there is so much beauty in a storm (zola)

« Putain. » Elle était en ébullition, Zola, le sang qui pulsait bien trop vite et le palpitant qui menaçait d’éclater au fur et à mesure de sa recherche frénétique. Non, elle ne parvenait pas à mettre ses mains sur ses clés, si bien que la belle se maudissait. Soudain, Zola eut un flash de ces dernières dans les vestiaires du café, accrochée à la porte en ferraille, l’endroit où elle ne mettait jamais celles-ci, d’ailleurs. À cette heure-ci, le lieu était fermé et plus personne ne serait joignable, parce qu’elle avait traîné, Zola, rôdant dans les rues de la Nouvelle-Orléans, avec ses écouteurs aux oreilles. Alors, elle essayait de joindre ses parents, qui dormaient donc il n’y avait aucune chance pour elle d’être hébergée sur le lieu du drame. Assise sur le devant de sa porte, à contempler l’horizon sombre ainsi que la voûte étoilée, la belle se voyait déjà en train de dormir devant chez elle, mourir de froid puis s’envoler, rejoindre son jumeau. Mais non, elle n’était pas si désespérée, la poupée. Se redressant sur ses gambettes, elle jetait un coup d’oeil à ses converses en piteux état, : Zola espérait qu’elles tiennent encore le coup jusqu’à sa destination. Il lui fallut de longues minutes de marche, éprouvantes, la pluie et l’orage en sa compagnie, pour arriver chez Anwar. Désespérée, frigorifiée et tremblante, Zola jetait des cailloux sur sa vitre, priant pour que celle-ci ne cède pas pour ne pas avoir à le rembourser. Quelques secondes d’attente et il pointait le bout de son nez, descendant pour venir à sa rescousse. Une Zola mouillée, trempée, le jean troué dont on n’identifiait plus la couleur, les pieds nus apparents sous ses chaussures trouées également et le sweat lourd, gorgé d’eau. Sans mentionner son visage, dépourvut d’artifice, mais dégoulinant. Elle faisait peine à voir, Zola. « J’ai perdu mes clés, j’ai nulle part où aller… » Sa voix se brisait, alors qu’ils gagnaient la chambre d’Anwar en silence, avec une Zola qui restait immobile dans son coin, de peur de déranger et de ne pas être la bienvenue. Comme à son habitude, la brune ne parlait pas, restait muette, le regard évasif alors qu’elle tremblait excessivement.

Zola, elle faisait peine à voir, évoquant un chien qui venait de prendre la pluie et qui se sentant mal à l’aise, dégoulinant, tremblant. Alors, elle baissait les yeux, la ténébreuse, ne se confrontait pas au regard d’Anwar et agissait silencieusement, les mains nerveuses qui tiraient son sweat, souhaitant disparaître. Elle pesait certainement plus lourd avec tant d’eau imprégné dans ses vêtements, la peau glacée et les joues teintées d’une nuance rosée, signifiant que sa température corporelle était des plus basses. Zola, elle mourrait d’envie de prendre une douche brûlante, mais son corps était courbaturé, comme si la grippe venait de s’emparer de son enveloppe, incapable de réaliser des mouvements saccadés. La brune s’était rarement sentie ainsi, sur le point de s’effondrer, de se briser à la moindre chute ou brise trop brutale. Alors, en tremblant, les quenottes qui s’entrechoquaient parfois, Zola retirait son sweat sous lequel, elle était entièrement nue, pas même la trace d’un soutien-gorge, suivi de son jean troué, de ses chaussettes et chaussures, pour poser les pieds au sol. Pas une seule zone de son corps était sèche, alors elle se séchait avec la serviette, puis s’enroulait dans le drap, pour finalement s’asseoir sur le bord du lit, imposant une large distance de sécurité avec Anwar. Zola, elle était déstabilisante, les mirettes rivées sur le sol et son enveloppe qui tremblait encore, tentant d’apprivoiser la température de son corps brisé. « Oui. » Il n’y avait pas plus qui s’échappait, c’était à peine si sa respiration était audible. Avec le temps, Zola s’était habituée aux silences et malaises qu’elle créait, avec le temps, elle avait appris à s’en ficher. Ses mains nerveuses frictionnaient sa chevelure foncée avec la serviette offerte sans qu’aucun son ne s’en aille, consciente de déranger et de ne pas être la bienvenue, de perturber la nuit de sommeil d’Anwar. Alors, d’un geste saccadé, bien que vif, elle se levait pour regarder l’extérieur au travers de la fenêtre, contemplant la pluie martelant le bitume. Ce bruit caractéristique était accentué par les frissons qui parcouraient son échine, frissonnant, sous la lumière tamisée de la nuit, les paupières closes, enveloppée dans la couverture comme si sa survie en dépendait.