do you remember our secret (Bran)

[ do you remember our secret ? ]

@Bran Sussex
C’est loin d’être l’activité la plus passionnante qui soit, en vérité s’il pouvait l’éviter, Adriel ne ferait sans doute jamais les courses. Il préfèrerait composer des morceaux ou passer du temps avec ses proches plutôt que de perdre du temps entre les rayons d’une épicerie, mais il y a des corvées qu’on ne peut éviter. Ayant reçu une éducation relativement droite et stricte, il a aussi appris qu’il est important de partager les tâches, et Adriel est loin d’être ce genre d’hommes qui laisserait toujours sa femme faire les courses. Alors le voilà, un panier à la main en train de comparer chercher sur les étalages les produits qui l’ont été conseillé par sa femme et sa petite soeur. Sans doute les deux personnes qu’il aime le plus sur cette terre et pourtant par moment il aimerait qu’il y ait un peu plus de présence masculine dans la maison. Après avoir récupéré les croquettes pour Lennon, il tourne à l’angle d’un rayon et percute l’épaule de quelqu’un. Un « pardon» quitte ses lèvres par automatisme et il poursuit son chemin sans se retourner. Il n’a pas bien vu le visage de l’homme qu’il a bousculé, et pourtant quelque chose le perturbe. Une sensation de le connaître, d’être face à ces fantômes du passé qui ne sont pas censés croiser à nouveau votre route. Lentement il revient en arrière, oubliant sa liste de course pour se concentrer sur la silhouette qu’il veut retrouver. Puis il le voit, au milieu d’un rayon. Adriel ne fait pas vraiment attention au produit qu’il prétexte regarder, il tente simplement de s’approcher suffisamment pour croiser le regard de l’homme. Et lorsque finalement leurs iris entrent en contact, il sait. Des yeux perçants qu’il reconnaîtrait entre mille et qui lui renvoient soudainement des souvenirs mis de côté depuis longtemps. « Bran Sussex ? » lance-t-il avec une interrogation dans la voix. Il est presque certain qu’il s’agit de lui, de cette passion interdite qu’ils ont partagé étant adolescent, mais il lui semble que trois vies ont défilé depuis ce temps-là, alors il préfère demander. Fidèle à lui-même, Adriel sourit, sa chaleur naturelle se dégage déjà de lui alors qu’il fait un nouveau pas en avant. « Adriel Tucker, je suis le cousin de Sacha. » Si le musicien n’a rien oublié de leur idylle d’autrefois, il ne prétend pas avoir marqué Bran de la même manière. Ils partagent certes un secret qui n’est pas encore prêt à être révélé, mais ils ont tous les deux avancé et vécu bien des choses depuis leur dernier baiser.

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[ do you remember our secret ? ]

@Adriel Tucker
le passé s'invite à ta porte, parfois quand tu t'y attends le moins. t'es pas dans ce qu'on appelle une bonne période. entre la mort récente de ton père, ta rupture et tes retrouvailles avec Sachay, tu marches en ce moment continuellement dans une brume qui menace de t'faire défaillir à chaque instant. tu perds pieds, tu perds consistance. si simplement, si facilement. tu sais même pas où donner d'la tête. alors quand tu te retrouves confronté à la réalité, facilement, tu t'rends compte que t'es complètement déconnecté. quand cet homme te bouscule et qu'il articule un faible pardon, tu l'entends à peine. t'es perdu dans c'que tu fais et qui consiste, sans doute, à remplir un frigo bien vide. tu dors chez Matthew, en ce moment, et la moindre des choses pour le remercier de sa gentillesse, c'est de lui faire les courses de temps en temps. pas d'éclairci en vue, juste la pénombre. les nuages sombres qui oscillent entre tempêtes et bourrasques et qui menacent de t'faire crever à chaque coin d'rue. pourtant, quand à peine un instant plus tard, t'entends cette même voix qui t'appelle :
- Bran Sussex ? tu lèves les yeux vers cet homme et plonges tes iris bleu clair dans les siens. tu mets du temps à remettre le visage, le contexte de ce vieux souvenirs qui t'attrape pourtant aux tripes. t'as rarement été l'genre de mec à faire d'la merde. à dire vrai, t'es plutôt droit dans tes bottes. alors quand se matérialise devant toi la seule erreur que t'aies jamais commise, tu t'sens con. Adriel Tucker, je suis le cousin de Sacha. c'était pas la peine de le préciser, t'as envie de lui dire alors que tu louches déjà sur cette bouche que t'avais déjà embrassée à l'époque et qui t'ramène à tout ce que t'as jamais aimé d'toi. l'infidélité, si on pouvait compter ça comme ça. tu ravales ta salive, déglutis avec peine.
- j'croyais qu'Halloween était déjà passée. tu parles plus pour toi que pour lui. à dire vrai, ça n'a rien à voir avec lui, il est toujours aussi craquant. non, c'est juste.. c'est la saison des revenants ou quoi ? t'es peut-être un poil agressif et sur la défensive. tu t'en rends vite compte. alors tu secoues le visage et souris du mieux que tu peux. Adriel Tucker.. si j'avais cru te revoir un jour. tu t'montres plus aimable, en tendant une main devant toi. fais un effort Bran, s'il te plait.

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[ do you remember our secret ? ]

@Bran Sussex
En déménageant à la Nouvelle Orléans, Adriel ne pensait pas un seul instant qu’il serait confronté à des fantômes de son passé. Il est venu ici pour se rapprocher de la mémoire de son père, pour se sentir plus en phase avec cet homme qu’il a tant admiré et aimé, c’était la seule chose qui lui importait. Passer du temps là où son père avait construit sa vie, revoir les endroits dans lesquels ils avaient quelques souvenirs communs. Évidemment que retrouver Sacha et Blake était un avantage dont il comptait bien tirer profit, mais ce n’était pas la première raison de son installation dans le Sud. Paradoxalement donc, si Adriel est venu ici à la recherche d’anciens souvenirs, il ne pensait absolument être confronté un jour à sa plus grande erreur. Face à ses grands yeux bleus, il est difficile de penser que Bran pourrait être une erreur pour qui que ce soit, mais le goût de la trahison revient parfois piquer la gorge du compositeur quand il voit sa cousine. Le regard de Bran se modifie légèrement lorsque le nom de Sacha s’échappe dans la conversation justement, comme s’ils auraient dû taire à jamais ce prénom qui les a empêchés de vivre plus de choses.

Adriel se dit finalement que l’aborder tout court était peut-être une nouvelle erreur. Bran ne semble pas heureux, pas curieux de le revoir. Sa voix est sèche et froide, tranchant parfaitement avec la chaleur qui irradie sans cesse du juif. Il est sympa Adriel, il ne s’énerve que rarement, mais lui aussi a des limites et demande un minimum de respect. Alors son sourire habituel si chaleureux se meurt un peu, il toise Bran en face de lui. Il a toujours essayé de ne garder que des bons souvenirs de leur relation à tous les deux, de s’accrocher au positif mais évidemment qu’il s’en veut, évidemment qu’il se souvient aussi de toutes les erreurs qu’ils ont fait cet été là. Voyant les efforts que Bran fournit finalement, il accepte sa main pour la serrer. Un contact qu’il connaissait il y a des années, les peaux qui se souviennent l’une de l’autre mais l’échange ne dure que quelques secondes. « Je ne pensais pas te revoir non plus, mais ça me fait plaisir. » A nouveau il sourit un peu, ne pouvant pas s’empêcher de rester lui-même. Oui, malgré tout leur historique, ça lui a fait plaisir d’apercevoir le premier homme qu’il a connu, ça lui rappelle une jeunesse oubliée depuis un moment. Les choses ont bien changé maintenant et il est heureux Adriel, mais il ne tourne pas le dos à un ancien ami. « Mais je ne voulais pas te déranger, tu es clairement occupé. » A faire des courses. Ce n’est pas l’activité la plus prenante ou la plus passionnante qui soit, mais qui sait ? Peut-être a-t-il un rendez-vous après, des obligations pressantes qui font qu’il n’a pas le temps de bavarder entre deux rayons d’une épicerie. « J’espère que tu vas bien en tout cas. Depuis le temps… » Il reste là Adriel, attendant une réponse bien qu’il n’ait pas vraiment posé de question. Il pourrait s’éloigner, reprendre sa liste de courses et oublier cette rencontre hasardeuse, mais il reste. Quelque chose, dans les yeux de Bran, le fait rester. La lueur du deuil peut-être, la perte d’un père que lui-même n’a pas encore totalement dépassé plus d’un an après.

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[ do you remember our secret ? ]

@Adriel Tucker
la pointe d'agressivité qui se glisse dans ta manière de l'accueillir trouve son origine dans ce que vous aviez partagé. ouais, ce que tu cachais à Sacha depuis toujours, et c'est sans doute pour ça quand reconnaissant l'homme qui te fait face, tu sens l'atmosphère se tendre autour de vous. j'pourrai être ravi de le revoir, c'est vrai. après tout, vous aviez vécu quelque chose que tu n'avais jamais vraiment réussi à oublier. il avait marqué ta peau, il avait marqué ton coeur également. il avait laissé une trace dans ton adolescence, ta vie d'adulte à peine commencée. il avait été quelqu'un quand t'avais l'sentiment de n'être plus personne. qu'on s'entende, c'était pas une de ces nombreuses phases psychotiques déprimantes mais le fait est que tu avais délibérément trompé Sacha.. te condamnant ainsi à devenir ce genre de mecs. ceux que tu abhorrais de tout ton être. des gens inconscients qui déchiraient, brisaient sans même se soucier du mal causé. ouais, j'étais comme Maverick, tu penses une pointe d'ironie dans l'esprit. et c'est bien pour ça qu'Adriel avait été si important. à l'époque, t'accrocher à lui t'avait donné l'impression d'être légitime dans ce que vous faisiez.
et aujourd'hui ? t'es surpris.. t'as pas envie de t'y confronter, pas comme ça. t'as pas envie que Sacha l'apprenne, tu sais qu'elle ne te le pardonnerait pas. et puis, t'as sûrement pas envie de voir ton passé ressurgir. pas après tout ce qui est déjà arrivé. alors ouais, t'es agressif, légèrement. et puis, tu t'radoucis. il ne mérite pas ton mépris, moins encore ta rancoeur, après tout, t'étais le seul responsable de toute cette histoire. il n'devait rien à personne, lui, quand vous vous étiez mis à flirter. bons souvenirs, c'est vrai.
- je ne pensais pas te revoir non plus, mais ça me fait plaisir. il te dit, se détendant lui aussi par la même occasion. il serre ta main et tu esquisses l'ombre d'un sourire. tes yeux se noient dans ses opales. quel bonheur, d'y retrouver à nouveau ton reflet. ça t'ramène à une époque bénie d'insouciance, malgré les circonstances. mais je ne voulais pas te déranger, tu es clairement occupé. il ajoute rapidement avant de conclure : j’espère que tu vas bien en tout cas. depuis le temps… ça pourrait en rester là, bien sûr. tu pourrais le saluer aussi, lui adresser un dernier sourire et puis retourner à ta petite vie. mais tu n'bronches pas. lui non plus, curieusement.
- non, tu m'déranges pas. j'suis juste surpris et puis.. c'est une période assez compliquée j't'avouerai. j'm'attendais pas à ce que le passé me rattrape une fois de plus. tu déblatères, sans gêne, sans t'retenir. comme si t'avais besoin que ça sorte. j'veux pas paraître impoli ou même méchant, tu sais. j't'ai toujours beaucoup aimé. au propre, comme au figuré. il a été important, sans même le savoir vraiment. tu es ici en vacances ? tu demandes alors, curieux et, en même temps, appréhendant sa réponse.

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@Bran Sussex
L’air est pesant et les mots tendus, bien plus qu’Adriel ne l’aurait jamais imaginé. En vérité il n’avait jamais songé à ces retrouvailles avec Bran, mais s’il avait dû deviner, la scène aurait sans doute été aux opposées de celle-ci. Finalement les mains se serrent, les sourires apparaissent timidement et Bran semble se calmer un peu. Le musicien ne sait pas vraiment quoi faire, il parle comme s’il allait s’éloigner, mais il reste bien en place ses prunelles bleues sur l’homme. « Tu ne pouvais pas t’y attendre. Je suis surpris de te trouver là aussi tu sais. Et je suis désolé que ce soit compliqué. » Cette dernière phrase, il la lâche en fronçant un peu les sourcils, ne sachant pas bien comment réagir. Après toutes ces années, ils ne se connaissent plus, Adriel ne peut pas deviner ce qu’il se passe dans sa vie. Il hoche simplement de la tête aux explications, un sourire cette fois bien sincère naissant au bord des lèvres. « T’étais juste surpris, ça arrive à tout le monde. Et content de savoir que je te faisais de l’effet, c’était réciproque. » Son sourire s’agrandit, il le fixe de ses iris pleines de joie de vivre. Il n’est pas vraiment charmeur Adriel, il agit simplement comme un soleil. Les semaines qu’ils ont partagé étaient intenses, passionnées, inédites, et il en garde encore aujourd’hui un souvenir fabuleux. En vacances. Ce mot sonne presque comme un rêve. Elle est loin l’époque où il venait ici pour profiter de la chaleur de l’été, où il découvrait la ville avec ses cousins, sa sœur et son père. « Non j’ai emménagé en ville il y a quelque temps. Un an et demi je dirai. » Les deux ans arriveront bien assez vite, mais Adriel n’est pas encore prêt à le dire. Parce qu’une fois qu’il modifiera sa réponse, cela signifiera que son père l’a quitté il y a presque deux ans, et il ne peut pas encore l’admettre. « J’ai hérité de la pâtisserie de mon père, je ne me suis pas mis à la cuisine, mais je suis venu pour m’occuper de la boutique. » avoue-t-il avec un léger sourire. Les mots sont assez difficiles, encore douloureux malgré le temps qui passe. Il n’avait peut-être pas besoin de donner autant de détails, il ne sait pas pourquoi il a continué ses explications. Peut-être simplement parce qu’il s’agit de Bran, qu’entre eux les secrets sont inutiles. Il ne voudrait surtout pas se retrouver face à la question gênante qu’il entend encore parfois, comment va ton père depuis le temps ? Bran l’a peut-être oublié, mais lors de ce fameux été le père Tucker les a sans doute nourri plus d’une fois au cours d’un après-midi trop chaud. Trop de souvenirs qui se mélangent, qu’Adriel n’a pas pris le temps de revisiter comme il aurait dû le faire. Il les a laissé s'empoussiérer dans sa mémoire, trop longtemps. « J’avoue que je n’ai pas pensé demander à Sacha si tu étais toujours en ville. Vous vous voyez encore ? » C’est étrange de poser cette question là, et le sourire gêné qu’il adresse à Bran après coup le montre bien. Il sait évidemment qu’ils ne sont plus ensemble, peut-être même a-t-il été sans le vouloir d’une des raisons de rupture, mais cela n’empêche pas qu’ils auraient pu rester amis. Adriel sait bien à quel point la vie de sa cousine a changé il y a quelques années, à quel point elle a changé. Il aurait aimé être plus présent pour elle, pour tous les Lewis, mais il avait sa propre vie à New York qui l’empêchait d’être vraiment là. « Comment tu vas ? » demande-t-il finalement. Il avait plus ou moins posé la question avant, mais plus il parle à Bran plus les souvenirs refont surface, et avec eux la tendresse qu’il ressentait pour lui. C’était plus que de la tendresse en vérité, ils le savent tous les deux.

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@Adriel Tucker
tu ne t'y attendais définitivement pas et pourtant, après mûre réflexion, t'es plutôt content de le retrouver. le temps a fait son oeuvre, vous avez grandi, mais Adriel n'a rien perdu de sa superbe. si t'avais cédé à l'époque à l'appel de vos désirs, tu sais que tu n'en mènerais pas large si, au présent, il s'amusait à te tester. attirant, charmant, tu n'vas pas nier l'évidence même qui se dégage d'un homme bien plus mûr que celui que t'avais quitté cet été-là. le cousin de Sacha, cette simple pensée te ramène à une réalité qui te dérange légèrement. pourtant, tu n'te montres plus hostile. tu lui fais même la confidence de sentiments que tu n'avais jamais osé admettre autrefois. tu l'aimais beaucoup, c'est vrai. malgré les torts que vous partagiez dans ton histoire avec Sacha.
- tu ne pouvais pas t’y attendre. je suis surpris de te trouver là aussi tu sais. et je suis désolé que ce soit compliqué. tu balaies l'air du revers de la main.
- tu n'pouvais pas savoir, t'excuse pas. vous aviez perdu contact après votre aventure. comme si vos sentiments - même à demi énoncés - s'étaient évaporés en même qu'il avait bouclé ses valises. tu t'rappelles de la peine que t'avais ressenti en lui disant aurevoir, tout en tenant la main de Sacha dans la tienne, puisque c'était la réalité de ce que vous étiez : amis-amants.
- t’étais juste surpris, ça arrive à tout le monde. et content de savoir que je te faisais de l’effet, c’était réciproque. merde, tu rougis, c'est malgré toi. de l'effet, il t'en avait déjà fait à l'époque et ne manque pas de t'en faire encore aujourd'hui. tu préfères ne pas rebondir, tu préfères n'ouvrir aucune porte. t'es toujours en couple et tu ne retomberas pas de vieux travers. non j’ai emménagé en ville il y a quelque temps. un an et demi je dirai. la première chose qui te vient à l'esprit, étrangement, est de savoir s'il est toujours en contact avec Sacha. et puis cette pensée s'efface devant l'absurdité de cette interrogation. leur lien familial les pousse sans doute à se voir bien plus qu'elle et toi. mais son absence.. tu penses c'est peut-être dû au fait qu'Adriel lui a tout dit ? ça t'fait presque froid dans le dos mais t'as pas l'temps de répondre qu'il ajoute j’ai hérité de la pâtisserie de mon père, je ne me suis pas mis à la cuisine, mais je suis venu pour m’occuper de la boutique. et brusquement, le sol se dérobe sous tes pieds. hériter est un terme qui peut dire beaucoup de choses mais qui s'en résume qu'à une : mort. et ça t'fend le coeur. tu t'rappelles de son père, bien sûr.
- je.. je suis désolé de l'apprendre, je ne savais pas. tu lui dis en baissant les yeux. tu t'sens coupable d'avoir été si absent mais, en même temps, tu sais que la seule façon dont tu aurais pu avoir connaissance de cette disparition était par l'intermédiaire d'une femme que tu n'as pas vraiment revue depuis des années.
- j’avoue que je n’ai pas pensé demander à Sacha si tu étais toujours en ville. vous vous voyez encore ? et voilà qu'il met les pieds dans le plat. te rappelant tout ce que tu manques vraiment et tout ce que tu n'as plus.
- pas vraiment. non.. Sacha a pris ses distances après la disparition de.. et puis, on ne s'est plus vraiment revus malgré mes nombreuses relances. t'as pas honte, tu ne caches rien. tu crois que ce que vous partagez vous dispense de secrets ou de non-dits. à l'époque, vous en étiez un à vous seuls.
- comment tu vas ?
- c'est la question à mille dollars en ce moment. tu lui réponds rapidement en souriant, gêné. c'est pas l'éclate, je dois bien te l'avouer. il y a pas mal de choses qui ne vont pas et j'ai de la peine à savoir exactement où me situer. mais ça ira. tu lui expliques, sans jamais bégayer. les affaires marchent ? j'veux dire.. la pâtisserie ? tu changes de sujet rapidement, cherchant à t'intéresser à lui plutôt que le laisser s'intéresser à toi. et quoi de nouveau depuis tout ce temps ? t'as un mec ? tu lui d'mandes sans rougir. la seule question qui te brûle la langue pourtant est : est-ce que tu l'as dit à Sacha ? mais comment amener le sujet sans avoir l'air de défendre tes intérêts uniquement..

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@Bran Sussex
Contre toute attente, la conversation entre les deux hommes continue. Bran avait été un peu sec au début, mettant mal à l’aise le compositeur. Finalement l’atmosphère se détend, ils arrivent un peu mieux à parler, bien que la sensation de marcher sur des œufs flotte encore un peu dans l’air. Adriel devrait sans doute prendre congé, le laisser faire ses courses et ne pas chercher plus loin, mais ce n’est pas dans sa nature. Jovial, il cherche toujours à faire un peu plus de conversation, mais face à un homme comme lui qui l’a tant marqué, c’est naturel de poser des questions. Un sourire un peu plus grand étire ses lèvres en voyant les joues de Bran de colorer de rouge. C’est toujours assez plaisant de savoir qu’on fait de l’effet à quelqu’un et il ne va pas se mentir en prétendant que ça ne l’amuse pas. Il faut dire qu’ils ont bien changé depuis la dernière fois qu’ils se sont vus, plus adultes, plus matures, ils n’ont plus grand chose des gars de vingt ans qui se voyaient dans le dos d’une proche commune. Sentant Bran sur la réserve, c’est Adriel qui répond aux questions, qui se dévoile un peu. Evidemment ses yeux s’assombrissent légèrement lorsqu’il mentionne son père, et un sourire triste prend place sur ses traits en entendant les mots de Bran. « Merci. Et tu ne pouvais pas savoir toi non plus. » S’il est toujours en contact avec Sacha, peut-être a-t-elle mentionné avoir perdu son oncle il y a quelque temps, mais connaissant sa cousine Adriel en doute un peu. Elle n’est plus exactement la même depuis la disparition de son frère, ce qu’il peut entièrement comprendre. Mais ça le rend curieux de savoir quelle relation existe encore entre les deux anciens amants, s’ils se voient de temps en temps, s’ils ont gardé contact. L’expression sur le visage de Bran lui montre bien qu’il a mis les pieds dans le plat, mais il est trop tard pour reculer. Il se sent désolé pour lui, d’avoir perdu Sacha alors qu’il ne le voulait sans doute pas. « Elle a pris ses distances d’un peu tout le monde tu sais, ce n’est pas toi. » Non, Adriel est même persuadé que Bran a fait absolument tout ce qu’il fallait, mais même avec sa propre famille la blonde n’est plus exactement la même. C’est compréhensible évidemment, le musicien ne lui en tiendra jamais rigueur. Il semblerait que c’est typique de ne pas aller bien, et ce sentiment continue malgré lui. « Ça ira oui, mais ce n’est jamais facile de traverser une période où tout s’écroule. J’espère que tu trouveras tes réponses rapidement. » Il ne peut rien faire de plus que de lui dire ces mots gentils. Sans connaître la source du problème, il ne peut rien faire pour le traiter. Et puisque Bran change de sujet, il comprend qu’il vaut mieux ne pas insister. « Ça va oui. Je ne gère pas beaucoup, mon père avait un apprenti avant de… » il marque une pause, parler de son décès est toujours aussi compliqué, malgré le temps qui passe. « C’est cet homme-là qui gère la pâtisserie au jour le jour. Je n’y connais rien, mais je ne voulais pas vendre, pas tout de suite en tout cas. Donc je gère de loin, je vérifie les comptes, touche un loyer pour les locaux, mais en soi je ne dépend pas vraiment de cette activité-là. » Parfois il aimerait en faire plus, se sentir un peu plus impliqué dans les pas de son père, mais qu’est-ce qu’il y connaît lui aux gâteaux et aux viennoiseries ? Bran continue avec ses questions et il le regarde, fronçant légèrement les sourcils. Il ne peut pas s’empêcher d’être surpris par la question, ne s’attendant décidément pas à ce qu’il fasse la conversation de cette manière là. Machinalement, il joue avec son alliance, souriant doucement en pensant à sa moitié. « Non, je suis marié. Avec une femme. » Il précise, parce que le fait d’être marié ne pourrait en rien l’empêcher d’avoir un mec. C’est un peu étrange finalement de confier ça au premier homme avec qui il a été intime physiquement, mais il ne va certainement pas cacher sa réalité. Il est heureux d’être marié Adriel, ou du moins il croit être heureux. Y-a-t-il vraiment une différence au fond ? « Et ça va bien. Je suis compositeur, je gagne ma vie comme ça et c’est toujours ce que j’ai voulu faire, donc c’est parfait. Ma petite sœur vient d’emménager à la Nouvelle Orléans, c’est chouette de l’avoir plus proche. Je retourne régulièrement à New York mais ce n’est pas la même chose d’avoir sa famille vraiment à proximité. » En résumé, il va plutôt bien Adriel. Il n’a rien à redire sur sa vie ou sur les éléments qui la composent, puisqu’il fait tout son possible pour ignorer les quelques fois où ses yeux dérivent sur d’autres corps, masculins pour la plupart. Il se persuade que tout va pour le mieux, parce qu’il se sait chanceux alors mieux vaut ne pas pousser sa chance. « Est-ce que tu veux qu’on aille prendre un café ? » Ca sort de nulle part, oui, mais Adriel avec ses sourires chaleureux et ses manières si faciles, il a du mal à ne pas tendre la main à quelqu’un qui pourrait en avoir besoin. « Enfin t’as sûrement des courses à faire, mais si tu n’achètes rien de frais, on peut peut-être se retrouver dans le café au coin de la rue ? Je sais que ça fait des années qu’on ne s’est pas donné de nouvelles, mais… des fois c’est plus simple de parler à un pseudo inconnu. » Ils ne sont pas des inconnus, ça non, mais au fond ils ne se connaissent pas vraiment non plus. Il y a eu des sentiments, des émotions bien fortes pour des cœurs un peu trop jeunes, mais tout cela fait partie d’une autre vie. Adriel a seulement conscience que toutes les choses qui semblent tracasser Bran ne sont pas forcément facile à discuter au milieu d’un rayon d’épicerie.

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@Adriel Tucker
t'as jamais vraiment oublié, tu vas pas mentir. Adriel avait marqué quelque part ta peau, ta vie. t'étais l'genre de mec à t'rappeler avec nostalgie des hommes qui avaient traversé ta vie, même un peu. ça avait été l'histoire de quelques semaines, tout au plus, mais ça avait été intense et.. secret. tu sais qu'Sacha ne te pardonnerait sans doute jamais d'avoir vécu ce que vous avez vécu tous les deux et, au fond, t'espères qu'elle ne l'apprendra jamais. le retour d'Adriel en ville t'effraie un peu, autant qu'il peut - potentiellement - t'exciter. t'as toujours trouvé cet homme attirant, tu n'as jamais cherché à t'en cacher. t'espères néanmoins avoir pris suffisamment de maturité pour ne pas réitérer les mêmes conneries qu'autrefois. quand il te parle de son père, bien sûr, tu t'excuses. tu présentes tes hommages, comme tu peux.
- merci. et tu ne pouvais pas savoir toi non plus. non, c'est vrai. vous n'aviez pas gardé contact. un mal pour un bien, sans doute. votre histoire s'était inscrite dans un passé qui n'existe plus. tu n'lui en veux pas, tu n'as jamais cherché à le retrouver. vous aviez pris vos distances, c'était mieux ainsi. tout comme Sacha, finalement. c'est un peu triste comme constat mais la famille Lewis/Tucker avait fini par se détourner de toi.. elle a pris ses distances d’un peu tout le monde tu sais, ce n’est pas toi. tu opines légèrement du chef. t'as pas forcément envie d'en parler outre mesure. de toute manière, votre amitié souffre aujourd'hui d'un mal bien plus profond qu'un simple décès. il te demande alors comment tu vas et, bien malgré toi, tu lui réponds de manière assez évasive. pas que t'aies envie de lui cacher quoi que ce soit mais.. non, j'ai pas envie d'en parler. de toute manière, tout part en vrille ces derniers temps. alors tu dévies encore la conversation, tu t'intéreses à lui. c'est toujours plus simple de s'intéresser aux autres, non ?
- ça ira oui, mais ce n’est jamais facile de traverser une période où tout s’écroule. j’espère que tu trouveras tes réponses rapidement. il te répond comme pour t'encourager. tu souris, rougis un peu. merde, t'es con ou quoi ? tu peux pas t'empêcher d'trouver dans son regard l'étincelle qui t'faisait déjà vibrer autrefois. c'est cette connexion qui t'ronge un peu l'estomac, tu dois bien l'admettre. t'as l'sentiment que quelque chose n'a jamais été vraiment achevé entre vous. comme s'il vous manquait un point final. ça va oui. je ne gère pas beaucoup, mon père avait un apprenti avant de… il marque une pause. puis reprend. c’est cet homme-là qui gère la pâtisserie au jour le jour. je n’y connais rien, mais je ne voulais pas vendre, pas tout de suite en tout cas. donc je gère de loin, je vérifie les comptes, touche un loyer pour les locaux, mais en soi je ne dépend pas vraiment de cette activité-là. tu écoutes, attentivement. tu souris aussi. t'es heureux d'savoir qu'il s'en sort, malgré tout. qu'il garde la tête hors de l'eau et qu'il fasse proliférer l'affaire de son père. les racines, c'est important. toi même tu l'sais. t'as jamais oublié d'où tu viens ni qui tu es. c'est ce qui a toujours fait ta force. ça.. et les hommes. tu dois bien l'admettre. tes relations amoureuses sont ce qui te définit le mieux. Adriel en a fait partie. aussi, lorsqu'il te répond, tout naturellement : non, je suis marié. avec une femme. tu manques de t'étouffer de stupeur.
- Oh ! tu t'exclames en riant doucement. j'y aurais jamais pensé. tu lui dis sans cesser de sourire. mais toutes mes félicitations. le revirement de situation t'étonne et te surprend. à l'époque, il avait l'air d'aimer les hommes au moins autant que toi. mais après tout, n'étais-tu pas en couple avec Sacha lorsque vous avez.. quelle douce ironie. à l'époque, c'était toi qui te mentais - sans doute un peu - et aujourd'hui ? est-ce qu'il se ment ?
- et ça va bien. je suis compositeur, je gagne ma vie comme ça et c’est toujours ce que j’ai voulu faire, donc c’est parfait. ma petite sœur vient d’emménager à la Nouvelle Orléans, c’est chouette de l’avoir plus proche. je retourne régulièrement à New York mais ce n’est pas la même chose d’avoir sa famille vraiment à proximité. visiblement pas. il est heureux et ça ne t'étonne pas vraiment plus que ça. il en a l'air.
- je suis content pour toi, vraiment. tu ajoutes pour ne surtout pas lui laisser penser que ton étonnement pourrait être mal interprété. t'es ravi qu'il aille bien. après tout, tu n'gardes jamais aucune rancoeur pour personne. et puis, Adriel était un homme bien - dans tes souvenirs -.
- est-ce que tu veux qu’on aille prendre un café ? là encore, ça te surprend. de la bonne manière, quoi qu'il en soit. il ajoute rapidement enfin t’as sûrement des courses à faire, mais si tu n’achètes rien de frais, on peut peut-être se retrouver dans le café au coin de la rue ? je sais que ça fait des années qu’on ne s’est pas donné de nouvelles, mais… des fois c’est plus simple de parler à un pseudo inconnu. son malaise te fait sourire. tu regardes ton panier, tu relèves les yeux vers lui.
- j'ai rien de frais. tu dis, taquin. l'idée d'aller boire un verre avec lui n'est pas pour te déplaire, bien loin de là. et puis, t'as envie d'en savoir plus, même si ça veut dire qu'il faudra sans doute que tu lui donnes matière à satisfaire sa propre curiosité. j'suis partant. ça fait un bail que j'rêve de passer du temps avec toi. tu lui dis, complice. tu le bouscules de l'épaule en souriant. je plaisante, sois pas tendu comme ça. on est plus des gosses et puis, à l'époque, j'étais pas marié, moi. puisque la situation semble inversée, aujourd'hui. toi, célibataire, et lui, en couple. comme avant, mais l'âge en plus, la maturité aussi. tu clignes de l'oeil en te dirigeant vers les caisses. elle est plus belle que moi ? tu lui d'mandes en riant doucement.

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@Bran Sussex
La conversation continue, essentiellement alimentée par les nouvelles d’Adriel. Bran ne semble pas si bavard que ça, peut-être trop surpris encore de se retrouver face à une figure de son passé. L’événement qui les lie tous les deux n’est pas forcément des meilleurs, puisqu’ils se sont rencontrés grâce à Sacha, à qui ils ont menti sans réellement le savoir. Cette liaison est sans doute la pire chose que le compositeur ait faite dans sa vie, mais tant d’années après il se souvient surtout du positif, et se demande comment réagirait sa cousine si elle apprenait qu’il avait eu une affaire avec son copain de l’époque. Des interrogations qui ne servent pas à grand-chose aujourd’hui, puisqu’ils ont tous les trois avancé dans leur vie. L’étonnement sur le visage de Bran l’amuse franchement, à tel point qu’Adriel ne peut pas masquer ce rire qui lui secoue la poitrine. « Tu m’as peut-être convaincu que je pouvais être heureux entre les cuisses d’un homme, mais le sexe ne fait pas tout. » dit-il tout bas pour ne pas se faire entendre d’autres clients passant près d’eux. Bran avait été le premier avec qui Adriel avait flanché, le premier avec qui il avait découvert des plaisirs qu’il ne pouvait même pas imaginer auparavant. Et il en a retiré des bonnes choses. Malgré les secrets, les tromperies qu’ils ont causé ensemble, il a découvert un univers qu’il a voulu continuer à explorer pendant un moment. Quelques années loin d’Eleanor, puis il l’a revu, l’a retrouvé. Adriel ne regrette rien de tout cela. Ni ses expériences homosexuelles, ni son mariage avec sa femme. Il est heureux, fait de son mieux pour l’être en tout cas. Il sourit quand Bran lui dit être heureux pour lui. Il aimerait pouvoir dire la même chose, mais il n’a malheureusement pas eu suffisamment d’informations sur la vie de son vieil ami pour s’avancer ainsi. Et peut-être est-ce pour y remédier qu’il lui propose d’aller boire un café ensemble. Ou peut-être a-t-il soudainement envie de reprendre contact avec une partie de son passé à laquelle il ne pense pas très souvent. Quoi qu’il en soit, Bran accepte avec une complicité nouvelle, qui le ramène à des années en arrière. « Je peuple encore tes rêves, hein ? » Il rit légèrement, sachant bien que c’est absolument faux. Il ne sait peut-être pas grand chose sur la vie actuelle de Bran, mais il se doute qu’il n'est pas resté célibataire depuis leur histoire d’un été. Ses sourcils se froncent cependant quand l’homme reprend la parole, parlant à nouveau de son mariage en comparant leur situation de jeunesse. « T’étais peut-être pas marié, mais c’était tout comme vu avec qui tu sortais. » Il n’y avait certes pas eu d’échange de vœux entre Bran et Sacha, mais Adriel lui avait trahi sa cousine d’une manière qu’il regretterait toujours un peu. « Enfin la situation n’est pas comparable de toute façon. Tout ce que tu peux faire aujourd’hui c’est admirer. » dit-il en lui lançant un clin d'œil à son tour. Il lui passe devant pour aller vers les caisses et salue avec un sourire amical la personne qui scanne déjà ses quelques articles. « Disons que vous êtes tous les deux bien différents ? » répond-il en riant à la question de Bran. « Je ne peux pas vraiment comparer le physique de ma femme et le tien. Elle est la femme de ma vie. » Il finit en haussant les épaules, comme si cette simple expression traduisait tout ce qu’il ressent pour Eleanor. Mais prenant le sac en papier contenant ses courses, il se penche vers Bran à quelques mètres de lui. « Et toi, tu resteras toujours mon premier. » des mots qu’il lui chuchote à l’oreille avant de remercier la caissière et de faire quelques pas vers la sortie pour attendre Bran un peu plus loin.

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@Adriel Tucker
les chemins que l'on emprunte sont toujours différents de ceux qu'empruntent les gens qui croisent notre route. c'est un fait, avec le temps, t'avais appris à l'accepter. t'avais vu Sacha s'en aller, t'avais laissé Sachay partir et tu comptais quitter Tendai sous peu. c'était comme ça, l'existence même, dans son état le plus brut. il y avait un avant, comme il y aura toujours un après. on se rencontre, on s'aime peut-être et puis, on s'en va, on refait nos vies. Adriel ne déroge pas à cette règle. vous vous étiez connus, le temps d'un été. ça avait été fort et Dieu seul sait combien t'avais aimé l'embrasser, le toucher, le caresser, l'enlacer et lui parler. combien t'avais apprécié vos rencontres discrètes et passées sous silence et combien, par la suite, tu avais pu amèrement les regretter. bien sûr, il avait et était aujourd'hui encore important à tes yeux. mais l'imaginer s'être marié avec une femme alors qu'il crevait de désirs pour toi, ça te surprenait. c'est vrai. pourtant, la vie fait son oeuvre, tout le monde évolue. pourquoi pas lui.
- tu m’as peut-être convaincu que je pouvais être heureux entre les cuisses d’un homme, mais le sexe ne fait pas tout. il te répond avec une simplicité déconcertante. malgré le ton qui baisse, comme pour ne pas se faire entendre. ça t'fait rire. c'est vrai, le sexe ne fait pas tout. toujours est-il que la bisexualité était pour toi plutôt abstraite. même si ton cousin prétendait l'être, t'as toujours pensé qu'il y avait une véritable préférence marquée quand même. et tu pensais que celle d'Adriel se porterait sur les hommes.. comme à l'époque. ce qui, pourtant, était assez ironique de la part d'un mec qui fréquentait une femme. ça t'arrache un léger sourire.
- tu as raison. tu lui dis sans te départir d'un léger sourire complice. avoue quand même que le sexe était... tu n'vas pas au bout de ta phrase, tu la laisses en suspend. ça en dit long, bien sûr. t'avais aimé chaque instant où il avait baladé ses mains sur toi. tu t'en rappelles encore. tu n'oublies pas, c'est un défaut c'est vrai.. cette mémoire trop prononcée qui te permet, à bien des reprises, de t'échapper dans tes souvenirs pour oublier un peu l'enfer de ton quotidien. quand il te propose de boire un verre, tu acceptes volontiers. t'es content de le retrouver, même si tu n'en donnes pas vraiment l'impression.
- je peuple encore tes rêves, hein ?
- c'est si évident que ça ? tu lui réponds rapidement en riant légèrement. te gaussant, comme lui. parce que la complicité que vous aviez à l'époque te rappelle ce que t'aimais le plus chez lui. en revanche, lorsqu'il te dit :
- t’étais peut-être pas marié, mais c’était tout comme vu avec qui tu sortais. tu grimaces, forcément. tu t'en es toujours voulu de ce que vous aviez fait à Sacha. tu voudrais lui en parler, mais plus de dix ans plus tard, c'est compliqué d'admettre qu'on a couché avec son cousin à la femme qu'on aimait et qui ne nous parle plus depuis aussi longtemps. non, je ne lui dirai pas, et tu sais que tu ne t'y risqueras sans doute jamais. enfin la situation n’est pas comparable de toute façon. tout ce que tu peux faire aujourd’hui c’est admirer. le clin d'oeil est drôle, bien sûr. et tu mentirais si tu n'admettais pas loucher sur son cul rebondit lorsqu'il te passe devant pour rejoindre les caisses. disons que vous êtes tous les deux bien différents. je ne peux pas vraiment comparer le physique de ma femme et le tien. elle est la femme de ma vie. le terme te choque, c'est vrai. wow, c'est du sérieux alors, tu connais beaucoup d'hommes qui se marient juste pour la forme et qui n'sont pas vraiment heureux en ménage. tu en connais beaucoup qui le font pour ne pas avoir à admettre leur homosexualité. tu n'allais pas jusqu'à croire que c'était son cas, mais la manière dont il parle d'elle te fait comprendre qu'il est heureux. et toi, tu resteras toujours mon premier. tu glousses, comme un con, quand il te le murmure à l'oreille. tu rougis même un peu. tu poses tes articles sur le tapis, tu lui réponds :
- t'as l'air heureux, vraiment. et j'suis content pour toi. elle doit être géniale. t'es sincère quand tu le lui dis. t'aimerais bien la rencontrer, d'ailleurs. t'es curieux, c'est vrai. va falloir que tu m'en dises plus. tu ajoutes en le regardant. sans vouloir rebondir sur ce qu'il t'a glissé à l'oreille, bien sûr. tu ne parles que de son mariage, de son ménage. tu d'vrais même lui écrire et lui donner rendez-vous, qu'elle nous accompagne boire ce verre. j'serais plus que ravi de faire sa rencontre. c'est une idée en l'air, une petite provocation de ta part mais surtout un moyen terriblement sincère de lui faire comprendre que, à l'appréhension ressentie au début de votre échange, s'enjoint désormais une chaleureuse bienveillance et une sincère complicité.

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@Bran Sussex

Adriel craignait vraiment d’avoir heurté un mur en entamant cette conversation avec Bran. Il ne semblait ni vouloir parler, ni rattraper le temps perdu d’une manière ou d’une autre. Leur histoire appartient au passé, ils sont tous les deux au clair là-dessus, mais bien qu’Adriel n’éprouve plus aucun sentiment pour Bran, il ne peut pas simplement arracher la page de leur histoire comme si elle n’avait jamais été écrite. Ce n’est pas ainsi qu’il est, qu’il voit les choses. Fort heureusement, son ex se détend petit à petit, s’excuse de son comportement brutal et les deux hommes entame une discussion plus agréable. Des nouvelles qui se prennent vites, de manière un peu maladroites, avant qu’une sorte de flirt naturel se replace entre eux. Ils ressassent des souvenirs vieux d’une décennie, mais qui font encore sourire Adriel. Oui, entre eux le sexe était bon, et pas seulement parce qu’il manquait d’expérience. Si Bran a été le premier homme avec qui il a été intime, il a eu d’autres conquêtes pas la suite qui n’ont pas su le combler de la même manière. Peut-être que cette passion était liée à l’interdit, à tous ces non-dits qui se plaçaient entre eux. Et de bien des manières, Adriel regrette d’avoir été aussi faible cet été-là, d’avoir trahi sa cousine en couchant avec son copain, mais ses remords ne sont pas assez importants pour lui donner envie de tout effacer s’il en avait l’opportunité. « J’espère que ton silence veut dire que c’était bon et pas que tu t’ennuyais. » Il rit, joyeusement. Ça le rassure de sentir que la conversation devient plus légère entre eux, qu’ils prennent à nouveau du bon temps même en ne faisant que parler. Si Bran était resté froid et distant envers lui, il n’aurait pas pu s’empêcher de se poser des questions et, peut-être, d’en parler à Sacha pour avoir son point de vue. Mais non, les deux hommes rient et sourient, se taquinent doucement, jusqu’à ce que le compositeur propose de sortir du magasin pour aller boire un verre. Si les allées de boîtes de conserves font un décor coloré, il préférerait tout de même être assis à une table. Alors tout en continuant à parler, ils se rapprochent des caisses pour quitter les lieux en bonnes et dues formes. Adriel lui passe devant, jouant peut-être un peu de son physique. Il ne se retourne pas pour savoir si Bran le regarde ou non, mais il sourit intérieurement, trouvant ces retrouvailles fortes amusantes. Parce que voir Bran rougir ainsi, l’entendre glousser, ce sont des choses qui lui ont un peu manqué finalement. Il ose croire qu’ils étaient amis avant de laisser parler leurs désirs plus profond, et il se dit que ça doit bien compter. Un sourire tendre se pose sur ses lèvres quand Bran mentionne Eleanor et il ne peut que hocher de la tête. Comme tous les couples ils ont leurs hauts et leurs bas, des petites disputes, des tensions pour des choses plus ou moins importantes, mais Adriel ne regrette en rien de lui avoir passé la bague au doigt. Eleanor est la femme de sa vie, sur cela il n’a aucun doute. Pas encore en tout cas. Mais quand il entend la proposition de Bran, il rit doucement en secouant la tête. « Eleanor est géniale, mais elle peut avoir un petit côté dragon. Quand elle travaille, mieux vaut la laisser tranquille, elle risque de ne pas trop aimer que je la dérange pour venir boire un verre en pleine journée. » Et il comprend, une des raisons pour lesquelles leur union fonctionne est qu’ils ont tous les deux la même passion pour leur métier. « Elle a pas mal de boulot en ce moment, de projets à rendre. Mais elle serait ravie de faire ta connaissance aussi, ça je n’en doute pas. » Cette fois c’est un signe positif qu’il fait de la tête, souriant à Bran tout en prenant la direction de la sortie. Il n’a peut-être pas parlé en détail de leur histoire à son épouse, mais en tant que vieil ami, elle serait bien trop heureuse de lui demander des anecdotes de jeunesse sur Adriel. Une fois à l’air libre, il regarde autour d’eux pour trouver la direction dans laquelle aller, mais il suffit d'observer le coin de la rue pour trouver le café le plus proche. « Et toi alors, t’as quelqu’un dans ta vie ? » Ce n’est pas très délicat comme manière de demander les choses, mais il est simplement curieux.

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@Adriel Tucker
- j’espère que ton silence veut dire que c’était bon et pas que tu t’ennuyais. tu rigoles légèrement sans répondre. après tout, ça fait partie du passé désormais. mais tu ne t'ennuyais pas avec lui, ça non. t'avais aimé, chacun de vos instants. avec culpabilité, bien sûr, mais avec délice aussi. un mélange assez détonnant qui faisait tout exploser lorsqu'il posait ses mains sur ton corps. tu rêvais de ne plus le faire autant que tu rêvais de te perdre sur lui des heures entières. tu t'en voulais de faire du mal à Sacha tout en te félicitant d'avoir trouvé un exutoire aussi passionnant. la fin avait été brutale, c'est vrai, mais tu n'avais rien regretté. jusqu'à aujourd'hui ? avec le temps, t'as compris que ça faisait partie de toutes ces raisons qui, quelque part, t'avait poussé à ne pas relancer aussi souvent Sacha et a la laisser prendre son temps pour revenir. si tu ne t'en étais pas autant voulu de garder ce secret, peut-être aurais-tu pu la revoir plus tôt.
aux caisses, il te passe devant. tu rigoles un peu face à sa désinvolture. t'enchantes de rencontrer cet homme qui remplace le garçon un peu introverti et timide qu'il avait été. celui qui n'connaissait pas vraiment l'amour entre deux hommes et qui découvrait son corps en même temps que le tien. c'était puéril, avec le recul, mais agréable. quand tu lui proposes de rencontrer sa femme, tu vois le sourire qui se dresse sur ses lippes et tu l'envies, quelque part. personne ne t'attend toi. malheureusement. entre le retour impromptu de Sachay, ta rupture avec Heath et ta véritable rupture avec Tendaï, t'es paumé.. plus seul que tu ne l'avais encore jamais été.
- Eleanor est géniale, mais elle peut avoir un petit côté dragon. quand elle travaille, mieux vaut la laisser tranquille, elle risque de ne pas trop aimer que je la dérange pour venir boire un verre en pleine journée. elle a pas mal de boulot en ce moment, de projets à rendre. mais elle serait ravie de faire ta connaissance aussi, ça je n’en doute pas. un instant, tu aurais presque cru qu'il avait honte de te présenter sa femme. heureusement, il se rattrape plutôt bien. tu paies donc tes courses et tu le suis à l'extérieur.
- elle a l'air géniale, oui. tu dis en souriant. la conversation va bon train entre vous. finalement, les gosses que vous étiez ne sont pas très loin. c'est agréable, quelque part. retomber dans cette insouciance.
- et toi alors, t’as quelqu’un dans ta vie ? mais voilà qu'il coupe court à ton envolée. ton myocarde se serre légèrement alors que le soleil éclairci légèrement ton regard qui se plisse. tu voudrais éviter le sujet mais tu sais que tu n'y couperas pas. et puis, t'as personne avec qui en parler après tout, maintenant qu'Heath semble hors du paysage.
- c'est compliqué. tu dis, sans pour autant répondre vraiment. je viens de quitter mon mec. j'ai passé la première nuit loin de chez nous chez mon ex qui s'est réinvité dans ma vie et, depuis, je dors chez un homme qui me plait mais avec qui il ne s'est pas encore passé grand chose. tu rigoles un peu. c'est flou, c'est l'carnaval de la folie mais c'est ta vie.. et tu ne t'y retrouves plus vraiment. par dessus le marché, j'ai découvert que mon meilleur ami travaillait avec mon ex depuis des années sans jamais m'en parler et mon père vient de décéder. voilà un tableau plutôt cru de ta réalité. tu oses un regard vers lui en souriant mais ça va.. plus ou moins.

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@Bran Sussex

Ça semble facile entre eux, comme si après toutes ces années rien n’avait changé. Ils n’ont pourtant pas vraiment gardé contact au fil du temps. Quelques messages par ci par là, pour des anniversaires principalement, ou lorsque des vieilles photos resurgissaient des archives, mais il faut bien avouer que pour Adriel, Bran était une histoire de son passé. Il n’avait pas oublié leur aventure, jamais il ne pourrait le faire, mais lentement il était passé à autre chose, se concentrant sur d’autres relations, avançant dans sa vie. Pourtant, chaque fois qu’il voit sa cousine, encore aujourd’hui, il ressent parfois un pique une culpabilité en repensant à cette trahison dont elle n’a même pas conscience. Il devrait lui en parler, peut-être, mais une voix dans sa tête lui dit que cela fait tellement longtemps à présent, qu’il n’y aurait pas vraiment de but à faire remonter toute cette histoire. De toute façon, il ne pense pas à Sacha en cet instant. Il se concentre sur Bran, sur leurs retrouvailles et la bonne humeur qui peu à peu les entoure. Mais Adriel est curieux, lui aussi il pose des questions et il comprend bien vite qu’il n’a pas fait le bon choix. Les pieds dans le plat. Il écoute attentivement les explications tandis qu’ils se mettent à marcher en direction du café, essayant d’enregistrer les diverses informations. Bran semble occupé, c’est le moins qu’on puisse dire, mais avant qu’il ne puisse rebondir sur ces histoires sentimentales, Adriel entend une information qui le fait frémir. Son visage perd immédiatement son sourire, il entend bien l’homme lui dire que ça va, mais il secoue la tête en signe de négation. Comment pourrait-il aller bien ? « Bran… » souffle-t-il. Il reste immobile quelques instants, son regard analysant les traits de l’homme. Tout ce qu’il vient de lui dire le chamboule, mais cette dernière information, sur son père, résonne en lui en une note bien douloureuse. Alors il s’avance, pose son sac de courses sur le sol et passe un bras autour des épaules de son ex pour le tirer vers lui. Son autre main glisse dans son dos pour le maintenir dans une étreinte chaleureuse, qu’il espère réconfortante. Parce que Adriel est un homme tactile, un homme qui veut voir les gens sourire aussi, et un câlin lui semble être le meilleur geste qu’il peut avoir en cet instant. « Je suis sincèrement désolé pour ton père. » Ils n’ont pas été proches ainsi depuis des années et peut-être que cette démonstration d’affection n’a pas sa place en pleine rue, mais le compositeur s’en fiche bien. Il ne pense qu’au chagrin que Bran doit ressentir, une peine qu’il connaît bien lui aussi. Une perte trop importante, qui a eu lieu trop soudainement. « Si tu veux en parler, que tu as besoin de quelque chose, n’hésite surtout pas. Je suis là, d’accord ? » Il murmure dans son oreille avant de s’éloigner un peu, juste assez pour que leurs regards se croisent. Ses mains restent toujours sur lui, il caresse doucement son dos, avant de lui adresser un léger sourire. Puis il s’éloigne, reprend son sac et d’un petit signe de tête, invite Bran à reprendre leur marche. « Et pour ce qui est de tes ex… ça m’a l’air compliqué. Lequel tu préfères ? » Parce que si on exclut le meilleur ami, il est déjà questions de trois mecs différents et Adriel se dit que Bran doit bien avoir une préférence. Ça se sent ces choses-là, des affinités, des connexions qu’il parfois difficile d’expliquer. C’est un peu ce qu’ils ont eu à une époque, et il sait que le châtain doit bien ressentir ça à nouveau, pour l’un des trois.

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@Adriel Tucker
peut-être qu'au fond, t'as toujours considéré Adriel comme un ami pour t'ouvrir à lui comme tu le fais à l'instant même où vous sortez de la supérette. peut-être que malgré le temps et malgré la culpabilité qui ne t'a jamais quitté suite à votre liaison et au mensonge conséquent servi à Sacha pour qu'elle ne l'apprenne jamais, il existe entre Adriel et toi une connexion bien particulière qui te pousse à croire que vous n'avez pas changé. que vous vous appréciez toujours autant. t'avais pas menti à l'époque, t'avais pas exagéré ce que tu pouvais ressentir pour lui. il avait été un ami, un confident avant d'être un amant. et c'est donc tout naturellement que tu lui serres un bref résumé de ce qu'il t'arrive en ce moment.
- Bran… il s'arrête net et tu l'imites sans vraiment réaliser tout de suite ce qu'il se passe. c'est quand il pose ses affaires au sol et qu'il écarte les bras pour t'accueillir dans une étreinte que tu prends conscience de l'information que tu viens de lui donner. quel con, t'as annoncé la mort de ton père comme on balance le nom du gagnant du télé-crochet de la semain dernière. je suis sincèrement désolé pour ton père. et peut-être qu'il s'agit bien de cette connexion que t'as toujours cru voir exister entre vous mais cette étreinte n'est pas gênante et encore moins embarrassante. bien au contraire. elle n'est même pas sujette à un sous-entendu ou ne peut faire l'objet d'une petite remarque cinglante. elle est sincère et elle te touche. tu laisses tes affaires tomber par terre - doucement bien sûr - et te brusques un peu contre lui, enlaçant son corps de tes deux bras. si tu veux en parler, que tu as besoin de quelque chose, n’hésite surtout pas. je suis là, d’accord ? il se détache. ça dure un court instant mais ça te fait du bien parce que tu sais qu'il est sincère et qu'il ne triche pas. le sourire qu'il affiche est bourré de compassion et pour la première fois depuis longtemps, tu acceptes de la recevoir.. cette empathie.
- merci Adriel. tu dis en te grattant l'arrière du crâne. j'ai pas pensé.. j'te l'annonce comme ça. j'suis bête. mais merci. tu ajoutes avant de préciser un peu plus ta pensée. ça me touche beaucoup. et voilà qu'il t'invite à reprendre la marche. tu l'imites en ramassant tes affaires.
- et pour ce qui est de tes ex… ça m’a l’air compliqué. lequel tu préfères ? tu souffles en y repensant. entre Tendai et Ikram, ton coeur balance. aujourd'hui, tu sais pas vraiment sur quel pied danser. et puis, il y a Ekko. à choisir, tu devrais sans doute préféré la nouveauté, non ?
- je me connais.. je suis trop faible pour ne pas vouloir me réfugier dans quelque chose que je connais déjà. alors je lutte. tu dis en regardant droit devant toi. c'est pas une solution. si ça n'a pas marché, c'est bien qu'il y a une raison. alors je préfère me concentrer sur Ekko, pour l'instant. tu ajoutes avant de préciser : Ekko c'est le garçon que je viens de rencontrer. il te plairait beaucoup. tu dis en riant. enfin, pas dans ce sens, tu comprends.. tu plaisantes un peu pour désamorcer la situation. ne pas l'alourdir. vous étiez amis et t'as l'impression que ça pourrait redevenir le cas. tu mises beaucoup sur cet instant finalement. pour l'instant, je vais me concentrer un peu sur moi. j'crois qu'il est temps que j'arrête d'enchaîner les histoires juste parce que j'ai peur d'être seul. promesse que tu ne tiendras pas, bien sûr.

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@Bran Sussex

En quelques minutes Adriel et Bran sont passés par bien des stades. Froideur, retrouvailles, taquineries et maintenant condoléances. Il se sent sincèrement désolé le compositeur, secoué par une vague de tristesse qu’il ne connaît que trop bien, encore aujourd’hui. Sans vraiment savoir pourquoi, il se réveille certains matins, ébranlé par le chagrin d’avoir perdu son père et avec une perte aussi récente, il sait malheureusement que Bran va se retrouver confronté à ce genre de choses. Alors naturellement, il s’arrête dans sa marche pour lui offrir une étreinte. Chaleureuse, réconfortante. Il murmure des mots bateaux évidemment, une proposition de jouer l’oreille attentive, ou l’épaule sur laquelle pleurer. Il n’est certainement pas le premier à lui dire tout ça, mais au moins il pense sincèrement ses mots. Lorsqu’il se détache au bout de quelques instants, il lui lance un sourire désolé, secouant la tête aux paroles de l’homme. « Je t’ai annoncé exactement la même chose d’une manière assez similaire tout à l’heure… » dit-il en haussant les épaules. Ils ne sont peut-être pas parfaits en communication tous les deux, ils se prennent au dépourvu avec des nouvelles terribles. « Excuse-moi, d’ailleurs, je… si j’avais su je n’en aurai pas parlé comme ça. » Il ne sait pas bien comment il aurait pu en parler autrement, mais il aurait trouvé une manière d’avoir un peu de tact. Se remettant en marche, il garde le silence une petite minute, avant de changer de sujet. Dans la douleur du deuil, Bran n’a sans doute pas la tête à se concentrer sur sa vie amoureuse, mais Adriel préfère se raccrocher aux vivants. C’est faible, peut-être même égoïste, mais il pense tout de même ce qu’il a dit plus tôt. Si Bran veut parler de son père, il sera là, qu’importe le moment, qu’importe la durée, Adriel est prêt à être un bon ami. « Tu sais, les gens changent. Ce n’est pas parce que ça n’a pas fonctionné la première fois, qu’il n’y a plus aucun espoir aujourd’hui. » dit-il en réponse aux explications de Bran. « Quand on est sorti ensemble toi et moi, j’avais rompu quelques mois plus tôt avec Eleanor. Ça n'allait pas entre nous, on était… trop différent à l’époque. Le temps est passé, on a changé, rencontré d’autres personnes, puis on s’est retrouvé par hasard quelques années après. Et là on a fait les choses différemment, on a pris notre temps, et on est ensemble depuis un petit nombre d’années. » Il ne veut pas être ce gars qui vante sa propre histoire et sort des répliques bidons du genre c’est quand tu t’y attendras le moins que ça te tomberas dessus. Mais il veut faire passer l’idée que, tout de même, une histoire contient souvent plusieurs chapitres et qu’il ne faut pas refermer le livre trop vite. Il rit doucement en entendant la rectification de Bran à propos de l’homme qu’il a rencontré. « Je suis marié, ça ne veut pas dire que je ne peux pas regarder. » C’est une blague, bien évidemment, mais ce n’est pas à Bran qu’il a des comptes à rendre. Il est heureux dans son couple Adriel et ça fait bien longtemps en vérité qu’il n’a plus louché sur un corps masculin. « Tu as sans doute raison de prendre du temps pour toi. C’est important de se recentrer un peu après une rupture, et avec tout ce que tu vis en ce moment… Je comprends ton envie de ne pas compliquer la situation. » Et en même temps Adriel se souvient à quel point il s’est appuyé sur sa femme lorsque son père est mort. Mais tout le monde est différent, réagit d’une manière singulière et puis si Bran peut avoir de bons amis sur qui compter, c’est le plus important. « Tu veux t’asseoir où, à l’intérieur ou en terrasse ? » demande-t-il une fois arrivés au café. Il fait froid en ce mois de décembre, mais le soleil du jour donne un peu envie tout de même de prendre l’air.

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@Adriel Tucker
bien sûr que la mort est toujours douloureuse. tu vas pas mentir, surtout pas à Adriel. après tout ce que vous avez déjà vécu et ce que vous venez de vivre, en accéléré, tu sais qu'il peut te comprendre. néanmoins, tu t'accroches pas à ce détail là. ta mère est dévastée, c'est ta priorité. en ce moment, tu mets de côté ta douleur pour essayer de lécher ses plaies. c'est le plus important. alors quand il te dit :
- je t’ai annoncé exactement la même chose d’une manière assez similaire tout à l’heure… tu rigoles légèrement devant votre bêtise. au fond, vous vous ressemblez plus que vous n'voulez l'admettre. excuse-moi, d’ailleurs, je… si j’avais su je n’en aurai pas parlé comme ça. tu secoues la tête de gauche à droite.
- ce n'est rien, t'inquiète. tu lui dis en souriant du mieux que tu peux. bien sûr, t'es content d'l'avoir en face de toi et content de voir que le temps n'a pas affecté votre complicité. pour autant, tu préfères rester sur la retenue en ce qui concerne ton père. maman n'est vraiment pas bien. j'essaie de me concentrer sur elle, c'est le plus important. tu ajoutes, faisant écho à tes propres pensées.
la conversation dévie à nouveau, lorsque vous reprenez la marche. t'aimes pas te dévoiler comme tu le fais mais tu n'hésites pas à un instant à lui parler de tout le remue-ménage qu'il se passe actuellement dans ta vie. entre Sachay, Tendai et Ekko, tu n'sais plus vraiment où donner d'la tête et du coeur.
- tu sais, les gens changent. ce n’est pas parce que ça n’a pas fonctionné la première fois, qu’il n’y a plus aucun espoir aujourd’hui. tu souris, naturellement. quand on est sorti ensemble toi et moi, j’avais rompu quelques mois plus tôt avec Eleanor. ça n'allait pas entre nous, on était… trop différent à l’époque. le temps est passé, on a changé, rencontré d’autres personnes, puis on s’est retrouvé par hasard quelques années après. et là on a fait les choses différemment, on a pris notre temps, et on est ensemble depuis un petit nombre d’années. tu l'arrêtes dans son discours, d'un signe de la main. faussement offusqué, tu rétorques :
- premièrement, laisse moi te dire que si c'est ta façon à toi de me dire que je t'ai remis sur le droit chemin, ce n'est pas vraiment un compliment. tu rigoles, malgré toi. t'aimes le taquiner, le provoquer. les gens changent, j'suis d'accord. mais le premier levait la main sur moi aussi souvent qu'il levait le coude pour boire et le second a préféré garder notre relation secrète pendant 4 ans de peur de se faire mal voir par son entourage principalement homosexuel. c'est assez facile de résumer les choses ainsi et pourtant, c'est vrai. tu crois vraiment qu'ils peuvent changer, encore maintenant ? alors tu lui parles d'Ekko. puisque dans tout ce qu'il t'arrive, il est la seule source de lumière que tu aies encore. un petit espoir, même infime. sans compter que c'est un mec extrêmement beau.
- je suis marié, ça ne veut pas dire que je ne peux pas regarder. tu le bouscules de l'épaule avant qu'il n'ajoute : tu as sans doute raison de prendre du temps pour toi. c’est important de se recentrer un peu après une rupture, et avec tout ce que tu vis en ce moment… je comprends ton envie de ne pas compliquer la situation. là encore, tu rigoles un peu.
- ouais enfin.. j'habite déjà chez lui t'sais. donc en ce qui concerne prendre mon temps, tu m'connais, c'est assez utopique. même si c'est provisoire, bien sûr. juste le temps de trouver un appartement. tu n'veux pas aller vivre chez ta mère, pas en ce moment. et le canapé du salon de Matthew n'est pas hyper agréable non plus. avec Heath, c'est la guerre froide et tu refuses de céder à la proposition de Sachay. alors dormir chez Ekko, c'est un bon compromis.
- tu veux t’asseoir où, à l’intérieur ou en terrasse ? tu regardes autour de vous, pointes une table à l'extérieur et t'y installes avec lui. tu sors le paquet de cigarettes que tu poses sur la table.
- j'ai toujours pas décroché. tu lui dis en secouant la tête de gauche à droite. on prend finalement vos commandes et puis, tu lui demandes : et alors.. l'enterrement de vie de garçon, t'as eu droit à une stipteaseuse ou un stripteaseur ? tu fronces le sourcil en riant légèrement.

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[ do you remember our secret ? ]

@Bran Sussex

Il aurait voulu avoir plus de tact en parlant de son père, mais ce qui est fait est fait, et il est trop tard pour revenir en arrière. Le fait que Bran insiste sur le fait que ce n’est rien, qu’il va bien, ne le trompe pas cependant, il voit clair dans son jeu. C’est louable de sa part de vouloir prendre soin des autres, mais il ne doit pas oublier de faire son propre deuil également. « Je comprends, elle a besoin de toi. Mais si toi tu as besoin de quelqu’un, n’hésite pas. Je peux être là. » Il lui répond avec un sourire doux et des paroles sincères. Une telle proposition aurait été compliquée quelques années plus tôt, mais puisque aujourd’hui ils vivent tous les deux à la Nouvelle Orléans, ils peuvent se voir plus souvent et reprendre de nouvelles habitudes. Se côtoyer différemment mais avec toujours cette même simplicité, forger une amitié là où il y aurait toujours dû en avoir une. Lorsqu’ils reprennent leur route, la conversation se tourne vers un autre sujet, tout aussi important bien qu’un peu moins dramatique, peut-être. Peut-être est-ce l’effet de l’anneau sur son doigt qui donne à Adriel cette envie de donner des conseils sur la vie amoureuse, mais lui-même n’est pas un expert en la matière. La remarque de Bran le fait rire d’une voix claire et il ne peut s’empêcher d’y répondre. « Si par le droit chemin tu veux dire me confirmer que j’étais bien bisexuel et que je prenais du plaisir avec un homme, c’est entièrement ce que tu as fait. Et c’est plutôt un compliment. » Il sort ça à voix assez basse, ne voulant pas non plus crier des informations privées à toutes les personnes présentes dans la rue. Son orientation ne regarde que lui, ainsi que sa femme et anciennement les autres partenaires qu’il a pu avoir. Mais la blague s’estompe rapidement quand il comprend qu’encore une fois, il s’est basé sur sa propre expérience sans réfléchir aux autres possibilités. « Je suis désolé que tu aies vécu ça. Tu mérites tellement mieux, que l’un ou que l’autre. » C’est une évidence, personne ne mérite d’être maltraité ou caché. « Je ne sais pas. Peut-être que oui, j’espère que le premier réussira à trouver la source de son mal et de le faire sortir autrement que sur les autres. Et que le deuxième trouvera le courage et le soutien dont il a besoin pour vivre sa vérité au grand jour, sans avoir peur des conséquences. Mais tu as raison de t’en éloigner, tu as assez donné et peut-être qu’ils trouveront quelqu’un d’autre, plus tard, quand eux-même iront mieux. » Si être en couple est une dynamique normalisée par la société, ce n’est pas toujours le bon moment pour s’engager dans une relation. Ces hommes ont sans doute besoin de guérir et d’avancer à leur manière, dans leur propre vie, avant de pouvoir à nouveau la partager avec quelqu’un d’autre. D’après ce que décrit Bran, lui-même en aurait d’ailleurs besoin, puisqu’il sort tout juste d’une relation. Mais un nouvel homme prend déjà une place et, au fond, ça fait plutôt rire Adriel. « Ah oui, tu ne fais pas les choses à moitié ! » S’il savait pourquoi Bran habitait chez son crush, le compositeur lui proposerait de l’héberger quelque temps. Peut-être que ça ne plairait pas énormément à sa femme, l’idée d’accueillir chez eux un des ex de son mari, mais il pourrait réussir à la convaincre. Mais il ne le sait pas, alors il s’imagine simplement que les choses avancent bien avec Ekko. S’accordant au choix de Bran, les deux hommes s’installent en terrasse pour qu’il puisse allumer une cigarette, à sa guise. Les boissons commandées, la conversation peut reprendre de plus belle avec une bonne humeur qu’Adriel ne cache pas. « Et qu’est-ce qui te fait croire que j’ai eu recours à ce genre de spectacle ? » demande-t-il d’un air faussement outré, avant de rire. « La combinaison de mon meilleur pote hétéro plus le fait que je mariais avec une femme… c’était une strip-teaseuse. Peut-être que tout le monde se disait que j’avais totalement renoncé aux corps masculins, ce qui est dommage. » Joueur, Adriel laisse son regard analyser ce qu’il peut voir du corps de Bran, sans la moindre discrétion. Il est heureux avec sa femme et tout cela n’est évidemment qu’une blague, mais il se surprend parfois à reprenser aux nuits qu’il a passé aux côtés d’hommes dans son lit. « Ca te choque tellement que je sois avec une femme ? » Il se pose réellement la question, au vue de toutes les réactions que son ancien amant a eu depuis qu’il a mentionné son épouse pour la première fois, mais il la pose tout de même avec un air légèrement amusé.

Spoiler:

/ awards session

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