@Cassiopée Wilson et Iris Lanuit Les cours s'étant terminés plus tôt à cause de l'intoxication alimentaire de ta professeure d'anglais, tu as décidé d'en profiter pour te balader avant d'aller à la boutique. Tu as préféré garder cette heure pour toi seule et profiter du beau temps. D'habitude tu te réfugies à l'intérieur pour te cacher ou si l'envie t'en prends il t'arrive d'arpenter les couloirs à la recherche d'une âme perdue, mais cette fois tu as besoin d'air. A force de fixer les immeubles autour du lycée, tu suffoques. D'une rue à une autre, tu termines ta course à Garden District. Dépassant les bancs que les couples et les groupes d'amis se sont appropriés, tu inspectes le lieu espérant trouver un coin isolé de tous. Installée dans l'herbe sous l'arbre le plus imposant, tu enfonces tes écouteurs dans les oreilles. Tel un cliché de l'ado en perdition, tu laisses la musique te bercer et exprimer tes maux. Ceux que tu n'oses pas échapper, ceux dont le poids te fait courber le dos, ceux qui t'ont rendue malade (même si tu continues à penser que c'était plutôt un virus). Soudain, tu sens quelque chose approcher de plus en plus rapidement et de plus en plus proche. Tu as pourtant fait de ton mieux pour t'écarter des gens. Elle n'a pas dû comprendre le message et cette abeille veut passer du temps à toi. Tu la laisses te tourner autour, peut-être qu'elle aussi a besoin de compagnie. Lorsque tu comprends que ce sont tes cheveux qui l'attirent et par extension l'odeur de ton shampoing à la cerise, tu ne peux t'empêcher de crier. En un clin d'oeil tu es debout virevoltant dans l'espoir qu'elle ait si peur qu'elle prenne la fuite. C'est toi qui finis par la prendre quand elle te fait comprendre qu'elle ne veut pas abandonner le combat aussi facilement. Impossible pour elle de résister à cette odeur fruitée parmi les arbres aux feuilles mortes. Tu dois l'admettre : un insecte t'as chassée et as pris possession de ton territoire. Tu descends les rues à la recherche d'un autre refuge, jusqu'à tomber nez à nez avec la libraire de Cassiopée Wilson. Tu l'aimes bien Cassie, elle a ce truc que tu ne sais comment définir. Tu la surnommes la badass au doux caractère. Vous vous connaissez depuis un moment maintenant et sa boutique fait partie de tes lieux préférés en ville. Tu viens de temps à autres pour discuter avec elle ou découvrir les merveilles qu'elle possède. Au fil des rayons, tu cherches la propriétaire mais elle est introuvable. Elle se trouve probablement dans l'arrière-boutique alors en attendant qu'elle sorte, tu regardes les nouveautés. Tu prends le plus grand soin d'éviter le rayon folklore et te diriges vers les romans. Tu trouves toujours ton bonheur : classiques, best-sellers, documentaires... tu n'es pas difficile à satisfaire et adores te plonger dans la lecture de nouveaux textes et domaines d'études.
@Iris Lanuit & Cassiopée L’industrie du livre, ce marché si culturel, faisait face à une concurrence déplorable qu’était la technologie. C’est alors qu’était apparu les liseuses, des tablettes où des ouvrages entiers y étaient disponibles, afin d’allier ces deux mondes pourtant si contraires. Mais les libraires se sentaient malgré tout menacer comme s’ils se retrouvaient dans un drame satyrique des temps modernes. Malgré les fidèles clients, les quelques passionnés et les curieux, il y avait quand même de moins en moins de monde qui fréquentaient sa boutique, et ce, malgré sa mise en place d’un coin lecture. Cassiopée le voyait bien, ce que les gens cherchait à présent, c’était du rapide, au point de sortir le moins possible de chez soi et d’avoir ce qu’ils souhaitent au pas de ta porte d’entrée quelques heures plus tard, juste en ayant cliquer sur un bouton via leur Smartphone. Et ce phénomène était en pleine expansion, jusqu’à ce que les petits commerces comme celui qu’elle tenait se retrouvent inondés, noyés, essayant de garder la tête hors de l’eau par divers moyens plus ou moins fructueux. Ca la prenait aux tripes, littéralement parlant. Mais elle aimait son travail plus que tout, et pour rien au monde elle ne l’arrêterait. Heureusement qu’elle n’était pas vénale. Elle ne s’était d’ailleurs pas rendu compte que la journée avait déjà bien avancé. Levant la tête en direction de l’horloge murale, elle se rendit compte que l’heure du déjeuner était dépassée d’une bonne heure environ : il était presque quinze heures à présent. Ne pouvant fermer la librairie à cette heure là, et ayant déjà de quoi manger dans le frigidaire se trouvant dans l’arrière boutique, Cassiopée se permit d’aller se restaurer dans le fond de son commerce, aucun client ne se cachant dans les rayons. Son sandwich en main, prêt à être englouti, elle posa sa canette de soda sur la petite table rectangulaire trônant au milieu de la pièce et croqua un bon morceau dans le pain fourré de salade et de thon. Elle ne prit pas la peine de s’asseoir, sachant qu’elle mangerait assez rapidement histoire de pouvoir retourner au plus vite bosser. Mastiquant ce qu’elle avait en bouche, elle entendit légèrement le carillon de la porte d’entrée tinter, annonçant la venue d’un client. Elle passa la tête à travers l’encadrement de la porte histoire de jeter un œil, mais elle vit uniquement une silhouette s’engouffrer dans les rayons. Prenant une serviette en papier, Cassiopée s’essuya la bouche hâtivement, posa son sandwich entamé près de son soda dont elle but quelques gorgées. Il était capital que même si elle était en pause, et surtout quand elle était seule à tenir la boutique, qu’elle soit toujours présentable évidemment et disponible juste au cas où le client serait pressé ou souhaiterait simplement de l’aide. S’avançant vers la seule autre présence humaine, elle s’éclaircit la gorge et préféra s’annoncer pour éviter de lui faire peur involontairement. « Bonjour, si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas, je ne suis pas loin. » Formulé ainsi, le client savait qu’elle était présente mais pouvait continuer à flâner tranquillement sans avoir l’impression que quelqu’un était sur son dos. La libraire se rendit alors compte qu’elle n’avait pas affaire à un client, mais plutôt à une connaissance proche quand elle aperçut les cheveux de celle-ci. Un sourire vient s’élargir sur son visage et elle décida de la rejoindre dans le rayon dans lequel Iris se trouvait. « Je suis contente de te voir ici ! Ca fait un petit moment déjà, comment vas-tu ? » Son ton était assez neutre, mais on pouvait y sentir une pointe d’enthousiasme et de sincérité. Elle aimait bien cette gamine, une dizaine d’année les séparait mais elle serait toujours reconnaissante envers Iris et les membres de la famille Lanuit pour avoir pu supporter et soutenir son père ainsi que ses deux gosses, c'est-à-dire son frère et elle-même, durant la longue période de déchéance de son paternel.
@Cassiopée Wilson et Iris Lanuit Tu trouves cela étrange que personne ne soit venu t'accueillir mais au moins tu peux en profiter pour entamer la lecture d'un des nombreux livres face à toi. Entre les couvertures colorées et celles qui ont l'air d'avoir des années alors qu'il s'agit de réédition, tu ne sais plus où donner de la tête. Dans les couloirs du lycée, tout le monde ne parle que du second volet de "To All of the Boys I've Loved Before", à l'approche de la Saint-Valentin rien de mieux qu'une histoire à l'eau de rose et d'un triangle amoureux. Tu as déjà vu le premier opus et tu as été plutôt séduite, qui peut résister au beau joueur de lacrosse quand il est aussi mignon que Noah Centineo. Tu prends le livre qui te fait de l'oeil et commences à lire la quatrième de couverture. Ce n'est pas ce vers quoi tu te serais habituellement tournée mais tu te prends au jeu et les aventures amoureuses de Lara Jean t'intriguent. Contrairement à l'année dernière, cette Saint-Valentin tu vas la passer en solitaire. Tout autour de toi te rappelles que tu es plus seule que jamais - autant en amitié, qu'en amour. La voix de Cassie te ramène à la réalité, tu ne veux pas qu'elle voit ce que tu as entre les mains alors tu tentes de remettre le livre à sa place le plus discrètement possible. Il lui fallu quelques minutes pour te reconnaître mais quand c'est finalement le cas, tu l'entends se rapprocher de toi. « Je suis contente de te voir ici ! Ca fait un petit moment déjà, comment vas-tu ? » Le livre enfin rangé, tu te retournes rapidement pour lui faire face et t'accoudes contre l'étagère. Espérant sincèrement qu'elle n'aies pas eu le temps de voir ce que tu trafiquais, tu lui réponds comme si de rien n'était. « Cassie, salut ! Oui désolée, je voulais passer depuis un moment mais je n'ai pas pris le temps de le faire avant. Ça va, j'essaye de tenir malgré les cours et les idioties des lycéens, l'avantage c'est qu'ils font passer le temps. » Quel culot tu as parfois. "Les idioties des lycéens", comme tu dis, à croire que tu es l'adolescente modèle, celle qui respecte les règles, qui ne boit pas et qui fuit les problèmes comme la peste. Même s'il a beaucoup de vrai dans tout cela, tu aurais aimé faire d'avantage d'idioties et bêtises mais tu ne sais pas par où commencer et comment faire. Si un quelconque manuel de la sorte se trouve dans un recoin de la librairie, tu adorerais le savoir et mettre la main dessus. « Et toi alors ? Tu as prévu quelque chose pour la Saint-Valentin ? » Tu l'imagines chez elle, avec un bon livre, une bonne bouteille et un paquet de cigarettes mais qui sait, peut-être a-t-elle un Valentin cette année ?
@Iris Lanuit & Cassiopée Rassurée que ce ne soit pas quelqu’un d’autre, Cassiopée était un peu plus sereine qu’il s’agisse de son ancienne voisine dans le sens où, non pas qu’Iris était moins importante qu’un client lambda, bien au contraire, mais elle pouvait être un peu plus elle-même et enlever son masque de professionnelle en sa présence. « Cassie, salut ! Oui désolée, je voulais passer depuis un moment mais je n'ai pas pris le temps de le faire avant. Ça va, j'essaye de tenir malgré les cours et les idioties des lycéens, l'avantage c'est qu'ils font passer le temps. » Face à la réflexion de son interlocutrice, Cassiopée ne put s’empêcher de pouffer de rire, amenant sa main droite devant sa bouche. Il fallait malgré tout le souligner, Iris avait ce côté plus mature que les autres jeunes de son âge, ce qui était plaisant pour les adultes, pas forcément pour ces camarades. Mais elle avait ce recul qui faisait qu’elle arrivait à s’en ficher, du moins en apparence, et la libraire ne se doutait pas qu’elle allait aller loin avec cette force et cette énergie mentale. « Ne t’en fais pas, tu as bien tes occupations avant de penser à passer par ici. En tout cas, c’est toujours un plaisir, et tu sais que tu es et seras toujours la bienvenue. » La sincérité se reflétait à travers ses paroles. Surtout que ça faisait du bien de voir une mineure passer la porte de la librairie, ça changeait de toutes ces personnes âgées ou parents qui ne savaient jamais réellement que choisir ou avaient un air hautain. Bon, ils n’étaient pas tous comme ça, mais des claques se perdaient parfois. Heureusement qu’elle aimait son boulot et qu’elle savait rester professionnelle en toute circonstance car cela aurait été différent si elle se trouvait en dehors du Garden Book Shop, ne sachant pas être hypocrite. « Et toi alors ? Tu as prévu quelque chose pour la Saint-Valentin ? » La saint Valentin, déjà ? Le temps passait à une vitesse ! Elle avait l’impression que 2020 venait à peine de débuter mais il était déjà quasiment à la mi-février. « Ca va bien, j’attends que les beaux jours reviennent avec impatience car ce froid commence à durer un peu trop longtemps à mon goût. Et je t’avoue que j’ai totalement oubliée la Saint Valentin malgré que les publicités ne parlent que de ça. En tout cas je pense que je resterais au chaud chez moi et sans doute me faire livrer une pizza tiens. » Haussant les épaules, ce jour où l’on célébrait l’amour était pout elle un jour comme un autre. Ses amis avaient beau essayer de lui faire faire de nouvelles rencontres, elle ne pouvait s’empêcher d’être méfiante envers les inconnus. « Cette question veut-elle dire que tu aurais un garçon en vue ? » Les amourettes adolescentes n’étaient pas faciles mais étaient souvent plus intenses que celles qui suivaient. « D’ailleurs t’as fini les cours ? Vous êtes de sacrés veinards, je retournerais bien à cette époque juste histoire d’être en vacances tout le temps et d’avoir des horaires cool. » Cassiopée la taquinait, mais une petite pointe de nostalgie lui revient quand elle se souvient qu’après les cours, ils allaient souvent dans le parc à côté pour se détendre et pouvaient rester là jusqu’à la tombée de la nuit. « Tu recherchais un bouquin en particulier ? Pour ton plaisir j’espère, car la liste de livres à lire de cette année pour les cours a été plus longue que l’année précédente. Rien de pire que de forcer quelqu’un à lire, ça lui donnera encore moins envie de le lire. »
@Cassiopée Wilson et Iris Lanuit « Ne t’en fais pas, tu as bien tes occupations avant de penser à passer par ici. En tout cas, c’est toujours un plaisir, et tu sais que tu es et seras toujours la bienvenue. » Entendre ça te fait du bien étant donné que ces derniers temps tu as du mal à trouver ta place dans l'immensité de la ville. A la maison, tu es le vilain petit canard en aspirant à autre chose que vos traditions. Au lycée tu fais profil bas, tu passes du temps avec tes plus proches amis aux pauses, puis tu repars en cours. Le poids de la routine est tel que tu ne te souviens plus de la dernière fois que tu es allée au cinéma. Tu souris à Cassie en guise de remerciement. Sa soirée pour la saint-valentin te donne envie et tu commences à rêver d'une pizza quatre fromages. « C'est un excellent programme ! Je suis jalouse de ton programme, comment résister à la tentation d'une bonne pizza ? » Il te reste encore quelques mois à suivre les règles et choix alimentaires de tes parents, ensuite tu pourras manger autant de pizzas que tu le souhaites. « Cette question veut-elle dire que tu aurais un garçon en vue ? » « Pas du tout, c'est même le contraire ! » Tu te sens déjà rouge. Il aura suffit d'un instant pour que tu te sentes toute chose. Depuis ta rupture, tu as du mal à faire confiance et t'ouvrir. Tu attends d'être à la fac et loin de la Nouvelle-Orléans pour te lancer dans une nouvelle aventure. Les amourettes d'adolescents ont beau être courtes, elles sont tout aussi intenses. « Il y a une fête au lycée, mais j'ai pas de cavalier et j'avais prévu de passer la soirée tranquille à la maison. J'essaye de faire profil bas jusqu'à la remise de diplôme. » Pas de pizza pour toi, ni de slow, mais à la place Netflix et sa sélection de films à l'eau de rose. Malgré la proposition de tes amis d'y aller en groupe, tu avais refusé de prendre une entrée pour la fête. Tu te réservais pour le carnaval et mardi-gras qui approchaient à grand pas. D'autant plus que la conseillère d'orientation t'avais dit de te concentrer sur tes candidatures et d'en envoyer à d'autres universités que le MIT. Tu ne voulais pas l'écouter au début, puis tu as réalisé l'importance de plans B, C et D - la boutique étant ton plan EF (autrement connu sous le nom d'"Epic Fail"). Bien sûr ta famille et tes amis te manqueront, mais ça ne sera que le prix à payer pour vivre ta passion et t'extirper des attentes de Mamie Lanuit. « D’ailleurs t’as fini les cours ? Vous êtes de sacrés veinards, je retournerais bien à cette époque juste histoire d’être en vacances tout le temps et d’avoir des horaires cool. » Tu rigoles, Cassie a bien raison et tu comprends sa jalousie. « Le lycée te manque ? C'était il n'y a pas si longtemps pourtant. Si tu veux prendre ma place, je te la laisse avec plaisir ! » Des vacances et des horaires cool tu en as, même si tu ne serais pas contre d'en avoir plus. « Je te rassure c'est inhabituel de finir aussi tôt. Ma prof est malade donc on a été libérés pour l'après-midi. » Tu devras te diriger bientôt vers la boutique cependant tu peux profiter du temps qu'il te reste pour un peu de shopping. Les derniers livres que tu as lu étaient ceux choisis par tes professeurs donc il est temps que tu choisisses quelque chose qui t'intéresse. Tu es tout de même curieuse de connaître les recommandations de Cassie. « Oui, j'aimerais bien quelque chose pour moi et une lecture pour laquelle j'aurai mon mot à lire. Je recherche rien de particulier, j'ai regardé un peu tes nouveautés quand je suis rentrée. Qu'est-ce que tu me conseilles ? Ma seule condition est que je voudrais un roman. »
@Iris Lanuit & Cassiopée La jeune fille lui faisait face avait l’air en forme, ce qui avait tendance à rassurer Cassiopée. Elle savait qu’elle et sa famille n’avait pas la bénédiction de tous les habitants suite à leur pratiques ancestrales, et la libraire ne pouvait qu’imaginer qu’on pouvait chahuter Iris juste à cause de son nom de famille. Les temps avaient bien changés, certes, mais il y avait toujours des exceptions qui n’hésitaient pas à faire leurs vipères. Elle rit face à la remarque qu’Iris sortit concernant son programme de St Valentin, et elle avait raison, quoi de plus tentant qu’une bonne pizza ? Cassiopée aimerait tellement aller en Italie pour leur monuments et histoire, mais la gastronomie avait cependant la première place malgré tout parmi les raisons d’aller dans ce pays ensoleillé. Fine observatrice, elle observât les mimiques que l’adolescente eut lorsqu’elle annonça qu’elle n’avait pas d’amoureux ou de crush. Elle était réellement adorable en étant ainsi, même si elle ne voulait pas la gêner en lui posant la question. « Il y a une fête au lycée, mais j'ai pas de cavalier et j'avais prévu de passer la soirée tranquille à la maison. J'essaye de faire profil bas jusqu'à la remise de diplôme. » A moitié surprise de cette déclaration, Cassiopée rebondit dessus. « Et y aller avec tes amis, cela ne te tente pas non plus ? » Pourtant, le côté solitaire de la libraire ne pouvait que la comprendre. « En même temps, quoi de mieux qu’une soirée tranquille au lieu de supporter tous ces couples qui finiront sans doute par se séparer dès la fin de l’année ? » Elle lui adressa un petit clin d’œil. Personne n’avait vu Cassiopée en compagnie de quelqu’un qu’on pouvait qualifier de compagnon ou de partenaire. C’était une pure célibataire, même si elle avait connu quelques histoires, qui lui avaient malheureusement appris qu’on ne pouvait compter que sur soi-même. Elle n’était allée que de déceptions en déceptions, et pourtant, de base, elle n’était pas quelqu’un qui attendait quelque chose en retour, jamais. Mais quand on est seule à s’investir dans une relation alors que vous êtes deux, au bout d’un moment, cela devient pesant, malgré toute la patience du monde. Et si le lycée lui manquait ? Dans un sens oui, mais de l’autre elle se sentait bien mieux dans son corps de vingt-sept ans. Elle n’avait pas une vie de rêve et travaillait dur pour faire tourner sa boutique, mais elle faisait ce qu’elle aimait et ce à quoi elle aspirait, donc elle ne pouvait que s’estimer heureuse. Iris lui expliqua qu’ils avaient été relâchés plus tôt suite à un professeur absent. Cassie imaginait très bien le visage des élèves suite à cette annonce. « Dis-toi qu’une fois, dans la même situation, on nous a empêché de partir et mis en salle de permanence car le prof avait quand même pensé à nous et avait transféré des exercices à faire à la directrice. Il y a les profs sympas, puis les rabats-joies. » Ils étaient restés deux heures enfermés mais personne n’avait fait les exercices et ils avaient tous eu un zéro pointé. N’empêche que cela avait été deux heures certes longues, mais assez mémorables et drôles, vu le chahut qu’il y avait. « Oui, j'aimerais bien quelque chose pour moi et une lecture pour laquelle j'aurai mon mot à lire. Je recherche rien de particulier, j'ai regardé un peu tes nouveautés quand je suis rentrée. Qu'est-ce que tu me conseilles ? Ma seule condition est que je voudrais un roman. » Se mettant à marcher doucement, les yeux parcourant rapidement les tranches des nombreux livres posés sur les étagères. En cette nouvelle année deux mille vingt, il y avait eu quelques sorties sympathiques mais dont elle ne pensait pas que ça plairait à son ancienne voisine. Elle décida cependant de lui en proposer trois, avec des thèmes différents histoire d’élargir son choix. « Nous avons eu Killing November, une sorte de thriller. C’est une académie secrète très élitiste, dont les élèves apprennent à assassiner, escroquer ou espionner. Tout ce qu’on nous dit de ne pas faire, en gros. » Elle lui tendit le dit bouquin pour qu’elle l’observe ou lise la quatrième de couverture si cela l’inspirait. « Sinon, dans le style on va dire rose et sexy, il y a Blades Hockey, voici le tome 1. C’est du même style que cinquante nuances de Grey. Et pour finir, dans le style fantasy / science fiction, nous avons eu Propagation, que j’ai pas mal aimé. La majeure partie des humains ont été terrassés par une épidémie, et nous suivons l’aventure de deux adolescents à travers ce monde post-apocalyptique. » Elle s’arrêta, mettant la main sur ce dernier bouquin et les donna également à la lycéenne. « Si tu veux, tu peux les emporter chez toi pour les feuilleter et si ça te tente, de les lire, il faudra juste faire attention à ne pas les corner et me les rapporter surtout. » Iris était l’une des seules à qui la libraire se permettait de faire des exceptions de ce genre-là, elle savait qu’elle pouvait lui faire confiance les yeux fermés.
@Cassiopée Wilson et Iris Lanuit « Non, je suis pas très à l'aise lors de ces événements. » Tu peux compter tes amis sur le bout des doigts et pourtant tu passes de moins en moins de temps avec eux. Alors que tu entends partout autour toi, auprès de tes proches, dans la pop culture, dans les couloirs..., qu'on vit nos meilleurs moment au lycée, tu passes ton temps à jongler entre les cours, le club de robotique et surtout la boutique. « Exactement, il y a d'autres façon de passer la saint-valentin qu'entourée de personnes se demandant qui sera finalement sacré comme le couple emblématique de la soirée. » Autant dire que tu préfères de loin l'ambiance du carnaval. Tu expliques à Cassie que tu as décidé de réserver ton énergie pour mardi gras et compte bien en profiter un maximum. Tu souris rien qu'en repensant à la musique dans les rues. « C'est ma fête préférée », tu penses nécessaire de justifier la raison d'une aussi grande réaction de joie. Tu comptes les jours jusqu'au début des festivités et tu vois à quel point grand-mère stresse. Les touristes sont nombreux lors de mardi gras et semblent avoir un goût prononcé pour le vaudou. Ramener un souvenir de la Nouvelle-Orléans est inévitable pour beaucoup et avoir un peu du folklore local dans son salon rend la décoration du salon plus agréable.
En réalité, tu apprécies aller au lycée mais tu n'aimes pas ce qui l'accompagne. Tu fais de ton mieux pour survivre à cette période de ta vie qui semble interminable. « Dis-toi qu’une fois, dans la même situation, on nous a empêché de partir et mis en salle de permanence car le prof avait quand même pensé à nous et avait transféré des exercices à faire à la directrice. Il y a les profs sympas, puis les rabats-joies. » C’est vrai que tu as eu de la chance, Madame Michaels ne vous a pas laissé de devoir ou exposé à lui rendre. « Je crois qu'elle a eu pitié de nous. Oh, et elle a probablement voulu éviter de corriger 20 copies à son retour. » C'est tellement évident que tu n'as aucun doute sur le fait que cette pensée a traversé son esprit. Si tu avais une intoxication alimentaire, tu aurais fait la même chose qu’elle. Devoir corriger des copies une fois rétablie doit être la meilleure façon de torturer un enseignant. L’avantage c’est que tu peux en profiter pour commencer la lecture d’un nouvel livre. Les rayons étant remplis de petites merveilles, tu ne sais pas ce vers quoi Cassie va t’orienter. Le premier livre qu’elle te tend a quelque chose d’excitant. Sur la couverture tu peux voir les élèves auquel elle fait référence. Le regard de l’héroïne au centre de la scène est si perçant que ça t’intrigue. Cassie te laisse quelques minutes pour lire le résumé pendant qu’elle récupère deux autres livres. Le second est en dehors de ta zone confort et la comparaison à 50 nuances de Grey te donne envie de le ranger immédiatement dans les étagères. Tu ignores pourquoi mais les deux livres les plus sombres qu’elle te propose sont ceux qui t’intéresse le plus : l’académie de tueurs et délinquants et un monde terrassé par une épidémie. « Le premier et le dernier me plaisent, par contre je suis ni fan de hockey ni de 50 nuances donc je vais te laisser Blades Hockey. » dis-tu un peu gênée, tu as l’impression de rougir juste en touchant la couverture. « Si tu veux, tu peux les emporter chez toi pour les feuilleter et si ça te tente, de les lire, il faudra juste faire attention à ne pas les corner et me les rapporter surtout. » De temps en temps, Cassie te fait cette faveur. Grâce à elle tu as la chance de découvrir de nouveaux auteurs et histoires régulièrement. Cela t’évites également de t’ennuyer à la boutique quand les clients se font rare. D’ailleurs, tu dois bientôt y être. L’après-midi détente et discussion touche à sa fin puisqu’il est temps de remettre ta casquette de sorcière vaudou. « Merci c’est très gentil. Je te promets d’y faire attention et de les ramener comme neufs. » Tu n’as pas envie de quitter un endroit aussi paisible et tranquille, et encore moins de quitter Cassie après autant de semaines sans l'avoir vu cependant tu sais ce qui t’attend si tu arrives encore en retard cette semaine. « Je suis désolée, je dois aller à la boutique. Le devoir m’appel. », tu soupires. « Les moldus ont besoin de mon aide. », blagues-tu en accompagnant ça d'un clin d'oeil. Tu peux te permettre ce genre de remarque avec Cassie qui connaît ton histoire et qui apprécie la référence. « Promis je reviens bientôt. Et la prochaine fois, on essayera de se prendre un café. »
@Iris Lanuit & Cassiopée Les deux anciennes voisines continuèrent à parler du thème des festivités et du lycée, qu'Iris semblait plus subir qu'apprécier, mais elle tenait cependant le bon bout. Un sourire malicieux vient d'ailleurs éclairer le visage de la lycéenne quand celle-ci expliqua à Cassiopée qu'elle attendait mardi gras avec une impatience pour le moment dissimulée. « C'est ma fête préférée » Il s'agissait effectivement d'une fête très festive, que Cassiopée appréciait pour ses couleurs, sa bonne humeur, sa musique, sa festivité : la plupart des personnes jouaient pleinement le jeu, et c'était pour cela que cette fête respirait la convivialité à plein nez. « Ca va arriver bientôt en plus ! Le temps passe tellement vite que je suis le plus souvent larguée. » Un soupir s'échappa d'entre ses lèvres. Elle savait qu'encore une fois, cette année allait filer à une vitesse folle sans qu'elle en est réellement conscience. Rien que d'y penser lui donnait le vertige. Leur sujet de discussion dévia sur le lycée, Iris lui expliquant avec humour que leur professeure avait du avoir pitié d'eux et qu'elle voulait sûrement en plus éviter de corriger une vingtaine de copies à son retour. C'était en effet une bonne raison de ne pas donner de travail à ses élèves, et, si Cassiopée avait été professeure, elle aurait sans aucun doute agit ainsi pour ces raisons-là. Suite à la demande de la jeune fille, la libraire lui conseilla certains romans qui venaient de sortir et dont elle pensait qu'ils pouvaient lui plaire. « Le premier et le dernier me plaisent, par contre je suis ni fan de hockey ni de 50 nuances donc je vais te laisser Blades Hockey. » Presque un sans faute, et ce fut presque un soulagement qu'elle refuse le roman d'amour. « Très bon choix. Et rassurée que tu ne te jette pas sur ce genre de roman comme la plupart des adolescentes découvrant l'amour et la sexualité. » Elle ajouta un clin d'oeil à ses dires. En tout que libraire, elle devait être neutre face à un client, les goûts et les couleurs étant différent pour chacun. Mais au fond, comme tout le monde, elle avait ses préférences, et ce type de livres n'en faisait pas partie. Après l'avoir remercié, Iris devait partir rejoindre la boutique familiale. « Les moldus ont besoin de mon aide. » Elle en avait toujours sous le coude, et cela fit rire Cassiopée. Acquiesçant pour le café, elle lui ouvrit la porte. « Tu passeras le bonjour à ta grand-mère ! Et j'espère te revoir très bientôt. » Lui adressant un dernier sourire, elle repartit ensuite dans l'arrière-boutique terminer son déjeuner, heureuse d'avoir pu passer un peu de temps en la compagnie d'Iris.
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Les cours s'étant terminés plus tôt à cause de l'intoxication alimentaire de ta professeure d'anglais, tu as décidé d'en profiter pour te balader avant d'aller à la boutique. Tu as préféré garder cette heure pour toi seule et profiter du beau temps. D'habitude tu te réfugies à l'intérieur pour te cacher ou si l'envie t'en prends il t'arrive d'arpenter les couloirs à la recherche d'une âme perdue, mais cette fois tu as besoin d'air. A force de fixer les immeubles autour du lycée, tu suffoques. D'une rue à une autre, tu termines ta course à Garden District. Dépassant les bancs que les couples et les groupes d'amis se sont appropriés, tu inspectes le lieu espérant trouver un coin isolé de tous. Installée dans l'herbe sous l'arbre le plus imposant, tu enfonces tes écouteurs dans les oreilles. Tel un cliché de l'ado en perdition, tu laisses la musique te bercer et exprimer tes maux. Ceux que tu n'oses pas échapper, ceux dont le poids te fait courber le dos, ceux qui t'ont rendue malade (même si tu continues à penser que c'était plutôt un virus). Soudain, tu sens quelque chose approcher de plus en plus rapidement et de plus en plus proche. Tu as pourtant fait de ton mieux pour t'écarter des gens. Elle n'a pas dû comprendre le message et cette abeille veut passer du temps à toi. Tu la laisses te tourner autour, peut-être qu'elle aussi a besoin de compagnie. Lorsque tu comprends que ce sont tes cheveux qui l'attirent et par extension l'odeur de ton shampoing à la cerise, tu ne peux t'empêcher de crier. En un clin d'oeil tu es debout virevoltant dans l'espoir qu'elle ait si peur qu'elle prenne la fuite. C'est toi qui finis par la prendre quand elle te fait comprendre qu'elle ne veut pas abandonner le combat aussi facilement. Impossible pour elle de résister à cette odeur fruitée parmi les arbres aux feuilles mortes. Tu dois l'admettre : un insecte t'as chassée et as pris possession de ton territoire. Tu descends les rues à la recherche d'un autre refuge, jusqu'à tomber nez à nez avec la libraire de Cassiopée Wilson. Tu l'aimes bien Cassie, elle a ce truc que tu ne sais comment définir. Tu la surnommes la badass au doux caractère. Vous vous connaissez depuis un moment maintenant et sa boutique fait partie de tes lieux préférés en ville. Tu viens de temps à autres pour discuter avec elle ou découvrir les merveilles qu'elle possède. Au fil des rayons, tu cherches la propriétaire mais elle est introuvable. Elle se trouve probablement dans l'arrière-boutique alors en attendant qu'elle sorte, tu regardes les nouveautés. Tu prends le plus grand soin d'éviter le rayon folklore et te diriges vers les romans. Tu trouves toujours ton bonheur : classiques, best-sellers, documentaires... tu n'es pas difficile à satisfaire et adores te plonger dans la lecture de nouveaux textes et domaines d'études. 
