autrefois, autre-nous. (sacha)

[ autrefois, autre-nous ]

@Sacha Lewis
les souvenirs affluent comme autant d'images qui te percutent. le chemin est familier et pourtant, tu t'étonnes de t'y sentir comme un étranger. autrefois, tu venais ici les yeux fermés. t'étais plus jeune, vous l'étiez tous.
le temps est passé sur vos vies comme un rouleau compresseur. vous obligeant sans doute à voir les choses aujourd'hui différemment. vous étiez insouciants, vous n'aviez pas compris. t'avais pas su être celui qu'elle méritait d'avoir. t'étais pas à la hauteur, à sa hauteur. elle était l'incandescence même d'une supernova qui explose en plein vol. toi, tu t'étais contenté d'être spectateur ; impuissant, ridiculement minuscule.
aujourd'hui pourtant, t'essaies, c'est vrai.
malgré le désordre qui règne dans ton existence et dans ton quotidien, tu fais l'impasse sur tes blessures pour reconstruire ce qui aurait déjà dû être reconstruit des années plus tôt. tu t'en veux, alors que tu vois la devanture du vieux Starbucks au coin de la rue, d'avoir pris tant de temps. un acte manqué, chaque année pourtant tu lui as écris. jamais elle ne s'était montrée ouverte à ce que vous puissiez vous retrouver et pourtant.. t'as les mains qui tremblent, réflexe normal d'un adulte qui renfile aujourd'hui ses chaussures d'gosses, bien trop petites pour ses pieds désormais trop grands. le temps a changé, vous avez évolué et grandi. se souviendra-t-elle de toi ? comme tu n'as jamais oublié qui elle était ?
t'avances encore un peu, tu t'arrêtes.
à travers le verre opaque de la devanture, tu vous revois. vous étiez jeunes, tellement bêtes quand t'y repenses. tu lui embrassais la main comme dans les vieux films. elle était la seule femme que t'aies jamais aimé, ça avait été maladroit mais, somme toute, rocambolesque et romantique. t'avais été aux petits soins, essayant de reproduire tout ce que t'avais pu voir dans ces comédies romantiques à la télé. l'hétéronormativité de votre relation avait été un rempart sur lequel t'avais essayé de grimper. elle était l'unique femme qui avait un jour mérité que tu sacrifies celui que tu étais, la seule pour qui t'aurais pu devenir un autre.
à travers la vitre, tu te revois rire avec elle, échanger sur des sujets de société qui vous touchaient. tu t'revois même l'embrasser avec délicatesse, petite poupée de porcelaine. tu voulais la protéger, autrefois. t'avais pourtant échoué. putain, cette larme qui se niche au creux de ton oeil droit alors que tu termines ta cigarette te renvoie aux gosses que vous étiez tout en te brusquant à une réalité différente. tu souffles, pousses un petit soupire et presses sur la porte. tu entres sans la voir. tant mieux, ça te donnera le temps de remettre de l'ordre dans tes esprits. tu t'avances à la caisse, commandes un macchiatto et trouves une table vide pour t'y installer. nerveusement, tu comptes les secondes qui s'égrainent et vous séparent encore.
t'avais tellement attendu cet instant, t'as si peur qu'il t'échappe à nouveau.

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[ autrefois, autre nous ]

@Bran Sussex et @Sacha Lewis

Tu étais précieux Bran. Au fond, je crois que tu le seras toujours. Parce que je n’oublierai jamais tout ce qu’on a vécu, tout ce que tu as représenté pour moi. On s’est aimé à notre façon. Un peu maladroits, un peu innocents. Mais sans jamais rien regretter... Tu étais si beau, si doux. J'étais folle de tes sourires, amoureuse de tes rires. J'aimais tes baisers. J'aimais tes caresses. J'aimais tout ce que tu étais Bran et surtout celle que je devenais lorsque j'étais à tes côtés. Pourtant au fond, je savais que malgré toute l’affection que tu pouvais me porter tu n’étais pas heureux. Pas totalement… Car ce n’était pas les femmes que tu désirais toi. Ce n'est pas face à leurs courbes que tu sentais ton palpitant s'emballer. Mais j'étais ton exception… Si tu savais à quel point cela comptait, à quel point je me sentais unique dans ton regard. Tu auras toujours une place spéciale dans mon cœur Bran. Quoi qu’il arrive, rien ni personne ne pourra jamais changer ça… Evidemment, j’ai souffert. De te repousser, toi qui comptais tant pour moi. Toi qui avais toujours été là. Mais l’idée que tu puisses m’abandonner un jour m’était insupportable. Alors j'ai fait ce qu'il fallait pour me protéger… Repoussant tous ceux qui restaient avant qu'ils ne finissent par disparaître eux aussi. C'était injuste, je le sais. Mais la jeune femme perdue que j’étais ne voyait aucune autre possibilité. Trop meurtrie pour accepter de prendre le risque de souffrir à nouveau.

Le regard fixé sur l’écran, elle lit à nouveau les messages échangés avec celui qu’elle a longtemps considéré comme son meilleur ami. Elle est chamboulée Sacha. Par ses mots. Par cette tendresse qu’elle parvient à ressentir même après toutes ces années. Il lui en avait voulu Bran. Pendant longtemps, il n’a pas réussi à accepter qu’elle puisse agir de la sorte, le rejetant comme s’ils n’avaient jamais rien vécu. Au fond, c’est exactement ce qu’elle cherchait. Qu’à force de le repousser, il finirait par abandonner, par la laisser. Pourtant, pas une année n’est passée sans qu’il ne lui écrive. Sans qu’à cette date fatidique, il ne fasse un pas vers elle. Et si son geste restait vain chaque fois, c’est différent aujourd’hui… Elle n’a pas fui Lewis. Pas cette fois. Entrouvrant cette porte gardée si longtemps fermée. Son passé qui ne cesse de revenir la hanter en est peut-être le cause… Le retour inattendu de James avait bousculé malgré elle pas mal de choses dans sa vie. Elle réalisait peu à peu qu’elle ne pouvait pas vivre ainsi indéfiniment. Parce que le manque est là. Malgré le temps qui passe, malgré le silence et malgré les regrets, le manque persiste sans jamais s’effacer.

Quand elle arrive devant la devanture, elle sent l’appréhension monter en elle. Merde, est-ce qu’elle a bien fait ? Elle hésite un instant à faire demi-tour quand son regard tombe sur lui. Son cœur se met à battre la chamade alors que les souvenirs affluent dans son esprit. Elle revoit tous leurs moments passés ici, tout le bonheur qu’elle ressentait. Le temps d’un instant, elle a presque l’impression de revenir des années en arrière quand ils n’étaient encore que des gamins. Je ne peux pas fuir… Pas encore… Pas quand ses mots résonnent encore en elle, preuve que leur lien existe encore. Alors elle entre, un peu tremblante, un peu inquiète. Sa boisson récupérée, elle s’installe face à lui. Etrangement, cela lui rappelle son moment passé avec James quelques semaines auparavant. Elle pourrait presque penser que le destin tente de lui faire passer un message. « Salut… Ça fait un bail. »
Putain, si tu savais comme tu m’as manqué.

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[ autrefois, autre-nous ]

@Sacha Lewis
le problème des souvenirs, c'est qu'ils existent à chaque fois que tu fermes les paupières. son image ne t'a jamais quitté, comme un rappel constant de l'homme que tu étais et de celui que tu n'serais plus jamais. t'avais été là pour elle comme personne n'avait jamais été là pour elle, la soutenant dans le pire comme dans le meilleur. mais là n'était pas le fondement même de votre relation puisqu'au-delà des mots et de l'amitié qui était évidente, il y avait eu autre chose.
l'amour putain.
l'amour pour une femme, la seule, l'unique. comme un retournement de situation dans une série b, elle avait été ton talon d'achille, ta seule et unique faiblesse. ta vulnérabilité tout autant que la force qui t'avait, un jour, permis de t'affranchir enfin de tout ce que tu croyais juste et vrai. Sacha représentait l'amour inconsidéré d'une partie de toi que tu n'verrais plus jamais, ensuite. se couplait alors à la parte d'une amie quelque chose de plus grand, de plus fort. c'est un morceau de ton corps qui avait été arraché à l'instant même où la jeune femme avait décidé de te tourner le dos sans te donner plus d'explications. assis à ce café, tu réalises, putain. tu réalises la douleur, la blessure à vif qui est là, juste sous ta poitrine.
l'amour.
cet amour si véritable et si pure qu'il aurait pu convaincre n'importe qui. hétéro, homo, bisexuel, tu n't'étais imposé aucune étiquette lorsqu'il s'était agit d'elle. elle avait été ton évidence, comme une carte chance. une rédemption, en soit, bien plus que tout c'que les autres après avaient pu représenter. et tu saignes, Bran. tu saignes encore de cette perte douloureuse lorsque t'entends la cloche carillonner derrière toi et que tu sens son parfum - si reconnaissable - s'approcher. t'as pas besoin de te retourner pour la voir venir, ni même de la regarder pour sentir tes muscles se crisper. dix ans que t'attends ça, n'est-ce pas ?
- salut… ça fait un bail. elle prononce, à peine, en te regardant. sa boisson entre les mains, assise face à toi. une éternité, oui. ça te paraît interminable, ça te paraît irréel. ça fait un bail ? non, bien plus que ça. et même à présent, même là, t'as pas l'sentiment qu'elle soit là, comme si elle t'échappait encore. t'as l'coeur en berne qui n'attend qu'un signe de sa part pour s'allumer. l'amour, le vrai, le seul. la femme de ta vie, comme marqué au fer rouge.
- salut. tu lui dis, le souffle qui te manque. tes orbes qui se noient dans les siennes, qui y cherchent la même couleur qu'autrefois. mais le temps a fait son oeuvre, son visage est marqué, le tien aussi. vous étiez des gosses, des adultes en devenir.. aujourd'hui, la sagesse ne vous enveloppe toujours pas mais les années ont marqué vos chairs. tu ravales ta salive. je suis content de te voir. tu prononces à demi-mots. et ensuite ? t'en sais rien.. il y a mille et une questions qui attendent mille et une réponse mais t'es incapable d'en prononcer une seule !
tu m'as manqué, serait pourtant la seule vérité.

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[ autrefois, autre nous ]

@Bran Sussex et @Sacha Lewis

À peine a-t-elle posé les yeux sur lui qu'elle sent une vague d'émotions l'envahir. Les sentiments se réveillent, comme si depuis tout ce temps il n'attendait que son retour pour ressurgir. Voilà à quel point c'était vrai. À quel point c'était fort. Dix ans et ce cœur qui retrouve cette chaleur d'antan. Peu importait qu'elle soit une femme parce qu'elle était à lui. Parce qu'il l'aimait ainsi, dans tout ce qu'elle était, dans tout ce qu'elle représentait. Il l'aimait dans son entièreté et ça n'avait pas de prix. Elle se souvient à quel point leur histoire avait paru étrangement si naturelle, comme écrite depuis toujours dans le livre de leur vie. C'était comme une évidence. Parce que ce qui nous unit n'a pas de nom. Amour. Amitié. C'est un tout étrange qui ne cessera jamais d'exister.

Tu sais Bran combien j'ai eu mal ? Tu sais combien c'était dur de te quitter ? De te laisser comme si ce 'nous' n'avait jamais existé ? Je souffrais. Je souffrais tellement si tu savais... Et pourtant, je suis venue m'infliger en plus le poids de ton absence. Le poids du manque. Tout n'était que chaos autour de moi. Tu méritais mieux que ça. Mieux que cette spirale infernale dans laquelle je me sentais partir.

Puis il y a eu James... James et ces sentiments inattendus qui commençaient à naître dans ce cœur abîmé par tout ce qu'elle traversait. James et cette tendresse étrange qu'elle sentait grandir au fond d'elle. Mais elle s'en voulait Sacha. Comment pouvait-elle éprouver tout cela quand elle était déjà engagée auprès de celui qu'elle connaissait depuis toujours ? Celui même qu'elle ne cessait de repousser. Comment rester quand il y avait cet autre que je commençais à aimer… Comment t’aimer alors qu’il y avait cette culpabilité qui ne cessait de m’accabler. Ses sentiments pour Bran n'avaient pas disparus et ce malgré l’arrivée de MGuire. Car son amour pour lui serait toujours différent. Spécial. Unique. Ils étaient amis depuis qu’ils n’étaient que des gosses et avaient tout vécu ensemble. Il la connaissait probablement mieux qu'elle ne se connaissait elle-même. Au fond, c’est peut-être ça qui me faisait peur… Parce qu’elle savait que jamais il ne la laisserait sombrer. Qu’il aurait tout fait pour la sortir du mal dans lequel elle était plongée. Mais moi tu vois, j’avais besoin de souffrir… Besoin de me détruire pour oublier… Mais tu ne l’aurais pas accepté. Tu n’aurais pas aimé celle que je devenais, celle que je suis désormais.

« Salut. » Elle frissonne au simple son de cette voix qu’elle connait tant. De cette douce mélodie retrouvée. « Je suis content de te voir. » Dix ans. Dix longues années depuis que je t’ai laissé. T'as pas beaucoup changé. Putain t'es même toujours aussi beau… Mais ça, elle ne le dit pas. Ce serait déplacé. Presque indécent. Peu importe à quel point elle le pense. Peu importe à quel point c'est vrai. Elle était celle qui avait mis fin à leur relation ainsi qu'à leur amitié. Et pourtant, aujourd'hui, c'est encore toi qui te bats pour moi… Toi qui continue de t’accrocher à ce qu’on était, à ce qu’on avait. Je ne mérite pas tout ça Bran. Je ne te mérite pas toi. Tu es un soleil. Une lumière dans la vie des gens. Tu es cette douceur réconfortante. Moi, je danse dans les ténèbres et ne brille que dans le noir. « Moi aussi Bran… » Ses yeux le détaillent comme pour marquer à jamais dans son esprit l’image de cet homme si particulier. « Comment tu vas ? » Elle se sent presque bête de demander cela. De lui poser cette question comme si rien ne s’était passé. La vérité c’est qu’elle sait pas comment se comporter Sacha. Elle sait plus ce qu’elle doit faire ou dire. Plus après toutes ces années… Tu te souviens Bran quand tout était plus simple ? Quand il me suffisait d’être à tes côtés pour me sentir apaisée. Parce que moi je m’en rappelle. Parce que malgré tout, moi, je n’ai jamais oublié…

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[ autrefois, autre-nous ]

@Sacha Lewis
on parle souvent de l'amour mais jamais de ce qu'il en reste lorsqu'il s'évapore, qu'il s'étiole et disparait. je crois qu'il ne s'efface jamais vraiment, et tu portes sur le corps les stigmates de chaque personne que tu as aimées au cours de ton existence. la trentaine bien avancée, tu comptabilises un nombre de cicatrices importantes sur le myocarde mais la plus douloureuse et la plus grande vient certainement de ces cheveux d'or qui dansent devant toi à l'instant et de ces yeux presque émeraudes qui se glissent dans les tiens. personne ne veut comprendre, à quel point il est difficile d'aimer une femme quand on aime les hommes. personne ne peut comprendre, à quel point il est douloureux de perdre une femme quand on ne perd jamais que des hommes. elle avait été plus importante, la différence notable qu'elle avait représenté dans ton parcours sentimental ne s'calcule pas au temps que vous aviez passé ensemble mais bien aux sentiments contradictoires qui avaient fait d'elle ton unique exception. et t'as l'coeur gros, tu dois bien l'admettre, de la retrouver après tout ce temps. l'absence est un facteur dégénérant qui fait mal, qui blesse, qui tue presque. tu souris, malgré tout. pour ne pas lui exprimer le chagrin qu'elle a pu provoqué en toi et l'importance de cette blessure qui n'avait fait que s'ouvrir chaque année un peu plus. t'avais tellement attendu cet instant, au fond, que t'y retrouver te semblait profondément irréel.
- moi aussi Bran… sa voix ne tremble pas, aucun trémolos qui souligneraient un malaise quelconque et pourtant, dans ses yeux, un certain trouble s'installe. tu serres la tasse fumante entre tes mains pour te réchauffer l'épiderme refroidit par ces retrouvailles inespérées. comment tu vas ? la question frôle sa bouche, se pose entre vous. depuis quand au juste ? tout ce que t'as vécu ces dernières années auraient trouvé un certain réconfort si elle avait été là pour t'aider à les surmonter. alors comment ? comment faire peau neuve quand l'ancienne vous a été dérobée sans votre consentement ? tu retiens ton souffle, ravales un sanglot qui te crève l'œsophage.
- bien, je suppose. c'est la seule réponse que tu peux lui apporter. la suite ubuesque d'événements que tu viens de traverser raisonne sur ton visage comme une épreuve et prend forme sur des cernes plus prononcées que d'ordinaire. tu perds de ta splendeur, de ta lumière. comme la figurine de sel qui reste trop longtemps au soleil. terne, blafard presque. tu fais abstraction du reste. te noies dans l'océan de son regard sans prendre considération de la danse subtile de l'or qui enrobe son visage. comment vas-tu, toi, surtout ? détourner l'attention, la concentrer sur elle pour ne pas évoquer tes problèmes, tes différents, tes douleurs. tu n'es pas venu jusqu'ici pour la juger, moins encore pour la rendre coupable de tout ce qui ne fonctionne pas chez toi. pourtant, c'est le cas. elle est la pièce maîtresse qui t'a été arrachée et qui était seule responsable de ton bon fonctionnement. personne ne pourra jamais comprendre, à quel point c'est difficile d'accepter d'avoir perdu la femme de sa vie quand on a toujours fait qu'aimer les hommes.

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[ autrefois, autre nous ]

@Bran Sussex et @Sacha Lewis

Elle n'a jamais oublié Sacha. Elle n'a jamais pu effacer ce nom gravé dans son esprit, marqué au fer rouge sur ce cœur endolori. Elle avait simplement essayé de ne plus y penser… Finissant par se convaincre que c'était mieux ainsi. Que c'était mieux pour lui. Elle voulait qu'il reste cette lumière, cet ange dont tout le monde rêverait. Je ne pouvais pas t'attirer dans mes abysses… L'obscurité était devenu trop grande, trop intense pour le garder dans sa vie.

Je souffrais tellement Bran… C'était d'abord pour cela qu'elle avait mis de la distance. Parce que c'était trop dur et qu'elle n'était qu'une gamine perdue qui savait pas comment gérer sa peine. Puis il y a eu les départs… Ces abandons qui aujourd'hui encore font saigner son cœur. Son père, d'abord. Son frère ensuite. Ne pouvait-il alors pas comprendre son geste ? Puisque tout le monde partait, pourquoi pas toi ? C'était plus facile de s'imposer le manque que le subir. Alors elle est jamais revenue. Elle a gardé ses distances et elle a fait sa vie. Une vie qui ne ressemblait à rien à celle d'avant. Une vie plus sombre, plus froide, éloignée de toute forme de bonheur.

Mais tu sais pas toi, ces jours où je ne pensais qu'à toi, qu'à nous. Ces journées entières où je me retenais de te contacter. Où je me persuadais qu'il fallait pas. Que t'étais mieux sans moi. Tu ne sais rien de ces nuits que je passais à pleurer parce que tu me manquais. Tu sais pas parce que je cachais tout. Parce que j'ai jamais craqué. Et putain ce que c’était dur…

Mais quand je te regarde, je me souviens de tout ce que j'ai un jour ressenti pour toi.
De cette paix que tu m’apportais par ta simple présence.
Comment j'ai fait dis-moi ?
Comment j'ai fait pour m'éloigner de toi ?

Son cœur se serre alors qu’elle repense à tout ça. Elle tente de garder le contrôle, ne pas laisser les émotions lui échapper. Mais il y a la nostalgie qui brille dans ses prunelles. La tristesse de ce bonheur lointain qui remonte peu à peu. « Bien, je suppose. » Tu mens… As-tu oublié que je te connais par cœur ? Qu'encore aujourd'hui je peux lire en toi comme dans un livre ouvert ? Elle sait qu'il cache quelque chose. Qu'il se détourne de la vérité. Il ne lui a suffi que d'un regard pour le comprendre. Parce que malgré les années, tu restes le même… « Tu n'as jamais été un bon menteur Bran. En tout cas pas avec moi. » C'est ce qu'elle croit du moins. Il y a pourtant bien des secrets entre eux. Des mensonges bien gardés depuis des années. Des vérités qu'elle est bien loin d'imaginer. « Qu'est-ce qu'il se passe ? » Ce n'est pas par simple politesse qu'elle ose demander. Non, elle veut réellement savoir ce qui tourmente son ami. Parce que j'aime pas te savoir mal. Parce que même si j'ai pas été là, je supporte pas qu'on puisse te faire souffrir. « Enfin… Je peux comprendre que je ne sois plus quelqu'un à qui tu voudrais te confier. » C'est douloureux à dire. Difficile à admettre. Pourtant… Elle sait que ce serait mérité. Elle sait qu'elle avait perdu cette place le jour où elle avait décidé de ne plus être à ses côtés.

« Comment vas-tu, toi, surtout ? » Un soupir s'échappe d'entre ses lèvres. Elle pourrait prétendre comme lui que tout va bien mais sa mine fatiguée la trahirait bien trop pour qu'elle essaye de mentir. « Pas top comme tu peux le voir. Mais bon… C'est toujours une période compliquée. » Elle n'a pas besoin de dire pourquoi, il sait parfaitement de quoi elle parle. C'était la raison de mon au revoir. Le départ de notre chute… Un adieu douloureux qui en avait amené d’autres. Car ce n’est pas que mon frère que j’ai perdu ce jour-là… Non, je t’ai perdu toi.

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@Sacha Lewis
mais ça n'a plus d'importance, au fond. d'avoir aimé un jour une femme ou même de l'avoir perdue. puisque tout est terminé, que les choses sont rentrées dans l'ordre et que ta nature profonde a su trouver un sens à tout ce qu'il lui restait encore à vivre. mais peut-on seulement oublier ? oublier qu'on a bifurqué un jour, emprunté un autre chemin sans savoir ce que ça pouvait nous réserver, vogué sur des eaux différentes et, pire encore, qu'on y a éprouvé du plaisir ? t'as jamais voulu retenté l'expérience. personne ne pourra jamais comprendre la blessure que c'est que d'avoir un jour aimé une femme sans avoir vraiment compris pourquoi on l'a perdait. sans t'avancer, sans même en faire des tonnes, t'étais persuadé à l'époque qu'elle serait ton ange de la rédemption. qu'après tes échecs cuisants avec la gente masculine, elle serait la seule personne qui t'était destinée et que vos vies, ainsi conjuguées, pourraient alors se lier et se reconstruire. elle était ton âme soeur. et puis, plus rien.
alors quoi ? avancer ? oublier ? t'avais essayé. mais l'empreinte qu'elle avait laissé était indélébile. au fond, tu l'aimais bien, cette empreinte. alors t'avais pas fait beaucoup d'effort pour l'effacer. tu gardais en mémoire ce que vous étiez en te disant qu'un jour, tu retrouverais peut-être cette paix. pas aujourd'hui. la revoir ne fait qu'émoustiller des sentiments que tu pensais profondément enfouis, la retrouver ne fait que réveiller des émotions qui te bouleversent un peu trop. c'est comme reprendre la mer après plus d'une décennie de terre. secoué par les vagues, la coque qui menace de se briser.
- tu n'as jamais été un bon menteur Bran. en tout cas pas avec moi. elle marque un point. et alors ? qu'est-ce qu'il se passe ? sérieusement ? tu l'observes, sans rien dire. enfin… je peux comprendre que je ne sois plus quelqu'un à qui tu voudrais te confier. voilà la première chose de sensée qu'elle dit depuis qu'elle est arrivée. évidemment que non, tu n'veux plus te confier. plus à elle. un jour, tu lui as confié l'aimer et regarde le résultat.
- c'est plus compliqué que ça, Sacha. et tu le sais. le ton est incisif, presque dur et froid. il est agressif, au fond. il résulte de tout le mal qu'elle t'a fait sans s'en rendre compte. tu l'aimais, comme on aime qu'une fois dans sa vie. t'en souffres aujourd'hui, plus que de raison. tu marques une pause, t'enchaînes. elle te répond :
- pas top comme tu peux le voir. mais bon… c'est toujours une période compliquée. et cette ritournelle sans fin. est-ce vraiment tout ce qu'il reste de nous ? l'entendre te dire toujours la même chose sans jamais éprouver le moindre regret quant à son comportement ? es-tu seulement venu jusqu'ici dans l'espoir de la retrouver, telle que tu l'avais connue ? tu soupires, un peu. tu avancerais ta main, si tu osais. mais tu n'en es plus là. alors, à contre-coeur, tu croises les bras sur ta poitrine. elle te manque, encore plus à présent qu'elle est en face de toi.
- pourquoi tu m'repousses Sacha ? la question est franche et tu n'prétends pas la préserver. autrefois, t'aurais fait l'effort de la protéger et la soutenir. autrefois, t'aurais été un autre. aujourd'hui, t'en es là. t'as besoin de réponses, besoin de comprendre. si tu savais à quel point je t'aimais. sincérité qui dérange, qui bouscule un peu. mais tu n'as pas à coeur d'attendre, plus cette fois.

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[ autrefois, autre nous ]

@Bran Sussex et @Sacha Lewis

« C'est plus compliqué que ça, Sacha. Et tu le sais. » Elle le sait oui. Alors pourquoi avait-elle l'espoir étrange que ce serait différent ? Ça ne pouvait pas être aussi simple… Et même si elle en est consciente, même si elle en est la cause, elle sent son cœur se serrer à cette remarque. Parce que savoir ne rend pas cela moins douloureux, seulement plus réel. Elle se doutait que la confrontation ne serait pas facile mais elle n’avait pas pensé que ça ferait si mal. Il est froid, distant. Et ça la perturbe Sacha, ça tape dans son myocarde. Parce qu’elle ne l’a jamais connu comme ça. Parce qu’elle n’a jamais été celle qui provoquait ces réactions. Elle pensait bien faire. Elle pensait le préserver. Mais elle était bien loin de réaliser la brèche qu'elle avait ouverte en lui. Le silence avait été probablement plus dur pour lui qu'il ne l'avait été pour elle. Parce que c'était elle qui avait décidé. Parce qu'elle connaissait les raisons de son choix. Un choix qu’il n'avait pas compris… Un choix qui encore aujourd'hui ne semblait pas avoir de sens pour lui. Elle le comprend dans cette attitude glaciale qu’il arbore tout à coup, comme piqué à vif par ses remarques.

« Pourquoi tu m'repousses Sacha ? » C’est direct. Presque trop pour celle qui avait longtemps évité ces retrouvailles. Le regard qui se détourne, qui arrive plus à l'affronter. Ça fait mal. Ça fait putain de mal même. Elle tourne la tête, les iris qui se perdent, qui l'évite pour encaisser. Elle se mord lèvre dans l'espoir de contenir les larmes qui perlent à ses yeux. C'est dur… C'est tellement dur. Qu'est-ce que je nous ai fait Bran…?

Et il y a cette phrase. Ces mots qui résonnent. Ces paroles qui font tambouriner le cœur plus vite. « Si tu savais à quel point je t'aimais. » Les yeux qui brillent et le cœur en miette, elle le regarde à nouveau. « Parce que tu crois que moi je ne t'aimais pas ? » Elle explose la blonde. Elle explose parce qu'elle supporte pas qu'il puisse douter de ses sentiments. « Si je fais ça, si j'te repousse c'est parce que c'est mieux comme ça. Mieux pour toi. »

Je n'étais plus que l'ombre de moi-même et tu le sais. Je n'étais plus que cette coquille vide, cette princesse brisée qui savait pas comment s'en tirer. Tu méritais mieux que ce cœur abîmé. Que ce cœur qui commençait à se scinder. Putain j'avais pas le droit de t'aimer toi et de ressentir ça pour lui. J'avais pas le droit parce que t'étais tout pour moi. C'était plus facile de fuir, de te laisser que prendre le risque que tu me détestes un jour. J'avais peur Bran. Peur qu'un matin que tu ne réalises que tu ne m'aimais plus. Peur que tu n'acceptes pas la confusion qui régnait dans mon esprit. T'aurais pas accepté. Tu pouvais pas accepter. Comment pouvais-je t'aimer si je me liais à un autre ? Je ne sais pas. Encore aujourd'hui je n'ai pas la réponse à cette question. James est à la fois mon énigme et mon évidence. Un chaos que j'arrive pas à comprendre. Et je crois que je préfère que tu m'en veuilles parce que je suis partie que pour celle que je suis. C'est égoïste, terriblement égoïste même. Je le réalise aujourd'hui quand je te vois. Merde… C'est comme si j'ouvrais les yeux après des années passées dans le noir. Je t'ai blessé. Je t'ai réellement blessé. Et cette vérité me brise…

« Jamais ça n'a été parce que je ne t'aimais pas ou plus. J'étais folle de toi Bran et ça m'a brisé le cœur. » Elle devrait pas dire ça. Mais Sacha, elle en peut plus de se cacher. Elle en peut plus de faire semblant, de prétendre qu'elle n'a pas été touchée. Elle arrive plus à jouer la forte, la fière. C'est pour cela que je t'évitais… Parce que je sais que face à toi c'est différent. J'arrive pas à te mentir. Pas quand je sens ta colère, quand ton regard autrefois amoureux n'est peint que de tristesse et de déception. Et je t'en veux. Je t'en veux de te fermer autant quand tu es celui qui a fait le premier pas. À quoi on joue Bran ? « Si tu me détestes autant pourquoi tu m'as écrit ? Pourquoi t'as voulu me voir ? Je comprends pas... » Parce que je sens que tu m'en veux. Je le sens dans tes gestes, dans tes regards, dans ta voix. Je ressens toute ta rancœur. Alors pourquoi Bran ? Pourquoi…

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[ autrefois, autre-nous ]

@Sacha Lewistu parles avec le coeur brisé, bien sûr. t'as attendu des années pour pouvoir te plonger à nouveau dans ce regard. celui qui t'avait manqué, celui qui t'avait fait défaut. t'aurais pu t'marier avec cette gonzesse, t'aurais pu lui faire des enfants, fonder une famille et nourrir un avenir certain en sa compagnie. t'avais des ambitions, t'avais des illusions. tu t'berçais dans c'que vous étiez censé représenter parce qu'au fond, t'allais déjà voir ailleurs à l'époque. tu t'mentais peut-être, c'est vrai, mais t'avais jamais été amoureux comme tu l'avais été d'elle. et ensuite ? silence absolu. elle t'avait tenu à l'écart si souvent de tout ce qu'il lui arrivait que t'en avait eu le souffle coupé. t'avais été tout bonnement incapable de comprendre ses choix, ses décisions. tu t'étais demandé parfois, si elle avait appris pour Adriel et toi et si elle en était arrivé à te détester. et puis les doutes s'estompent, t'avais repris ta route sans jamais plus vouloir bifurquer. les hommes, rien que les hommes, mais cette femme... l'ombre dans tes tableaux.
- parce que tu crois que moi je ne t'aimais pas ? pas suffisamment, c'est sûr. elle a beau s'insurger, avoir l'air en colère contre tes propos, elle peut même donner l'impression de t'reprocher quelque chose.. tu sais qu'elle te ment quand elle dit si je fais ça, si j'te repousse c'est parce que c'est mieux comme ça. mieux pour toi. tu soupires, roules des yeux.
- on n'est pas dans une série B, Sacha. ne sors pas les violons et ne joue pas la carte du "c'était mieux pour toi". t'as les yeux qui s'mouillent, c'est vrai. tu vas même pas chercher à mentir ou à retenir le sanglot qui t'serre au coeur. tu souffles. t'étais ce qu'il y avait de mieux pour moi. et tu l'aurais su si seulement t'avais pris la peine de me parler. voilà qui clôt peut-être ce débat-là.
- jamais ça n'a été parce que je ne t'aimais pas ou plus. j'étais folle de toi Bran et ça m'a brisé le cœur. et peut-être que t'avais besoin d'entendre ces mots-là, aussi. peut-être que t'avais besoin qu'elle les prononce une dernière fois. folle de moi, ça veut dire quoi ? puisque de toute manière, elle ne l'était pas suffisamment pour te garder. si tu me détestes autant pourquoi tu m'as écrit ? pourquoi t'as voulu me voir ? je comprends pas... elle plaisante ? tu recules sur ta chaise, t'essuies une perle salée qui roule sur ta joue. tu croises les bras sur ta poitrine, reprends ton souffle. t'es pas ici pour te battre. ou alors, juste un peu.
- ça fait dix ans que j'crève de te voir, Sacha. dix ans que j'attends cet instant précis. celui où j'pourrai me dresser devant toi et te dire à quel point j'étais prêt à sacrifier toute ma vie pour toi. tu mâches pas tes mots. il faut que tout sorte, si vous voulez avoir une chance de passer à autre chose. je ne te reproche rien Sacha.. ou pas grand chose. j'ai besoin que ça sorte, tu comprends ? je t'aimais tellement, j'y comprenais rien. j'ai cru que j'avais fait quelque chose de mal - comme coucher avec ton cousin - et j'ai passé tout ce temps à m'en vouloir.. c'était elle.
c'était elle sinon rien.
finalement..
ça avait été rien.

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@Bran Sussex et @Sacha Lewis

Ça pique. Ça brûle. C'est désagréable parce que c'est vrai, parce que c'est juste. Ouais, ils sont pas une série dramatique à la con pourtant la raison évoquée était réelle. Il ne l'acceptait peut-être pas, pourtant, c'était aussi pour lui qu'elle était partie. Et elle voit, elle voit son regard devenir brillant. Elle voit sa peine perler dans ses yeux magnifiques. « Arrête Bran, tu sais ce que c'est faux. Peu importe à quel point on s'aimait, j'aurai jamais été assez pour toi. Encore moins après la disparition de mon frère. Je… J'étais plus la même. Je suis plus la même ! La Sacha dont t'es tombé amoureux elle existait plus… » Ou peut-être essayait-elle de s'en persuader pour mieux accepter le choix qu'elle avait fait il y a des années ? Parce que la fille douce et pétillante est pourtant toujours là, blottie au fond. Cachée par la peine et la peur du rejet. C'est plus facile d'être celle que je suis aujourd'hui tu comprends ? Plus facile d'attaquer, de repousser. Plus facile de jouer les garces pour qu'on me déteste que de prendre le risque qu'on s'attache à moi. Ou pire, qu'on me rejette pour celle que je suis.

Elle le regarde, écoute avec attention ce qu'il a sur le cœur. Les larmes dévalent son visage. Parce que je ne peux plus… Je ne peux plus me montrer forte quand tu me dis tout ça… Comment j'ai pu laisser partir un homme comme toi ? Comment j'ai pu abandonner quelqu'un qui m'aimait autant ? Comment j'ai pu être aveugle à ce point ? Tu étais mon tout Bran. Mon meilleur ami, mon amant, mon amour… Tu étais tout ce que j'attendais. Tout ce que j'espérais. Mais l'amour est complexe. Difficile. Fastidieux. Encore aujourd'hui, c'est un sentiment qu'elle parvient difficilement à comprendre. Parce que tout est un putain de chaos dans sa tête. Y avait toi. Et y a eu lui… Elle se l'explique pas Sacha, la place qu'a pris James dans sa vie quand son cœur battait déjà pour un autre. Elle comprendra jamais vraiment ce qu'il s'est passé. Ce qu'il se passe encore aujourd'hui. Il est arrivé quand elle allait au plus mal. Il a débarqué alors qu'elle luttait pour garder la tête hors de l'eau. Et alors qu'elle ne sentait plus à la hauteur pour Bran, James semblait l'accepter tel qu'elle était. Mais qui pourrait comprendre ça ? Qui pourrait croire l'intensité de l'amour qu'elle ressentait pour son meilleur ami quand un autre homme venait se faire une place dans son cœur ? Ça n'a aucun sens. Et pourtant… C'était bel et bien ce qu'il s'était passé. Mais elle n'a jamais pu lui dire Sacha. Elle n'a jamais avoué ces sentiments apparus sans crier gare. Parce que je sais ce que tu aurais pensé… Je sais que t'aurais douté. De toi. De moi. De nous. Peut-être que j'ai été lâche ouais. Peut-être que je suis partie en me persuadant de me protéger parce que j'arrivais pas à admettre ce qui était en train de se passer. La seule chose qu'elle sait aujourd'hui c'est qu'ils ont souffert. Tous les deux. Et ça, elle ne pourra jamais l'effacer.

« Je voulais pas que tu te sacrifies pour moi. Je l'aurai pas supporté… Tu méritais d'être avec quelqu'un qui pouvait te donner autant si ce n'est plus. Parce que pour moi, c'est ça que tu mérites. » C’est le cœur qui parle avec toute la sincérité dont il fait preuve. Elle ment pas Sacha. Elle ment pas quand elle lui répond tout ça. Il y croira sûrement pas. Parce que c’est trop facile. Parce que c’est trop tard. Mais c’est vrai. Je n’étais plus à ta hauteur… Puis elle entend sa culpabilité. Ce poids qu’elle lui a fait porter toutes ces années. « T'as jamais rien fait de mal Bran… Au contraire, t'étais parfait. Vraiment… » Les sanglots qui reviennent, la tête qui se baisse, c’est la voix tremblante qu’elle échappe ces quelques mots. « Je suis désolée… Je suis tellement désolée de t'avoir fait vivre ça. »

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@Sacha Lewisun mal nécessaire, au fond. tu sais que tes mots la blessent, tu sais que tu vas peut-être trop loin mais t'en as besoin. ce rendez-vous, tu l'attends depuis trop longtemps pour te permettre d'édulcorer tout ce que tu ressens. ton coeur à vif, là, posé sur la table, entre vous. tu veux qu'elle l'observe et qu'elle y voit les ecchymoses. c'est sa faute, et tu l'sais. t'avais jamais plus été le même après elle. peut-être parce qu'elle avait compté plus que n'importe quel homme dans ta vie. peut-être parce qu'elle avait été la preuve d'une rédemption ou quelque chose du genre. peut-être parce qu'elle avait été la seule à savoir te comprendre avec toute la sensibilité qu'il fallait pour ne pas te blesser. jusqu'à quel point ?
puisqu'elle avait finit par le faire.
et tout ce qu'elle peut dire désormais n'arrange rien. t'es pas ici pour obtenir des excuses et encore moins une justification. t'es pas ici pour qu'elle t'explique ce qui l'a poussé à s'éloigner et à te quitter. ni pour qu'elle te raconte ce qu'elle a fait de sa vie ces dix dernières années. t'es ici pour lui faire comprendre le mal qu'elle t'a fait et ce que ça a impliqué ensuite sur les choix que t'as pu prendre. l'homme que t'es aujourd'hui, allergique aux relations saines et toujours à la recherche d'une main qui pourrait le briser, c'est de sa faute. si tu t'interdis le bonheur, c'est de sa faute.
- arrête Bran, tu sais ce que c'est faux. peu importe à quel point on s'aimait, j'aurai jamais été assez pour toi. encore moins après la disparition de mon frère. je… j'étais plus la même. je suis plus la même ! la Sacha dont t'es tombé amoureux elle existait plus… mais ce n'est pas suffisant, c'est vrai. ça n'empêche pas les émotions de se bousculer, ni même l'atmosphère de se tendre. ça n'arrime rien, ça n'arrange rien. tu la regardes pleurer et tu t'sens coupable. coupable de lui faire du mal.
un mal nécessaire.
tu te le répètes autant que tu peux pour ne jamais flancher. t'as qu'une envie, te lever et faire le tour de la table, la prendre dans tes bras et la rassurer. lui dire que tu l'aimes, que tu s'rais prêt à tout abandonner pour elle, encore mais tu t'y refuses. tu n'veux plus souffrir, tu n'veux plus lui laisser cette chance et cette opportunité. tu te protèges, tu te fais violence. tu la regardes. non, la Sacha que j'ai aimée n'existe plus, mais c'est faux, et tu le sais.
- je voulais pas que tu te sacrifies pour moi. je l'aurai pas supporté… tu méritais d'être avec quelqu'un qui pouvait te donner autant si ce n'est plus. parce que pour moi, c'est ça que tu mérites. c'est bien beau, mais ça change quoi ? tu voudrais hurler, lui faire comprendre qu'elle n'avait pas le droit de prendre cette décision pour toi, pour vous. mais elle ajoute déjà t'as jamais rien fait de mal Bran… au contraire, t'étais parfait. vraiment… mensonge, encore, si elle savait. t'avais merdé, toi aussi, à l'époque. tu t'en voulais encore aujourd'hui. tu portais les stigmates du secret que tu partages avec son cousin depuis des années, mais ça n'fait pas de toi le grand méchant loup. elle s'est construite dans la douleur et la perte de son frère. tu t'es construit dans la douleur et la peine qu'elle t'a causés. je suis désolée… je suis tellement désolée de t'avoir fait vivre ça. c'est mieux, mais pas assez, et tu n'vas pas lui mentir ni même faire l'affront de prétendre le contraire. ton regard est sévère, mais larmoyant. tu souffles, recules un peu sur ta chaise.
- peu importe Sacha. t'avais pas à prendre cette décision pour moi. tu lui dis, sincèrement. t'es pas plus énervé qu'avant, t'essaies de modérer le ton de ta voix pour ne pas la brusquer davantage mais tu ne retiens rien. les séquelles de cet abandon me poursuivent encore aujourd'hui. tu dis que je méritais mieux ? tu fronces le sourcil. j'ai passé toutes ces années à m'accrocher au pire parce que tu m'as fait croire que c'était la seule chose que je méritais. si tu pouvais, tu ouvrirais la chair de ta poitrine pour lui exposer toutes les cicatrices qui marquent ton myocarde..

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@Bran Sussex et @Sacha Lewis

Y a comme un truc qui se brise en elle. Son cœur se met à battre si fort que ça en devient douloureux. Putain ça fait un mal de chien même. Pendant quelques secondes, elle a l'impression de plus respirer, souffle coupé par la dureté des mots qu'il prononce. Je suis donc ton bourreau... Je suis celle qui t'as brisé. Celle qui a marqué à jamais ton cœur de peur et de douleur. Je suis ce visage qui te hante, ce nom qui te rappelle à quel point l'amour fait mal. Je suis ce souvenir à la fois doux et amer. C'est moi Bran, ton fantôme. C'est moi ton démon. J'ai été ton ange, j'ai été ton bonheur. J'ai été ta lumière mais je ne suis plus que cette ombre glaciale qui vient geler ton cœur.

Elle a presque la tête qui tourne. Les émotions trop fortes pour être encaissées. Alors c'est tout ce qu'il reste de nous Bran ? C'est tout ce qu'il reste de notre amour ? De ces années d'amitié, de ces moments partagés ? Quelle vie de merde. Quelle putain de vie de merde ! Elle avait tout perdu Sacha. Tout. Et dans tout ça, elle avait réussi à briser ceux qu'elle avait voulu épargner. Quelle ironie ! Avait-elle un jour fait un bon choix dans sa vie ? Avait-elle un jour laissé une empreinte agréable dans la mémoire de quelqu'un ? Ou n'est-elle que chaos et destruction ? Elle penche pour la dernière solution. Parce que quand on est brisé comme elle, on sait pas comment préserver les autres. Et je t'ai brisé toi aussi... Ça la rend malade Sacha. Ça la crève de l'entendre dire ça et de rien pouvoir faire. Le mal est fait. C'est trop tard désormais. Elle doit juste accepter. Accepter qu'à ses yeux, elle sera à jamais celle qui avait causé sa perte. Et tout l'amour qu'il y a pu avoir entre nous ne pourra jamais te sauver. Ni même les souvenirs heureux du temps passé. Elle encaisse difficilement. Parce qu'elle s'attendait pas à ça. Parce qu'elle pensait pas lui avoir fait tant de mal. Elle tombe de haut Lewis. De très haut même. Évidemment, elle se doutait que perdre sa meilleure amie et sa copine avait du être difficile. Mais là... C'était pire que tout. Elle était la seule femme qu'il avait aimé. Mais elle était surtout la première à l'avoir détruit. Comme quoi, on a beau aimer fort les gens, ça suffit pas. Ça suffit pas parce que l'humain est imparfait. L'humain fait des erreurs et laisse ses émotions guider ses choix sans parvenir à prendre conscience de celles des autres. Alors on blesse, on marque, on vient créer chez les autres des souvenirs qui deviennent des expériences. On devient ces erreurs à ne plus commettre. C'est comme ça que tu me vois hein bran ? Comme une erreur ? Ce serait mérité vu tout ce que je t'ai fait. Vu tout ce que je fais à tout le monde...

« J'sais pas quoi te dire Bran. » Elle essuie ses larmes, souffle un bon coup dans l'espoir d'apaiser les pulsations de son myocarde. En vain... Car la douleur est trop intense et la vérité trop cruelle. « J'avais pas à prendre cette décision mais je l'ai fait. Et je t'ai blessé. Mais rien de ce que je pourrais dire n'effacera ces dix dernières années. » Elle se recule, croise ses bras sur sa poitrine dans un geste qui se veut protecteur. Comme si je pouvais éviter tes attaques. « Qu'est-ce que t' attends de moi ? Qu'est-ce t'attends de ce rendez-vous ? » parce qu'elle sait pas si elle pourra encaisser beaucoup plus. Elle fait la fière, elle fait la forte et l'indépendante. Mais face à lui, elle est fragile et vulnérable.

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@Sacha Lewistu devrais sans doute t'arrêter là, ne pas creuser davantage ou alors ne pas la blesser davantage. mais à quoi mesure-t-on que la coupe est pleine ? après tout, elle t'avait brisé et piétiné des années plus tôt sans jamais se demander si tu pourrais te relever. t'es pas dupe au point d'ignorer que si les hommes qui ont traversé ta vie, suite à votre histoire, n'ont été qu'une succession de mauvais choix. comme si t'avais besoin de te punir de l'avoir perdue, comme si t'avais besoin de te punir d'pas avoir été à la hauteur. avec Sacha, t'avais côtoyé les étoiles. ça avait été peut-être court mais intense. quelque chose qui n'avait existé qu'une fois, comme l'étoile filante qui traverse la voûte céleste un soir d'automne. sauf que j'avais pas fait d'voeux, ça non. t'avais même pas pu te résoudre à votre rupture. alors dans d'autres bras, t'avais retrouvé l'affront et le mal qu'elle avait fait. comme pour te dire : tu le mérites Bran. non, t'es pas dupe au point d'ignorer qu'elle était la cause de la plupart des maux qui écorchaient encore ton corps aujourd'hui. le souffle court, tu la regardes, la juges et l'accuses. le bourreau, c'est toi à présent. et ça t'serre le myocarde de la voir réagir comme elle le fait.
- j'sais pas quoi te dire Bran. alors ne dis plus rien, tu voudrais lui souffler. t'as déjà fait assez de mal comme ça. n'ajoute rien, ça n'sert plus à rien. et si tu dois certainement lui laisser penser que t'es ici juste pour faire son procès, il n'en est rien. t'avais besoin de vider ce que ton coeur avait emmagasiné toutes ces années. pour un nouveau départ, peut-être ? le temps t'apprendrait que tu n'seras jamais capable de passer à autre chose. elle fera partie à jamais de ta vie, à l'image du soleil ou de la lune.. pas comme une étoile éteinte depuis des milliers d'années qui disparaîtrait tôt ou tard du ciel. non, Sacha ne disparaîtra jamais. j'avais pas à prendre cette décision mais je l'ai fait. et je t'ai blessé. mais rien de ce que je pourrais dire n'effacera ces dix dernières années. elle se recule, comme toi. mais elle ne se braque pas, elle reste tendre, bien que touchée. elle pleure et ça t'fait mal, putain, si mal. qu'est-ce que t' attends de moi ? qu'est-ce t'attends de ce rendez-vous ?
une pause, rien qu'une. tu respires, doucement.
et puis, tu réponds.
- un nouveau départ Sacha. c'est simple, concis, bref. une promesse, également. être là, toujours. poser une pierre, puis une autre, mais tout rebâtir. avec du temps, beaucoup de temps. j'avais besoin de te dire ce qui pesait sur mon coeur pour m'en délester une bonne fois pour toute. et maintenant.. tu relâches la pression, avances sur la table et tends les mains devant toi pour qu'elle y joigne les siennes. je veux qu'on avance, ensemble. s'il te plait. tu souris, faiblement. ça s'ra dur, mais ça s'fera.

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@Bran Sussex et @Sacha Lewis

« Un nouveau départ. » Ces simples mots suffisent à apaiser son cœur pourtant blessé. À délester quelque peu le fardeau de la culpabilité qui pesait sur ses épaules. Les paroles tranchent puis réconfortent, à l'image même de cette relation qu'il leur avait apporté autant qu'elle leur avait pris. Elle peut pas s'empêcher d'esquisser un sourire à cette phrase et ce malgré ses joues humides. Voilà ce qu'il provoque Bran. Un grand huit d'émotions. Ça monte. Ça descend. Ça fait pleurer, ça fait sourire. Elle y avait songé tant de fois à ce nouveau départ, à cette deuxième chance. Se privant seule de ce désir, de ce souhait qu'elle ne méritait plus. Elle était partie, elle n'avait pas le droit de revenir, c'était ainsi qu'elle le voyait. Mais cette fois, c'est lui qui fais le pas. Lui qui tend la main vers elle. Le choix lui appartient. C'est à elle de décider, de choisir si elle saisit cette occasion ou si elle l'abandonne à nouveau. Mais j'ai plus envie de fuir... Parce qu'il avait suffi d'un moment avec lui pour qu'elle se rappelle à quel point il lui était indispensable. Alors non, elle ne peut pas le laisser s'échapper. Pas une nouvelle fois. La chance est trop belle, trop pure pour être ignorée. Elle est émue Sacha. Touchée par cet ami qu'elle aime de tout son cœur. Bouleversée par cet être qui a marqué à jamais son existence. Les traces de leur amour vivront toujours en elle, comme une étincelle qui pourrait redevenir flamme. Parce que Bran, c'est l'inexplicable. L'inattendu. Bran c'est le souvenir éternel d'un bonheur qui se voulait absolu. Et ça, je ne l'oublierai jamais plus…

Sa main vient attraper la sienne, ses yeux brillants fixant les siens. Elle se plonge dans ce regard océan qui si souvent l'a faite chavirer. Beauté d'un homme dont le cœur l'avait séduite encore davantage que la perfection de ses traits. Ses doigts glissent naturellement vers cette joue qu'elle caresse avec douceur. Tendresse retrouvée. Tendresse effleurée. Rappel instinctif de toute l'affection qu'elle éprouvait. Qu'elle ressent encore aujourd'hui. Le temps d'un instant, elle redevient celle qu'il avait connu autrefois. Cette femme qu'il avait aimé et protégé. Elle ne se demande même pas si c'est mal ou déplacé. Elle s'en fiche. C'est naturel. Presque incontrôlable. Elle le regarde, l'émotion dans les pupilles et le sourire qui se dessine. « Moi aussi Bran. Moi aussi… » Sa main retourne sur les siennes qu'elle serre doucement. « On a perdu trop de temps chacun de notre côté. » Erreur qu'il faudra finir par assumer, elle le sait. Je réalise, désormais, combien je te veux à mes côtés…

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@Sacha Lewischanger les choses, prendre le risque. t'es pas venu ici pour trier des perles et encore moins pour l'accabler avant de finalement tourner les talons et disparaître. non, t'es pas ici pour rompre, encore moins pour lui reprocher d'avoir brisé ton coeur et ta vie à bien des égards. oui, tu portes les stigmates de cette rupture, oui, tu les porteras sans doute pour toujours. mais tu te reconstruis, doucement. si t'es ici, aujourd'hui, c'est pour lui crier que tu l'aimes. mais pas que.. pour lui dire aussi qu'elle te manque et tout ce qu'elle compte pour toi. faire table rase, c'est important. alors pour se faire, t'es obligé d'être dur, presque insensible. de lui faire des reproches qui sonnent moins comme des piques que comme le hurlement d'un coeur à l'agonie. le tien. tu exposes tes failles, là, devant vous. tu poses sur la table tes vieilles rancoeurs et toute ton amertume. regarde Sacha, regarde le mal que tu as fait. oui, mais pas que.. tu lui donnes une chance, tu vous donnes une chance. maintenant, efface tout, balaie tout. on rembobine, on recommence. c'est possible, j'y crois. tes yeux le lui chantent. elle avance sa main, presque touchée. elle la glisse sur la tienne et vos doigts se rejoignent dans une valse qu'ils dansaient déjà à l'époque. la douceur de sa chair sur la tienne, ton myocarde manque un battement. comme un soulagement. tu la regardes, ému au possible.
- moi aussi Bran. moi aussi… et ça te suffit, ça te convient. t'es pas venu ici pour repartir seul, pas cette fois. t'as compris avec les années et les expériences qu'elle était un élément central dans ta vie. tant que j'aurai pas réparé cette blessure, je n'fonctionnerai jamais comme il faut. t'en as pris conscience. pour pouvoir aimer, il va te falloir colmater les brèches de cette histoire brisée. j'peux pas continuer à m'en vouloir. plus maintenant. on a perdu trop de temps chacun de notre côté. tu souris, tendrement. tu opines du chef. tu serres sa main.
- c'est terminé. tu lui dis, comme mû par l'envie soudaine de tout reprendre. bien sûr que j'oublie pas, bien sûr que je souffre encore, mais tout est possible avec du temps, tout est réalisable, non ? tu verras, ça s'ra beau. tu souffles en riant presque. oui, ça s'ra beau. plus fort, plus grand. en attendant, il y a beaucoup de choses à rattraper.. fais moi une petite mise-à-jour. tu lui dis, plus complice à présent, plus détendu.

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@Bran Sussex et @Sacha Lewis

« C'est terminé. » Mots rédempteurs. Paroles prononcées qui viennent panser les maux de son âme meurtrie. Tout semblait plus simple tout à coup. Était-ce le temps qui avait fait son effet ? Ou l'intensité de leur lien qui semblait pouvoir tout réparer ? Elle ne sait pas Sacha mais elle ne peut s'empêcher de trouver dommage d'avoir attendu si longtemps. Elle n'a plus la force de le repousser quand elle a pourtant laissé tous les autres revenir. Mais toi c'est différent… Parce que lui, ça a toujours été plus fort. Plus éblouissant. Et qu'il y avait en plus cette culpabilité qu'elle ne parvenait plus à ignorer. Mes sentiments pour cet autre quand mon cœur n'était censé battre que pour toi. S'en vouloir chaque jour un peu plus alors que James ne quittait plus son esprit. Elle savait pas comment gérer tout ça. Poupée brisée, gosse perdue dans le chaos d'une tragédie. Mais pourquoi, pourquoi n'est-elle pas revenue avant ? Par peur, sûrement. Peur que plus rien ne soit jamais pareil. Et c'était peut-être le cas aujourd'hui. Mais Sacha, elle se raccroche à cette étincelle qu'elle aperçoit dans son regard. À cette tendresse que l'on ressent comme une aura qui les enveloppe, créant cette bulle où il n'y a plus qu'eux. Je veux y croire Bran. J'ai besoin d'y croire… Parce qu'elle pourrait pas supporter de sentir qu'elle l’a perdu quand elle est celle qui est partie sans même se retourner. Te vouloir encore quand tu as pourtant toutes les raisons de me détester… Mais y a plus de logique. Plus de raison. Tout est confus parce que c'est comme ça qu'elle se sent. Moi qui me laisse portée au gré de mes émotions…

« Tu verras ça s'ra beau. »
Évidemment que ça le sera. Parce que c'est toi. Parce que c’est nous. Parce que y a cette magie étrange, cette alchimie puissante. Parce que notre histoire, c'est celle qui m'a fait connaître l'amour. Toi qui m'as appris le sens du mot aimer. Toi as toujours voulu rester à mes côtés. Ça s'oublie pas. Ça s'efface pas. Ça reste là pendant des années, à attendre que notre bêtise s'arrête et qu'enfin l'on se retrouve. J'ai été stupide, je le sais. Stupide car blessée et coupable mais pourtant prête à me racheter. Parce que cette chaleur Bran, elle m'a manqué. Si fort que j'en viens même à me demander comment j'ai fait.

« En attendant, il y a beaucoup de choses à rattraper… Fais-moi une petite mise-à-jour. » Une mise à jour ? Elle ne sait même pas par où commencer tant tout lui semble sans importance à côté de ces retrouvailles inespérées. Comment raconter l'histoire de ces dix dernières années ? Elle qui n'avait eu l'impression que de couler. S'enfoncer encore et encore jusqu'à devenir cette autre. La froide. L'hautaine. Sacha, elle sait qu'elle n'a pas la vie dont elle pouvait rêver autrefois. Mais son existence lui convient, ressemble davantage à celle qu'elle est désormais. « Qu'est-ce que tu voudrais savoir ? Ma vie n'est pas vraiment des plus passionnantes tu sais… » La seule chose qui avait fini par compter est ce diable pour qui elle est tombée. Mais elle n'est pas vraiment sûre d'avoir envie d'en parler…

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@Sacha Lewistu t'dis qu'il faut du temps. aimer n'est pas un jeu d'enfant, ça te revient en tête et c'est vrai, tu comprends peut-être maintenant à quel point c'est difficile. un jeu d'enfant, ça s'rait trop facile, non ? tu t'y es fait, finalement. cette notion abstraite des sentiments. t'es content d'pouvoir lui dire tout ça, d'vider ton sac en quelque sorte. de lui faire comprendre la blessure et les points de sutures sur ton myocarde. t'es heureux d'avoir eu l'droit d'lui exposer le mal, les cicatrices. mais t'es aussi ravi d'pouvoir jouir d'un nouveau départ. c'est important, capital même. elle est ton amie, depuis toujours sûrement. tu n'peux pas vivre sans elle. tu n'veux pas vivre sans elle. c'est comme ça. ainsi soit-il, non ?
alors t'interroges, tu changes de sujet.
des nouvelles, t'en veux. et pas qu'un peu. savoir à quoi elle a occupé son temps. si son boulot lui plait toujours, si son quotidien est rythmé de choses positives et de bonnes ondes. tu veux savoir si elle est heureuse, même juste un peu. si elle sourit de temps en temps, si elle voit le verre à moitié plein plutôt que de le voir toujours à moitié vide. tu veux revenir à l'essentiel, comprendre et lire dans son parcours des signes, aussi infimes, d'une guérison méritée. un pansement, volubile et futile, qu'elle aurait posé sur l'palpitant pour lui permettre d'saigner un peu moins et d'trouver l'courage de vivre. juste vivre.
- qu'est-ce que tu voudrais savoir ? ma vie n'est pas vraiment des plus passionnantes tu sais… tu souris, en coin. trop de choses, sans doute. une qui t'apparaît comme capitale, sans doute. mais tu la passes sous silence, pour l'instant.
- métro, boulot, dodo. tu dis, simplement. tu bosses bien ? tu voyages un peu ? tu dors bien ? basique, puisqu'il faut en revenir aux classiques. tu ris de temps en temps, tu chantes encore quand tu prépares à manger, il t'arrive encore de danser dans la salle de bains ? des souvenirs intimes d'une relation que vous partagiez. ces petits traits de son caractère aussi chiants qu'attachants. ce que j'aimais chez toi, finalement. le plus fort, toujours.

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@Bran Sussex et @Sacha Lewis

Elle aurait voulu que ça soit moins dur. Que ça dure pour toujours. Que ça reste simple. Elle aurait voulu tellement de choses Sacha qu'elle peut pas s'empêcher de sentir son cœur se serrer encore un peu à l'idée de tout ce qu'ils auraient pu vivre. De tout ce qu'ils auraient pu être mais ne seront jamais. Parce que y a la vie qui est venue détruire tous mes plans, tous les rêves que j'avais avec toi. Mais même si elle a dû abandonner tout ça. Même si elle a appris à vivre avec ce vide au creux de sa poitrine, elle sait qu'aujourd'hui elle peut plus le repousser. Qu'elle a besoin de ce nouveau départ autant que lui. Qu'elle ouvre doucement les yeux sur tout ce qu'elle a fait, sur toutes les cicatrices qu'elle a laissées. Mais me voilà à tes côtés, prêtes à panser tes plaies. Je vois cette porte que tu m’ouvres Bran et sens à nouveau ta lumière m'éclairer. Il faudra du temps. Pour se redécouvrir. Pour se retrouver. Du temps pour pardonner, pour accepter. Mais j'y crois. Parce que notre lien est indéfectible et le souvenir de notre amour est éternel. Il est là, il vit en chacun de nous. Alors je me battrai… Je me battrai pour récupérer ce que je n’aurai jamais dû laisser tomber.

« Tu bosses bien ? Tu voyages un peu ? Tu dors bien ? » Elle peut pas s'empêcher d'esquisser un sourire à ses questions. Parce que tu veux juste savoir si je vais bien, à ta façon. Parce que ne cesseras jamais de t'inquiéter pour moi… « Tu ris de temps en temps, tu chantes encore quand tu prépares à manger, il t'arrive encore de danser dans la salle de bains ? » Elle le regarde l'émotion qui se lit dans les prunelles. « Tu t'en souviens ? » qu'elle demande doucement, la voix tremblante, troublée par tous ces souvenirs qui viennent danser dans son esprit. Touchée qu'il n'ait pas oublié, qu'il se rappelle de tout. Des grands moments jusqu'aux petits détails. « Ça m’arrive encore, parfois… » Mais ces instants se font plus rares. Beaucoup plus qu’à l’époque où ils étaient ensemble, où ils étaient liés. Comme si l’étincelle de joie qui brillait autrefois dans son regard s’éteignait doucement à chaque année passée. À chaque douleur encaissée… « Mais c’est peut-être mieux que je le refasse pas trop. On sait toi comme moi que je n’ai aucun talent en danse et en chant. Je me souviens d’ailleurs de ton air dépité quand tu me voyais me déhancher. » Elle rit légèrement à ces images agréables qui lui reviennent. À ces souvenirs précieux qui restent gravés dans sa mémoire. « Je me souviens quand tu venais me rejoindre et qu’on se mettait à bouger comme deux fous… J’adorais te voir danser. » Phrase qui s’échoue sur un air de nostalgie. Le bon temps, voilà ce qu’il est à ses yeux. Ça et tellement d’autres choses… « Et toi ? T’es heureux ? » Parce qu’au fond, c’est ça la vraie question pas vrai. C’est ça qu’on veut savoir. Est-ce qu’on est heureux l’un sans l’autre ? Moi je crois que je le serai jamais vraiment…

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[ autrefois, autre-nous ]

@Sacha Lewisle temps passe mais les souvenirs sont immuables. ceux qui sont importants, ceux qui marquent. ceux qui imposent une différence. ils sont bêtes, la plupart du temps. tu te souviens du goût de la tarte aux pommes que cuisinait ta mère lorsqu'il faisait mauvais le dimanche, comme tu te rappelles de la voix éraillée d'Heath lors de vos nombreuses soirées karaoké. tu te souviens du parfum que portait Sacha lors de votre première rencontre ou encore du titre du film que t'as été voir la première fois avec Sacha. ce sont des moments uniques, marqués au feutre indélébile. qui construisent une vie, qui construisent un homme. qui te construisent. alors non, tu n'oublies rien. même si souvent, ça surprend.
- tu t'en souviens ? et tu sens, dans les trémolos de sa voix, l'émotion que ça déclenche chez elle. oui, je me souviens. parce que c'est bête mais que c'était important. des morceaux de votre quotidien. même fichus, tu les conserves. parce qu'ils ont fait de votre histoire la plus marquante, celle qu'on n'oublie jamais vraiment. ça m’arrive encore, parfois… elle dit, un léger sourire dans les iris. toi, t'aimais ça. ça t'ancrait à votre réalité. mais c’est peut-être mieux que je le refasse pas trop. on sait toi comme moi que je n’ai aucun talent en danse et en chant. je me souviens d’ailleurs de ton air dépité quand tu me voyais me déhancher. je me souviens quand tu venais me rejoindre et qu’on se mettait à bouger comme deux fous… j’adorais te voir danser. elle rigole et tu accompagnes son rire si singulier par le tien.
- non, tu n'étais pas douée c'est vrai. mais tu te souviens de tout. de vos éclats de rire à vos pleurs. de ces soirées dispensées à la réconforter sur le sofa et de ces moments où tu ne savais même pas trouver les mots pour calmer ses blessures. mais c'était bien pour ça que j'aimais ces moments. t'en parles avec l'insouciance perdue de jours heureux que tu ne connais plus depuis longtemps. elle, qui a détruit jusqu'à ta foi en l'autre. bien sûr, tu as décidé de ne plus y penser, mais c'est là, ancré en toi. bons comme mauvais, les souvenirs restent immuables. ils font parfois du bien, parfois l'inverse.
- et toi ? t’es heureux ? tu souris légèrement. presque, tu voudrais lui dire. mais au fond, t'es heureux de la retrouver. quelque part, ça compense le merdier qui s'installe autour de toi.
- j'ai longtemps pensé que je l'étais, oui. quatre ans que tu crois l'être, à dire vrai. mais t'ouvres gentiment les yeux. je prends conscience doucement que ce n'est pas le cas. alors je compte bien y remédier. tu lui dis, comme une promesse que tu te fais à toi-même. rompre, pour enfin aller de l'avant. oublier Tendaï et passer à autre chose. à cet homme que tu as rencontré et qui te plais.. t'es horrible de penser déjà à lui, mais tu n'peux pas t'en empêcher. il paraît que le bonheur est une notion abstraite. te voir aujourd'hui me rend heureux, tu sais. alors je me nourris de ces moments. tu avances, poursuis. t'en réclames un peu plus, chaque jour. comme un besoin. tu as quelqu'un pour t'aimer Sacha ? comme tu le mérites, tu voudrais ajouter. mais tu te retiens.. au fond, la question te fait déjà bien assez de mal comme ça. moi, je t'aimais comme tu le mérites, mais ça n'était visiblement pas suffisant.

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[ autrefois, autre nous ]

@Bran Sussex et @Sacha Lewis

T'as toujours été tellement aux yeux des autres. Et encore plus aux miens. T'es comme une étoile dont on admire au loin la beauté, heureux de pouvoir apercevoir ton scintillement. Pourtant, j'sens que y a un truc en toi de différent. De brisé. Comme une ombre venue noircir ta lumière. Et je sais… Je sais au fond que cette fêlure porte mon nom. Parce que j'ai eu la même en te quittant. Mais on ne peut pas effacer le passé. On doit l'accepter du mieux qu'on peut. Je sais pas si j'ai fait ou non le bon choix. Je sais juste que tu méritais mieux que ce je t'ai offert. Est-ce qu'on serait heureux aujourd'hui si on était toujours ensemble ? Peut-être. Une part de moi y croit. Et l'autre se dit que t'aurais fini par sombrer avec moi. On aura jamais la réponse à ça. On ne peut qu'imaginer dans nos têtes à quoi ressembleraient nos vies. La seule chose que je sais, c'est que de te retrouver, ici, maintenant, c'est pas une erreur. Non. C'est une putain d'évidence. Comme si je retrouvais mon souffle après une noyade. T'es comme les lueurs dorées du matin. Tu arrives doucement dans l'obscurité de la nuit. Tu accueilles. Éclaire. Réchauffe. Réconforte. T'es comme un soleil. Mon soleil… Et je comprends pas Bran. Je comprends pas pourquoi il a fallu autant d'années pour que je le vois, pour que je l'accepte. Je sais pas, quel a été le déclic pour que cette fois ça change. Pour que j'arrête enfin de me voiler la face. Peut-être parce que dix ans c'est long. Trop long. Peut-être parce que quand je vois qu'ils reviennent pas, je me dis que toi tu peux être là.

Les souvenirs sont comme des images précieuses. Bouts de film de notre vie auxquels on s'accroche à défaut de pouvoir revivre ces instants sacrés. Parfois douloureux. Parfois agréables. Ils sont aujourd'hui tout ce qui lui reste de cette histoire pourtant si belle. Les souvenirs sont des vestiges. Des monuments que l'on regarde quelques fois avec regret, d'autres avec admiration. Y a pleins de choses qui se passe en moi quand j'pense à toi. Un tas de sentiments qui la traversent. Encore plus là, maintenant que tu es devant moi. Ils parlent du passé avec douceur et émotion. « Non, tu n'étais pas douée c'est vrai. » Mais au moins ça te faisait rire. Elle sourit, pas vexée le moins du monde par sa réponse. Bran ne perdait jamais une occasion de la taquiner, de l'embêter. Et si tu savais comme j'aimais ça… Dans leurs regards, on peut voir toute l'affection qu'ils portent encore aujourd'hui à ces moments d'une vie passée. Instants simples qui n'étaient que le reflet de cette histoire si naturelle. « Mais c'était bien pour ça que j'aimais ces moments. » Regard qui se baisse et sourire timide. « Moi aussi… » répond-elle, nostalgie qui se ressent entre les deux amis. Elle a besoin qu'il sache que ça compte pour elle aussi. Que ces moments sont des trésors qu'elle chérit avec attention et qu'encore parfois ils lui arrachent des sourires.

Puis la conversation dévie, devient plus sérieuse. Comme un constat qu'ils font ensemble. Regarder où ils en sont chacun de leur côté depuis toutes ces années. « J'ai longtemps pensé que je l'étais, oui. Je prends conscience doucement que ce n'est pas le cas. alors je compte bien y remédier. » Malgré le sourire, les mots frappent. C'est pas juste. C'est ce qu'elle se dit quand elle le voit, quand elle l'entend. Toi qui devrais goûter chaque jour au bonheur. Toi qui le mérite plus que quiconque. « Il paraît que le bonheur est une notion abstraite. te voir aujourd'hui me rend heureux, tu sais. alors je me nourris de ces moments. » Il a raison au fond. Tout ne tient qu'à des instants, des secondes qu'on savoure, joie éphémère dont il faut se délecter avant qu'elle ne s'envole à jamais. Le bonheur, c'est te voir là, après toutes ces années. Le bonheur, c'est sentir qu'on sera à jamais liés. Le bonheur c'est ce « nous » qui se reconstruit doucement. Cet espoir, cette lueur, qui tel le Phénix vient renaître de ses cendres. « Tu as quelqu'un pour t'aimer Sacha ? » La question la décontenance. Interrogation inattendue et pourtant, elle sent au fond d'elle que cette demande lui brûlait les lèvres. Question latente qu'il semblait vouloir lui poser depuis le début. Elle se sent étrangement gênée tout à coup. Peut-être car elle sait qu'elle a quitté un homme qui l'aimait vraiment et qu'elle aimait aussi. Peut-être parce qu'elle sait à quel point il aurait pu tout donner pour elle et qu'elle, elle l'a tout de même abandonné. Peut-être parce qu'elle trouve pas ça juste aujourd'hui d'aimer encore face à celui avec qui elle aurait pu tout construire. Celui qui semble encore meurtri de ces années qu'elle a passé loin de lui. « En quelques sortes je dirais… » Difficile de donner une réponse franche quand on connaît sa relation plus que complexe avec Nathanael. Oui il l'aime. Du moins elle aime à le croire sans pour autant en être totalement certaine. Mais il ne m'aime pas comme toi… Elle le sait. C'est douloureux de le réaliser. Douloureux de l'admettre. Mais je réalise d'autant plus ce que j'ai perdu… Et pourtant, elle a l'impression d'avoir aujourd'hui une relation qu'elle mérite. Parce que s'aimer dans la souffrance, c'est tout ce qu'elle sait faire désormais. « Et toi Bran ? Quelqu'un t'aime ? » Quelqu'un qui contrairement à moi a su voir à quel point t'avoir est une bénédiction. Quelqu'un qui réalise chaque jour la chance que c'est de se réveiller à tes côtés. Quelqu'un qui voit que le bonheur est là, que le bonheur c'est toi.

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