remarqué, et avait choisi de saisir l'occasion de le provoquer, plutôt que de passer son chemin. Quand la blonde revint dans sa direction, ce fut pour passer en trombe devant lui, le nez levé, ignorant fièrement sa présence : au moins elle n'se prendrait pas plus dans la gueule, l'ampleur du désintérêt qu'il avait si vite développé pour elle. Anja dans son sillage ; Anja et sa stature de paon arrogant. Anja et son sale caractère. A l'entendre, il ricana – il avait perdu qu'elle disait ; en attendant, elle avait au moins arrêté de lui bloquer le paysage de la salle avec son mec, tous les deux agglutinés l'un à l'autre comme s'ils n'avaient pas pu attendre d'être ailleurs pour se sauter dessus. La douche froide de mots qu'il garda pour lui avec son sourire – loin d'égaler l'audace de la sienne. Son verre qui se renversa sur sa chemise, un juron lui échappant ; bitch, l'insulte la suivit sur quelques pas avant qu'elle ne disparaisse. Peut-être pour le meilleur, tiens. La houle d'une rancune piquant les nerfs qui le fit réagir – sans égard pour le reste, il se leva, prêt à retrouver les toilettes, comme s'il allait pouvoir s'arranger dans un trou comme celui-ci. Le coup de coude qui poussa la porte fut vif – putain, il allait avoir besoin d'une clope après ça, et au diable le reste. Des gestes agacés – trop agacés pour ce à quoi ils étaient habitués, une verve brûlante qui le suivit jusqu'à l'extérieur de la pièce ; trop peu avait changé, cette emmerdeuse avait ruiné sa chemise pour sûr, et peut-être qu'elle sous-estimait à quel point ça le faisait chier. « Tu m'dois un pressing, connasse. » qu'il lâcha dès qu'il la vit, dès qu'elle sortit enfin de son p'tit coin à elle, tapie dans les semi-ténèbres qui les englobaient encore. L'épaule contre le mur le plus proche, Julian avait coincé une cigarette entre ses lèvres, et zieutait la porte de sortie. « J'argumenterais aussi que tu me dois une douche – mais tu serais capable de t'laver à l'acide, donc- » un jugement qu'il laissa en suspens avec ses sourcils qui s'arquèrent d'eux-mêmes. « J'suis désolé que ton latino t'ait autant frustrée, putain si j'avais su. » un autre sarcasme – plus fort que lui – roulant sur la langue et jusqu'à la commissure des lèvres en un rictus. Deux minutes plus tôt, elle avait été prête à baiser sur un bar juste pour s'faire remarquer, et elle se permettait de faire sa peste, maintenant. Quelle putain d'ironie. « Enfin, c'est l'cas classique. » fausse compassion pour lui faire hausser les épaules, un regard honnête vers elle – probablement que t'aurais même pas joui cette nuit avec lui, dis merci, qu'il aurait envie de répliquer. Une opportunité qu'il ne saisit guère pourtant – non, au lieu de ça, il quitta son coin de mur, s'approcha d'elle, si près qu'il put sentir son parfum et deviner ses traits dans les lumières dansantes. Ce duel, valse d'iris à iris, tout ce à quoi ils étaient tant habitués. L'offensive vint des doigts aventureux, qui glissèrent entre eux, tracèrent un chemin sud, à la bordure dangereuse du bas-ventre, et l'esquisse d'un frisson en réponse au geste osé. « C'est c'que j'me disais. » qu'il railla à son tour – l'appétit de plus au bout de la langue, sur les lippes ; il s'doutait que malgré le show de la brune, s'il devait s'aventurer plus avant encore, il y trouverait tous ces délices traîtres de chaleur et de désir qu'il connaissait tant. Évidemment qu'elle aimait ça, un pouls entre ses cuisses d'un désir qui ne trouverait jamais satiété. Et le sourire lui colla au visage jusqu'à c'qu'il l'abandonne là lui aussi, qu'il fende la foule pour tracer son chemin jusqu'à la sortie ; dehors, l'air frais et enfin la libération d'une bonne dose de nicotine dans les veines, pour noyer le reste.
Ça la faisait rire, Anja, de renverser ce verre sur son terrible partenaire maléfique, Hadès et Perséphone en action, se récréant de la misère humaine, tout aussi occupés à se moquer de l’autre, à se provoquer, se détruire pour toujours mieux s’aimer. Aucune demi-mesure entre eux : les extrêmes des sentiments étaient de rigueur, peu de limites, si ce n’était aucune, car rien n’était plus beau que de s’amuser de l’autre. Alors, lorsqu’elle disparaissait dans la foule pour se réfugier aux toilettes, le temps de se refaire une beauté, Anja ricanait, la fierté perceptible dans les mirettes et ce sourire, oh, cette risette machiavélique, digne des plus dédaigneuses. Elle prenait son temps, pour créer l’impatience et se pavaner dignement, les manières d’un paon en elle, dans ce maigre corridor obscur, éclairé par une ampoule qui sautait de temps à autre. « Tu as oublié le verre… » Qu’elle pestait, le rire provocateur comme mélodie et son regard brun qui scrutait le sien, la chevelure épaisse encadrant ce faciès énervant, sublime déchéance de cheveux, virevoltant lorsque la porte s’ouvrait. « Tu sais que tu n’arriveras pas à me provoquer, chéri. » Qu’il essaie, Julian, elle gagnerait, encore, parce qu’avec cette tournure inédite, elle triomphait déjà, Anja, ne se cachait pas pour s’en vanter, l’infâme. Puis, le charme revenait, niché contre son buste et les doigts aventuriers sur les courbes aux couleurs du Sahara, la délicieuse fermait les prunelles, laissant aller de doux soupirs, puisque la belle n’avait jamais honte d’exprimer son désir, le feu qu’il faisait naître dans ses entrailles. Ça la frustrait, qu’il s’en aille, elle qui s’imaginait déjà s’envoyer en l’air dans les toilettes, à l’arrachée, mais non : il s’en allait, l’imitant, comme auparavant. Soit, qu’elle pensait. La brune le suivait, lui laissant quelques minutes pour terminer sa cigarette, avant de trôner devant lui, minuscule brune nichée sur des talons vertigineux, emmitouflée dans un manteau et le regard qui ne laissait rien paraître. Impossible de déchiffrer ce qui se passait dans cette petite tête, alors Anja le fixait, de longues secondes avant d’attraper son bras, puis sa main, dans le froid, l’attirant à travers les ruelles, traînant les carcasses jusqu’à son appartement. « Puisque je te dois aussi une douche à l’acide. » Rictus amusé en coin, Anja reculait en retirant progressivement ses vêtements, maintenant un lien visuel, ensorceleur, pour disparaître dans la salle de bain où l’eau brûlante de la douche faisait naître un épais nuage brumeux autour de la silhouette aiguisée d’Anja.
closer than an inch from life --- @anja söderblom & julian nash
Empreintes de feu, sillon de péché avide glissant sur le satin d'un épiderme conquis ; Anja succube des nuits sortie de sa tanière d'oubli. Elle était celle qu'il zappait volontiers un jour, celle qui s'rappelait inlassablement à lui par une simple apparition. Une putain d'omniprésence sous la peau, la carne gravée d'un toucher sinueux. Un bras de fer qu'elle jouait aussi, elle – Princesse brune dressée sur des talons d'importance, la superbe de tout ce qui l'habillait, armure contre le monde entier. Elle avait ce putain de sale caractère, corrosif et amusant à la fois, l'air fier d'une créature avide. Ç'aurait été plus facile d'être saoulé d'elle – d'l'avoir usée juste une fois au cœur de la nuit, et d'l'avoir oubliée dès l'aube levée. Il n'pouvait même pas s'en vouloir pourtant, d'lui coller à l'être, de s'faire coller par elle aussi. Dehors, l'air frais d'une Nouvelle-Orléans joyeuse sous la voûte céleste noirâtre, fut comme un baptême du feu : des lacérations invisibles d'un abandon soudain, une solitude bienvenue et maudite tout autant, maintenant qu'il avait laissé la boîte bondée derrière lui. C'était comme si le temps était trop lent, nonchalant juge et juré qui pourrait bien le condamner à une solitude tortionnaire : il se s'rait barré, déjà, s'il n'avait ni eu la tête, ni eu l'coeur à s'prendre la tête avec une diablesse tombée sur terre. Mais elle apparut fort heureusement – entre deux bouffées à la cigarette, la compagnie dansant dans les effluves grisâtres. Il aurait pu en ricaner, de la chieuse qui n'lâchait pas l'affaire ; la nana qui se la jouait difficile à avoir, mais suivait ses pas avec une fidélité qu'aucun d'eux ne réservait à qui que ce soit. Alors quand elle se posa face à lui, il ne perdit rien de cette arrogance à lui : un peu plus débraillé que dans l'atmosphère envoûtante du nightclub, là rien que tous les deux, il n'avait rien du prince charmant. Il était le gars qui lui cracha à la gueule une bouffée goudronnée, celui qui l'ignora volontiers pendant quelques longues secondes saturées de silence. Elle en jouait aussi, n'prenait pas peur, sinon, elle aurait déjà fui. Et finalement, il n'fut surpris de rien quand il écrasa son mégot, n'observant qu'à peine les braises crever sur l'asphalte, qu'elle lui prit la main, l'entraîna comme elle le faisait si bien. Un commun-accord en terre conquise ; dans l'action, il eut un rictus, l'orgueil léchant les babines. Je l'savais, qu'il aurait pu ricaner encore. Mais il la suivit, faussement docile, faussement patient : il connaissait le chemin pour l'avoir pris souvent déjà. Ça marchait comme ça entre eux, pourtant, un réflexe dans les veines, un feu aux reins – incendie de sens qui dansaient ensemble. Il reconnut l'immeuble, les couloirs, la porte de l'appartement. L'aisance d'un univers qu'ils avaient construit entre eux : il n'en perdit pas une miette quand elle commença à s'effeuiller, présent d'une patience qui s'était enfuie si vite. Le jeu n'avait que trop duré ; et pas assez à la fois : à la prochaine tentative, le prochain face à face. Là, c'était comme si elle déposait les armes, un spectacle délicieux dans la semi-lumière de l'appartement ; l'abandon et l'oubli comme guides jusqu'à la salle de bain, la chimie des vapeurs flottant dans l'air. « Est-c'que j'suis censé comprendre que t'as complètement abdiqué, hein ? » qu'il s'moqua enfin, réflexe résidu des rues auxquelles ils étaient tant habitués. Et toujours un sourire chargé de suffisance sur la bouche, l'appréciation d'une vue sans détour aucun sur chaque grain de sa peau – la soie couleur de sable, arrosée d'une pluie de gouttes chaudes. C'n'est que tard jusque-là qu'il abandonna ses vêtements à lui, l'eau pour effacer les stigmates de leur guerre à eux ; est-c'qu'ils étaient en train de faire la paix, alors ? « Merci pour la douche. » fausse douceur au goût de chaud contre sa bouche, alors qu'il s'était approché jusqu'à elle. Une sucrerie mêlée à un baiser- enfin un vrai, sans timidité aucune, d'une main naturellement dans sa nuque agrippant les cheveux humides : une conquête langoureuse de tous leurs sens alors qu'elle se retrouvait dos contre la paroi de verre, pour seule chaleur humaine celle que sa compagnie lui offrait ce soir. Ce soir comme d'autres soirs, trop de soirs ; une addiction rien qu'à eux.
Anja, elle n’abandonnait jamais, véritable diable dans une si frêle enveloppe, constamment à renchérir, à la conquête de toujours plus, insatiable, telle était la vie qu’elle menait, la terrible. L’air frais frappait son épiderme découvert, bien trop rapidement, choc thermique entre la chaleur, la touffeur du bar et celle frigorifiante de l’extérieur, qui n’épargnait guère les flammes des Enfers. À la manière d’une ombre, elle lui collait à la peau, au postérieur, Anja, ce sourire ancré aux lippes, celui qui n’annonçait rien de bon et pourtant, elle ne le quittait pas du regard, la fumée qui frappait son faciès, un bref moment de chaleur le long de ses courbes élancées. Quelques minutes seulement et son esprit se déconnectait lorsque ses doigts attrapaient ceux de Julian, ne lui laissant pas d’autres choix que celui de la suivre, pour le meilleur comme le pire. Nuit calme, seule mélodie des talons aiguilles martelant le bitume, jusqu’à cet appartement, le sien, où la précieuse se déshabillait, sans le quitter du regard tandis qu’il s’abandonnait le long de ses courbes, où l’on distinguait les reflets des épices, du soleil. Pas réputée pour être la plus bavarde, Anja pivotait pour se laisser aller sous l’eau brûlante de la douche, pluie se déversant sur cette enveloppe charnelle captivante, enivrante, silhouette presque angélique dans ce nuage qui l’entourait. La chevelure plaquée en arrière, elle avait davantage cet air supérieur d’impératrice, un sourcil arqué, toujours cette lueur méprisante dans les prunelles ébène. Aucun mot ne passait la frontière de ses pulpes, jamais le mot de trop, Anja se laissait plaquer contre la paroi, les lèvres en mouvement contre celles de Julian, l’appétit naissant, après s’être retenu trop longtemps. La tignasse agrippée, légèrement tirée, qui la faisait frémir, cette sauvagerie dans les gestes alors qu’elle s’était hissée sur la pointe des pieds, à plaquer ses paumes contre ce dos brûlant, humide. Les ongles laissaient leurs traces sur cette peau pâle, en contraste sur la sienne, brune, basanée : c’étaient de longs baisers torrides qu’ils s’échangeaient, les amants. Puis, parce qu’elle demeurait infernale, cette diablesse, sa paume le repoussait brutalement en arrière, contre le mur en carrelage, son buste écrasé sur le sien et ses doigts, saisissant la chevelure du brun, mordillant sa lippe inférieure après avoir feint le baiser. Elle aimait cet instinct primitif entre eux, Anja, à planter ses dents dans la nuque de Julian, à le couvrir de baisers brûlants comme du passage taquin de ses quenottes, de son muscle rosé, sous ce torrent humide ardent, les cajoleries le long de ses courbes.