( ( m a d l e n + u l r i c h ) ) ❞ MADRICH #1.

[ MADRICH #1 ]

madlen & ulrich
Depuis que tes parents avaient fait leur retour à la Nouvelle-Orléans, sans s’attarder ni te donner des nouvelles, tu voyais la vie en noir, Madlen. Tu ne t’en remettais pas et ton humeur était exécrable, t’en négligeais tout : ton job, ton entourage et tous ces ressentis positifs qui t’avaient fait du bien jusqu’à ces quelques jours. Madlen, t’avais envie de semer un peu de chaos, pour que le monde ressente ce que tu ressentais, pour peindre l’univers à ta sauce, à ta manière. T’étais tellement égoïste par moments, qu’on ne savait même pas comment faire ni agir avec toi, Mad. T’avais la fougue et la rage, semblable à la foudre qui s’abattait dans les cieux, un soir d’été, après des journées trop chaudes. Et t’étais impitoyable lorsque tu te comportais de cette manière, à en juger le message que tu avais envoyé à Ulrich. La maison hantée, hein ? Quelle superbe idée, pour te permettre de rire un peu, de faire peur à celui avec qui tu te sentais en compétition. Tu ne craignais pas de malmener les autres, Madlen, à vrai dire, t’en avais rien à faire, alors, avec ton sac à dos, tu l’avais rejoint devant la bâtisse sombre, angoissante. La nuit était tombée et tu braquais la lumière de ta lampe torche sur lui, t’amusant de sa tête. « T’as une gueule de con. » Que tu pestais en attrapant le sac de couchage qui se balançait contre tes cuisses. « J’espère que t’es prêt à passer la meilleure nuit de ta vie. » Et qu’il ne compte pas sur toi pour l’aider à surmonter cette épreuve : t’étais ce genre d’amie à te moquer, à charrier puis à immortaliser la peur de tes proches. Douce muse.

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madlen & ulrich
Ulrich, il avait fini par se renfermer ces dernières années, changer et devenir un sale gamin, un gosse de la rue. Le fils à papa était bien loin derrière lui, comme les souvenirs accrochés à son nom de famille. Il ne se souciait plus de grand choses mis à part ses proches, le reste n’était que futilité ou bien amusement. Cela dépendait toujours de la situation. Et lorsqu’il s’agissait de rire un peu Madlen n’était jamais bien loin, du moins c’était une rigolade à sa manière, ce qui ne gênait pas vraiment Ulrich. Une soirée dans une maison hantée ? Il jouait. De toute façon tout ne tournait qu’autour des jeux entre eux. Plus particulièrement les paris. Tous plus édulcorés les uns que les autres. Alors quand elle proposait, Ulrich fonçait tête baissée. Une compétition constante. Et puis pour une fois, il avait quelqu’un de taille, quelqu’un qui ne craignait rien. Quelqu’un avec qui il avait beaucoup de points en commun. Il était arrivé le premier devant cette maison si glauque et froide. Un sac à dos sur l’épaule, et un sac de couchage sous le bras. Il disparut dans l’énorme bâtiment, comme englouti vivant. Madlen arriva quelques instants plus tard, l’aveuglant avec sa lampe torche. Grognant et détournant le regard, il ne peut s’empêcher de rétorquer, en dégageant la lumière de ses yeux. « C’est parce que t’as pas vu la tienne. », il était habitué à son caractère bien trempé, moqueur. Elle était ainsi et il l'avait accepté. Chacun était ce qu'il était, il s'en foutait tant qu'il s'amusait. « Ne chiale pas si t’as peur, je ne viendrais pas te réconforter, tu le sais. » lança-t-il en tournant son visage vers la brune. Agréable l'un et l'autre. Cette soirée promettait.

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madlen & ulrich
Et t’avais choisi le meilleur mois de l’année pour essayer de te faire peur, Madlen. Mois d’Halloween, même si c’était le dernier jour d’Octobre et toute la Nouvelle-Orléans, si ce n’était le monde qui le festoyait, était dans cette ambiance tant effrayante que chaleureuse. Les citrouilles pointaient le bout de leur nez et voilà que la maison hantée te semblait parfaite pour rire, te changer les idées en te foutant de la gueule d’Ulrich. T’es certainement pas la meilleure des amies, tu sais pas comment faire avec les relations humaines. Depuis petite, Mad, t’es maladroite et le passé de tes parents t’a toujours rattrapé, de manière à envenimer chaque relation. Une remarque et tu partais en vrille, totalement lunatique, mais profondément meurtrie, Madlen. Alors, t’avais appelé Ulrich pour ce soir, dormir dans cette demeure et le premier à décamper perdrait : ce serait sûrement pas toi, Mad. T’es certaine de gagner, de remporter cette guerre, Madlen, alors t’étais tellement confiante que c’en devenait presque ridicule, mais tu t’en foutais. T’avais un rire moqueur quand il ouvrait la bouche et tu faisais semblant de le cogner avec ta lampe torche. « Ta gueule. » Que tu grommelais en mettant ton sac sur tes épaules, ouvrant la marche vers la maison. « Mais oui, bien sûr. On verra qui se pissera dessus en premier. » Et tu riais à nouveau en poussant plus fermement la porte d’entrée : avec le temps, elle était devenue plus lourde, grinçant lorsque tu la franchissais. Ensuite, tu te tournais vers Ulrich, décidant de prendre les choses en main : « On fait un tour, puis on regarde là où on pourrait dormir. » Tout criait à l’insécurité ici et ça te plaisait tant, Mad, de savoir qu’il pourrait y avoir des esprits, d’autres personnes cachées ou des intrusions en pleine nuit, ça te tenait en haleine, en voyant le sourire que tu faisais.

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madlen & ulrich
Bien sûr qu’il avait accepté la maison hantée. Parce que c’était amusant, parce que Ulrich avait besoin de se changer les idées. Cela lui évitait de sombrer dans ses travers, de renouer avec les démons du passé. Ce soir au moins il serait occupé à effrayer Madlen autant qu’il le pourrait. Il savait que ce ne serait pas une mince affaire, parce qu’elle était coriace la brune. Et c’est ça qui était amusant. Il se foutait bien qu’elle puisse rire avec ou contre lui. Il se foutait bien qu’elle soit moqueuse, râleuse et piquante. Lui non plus, il n’était pas très doué pour les relations humaines. Par contre il était d’une loyauté extrême. Ses amis et proches pouvaient toujours compter sur lui, sans même qu’il ne demande rien en retour. L’appel de Madlen n’était pas passé inaperçu, Ulrich n’avait pas pu refuser le défi, parce qu’il ne le perdrait pas. La brune était foudroyante comme à son habitude, mais il s’en foutait. Il rétorquait toujours, du tac-o-tac. Parce qu’il était ainsi, toujours à provoquer, à vouloir avoir le dernier mot. Comme un besoin irrépressible. Pathétique. « Jamais, ça te ferait beaucoup trop plaisir. » Qu’il raillait, la voix moqueuse, tout en emboîtant le pas à Madlen. Et il surenchérissait, une nouvelle fois. « J’espère que t’as prévu du change dans ton sac, je n’épongerais pas, j’te le dis. » Et il riait à son tour, d’un rire franc qu’on ne lui connaissait que très peu. Il suivait la brune qui semblait connaître la maison comme sa poche. Ulrich, lui, y avait mis les pieds une seule fois, il y avait dix ans de cela. Hochant la tête, il marchait à ses côtés, observant d’un œil attentif ce qui se dessinait. La grande bâtisse était effrayante, l’atmosphère glaciale et pesante, une vraie partie de plaisir pour les adeptes de l’horreur, de la peur et de l’amusement. « Tu viens souvent ici ? Avoue que c'est ton terrain de jeu fétiche. », demandait-il à Madlen qui voguait dans chaque pièce de la maison hantée comme si elle y vivait. Un sourire amusé sur ses lèvres, Ulrich sentait que l’adrénaline risquait de frapper dans ses veines.

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