autrefois, autre-nous. (sacha)

[ autrefois, autre-nous ]

et si seulement si
tout était pour la vie
et si seulement si
nous l'étions aussi

la question qui parfois te brûle les lèvres. dans un autre monde, seriez-vous seulement plus heureux qu'aujourd'hui ? si vous aviez su vous aimer, vous choyer, vous soutenir et vous respecter ? seriez-vous différents ? l'homme qui fait face à la femme, aujourd'hui, serait-il plus épanoui ? les chemins empruntés auraient-ils était moins conflictuels, moins douloureux ? y aurait-il eu autant de relief sur vos routes ? auriez-vous dû escalader des montagnes si hautes ? et si vous vous étiez aimés ? dans un univers parallèle, Sacha et Bran auraient-ils connu un dénouement heureux ? un mariage, un enfant, une famille, un foyer et des rêves ? des projets, des envies ? des ambitions ?

et si on savait tout
si on ne craignait rien
si l'on pouvait d'un coup de crayon
dessiner nos lendemains

- moi aussi… elle répond en baissant le regard. et toi aussi, tu piques un fard. parce qu'au fond, tu sais que t'es au moins autant responsable qu'elle. avec du recul, t'aurais pas dû baisser les bras si rapidement, si facilement. t'aurais sans doute même dû te battre un peu pour elle. lui faire comprendre qu'elle pouvait te repousser tant qu'elle le voudrait, tu ne partirais pas. mais t'avais pas eu l'cran, ni l'courage. t'étais fragile, à l'époque. tu l'es sans doute toujours un peu. quoi qu'il en soit, t'as renoncé si rapidement qu'elle n'a jamais cherché à te retrouver. ce sentiment d'abandon, vous l'aviez partagé. toutes ces années. et aujourd'hui ? vous ne tirez pas un trait sur tout ça, vous vous contentez juste d'écrire une autre histoire, un autre chapitre. avancer, tout en vous servant des expériences vécues pour ne surtout plus commettre les mêmes erreurs. tu l'observes, lui poses finalement la question qui brûle tes lèvres depuis longtemps. elle prend le temps de réfléchir avant de te dire :
- en quelques sortes je dirais… et tu sens une sorte de nostalgie dans ses mots, cette phrase toute simple. comme si ça la blessait plus que ça ne l'enchantait. comme si cette relation ne lui suffisait pas. comme toi, finalement. quand tu penses à Tendaï, t'as l'coeur qui se morcelle. alors quand elle te retourne la question : et toi Bran ? quelqu'un t'aime ? tu marques une pause. t'es pas fier, c'est vrai, d'envisager de rompre, encore. peut-être que, là aussi, tu devrais continuer à te battre. mais avec Ten', tu te bats depuis quatre ans. t'es épuisé, à bout de force. il ne m'aime pas comme toi, tu penses doucement. au fond, c'est le problème de ton existence, depuis qu'elle en est sortie. parce qu'elle t'a brisé le coeur. t'as cherché des hommes qui pourraient continuer de le briser comme pour te punir. tu souffles, ravales ta salive.
- plus vraiment. tu réponds, las. je crois que mon couple s'essouffle. ou alors, c'est moi. tu dis, sans trop préciser le fond de tes pensées. t'as l'regard fuyant, tu sais que c'est un sujet sensible. à l'époque, tu l'as abandonnée. peut-être t'en voudra-t-elle de réitérer les mêmes erreurs. peu importe, cette relation n'a rien à voir. et tu refuses de sombrer avec lui. je me bats pour lui depuis longtemps.. je crois que je suis fatigué de soulever des montagnes tout seul. et c'est une vérité qui t'effraie. toi, l'éternel amoureux. la solitude t'angoisse. d'ordinaire, t'as déjà un mec sous l'coude pour remplacer celui que tu t'apprêtes à quitter. pas cette fois.. pas pour l'instant, il suffira d'une semaine à peine pour qu'Ekko se pointe et ne te fasse prendre conscience qu'il était temps de t'en aller.

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[ autrefois, autre nous ]

@Bran Sussex et @Sacha Lewis

« Plus vraiment. je crois que mon couple s'essouffle. ou alors, c'est moi. » Et ça me déchire le cœur d'entendre ça. Parce qu'elle sait, au fond, qu'il est l'une des rares personnes à mériter l'amour, le vrai. Elle sait qu'il devrait être celui qui embrasse le bonheur, qui le vit chaque jour. Celui qui a trouvé quelqu'un prêt à tout donner pour lui. Quelqu'un qui lui ferait oublier tous ceux qui l'ont abandonné. Comme moi… Elle est consciente de sa place Sacha. Consciente des maux qu'elle a créé en lui. Et si elle n'en avait pas vu l'ampleur avant aujourd'hui, désormais elle sait les marques qu'elle a laissé. Celles d'un amour inachevé. D'une histoire délaissée. D'une amitié oubliée. Elle a fui ce bonheur qui lui tendait les bras pour se complaire dans le chaos. Je sais pourtant que tu aurais pu me sauver… Que tes regards et ta douceur auraient pu m'apaiser. Que ton amour aurait pu panser mes plaies. Mais elle a préféré s'éloigner… Souffrance infligée par culpabilité. Car je ne pouvais être heureuse alors qu'il s'était envolé…

Elle attrape ses mains, le regard tendre, touchée par cette sincérité poignante. Elle voudrait pouvoir le consoler. Pouvoir prendre un peu de sa peine et alléger le fardeau qui pèse sur ses épaules. Elle a mal Sacha. Mal de le voir ainsi. Mal de savoir qu'il n'a pas la relation qu'il mérite. Mal de sentir qu'il souffre. Car elle le voit, elle le sent, à ce regard qui fuit le sien. À cette voix qui lui laisse penser que tout espoir a disparu. « Je ne suis pas vraiment la mieux placée pour dire ça et crois moi j'en suis bien consciente. Mais tu mérites mieux Bran. Tu mérites plus que quelqu'un qui n'est pas prêt à te donner autant que ce que toi tu donnes. » Peut-être qu'il ne la croira pas. Peut-être qu'il ne l'écoutera pas puisqu'elle est celle qui avait décidé de l'abandonner quand il était prêt à tout pour elle. Elle pense pourtant chaque mot prononcé. « Je… Je sais que je suis partie. Je sais que je t'ai laissé. Mais ce n'était pas toi le problème, bien au contraire. T'as tellement à apporter aux autres… Ne doute jamais de la personne exceptionnelle que tu es s'il te plaît. Même si j'suis la première à t'avoir fait penser ça. J'ai été bête de te lâcher. » Erreur qu'elle ne peut effacer. Blessure qu'elle ne peut soulager. Vivre pour toujours avec le souvenir de cette douleur infligée. « T'es malheureux Bran, ça se voit. Il vaut peut-être mieux arrêter les frais maintenant et te donner une vraie chance de rencontrer quelqu'un qui fera ton bonheur. J'suis consciente que c'est facile à dire mais j'sais que t'en es capable. » Tu es trop merveilleux pour laisser ton étincelle mourir de désespoir. Trop lumineux pour t'éteindre dans l'obscurité d'un amour qui n'est pas à ta hauteur. Ne fais pas les mêmes erreurs que moi. Ne te laisse pas sombrer, s'il te plaît…

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[ autrefois, autre-nous ]

@Sacha Lewisce qu'elle te dit, ensuite, te va droit au coeur. c'est compliqué d'avoir à admettre, souvent, qu'on s'trompe, qu'on fait fausse route. qu'on a pris une mauvaise décision et qu'on doit en payer les conséquences. en venant ici aujourd'hui, tu t'attendais pas à la retrouver comme ça, tu t'attendais pas non plus à l'entendre te dire ce qu'elle pensait. effaçant alors de simples mots tous les maux qui t'avaient poursuivi ces dix dernières années. t'as aimé Sacha, comme on aime rarement quelqu'un. tu l'avais aimé à en perdre le coeur et la raison et puis, elle était partie.
oui, tu lui en avais voulu.
mais qu'est-ce que la haine face à l'amour que tu ressentais encore, des années plus tard ? à l'observer, à la détailler, la regarder. à lui dire ce que tu penses, à lui ouvrir à nouveau les portes de ton myocarde. le temps qui glisse sur vous. sur les adultes que vous êtes devenus pour vous offrir, l'espace d'un instant, la chance et l'opportunité de redevenir ces gosses que vous étiez. ceux qui s'aimaient. pas convenablement, avec déraison et passion. ces gosses qui couraient tous les risques mais qui les couraient ensemble. et quand tu l'entends te dire que tu mérites d'être aimé, tu sais qu'elle cherche avant tout sa propre rédamption.
pardonne-moi de ne pas avoir su t'aimer, Bran.
tu l'entends, cette douce mélodie qu'elle te chante aux oreilles. alors tu attrapes ses mains et à la manière d'un film, la caméra recule.. ne laissant apercevoir plus que vos silhouettes à travers la vitre d'une brasserie. discutant, riant.. comme des enfants, puisque c'est ce que vous aviez toujours été.
un après-midi entier.
le temps suspendu.
pour vous, rien que pour vous. et la caméra qui s'évade, vos silhouettes qui disparaissent et le spectateur qui change de chaîne. ce qui se partage ici restera à jamais entre vous. secret de polichinelle. confidence.
et qu'importe, ils ont pu
toucher un jour
le bonheur d'être ensemble
goûter l'amour
oublier un instant
l'enfer autour
le souvenir de ce jour
vaut plus que tout

- the end -

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