distress - sacha.

[ distress ]

@clyde van acker & @sacha lewis
T'es un loup solitaire toi. Ca fait bien des années que tu ne sais plus ce qu'est d'avoir et d'entretenir des relations sociales. C'est ton choix. Tu l'as décidé. Tu l'as voulu. Trop souvent tes proches ont fini par subir les foudres de ceux qui se trouvaient à tes trousses. Trop souvent tu as failli perdre tes proches à cause de ça. Encore la disparition de Siobhän te hante. Parfois, tu en fais encore des cauchemars. Et tu t'en veux encore, quatre ans plus tard. Tu te vois être rongé par la culpabilité de sa disparition. T'en veux à la terre entière. Mais tu gardes tout pour toi. Parce que c'est tellement plus simple. C'est pourquoi, lorsque Anteynara t'as soumis l'idée de la suivre ici, dans la Nouvelle-Orléans, tu n'as pas réfléchi une seconde, et tu as accepté. De toutes les façons, quitter Miami était surement la meilleure chose à faire. Ta mère et ta soeur ont déménagé elles aussi dans une petite maison dans le Colorado, au moins, tu les savais loin de Miami, et surement plus en sécurité que toi. Et puis, c'est sans compter que cela faisait maintenant trois ans que tu étais en cavale, à aller d'état en état pour essayer d'éviter de ne te faire prendre. Malheureusement, ça n'avait pas fonctionné puisque tu avais fini dans cette cellule en Thaïlande, où tu en avais pris pour ton grade. Quoi qu'il en soit, une nouvelle vie, si on pouvait appeler ça comme ça, débuter désormais en Louisiane. Tu t'étais fais quelques connaissances. Notamment au skate parc. Parce que t'étais un grand fan de skate. T'étais plutôt bon en plus. Tu savais faire pas mal de choses avec ta planche. Et ça te permettais de t'occuper les journées. Arpenter les rues, pieds sur la planche, ton fidèle compagnon, Shadow à tes côtés.
Il faisait nuit. T'avais passé la soirée dans un bar. T'avais même croisé le patron de la boutique de skate, qui avait payé sa tournée. C'était cool. En plus, dans le bar où tu étais, un petit groupe de rock, des amateurs, avaient prit possession de la petite scenette pour mettre l'ambiance. C'était plutôt appréciable. Il était l'heure pour toi de rentrer. Alors, tu quittais le bar, pour regagner l'extérieur, où il faisait plus frais, et bien meilleur. L'air était nettement plus respirable qu'à l'intérieur. Il faut dire que ce n'était pas un très grand bar, et il était rapidement bondé de monde. Tu glissais ta planche de skate entre les jambes, le temps de te faire un petit joint. Chose dont tu avais envie depuis une petite heure maintenant. Une fois chose faite, tu le glissais entre tes lèvres, l'allumais, et lançais ta planche de skate à terre, pour sauter sur cette dernière et rentrer chez toi. Ce soir, tu décidais de découvrir de nouvelles ruelles. Tu étais entrain de reprendre du service, dealer, c'était la seule chose que tu savais faire. Alors rien de mieux que d'arpenter les ruelles sombres, en pleine nuit, pour y trouver son compte. Dealeur, clients, coins avec peu de passage, mais juste ce qu'il faut. Tu observais. Quand soudain, tu remarquais au loin, une jeune fille, et un homme. Ce dernier semblait être particulièrement insistant avec cette dernière. Tu t'arrêtais alors, te calant contre un mur, fumant ton joint, et tu les observais. Tu essayais de voir s'ils se connaissaient, si tout était ok, ou bien si elle était entrain de se faire embêter par ce type. Dans ce cas là, tu interviendrais. Et pas manqué. L'homme en question, devait être complètement ivre, ou drogué au choix. Quoi qu'il en soit, il ne tenait qu'à peine sur ses deux jambes, et semblait être de plus entreprenant, alors que la jeune fille semblait essayer de s'échapper au mieux. Tu attrapais ta planche que tu glissais sous le coude, et tu marchais tranquillement, faisant comme si de rien était, comme quelqu'un qui passe par là pour rentrer chez lui. Plus tu t'approchais, et plus tu tendais l'oreille. De ce que tu pouvais entendre, cela ne présageait rien de bon. Tu t'approchais alors. Et tu te raclais la gorge, manifestant ta présence, afin que l'homme en question se retourne et ne remarque ta présence. Ca va, ça te déranges pas trop de faire du rentre dedans à ma copine ? Tu lâches, d'un air désinvolte. Plongeant ton regard noir dans le sien. Pupilles littéralement dilatées suite aux effets de ton joint. T'approchant par la même occasion de la jeune fille, afin de te mettre quasi entre eux. Ta copine ? Pourtant, ça n'avait pas l'air d'lui déplaire mes avances. Il lâche, comme ça. En mettant de bonnes secondes avant de parvenir à aligner les quelques mots qu'il venait de t'adresser. Tu attrapes ton joint, qui touche à sa fin, et tu l'éteins entre ton pouce et ton index. Si j'étais toi, je me casserais avant que ta tête ne finisse comme ce vulgaire joint, tu rétorques, en lui balançant le mégot, juste aux pieds. Il te regarde, et tu le sens devenir un peu agressif. Mais toi, en venir aux mains ça te fais pas peur. Donc, tu le provoques du regard. Ton regard est si noir, qu'on en ressent toute ton agressivité. Et généralement, quand ton regard se noircie, ce n'est jamais de bonne augure. Tu sens qu'il a envie de te bondir dessus. Parce que c'est vrai qu'elle est jolie cette fille, qui se trouve à tes côtés. Mais tu sentais bien qu'elle était un peu démunie. Allez viens, on y va. Tu lâches à l'attention de la jeune fille, avant de passer ton bras autour de son cou, et de l'entraîner avec toi. J'te r'trouv'rais et j'te f'rai ta peau. Qu'il lâche, en bafouillant tant qu'il peut. Tu lèves alors ton index et ton majeur, comme pour lui dire "cause toujours tu m'intéresses", puis tu tournes à droite, à la prochaine intersection. Et te sépares de la jeune fille. Ce ne t'était tellement pas ton genre d'intervenir dans de quelconques situations. T'étais plutôt du genre à laisser les gens se démerder. Mais il était presque 2h et demi du matin, et tu n'aurais pas eu l'esprit tranquille si tu étais parti en laissant cette fille seule, avec cet homme. C'est ok pour toi ? Tu demandes, avant de t'attraper cette fois-ci une cigarette. Tu ouvres le paquet, et par politesse, tu lui présentes pour lui en proposer une, sait-on jamais qu'elle ne fume elle aussi.

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@clyde van acker & @sacha lewis
Le club n'est pas bondé ce soir. Tant mieux, elle est d'une humeur de chien aujourd'hui et n'a clairement pas envie de faire de vieux os ici. Elle n'a qu'une hâte, rentrer et retrouver Nathanael. Un Nath qui est absent ce soir et qui n'a évidemment pas pris la peine de lui dire où il allait. Ça la rend folle Sacha. De ne pas savoir. De ne pas le voir. Car déjà dans son esprit, danse des images du diable entouré. Elle l'imagine, une femme à son bras, jouant de ses charmes pour mieux l'amadouer. C'est comme ça que tu m'as eu, comme ça que tu as su t'imposer... Jeu cruel qui s'est installé entre eux comme pour se prouver qu'ils sont encore libres. Oiseaux volages qui feignent de ne pas voir la chaîne qui les lie, qui les unit. Possession malsaine. Jalousie maladive. Et ce masque qu'ils portent mais qui ne convainc qu'eux. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir la passion qui les dévore, qui les consume. Lien spécial qu’ils ne peuvent expliquer, ni comprendre.

Le temps est long, trop long pour l'impatiente qu'elle est. Un homme s'approche du comptoir, la dévisage de haut en bas, le regard plein de sous-entendus. Il lui donne la nausée... « Salut beauté. » elle a le poing qui se serre à cette appellation. « Sers moi un whisky tu seras gentille. » Enfoiré ! Elle se retient de lui mettre une bonne gifle mais se contente de garder son calme et de le servir, sans un mot ni un sourire. La froideur comme seule réponse à ses remarques. Elle déteste ces hommes-là. Ceux qui la traitent comme un vulgaire objet, comme une simple poupée qui ne sert qu'à les occuper. Elle a pourtant l'habitude de les côtoyer, elle se souvient d'ailleurs de leurs regards lorsque c'était elle qui dansait sur cette scène. Mais ce soir, elle n'est pas prête à supporter ce genre de remarque. Il est clairement trop ivre et elle sait à quel point cela peut dégénérer. D'un signe de tête, elle fait comprendre au vigile qu'il est temps de faire sortir l'homme en question. Heureusement pour lui que Nathanael n'est pas présent ce soir ou nul doute qui l'aurait dégagé il y a un moment pour avoir dérangé sa belle. L’homme grogne quelques insultes à son égard alors qu’il se fait entraîner avec force vers la sortie. Bon débarras ! Elle n’aurait pas supporté une heure de plus avec cet ivrogne accoudé au comptoir de son bar. Surtout pas ce soir. Elle est de bien assez mauvaise humeur comme ça…

Il est deux heures passées lorsqu'elle quitte l'Eden, fatiguée de sa soirée. Elle n’a eu aucune nouvelle de Nathanael. Evidemment, le diable joue encore… De colère, elle décide de rester dormir chez elle ce soir plutôt que de le rejoindre sagement à son appartement. Hors de question qu’il ait l’avantage sur elle une fois de plus. Dehors, elle sent une présence derrière elle alors que ses pas résonnent dans la ruelle. Elle accélère la cadence mais sens une main qui lui agrippe violemment le bras, la forçant à se retourner. Merde... C'est l'homme de tout à l'heure, celui qu'elle avait pris un malin plaisir à renvoyer du club. Visiblement, il n’avait pas apprécié son intervention... « Alors, on fait moins la maligne maintenant hein ? » Elle s'apprête à rétorquer lorsqu'un jeune homme s'approche d'eux. « Ça va, ça te déranges pas trop de faire du rentre dedans à ma copine ? » Sa copine ? Mais à quoi il joue ? Elle ne répond rien, regardant la scène comme si elle n’était désormais plus qu’une simple spectatrice. « Ta copine ? Pourtant, ça n'avait pas l'air d'lui déplaire mes avances. » Quel connard ! Il risque de se manger une belle gifle s’il continue à parler d’elle de la sorte. Elle n’a pas besoin de répondre que la joute verbale continue. Combat de coq qu’elle regarde avec attention, craignant de voir tout cela dégénérer rapidement. « Allez viens, on y va. » Elle sent son bras se poser sur elle, alors qu’il l’entraîne avec lui. Elle garde le silence mais parvient difficilement à se retenir de faire une remarque. S’il n’y avait pas l’autre abruti derrière eux, elle l’aurait déjà repoussé depuis longtemps. Il finit par s’écarter d’elle, après qu’ils aient pris une autre rue histoire d’être tranquille. « C'est ok pour toi ? » Elle croise ses bras sur poitrine, affichant son mécontentement et refusant par ailleurs la cigarette qu’il lui propose. « Euh c’était quoi ça ? On se connaît ? Non. Donc évite de jouer les héros avec moi la prochaine fois tu seras mignon. » Sacha ou l’art de savoir dire merci. Elle aurait pu simplement être reconnaissante mais non, c’est plus fort qu’elle désormais, elle ne peut s’empêcher de réagir comme une garce.

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