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 be a simple kind of man | ELIJAH

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[ be a simple kind of man ]
@elijah lesrose reyes
Les minutes défilent sous ses yeux rivés sur l’heure. Trouver le courage de le rencontrer était sûrement la tâche la plus difficile de sa vie. Draguer une fille, la plus simple. Dans sa tête, il s’était inventé tous les scénarios possibles, des soirs et nuits durant, incapable de dormir, piqué d’insomnies à l’idée même qu’un jour, il allait peut-être falloir qu’il mette les pieds dans sa vie.
Mais contre toute attente, alors qu’il n’avait aucune envie de l’assumer : Tony avait terriblement peur. Quarante ans qu’il foulait la Terre de ses pieds démolis. Quarante ans qu’on lui avait volé une part de lui-même, une moitié bien trop ressemblante. Ils étaient supposés tout partager, tout découvrir ensemble. Des premières fois. Les premiers pas. Cris, pleurs, légumes. Une symphonie des mouvements qui n’avait jamais vu le jour et une enfance détruite parce qu’ils n’avaient pas été réuni. Des questions sans réponse. Des premières fumées  absorbées, les premières clopes d’alcool, les filles et les courbes voluptueuses. Les notes et les amis. Les premiers ennemis, premiers coups. Les premiers amours et la rage au ventre. Tony avait toujours été perdu, ne sachant quoi faire de sa vie, enchaînant les conneries malgré un père inspecteur de police. Parfois, il se demandait, les yeux traversant la fenêtre, plongé dans l’immensité de la ville de NOLA si sa vie aurait été si différente avec un jeune Elijah dans sa vie. Est-ce qu’ils auraient été si différents, si séparés l’un de l’autre et pourtant si proches géographiquement ?

Est-ce qu’il serait tombé dans les excès ? Les clopes et les envies de s’enfuir. Peut-être qu’il aurait pu avoir quelqu’un avec qui partager ses déboires ou ses envies de partir. Et peut-être que finalement, sa situation avec son père se serait arrangée et qu'il ne serait pas parti en road-trip.
Anthony rumine, tord ses pensées dans tous les sens parce qu’il craint la première rencontre. Il ne sait pas à quoi s’attendre et bien que sortir de sa zone de confort soit constamment un challenge qui l’excite, qui l’anime, cette fois-ci, il a l’impression que sa vie va prendre un tournant immense, sans aucun retour en arrière, avec des risques gigantesques … ou peut-être qu’il en fait simplement trop. Un long soupir s’échappe d’entre ses lèvres, et il s’enfonce dans son canapé, le verre à la main. Il vide ce dernier d’une traite et sans réfléchir, il pose le verre, se lève, attrape son manteau, ferme son ordinateur, éteint la télé, range la bouteille, enfile le manteau, attrape les clés, enfile ses chaussures, ferme l’appartement, gravit les marches quatre par quatre et se retrouve dehors. Dans le froid mordant de l’hiver, il laisse son instinct prendre le dessus et son impulsivité le guider directement là où il est presque certain de trouver son frère. Son jumeau. Son sang et même plus.

Il sait que depuis des années, cette situation le ronge de l’intérieur. Ces derniers temps, il est à cran. Il sent que c’est le moment de prendre son courage à deux mains, de cesser de fuir sur la route et d’enfin l’avoir là, en face de ses yeux. L’enseigne du commissariat de police ressemble presque à l’entrée d’un manoir hanté dans les yeux du jumeau, mais il sait qu’il doit y entrer. Il n’y avait jamais mis les pieds, son père travaillait dans un autre département, séparé donc de son propre fils. Mais Tony était persuadé que ses contacts lui avaient toujours permis de garder un œil sur ce deuxième fils. Se glissant dans l’immense bâtiment, il le compara pendant un moment au lieu de travail de son père, quelques dizaines de kilomètres plus loin et cela ne semblait pas bien différent.
Même s’il n’avait jamais appartenu à ce milieu, le jeune homme se sentait presque dans son élément, si ce n’est qu’il paraissait être un gamin planté devant un monument, regardant le plafond comme un gosse à la fois perdu et émerveillé. Une jeune femme l’interpella à l’accueil, le sortant de sa torpeur.
« J’aimerais voir Elijah Lesrose Reyes.
Il n’est pas … »
S’il avait tenté d’entrer timidement, désormais l’impulsivité prenait radicalement le dessus, aveuglant ses décisions. Au loin, caché derrière une vitre de bureau, Anthony l’avait vu et son cœur avait raté un battement. Une flamme inébranlable s’empara soudainement de lui et il débarqua en furie dans le bureau avant de s’arrêter soudainement, le feu brûlant tout son être, le coeur battant jusque dans ses tempes. « Je suis désolée, j’ai pas eu le temps de l’arrêter … Je savais pas que tu avais un jumeau, Elijah ! » Elle semblait tout enjouée, alors qu’ils continuaient de se regarder dans le blanc des yeux.


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(#) be a simple kind of man | ELIJAH    Lun 7 Déc - 16:31
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[ BE A SIMPLE KIND OF MAN ]
We've taken different paths and travelled different roads i know we'll always end up on the same one when we're old @Anthony Walker

Le sommeil qui manque, l'âme qui s’étiole, qui quémande pourtant ce répit. Tourments, obstacles sur son sentier qui viennent, entachent les prouesses potentielles de toute une vie. Il y a la fatigue dans le fond de tes yeux, les cernes sous tes yeux qui parlent trop fort des aléas de la vie qui ont laissé plusieurs marques sur ton corps vieillissant, corps qui supporte de moins en moins tes différentes décisions. Tu tentes, Elijah. Tu tentes de t'en défaire, de tout faire taire. Ragots, mensonges, imagination pittoresque qu'on tient à faire valoir quand le temps manque également à cette attention trop sollicitée. Tu lorgnes ton téléphone. Tu lorgnes sur les nouvelles qui tardent. Minutes qui défilent sans que la conscience ne puisse pleinement s'y accrocher. Quelques doutes qui subsistent, quelques doutes qui rongent, qui arpentent les corridors fatigués de cet esprit d'ordinaire si vif, avide d'un peu d'animation pour l'occuper.  Tu jettes une brève œillade à cette bouteille de gin qui trône en maître parmi la paperasse..

L’idée s'en va, comme s’en est allé ta famille avant elle - puis Maya et Danni ensuite.

Pourquoi ils partent, tous ? … Dans la bouche, ce goût qui te rappelle combien tu te dégoûte. Oui, c'était exactement ça. Et bien trop vite, le tournis qui revient. C'était aussi ça, la raison pour laquelle tu buvais autrefois. Oui, tout à fait ça. Pour oublier. Parce qu’il y a dans les rires que te procure l'ivresse enfin retrouvée, tous les sanglots cachés que tu ne t'accorde plus.

Dans l'ombre, une autre flotte, si peinée que l'hiver en son poitrail se renforce.
[...]

Faut que plus rien n'ait de sens. Parce que si c'est le cas, alors ça ne fera plus mal. Pensée idiote que tu ériges en maître depuis de bonnes années maintenant. Et il n’y a que derrière la porte de ton bureau que tu te laisses le droit d’être faible, sujet à autant d’émoi - que tu laisses tes émotions vernir tes pupilles. Parce qu’en dehors de ces quatre murs, tu es ce représentant de la loi, l’inspecteur Reyes. Inspecteur à la criminelle, désireux de faire taire la vermine qui entache cette trop brève paix d'esprit, qui arrache un trop grand nombre de vies. Modèle pour les forces de l'ordre en école de police ; tu y délaisse tout ce qui t'as fait t'élever. Tu aspire à voir les rangs se gorger de cette même fierté que celle dont tu uses jusqu'à parfois en abuser. Indispensable que tu te sait être, là, en des lieux où toutes les corruptions ont su se faire trop puissantes. Tu aspires à faire disparaître la vulnérabilité, cette effroyable décadence. Que s'étiole l'Enfer qui s'est érigé, que la clarté revienne arpenter la ville des mille péchés. Marié à ces métiers assumés, porteur de toutes les responsabilités. Tu y mets du cœur à l'ouvrage, Elijah; homme dont la passion se doit désormais d'être réalité.

« Quelqu’un a vu Wyatt ? » C'est sec, brutal mais c’est ce que tu scande au travers du commissariat, agglutiner à ton combiné d’une main et trifouillant l’ensemble de la paperasse qui git sur ce qui te sert de bureau. Tu cherches ton partenaire. Où diable est-il encore foutu ? « Essayez de le joindre et me déranger pas avant » À l'autre bout du fil, on raccroche et ne retentit bientôt plus que la tonalité.

C’est pas grand chose. Pas une affaire qui nécessite que tu agisses. Pas cette fois. Il ne s’agit là que d’une enquête de routine. Ils veulent ouvrir une enquête sur ce qui s'est passé, sur des messages échangés que tes doigts n'aurait jamais tapé. Piège tordu, tendu par un esprit malin que tu n'as pas encore appréhendé. Dieu que cherche, Elijah. Dieu que tu essaies à de souvenir de toutes les altercations qui se sont imposées, tous ces faux pas que tu aurais pu percevoir mais que tu aurais, pour une raison ou une autre, ignorés. Tu tiques, t'agace. Tu tiques, Reyes, parce que le temps passe, et les secondes qui inlassablement trépassent. Tu te perds, ce filet d'air lourd et teinté de ce ras-le-bol, de ce dégoût que tu ne parviens pas tellement à réprimer.

Tu te perds jusqu'aux confins de ces lignes consignées où persiste surement un indice. Jusqu'à ce que la porte s'entrouvre, avec violence - distraction qui rappelle à l'ordre l'âme égarée. Les traits qui s'animent, qui perdent de cette réflexion levée. Les prunelles trop claires qui dévient, qui se lèvent jusqu’à observer la porte.

« Je suis désolée, j’ai pas eu le temps de l’arrêter … Je savais pas que tu avais un jumeau, Elijah ! » Tu entends. Tu entends mais tu n'écoute pas. Les prunelles qui réapprennent l'espace, qui s'abandonnent sur les alentours brièvement, observation trop fugace. Dossiers qui percutent avec surprise le sol « Tu nous laisse un instant ? » Insistance de cette voix qui essaie de garder toute sa superbe. Pluie de questions, flot de pensées déchaîné, à peine maîtrisé dans la caboche. Tu t’interroges, te questionne sans cesse - les réponses bien trop souvent silencieuses. Stupeur, cœur du lion qui tremble, qui craint l'obscurité - d’aimer à nouveau. Agonie palpable sous le myocarde discret et silencieux – tu voudrais pouvoir hurler, gueuler, pleurer ; l'instinct quémande l'exaltation de cette animosité. Mais rien, rien que quelques syllabes échappées, les prunelles portées sur les alentours à défaut de se perdre sur les lueurs de ton reflet, trop pressantes pour l'esprit d'ors et déjà acculés. Mille doutes, mille questions ; sans réponse, sans issue pour apaiser ce qu'il ne peut nommer.

Pourtant et malgré tout les doutes qui reviennent ne parviennent à gagner. Parce que depuis longtemps tu croirais respirer Elijah, poumons qui parviennent plus aisément à se gonfler. Tu sors la tête de l'eau. Effet qu’ont ces magnifiques retrouvailles avec la chair de ta chair. avec ton sang. Lui a cet effet sur toi.. Malgré le temps et l'usure, malgré les limbes et leur sulfure. vos liens se sont enlisés à ton palpitant, enracinée, cette bénédiction qui perdure.

« Vous êtes ? » Question idiote auquel ton cœur pourrait déjà répondre tant tu meurs d’envie de le prendre dans tes bras. Jumeau perdu, désormais retrouvé
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(#) Re: be a simple kind of man | ELIJAH    Lun 7 Déc - 22:41
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@elijah lesrose reyes
Son esprit se dérobe et ses idées se mélangent. L’instant d’avant, se tenant encore droit comme un piquet, il chavirait déjà, comme un bateau à la dérive. Ses pensées s’entremêlaient comme une foule agitée dans laquelle on ne repère plus la plus intéressante, la plus pertinente. C’est un flot de parole qui voudrait se déverser mais qui laisse l’homme sans voix, comme une absence de cordes vocales. Il n’a même pas eu la force d’étirer suffisamment sa mâchoire pour laisser s’extraire un son, un cri, un souffle. Souffle retenu dans ses poumons, bloqués par lui-même ou par l’absence de réaction. Il a l’impression qu’on le fuit, que son myocarde va se rompre, qu’il va cesser son battement régulier et bien trop rapide. Devrait-il voir un médecin, est-ce normal qu’il batte si fort, qu’il se propage comme le sang des veines. Une rapidité qui atteint ses jambes, ses tempes.

Il a besoin de laisser la pression retomber, que le poids de l'enclume sur ses épaules cesse de l’affaisser pour s’évaporer comme un poids plume. Il veut une libération de l’âme et de l’esprit mais le simple fait d’avoir ce nouvel homme sous ses yeux, se dérobant à son regard, rajoute le poids d’un piano et d’un éléphant sur sa frêle carrure. « Vous êtes ? » Il a l’impression que le poids du monde s’abat sur lui quand celui qu’il voulait voir ne fait que lui demander qui il est. Aurait-il besoin d’un miroir ou n’est-il pas déjà sous ses yeux ? S’est-il si peu regardé qu’il en a oublié son propre visage ? Si les émotions le submergent, il tient bon.

La rage pourtant, rage au ventre qui s’empare de lui, qu’il devrait d’ores et déjà déverser dans un sac de frappe ou dans les étoiles ; des cris et des hurlements qu’il aimerait déverser sur le monde pour se sentir mieux. Au lieu de quoi, il aurait tendance à choper un shot pour oublier. Oublier que la récompense pour avoir pris son courage à deux mains n’est qu’une question plus profonde sur la nature de sa visite. Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas avant, pas après ? Pourquoi pas jamais ?

Il parcourt les lieux du regard, constatant la belle vie que s’est forgée son frère, comme deux princes dont l’un a secrètement hérité des talents de son père et s’est construit seul une forteresse sur sa propre colline tandis que l’autre s’est contenté d’obéir aux ordres du roi, devenant preux chevalier dont les belles demoiselles refusaient l’aide.

« Anthony. » en tendant sa main comme s’il rencontrait un parfait inconnu. « Vous auriez pas une bouteille quelque part ? Je sais pas, dans votre tiroir secret ? » qu’il demande en se ruant derrière le bureau de son jumeau, se glissant sur son fauteuil pour fouiller dans ses tiroirs recelant forcément un vice, une addiction quelconque. Au-delà de la ressemblance, il devait avoir dans les veines des envies, des goûts similaires à lui, à son père. Il devait être la copie conforme de Deacon, avec quelques adoucissements de Lily. Comment reconnaître des manières d’une mère partie trop tôt dans les étoiles ?


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(#) Re: be a simple kind of man | ELIJAH    Mar 8 Déc - 8:45
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We've taken different paths and travelled different roads i know we'll always end up on the same one when we're old @Anthony Walker

Délicat revers du destin — qui frappe encore et toujours. Souvenir de palpitations grossières, en tête. De ce mal spécifique, de ces douleurs qu'ont comprimé si fortement le poitrail. L’encéphale qui fait un puis deux bonds. L'impression que quelque chose déconne pour de vrai, cette fois, sans plus aucun moyen de faire un déni dessus. Des souffles écourtés, des moments où le flou s'installe un peu, de quoi rendre dingue, de quoi vouloir boire de nouveau pour tout zapper, pour tout noyer, pour se faire croire que c'était que les effets de l'alcool. Mais y'a plus rien dans ton sang désormais pour justifier tout ça. Pour justifier ton incapacité à lui répondre, ton incapacité à le prendre dans tes bras. Alors tu te rassures un temps en te disant que c'est le manque de sommeil, que c'était la faute des repas, de ci, de ça. Mais l'évidence apparaît bien vite. T'as le cœur qui déconne, Eli. Et il défaille pas qu'en voyant Maya, ce bon vieux palpitant. Et à y repenser franchement, des moments où ça perce et que ça te fout mal… Y’en a toujours eu. Quelque part, tu l’as toujours recherché. Cette pièce manquante dans ta vie, cette partie qu’on t’aurait arraché.

Réponse pourtant muette que tu lui renvoies, acceptant sa poignée de paume. Puis les minutes qui semblent s’entasser les unes aux autres, tandis que ton reflet semble déterminé à te faire face. Tu ne saurais d’ailleurs dire pourquoi il agit de la sorte. Pourquoi maintenant et pas à un autre moment. Mais qu’importe ca t’es quelque peu égal. Il faut dire que plus tu l’observes, plus tu cèdes à cette colère qui te dévore peu à peu à chaque fois un peu plus et cela depuis des années. Toutefois, il n’en en est rien. Tu n’es pas juste qu’un pantin désarticulé que ces émotions manipuleront toujours, de gré et de droit. Tu n’aime pas parler, Elijah. N’aime pas parler de ce que tu es, de ce dont tu es fait. Encore moins de ça, de ce passé qui te ronge depuis des années. Parce que tu en ignores tout. Tu ne le contrôle pas. Alors tu te déteste. Comme tu te hais, de faire ça - d’imposer tel spectacle à ton frère, ce silence accablant. Et à le voir déambuler librement dans ton bureau, tu l’envies… Tu aurais voulu avoir la vie de monsieur tout le monde, avoir cette vie d’adolescent lambda… Faire la java jusqu’à pas d’heure, jusqu’à en ignorer les responsabilités qui trônent sur ton dos depuis bien trop longtemps déjà.

Toi, les années t’avaient rendu dur - peine tenace qui se dissimule parmi les traits du visage. Toi tu n’en étais devenu que peu sensible aux cajoleries fleurissant sur les lèvres, car ne prêtant attention qu’aux actions peu mièvres. Le don de mots était un art que tu appréciais à bien des égards, que tu confiais implicitement sous ton sourire qui se paradait d’un air soucieux. Mais ça s’éternise. Un peu trop. L’altercation qui n’en finit plus, alors que ça aurait pu être si simple. Mais les démons, Elijah, tu avais appris à les connaître avec les années - des chewing-gums qui s’accrochent sous tes bottes et qui ne veulent pas s’en décoller. Des relents de souvenirs qui se croient au-dessus de tout, plus puissant que tout - et tu ne les porte vraiment pas dans ton coeur. Surtout des démons comme ceux-là, qui joue avec les souvenirs et les émotions comme une gamine le ferait avec une poupée.

L'interaction qu'il vient te quémander, les prunelles que tu contemples comme pour essayer d'y chercher ces quelques secrets trop bien enfouis, trop bien cachés. Tour dont tu uses généralement pour élucider, plus que pour tes propres fins – mais le masque ne saurait tenir trop longtemps face à lui, cette envie d'arracher chaque détail qui puisse errer en cet esprit qui est venu le confronter. Tu veux pouvoir avancer, Elijah. Tu veux pouvoir en finir avec ca, avant que le personnel ne t'entache trop, avant que ce que tu doives gérer ne prenne des proportions démesurées. Acculé, tu en deviens, celui qui pouvait jusqu'alors se vanter de tout posséder, de tout contrôler. Ça t’échappe, ça s'étiole entre tes doigts – assez pour que tu oses, en effet, te risquer à ces confidences que tu n'aurais pas dû lui donner.

« Rien d’autre que cette bouteille de gin en face de vous. » Bouteille que tu lui tends d’ailleurs. Va savoir pourquoi. Elle est là, cette confiance à s'accaparer. Elle est là, donnée, délaissée entre vous deux, suspendue au-dessus de ce misérable fossé que vos deux mondes ont dressé. Et tu hésites, Reyes ; Dieu que tu hésites à t'y risquer, pas que tu pourrais entreprendre mais contraire à bien de tes principes. Ce serait t'enliser, peut-être. Ce serait risquer la pente glissante vers laquelle tu ne t'es jamais dirigé. Tout tenter, jusqu'à cette brève alliance, rien que pour s'offrir le luxe d'un pilier futur ; qui sait ? Tu es néanmoins persuadé de l'entrevoir, ce rayon clair que tu aimais chérir, ce contrôle que tu pensais échappé. Tu crois l'apercevoir, en l'instant, face à celui qui n'aspire qu'à en savoir plus sur ce qu'il se doit encore d'ignorer. Et pourtant. « An-Anthony »  c’est dit avec retenue. Pas sur que tu en aies le droit mais ô diable les formalités. Tu réitères « Anthony, qui êtes vous ? Qu’est-ce que vous venez faire dans mon bureau ? » Tu ne réalises tout simplement pas.
 
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(#) Re: be a simple kind of man | ELIJAH    Mar 8 Déc - 10:16
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@elijah lesrose reyes
C’est glaçant de se dire qu’on vouvoie son frère jumeau comme un véritable inconnu. Les formalités puent dans l’atmosphère, elles semblent complètement déplacées, désuètes vis-à-vis de la relation sanguine qu’ils entretiennent. Le bureau d’Elijah est un nid cérémonial où les mots de travers se remettent dans le droit chemin, où les mots de trop s’effacent. Anthony frissonne de ce formalisme abusé ; il s’imaginait bien des choses mais pas tomber sur un homme qui paraît si droit, froid, comme un parfait étranger quand ils échangent de presque parfaites similitudes. Il pensait utopiquement le croiser au coin de la rue et bavarder avec comme un ami de toujours ; il enviait des moments de bonheur à rigoler et boire des bières, des moments attendus depuis le berceau, des instants volés par des ravisseurs, volés par la vie.

On lui a arraché des instants qu’il aurait pu rattraper immédiatement depuis des dizaines d’années, depuis que l’idée s’était doucement immiscée dans son cerveau. Il n’avait jamais compris les intentions de Deacon, pourquoi les laisser vivre à quelques kilomètres l’un de l’autre pour ne jamais laisser l’opportunité au hasard de placer un miroir dans leur vie. Le grand inspecteur n’avait fait que protéger un secret, masquer un mensonge. Était-ce par lâcheté, pour ne pas paraître faible et vulnérable aux yeux de son fils, gamin qui prenait l’homme qu’il était pour un héros, le plaçant sur un immense piédestal, idol de son petit monde. Pendant longtemps, il avait été le protagoniste de sa vie, mi-dieu, mi-homme, dont les qualités étaient exacerbées par ses yeux d’enfant et les défauts envolés par ses airs de démiurge. Deacon, le grand. Deacon, le brave. Deacon, le menteur, le cachottier.

Une vie entière remise en question à la vision d’un seul visage, à la connaissance d’une seule existence sur les 7 milliards encore en lice. Une course-poursuite éternelle avec le destin ; et les voilà qu’envers et contre tout, ils échangeaient enfin quelques mots qui ne semblaient avoir aucun sens. Assis dans le siège de celui qui partageait son sang, Anthony attrapait sa bouteille de gin en la lorgnant, la tournant dans tous les sens pour l’étudier calmement, à la recherche éternelle d’indices. Sa vie avait toujours été un parcours, un escape game, des énigmes permanentes affûtant son esprit et malgré tout, lorsqu’on lui balançait la solution sous les yeux, il avait décidé de la fuir. De fuir son jumeau. Paradoxal.

« Pas mal. Je préfère le whisky personnellement. » Premier constat accablant, ils ne partagent pas les mêmes boissons. « Mais je peux revoir mon expertise à la seule condition que tu m’offres une de tes meilleures bouteilles. » Un jeu. Le monde est un jeu. Les évènements des attractions. Il est un enfant qui se balade sur le fil d’Ariane. L’excès et le danger sans savoir où sont les limites. Peut-être ont-elles déjà été franchies dès son premier cri. « Oh, arrête de te foutre de moi, Elijah. Ça se voit pas assez ? » en désignant son visage par une mimique exagérée. « Cesse de prétendre qu’on est des parfaits inconnus, mon vieux. T’es mon frère, point. Bon, la question c’est de savoir ce que tu veux faire de cette info. » Il lui balançait les cartes entre les mains, comme à son habitude. Avoir les cartes, ça le rongeait toujours, il préférait alourdir les épaules supportant déjà bien trop de poids sur les épaules de son frère plutôt que d’admettre qu’il avait envie de le prendre dans ses bras, partager des moments, rattraper le temps perdu.

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(#) Re: be a simple kind of man | ELIJAH    Mer 9 Déc - 18:04
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L'émeraude des prunelles guette, posé sur cette carrure qu'elles ont tant imaginé - pendant si longtemps. Sous l’égide du temps derrière les ombres lancinantes qui dansent et provoquent, tu parviens enfin à mettre quelque chose sur ce vide, ton jumeau Tes prunelles parviennent enfin à le trouver, ce spectre qui erre, qui suit depuis des années. Alors tu en étudies le moindre geste, en apprends chacun des pas — même les moins structurés. Soupire qui brave les lèvres, tempes qui se crispent à mesure que ton myocarde s'accélère, que les doutes se confirment et s'ancrent en cet instant. Puis vient la peur, celle qui voudrait pouvoir revenir, s'en remettre aux premières suppositions, aux premiers doutes, à cet ancien temps où tu enterrais la vérité. Tu restes de marbre, pantois. Les traits défaits, fatigués. Et le cœur, le cœur qui n'en peut plus de se compresser. Tu peines à réfléchir, Elijah. Des heures et des heures, qui ne sont en réalité que secondes sans que tu ne puisses pouvoir penser.  L’envie de le prendre dans tes bras, qui s’érige avant de s’évanouir.

Poignardé en plein cœur, vidé de cette source de bonheur que tu avais appris à aimer. Et un haut-le-cœur, encore. Les nausées qui s'emparent de l'encéphale embrumé, qui viennent tout défaire jusqu'à sa stabilité. Et dans ces moments, tu en veux à ton père, l’inspecteur Reyes — et peut-être même son homonyme qui visiblement s’en sortait mieux sans toi, avec Anthony. Tu leur en veux de t’avoir privé de ça. Tu vas même jusqu’à en maudire les ombres, ce hasard impétueux et le manteau des nuits qui t'ont été arraché. Jusqu’à damner le ciel, pour ce présent confisqué que vient lui rendre le temps. Soupire, encore. Soupire pour taire les soubresauts que ta respiration ne parvient plus à dissimuler. Tu en hurlerais, Elijah, si les forces ne commençaient pas ainsi à te manquer. Tu pourrais gueuler, laisser ta voix se briser jusqu'à tout défaire dans les alentours, jusqu'à n'en plus finir que de trembler. Nausées, terreur — l'impression que le sol se dérobe encore sous tes pieds, toi qui ne peut tomber.

A l’inverse, Anthony semble avare de paroles, alors que toi tu le fais languir dans un mutisme insupportable. ton faciès ne trahit que la lassitude la plus profonde, la plus désabusée. Toi qui a peur de perdre plus que d’aimer de raison. Tes mirettes finissent alors par échouer ailleurs, persuadées qu'il vaut mieux éviter de te perdre dans ton reflet.

« Moi aussi je préfère… le whisky. » courte pause pour mieux reprendre « pour ça que c’est une bouteille de gin sur la table.. »  

Finalement, le bougre finit par trouver un interlocuteur vivant et cela malgré l'économie des mots. palabres se ponctuant d'entractes tandis que tu t'efforces de retarder l’échéance.. silence qui creuse aussi certainement que cette lame que tu crois brutalement enfoncée contre ta poitrine désemparée. La respiration trop lourde, ce poids contre la poitrine auquel tu ne peux te soustraire, dont tu ne peux te débarrasser. Non, ce silence installé, cette absence de tout — tu n'es pas à même de pouvoir l'encaisser. Dieu que tu voudrais pouvoir être plus fort qu'en l'instant, Dieu que tu aimerais savoir quoi dire. Prières silencieuses qui s'élèvent, qui se perdent entre ces murs désolés quand la voix s'étiole, quand elle n'est plus à même de pouvoir s'élever. Rien qu'une prière envers ce Dieu t'ayant depuis longtemps abandonné, divinité en laquelle tu avais cessé de croire mais vers laquelle cette dernière issue vient à se dessiner. Tu t'y risque, rien qu'une fois, une dernière fois avant que cette rage accumulée ne finisse par te happer, te contrôler – gangrène qui n'a de cesse à s'installer, à pourrir jusqu'à l'entièreté de cet être, jusqu'aux corridors intérieurs les plus cachés.

Parce que le regard de ton aîné est brûlant, allant jusqu’à te glacer le sang et sur ce plancher, tu te vois cloué. Incapable de prendre la fuite. Toi qui jusqu'aujourd'hui ignorait ce que Jésus avait pu ressentir, sur sa croix. Tu découvres bien assez vite ce que c'est, désormais, que de recevoir le dernier clou dans sa chair. Et ce fait jusqu’à lors abruptement aphone, il y'a ces milliers de mots qui passent la barrière de tes lèvres.  

« Sous couvert qu’on partage le même visage, un grain de beauté sur le cul sans doute, ou le même sang, tu te permets de débarquer dans mon bureau, dans ma vie sans prévenir et moi je suis censé t’accueillir à bras ouvert c’est ça ? Te prendre dans mes bras peut-être ? »  

Oui sans doute. Alors c’est dit avec moquerie, certes. Mais parce que tu ne sais plus te livrer aux autres. Parce que ton cœur ne sait plus comment appeler à l’aide. Parce qu’il est là, devant toi. Fort de toutes ses plaies qui n'ont de cesse de heurter les tiennes, de leur faire écho. Ta voix se hausse davantage, tu cries alors que tu aimerais ne pas le faire. Parce que ça te terrifie, tout au fond de toi, toute cette noirceur. Mais s' il savait combien tu as envie de hurler, Anthony. Sur toi, sur lui, sur vous. Sur cette vie dissolue depuis le début et que chacun tente d'éponger au mieux chez l'autre. Sur vos parents, uniques responsables.

« Que je fasse quoi avec cette idée ? Que je rattrape 38 ans de notre vie ? Juste ça ? »

Tu fais de grands gestes, ouvre les bras en grand comme prêt à recevoir les coups ou bien les distribuer, tu ne sais plus vraiment, sans trop savoir non plus ce que tu vocifère. Tu te demandes juste ce qu’il peut attendre de plus, de toi. simulacre d’homme, dont le cœur est mort et dont on pourra jamais rien tirer. Tu sais plus bien, les émotions se mélangent trop souvent dans ta tête et éclatent au point de tout oublier. Cette haine à ton égard s'intensifiant simplement et écrasant tout ce qui reste. Si ce n’est la peur qui s'étale dans la discussion et qui prend des allures de couteaux. Parce que bougon, tu n’es plus bon qu'à ça, tu sais. Qu'à faire plus grandes encore toutes nos plaies, dans l'espoir qu'on en voit pas la profondeur — dans l’espoir de souffrir, toi qui ne connaît plus que ça. Et. c'est stupide, parce que tu voulais pas. Mais tu arrives pas à faire autrement, Elijah.

Éternel volcan qui bouillonne et qui, un beau jour, ravage tout le paysage. Qui ne laisse rien d’autre que le néant et même pas les cendres. Rien ne reste, de tes carnages. Rien à part des cadavres et des fantômes. Tu veux le garder à l'écart, le prévenir du danger. Et tu aimerais qu’il sache Anthony comme tu l’ignores… que tu ne sais même plus pourquoi tu lui hurles dessus, comme ça. Parce que c’est ton frère ? Que tu aurais aimé qu’il te protège ? Que tu aurais aimé qu’on te protège comme toi tu veilles sur la ville ? Tu ne sais plus d'où c'est parti — Tourbillon inconstant. Et tu t'en fous, dans le fond. Parce que c’est pas la vérité. T’as juste peur de le blesser. T’as juste peur qu’il ne t’aime pas assez pour rester. T’as peur qu’il t’abandonne encore. Parce que toi, tu l’aimes déjà. Et cela depuis des années, ton aîné.
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(#) Re: be a simple kind of man | ELIJAH    Mer 9 Déc - 20:15
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« Nous ne sommes jamais aussi mal protégés de la souffrance que lorsque nous aimons. »
FREUD

Ce n’est pas le bonheur indescriptible qu’il aurait rêvé lire dans ses prunelles émeraudes, similaires aux siennes. Mais d’une certaine façon, il attendait davantage. L’esquisse d’un sourire sur ces traits aussi nouveaux que familiers. En se baladant dans la pièce, le game master tentait de capturer l’essence qui faisait de cet homme son frère. À la recherche des indices qui trahissent l'œil du coupable, Tony guette les photos, les effets personnels, pourquoi pas une alliance autour du doigt. Mais Elijah n’est pas un homme qui dévoile son monde. Le mystère plane autour de l’inspecteur comme une brume environnante, glissant, s’emparant de ce qui le définit. Elle glisse lentement sur les bois, enveloppant les cimes nues des arbres, protégeant les piliers de sa vie des yeux du fouineur.

Aussi calme qu’il puisse paraître, le battement du myocarde dans sa poitrine, remontant juste dans ses tempes, l’accélération comme lors d’une course effrénée, la peur s’empare de son être intérieur. Ils se font face comme des hommes au cœur paisible. Ils aimeraient faire glisser une nappe de quiétude sur l’atmosphère quand elle se révèle toutefois pratiquement électrique et terrifiante. Aussi terrifiante que celle qui règne dans un hôpital délabré, oublié, abandonné au milieu de nul part où la nature reprend ses droits. Un hôpital aux murs salis par le temps, au sang frais étalé près de soi, aux bruits étranges provoquant le sursaut.
Et paradoxalement, le sourire d’Anthony, sa rangée de dents affichée, l’humour et la blague cherchant à aérer la pièce, à déliter ce monde angoissant.

Féroces sont les mots qui sortent de sa bouche.
C’est comme de glisser dans un gouffre infini de le voir apparaître soudainement dans sa vie. Le laisser s’immiscer est une idée qui flirtait avec ses envies, mais Tony craignait d’aimer un frère qu’on lui avait retiré toute sa vie. Qu’il disparaisse comme il est apparu sous le tumulte de la vie, qu’une vague l’emporte et l’arrache comme au premier jour. Mais que cette fois-ci, le déchirement du myocarde soit certain. Il avait la crainte de tomber à genoux en perdant peut-être l’être le plus cher de son existence ; il savait à quel point, même avant de poser ses yeux sur l’homme, il allait l’aimer à se tuer à petit feu. Il n’avait pas suffi de plus d’une seconde à ses côtés pour savoir qu’il sauterait d’un pont ou filerait dans un feu s’il était nécessaire pour le sauver. Se sentir si vulnérable auprès d’une personne que l’on ne connaît pas détruit l’entendement, étiole sa confiance.

Les mots glissent de sa bouche pour combler les silences et cacher sa détresse.
« Ça nous fait au moins un point commun. Parmi d'autres j’espère. » Il laisse filer tout au haut ce qu’il pense tout bas. Il ne parvient pas à retenir le flot de paroles qui se déversent, comme un stress qui, au lieu de nouer estomac et langue, délie les non-dits pour les laisser s’exprimer sans retenue. C’est comme un effet qu’il provoque et la chaleur lui monte jusqu’au crâne, faisant surchauffer son corps. Les vagues délirantes du bouillonnant volcan crispe les membres du féru d’énigmes, celui au sang chaud, celui à tendance extravertie et impulsive. Les réflexions sont laissées au placard, l’instinct s’empare de son être comme si la bête qui sommeillait en lui venait tout juste de reprendre le contrôle de son hôte.

Les mots de son frère sont si cinglants qu’ils lui glacent le sang. Ils en éteignent le feu intérieur ou bien l’attise, Tony n’est pas bien certain de l’impact de sa rage. Il serre les dents, piqué comme si un pieu venait de s’enfoncer en plein dans sa poitrine. La pire tournure qu’il puisse espérer se déroulait justement sous ses yeux, comme le rideau d’une pièce de théâtre s’ouvrant sur le plus infâme des scénarios. Les cicatrices immenses parcourant son âme deviennent, à ses simples paroles, de nouvelles plaies béantes qu’il faudrait panser. Mais il n’y a ni médecin ni pansement pour venir arrêter l’hémorragie inarrêtable.
Sur le siège de son cadet, il se sent comme un enfant croulant sous les invectives, l’âme recroquevillée sur le fauteuil quand il doit garder une certaine dignité et se tenir presque droit. Mais Tony pose les pieds sur le bureau par amusement, pour oublier la rage de son nouveau frère. « Pourquoi pas ? » qu’il murmure. Et plus l’idée glisse dans son crâne, plus elle s’insère dans les méandres de ses pensées et plus l’idée se fait belle, magnifique, incroyable, utopique. Rattraper 38 … 39. « Par contre, on a 39 ans à rattraper. »

L’envie de le prendre dans les bras, de faire tomber ses barrières, de laisser le cœur de cet homme s’ouvrir happe Tony. Il sent la réticence d’Elijah. Je t’en prie. Il aimerait supplier son subconscient d’apprendre à aimer. Plutôt que de donner des coups, donner de l’amour. À un frère. Mais pour cela, il n’y a que leur trente-neuf années séparées qu’il va falloir rattraper pour espérer trouver la clé ou cracker le cadenas solidement attaché à une chaîne renforçant la forteresse de ses sentiments.
Tony avait l’impression d’être repoussé, rejeté loin, protégé de quelque chose alors qu’il devrait être celui qui vient se dresser devant le corps vulnérable de son frère pour prendre une balle à sa place. « On t’a dit quoi ? T’es né quand, Elijah ? Où ? Qui sont tes parents ? » Malgré tout, Tony s’accrochait. Parce qu’Elijah était peut-être son pilier manquant. Ce qui éviterait de tout faire tanguer, redresser la barre, poser son pied en équilibre.

L’idée semblait délirante, comme un trip de jeunesse qu’il n’aurait jamais quitté. Pourtant, pas la moindre goutte de liquide ne s’infiltrait dans son corps, pas une seule prise d’héroïne depuis des années, rien de fou, de flou. Pourtant, quand il regardait son frère, tout semblait terne et morose, peut-être enflammé ou en cendres comme après l’éruption d’un volcan, mais cela n’avait pas les airs imaginés, les airs utopiques et colorés qu’il cherchait. Il aurait pu se lever du fauteuil et abandonner à la seconde où Elijah n’avait pas même daigné laisser une chance à leur fraternité.
Mais pas une seconde l’idée lui avait effleuré l’esprit. Car jamais, ô grand jamais il ne serait capable de laisser tomber celui qu’il a cherché pendant des années. Énigmes résolus, mystères envolés et réponses encore à trouver, des questions en suspens auxquelles ils ne pourront peut-être jamais obtenir quelque chose de convaincant. Malgré tout, il ne veut pas mourir en se disant qu’il n’avait jamais eu le courage de rentrer dans ce bureau et de lui faire face. Il ne veut pas mourir en se disant qu’il a fait l’impasse sur un frère, un jumeau. Il ne voulait pas lâcher prise avant d’avoir essayé, avant de s’être efforcé jusqu’à puiser dans ses dernières ressources à construire ce qu’une fraternité est censée construire : de l’amour.


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(#) Re: be a simple kind of man | ELIJAH    Ven 11 Déc - 23:38
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Faible est la mélodie prévenante, faible est l’océan qu’affronte ce reflet ambitieux que devient ton frangin, lueur de hargne retrouvée. Et alors tu guettes son regard où se reflète ta silhouette pantelante, Elijah - tu y lis cette réserve, cette déception quant à ton comportement. celle-là même qui s’ancre, qui s’immisce jusqu’à y être trop bien installée, jusqu'en ces prunelles qui s’assombrissent dans la foulée. Cette peine qui s'éveille, qui vient compresser ton encéphale comme jamais auparavant. Tu peines à réfléchir, Elijah. Mais tu n’en démords pas. Tu refuses de te prêter au jeu de l’homme qui aime, tu refuses d’ouvrir ton cœur à qui que ce soit d’autre. crainte omnivore qui te ronge de part et d’autres - Fatidique prétention qui te pousse à croire que tu peux t’en sortir seul - sans lui. Comme tu l’as toujours fait en somme. Mais ce n’est là qu’une faute, grossière erreur que tes sentiments ne peuvent tolérer davantage.  « Pourquoi tu refuses de comprendre Anthony ? Je n’ai pas.. » Impossible de terminer cette phrase, comme si ton être tout entier t’en empêchait « Tu n’as pas besoin de moi. »

Tu n’étais en réalité pas le mieux placé pour faire part de cette vision, de même que cette attitude taciturne qu’en dépit de ton rôle ne convenait nullement à vos retrouvailles, mais tu ne savais faire autrement. Tu ne savais plus être cet homme qui rit, qui brille de mille feux.

Tu te remémores alors brièvement ceux ayant trépassés, dont ta femme, ton fils Danni. Cette promesse que tu lui as faite. Mais l'appréhension qui porte au cœur. Inutilité. Inutilité parce que même la promesse qui fut faite à ce gamin-là ne peut en l'instant être honorée. Tu te demandes comment fait Tony, tu tiques. Incapable de comprendre comment ni même pourquoi il reste. 39 ans qui aurait dû vous séparer. 39 ans qui aurait dû vous changer en deux parfaits inconnus. Attention captée, attention récupérée. Syllabes de ce prénom qui résonne, qui interpelle. Sourire nerveux qui essaie à faire valoir mais qui n'ira convaincre personne, Elijah– défait, exténué par tout ce qui se joue.

Invectives qui t'assaillent, pluies de questions pièges que tu ne peux plus entendre. Questions auxquelles tu ne peux répondre, parce qu’on ne t’a jamais donné les réponses. Regrets que ceux qui viennent se lever sous ta poitrine - la honte qui vient en un instant tout surplomber. Puis une autre. Nouvelle question compliquée, qui heurte l'âme sans que tu ne puisses endiguer les marées teintées de tous ces regrets, tous ces doutes. « Je ne sais pas. » La voix lourde, rauque de ne pas être plus souvent utilisée. La voix faite de ce silence qui l'a entaché. Elle paraît dure quand elle n'est finalement que lassée. Hélas tu voudrais y parer mais ces mots tu ne les possèdes pas, pas plus que cet instinct encore abîmé qui peine à s'élever.

Liquide rubicond qui quitte le foyer pour ronger tes os, pour tournoyer à l’intérieur des veines - tandis que tu t’avances vers lui. Joues blanches qui s’empourprèrent d’une palpitation. Les mots repensés qui déracinent. Réveillant en toi une sensation désagréable, grinçante et rêche. Tu l’empoignes sans une ni deux. Vos deux regards s’opposent. Anthony, téméraire et courageux, bercée par son insouciance et sa naïveté, par l'apriori de ce monde erroné. Et toi. Elijah, colérique, proie à la solitude amère. Quelques gouttes mélancoliques, quelques perles ambrées échouées dans ce vide que le poison vient à combler. Pleine vérité contée, avant que ne vienne les questions touchant le sentier de l’intimité. « Qu’est-ce que tu sais de moi ? Parce que moi je ne sais pas qui je suis Anthony. »
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(#) Re: be a simple kind of man | ELIJAH    Jeu 24 Déc - 18:05
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@"elijah lesrose reyes"Mâchoire serrée, rêves envolés, Anthony tentait de se battre pour quelque chose qu’Elijah semblait déjà avoir abandonné. Il n’avait donné encore aucune chance à ce qu’ils auraient pu être et rongé par le désespoir, attrapé en plein dans ses tripes, la voix d’un père sonnant dans sa mémoire l’obligeait à ne pas laisser tomber ce qu’il aimait vraiment et sincèrement. Dans la vie, il faut se battre, mon garçon. Tu crois que tu vas fuir toute ta vie ? Y’aura bien un jour où faudra que tu rendes les coups plutôt que de sortir du ring. Deacon était sorti immédiatement du ring quand il était tombé sur la famille Reyes, le bébé entre les bras, au milieu d’une famille aimante. Et la seule chose qui animait encore la détermination dans les yeux de Tony, c’était les mots de son père. Auquel cas, il savait qu’il aurait déjà retourné sa veste en faisant semblant de s’être trompé de miroir, semble-t-il. Une bonne blague et toute sa tentative serait essuyée d’un revers de la main.

J’ai besoin de toi plus que tu ne le crois, murmurait le cœur de Tony à l’intention de son jumeau. Et toi aussi. Regarde-toi ! « Mais t’es paumé putain, Elijah ! Secoue-toi, t’as plus seize ans, bordel ! » Le flot de rage et de paroles se déversait de la bouche du jeune homme, inarrêtable comme un aquarium brisé. L’eau, contenue depuis trop longtemps au cœur des parois, faisait tant de pression que la force de l’élément prit le pas sur l’invention humaine du contenant. « Tu fais quoi ? Tu veux jouer le sans-coeur, l’inaccessible ? J’ai passé vingt ans de ma vie à te chercher, putain de bordel de merde ! Mais ça, t’en a rien à foutre ! Tu penses qu’à ta gueule, parce que t’as pas envie de t’ouvrir. Je suis ton frère putain, ton frère ! » Il fulminait encore intérieurement, se levant du siège, tournant autour de son bureau, incapable de tenir en place. Il profita de la bouteille sur le bureau pour l’ouvrir et boire une gorgée. Doucement, il glissait dans les penchants de son père, sombrant dans une mer alcoolisée dans laquelle il finirait bien par se noyer lorsque son foie lui aura dit stop.

Il avait envie de tout lui raconter. Chaque détail traversait son esprit et un soupir se prolonge dans la pièce par-dessus le silence. L’inconnu parcourt l’esprit de son jumeau qui prétend ne pas savoir. Évidemment qu’il ne sait rien, foutu détective ! Les recherches avaient-elles été vaines ou ne s’était-il pas donné la peine, lui qui profitait d’une famille heureuse et non déchirée, brûlée à petit feu, arrachée du magnifique tableau censé raconter la vie d’un bel Américain.

« Elijah Walker. » se reprend-t-il. « Né le 22 Janvier 1981 à Chicago à 21h17, précisément 7 minutes après son frère jumeau. Sa mère s’appelait Lily. Elle est décédée après leur naissance. Son père s’appelle Deacon, il est inspecteur de police à la retraite mais ne sait pas s’arrêter. À croire que c’est de famille. » grogna Tony, une once de jalousie dans les derniers mots, il avait toujours rêvé de marcher dans les pas de son père quand celui-ci lui avait expressément dit de laisser tomber ou il foutait le camp ! « C’est quoi la version de ta vie, Elijah Reyes ? » La curiosité avait su s’installer sur le fauteuil pour demander davantage d'explications car malgré ses découvertes, le tableau était encore bien trop sombre, manquant de lumière sur de trop nombreux événements.

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(#) Re: be a simple kind of man | ELIJAH    Lun 28 Déc - 0:14
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Les tensions qui persistent, trop bien installées. Les tensions levées, pressantes, oppressantes contre le cœur de celui qui essaie à protéger – en vain, pauvre homme qui n'imagine pas ce que ses idioties ont en l'instant engendré. Parce qu’au fond tu essaies de faire le bien, Elijah, vraiment. Tu essaies de tout ton cœur, tu fais au mieux, le myocarde qui brûle d’envie de délivrer ces quelques aveux. Silencieusement tu composes avec cette âme jumelle, tu écoutes comme elle te ressemble cette haine, cette colère.. Cette rage que tu encaisses de la part de cet ami, de ce frère que tu n'as pas assez considéré, celui que tu as finalement abandonné. Malgré toi, c'est un fait, même si Anthony ne pourra le comprendre, pas même l'entendre. Et peut être bien que tu t’en veux plus que tu ne souhaites l’avouer.

Peut-être est-ce là intrinsèquement lié à ta façon d’être. Car contrairement à ce que les gens peuvent bien en penser, si tu as eu une belle vie malgré tout tu n’as jamais été totalement heureux. Tu n’as pas eu cette vie gratuitement, mais en échange de sacrifices - d’offrandes que tu te souviens n’avoir jamais demandé. Alors enfin tu comprends que l’infortune qui te suis n’est que le résultat de ton péché.  

Tu ne l’as doit à personne d’autre que toi. myocarde qui n’entend pas la raison, et la chasse, sorcière de Salem. Le tableau est effroyable, nouvelle flèche tirée par l’archer n’atteignant seulement le ventricule droit de son cœur mourant. tu te perds, chaque jour un peu plus. Cet autre que tu n’es plus, l’oiseau se meurt. Les tremblements viennent, l’angoisse furieuse te saisis la gorge, empêche l’oxygène de parvenir jusqu’à tes poumons. Tu luttes, Elijah, fais taire cette fureur insensée, ravalant l’une de tes plus grandes peurs. Tu es comme totalement impuissant, face à la détresse, aux reproches de l’être que tu n’aurais jamais soupçonné aimer plus que de raisons.

Problèmes passés sous silence. « J’ai... » La mâchoire se serre, l’impasse est nécessaire dans l’immédiat. Tu ne le lui dira pas, tu ne dois pas. Mais c’est plus fort que toi. « J’ai toujours cherché après toi… secrètement. » L’inquiétude borde tes traits, l’émeraude fuit le miroir de ton âme, la lueur vacillante au creux de tes opales voilées par l’absence de conscience. Oublier. Un autre mal qui te dévore, tu le sais, à dix milles lieues d’imaginer que quelqu’un d’autre que ton père se souciait encore de toi. « J’ai toujours ressenti ce vide… Enfin je crois. Celui-là même qui s’est tu quand t’es rentré dans la pièce. Toutefois... » Mais il ose affronter, croise les prunelles éteintes, déçues. L’affront, le pire de tout ce que tu avais eu à braver.  me ternie, ébranlée. Tu veux le protéger de ça, de la déception, de cette malchance qui poursuit sans relâche. De cette infortune qui te pousse à les entraîner dans les profondeurs, à les y maintenir jalousement dans ce gouffre où ils étouffent, se noient. Mais lui tu t'étais promis de le sauver à n’importe quel coût.

Tu pourrais avoir tant à dire, Elijah. Tu aimerais lancer les maux à même les airs mais les palabres manquent, mais la culpabilité t'en empêche encore. Stupide être qui craint de tout accentuer, de finir par t’y attacher. Tu aurais pourtant  tant de choses à ajouter, tant de paroles rassurantes qui pourraient trouver leur place en cet instant. Parce qu'il a insisté, Anthony, pour savoir ce qu'il pouvait être désormais dans cet esprit égaré qui peine encore à se retrouver. Il a insisté et ça n'a fait que tout confirmer. Relation auquel tu es prêt à renoncer parce que c’est mieux comme ça. Lien que tu es prêt à abandonner parce que tu n'as pas le droit à cette amitié – pas après l'avoir tant bafouée par cet abandon, ces quelques secrets, cette vie que tu ne tenais pas spécialement à garder à l’abri des regards. Concours de circonstances qui ne joue pas en ta faveur – qui vient tout de même pincer, ce misérable cœur. « Toutes les personnes qui m’entourent finissent par disparaître et je veux pas ça pour toi. » Tu lui subtilises alors la bouteille qui, au final, t’appartiens toujours.  

S'ensuit alors la vérité. Celle qui fait mal, celle que tu avais toujours feins d'ignorer. Celle que tu avais toujours refusé d’appréhender. Et là encore tu hésites pourtant. Les mots laissés en suspens. Le cœur qui tente de tout ranger, qui essaie de faire la part des choses. Tu finis ainsi par apprendre que ta mère est décédée ou encore que ton paternel (le vrai) est flic également. Maigre sourire que tu affiches, maigre sourire que tu essaies de faire valoir malgré la douleur. tu en hausse même les épaules, tandis qu’Anthony n'a nulle idée de ce qu'il pourrait ajouter.

Étonnant, tu te surprends, à avoir la larme à l’œil. Sûrement que tu t’attendais pas à apprendre la mort de ta mère de la sorte. Il n'empêche que tu ne veux rien changer à tes habitudes, Elijah. Ô diable les avis des autres, quoi qu’il arrive. On ne te referais pas, et surtout, pour personne, tu  ne t’effondrera. T’as déjà été celui qui a assez donné, par le passé. T’as connu l’amour, puis sa suite logique, la déception ou l’abandon comme les autres l’appelent. T’as connu ce bonheur intense, puis cette souffrance sans nom. T’as bien cru que ça durerait toujours, puis t’as vite déchanté, ayant compris que non. Et tu t’interdis de revivre ça, de t’attacher à qui que ce soit d’autre. Tu ne veux pas revivre ça, repasser par-là. Et pourtant, ton cœur n’est pas si indifférent aux dires de ton frère à ce qu’il représente à tes yeux – tu n’es plus aussi libre qu’à l'accoutumée, et pas aussi je-m’en-foutiste que tu l’aurais voulu. Une certaine amertume te saisi, quoique le mot soit faible. Bien inexact. T’as pourtant l’habitude des mots, depuis le temps, Elijah– toi qui a l’habitude d’en comprendre les subtilités, selon le choix qui est fait, selon la place qui lui est donnée, dans une phrase, un paragraphe, selon le contexte, selon l’histoire parfois, même, de l’auteur. T’es pas du genre dupe, mais plus du genre à berner les autres. Evidemment, cette situation te les brise ou, tout du moins, t’es affecté par cette histoire… Par le fait que cette famille ait laissé une empreinte dans ton cœur, dans ton quotidien, dans ta tête aussi.

« Comme tu le sais, Après l’incident. J’ai été élevé par mon père, Fabio Reyes et sa femme. Toutefois leur couple n’a pas duré tant que ça. Incapable de supporter que son mari n’élève l’enfant d’une autre, cette dernière s’en est allé alors que je n’avais que 3 ans. Et aussi loin que je m’en souvienne, il a pris soin de moi depuis sans jamais broncher. Sans jamais m’en vouloir. » Hésitant, toi qui est dans les affres des plus purs ténèbres, de ceux qui gardent les séquelles, de ceux à qui l'on a ôté une partie de vie. Ton cœur qui s'en défait pour battre, nouvelle gorgée de cette bravoure en bouteille qui donne aux poumons qui s'emplissent de ce courage avant d'en revenir à cette réalité, à cet autre monde fait de ténèbres mais aussi de clarté.

« Je n’ai jamais manqué de rien en somme - si ce n’est de cette autre partie de moi. si ce n’est d’une mère, si ce n’est mon vrai père. J’ai grandis avec  cette boule au ventre, incapable d’en vouloir réellement à cette personne qui a subvenu au moindre de mes besoins. Ignorant ce qui se tramait, ce vide inexplicable. Je n’étais rien d’autre qu’un enfant soldat, ne vivant que pour plaire à mon père. Un enfant modèle qui ne s’efforce de réussir que pour satisfaire. Enfant modèle dont les efforts ne sont jamais suffisants, du moins pas assez pour que cette peur d’être à nouveau abandonné disparaisse. J’ai ensuite assuré en cours pour avoir une bourse, celle-là même qui lui rendrait la vie plus facile, à mon père comme il l’a fait pour moi. Mais cela n’a jamais été suffisant pour que la culpabilité cesse. Pour que ce couple que j’ai brisé, se reforme un jour. Pour que ces heures passées au bureau ces nuits durant, pour que cette vie abandonnée lui reviennent. » Nouvelle lampée revigorante, élixir de vie, tu poursuis ton récit.

« Puis à mes 19 ans, j’ai appris pour toi. Pour nous. Tout juste ton existence au détriment d’une discussion téléphonique. Tout d’abord très difficile à entendre, j’ai eu du mal à l’accepter. A accepter qu’une telle vérité m’ait été caché. Que mes parents n’aient jamais voulu me retrouver. J’ai alors essayé de faire des recherches pendant des mois durant mais quelqu’un s’était assuré que je ne trouve jamais les réponses escomptées. Incapable de regarder mon vieux en face, j’ai décidé de fuguer. Ce après quoi je me suis enrôlé pour l’armée, pour fuir le quotidien ce qui m’a mené à tout ce que tu connais de moi. »

Alors que tu venais de te livrer, pour la première fois tu sentais le poids des imputabilités t’accablant diminuer. Comme si te livrer à lui, c’était finalement le remède à tous tes maux.
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(#) Re: be a simple kind of man | ELIJAH    Mer 17 Fév - 11:36
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@elijah reyesDouble recherché toute une vie. Trouvé à l’aube d’un âge incertain, à tendance impulsive. C’était ainsi qu’était apparue la nouvelle. Sur le coin de son nez, trahissant ses certitudes, éblouissant sa vie d’une clarté terrifiante, Anthony y avait cru de tout son cœur. Happé par l’envie irrépressible de s’approcher ostensiblement de la vérité, il avait fouillé, trouvé son existence. Puis il avait cherché l’âme qui portait ce prénom, en vain. Jusqu’à ce jour bien précis où il l’avait sous ses yeux déformés par la surprise. Est-ce le destin qui avait désiré les déchirer l’un et l’autre séparément avant de leur laisser l’opportunité de tomber l’un sur l’autre ? Ou simplement une envie autodestructrice de les tenir à l’écart des épreuves l’un de l’autre pour qu’ils se défoncent les cœurs l’un contre l’autre ? La rancœur. La haine. La rage. Elles étaient visibles dans ses yeux comme s’il se voyait lui-même dans un miroir. Un oeil morne traversé quelques instants par le feu des enfers qu’il découvre avec horreur.

C’est que la vie les a bûché tous les deux. Elle a marqué leurs âmes d’une façon différente, leur arrachant par la même occasion le partage d’un fardeau démentiel. Ils ne savent pas la douleur de l’un, la douleur de l’autre. L’amertume et la culpabilité qui les rongent, traits hérités de leur père. Des années à tenter de se repentir pour la mort d’une femme chère, tendrement aimée, indécemment arrachée.
La vie n’a pas été mauvaise pour Anthony malgré tout, elle a su lui réussir. Lui qui a profité jusqu’à ne plus pouvoir en absorber de ce bonheur qui ne lui suffisait jamais. De cette liberté enivrante dont il ne saurait se détacher éternellement. Il y avait parfois perdu une part de son âme à se laisser aller de cette façon, à subir les pressions de la vie sur ses épaules. Il y avait laissé un fragment ici, un autre là. Il ne s’étonnait pas de déceler dans les orbes délirantes de son jumeau une sensation similaire : celle d’un semi vide que rien ne saurait combler si ce n’est la présence de l’un et de l’autre.

Profondément attaqué, blessé, détruit, Anthony ne le sentait peut-être pas mais un jour sûrement le percevrait-il. Il se rendrait compte de cette inévitable liaison de l’âme. Les deux jumeaux n’étaient que deux moitié d’eux-mêmes, complètement vivants que lorsqu’ils étaient là, tous les deux, ensemble. C’était puissant. Mais encore imperceptible.
Un pressentiment pourtant. Léger lorsqu’il ouvrit la bouche pour s’exprimer. Les mots furent difficiles à extirper mais ils finirent par tomber, faisant louper un battement à la galopante de son cœur, s’arrêtant net le temps d’un instant. Il avait lui aussi cherché, pendant ces années. Vous vous êtes croisés, presque frôlés, échappés de quelques mois, peut-être même quelques jours. Ça aurait été dix ans de gagné. Vraiment ? Il porta son regard jusque dans ses orbes et se sentit prêt à vaciller. Chaque mot glissé de ses lippes avait un effet paradoxal. L’attirant. Le repoussant. Lui ouvrant une porte avant de la refermer subitement. Il faisait cet effet-là, Elijah. Il fait monter les impulsions d’Anthony avant de les faire retomber subitement. Et le myocarde qui bat la chamade, des coups incontrôlables dans les tempes. Il serre les crocs jusqu’à se défoncer la mâchoire et en avoir mal aux muscles, regrettant les mots sortis trop vite de sa bouche et restant subjugué par le calme apparent de son double. Le feu et la glace ? Allaient-ils sincèrement ressembler à ça ? Le fou et le sage ? Le demeuré et le torturé ? Anthony paraissait avoir une surface plus lisse quand il éclipsait nombre de ses cicatrices sous les sourires et les badinages.

« Arrête de te prendre pour un héros et de chercher à me protéger comme ton petit frère. Je suis né avant toi, je te rappelle. » Le petit clin d’oeil déformant un instant son expression faciale ne cherche qu’à détendre ses muscles sous tension et vider l’air de la plus misérable atmosphère. La bouteille lui échappe des mains, c’est à peine s’il la tenait entre ses doigts, trop occupé par les révélations de son miroir. « J’ai pas l’intention de partir de toute façon. » Le sérieux reprit place, crispant Anthony qui avait toujours tendance à esquiver ces moments de palabres trop intimes avec des plaisanteries en tout genre, tant qu’on changeait de sujet. Mais il était trop dur pour lui aujourd’hui de faire envoler son stress apparent par une quelconque nouvelle blague. Il bouillonnait bien trop. Puis il redescendait subitement. L’effet Elijah.

Les révélations qui tombent de sa bouche finissent de l’achever. Le destin similaire vécu ; l’absence d’une présence maternel, comme si elles étaient toutes destinées à s’envoler avant la fin du tournant. Elles s’envolent, elles se dérobent à leurs petites mains fragiles d’enfant qui se tendent vers elles. Le besoin de son câlin, de son amour. Des bras tendus en vain, visiblement. L’étincelle de vie s’est éteinte dans le regard émeraude de son interlocuteur à mesure qu’il se plonge dans son histoire. Tony a l’impression de s’entendre littéralement parler à travers ses mots. Son coeur se serre terriblement sous sa cage thoracique. Ses poumons se mettent à manquer d’air et ses lèvres s’assèchent. Il ravale sa salive, encaisse les mots avec l’impression qu’on lui conte son histoire jusqu’à ce que son âme soit marquée à nouveau. En quoi ? En quoi serais-tu en droit de te plaindre de l’enfance que tu as eu ? Il y avait Kéo. Y’avait des amis. La meilleure ? La drogue. Le meilleur ? L’alcool. Puis au second plan, la ville. Rayonnante, amusante. La folie à tous les étages mon grand. T’as cherché, cherché, cherché, en vain. Et le v’là, c’lui là. Le frère inespéré. Le vide enfin comblé. Et la vie aussi brisée. Si ce n’est pire. C’est que t’étais avec tes parents biologiques au moins. Tu voudrais le prendre dans tes bras, un manque d’affection sûrement et une joie de le retrouver. L’émotion qui te monte aux yeux mais que tu retiens terriblement. Un soupir pour la faire évacuer.

« P’pa t’a cherché. Il était devenu fou. T’as disparu, comme ça. » Il imita un claquement de doigts avec un sourire perdu. « T’sais que … » Il hésite à le dire, il se retient une seconde puis laisse tomber la vérité. « Il t’avait retrouvé. Il a toujours eu un oeil sur toi en fait. Il t’as vu dans les bras de tes nouveaux parents après ton enlèvement et il a … il s’est fait une raison. Il avait envie d’offrir une belle vie à au moins l’un de ses fils. » Et même si les mots avaient été nombreux, si les informations s’étaient faites immenses, Tony courait encore derrière l’envie de connaître ce double complètement par cœur. « Et ta femme ? Il lui est arrivé quoi ? » Les yeux avaient filé sur des lignes précisant le statut de l’homme y’a quelques années : marié. Puis sa curiosité s’y était penché à nouveau, récemment. Veuf. Un besoin de savoir, de comprendre. T’as vécu quoi d’autre, Elijah ? Dis-moi tout, mon frère.


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(#) Re: be a simple kind of man | ELIJAH    Mar 23 Fév - 11:40
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We've taken different paths and travelled different roads i know we'll always end up on the same one when we're old @Anthony Walker
Brasier qui reprend vie dans ton regard, étincelles qui crépite tant tu t’abreuves les palabres qu’il déverse. Cette voix semble vérité qui t’apaise. Tu n’entends plus que ça. Nul autre bruit n’ose troubler le silence qui sinuent dans la pièce. Comme si uniquement ces murmures longuement attendus étaient autorisés. Tes doigts pincent tes poches, toi incapable de garder ta consistance. Mais malgré tout tu l’écoutes discourir sans flancher. Tu n’en perds pas une miette. Pas même quand il fait mention de votre père. De cet homme que jusqu’à lors tu portais en horreur. Tu ne sais que dire, que faire, comment réagir. Impuissant, tu te contentes d’observer le puzzle de ta vie se détériorer davantage. A posteriori, tu ignorais presque tout ce qui se jouait. Tu sens comme le sol se déroule sous tes pieds, comme il cède. Mais pourtant tu t’efforces d’en gravir les difficultés. Tu cours après la vérité, ton histoire et  dévale les monts de l’amer, les lippes écorchées. Elijah désemparé —déchiré.  « Avant moi ? Abuse pas non plus. » Grimace qui dévore le visage « Tu sais très bien que je ne joue pas Tony. Je t’ai recherché toute ma vie et je peux pas risquer de te mettre en danger. Petit frère ou pas. » Sourire instable qui fait face au faciès de l’être aimé et cela malgré les larmes qui menacent de couler.

Tu as comme cette impression que votre discussion rembobine le triste schéma d’une vie alambiquée où l’absence de réconfort se joue d’ironie. Que ce n’est plus là que de risibles fantaisies, que chacun des épisodes de ton quotidien sonnent écho de ta propre vésanie ; enflammée autour d’une gorge serrée. Que tu aimerais pouvoir crier. Que tu aimerais pouvoir remonter le temps et vivre pleinement ce qu’aurait dû être ta vie. Mais hélas c’est impossible et ça tu t’y es résolu depuis déjà longtemps. Condamné à cette vie, sans femme ni enfant. à cette vie, sans père ni mère. A cette vie sans lui, sans Anthony.

Mais hélas tu sens comme ton palpitant presse contre ta poitrine, comme il s’agite en sa présence. Le myocarde qui se fracasse contre les parois de ta poitrine, et les poumons qui semblent boursoufler contre la cage thoracique qui s'atrophie - tu ne gère plus rien entre la peur et l’espoir. Tu te mens à toi même, te sentant héros légitime d’une quête que tu te serais octroyé quand tu n’y es en réalité que funeste martyr. En vérité ton cœur bat à la chamade, content de retrouver cette moitié perdue au travers les âges. content d’apposer un prénom sur ce frère égaré, content d’en esquisser plus que les ombres. Ainsi peu importe les dires, intérieurement tu pleures de joie que de le découvrir enfin. Peu à peu, tu sens ce poids qui délaisse ta poitrine - passions qui se libèrent au fur et à mesure.

Mais si toutes ses pensées s’alignaient enfin, ta droiture n'en témoignait aucun signe de faiblesse. L'échine entièrement redressée, les bras fermement encastrés contre sous ta poitrine, tout était dans le regard. Les opales trahissant tout ce que tu aurais voulu désespérément garder - la porcelaine semblait bel et bien craquée finalement. Doucement, graduellement.

Divin déchu, roi à genou. Tu te résous à rendre les armes. A abandonner cette partie joué d’avance. Et tandis qu’il parle de son père enfin du tien également, tu te décomposes - pâle ombre de ce que tu es, drapé dans l’azur d’une tristesse d’où était né ta force, ton triomphe, où tu avais taillé linceul. Plus rien d'une souverain ; tu n'as plus que la faiblesse d'une humanité écœurante, le grain de la peau déchiré sur le bitume, épaules morcelées de balafres qui dessinaient les lignes fuyantes d'une carte qui ne mène nulle part. « Il m’a cherché ? » incompréhension qui balaie tout le reste.

Tombé, le masque, tombées, les prétentions -- la nature, transperçant enfin la carapace. Le sol se dérobe sous les pas, et tu t’adosse au mur, insoucieux de la crasse souillant le coton - allant jusque terre.

Flots de larmes presque incontrôlables laissé en vestige de ton empreinte ; tu as tout d'une biche blessée et, rien d'une proie.  le cœur pulsait d'une rage légitime, épiderme brûlant des stigmates qui s'y accrochaient. organe de vie qui pulse trop vite, trop fort ; une violence d'humanité dans la poitrine, bestialité évoquée dans chaque battement, un séisme qui fracasse la porcelaine de l'épiderme, fracasse l'âme de sa fureur -- l'idée brutale qu'en ces instants, ils ne sont plus rien d'humain, qu'importe la soie et les parures ; des loups drapés de satin. Rien des mille années d'évolutions ; ne demeure que l'essence même de leur (in)humanité, la sauvagerie des instincts primaires.

Lui céder tous ses caprices.
Ouvrir son cœur, ne jamais réussir à recoller les morceaux.

Tu as toujours cru pouvoir te sortir ça de l’esprit, que tu pourrais éloigner le tout de ta vie -tenté sans relâche de passer à autre chose, de croire en ton mariage, idylle qui finit par te brûler les ailes. Mais tu ne pensais pas retenir tout ça en toi. Jamais tu n’aurais imaginé tout ça. Alors tu dardes des yeux encore rouges vers Anthony « Elle. Elle est décédée y’a 9 ans maintenant. En même temps que mon fils. » tu manques un battement avant de poursuivre davantage  « accident de voiture » Tu n’en dis pas vraiment plus, tu espères simplement qu’il comprendra dans tes émeraudés. le pourquoi tu le repousses, lui l’être aimé.
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(#) Re: be a simple kind of man | ELIJAH    Mar 23 Fév - 18:21
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@elijah reyesLes mots tombent de ses lippes comme une source intarissable désormais. Anthony en a des choses à dire à son jumeau, il se retient du mieux qu’il le peut pour ne pas laisser se déverser le flot d’émotions et d’histoires qu’il serait capable de lui raconter. La joie se mélangeant paradoxalement avec la tristesse, il en venait à se demander s’il devait rire ou pleurer. L’alliance de sentiments oxymoriques avaient souvent été la définition même du gamin ruiné qu’il était. Il a envie de lui raconter qu’il a le myocarde en feu, que ça brûle, brasier ambulant qu’il est. Y’a que la rage qui le crame en ce moment, mais c’est qu’il fait un froid de canard en ce moment et ça le refroidit. Ça le détendrait presque de prendre un seau d’eau sur la gueule tellement il bouillonne. Il est passé à côté de tout ça et l’envie de détruire son père lui traverse l’esprit terriblement, timidement, puis s’envole, se cache, file. Il peut pas détruire la seule personne qu’est encore là pour lui, malgré les rancœurs, pour quelques malheurs.
Il aimerait s’accrocher à quelqu’un d’autre, à cet homme d’émeraude, à ce preux chevalier en armure d’acier. Il aimerait qu’on lui dise t’inquiète, je suis là pour te sauver. T’as plus à t’inquiéter. Mais Tony, il a bien conscience que c’est carrément pas le cas, que c’est lui l’aîné, qu’il est plus tout seul. Il a des responsabilités à prendre, un frère à comprendre. Elijah, il veut le repousser, il veut pas perdre quelqu’un d’autre, encore. Anthony, il se tait. Il a déjà retiré ses pieds de son bureau à mesure que la discussion devenait trop sérieuse pour lui. Il avait perdu cet éternel sourire plus longtemps que n’importe quelle discussion qu’il avait jamais eue. Les mains sur les genoux, pendantes, appelant le sol. Il demandait peut-être de l’aide ou un conseil à ce qu’il se passait par terre. Mais non, évidemment, ça lui répondait pas.

Ce qui entrait dans ses oreilles, c’était les palabres chevalières d’un jumeau effrayé. Aimer, quel putain de sentiment. On s’accroche et on nous arrache les cœurs qu’on peut plus perdre au niveau de voir le sol flancher. Peut-être que Tony s’est rapproché du sol pour ne pas tomber de toute sa hauteur, il craint sûrement de s’effondrer en entendant de nouvelles révélations inédites.
Anthony avait l’air plus bas que terre. Elijah, au sommet. Mais ses orbes rouges le trahissaient si facilement que c’en était déconcertant. Ses bras vides manquaient d’une unique présence en cet instant. Pas la magnifique femme qui aurait dû être là à ses six mois pour l’attraper et le bercer. Pas l’inspecteur au coeur déchiré tentant tant bien que mal d’offrir un brin d’amour à un gamin esseulé. Il n’y avait que ceux ce double arraché, retrouvé. Brin de fierté. Brin de lâcheté, il avait tout juste levé les yeux pour mieux l’écouter, pour vérifier son état. Pas une parole n’était capable de traverser la barrière de sa bouche. Qu’un coeur qui se serre quand il capte que Elijah sent un tableau se dessiner. Une histoire de sa vie, facette jamais rencontrée. Il lui manquait des morceaux de biographie pour former le puzzle inachevé.

Un pas en arrière, un dos qui se pose contre le mur et le regard d’Anthony qui se relève vers lui, qui craint sa chute. Manquerait plus qu’il s’effondre, qu’il perde pied pour que le jumeau raté sombre avec lui. Elijah, d’une simple existence, devenait le pilier qui l’aidait à tenir debout. Tu tombes, je tombe. Il fallait encore attendre. Des jours, des mois. Combien de temps ?
Fallait qu’ils se reconstruisent l’un et l’autre. Pour que quand l’un tombe, l’autre le relève. Mais la brisure du temps et le poids des vérités s’affaissent, ils enfoncent les garçons. On attrape les chevilles des jumeaux pour les tirer vers les Enfers. Les mains sont suppliantes, les arrachant de la réalité pour les faire sombrer. Il avait déjà craqué, Antho, par le passé. La seringue dans le bras pour céder aux suppliques incessantes des voix dans sa tête. Abrège mes souffrances.
La lumière. Brutale. Elle éclaire le visage de Tony quand il voit l’ombre ronger l’âme de son jumeau. Y’a le rouge de la rage et de la peine qui brille dans ses yeux, y’a un réflexe qu’il ne peut plus maintenir, plus retenir. Il se lève du fauteuil sur lequel il n’a pas sa place. Son coeur flanche, les émeraudes dans les émeraudes. Il hoche la tête, compréhensif. Il rate un battement. Combien de vies perdues, montées vers les étoiles avec eux, un genou au sol, balle dans le genou, seulement capable de lever les yeux ? « La vie m’aura pas, tu me perdras pas. » Il avait pas ouvert les bras, mais c’était tout comme. Le regard fixé dans le sien, les bras ballants, les émeraudes rougissantes. Les joues menaçaient de se mouiller d’eau salée, à son tour mais il s’y refusait. « Il est mort d’une overdose. Casey, il s’appelait. » Il se confiait à son tour, comme pour lui dire : J’ai aussi peur de te perdre. Mais j’ai quand même envie de m’accrocher. T’es prêt à t’accrocher avec moi ?

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(#) Re: be a simple kind of man | ELIJAH    Dim 7 Mar - 18:13
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