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[ Loterie des rps ]

@Ford Hayes et @Lexa Zemko
C’est la fin de la journée. Il pleut, il fait froid, et Lexa n’arrive pas à se repérer dans cette ville qu’elle ne connaît pas encore très bien. Son portable n’a plus de batterie et elle n’a donc aucun moyen de contacter son nouveau mari. Elle est totalement perdue, marchant sur le trottoir à côté de toutes ces voitures qui n’avancent pas. Ford est justement dans l’une d’elle, coincé dans les embouteillages alors qu’il ne rêve sans doute que de rentrer chez lui ou d’aller boire un verre. Mais que peut-il donc faire à part attendre ?

Lorsque le vent redouble d’intensité, Lexa a presque envie de baisser les bras et d’arrêter de chercher. Elle tourne la tête de tous les côtés, puis le voit lui, seul dans sa voiture à l’arrêt. Il ne semble pas bien méchant, alors dans un excès de folie elle se dirige vers la voiture de Ford et y entre pour se protéger de la pluie. Juste à temps, puisque la voiture de devant avance à nouveau de quelques mètres.

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[ Lost in the rain ]

@Ford Hayes
Lexa avait décidé de faire un tour en ville durant un de ses jours off. Elle ne connaissait pas bien la ville alors se promener un peu pour la découvrir ne pouvait pas lui faire du mal. Elle avait encore du mal à réaliser que c’était désormais ici qu’elle vivait, les choses étaient allés si vite dans sa vie dernièrement, un nouveau boulot, un nouvel appartement, elle qui n’avait pas connu un foyer depuis bien longtemps et surtout un nouveau mari. Ce qu’elle retenait pour l’instant c’est qu’il y faisait froid et moche mais en même temps le mois de février n’était peut-être pas le meilleur pour découvrir un nouvel espace. Après tout, il faisait toujours moins froid que dans sa Slovaquie d’origine mais tout de même ! Elle marcha beaucoup, regardant autour d’elle comme une enfant émerveillée, prenant des photos avec son téléphone de tout et de rien, s’arrêtant pour grignoter des saveurs locals. Son téléphone chauffait à force de se service de l’application musical, du plan, de la caméra et d’internet pour connaitre les meilleurs endroits à voir. A force, elle finit par ne plus avoir de batterie, tant pis, elle savait exactement où elle allait.

Quelques longues minutes plus tard à déambuler d’une rue à l’autre, elle se rendit à l’évidence qu’elle ne savait pas où elle allait. Aucune idée de comment rentrer chez Anthony, enfin chez elle à présent. La pluie commença à tomber et le vent se leva, toujours plus puissant. N’ayant pas grand-chose sur les os pour la réchauffer et son manteau commençant à être trempé, elle voulut prendre un taxi mais évidemment elle n’avait plus d’argent sur elle pour le trajet. A deux doigts de la crise de nerf, elle continua de marcher sur le trottoir, regardant les embouteillages se former petit à petit. Cela devait être la sortie du bureau pour qu’il y ait autant de voiture, peut-être que quelqu’un pourrait la rapprocher de chez elle ? Elle savait vaguement où habitait Anthony alors si on la déposait dans le bon quartier, elle allait finir par se repérer. Lexa regarda un peu les voitures qui passaient et son dévolu se jeta sur une voiture avec un homme seul. Elle qui avait fait du stop durant une bonne période de sa vie, n’avait pas peur de se retrouver seule avec un homme qu’elle ne connaissait pas.

Elle s’approcha donc de la voiture, toqua timidement à la fenêtre mais l’homme ne semblait pas la voir alors durant un coup de folie qui lui ressemblait bien, elle ouvrit la portière pour lui parler. C’est à ce moment là que la circulation reprit et dans un élan de panique, elle monta carrément dans la voiture à la place du passager avant. C’est après avoir soufflé un bon coup qu’elle se rendit compte de son audace. Elle se retourna timidement vers l’homme qui conduisait et décida de jouer à fond la carte de l’étrangère complètement perdue. C’est donc avec un bon accent d’Europe de l’Est, qu’elle n’avait plus depuis bien longtemps en anglais, et une langue hésitante, alors qu’elle parlait couramment la langue du pays, qu’elle bredouilla « Excusez-moi, je suis perdue, j’ai paniqué, j’ai besoin d’aide » Elle fit mine de chercher ses mots « J’aimerais rentrer chez moi, pouvez-vous m’aider ? » puis elle fit un grand sourire innocent au conducteur qui devait la prendre pour une sacrée cinglée.

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[ Lost in the rain ]

@Lexa Zemko
Ford n'aurait pu se qualifier d'homme particulièrement pressé. La saison de football venait de se terminer, culminant en un évènement connu pour lequel son équipe ne s'était pas qualifié, le laissant avec l'amertume d'une légère déception et un emploi du temps brutalement soulagé. S'il s'était engagé à travailler avec quelques jeunes recrues durant ce temps morts, on pouvait techniquement le considérer en congés. Ce qu'il faisait dans une artère principale de la Nouvelle-Orléans en pleine heure de pointe, il n'en avait aucune idée, mais il ne pouvait que s'en blâmer. Pourtant patient, il y avait quelque chose dans la tension latente d'une file de voiture au ralentie qui réussissait à gratter à la porte de son irritabilité. La pluie et la frustration des personnes autour de lui semblaient réduire les capacités motrices de certains, les rendant soudainement incapable de conduire correctement ou de réagir de manière appropriée. Le bruit des gouttes s'écrasant sur le pare-brise se mêlait aux coups de klaxon inutiles mais défoulant, et Ford débattait le mérite d'allumer l'autoradio pour noyer tout le reste.

Puisque le temps semblait s'être arrêté, les laissant dans un limbo où le moindre centimètre gagné était synonyme de victoire, il était tout naturel que Ford laisse son esprit divaguer. Il regardait la route sans la voir, happé par un flot de pensées diverses et variées : le boulot et les objectifs à venir, Karim et le malaise palpable qui semblait s'attarder sur leur relation, sa famille avec laquelle il n'avait pas échangé un traitre mot depuis de nombreux mois. Autant de choses qui semblaient s'accorder à la météo et la situation maussade dans lequel il se trouvait. Ford n'avait qu'une envie, rentrer chez lui au chaud et parasiter ses tracas à dose d'alcool et de nourriture bien réconfortante. C'est sans doute parce qu'il était perdu dans ses pensées qu'il ne remarqua pas la jeune femme s'étant approché de son véhicule; encore mois le toquement léger qu'elle laissa contre la vitre. Ford fut happé par la surprise et le vent glacial à mesure égale lorsque celle-ci ouvrit la porte à la volée — et franchement, n'existait-il pas un moyen de sécurité pour empêcher une telle chose ?? — pour se laisser tomber sur le siège passager.

Le culot et l'imprévisibilité de la chose le laissa pantois, la dévisageant avec ce qui devait être un regard hébété. Lorsqu'elle s'exprima, la voix lourde d'un accent qu'il ne saurait placer, son cerveau acheva son reboot, laissant place à une pointe légitime d'indignation. « Je suis pas un taxi » rétorqua-t-il par principe. Panique ou pas, étrangère ou pas, s'introduire dans la voiture d'un parfait inconnu relevait tout de même d'un pari risqué. Il n'y avait rien de particulièrement menaçant chez elle : pas sa mince silhouette rendue encore plus inoffensive par ses cheveux et vêtements trempés, pas son attitude qui relevait plus du désespoir malgré la possibilité d'une arnaque. Il jeta un coup d'œil dans ses rétroviseurs à l'affut d'un complice ou autre prêt à dégainer un couteau et à l'éjecter de sa voiture, mais rien. A la place, il réalisa qu'on le harcelait furieusement à coup de klaxons. Ah. Dans le dixième de seconde qu'il lui fallu pour prendre une décision, il pivota du regard entre la route et sa nouvelle passagère et estima qu'il se prendrait plus la tête à essayer de la faire déguerpir sans inspirer une envie de meurtre à la voiture derrière lui. Il avança, un soupir lourd aux lèvres. « Qu'on soit clair : j'apprécie pas trop votre manière de faire » lui glissa-t-il d'un ton plat. « Je sais pas comment c'est chez vous, mais ici c'est pas vraiment une bonne idée de montrer dans la voiture d'un gars qu'on connaît pas » ne pu-t-il s'empêcher d'ajouter, mal à l'aise par procuration en imaginant le genre de pervers sur lequel elle aurait pu tomber. « Vous habitez où? » céda-t-il après un battement, pas assez cruel pour la forcer physiquement hors de la voiture au premier ralentissement, mais pas assez généreux pour la trimballer pendant des heures s'il se trouvait qu'elle résidait hors de la ville.

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[ Lost in the rain ]

@Ford Hayes
Etonnée de son propre culot, elle n’en revenait pas d’être ainsi entrée dans la voiture d’un parfait inconnu, espérant que ce dernier ne la jette pas dehors comme la malotrue qu’elle était. Au pire elle aurait tenté à nouveau sa chance avec une autre voiture, mieux valait cela que de rester sous la pluie ou d’énerver un taxi qu’elle ne pourrait pas payer une fois à destination. D’ailleurs l’homme semblait tout aussi choqué de son comportement, elle ne put s’empêcher de prendre le regard d’une biche apeuré par la situation et misa tout sur son accent étranger. Si on pouvait refusait de venir en aide à une américaine, est-ce que quelqu’un oserait jeter dehors une étrangère ne maitrisant pas totalement la langue ? C’était un pari risqué mais qu’elle avait décidé de prendre. L’inconnu lui signala bien qu’il n’était pas un taxi, ce à quoi elle retorqua par une mine gênée comme si elle venait de comprendre la situation.

Lexa avait cette qualité de jouer de son physique, non pas pour séduire dans cette situation, mais pour se montrer plus démunie que ce qu’elle n’était vraiment. En effet qui aurait pu avoir peur d’elle ? Sa silhouette très mince, ses grands yeux, sa chevelure blonde mouillée tout comme ses vêtements qui lui collaient à la peau. Non, elle ne faisait peur à personne, c’est d’ailleurs ce qu’à dû se dire l’homme car il finit par avancer sa voiture, surement stressé par les klaxons furieux des autres usagers. Comme on pouvait s’y attendre, elle se fit légèrement engueler par le conducteur qui n’aimait pas sa façon de faire. Elle se feint d’une moue embêtée tout en n’y pensant pas une seule seconde, bien contente d’avoir trouvé quelqu’un pour la ramener chez elle. L’homme continua à lui faire la morale, c’est vrai qu’elle aurait pu tomber sur un cinglé et rien ne lui disait que l’inconnue n’en était pas un mais l’épuisement physique de sa journée de marche et du mauvais temps lui faisaient balayer ses idées noires. « Merci beaucoup de votre générosité, je suis perdue et j’ai eu peur de ne pas retrouver mon chez moi » dit-elle toujours avec un accent à couper au couteau et en attachant sa ceinture de sécurité.

L’homme finit par lui demander où elle habitait, c’était gagné. « J’habite près du Faubourg Marigny mais je ne sais plus exactement le numéro, je pense que je peux reconnaitre le chemin » pour le coup, ça c’était vrai, elle avait oublié le numéro exact où habitait Anthony. « C’est très gentil de votre part. Je voulais me balader dans la ville mais je n’ai plus eu de batterie sur mon téléphone alors j’ai commencé à paniquer ». Elle prit cette fois le temps de regarder l’homme, il avait l’air bien ronchon, en même temps il semblait être un bon gars. Elle était contente d’être tombé sur lui, la situation aurait pu être largement pire. « Au fait moi c’est Lexa » dit-elle tout sourire. Puis vu que c’était quelqu’un de sociable, elle commença à faire la causette ne pensant pas une seule seconde que l’homme aimerait juste être tranquille à écouter de la musique. « C’est une jolie ville la Nouvelle Orléans, vous vivez ici depuis longtemps ? »

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[ Lost in the rain ]

@Lexa Zemko
Ford était doué d'un physique qui renvoyait une certaine image de lui. Des épaules larges, une mâchoire rugueuse et une placidité qui lui donnait parfois une froideur qui n'existait qu'en surface. La vérité était tout autre. Ford n'avait jamais été un bad boy; gamin né avec une cuillère en argent dans la bouche et forgé par des relations familiales compliquées qui n'avaient rendu son cœur que plus enclin à s'ouvrir aux autres. De nature sociable et engageante, il gardait un caractère assumé et n'aurait autorisé qu'on lui marche dessus. Mais s'imaginer extirper la jeune femme de sa voiture pour la renvoyer sous le déluge punitif du ciel et la solitude d'une ville inconnue? Il n'aurait pu s'en résoudre. Alors il grommela quelques reproches, par principe, parce que le mal était fait et que sa passagère semblait manier avec trop d'habilité les expressions innocentes et mièvres. Elle ne semblait pas plus chamboulée que ça par ses remarques, semblant à sa place dans le siège adjacent comme si ce co-voiturage avait toujours été prévu. Lorsqu'il fut évident qu'il allait bel et bien la ramener chez elle, son soulagement était palpable.

Ford posa un regard dubitatif sur la jeune femme lorsqu'elle indiqua avec une approximation déconcertante son lieu d'habitation. Il se voyait déjà parcourir le quartier de long en large à la recherche d'une façade familière. Il espérait que la pluie n'allait pas entacher la mémoire de l'étrangère. « C'est précis » railla-t-il, parce que la chose était mal engagée et qu'ils étaient encore dans les bouchons en plein warehouse district. Il espérait que le karma allait prendre en compte cette bonne action pour lui donner de bonnes nouvelles dans le futur proche. L'avantage, c'est que ça n'allait pas lui faire faire de grands détours. « J'habite le quartier également» ajouta-t-il, conciliant, lorsqu'elle le remercia. « Je m'appelle Ford » renchérit-il, laissant la tension s'échapper quelque peu de ses épaules maintenant que l'absurdité de la situation se réduisait. Et puis, ça se trouve, ils étaient voisins et amenés à se croiser, alors autant continuer sur de bonnes bases. « Ca va faire vingt ans» répondit-il, prenant un instant pour savourer la chose. Son arrivée à la Nouvelle-Orléans avait été un nouveau départ salvateur; il avait l'impression d'y avoir toujours vécu, désintéressé par les souvenirs de la vie qu'il avait mené avant cela. « C'est une ville très agréable, vous devriez vous y plaire » continua-t-il dans un léger sourire, bien qu'il n'en ai pas la moindre assurance. « Vous venez d'où? » enchaîna-t-il, cédant à la curiosité.

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