eating, drinking, talking, that's what friends do (ft isaac)

[ eating, drinking, talking, that's what friends do ]

Une place rapidement trouvée, la voiture parfaitement garée et Arès qui en sort. Un pack de bières dans une main et deux pizzas dans l’autre, l’homme vient tout juste d’arriver dans le quartier du Faubourg Marigny. Ça fait un moment qu’il n’a pas vu Isaac, un ami de longue date maintenant. Cela remonte aux années lycée, une amitié de presque vingt ans. L’une des rares qu’Arès a su maintenir à flot. Alors parfois, il lui arrive de débarquer nourriture et boissons en main pour une soirée. Pour se changer les idées, oublier Billie l’espace d’un instant. Oublier les non-dits depuis dix ans. Oublier cette relation bancale et destructrice. Alors plus tôt dans la journée, Arès est allé aux nouvelles et a lancé l’idée. Bien évidemment, il a demandé à Isaac si ce dernier n’avait rien de prévu. Parce qu’Arès n’est pas du genre à s’imposer. À venir sans prévenir. Cela ne lui viendrait même pas à l’esprit d’ailleurs. Pas vraiment à l’aise avec les surprises et la spontanéité, Arès est plutôt de ceux qui s’assurent qu’ils ne dérangeront pas. Et ce n’est que lorsqu’il en est sûr, qu’il se permet de s’inviter, de proposer sa compagnie.

Une soirée tranquille entre amis, tout ce dont il a besoin. Il continue son chemin jusqu’à l’appartement d'Isaac. Et même pendant ce court laps de temps, son esprit ne peut s’empêcher de divaguer, de penser et de se remémorer. Les occasions manquées, autant que les rendez-vous. Ces mots jamais prononcés, et ceux qu’il n’aurait jamais dû articuler. Devant l’appartement, Arès reste quelques instants. Le temps de se reprendre en main, de faire le vide dans son esprit. Une grande inspiration, secouant légèrement sa tête comme pour chasser tout ce qu’il s’y passe. Et puis trois grands coups frappés sur la porte d’entrée. Comme à son habitude. Peu de temps après, Isaac apparaît et Arès lève les victuailles devant son nez. « Salut ! J’ai des pizzas et des bières, tout pour passer une soirée au top. », dit-il d’un air enjoué, ce qui lui arrive rarement encore moins ces derniers temps. « Comment tu vas ? Pas trop dur le boulot ? », demande Arès. Il lui arrive de se rendre quelques fois au Snug Harbor. C’est un endroit chaleureux et amical où le monde y est souvent présent. Mais gérer sa propre entreprise n’est pas toujours chose facile. Alors il préfère toujours demander.

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@Arès Morton
Les soirs de week-end sont généralement les plus animés pour Isaac, mais en ce dimanche soir il a décidé de prendre du temps pour lui. En dessous de l’appartement, le bar va bon train. Il perçoit quelques accords ci et là, mais aucun bruit majeur, ce qui le rassure grandement. Il ne fait pas ça très souvent, laisser quelqu’un d’autre gérer la soirée du Snug Harbor, mais il a confiance en son équipe et il sait qu’il n’est jamais très loin en cas de problème. Les employés le savent aussi. Si l’appartement d’Isaac a une entrée officielle, un escalier relie également son salon directement avec l’arrière du bar. Un passage bien pratique, que généralement il est le seul à utiliser, mais Karim et d’autres privilégiés peuvent également l’emprunter de temps en temps. Ce soir donc, pas de verres à remplir ou de tables à débarrasser. Isaac a accepté une invitation venant d’Arès. Les choses n’étaient pas très précises, simplement une proposition de passer du temps ensemble et Isaac lui a donc proposé de passer la soirée chez lui. Amis depuis le lycée, Arès est sans doute l'une de ses plus anciennes connaissances aujourd’hui, et Isaac compte bien le garder dans sa vie. Il n’arrive pas très bien à s’ouvrir depuis qu’il a perdu son frère, il reste en retrait, ne vit qu’à moitié, mais au moins il fait son possible pour rester en contact avec les personnes qui étaient déjà là avant. Autour de lui les gens semblent s’éloigner petit à petit, disparaître tous plus soudainement les uns que les autres, et bien qu’il ait du mal à réellement profiter de chaque jour, Isaac a appris qu’il fallait chérir ses proches. Quelques bouteilles mises au frais, il attend l’arrivée du grand brun en terminant de ranger l’appartement. Les instruments de musique, certains intouchés depuis des années, prennent une grande partie du salon. Quelques œuvres d’art sur les murs, bien que celles qu’il chérisse le plus sont les dessins faits par Cloé, sa nièce. Il y a quelques années il a dédié un mur de l’appartement rien qu’à elle, et régulièrement elle change l’ordre des dessins, décident ceux qui ne méritent plus d’être accrochés, lesquels peuvent aller sur le mur. Quand il la voit, il se dit parfois qu’il aurait aimé avoir des enfants Isaac, il aurait aimé que tant de choses soient différentes. Mais il se contente de ce qu’il a, des sourires qu’elle lui adresse à lui, à défaut de pouvoir les donner à son père.

Lorsque des coups se font entendre sur la porte, Isaac ne tarde pas à aller ouvrir, sourire aux lèvres. Comme convenu Arès a amené la nourriture et sa présentation fait rire le musicien. « Un repas de rois ! » dit-il en se décalant pour laisser le géant entrer. Ce n’est pas son régime alimentaire habituel, lui qui fait extrêmement attention à ce qu’il met dans son corps, mais une fois de temps en temps il est heureux de se laisser aller. Encore plus s’il s’agit de passer une soirée en bonne compagnie. Refermant la porte derrière Arès, il lui adresse une légère tape dans le dos en guise de bonjour. « Ça va bien, en congé ce soir alors je ne plains pas. Et toi, comment ça se passe au garage ? » Les deux hommes ont toujours eu des vies bien différentes, mais ça ne les a jamais empêchés de bien s’entendre. « Donne-moi ça, et mets toi à l’aise. » Un sourire alors qu’il libère les mains d’Arès en prenant les pizzas et les bières. Lui permettre d’enlever son manteau, potentiellement ses chaussures s’il en a envie, c’est la moindre des politesses en tant qu’hôte. « Tu veux les réchauffer ou on attaque direct ? » Il commence à avoir faim Isaac, mais puisque c’est Arès qui a récupéré les victuailles, il ne sait pas depuis combien de temps elles sont sorties du four.

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