the scarlet light. w/ tristan

[ the scarlet light ]

@tristan apostol & @megan deckard
Dring, dring. L'amitié n'est-elle pas infaillible ? Malgré les disputes, les colères, les tristesses et les peines de joie, l'amitié reste à travers ces épreuves, grimpant toutes deux les marches vers la rédemption. L'amitié est toujours présente, jamais elle ne s'évanouit, ne se dissipe ou ne s'oublie. Quand les temps sont durs, quand la route est longue, quand l'espoir semble s'éteindre : il suffit qu'une personne croit en vous. Duo inséparable. Le ying et le yang. Les deux faces d'une même pièce. Les rouages indispensables d'un mécanisme. Solidité de la roche, force de l'océan, cri de la tempête, équilibre de la terre. L’invincibilité immuable. Seul repère dans ces temps obscures, il est la lumière qui illumine sa route après l'avoir arpenter. Le seul chez qui se réfugier. Un abris solide qui la préserve des intempéries violentes de la vie. Si soudaines, si imprévues. Aujourd'hui encore, elles se déversent au dessus de sa tête inondé, la noyant dans ses propres problèmes. Elle suffoquait de ne parvenir à retrouver ce souffle qui l'aide à balayer les obstacles. Toc, toc, toc. Il était le seul chez qui elle souhaitait s’effondrer. Le seul sur qui elle voudrait se reposer et se montrer ainsi vulnérable. Elle qui avait toujours mis à point d'honneur à rester forte, à l'intérieur de son dôme protecteur des agressions extérieures. Rien ne semblait la faire flancher et pourtant, elle venait tout juste d'abdiquer. Enfin, il ouvrait la porte, tel le Saint Graal qui se révèle, et dévoilait son visage, lui inspirant automatiquement le repos. Il faisait taire ces vacarmes assourdissants qui lui heurtaient la tête. Un soulagement rien qu'à sa vue, se plongeant dans ses yeux dans lesquels elle se reflète. Elle était là, sur le seuil de sa porte, fragile et dépaysée. Un simple manteau qui couvrait sa tenue bien fraîche pour une telle soirée hivernale. Le froid la faisait grelotter, si ce n'est les sanglots qu'elle retenait. Mais rien n'osait sortir de ses paupières. Quelques heures plus tôt, son chez soi lui avait été refusé. Une nouvelle serrure lui refusait l'accès et un simple petit bout de papier qui était là, qui l'attendait scotché à la porte, suffisait à basculer sa vie. Sa voisine ne mit pas longtemps à comprendre les raisons de ce raffut sur le palier, celle là même à qui on lui avait confié son chat. Cet être innocent en tout point ne comprenait rien à tout ce changement. C'est ainsi qu'elle s'est retrouvée sans rien, sans vêtements de rechange après sa journée de travail, sans brosse à dent, sans chargeur de portable. Téléphone déchargée, elle a erré un long moment dans les rues de La Nouvelle Orléans, tandis que le froid commençait à sévir jusqu'à se retrouver devant l'immeuble de son meilleur ami. Gravissant les marches jusqu'à son appartement, portant sur elle tout le poid de cette nouvelle. Visage dépitée qui ne cherchait qu'un peu de chaleur, elle se présentait là, lasse de n'appartenir à rien avec dans sa main droite, son seul compagnon de vie. "Loyer impayé, je suis à la rue..." Fût la seule phrase qu'elle ait réussi à prononcer.

/ awards session

[ the scarlet light ]

Scarlet light, And it’s flickering in time, It’s painfully bright,
A sensation I just can’t describe.
Scarlet light, And it’s flickering in time,
It’s painfully bright, Still I feel it might be on my side

@tristan apostol & @megan deckard

Reniflant le doigt de son maître pour y découvrir un manque de nourriture apparent, c’est avec déception que le gecko s’enroule autour de sa phalange, pour faire doucement son chemin sur l’extérieur de son poing et s’aventurer prudemment jusque sur son poignet, l’effet ventouse de ses petites pattes de reptiles accrochant sa peau à chaque pas. Le tambour sur la porte le tire de ses rêveries et Gonzo échappe à sa faible poigne, s’enfuit à travers feuilles et branches jusqu’à disparaitre complètement de sa vue. Cage vitrée scellée, c’est avec intrigue que Tristan traîne ses pieds jusqu’à sa porte d’entrée, un sourcil relevé et une expression confuse sur le visage. Il n’attendait pas de visite, et surtout pas à cette heure-ci. Il considérait sa journée terminée depuis qu’il était revenu du centre, où il avait laissé toute motivation pour un quelconque effort social, aspirant à une soirée silencieuse en compagnie de ses amis à écailles. Un soulagement pour l’un comme pour l’autre, Megan était sans doute la seule qui pouvait s’en tirer avec de tels shenanigans : n’importe qui d’autre venu se pointer à sa porte non-annoncé aurait affronté son courroux, s'il n’avait pas joué les morts et fait comme s’il n’avait rien entendu, laissant à son invité non désiré en venir à la conclusion qu’il était de sortie. Peu de choses l’agaçaient en fin de compte, mais il y avait quelque chose dans les interactions non-nécessaires avec autrui qui le mettaient d’une humeur maussade. En outre, quiconque viendrait toquer à sa porte après qu’il ait décrété avoir eu assez de contact humain pour la journée ferait mieux d’avoir une excuse du tonnerre. Mais Megan n’avait pas à se plier à ces règles, et si quelqu’un pouvait les bafouer sans impunité, c’était bien elle. L’exception qui confirme la règle, comme diraient certains. Toujours la bienvenue dans sa petite bulle, plus encore quand elle amenait son amie boule de poile. Car l’information n’était pas directement montée jusqu’à son cerveau usé, et qu’en déplaise à sa légère tenue, ses jambes tremblantes, et son expression dépitée, c’est un grand sourire sur les lèvres qu’il l’avait accueillie après l’avoir aperçue dans la lunette accrochée à sa porte.

> Bonsoir mademoiselle, je peux vous ai- Sa boutade mourut dans sa gorge. Megan l’appelait à l’aide avec son regard, et son sourire s’effaça en réponse. Sans qu’elle n’ait rien à dire, il comprit que quelque chose n’allait pas. > Loyer impayé, je suis à la rue.

Il lui fallut quelques secondes pour digérer l’information. Quelques secondes avant qu’il se redresse et lui prenne délicatement la main.

> Non, tu ne l’es pas ! corrigea-t-il dans un souffle. Sa décision avait été prise avant même qu’elle ait terminé sa phrase, il n’avait pas eu à réfléchir bien longtemps. Elle ne serait jamais à la rue tant qu’il aurait un toit sur la tête, pour ce qui était à lui était à elle. > Vas-y, rentre.

Doucement, il la guida à l’intérieur de la pièce à vivre, et referma la porte derrière elle. > Sers-toi une tasse de thé et installe-toi où tu veux. Ordonna-t-il tendrement. Elle connaissait la maison, et elle n’avait pas attendue d’être à la rue pour faire comme chez elle. Il s’éclipsa dans sa chambre, fouilla fébrilement ses tiroirs. Un pull, un bas de jogging, une paire de chaussettes : juste de quoi la rendre confortable.

/ awards session