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[ Loterie des rps ]

@Gabriel Thompson et @Logan Weaver
Midi approche et Logan se déplace dans l'université à la cherche d'un bureau bien précis : celui d'Olivia Jenner. Il a appris il y a peu de temps qu'elle était finalement célibataire, et se dit que c'est sans doute le moment parfait pour l'inviter à déjeuner. Gabriel, lui, veut également voir sa soeur et profiter d'un repas en sa compagnie. Avec quelques minutes d'écart, les deux hommes arrivent devant la porte du bureau, close. Olivia enchaîne les heures de cours aujourd'hui, et sa pause de midi se passera en compagnie des autres professeurs du département. Le temps passe et bien vite il devient évident qu'ils attendent la même personne. Partiront-ils, ou chercheront-ils à savoir ce que l'autre fait là ?

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@Gabriel Thompson
Cela fait désormais des années qu’il croise le visage d’Olivia depuis qu’il a eu sa fille dans sa classe quand elle a commencé le lycée. Jeune élève perturbée, Logan s’est accroché à l’enfant sans réellement s’en rendre compte, comme les enfants du foyer, avec l’espoir de lui redonner le sourire. Un combat de trois longues années et il a l’impression d’y voir de l’amélioration mais les jeunes rechutent souvent d’une manière totalement inattendue. Faut dire que la vie de la gamine n’est pas des plus faciles ; et parfois, il craint. Il craint que les avances qu’il pourrait faire à Olivia la détruirait. Il sait que ce n’est pas droit de faire cela, il sait qu’il devrait laisser tomber le contrat qu’il a avec sa femme car même les situations les plus inattendues leur tombait dessus - qu’ils s’y soient parés avec des règles ou non. Il y avait toujours une exception pour confirmer la règle. Et il avait peur qu’Olivia soit cette exception. Malgré tout, il avait remarqué lors du dernier rendez-vous pour parler de sa fille qu’elle ne portait plus l’anneau autour du doigt. Il en profitait aujourd’hui pour chercher la porte du bureau de Mme Jenner, avec l’espoir de l’y trouver dedans. Toc, toc. Ça répond pas. Il appuie sur la poignée. Fermé. Il soupire et s’éloigne de la porte tout en gardant un œil attentif en se disant qu’elle avait peut-être pas encore terminé son cours. Mais plus les minutes passaient et plus il se disait qu’elle ne viendrait surtout pas.
Un autre homme vient toquer à son tour et Logan lui aurait bien dit que c’était fermé mais le bouclé s’en rendit compte avant même que le biker ne remarque qu’il était apparu. Et alors l’horloge se remet à défiler lentement. À force d’attendre, le gamin finit par l’intriguer. Il a la tête d’un prof ou d’un gars cultivé, parfait contraste avec lui. Il était évident qu’Olivia devait préférer les hommes avec de la culture dans le crâne qu’une main sur le coeur. L’épaule posée sur le mur, le casque à la main, Logan décide de l’interpeller en se disant que ça lui coûte rien. Au pire, le destin lui dira que c’est une mauvaise idée de tenter sa chance le temps de quelques semaines avec Olivia. « Vous l’attendez, vous aussi ? » demande-t-il d'une voix rauque.

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@Logan Weaver
Olivia et toi êtes proches, comme jamais. en ce moment, c'est même bien plus qu'un simple lien de sang. vous habitez ensemble, depuis vos divorces réciproques. la situation pourrait être cocasse et marrante, si seulement t'étais doté d'autant d'humour que d'intelligence. te concernant, c'est juste l'occasion pour toi de passer un peu plus de temps avec elle et l'occasion d'avoir plus de temps pour la découvrir et l'écouter. t'es épicurien, c'est un fait. tu te contentes de peu pour te sentir bien. être heureux est une notion trop abstraite pour que ton cerveau ne l'imprime et que ton corps ne la recherche. ton divorce t'a ébranlé. les sentiments que tu as ressentis lorsqu'Orphée est partie ont mis à mal toutes tes théories sur l'amour mais tu as une faculté étonnante lorsqu'il s'agit de compartimentaliser tes émotions et ton ressenti. aussi, le divorce n'est plus qu'une affaire légale - logique donc - et n'a plus rien de dramatique. c'est peut-être pour ça qu'Olivia compte sur toi, aujourd'hui. pour l'aider à traverser cette épreuve - qui selon la plupart des gens que tu connais - douloureuse. aujourd'hui, tu viens ici dans l'espoir de pouvoir manger avec elle. t'as du temps libre et t'as envie de le passer avec elle. malheureusement pour toi, en arrivant face à la porte, tu te rends compte que tu n'es pas le seul à venir la voir. tu ne prêtes qu'une légère attention à l'homme qui se trouve ici, même si tu analyses très rapidement son visage contrit, son regard étonné et les légers tremblements sur ses mains - qui traduisent forcément de bons sentiments - avant de frapper à la porte. aucune réponse. tu réitères pas l'expérience, ça serait pas logique. tu attends, simplement. au bout d'un long instant, t'entends :
- vous l’attendez, vous aussi ? tu te tournes vers l'inconnu en souriant légèrement. cordialité et politesse sont tes maîtres armes lorsqu'il s'agit d'affronter de nouveaux contextes sociaux.
- je pensais manger avec Olivia à midi, oui. tu dis simplement, énumérant les faits sans gêne aucune. je suis son frère, Gabriel. là encore, c'est avec avec un naturel déroutant que tu t'exprimes. tu n'caches rien de tes motivations ni de ton identité. ça serait illogique, après tout, il a lancé la conversation. alors poliment, tu déclines ton prénom, tu expliques la raison de ta venue comme si tu pouvais lui faire confiance.

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@Gabriel Thompson
Il avait l’étrange impression de déroger à la règle qu’il s’était fixé avec sa femme en se rendant au travail d’une autre femme. Ils y avaient bien des choses qu’ils n’avaient pas expressément déclarer l’un à l’autre mais qui semblaient être une évidence à leurs yeux - du moins, aux yeux de Logan. Le travail avant les partenaires qui pourraient les tenter ; ne jamais les faire entrer dans la maison, éviter au maximum de créer tension et jalousie, de s’interposer au milieu d’un couple. En soit, rester loin des problèmes autant que possible car ils en avaient déjà suffisamment sur les bras avec leurs enfants et ceux dont ils étaient individuellement susceptible d’aider. En son for intérieur, Logan se disait que si cet homme était le mari d’Olivia, il valait mieux pour lui faire demi-tour et ne pas commencer à semer la zizanie dans un couple.
Il commençait déjà mal en profitant du fait qu’elle n’avait plus rien autour du doigt - il se disait parfois qu’une femme fraîchement divorcée qu’il séduisait le temps de quelques mois était le meilleur moyen d’aider la personne à rebondir. Il avait parfois l’impression d’être attaché à ce syndrome de sauveur. Il savait que ce chemin était périlleux et malgré tout, il le frôlait constamment. Afin d’être sûr qu’il n’était pas en train de détruire quelque chose, Logan préféra y aller franc du collier en essayant de garder un minimum de politesse - loin de lui de vouloir se mettre cet homme à dos.

Et il aurait eu tort de le faire. Son frère ? Tout s’explique ! Il lui tendit alors instantanément sa main. « Logan. Un ami. » se présenta-t-il à son tour. « Puisqu’elle n’est pas là et qu’on avait tous les deux l’intention de manger, vous voulez aller grignoter à côté ? Je serais pas contre que vous me parliez un peu d’elle. » Il n’avait jamais su comment l’aborder dans la brusquer. Elle était d’une délicatesse qu’il cherchait à protéger, une fleur fragile à entretenir, tout en étant une femme admirable. Le portrait craché de Grace.

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@Gabriel Thompson
à l'exercice de l'inconnu, t'as jamais prétendu au titre du mec le plus doué. néanmoins, t'as toujours su faire preuve d'une immense politesse et d'une bienveillance sans borne lorsqu'il s'agit de te présenter. tu n'hésites même pas à en dire trop, parfois. comme pour clarifier les choses. oui, j'aime que les choses soient claires. c'est peut-être un défaut dans certaines situations, mais un atout lorsqu'il s'agit de te montrer tel que tu peux être, pour de vrai. l'expression te paraît un peu abstraite, mais tu n'cherches pas à te l'expliquer. pour de vrai. la réalité est surfaite, tu l'sais. elle est subjective aussi et dépendra toujours du point de vue de l'intéressé. finalement, tu la décryptes. l'inconnu te sourit, un peu plus. comme s'il était soulagé d'apprendre que tu n'étais que le frère. pourquoi ? t'en sais trop rien. est-ce le petit-ami d'Olivia ? je n'crois pas. mais après tout, t'en aurait elle vraiment parlé ? vous êtes proches mais elle sait également à quel point tu manques cruellement d'expérience en la matière. petit ami, ça te paraît étrange aussi. à vue de nez, tu jurerais qu'il est plus grand qu'elle. non ?
- Logan. un ami. il tend la main. ni petit, ni grand. juste un ami. tu regardes sa paume, tu hésites. un court instant. t'as horreur des contacts physiques et tu t'en abstiens assez souvent. mais cette fois, tu fais l'impasse sur tes appréhensions et lui serres la main. puisqu’elle n’est pas là et qu’on avait tous les deux l’intention de manger, vous voulez aller grignoter à côté ? je serais pas contre que vous me parliez un peu d’elle. tu arques légèrement le sourcil, penches un peu la tête sur le côté.
- pourquoi ça ? tu n'sais pas faire dans la subtilité. les questions qui traversent ton esprit ont toujours besoin de réponses claires et précises. tu les poses sans te douter de l'impact qu'elles peuvent avoir. d'ailleurs, tu t'entends ajouter si vous êtes un ami, vous devez la connaître, n'est-ce pas ? ça me paraît logique, après tout. et c'est peut-être bien un défaut, dans cette situation là.

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@Gabriel Thompson
Logan savait qu’il tombait pour le même type de femme à chaque fois. Grace l’avait remarquée, elle aussi. Elle le charriait parfois là-dessus. Qu’est-ce qui primait avec Grace, alors, si elles lui ressemblaient tant ? Grace était spéciale et elle possédait un passif avec Logan ainsi qu’une vie qui signifiaient tout pour lui. Cependant, son instinct l’amenait ces derniers temps irrémédiablement vers Olivia, sans qu’il ne comprenne pourquoi. Il sentait la souffrance dans les cœurs des femmes, souffrance qu’il tentait d’apaiser par l’écoute et le besoin charnel qu’il était capable de leur offrir. Il s’imaginait sauver toutes les femmes du monde de cette manière, il s’imaginait capable de sauver tous les gamins du monde avec son travail de professeur qui suit activement les enfants, il s’imaginait construire une vie pour tous ces orphelins avec le foyer. Depuis le début de sa vie, Logan s’était mis sur les épaules le sort du monde sans se soucier du poids qu’il faisait. Après tout, qu’est-ce qui était le plus lourd ? 1kg de plumes ou 1kg de plomb ?
Il voyait la rencontre avec le frère d’Olivia comme une aubaine, un cadeau tombé du ciel. Comment l’approcher, l’appréhender sans la brusquer. Quoi de mieux qu’un membre de la famille pour savoir comment s’y prendre avec elle. D’une manière moins bourrue, plus délicate comme il tend à le faire désormais. La question de Gabriel néanmoins le cloue sur place. Il n’a pas tort. S’il était un ami, n’était-il pas censé la connaître ? « Eh bien, pour tout t’avouer, je suis pas totalement un ami. Une connaissance, au moins. Je connais Olivia par le biais du travail. Pendant plusieurs années, j’ai veillé sur sa fille. J’aimerais pouvoir veiller sur elle aussi. Je ne connais que les grandes lignes. Je crois que tu pourrais m’aider à venir en aide aux Jenner si j’en sais davantage sur eux. » Il n’avait jamais été aussi honnête.

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@Gabriel Thompson
le problème te concernant réside peut-être dans cette incapacité notoire à mentir ou prétendre quelque chose que tu n'penses pas. aussi, tu as tendance à laisser sortir les informations telles qu'elles t'apparaissent - brutes et parfois un peu maladroites, tu l'admets - néanmoins, personne ne peut te reprocher ton honnêteté. pas plus cet homme qui, face à tes propos, rougit très légèrement. mais juste assez pour que tu le remarques. son épiderme rosi, juste sous les yeux. tu vois bien que ta question le laisse perplexe mais, plus que tout, qu'elle le met mal à l'aise. mieux que ça, la manière qu'il a de bouger légèrement sur ses jambes te laisse croire que tu le prends au dépourvu. ok, t'es un mec sympa, tu rejettes pas l'idée de faire connaissance avec un inconnu, mais tu supportes mal les mensonges et encore moins les non-dits. alors oui, tu parles avec sincérité, toujours.
- eh bien, pour tout t’avouer, je suis pas totalement un ami. une connaissance, au moins. je connais Olivia par le biais du travail. pendant plusieurs années, j’ai veillé sur sa fille. j’aimerais pouvoir veiller sur elle aussi. Je ne connais que les grandes lignes. je crois que tu pourrais m’aider à venir en aide aux Jenner si j’en sais davantage sur eux. tu penches légèrement le visage sur la gauche. ok, tu prends note. tu comprends, tu assimiles un peu les pièces. mais ça ne te convainc toujours pas. tu connais Olivia, enfin, tu crois la connaître. pourquoi ne t'aurait-elle jamais parlé d'un ami qui semble lui vouloir autant de bien ?
- donc vous vous occupiez de sa fille. et aujourd'hui, vous voulez régler les problèmes d'Olivia et son ex-mari ? tu arques légèrement le sourcil. encore une fois, tu fais preuve de maladresse, mais le ton employé est loin d'être agressif. tu énumères des faits, tout simplement. je ne suis pas certain qu'une nourrice soit habilité à jouer ce genre de rôle, non ? tu croises les bras sur la poitrine. soucieux et inquiet. tu protègeras toujours Olivia. je connais suffisamment ma soeur pour savoir qu'elle est assez grande pour aider son mariage toute seule si elle le souhaite. et aux dernières nouvelles, elle n'était pas favorable à cette idée-là. tu t'avances d'un pas, le sourcil toujours relevé. pourquoi tenez-vous tant à la voir ? tu réitères ta question, comme si tu avais le sentiment qu'il ne te disait pas toute la vérité.

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@Gabriel Thompson
Logan sent son interlocuteur sur la défensive, comme le repoussant subitement de la vie d’Olivia. Il n’a pas confiance. Et c’est tout à fait compréhensible, pensa-t-il en réalisant que Gabriel ne devait pas être au courant de tout. Il la protège comme un grand frère. Comme Logan avait tendance à défendre de la même façon ses enfants, repoussant tous ceux qui voulaient un peu trop s’approcher de ses gamins ; fille ou garçon, c’était la même. Les petit.e.s ami.e.s, ça avait le don de briser les coeurs et de détruire des familles entières pour pas grand chose. Il comprenait bien qu’il arrivait un peu comme un cheveu sur la soupe chez les Jenner-Thompson, Logan. Il était pas tellement légitime et pourtant, il ne voulait que le bien de cette jeune femme. Logan plisse les yeux lorsque le bouclé énumère les nombreuses choses racontées, les exposant différemment, à sa manière. D’une façon bien plus logique que sentimentale, au fond. Logan pousse un profond soupir, signe que les faits actuels lui importent peu : Gabriel ne lui apporte peu.
Quoique, en lisant à travers les lignes, Logan se rend compte que sans le vouloir, le frère d’Olivia l’informe gentiment de quelques faits anodins dont il n’était pas encore forcément au courant. Ex-mari. Donc j’avais bien raison pour la bague. Quelque chose se tramait et pouvait faire basculer la vie de la fille d’Olivia d’un jour à l’autre sans que personne ne s’en rende compte. L’instinct paternel coupa Gabriel dans son élan de réflexion, ne se préoccupant pas du fait qu’il s’était approché et qu’il semblait vouloir jouer les grands hommes musclés alors qu’il ne devait pas peser plus de 60 kilos tout mouillé. « Le divorce, c’est pas aussi facile que vous le pensez. Gérer ça seul avec un gamin sur les bras, ça nécessite de l’aide. Un gamin, qui plus est, qui n’est pas forcément bien dans sa peau, ça aggrave les choses. Je verrais à un autre moment pour le déjeuner avec elle, tant pis. » Il contourna Gabriel, presque inquiet comme un psychiatre regardant son patient du haut d’un toit d’un immeuble. « Que tu me files un coup de main ou pas avec ta soeur, Gabriel, sache que je l’aiderai, quoi qu’il m’en coûte. C’est juste à toi de voir si tu vas me faciliter la tâche. »

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@Gabriel Thompson
tu accordes difficilement ta confiance. c'est un trait de caractère qui te défini depuis longtemps et qui fait partie de toi. cette méfiance, c'est sans doute parce que, contrairement à un livre ou l'intrigue d'un film, l'être humain est difficile à cerner et à décrypter. tu as donc toujours besoin de temps pour te sentir à l'aise avec quelqu'un et lui laisser entrevoir l'homme que tu es vraiment. bien sûr, tu as des amis, mais ils sont rares et peu nombreux. alors cet homme, aussi gentil qu'il a l'air, ne t'inspire pas forcément la confiance qu'il mériterait en temps normal. le fait qu'il soit ici pour ta soeur et qu'il t'interroge comme il le fait ne te laisse pas penser que ses intentions puissent être louables. si Olivia le connaissait, elle t'en aurait parlé. or, ce prénom ne te dit rien. et puis, quand tu commences à lui répondre, tu vois bien que son visage change légèrement et qu'il se renfrogne.
- le divorce, c’est pas aussi facile que vous le pensez. gérer ça seul avec un gamin sur les bras, ça nécessite de l’aide. un gamin, qui plus est, qui n’est pas forcément bien dans sa peau, ça aggrave les choses. je verrais à un autre moment pour le déjeuner avec elle, tant pis. il est déçu, sans doute. c'est normal, selon certaines études, lorsqu'on n'obtient pas la réponse positive que l'on espère, on a tendance à se rembrunir. tu l'as lu quelque part, ou peut-être que tu l'as déjà vécu, tu n'en sais rien. il se déplace, finalement, te laisse croire qu'il va partir. que tu me files un coup de main ou pas avec ta soeur, Gabriel, sache que je l’aiderai, quoi qu’il m’en coûte. c’est juste à toi de voir si tu vas me faciliter la tâche. et tu fronces légèrement les sourcils. tu hausses les épaules, sans savoir si tu agis de la bonne manière ou si, au contraire, tu fais une erreur.
- si vos intentions sont louables, c'est tout à votre honneur. le fait qu'il te tutoie, subitement, te laisse comprendre également qu'il ne te considère plus à son niveau et cette différence te donne le sentiment d'être un enfant face à un adulte. tu n'aimes pas ça, Olivia est la personne la plus importante dans mon entourage. comment pouvez-vous imaginer un instant que je puisse faire confiance à un parfait inconnu qui prétend vouloir aider ma soeur alors que cette dernière ne m'a jamais parlé de vous. les faits sont là, en toute simplicité et logique. il n'est pas question de vos désirs et de vous mais du bien être d'Olivia et, croyez-moi, c'est bien trop important pour que j'aide le premier venu.. même si vos intentions sont louables. tu hausses les épaules. vous pourriez tout aussi bien être un psychopathe qui court après les femmes divorcées. voilà.

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@Gabriel Thompson
Le frère d’Olivia semble soudainement lui donner du fil à retordre, et ça l’embête. Plus que tout, il ne cherche qu’à aider. Homme bienveillant, il sent tout de même dans les yeux inquisiteurs de son interlocuteur, que quelque chose ne va pas. Gabriel semble se méfier plus qu’il ne le devrait et cette attitude, qui en tant normal ne le dérange pas, semble l’irriter légèrement. Il ne voit pas en quoi aider sa soeur avait quelque chose de suspicieux. Il la protégeait, c’était évident. Comme il aurait trouvé protéger ses enfants, quoi qu’il en coûte. Malgré tout, Logan avait dû mal à comprendre. Dans le temps, quand il n’était encore qu’un gamin à l’école, un frère qui fout des bâtons dans ses roues, il l’aurait attrapé par le cou pour le plaquer au mur et l’intimider. Mais il avait appris avec le temps que les choses ne fonctionnaient pas ainsi. Il valait mieux jouer les diplomates, prendre exemple sur Grace, sa femme, et garder cet éternel sourire impénétrable pour continuer de faire bonne figure. C’est lui donner raison que de t’énerver, et tu le sais parfaitement. Logan ne savait pas si la voix qui s’était élevée dans sa tête était celle de son ange gardien sur son épaule ou bien celle de Grace qui avait déjà résonné par le passé quand ils partageaient un même foyer, au courant des faits et gestes de l’autre. « Je crois bien que tu as vu trop de films … Ou lu trop de livres, mon couillon. » Il se mit à rire en le détaillant de haut en bas. « Si c’est ça que tu veux, je peux te parler de moi. Mais je tiens à te prévenir, je suis pas intéressé par les hommes. » avec un petit sourire en coin. Plus il se mettait à le regarder et plus Logan se disait qu’il avait déjà vu ce visage quelque part. À la télé peut-être ? Est-ce que le frère d’Olivia serait un acteur de second rôle ?

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@Gabriel Thompson
c'est un réflexe naturel, chez toi. protéger Olivia comme on protège un diamant. elle est trop précieuse pour prendre des risques, alors non, tu te montres pas forcément sympathique avec cet homme mais tu ne le connais pas. et tes propos, eux, sont cohérents. dans ton esprit, c'est d'une logique simple. pourquoi aider un inconnu ? c'est comme ça, c'est tout. n'importe qui réagirait comme toi. et pourtant, quelque chose t'échappe dans cette situation. au moment où tu lui fais part de ton refus, il esquisse un sourire et te répond :
- je crois bien que tu as vu trop de films … Ou lu trop de livres, mon couillon. ça tressaute dans ton esprit. comme un bug informatique. couillon ? tu crois avoir mal entendu mais tu te connais suffisamment pour savoir que ce n'est pas le cas. il vient de t'insulter, gratuitement. si c’est ça que tu veux, je peux te parler de moi. mais je tiens à te prévenir, je suis pas intéressé par les hommes. il conclut, avec un regard et un air suffisant à t'en faire gerber. après avoir abandonné la formule de politesse en te tutoyant comme si vous vous connaissiez depuis toujours, voilà qu'il te cause comme si t'étais stupide. pire encore, il sous-entend clairement ton homosexualité alors que tu n'as rien fait pour qu'il en ait l'impression. ton sourcil se fronce.
- sérieusement ? tu t'entends lui lancer, étonné. un traité sur la politesse entière ne suffirait pas à refaire son éducation. cet homme est l'archétype du Neandertal qui s'gratte les couilles en r'gardant la télé. tout ce qui te débecte en temps normal. et Olivia le connaîtrait ? impossible. il y a un fossé qui sépare la classe naturelle de ta soeur à l'énergumène qui te fait face. j'vais pas m'amuser à refaire votre éducation puisque, visiblement, vos parents ont échoué dans ce rôle. m'insulter ne sert en tous les cas pas votre cause. tu lui dis, sans perdre ton calme. tu t'énerves rarement, même si t'aurais toutes les raisons du monde de lui enfoncer ton poing serré dans la mâchoire. sur le papier, c'est ce que tu ferais, mais t'as pas assez de force pour lui faire mal. je n'ai pas le souvenir qu'Olivia ait un jour eu dans son entourage des hommes dans votre genre. tu ajoutes ensuite : et par "votre genre", j'entends "des hommes de cavernes à peine capables de parler sans tomber dans le paradoxalement pathétique". tu recules d'un pas. je ne suis pas homosexuel.. et si ça avait été le cas, rassurez-vous, j'aurai eu suffisamment de goût pour ne pas tomber sous le charme d'un homme qui doit sans doute prouver sa virilité en rotant après avoir consommé une bonne bière et en pissant debout à l'arrêt de bus sans se soucier des gens qui y attendent. c'est sans doute suffisamment clair, non ? maintenant, si vous le permettez, je vais partir. je crois qu'après cet échange - somme toute - dépourvu de bon sens et d'intelligence, nous n'avons plus grand chose à nous dire. tu lui tends pas la main, pas une seconde. au revoir. c'est ce qu'il y a de mieux à faire. quant à ta soeur, tu t'empresseras sans doute de l'appeler pour la mettre en garde face à cet imbécile.

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@Gabriel Thompson
j'vais pas m'amuser à refaire votre éducation puisque, visiblement, vos parents ont échoué dans ce rôle. m'insulter ne sert en tous les cas pas votre cause. Même s’il arrivait à piquer là où ça faisait mal, ne connaissait clairement pas l’histoire de Logan, il ne perdait pas son sourire. T’as pas de parents. T’es orphelin, mon gars. Forcément, tu dois bien manquer d’éducation. Il avait pas cherché à l’insulter. oh, si tu prends mon surnom affectueux comme une insulte, c’est peut-être ton anglais qu’il va falloir revoir, mon grand. et commence pas à me faire ton intellectuel en me sortant la définition du mot, parce qu’on aura clairement pas la même définition. puis t’es bien susceptible pour prendre autant ça à coeur. c’est quoi, tu manques de confiance en toi ? ça devrait pas te toucher si c’était pas vrai. m’enfin. Gabriel ne le savait pas, mais il venait peut-être bien d’ouvrir la cage. Il ne connaissait pas encore la férocité du simple professeur de lycée lorsqu’il s’éveillait doucement. je n'ai pas le souvenir qu'Olivia ait un jour eu dans son entourage des hommes dans votre genre. et par "votre genre", j'entends "des hommes de cavernes à peine capables de parler sans tomber dans le paradoxalement pathétique". Cette bataille de coq commençait à l’exaspérer. Il avait passé l’âge d’écouter des gamins qui pensait tout savoir. À l’époque, il lui aurait collé un poing dans la figure avant même qu’il ait eu le temps de prononcer un mot de plus. Parce qu’il en aurait eu marre de gaspiller sa salive pour ce gars-là. je ne suis pas homosexuel.. et si ça avait été le cas, rassurez-vous, j'aurai eu suffisamment de goût pour ne pas tomber sous le charme d'un homme qui doit sans doute prouver sa virilité en rotant après avoir consommé une bonne bière et en pissant debout à l'arrêt de bus sans se soucier des gens qui y attendent. Il le laissait déblatérer tout seul, levant les yeux au ciel comme s’il était plus intéressé par le plafond que par ce qu’il disait. Son insolence de gamin aurait bien de quoi encore l’énerver, pour sûr. Mais clairement, Logan n’en avait rien à foutre. On lui décrivait clairement le stéréotype d’un gars qu’il n’avait jamais été. Pourquoi ? Parce qu’il lisait clairement dans le regard de Gabriel un jugement de quelques secondes. C’est comme ça qu’il marchait, le gamin. Il foutait des gens dans ses cases au premier regard, il triait sur le volet pour savoir à qui il était plus judicieux de parler et qui il fallait qu’il sorte de sa vie. Mais Gabriel ne serait pas un obstacle vis-à-vis d’Olivia, bien au contraire. maintenant, si vous le permettez, je vais partir. je crois qu'après cet échange - somme toute - dépourvu de bon sens et d'intelligence, nous n'avons plus grand chose à nous dire. au revoir. Il le regardait s’éloigner sans un mot de plus, en plissant les yeux. Échange ? Mmh, monologue, oui. Il resta un petit moment adossé contre la paroi du mur avant de s’éloigner, décidant qu’il trouverait sûrement un autre moyen de croiser Olivia, sans son chien de garde.

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