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[ le tourniquet de l'horreur ]

faubourg marigny (hôtel 3*)
Il y a quelques jours, le bulletin météo annonçait l’une des plus violentes tempêtes qu’ait connu la Nouvelle-Orléans. Les météorologues étaient catégoriques, Aidan n’épargnerait personne et entrerait sûrement dans l’histoire tant elle promettait d’être dévastatrice. Si certains paniquaient et faisaient des stocks de nourriture chez eux comme s’ils étaient à l’abri dans un bunker, d’autres continuaient leur petite vie paisiblement, persuadés que la presse poussait à la psychose, comme toujours. Ce soir-là pourtant, le vent se leva et la pluie se mit à tomber à grosses gouttes. La tempête n’était pourtant pas attendue si tôt et le temps ne semblait pourtant pas menaçant en milieu d’après-midi, lorsque le ciel s’était légèrement couvert, prenant une teinte gris foncé. Ici pour un dîner d’affaires, une rencontre entre amis, une soirée ou même une nuit de folie avec ou sans leur conjoint respectif, trois personnes s’engouffrèrent dans le tourniquet automatique qui tenait lieu de porte d’entrée de l’hôtel. C’est à ce moment que le drame se produisit. L’électricité sauta et les portes automatiques s’arrêtent brusquement, coinçant les trois clients entre ses vitres de verre. Au dehors, le vent faisait plier les arbres et la pluie redoublait en intensité, produisant un bruit effroyable contre les vitres. Coincés ici, sans lumière autre que les flashs de leur téléphone portable, les trois clients devront probablement prendre leur mal en patience avant que quelqu’un ne vienne les sortir de là, la priorité allant aux personnes déjà présentes dans l’enceinte du bâtiment.

date et heure mercredi 26 février, 18h30
lieu de l'event the burgundy b&b, faubourg marigny
participants @ellis comstock, @lena costales, @heath romeo

Il s'agit d'un petit sujet d'event où seuls les trois premiers à répondre pourront participer. Nous demandons donc aux membres d'êtres sûrs de pouvoir faire avancer l'intrigue et ne pas bloquer les autres. Pour cela, nous imposons des réponses courtes et au moins une réponse tous les 4 jours. En cas d'attente, le membre absent sera remplacé.

ps : Soyez vigilants, le pnj peut intervenir n'importe quand et faire de cet instant un enfer.

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tourniquet de l’horreur
Ce message qui l’avait tiraillé toute la journée. Cette invitation lancée. Je suis en ville, viens me rejoindre à ma chambre ce soir. Toute la journée, Ellis avait fait de son mieux pour l’ignorer. Une fille qu’il ne connaissait qu’à peine, rencontré une année plus tôt, une cliente au bar. Une touriste. Le seul genre de relation intime qu’il s’autorisait depuis le décès de sa fiancée. Et pourtant, il hésitait à se pointer à l’hôtel. Les remords et la culpabilité l’envahissant quand il levait les yeux de son écran de portable et le posait sur sa nouvelle colocataire. Ils n’étaient pas ensemble, loin de là. Et, pourtant… C’était elle la cause de sa réticence, de cette guerre intérieure qu’il se livrait. Peut-être que s’il y allait, peut-être que s’il allait s’abandonner dans les bras d’une étrangère qu’il pourrait se la sortir de la tête. Ellis, répondit finalement au message de la jolie touriste. J’arrive. Prétextant devoir remplacer un collègue au Snug Harbor, il attrapa sa veste et sorti de son appartement, ignorant les alertes météo. Après tout, ce qu’on entendait dans les médias était toujours exagéré, se pensa-t-il, naïvement. Arrivé à l’hôtel, il laissa quelques personnes passer les portes avant lui, puis s’y aventura, trempé par la pluie qui avait redoublé d’intensité. Il poussait la porte, puis fut stoppé. Net. Plongés dans la noirceur, la lourde porte bloquée. Coincés à l’intérieur, lui et deux autres malchanceux. — "Putain." souffla-t-il. Il tenta de pousser la porte, en vain. La pluie frappait contre les vitres dans un vacarme incessant. — "Peut-être si on pousse tous en même temps…" suggéra-t-il, sans conviction. Il plongea sa main dans sa poche, y trouvant son portable qu’il utilisait comme lampe de poche. La rue semblait déserte, tous s’étant réfugiés. Les arbres malmenés par les vents forts, la pluie s’écrasant avec force sur le bitume. La rue entière semblait privée d’électricité. Ses pensées se dirigèrent vers Talia, restée chez lui. Il n’aurait jamais dû venir ici...

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Quand il était question de son boulot, rien ne l’arrêtait, si bien que Lena ne se laissa pas influencer par les alertes météorologiques au moment de sortir de chez elle. Elle se rendait à un rendez-vous d’affaire quand la pluie commença, d’abord doucement, puis rapidement par torrents. Elle accéléra le pas, puis s’engouffra entre les lourdes portes de l’hôtel, passant devant un homme qui eut la galanterie de la laisser passer. Puis brusquement, les portes s’arrêtèrent, le ciel rugissant au même moment. Un rapide coup d’œil à son portable lui confirma ce qu’elle savait déjà, elle était en retard pour sa rencontre avec l’homme qui l’attendait probablement déjà au bar de l’hôtel. Elle serra la mâchoire, poussa un long soupir et laissa passer entre ses lèvres un juron dans sa langue maternelle. — Mierda, tienes que estar bromeando. Elle secoua la tête, passant rapidement une main dans sa chevelure détrempée par la pluie – les efforts qu’elle avait mis pour en soigner l’apparence n’étaient plus du tout apparents. Bien que la situation fût hors de son contrôle, et que son client comprendrait assurément la raison justifiant son retard étant probablement lui-même privé d’électricité, il n’était pas dans ses habitudes de manquer un rendez-vous et elle était visiblement agacée. Elle pianota rapidement sur le clavier de son portable, lui envoyant un message - inutilement, n'ayant pas de réseau, pour repousser leur rencontre, puis activa à son tour la lampe de poche de son appareil. Elle scruta les visages dissimulés dans la pénombre des deux autres personnes coincées avec elle dans cette prison en verre. L’homme qui lui avait précédemment cédé le passage se prononça en premier, suggérant sans conviction de pousser sur les portes. Lena haussa les épaules, toute aussi peu convaincue que lui, mais acquiesça néanmoins à sa proposition. — "J'imagine qu'on ne perd rien à essayer..." Dans sa voix transparaissait un manque d’assurance. Elle n’avait jamais réellement été claustrophobe et pourtant, elle sentait une panique grandissante lui nouer les entrailles. La pluie qui martelait contre les portes n’était pas rassurante et elle avait l’impression de suffoquer. — "Quelqu'un ne tardera pas à venir nous aider, de toute façon.", ajouta-t-elle, mais elle était visiblement incertaine de ce qu’elle affirmait.

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Je suis là dans cinq minutes, t’es à quel étage, déjà ? Je n’en reviens pas d’être ici, arrêté à un feu rouge, à tapoter l’écran de mon smartphone pour envoyer ce message à Jarrod, mon collègue de travail. Le pauvre est toujours aussi tête en l’air, que ce soit à la caserne ou à l’extérieur. Organiser un anniversaire de mariage dans un tel établissement, c’est le grand luxe, il marquera clairement des points auprès de son épouse mais oublier dans son casier la sublime bague qu’il lui a acheté spécialement pour l’occasion… Il m’exaspère, comme toujours, mais je l’adore. Je ne pouvais sciemment pas lui dire non, on ne laisse jamais un camarade dans le besoin, encore moins lorsque celui-ci adopte le code des pompiers de la caserne comme moi. Elle sera là dans quelques minutes, dépêche-toi ! Je lève les yeux au ciel, tenté de lui rappeler que je m’apprête à le sortir du pétrin et que je pourrais très bien choisir de me retourner si le service n’est pas assez efficace à son goût. Vert, le feu passe à nouveau au vert et j’abandonne mon téléphone sur le siège passager pour me concentrer sur la route et débrayer. La visibilité est mauvaise, rien d’anormal, encore moins surprenant quand on prend le temps de lever les yeux vers le ciel pour se rendre compte que les météorologues avaient raison en mentionnant cette tempête. Elle risque de faire des ravages et nous avons déjà été mis au parfum, Jarrod comme moi… Si Aidan venait à provoquer de nombreux accidents, que les dégâts étaient trop importants… Service ou pas, nous serons réquisitionnés. Je traverse la route en courant, pas spécialement ravi d’improviser une douche à base d’eau de pluie, et m’engouffre à l’intérieur de l’une des façades du tourniquet. Deux autres personnes sont là, tout juste le temps de les regarder qu’un bruit m’interpelle… Celui d’un moteur que l’on viendrait de mettre à l’arrêt… Celui d’un quartier tout entier privé d’électricité et de lumière. Petit problème… J’suis coincé dans le tourniquet de l’hôtel ! Je risque d’en avoir pour un moment. L’électricité ne risque pas d’être rétablie, pas pour le moment en tout cas. Le message refuse de s’envoyer, logique, le réseau s’y met également. Je relève la tête, arraché à mes pensées par mes deux camarades. « Mauvaise idée, croyez-moi… Mieux vaut attendre que le courant soit rétabli. Ici, nous ne craignons rien pour le moment et les pompiers ont probablement des appels nettement plus urgents à prendre. » J’en sais quelque chose, je suis de ceux qui sont réquisitionnés généralement. « Vous n’êtes pas claustrophobes ? » Les premières vérifications sont d’usage. La panique ne ferait qu’empirer les choses.

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La jeune femme était aussi prête à tenter de pousser la porte manuellement. Elle suggéra qu’on viendrait sans doute bientôt les aider. Cette affirmation se voulait sans doute rassurante, mais il n’en était pas réellement convaincu. En fait, elle-même ne semblait pas franchement certaine de ce qu’elle avançait. Il supposait qu’ils ne seraient pas une priorité pour personne avant plusieurs heures – si le courant n’était pas déjà rétabli d’ici là. Ellis regarda par-dessus son épaule vers la section de la porte dans laquelle se trouvait un jeune homme, visiblement le plus jeune des trois. Ellis le devinait dans la vingtaine. Il désapprouva sa suggestion, offrant un raisonnement tout à fait plausible en guise de réponse. Ellis haussa les épaules, acquiesçant de la tête. Il avait sans doute raison, il valait mieux ne pas forcer le mécanisme de la porte. Attendre sagement que le courant soit remis en marche – ou que des secours arrivent. — "Ça serait bête de crever ici." lâcha-t-il d’un murmure à peine perceptible, à lui-même. Il baissa les yeux vers son portable, constatant sans surprise que le réseau faisait également des siennes. Il soupira. Frustré d’être coincé ici, sans moyen d’avertir qui que ce soit. Et, surtout, sans moyen de s’assurer que tout se passait bien pour Talia. Ellis rangea son portable dans sa poche, ses doigts frôlant son paquet de cigarettes. Putain, songea-t-il. Il aurait pratiquement tout donné à ce moment précis pour être à quelques centimètres plus loin, à l’extérieur, et s’en griller une. — "Non, ça va." lui répondit-il, calmement. S’il était irrité d’être coincé dans le tourniquet, il n’avait en revanche pas peur de se retrouver confiné dans ce petit espace. Le jeune homme semblait en plein contrôle de ses moyens aussi. Son regard se porta vers la jeune femme qui, elle, laissait transparaître une certaine nervosité. — "Et vous, ça va ?" lui demanda-t-il alors qu’il s’adossait contre la fenêtre qui le séparait de l’extérieur. Ses bras croisés sur sa poitrine, s’occupant les mains qui ne songeait qu’à ce paquet de cigarettes dans sa poche.

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Elle eut un léger haussement d’épaules quand le plus jeune des deux hommes laissa entendre que forcer sur la porte ne les aiderait en rien. Elle n’avait pas d’autre choix que d’admettre qu’il n’avait pas tort, une moue désappointée aux lèvres. Pour avoir déjà côtoyé un pompier, elle se doutait qu’ils avaient assurément des situations nettement plus urgentes à régler. Il ne leur resterait plus qu’à s’armer de patience en attendant le retour de l’électricité. Dans un réflexe vain, elle baissa à nouveau les yeux sur son portable, qui lui indiqua qu’elle n’avait toujours pas de réseau. Elle s’adossa contre une des parois en verre, laissant son regard vagabonder distraitement, laissant l’incertitude envahir son esprit. Préoccupée, elle ne porta pas attention quand l’un des deux hommes demanda s’ils étaient claustrophobes. C’est la voix s’adressant directement à elle qui la ramena à l’ordre. Elle poussa un long soupir, hochant la tête en direction de l’homme aux boucles sombres qui venait de l'interroger. — "Mmh, oui, tout va bien", répondit-elle après une courte hésitation. La vérité était que la pluie martelant violemment les vitres, doublée de l’obscurité dans laquelle ils étaient plongés, l’angoissaient plus qu’elle ne voulait l’admettre. Elle ne voulait simplement pas les importuner avec sa grandissante inquiétude. L’autre, qui avait plus tôt sous-entendu qu’ils crèveraient dans leur prison inopinée n’avait en rien aidé ses appréhensions. Pas qu’elle eut réellement cette crainte, mais elle aurait néanmoins préféré être n’importe où ailleurs et il était loin de l’avoir rassurée. — "J'imagine qu'il ne nous reste plus qu'à attendre.", conclue-t-elle, les sourcils froncés, un léger tremblement dans la voix. À l’extérieur, la foudre déchira à nouveau le ciel dans un grondement sourd et un arbre craqua sous la violence du vent, se fracassant contre la vitre. Lena sursauta, les battements de son cœur accélérant considérablement dans sa poitrine. Consciente que sa peur était irrationnelle, elle n’arrivait tout de même pas à l’apaiser, la laissant plutôt prendre le dessus. Elle tenta de voir au travers de la porte vitrée si un employé, ou client, de l’établissement semblait dans les parages, mais la pénombre l’empêchait d’apercevoir un potentiel sauveur. Dans une tentative désespérée, elle frappa ses paumes contre la paroi, mais le bruit ne fit que se perdre, enterré par le tumulte extérieur. Ils la penseraient totalement cinglée, se dit-elle, mais au point où elle en était, elle s’en souciait à peine. Un nouveau juron espagnol s’échappa d’entre ses lèvres. Elle se passa une main dans le visage, puis pris une grande inspiration, puis expira lentement. Elle repris le contrôle, aussi vite qu'elle l'avait perdu. — "Désolée", souffla-t-elle, penaude, mais légèrement détendue. — "Des paris sur le temps qu'on va passer ici, avant de crever?", demanda-t-elle, étrangement calme, dans une tentative humoristique, cherchant à calmer cette panique à laquelle elle ne pouvait plus céder.

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Le regard d’Ellis s’attardait sur la jeune femme coincée dans la cloison de verre voisine. Toujours adossé à la porte, les bras croisés contre sa poitrine, une moue boudeuse au visage. La question qu’il lui avait posée semblait l’avoir sortie de ses pensées, ramenée à eux. À cette situation aussi bête que frustrante. Elle leur assurait qu’elle allait bien, pourtant la légère hésitation avant qu’elle n’offre cette réponse semblait témoigner d’un autre sentiment. Mais il n’insista pas. Parce qu’il ne la connaissait pas, parce qu’elle ne leur devait rien. Trois inconnus bêtement coincés ensemble. Si ça se trouvait, ils sortiraient de là bientôt et ne se reverraient jamais. Le silence planait, seuls les grands coups de vent et les gouttes d’eau martelant les fenêtres leur servaient d’accompagnement. Peut-être que certaines personnes auraient pu trouver ce silence lourd, angoissant. Ce besoin de meubler le silence de paroles vides, de banales conversations aussi ennuyantes que futiles. Pas Ellis. Alors que la jeune femme constatait qu’ils n’avaient plus qu’à attendre, Ellis pencha sa tête vers l’arrière et ferma les yeux. La quiétude qu’il s’efforçait de trouver fut interrompue brusquement par le grondement sourd et puissant du tonnerre. Ellis sursauta alors qu’un arbre cassé se fracassa contre une fenêtre près d’eux. Son attention fut attirée par les coups de la jeune femme contre la vitre qui les séparait du lobby. La panique semblait s’être emparée d’elle. Ellis ouvrit la bouche, mais se ravisa. Il ne savait pas quoi lui dire. Il se contenta plutôt de jeter un coup d’œil vers l’autre homme. Il désigna la jeune femme d’un coup de tête subtil vers elle et haussa les sourcils. La situation risquait de devenir pénible si elle n’arrivait pas à se calmer, songea-t-il. Le jeune homme lui paraissait rationnel. Peut-être trouverait-il des mots pour la rassurer. Elle souffla une excuse, semblait calme. Une vague de remords l’envahit alors qu’elle reprenait le mot qu’il avait employé plus tôt : crever. Était-il la cause de sa panique ? Il n’avait pas cru qu’il puisse être entendu par ses … camarades. Ellis soupira. Était-il capable de faire autre chose que de nuire aux autres ? — "Un old fashioned.", déclara-t-il subitement. Sa déclaration loufoque sembla attirer l’attention des deux autres. — "Si je pouvais aller au bar de l’hôtel, c’est ce que je commanderais.", expliqua-t-il. Son aversion pour le small talk devait être mise de côté alors qu’il tentait, peut-être en vain, de changer les idées de la jeune femme. Peut-être que l’absurdité de la question réussirait à lui faire oublier ses tracas. De la jointure pliée de son index, Ellis cogna à quelques reprises à la paroi qui le séparait d’elle. — "Qu’est-ce que vous commanderiez?", lui demanda-t-il, d’un ton aussi calme et aussi chaleureux qu’il lui fut possible.

Spoiler:

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Condamné, je le suis à prendre mon mal en patience. Mon téléphone est hors service et là, dehors, l’orage se déchaine et risque de nous immobiliser tous les trois pour un petit moment. La situation pourrait être pire, bien pire que cela. Nous pourrions être condamnés à prendre l’eau, dans une configuration bien plus périlleuse que celle dans laquelle nous nous trouvons. Présentement, nous n’avons plus qu’à prendre sur nous pour endurer les minutes qui vont s’écouler jusqu’à ce qu’un employé de l’hôtel puisse nous venir en aide, ou que le courant soit rétabli pour que les portes se remettent à fonctionner d’elles-mêmes. Dans tous les cas, il faudra être patient, attendre et ne pas offrir à la claustrophobie une emprise trop importante. Il est clair que nous avions tous quelque part où aller, quelque chose de prévu ailleurs mais les éléments en ont décidé autrement et je le prends avec résilience. Le contraire serait vraiment stupide, ce serait en arriver à vouloir casser l’une des portes vitrées, à les pousser au risque d’endommager le système et de nous emprisonner davantage encore… Je suis tenté de lancer une petite vanne, comme ça, pour détendre l’atmosphère en ressortant une référence cinématographique. Si quelqu’un a eu la vision d’un accident nous impliquant à cet endroit précis, qu’il se manifeste. Non, mauvaise idée, ils pourraient ne pas comprendre mon allusion à Destination Finale… Pire… Ils pourraient ne pas avoir le même humour légèrement noir que moi. Mon vis-à-vis semble peu influencé par la situation, d’un calme olympien… C’est plutôt notre camarade de galère, assise au sol, qui attire mon attention et achève de ne pas me convaincre en nous assurant que tout va bien pour elle après une hésitation suffisamment longue pour retenir l’attention. « Hey, ça va aller ! » Je tente d’être rassurant sans envahir son espace vital, elle ne me connait pas après tout, et moi non plus. Tonnerre, un arbre qui vient mourir sur une fenêtre non loin de nous, la jeune femme qui panique un peu plus, frappe contre la vitre, balance quelques mots dans une langue que je reconnais. « Pauvre vitre, elle ne vous a rien demandé ! » J’ai un sourire amusé au coin des lèvres, incertain sur la réaction à laquelle je me soumets, mais prêt à désamorcer la situation avec mon calme légendaire. Mon vis-à-vis m’adresse un regard auquel je réponds d’un haussement d’épaules, notre partenaire d’un soir dos à nous. Old-fashioned, il détourne notre attention, typiquement ce que je ferais si ma vie ne tenait qu’à un harnais de sécurité et qu’un quidam, dans une situation nettement moins confortable encore, était potentiellement sur le point de commettre le geste brusque de trop sans mes paroles pour le maintenir en éveil et immobile. « Un whisky, sans glace ni soda… » Je le regarde puis me laisse glisser par terre, aux côtés de l’inconnue. « Moi c’est Heath… By the way. » Une invitation à dépasser une première frontière, si nous devons passer quelques heures ici, autant le faire avec un minimum d’aisance. « J’suis venu ici pour rendre service à un collègue. Il fête son anniversaire de mariage aujourd’hui, il a invité sa femme dans cet hôtel sauf qu’il a oublié sa bague à la caserne, à la fin de notre service… J’espère pour lui que sa femme est également retenue ailleurs… Il n’aura pas sa bague à temps, dans le cas contraire. » Nouveau sourire amusé, puis regard qui les jauge. « Et vous, pourquoi avoir emprunté ce tourniquet ? Quelle est la raison pour laquelle vous êtes soudainement coincés ici, vous aussi ? »

Je n'avais pas reçu les notifications de réponse, je ne sais pas pourquoi. Je bouleverse l'ordre une dernière fois, du coup. :scared:

@Ellis Comstock @Lena Costales

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Elle se trouvait ridicule. Sans doute était-ce le cas de ses acolytes également, qu’elle imaginait exaspérés d’être coincés avec elle. Céder à la panique n’était pas dans ses habitudes et elle n’osait à présent plus lever les yeux vers ceux qui partageait son infortune. La lèvre inférieure coincée entre ses dents, elle souffla un nouveau juron, n’espérant plus qu’une chose, être tirée de cette embarrassante situation le plus rapidement possible. Elle fronça légèrement les sourcils, déstabilisée par la riposte inattendue de l’homme de l’autre côté de la paroi vitrée, qui vint briser le silence pesant qui s’était installé entre eux. C’était la dernière question à laquelle Lena se serait attendue, surtout considérant la situation dans laquelle ils se trouvaient. Surtout après cette crise de panique qui s’était emparée d’elle et qui s’était chargée de la faire paraître aussi risible que trouillarde. Un certain amusement vint adoucir ses traits, alors qu’elle laissa échapper d’entre ses lèvres un léger rire. Elle secoua doucement la tête, puis parue pensive quelques secondes, visiblement en réflexion. Elle s’imaginait au bar, dans une conversation à la fois naturelle et passionnée avec son client, son cocktail de prédilection posé devant elle. Apaisée, mais surtout les idées changées, elle faisait plus aisément abstraction de la destructrice tempête qui s’animait toujours de l’autre côté de leur prison de verre. — "Probablement un martini", dit-elle simplement à l’intention de l’homme aux boucles sombres, dans un haussement d’épaules. Classique, intemporel, pas très original, et pourtant instinctivement son premier choix. Elle reporta son attention sur le deuxième homme en sa compagnie, qui se présenta, évoquant par le fait même la raison de sa présence à l’hôtel. Elle ne put réprimer son sourire en entendant l’anecdote du pompier. Il semblait évident que cet anniversaire de mariage ne se déroulerait pas comme convenu, ce qui était largement plus regrettable que son rendez-vous manqué, se consola-t-elle. — "Enchantée Heath. ", répondit-elle, marquant une légère pause. — "Lena.", se présenta-t-elle enfin, brièvement. Ces banalités formelles l’auraient en temps normal ennuyée, elles étaient, dans un tel moment, apaisantes, gardant son esprit occupé. — "Je venais rencontrer un client.", dit-elle simplement, évasive, ne les encombrant pas des détails ennuyeux du rendez-vous qu'elle avait raté. — "Je suis agente immobilière.", se justifia-t-elle rapidement, l’embarras rougissant ses joues, avant que les deux hommes ne se fassent une mauvaise idée de son occupation. — "Dire que si je l'avais rencontré dans ce bistro tout près d’ici comme nous avions préalablement convenu, je ne serais pas coincée ici.", soupira-t-elle, une moue aux lèvres. Encore était-elle fortunée dans sa malchance, elle aurait pu tomber sur de bien pires compagnons que les deux hommes qui l’accompagnaient. Un sourire vint à nouveau effleurer ses lèvres, alors qu’elle portait son attention sur celui qui occupait l’autre section du tourniquet. Il y avait quelque chose de mystérieux et d’intrigant derrière ses traits, qu’elle parvenait à déchiffrer dans la pénombre. — "Et vous, à quoi devez-vous votre malchance d'être pris ici?", lui demanda-t-elle, poursuivant dans la direction qu'avait pris la conversation, dans un intérêt qu'à moitié feint.

Spoiler:

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