statut civil : dans les méandres d'un secret lourd, il se dit en couple, le clame, mais jamais il ne parle directement de cette personne qui partage sa vie.
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[ one call away ]
w/ @heath romeo Un frisson parcourant son échine, un soupir foulant ses lèvres, une sensation chaude l’enveloppant. Ouvrant aussitôt ses yeux, il s’empressait de repousser ses draps. « Encore… » soufflait-il en regardant cette zone humide marquant le tissu, voilà des jours qu’il passait à laver ses draps après chaque réveil. Ces rêves perpétuels le hantaient réellement, il ne s’en plaignait pas. Au contraire, cette porte aux mille et une nuits où il pouvait se glisser en douceur ne contrevenait pas au pacte qu’ils avaient établis. Sous la noirceur de la nuit, blotti dans le confort de son lit, il s’abandonnait à son amant de la plus douloureuse des manières. Elle lui rappelait qu’il le désirait que plus encore à chaque jour, ça venait bercer ses songes, hantait ses pensées lorsqu’il posait son regard sur lui. S’il y avait au moins une distance entre eux, un temps de repos qu’il pouvait s’accorder, mais il n’existait rien de tel. Au petit matin dans la cuisine, le croisant lorsqu’il sortait de la salle de bain – ce parfum venant exciter ses sens – le soir installé dans le canapé. Il semblait le voir partout, ça le réconfortait autant que ça l’empêchait de garder un esprit vif. Il voulait le sentir à nouveau contre lui, lui dire qu’il l’aimait. Il gardait en mémoire ces soupirs chaleureux qu’il soufflait sous ses caresses. Se tournant sur le dos, il posait son regard sur le plafond, empoignant sa tête alors qu’il réfléchissait. Peut-être réfléchissait-il trop justement ? Depuis le temps qu’il n’était plus avec son copain, pourquoi laissait-il traîner les choses ? Il pourrait simplement lui dire ce qu’il voulait le plus, lui. Cependant, ça ressemblait beaucoup trop à ce garçon qu’il avait toujours été… Pour lui, il désirait être son idéal, celui qui penserait le plus à lui, prendrait soin de lui, se battrait bec et ongle contre la terre entière pour le rendre heureux. Yaël avait donc pensé à plusieurs façons de lui annoncer, de lui faire part que cette fois c’était bon, ils seraient ensembles. Plus personnes pour leur barrer la route, ils s’aimeraient comme ils le souhaitent, il n’y aurait qu’eux. Mais il passait son temps à douter ou trouver des failles. Il étirait son bras pour prendre ses écouteurs cachés sous ses draps avec son ordinateur, laissant la musique venir baigner son esprit d’une plénitude qui l’aidait à réfléchir. Il ne pourrait plus tenir bien longtemps, cette demande il devrait la faire incessamment s’il ne voulait pas détruire un set de draps complets à force de le laver intensivement. Il fermait les yeux, tentant d’élaborer un nouveau plan, mais il déviait appeler par son reflet qui miroitait sous ses paupières closent. Ce regard de braise qui le regardait, ce sourire enjôleur qui l’aguichait, ces muscles saillants, les lignes de son corps que ses prunelles avaient si longtemps lorgnés qu’il était persuadé d’arriver à le dessiner les yeux fermés. Ses dents empoignaient avec férocité sa lèvre inférieure, ouvrant brusquement les yeux, il pestait. « Pense à autre chose ! » marmonnait-il en se forçant à se lever – forçant l’écouteur à quitter son oreille, jetant un regard sur le cadran posé fébrilement sur une pile bancale de livre parlant du cinéma à travers les âges. À cette heure-ci, il ne devait y avoir personne au manoir. Ayant bossé jusqu’à la fermeture du Rawhide, il avait dormi jusqu’en début d’après-midi. Épuisé par ce nouveau boulot. Il éprouvait avait encore du mal avec l’emplacement de divers choses, un nouvel emploi qu’il venait de trouver après avoir quitté le Spotted Cat. Il devait s’habitué, mais barman il n’avait pas fait cela depuis une année et s’accoutumer était un peu pénible. Le juif ne se laissait toutefois pas abattre, travailleur, tout s’arrangerait. Il l’espérait, puisqu’en ce moment malheureusement son esprit voguait un peu trop vers lui. Comment parvenir à l’oublier ? Ça semblait impossible, parce que ce l’était. Heath avait laissé sa marque sur lui, sur ce cœur de glace.
Quittant une boutique de film, il tenait dans sa main un blu-ray enveloppé d’un sac en plastique affichant le logo de la boutique. Ça faisait parti de ses idées, mais il trouvait ça complètement débile. Deux heures qu’il traînait dans la boutique à hésiter à acheter ce film. Il avait finalement capitulé, une petite voix lui disant qu’il serait content. En sortant dehors, l’air de décembre se faisait sentir. Plus léger, offrant un souffle de renouveau après un été étouffant. Pourtant, Yaël détestait l’hiver, mais comme quoi il était prêt à changer. Posant une clope contre ses lèvres, il embrassait cette nuisance à défaut de pouvoir avoir ce qu’il désirait vraiment. Son portable vibrait dans sa poche, en le sortant son myocarde s’emballait en voyant le prénom de son ami s’afficher sur l’écran. Son regard parcourait le texte, ces mots qui le firent lâcher l’appareil. Rien ne disait qu’il était gravement blessé, seulement le bouclé n’avait pas oublié cet été. Livide, sa main tremblait, et si… Que ferait-il s’il lui arrivait quelque chose ? Sa salive se bloquait dans sa gorge, sa main resserrait ce film dans sa main, sa clope suspendue à ses lèvres. Ce fut une femme qui le sortait de sa torpeur, lui tendant son téléphone qu’il prenait. Elle semblait s’inquiéter pour lui, mais il la remerciait avant de la laisser en plan se dirigeant vers sa voiture. Il n’était sans doute pas en état de conduire alors que ce flot d’images lui revenait en mémoire. Heath étendu sur un lit, inconscient, être entre la vie et la mort. « Me laisse pas. » Il lui avait dit ces mots cette fois où il était allé le voir sans en parler à personne. On lui avait dit être sans cœur de ne pas aller le voir, mais un simple coup d’œil après avoir appris la nouvelle lui avait déchiré le cœur. Personne ne pouvait comprendre à quel point il tenait au pompier, Yaël n’avait que chercher à se préserver de cette douleur jaillissant au plus profond de lui. Comme leur relation, ce sont les visites secrètes qui l’avait animé. Il était venu plus d’une fois, s’assurant toujours qu’il se reposait pour qu’on ne sache pas qu’il était là. Aujourd’hui, il serait là pour lui. La simple idée de le perdre lui faisait resserrer le volant, alors qu’il conduisait avec imprudence pour se rendre là où sa moitié se trouvait. Se garer semblait une étape trop longue pour le juif, qui prenait deux places dans le stationnement de l’édifice. Il sortait en trompe et si Yaël ne faisait que peu d’effort physique, cette fois il aurait couru jusqu’à l’épuisement. Franchissant des portes qui s’ouvraient à son arrivé, tournant dans des couloirs bondés, il s’arrêtait en reconnaissant la silhouette du brun. Debout dans le couloir ses boucles rebelles retombant devant son regard, cette respiration saccadée, il le regardait. Il ravalait sa salive, dévisageant cet homme qu’il aimait plus que tout. Il s’avançait plus calmement jusqu’à arriver à sa hauteur. « Je te déteste. » Il approchait une main de son visage, celui dont il rêvait éveiller comme endormi. La pulpe de ses doigts se couchant sur sa peau, il l’effleurait avant de passer ses bras autour de son cou pour le serrer contre lui enfouissant son visage dans son cou. « Tu auras ma peau… Si je devais te perdre… » les mots mourraient dans sa gorge alors qu’il oubliait où ils se trouvaient, le fait qu’il soit blessé, que ce n’était pas le moment, mais les plus grandes peurs de Yaël se voyaient réalisables. Il réalisait qu’il ne pouvait plus attendre de chercher le moyen de lui dire les choses, car on pourrait lui enlever et chaque seconde, ils les passeraient à s’aimer et non à attendre.
w/ @Yaël Weisel Ce pourrait être une journée comme les autres, ponctuée par de nombreuses interventions. De celles qui se multiplient parfois de manière inexplicable. Certaines d’entre elles demeurent très anecdotiques, d’autres nettement plus prenantes et dangereuses. Une garde qui s’apprête à toucher à sa fin dans la joie et la bonne humeur, comme toujours, et un incendie en plein centre d’une fabrique de café locale qui se déclare et laisse présager des heures supplémentaires auxquelles il est tout bonnement impossible de se soustraire. Les urgences n’attendent jamais, chaque seconde écoulée rapproche les personnes concernées d’un destin tragique que nous tentons à tout prix d’éviter. Un incendie, voilà le monstre que nous devons affronter mes coéquipiers et moi. Un danger de tous les instants, une menace constante, qui plane et attend patiemment la brèche qui lui permettra de surprendre et d’emporter dans son souffle brûlant d’innocentes vies. Nous sommes tous sur le terrain depuis plusieurs dizaines de minutes déjà, occupés à tout mettre en œuvre dans le but de contenir ces flammes qui, alimentées par les grains de café, ont tendance à gagner en ampleur chaque seconde davantage et ne devraient pas laisser grand-chose de viable à l’intérieur de cette usine. La charge de travail est double puisque des employés sont encore prisonniers de ce bâtiment qui pourrait aisément prendre des allures de tombeau si nous n’agissons pas rapidement et efficacement. Nous évoluons à travers les différents couloirs, les différentes pièces à l’aveugle, une épaisse fumée noire en guise de principal rempart. Le bâtiment grogne, craquelle sous les assauts répétés de flammes qui le réduiront partiellement en cendres tôt ou tard. « ROMEO ATTENTION ! » Je relève la tête lorsque @Charlotte Deckard hurle, @Addison Theriot tente de s’interposer, de m’arracher à ce piège qui s’apprête à m’engloutir mais il est déjà trop tard. Je repousse @Nell Wiley en un mouvement brusque lorsque je réalise la teneur de la problématique que nous rencontrons. Une demi-seconde suffisante pour l’épargner, un timing bien trop serré pour me permettre dans le même temps d’éviter cette poutre qui me percute de plein fouet et m’envoie valser dans le décor. Je reste cloué au sol, sonné, et réalise bien plus tard qu’on me traine déjà péniblement vers la sortie. Le poids de mon uniforme additionné à la montagne que je suis n’aide pas, je le sais, mais je suis encore sous le coup de cet assaut que je n’attendais pas. Des voix s’élèvent tout autour de moi, j’en repère les tonalités sans parvenir à en distinguer les mots, le sens global derrière tout cela. Une inquiétude semble grandir lorsqu’ils me débarrassent d’une partie de ma tenue. « Tout va bien… Je vais bien ! » Je tente de grommeler, bientôt plus à l’aise avec moi-même, dérangé par une vive douleur à l’abdomen qui me pousse à contempler un torse qui, je peux déjà le prédire, sera très marqué par les événements qui viennent de se produire. Les ambulanciers me chargent, envers et contre tous les mots que je tente de mobiliser pour les rassurer, direction l’hôpital. « Mon téléphone… Pourriez-vous me donner mon téléphone ? » Un message, quelques mots à la va-vite pour le prévenir, car c’est à lui que je pense en premier sans aucune surprise, car c’est à ses côtés que je veux affronter cela si les choses venaient à se compliquer à nouveau. Une résonance ironique et douloureuse en écho à cet été, un Enfer que je ne veux voir se reproduire pour rien au monde même si nous savons qu’un tel risque fait partie du jeu dans notre profession. Accident au boulot, amoché, je suis en chemin pour l’hôpital, quelques examens à passer par sécurité. Je ne veux pas que tu t’inquiètes, tout ira bien, j’en suis persuadé mais… Au cas où… Peux-tu venir ? J’aurais besoin d’un taxi quoiqu’il arrive, ma voiture est restée sur le parking de la caserne.
Les minutes s’écoulent à nouveau à toute vitesse dès lors que j’entre à l’hôpital, pris en charge à une vitesse hallucinante par une équipe de médecins qui est habituée à nous voir franchir ces portes au-dessus des brancards que nous transportons et non l’inverse. C’est peut-être pour cela qu’ils réagissent si rapidement et passent outre l’attente qui éprouve de nombreux patients abandonnés en salle d’attente. Quelques radios, un scanner, des palpations, une échographie abdominale et un cocktail affolant de tests qui aboutissent tous à une seule et même conclusion. Je quitte le bureau du chirurgien urgentiste en charge de mon cas et retrouve très rapidement un Yaël que je devine à cran, apeuré non loin d’ici. Un homme qui renverse mon cœur, s’il savait à quel point tu es soulagé de le voir ici, à quel point tu l’aimes… Tes yeux brillent d’une lueur incomparable et tu souris, frissonne lorsque ses doigts s’aventurent contre ton visage qu’il caresse et abreuve d’une douceur nécessaire après toutes ces aventures. « Je suis tout sale, pardon ! » Il n’est pas censé me voir ainsi, entre deux phases, celle d’une grosse journée de travail qui n’est pas terminée et celle qui me permet de retrouver une prestance traditionnelle après une bonne douche chaude. Il me serre dans ses bras et je gémis, surpris par la douleur sur un torse qui est déjà bien violet. « Pardon… Je risque d’être un peu… Chochotte pendant quelques jours ! » De l’humour, comme à mon habitude, pour ne pas uniquement se concentrer sur l’inquiétude. Relativiser est essentiel. « Je suis désolé. Un vilain feu qui était décidé à nous mener la vie dur ! Mais je vais bien. J’aurais un gros hématome qui mettra un peu de temps à se résorber mais aucune trace d’hémorragie interne, aucun traumatisme majeur. » Le rassurer, chasser la peur que je perçois jusque dans sa voix… Je ne pense qu’à cela.
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w/ @heath romeo Je ne veux pas que tu t’inquiètes… Ces mots qui défilaient dans l’esprit du juif alors qu’il roulait de son point A à son point B plus dangereusement que nécessaire. S’il continuait ainsi c’étaient les pieds devant et dans un cercueil qu’il arriverait à l’hôpital. Un très mauvais plan, mais il ne réfléchissait plus, du moins, il ne pensait plus à lui. Toute son énergie rediriger vers le brun. Cette peur au ventre qui l’étouffait, comprimait son cœur alors qu’il imaginait le pire. Un monde sans lui. Comment ferait-il alors qu’ils étaient si proches de se retrouver enfin. C’était lui qui prenait son temps, qui désirait tellement tout faire bien qu’il n’avait même pas pris en compte dans l’équation qu’un jour il pourrait ne plus être là. Selon ses dires ce n’était rien, mais Yaël n’avait pas oublié cet accident, il faisait peut-être comme si, mais ce tableau ravageur restait imprégné sur sa rétine. Un souvenir qui hantait ses pensées parfois, mais s’effaçait dès qu’il croisait son regard. À cet instant, c’est tout ce dont il avait besoin. Le regarder, croiser ses prunelles pour savoir que tout allait bien et non lire des mots sans émotions sur son téléphone. Il avait besoin de sa chaleur pour se sécuriser, savoir qu’il était près de lui. Ça ne devrait pas être l’inverse ? Lui qui le sécurise, qui joue l’infirmier, qui lui dise que tout va bien aller. Ça aurait dû, mais la crainte qui coulait dans les veines de Yaël échappait à son contrôle. Traversant pratiquement la ville pour arriver sur les lieux où Heath se trouvait, le bouclé craignait qu’il ne soit trop tard. Ce chemin interminable qui l’avait amené ici ne l’avait pas détendu. Une pulsion qui le menait à traverser les couloirs à la course. Des perles d’efforts brillantes sur son front, ses boucles folles retombant devant son regard. Ces gens qu’il croisait à la volée et qui le regardait non pas sans passer des commentaires sur l’impolitesse du jeune homme. Qu’est-ce qu’il en avait à faire ? Seul Heath importait à ses yeux.
L’ayant cherché presque partout, il voyait sa silhouette se découper en sortant d’une salle. Un soulagement qui s’envolait dans un soupir, alors que son regard le détaillait. Il n’avait pas la meilleure des allures, couvert de suie, il restait tout de même à ses yeux la belle des créatures. Ses doigts se perdant à souligner les traits de son visage, cherchant à trouver tous les détails qu’il ne connaissait pas ou qui pouvaient être nouveau. « Je m’en fiche. » répondait-il n’ayant que faire qu’il soit couvert des résidus de la fumée. Il était là devant lui et en vie, c’est tout ce qui comptait. Son pouce essuyait tout de même la saleté qu’il croisait. Ne pouvant se retenir, il venait l’enlacer, peut-être un peu trop fort, peut-être un peu trop rapidement, mais le soulagement était tel qu’il ne pouvait rester là sans rien faire. Sa tête plongée dans son cou, il n’avait que faire de devenir sale à son tour. Ses paupières se fermant avec dureté, retenant des larmes qui se montraient si communicatrice alors qu’il se trouvait près de lui. Mais sa plainte de douleur n’échappait pas au juif qui se reculait, replaçant une mèche qui retombait devant ses prunelles de jade. « Ne dit pas ça, tu n’as rien d’une chochotte. Et même si c’était le cas, tu ne l’es pas pour moi. Tu es courageux, mais pas invincible. » Il l’écoutait, posant son regard vers cet homme qu’il aime. Poussant un soupir et hochant la tête faiblement. Prenant sa main, il le conduisait vers une chaise pour le faire assoir. Inutile qu’il s’épuise. Mais Yaël ne prenait pas place à ses côtés, il s’accroupissait plutôt devant lui posant ses bras croisés sur les jambes du pompier. « Tu m’en vois rassuré, mais tu devras te reposer quand même. » Il fermait les yeux repensant à ce qu’il venait de lui dire. Serait-il capable de le laisser partir une fois de plus affronter le danger ? Non. Lui dirait-il ? Non plus, il ne pouvait pas l’empêcher d’être qui il était, il ne pouvait le briser de peur qu’il ne détruise l’homme qu’il aime. Est-ce que ça valait le coup d’être près de lui ? Très certainement. « Je prendrai soin de toi, chaque jour, chaque semaine, chaque mois et année que la vie m’offrira près de toi. Je ne suis pas prêt à te perdre et si tu n’as pas peur de risquer ta vie, alors je serai comme toi. Sans crainte. » Il lui sourirait, passant une main sur son visage sale. Il n’avait pas prévu ça, mais depuis quand ses plans allaient dans le bon sens ? « Je t’aime Heath. Je t’aime à en avoir mal. Je voulais t’offrir mieux comme moment qu’un couloir d’hôpital, mais chaque seconde loin de toi me fait encore plus mal. Je voulais préparer quelque chose de bien, mais en chemin vers ici j’ai réalisé que le temps comptait et plus je me permettais d’attendre pour t’offrir la meilleure des déclarations, plus je prenais le risque de voir tout cela partir en fumé. Je ne peux plus repousser l’évidence, je t’aime. » Il se mordait la lèvre inférieure, un léger blush sur ses pommettes saillantes, il prenait sa main pour la porter à ses lèvres. « Puisque je suis libre d’être tout à toi, Heath Romeo veux-tu être mon petit ami officiel ? Celui que je ne cacherai jamais, le seul qui possédera ce titre jusqu’au jour où tu en auras marre de mon sale caractère, celui dont je suis amoureux depuis toujours et avec qui je veux continuer de m’épanouir comme tu me permets de le faire. Tu me rends fou et tu me fais perdre la tête, ce pacte il est temps qu’il prenne fin pour qu’on se retrouve enfin. » Après de tels mots, il serait difficile de faire une demande en mariage si un jour Yaël venait à vouloir passer le cap. Mais qu’importe, pour le moment, il ne souhaitait qu’une chose être à cet homme et cela sans tarder.
w/ @Yaël Weisel L’inquiétude, voilà une drôle d’émotion que je veux éviter de faire jaillir en Yaël à tout prix. Je n’ai pas pour objectif de faire monter la pression, au contraire, j’ai peur des actes impulsifs qu’il pourrait être tenté de commettre sous l’emprise de la panique pour arriver plus vite jusqu’à cet hôpital, jusqu’à moi. Je ne peux pas pointer du doigt une telle attitude, je sais très bien que j’agirais plus impulsivement encore, malgré le calme olympien que j’ai l’habitude de faire régner dans mon esprit lorsque vient le moment d’intervenir sur des urgences à la caserne. Si tout ne s’enchainait pas à une vitesse aussi hallucinante je me serais peut-être posé au calme quelques minutes supplémentaires afin de réfléchir aux meilleurs mots à employer pour véhiculer à la fois la réalité des faits sans trop rentrer dans le détail, forme écrite oblige, et le besoin qui nait des conséquences d’une telle galère. Le message envoyé à la va-vite laisse peut-être à désirer, mais je sais qu’il comprendra, qu’il sera au rendez-vous. Je n’ai aucun doute là-dessus, une confiance aveugle en lui, en vous deux, car oui… Tu sais qu’il ne se détournera pas, qu’il se jettera dans les flammes si tel devait être le cas pour te porter secours. Vous le ressentez tous les deux sans avoir le besoin de communiquer à ce sujet, sans avoir besoin d’en faire tout un plat, caractère officieux de votre histoire oblige. Tu te dois de faire semblant encore un peu, pour la forme, pour ne pas dénaturer alors que tu t’es engagé à adopter une ligne de conduite avec laquelle tu flirtes constamment depuis des semaines… Tu ressens cette tension, en permanence à deux doigts d’exploser, qui émane de vos deux corps, de vos deux cœurs… Vos regards ne trompent surement plus personne. Je lui ai promis de faire preuve de patience jusqu’à ce qu’il soit suffisamment au clair dans sa tête pour mettre du tri dans ses idées, dans un quotidien qui ne correspond en rien à mes attentes de la vie, à cette relation exclusive après laquelle je m’accroche désespérément pour ne pas perdre pied depuis Halloween. Un mois, il s’en passe des choses en une trentaine de jours et pourtant, j’ai parfois l’impression de faire du surplace. Excité et frustré par ce manque de réactivité qui me laisse quelques fois sur les rotules, en proie à un doute qui ronge, dévore et menace de faire s’abattre un orage glacé sur mon petit corps meurtri par son absence insupportable. Tu pensais peut-être qu’il réagirait plus rapidement, qu’il se jetterait à corps perdu sous ce rouleau compresseur qu’est votre histoire, qu’il s’abandonnerait comme tu es prêt à le faire depuis votre première nuit partagée mais non… Il n’a rien fait et tu ronges ton frein. Les portes s’ouvrent et mon souffle m’est arraché l’espace d’un instant, mon myocarde s’élance dans une course éreintante, lui hurle une symphonie qu’il m’est pourtant impossible de lui communiquer à l’oral, explicitement, comme j’aimerais pourtant le faire. Ce n’est pas le regard des autres qui me pose problème, je me fiche bien de choquer les prudes et autres conservateurs… Non, le problème, il vient de lui, de son couple avec un autre et de tout ce qui pourrait me rendre coupable de l’aimer, de le vouloir tellement fort que je pourrais tout quitter sur un coup de tête par amour pour lui. Je n’ai peur de rien, lorsque je suis dans ses bras. Incomplet lorsqu’il n’est pas là, lorsque son odeur ne me mène pas à l’ivresse, lorsque son regard ne s’amuse pas à effleurer mes courbes dans le simple but de les réchauffer sans même avoir à me toucher. Lorsqu’il n’est pas lui, cet homme qui me met en danger chaque jour un peu plus.
Il me prend dans ses bras et la sécurité qu’il me procure est appréciable. J’ai ce sourire immense qui ne me quitte plus malgré la douleur vive que provoque ce rapprochement. Je porte une main contre mon abdomen par automatisme, bientôt confronté à ma propre stupidité et aux conséquences d’un tel réflexe sur ma poitrine amochée par cette vilaine poutre. Courageux, mais pas invincible. « On devrait utiliser cela sur nos bannières. Nous sommes des superhéros, mais nous ne jouissons pas d’un quelconque pouvoir d’immortalité qui permet de soulever des montagnes sans se confronter aux risques qui viennent avec de telles responsabilités. » Nous jouons constamment avec cette Grande Faucheuse, tantôt victorieux et parfois forcés d’admettre notre défaite. La victoire est partagée aujourd’hui. Un point partout, balle au centre avant le prochain match qui, je l’espère, sera décisif et me permettra de la repousser pour un temps. J’ai suffisamment côtoyé les hôpitaux cette année, assez pour ne pas avoir besoin de revenir ici avant au moins une dizaine d’années. Je le suis bien sagement et me laisse tomber sur cette chaise en douceur, les dents serrées pour contenir la douleur qui me coupe à nouveau le souffle et fait vivement se contracter mes muscles. Il s’agenouille face à moi, ses mains contre mes genoux autrefois en sale état mais complètement soignés à présent, et j’en profite pour me cambrer afin de retrouver son front contre lequel j’appuie tendrement le mien. Tu aimerais l’embrasser, lui susurrer qu’il est l’homme que tu aimes mais tu ne peux rien faire de tel et tu le sais très bien. « J’ai interdiction d’aller travailler sur ma prochaine garde, dans trois jours. J’aurais donc tout le loisir de me reposer pour la semaine à venir même si… Nous savons tous les deux que je ne saurais pas rester inactif plus d’une dizaine d’heures ! » J’ai la bougeotte, besoin de me dépenser, de faire preuve de dynamisme pour me sentir bien dans ma peau. « Tu veilleras sur moi ? » Je le questionne d’une voix plus fragile qu’espéré. Il reprend la parole, Yaël et mon cœur s’emballe. Ma peau frissonne au contact de ses doigts sur mon visage et mes yeux, eux, sont emportés par les siens. Avides de ce seul contact qu’il m’est autorisé d’apprécier sans avoir à mentir. Ses mots… Ses craintes, ce je t’aime qu’il répète et vient profondément encrer jusque sur mon cœur… Je sens les larmes monter, mes prunelles se noyer sous un torrent de perles salées qu’il m’est impossible de contenir. Une joie intense, dynamique, qui me fait tout oublier, la douleur en tête de liste, même si les questions s’enchainent dans mon esprit à une telle allure qu’il en devient difficile de garder le cap. Le seul… Tu pourrais être le seul. Il embrasse mes mains de ses lèvres délicieuses et un clignement d’yeux s’avère suffisant à ouvrir des vannes que rien ne peut plus interrompre. « Si tu savais depuis combien de temps j’attends ça Yaël ! » Il le sait, j’ai tellement souffert de cette distance. « Embrasse-moi, je t’en conjure ! » Je supplie en le tirant par la manche de son pull pour le ramener à moi et recouvrir ses lèvres tendrement, épris d’une émotion si vive qu’elle me bouleverse en profondeur. « Je t’aime. Je t'aime tellement fort Yaël ! » Je concède, en un sanglot joyeux.
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w/ @heath romeo Un mois c’était approximativement le temps qu’il avait mis pour se préparer à ce moment. Yaël n’avait aucun talent ni une once de romantisme. Beaucoup en douterait après avoir vu ses films, il était pourtant plus facile pour lui d’écrire des histoires que de les mettre en application. Bien que chacun d’eux étaient liés à son premier amour féminin et masculin, ça restait de la fiction. Être confronté à devoir agir pour déclarer sa flamme, c’était tout un boulot pour le jeune homme qui n’avait pas la moindre idée de ce qu’il pouvait faire. Toutes ses idées avaient été tournées et retournées dans son esprit ces derniers jours. Il rêvait peut-être de lui la nuit, mais le jour il pensait irrémédiablement à lui et cette façon de lui déclarer sa flamme. Son portable débordait d’idées qu’il commentait, des pages et des pages de note qu’il prenait le temps de rédiger pendant ses pauses à ses divers boulots. Dire qu’il menait Heath en bateau, qu’il n’avait pas envie d’être avec lui pouvait sembler être ce qui l’animait. Le laisser se détruire à l’attendre. Un reflet dans ce miroir qu’il était, jamais il ne pourrait le laisser tomber. Toujours présent pour lui tendre la main et le tirer vers lui. Il avait besoin de sa présence et elle lui manquait terriblement depuis Halloween. Elle lui manquait encore plus à cet instant alors qu’il faisait tout en son pouvoir pour le rejoindre au plus vite. Ce fut qu’une fois ses bras passés autour de lui qu’il se sentait revivre. Ce parfum calmant ses craintes, cette chaleur dont il pouvait se délecter le temps de quelques secondes. Il retrouvait la place qui lui était dû, cet endroit où il se sentait le plus à même d’être chez lui. Il n’existait après tout qu’un seul lieu où Yaël se sentait bien au point d’être ce jeune homme chaleureux et c’était près de lui et nul autre.
« Je t’en fais cadeau de ce slogan. » Un petit sourire en coin, mais une envie irrésistible de revenir se perdre dans ses bras. Heath était et sera toujours son superhéros, son super pouvoir se résumant à faire fondre son cœur de glace, à le rendre plus agréable en tant que personne. Ce n’était pas quelque chose qu’on pouvait voir, ni toucher, mais ce pouvoir, il le possédait. Ce n’était cependant pas très utile face à un feu ou tout autre risque qu’il pouvait affronter dans son travail. « Tu es certes humain comme je le suis, mais ce n’est pas tout le monde qui possède cette force dont vous faites preuves. Pour beaucoup, vous êtes plus que des pompiers, vous changez des vies. » disait-il ses prunelles rivées dans les siennes, le regardant avec tendresse. L’envie de lui dire tant de chose encore, à quel point ça pouvait le terrifier de le savoir face au danger, de se dire qu’il risquait sa vie pour les autres sans même les connaitre. Yaël n’était pas altruiste, il ne possédait pas cette force en général. Mais pour cet homme, c’est lui qui déplacerait des montagnes pour le sauver, braverait un incendie et lui donnerait son propre cœur s’il se retrouvait dans une mesure où il pourrait perdre Heath. L’égoïsme maître de ses choix, mais Yaël l’assumait, il l’était en règle générale, même si finalement il existait quelqu’un qui le pousserait à penser non plus seulement à lui, mais à eux. Une chose qui commencerait dès aujourd’hui, puisque sans mot il se promettait de toujours veiller sur Heath. Agenouillé devant lui, front contre front, il perdait ses orbes dans celle de son vis-à-vis. Un sourire prenant place sur ses lèvres, il était égoïste encore plus lorsqu’il savait que le brun ne pourrait pas aller travailler et donc qu’il saurait tout à lui pendant quelques jours. Du moins pendant ces heures où lui ne travaillait pas, ce qui revenait finalement à quelques heures ensembles ici et là. « On trouvera quelque chose pour t’occuper sans que tu n’en fasses trop. Et bien sûr que je veillerai sur toi. Je serais toujours là pour te protéger et prendre soin de toi. » Il désirait tellement que leurs lèvres viennent à se toucher, mais il ne pouvait pas encore. Seulement quelques secondes, minutes de plus et il pourrait lui rendre tout cet amour qu’il cumulait depuis ces dernières semaines. Il la faisait cette déclaration, celle qu’il n’avait finalement pas planifié les mots, venant comme ils arrivaient, cherchant à exprimer ce que le bouclé ressentait, cette envie d’être avec son meilleur ami en octroyant une nouvelle casquette à tout ce qu’ils étaient déjà. Les perles scintillantes dans les cils de Heath ne passaient pas inaperçu, mais il les laissait tranquille le temps qu’il puisse parler. Tous deux avaient trop attendus, maintenant, c’était leur tour. Vivre de cet amour qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Se laissant tirer, plaquant ses lèvres contre les siennes, il fermait les yeux appréciant ce contact qui lui avait manqué. Ça avait été une torture d’être si loin de lui, de ne pas pouvoir le toucher comme il était en train de le faire. « Je sais et je t’aime tout autant, si ce n'est pas plus. » Prenant son visage entre ses mains, il l’attirait vers lui pour poser sur ses lèvres sur ses paupières embrassant ses larmes, qu’il espérait étaient, de joie avant de revenir contre ses lèvres. Sans les quitter, il se redressait pour le sur plonger en se cambrant pour qu’il soit en meilleure posture. « Ici ce n’est pas un bordel. » Une voix résonnait derrière le bouclé qui au lieu de s’arrêter intensifiait ces baisers officiels. Sa langue retrouvant cette consœur qu’il avait délaissé par contrainte et non par choix. La caressant avec délicatesse, lui révélant qu’elle ne comptait plus s’éloigner d’elle. Puis offrant une parenthèse à ce baiser langoureux, il reculait et venait s’asseoir sur la chaise à côté de celle du brun. Machinalement, il enroulait son bras autour du sien venant perdre ses doigts dans la main de son petit-ami. « Les gens devront s’habituer, je ne compte pas te cacher. » Une première pour le cinéaste qui ne parlait jamais de ses relations pas même en interview. Sa vie privée restant un grand mystère de ses faibles fans. Un petit sourire au coin de ses lèvres, cet air espiègle, ce désir de le taquiner comme lui le faisait si souvent avec lui. « Tu n’as pas vraiment répondu à ma question. C’est oui ? » Un rire s’échappait de ses lèvres, Yaël sur son petit nuage n’avait jamais été aussi heureux. La crainte envolée pour laisser l’euphorie parcourir ses veines. Il étirait le cou pour venir chercher ses lèvres encore, sachant bien que désormais il pourrait s’y abreuver dès qu’il en ressentirait le besoin, ce qui signifierait sans doute beaucoup trop souvent. « Tu peux partir ou tu as d’autres tests à passer ? » demandait-il en le regardant, bien désireux de partir de cet endroit pour simplement être seuls tous les deux. Une chose qui deviendrait pratiquement impossible une fois qu’ils seraient de retour au manoir, mais qu’importe, ils pouvaient s’éterniser encore un peu simplement ailleurs que dans cet hôpital.
w/ @Yaël Weisel Je ne dirais pas que j’ai perdu tout espoir de voir Yaël enfin s’élancer en me déclarant sa flamme et en me communiquant son désir de partager un immense bout de chemin à mes côtés. J’affirmerais juste avoir chaque jour des certitudes qui s’érodent, la faute à tout ce que je peux observer autour de moi, avec mes proches qui, eux aussi, vivent des histoires sentimentales relativement chaotiques. L’incertitude me déplait, elle me rend extrêmement nerveux. Ce n’est une surprise pour personne, surtout quand on sait ô combien j’aime que les choses soient structurées, carrées et peu ouvertes à l’interprétation. Un brouillard épais m’empêche de jouir d’une quelconque forme de lisibilité salvatrice, d’être rassuré et suffisamment abreuvé pour ne pas m’emporter. Je me déteste de tolérer cela, de silencieusement prendre mon mal en patience alors qu’il continue peut-être de se glisser dans les bras d’un autre lorsque nous ne sommes pas ensemble. Il m’a promis de se réserver, de ne pas initier le moindre rapprochement physique avec son petit-ami mais je sais qu’il est difficile de ne pas désirer quelqu’un qu’on a l’habitude de toucher, de caresser, d’embrasser, de surplomber et d’explorer. Le manque ne joue pas en notre faveur non plus, j’ai tellement envie de lui faire l’amour… De faire l’amour plus généralement que je pourrais facilement être tenté mécaniquement, à défaut de l’être émotionnellement tellement tout me ramène toujours et sans contrefaçon à lui. Je ronge mon frein, les dents accrochées à cette corde qui, tôt ou tard, cèdera et menacera de lui faire perdre la main. Je l’aime au point de tout vouloir tenter, prêt à soulever des montagnes si tel doit être le cas mais… Mais je ne resterais pas dans un coin à attendre mon tour, je ne serais pas un filet de sécurité que l’on considère qu’au moment de tomber.
Tu veux compter à ses yeux de la même manière qu’il t’anime. Son absence t’es tout bonnement insupportable, tu le cherche partout lorsqu’il n’est pas là, quelque part au manoir. Tu t’immisce même parfois secrètement dans sa chambre pour t’allonger sur son lit, en bordel, et humer son oreiller, à la recherche d’une odeur qui te rend complètement fou et fait s’emballer ton cœur à ne plus savoir comment le gérer ou le faire taire… Tu vibres d’une présence que tu n’as pas le droit de quémander par respect pour tes valeurs. Tu ne veux pas occuper le mauvais rôle, être cet antagoniste qui vient tout foutre en l’air alors qu’ils vivent heureux dans un couple qui, bancal, ne mérite pas d’être envoyé à la poubelle à cause d’une tromperie. Tu occupes déjà partiellement ce rôle pour avoir cédé à tes pulsions, pour lui avoir fait l’amour une nuit durant, sans jamais t’arrêter, incapable de ne pas en redemander, de ne pas vouloir t’abreuver à ses gémissements au point d’en perdre pied, complètement accro. Un slogan qui me fait réagir, qui inspire ses taquineries et fait s’étirer un sourire jusqu’à la naissance de mes oreilles. « Je n’hésiterais pas à l’utiliser lorsqu’on me commandera un nouveau discours à la caserne, au détour d’une cérémonie quelconque. Je suis persuadé qu’elle fera mouche, cette phrase. » Je ne suis pas surpris par sa capacité à trouver les bons mots pour heurter et provoquer une réaction quelconque. Il est un écrivain remarquable, au-delà des réalisations techniques et cinématographiques qui permettent d’arriver à un produit fini. Sa vision, son sens du rythme et du dialogue ont toujours su faire la différence. Ses mots me touchent, ils s’élancent à la conquête d’un palpitant déjà acquis à sa cause. « Je n’ai pas besoin d’une combinaison en lycra pour sauver le monde à ma façon ! Les trucs qui moulent le paquet à l’extrême ça n’a jamais été mon truc… Je me suis toujours demandé comment les superhéros arrivaient à camoufler une érection… Parce qu’ils bandent forcément comme tout le monde, non ? » Une drôle de manière de rebondir sur ses propos, de prendre du recul avec second degré sur une pratique grisante et dangereuse. Nombreux sont les collègues à avoir sombré avec les années à ce rush addictif d’adrénaline lorsque nous fonçons dans les flammes, en première ligne pour sauver le monde sans attendre le moindre vaisseau futuriste pour assurer la sécurité des uns et des autres. Nous ne sommes peut-être pas les stars d’un Marvel, mais notre magie est réelle, viscérale et concrète.
Une semaine à ne pas mettre le nez dehors, autant que possible, afin de laisser le temps nécessaire à cet hématome de se résorber. Je sais qu’il ne faut pas déconner avec la santé, que n’en faire qu’à ma tête ne contribuera pas à me faire aller mieux, bien au contraire. Je prendrais mon mal en patience, à nouveau, à croire que cette expression dictera bientôt l’ensemble de mon quotidien sur toutes les thématiques centrales à ma vie. Trouver des choses pour m’occuper, mon imagination s’emballe, bien-sûr, mais je ne laisse rien filtrer, conscient qu’il n’est pas question d’un rapprochement corporel, tenté malgré tout de considérer une telle option pour le plaisir que les souvenirs de cette nuit d’Halloween ravivent encore et encore. « Je trouverais bien quelques trucs à faire pour m’occuper. Je suis très en retard sur quelques séries, j’ai un bouquin à lire depuis plusieurs mois et au moins mille recettes de cuisines à tester… Toi, tu continues à bosser ! Je ne serais pas un boulet à ta cheville, encore moins une excuse pour bouleverser ton petit monde ! » Pas ainsi, pas au risque de lui porter préjudice. Il en est tout bonnement hors de question et je hausse légèrement le ton, incapable de ne pas faire preuve d’une tendresse immense malgré tout. Bien obligé de laisser s’exprimer très librement tout cet amour qui suinte par tous mes pores en permanence. Il prend la parole, Yaël, et je crois rêver. Je l’écoute, attentif, et laisse l’émotion me submerger, la joie aussi… Comme la fin d’une torture éternelle, une conclusion qui, pour une fois dans ma vie, est positive. Un happy end comme je pense l’avoir mérité et des larmes qui flirtent avec mes paupières, recouvrent mes cils et menacent de s’abattre le long de mes joues. Un baiser intense qui fait exploser mon myocarde et une gestuelle qui ne laisse aucune place à l’interprétation. « Est-ce une compétition ? J’ai quelques idées pour te prouver à quel point je t’aime plus encore que ce que tu crois ! » Je souffle, mutin, tout contre ses lèvres, ne lui laissant pas le temps de surenchérir que déjà je l’embrasse. Une voix s’élève non loin d’ici et sentir la sensualité de mon petit-ami s’intensifier contre mes lèvres me fait sourire et uniquement tendre un doigt d’honneur en direction du bougre homophobe qui se lève et change de siège pendant que ma langue, elle, s’amuse à flirter avec une vieille amie bien trop longtemps égarée. Un mois, comparable à une éternité toute entière, tu respires à nouveau en sa compagnie, maintenant que sa présence est synonyme de fidélité, d’un amour que vous êtes libre de laisser croitre à la vue de tous ! « Je ne savais déjà pas dissimuler mes sentiments avant cela, alors imagine maintenant ! J’ai envie de crier au monde entier que je t’appartiens. Que je t’aime et que plus rien ne m’empêchera de dédier ma vie à te rendre heureux ! À te faire honneur et à t’épauler dans les bons, comme dans les mauvais moments. » Je caresse son menton, ses pommettes et me surprend à une pensée étonnante. Tu pourrais l’épouser, le repousser afin de t’agenouiller. Il ne te manque qu’une bague… Je me laisse emporter, conscient que rien ne changera lorsque l’euphorie commencera à battre en retraite. Cet homme, j’ai hâte de l’appeler mon mari. Il le deviendra un jour, j’en suis persuadé. « Ce n’est pas oui… C’est un JE T’EN SUPPLIE ! » Je babille, mutin, en déposant un premier baiser sur le bout de son nez. « J’ai tous les papiers qu’il me faut, le traitement que le médecin m’a demandé de prendre pendant quelques jours pour ne pas trop souffrir le martyr et surtout… J’ai très envie d’un bon bain chaud… Tu crois que tu pourrais me préparer cela une fois à la maison ? » Un besoin vital pour récupérer tout en me débarrassant du noir crasseux qui recouvre mon visage et ma peau malgré les couches de combinaison que nous portons. La suie s’immisce partout, quoiqu’il arrive ! « Un bain tendrement lové contre le torse de mon petit ami, ses bras contre ma peau et ses lèvres contre ma nuque. Ses mots pour m’apporter du réconfort et ses doigts auxquels entrelacer les miens… » Je ne rêve de rien d’autre à cet instant. Lui, moi, une baignoire suffisamment dense et restreinte à la fois pour que rien ne puisse nous empêcher de nous retrouver amoureusement, sans chichi. « Rentrons à la maison ! » Je me fiche bien des autres, de nos amis. Il est temps qu’ils apprennent à composer avec notre couple. Qu'ils découvrent l'existence de quelque chose qu'ils n'ont jamais soupçonné, bien trop aveugles pour réaliser que cette histoire est vieille d'une dizaine d'années déjà et que tout était là, juste sous leur nez.
statut civil : dans les méandres d'un secret lourd, il se dit en couple, le clame, mais jamais il ne parle directement de cette personne qui partage sa vie.
habitation : w/ lucius
disponibilité : open ; 4 en cours
mes trophées :
[ one call away ]
w/ @heath romeo Les tactiques pour déclarer sa flamme, il en avait imaginé des dizaines et des dizaines. Toutes lui semblaient insuffisantes, bien loin d’être à la hauteur de son amour, mais aussi de cet homme qui le faisait vibrer. Il avait conscience de plus en plus que les jours s’égrainaient sans qu’il ne dise rien. Trop attendre pouvait aussi faire en sorte que Yaël perdrait tout, il en avait conscience malgré cette promesse qu’ils s’étaient faite sous le regard de la lune quelques semaines plus tôt. Heath pouvait rencontrer quelqu’un demain et tomber amoureux, personne ne savait de quoi demain était fait. Ça pesait sur sa conscience, mais il gardait le silence malgré tout. Son orgueil de vouloir lui offrir ce dont il estimait avoir droit se voyait malmener par son perfectionnisme. C’était en chemin qu’il avait compris que c’était inutile de chercher la perfection, ce serait toujours parfait, parce que c’était eux. Yaël était après tout en train de leur faire mal à tous les deux en les privant de ce qu’ils désiraient. Il lui dirait, aujourd’hui, dès qu’il le verrait. Ce ne fut pas aussi rapidement, ses orbes posés sur le pompier ce fut le soulagement qui envahissait le bouclé. Loin d’une déclaration, il arrivait tout de même à dire ces choses qui faisait sourire son ami, un sourire qui se reflétait sur les lèvres de l’aîné. Un rire s’en échappait toutefois avec ce questionnement qui en effet valait peut-être la peine de s’y attarder ? Cependant, le regard de Yaël déviait plutôt vers le bas. Il n’avait pas oublié cette gourmandise qu’il avait été autorisé à se délecter une nuit entière, mais désormais privé de sa saveur, de sa chaleur, et plus encore. « Moi je dirais pas non pour te voir en lycra. » Il ramenait son regard vers son ami, mordant sa lèvre. « Ils ont peut-être aucune libido, mais toi ce serait un spectacle que je ne serais pas prêt d’oublier. » Ô que non, même bien au contraire, il avait déjà une tonne d’idée pour lui faire apprécier le lycra. Si leur séparation prenait fin aujourd’hui, Yaël serait prêt à envisager les jeux de rôle simplement pour le voir accoutré d’un costume de superhéros. Il en avait déjà la musculature, le caractère, maintenant manquait plus que le costume. Cette idée germant dans son esprit l’amusait bien plus qu’il ne le laissait croire. Parce qu’il tenait de ne rester laisser voir de cette déclaration qu’il s’apprêtait à faire. Il était tout de même inutile de cacher son attrait pour le brun, il le dévorait déjà bien assez du regard pour laisser entrevoir son éternel désir envers lui. Un désir qu’il devrait mettre de côté le temps qu’il guérisse. « Je ne suis pas toujours en train de travailler. Et tu chamboule déjà mon monde, surtout en m’envoyant un sms qui me dit que tu es ici. » Il poussait un soupir, mais gardait tout de même son sourire. « Je gère ma vie comme je l’entend et si je veux prendre mon temps libre pour m’occuper de toi, c’est ce que je ferai. Tu seras bien obligé de l’accepter parce que je te laisserai pas me repousser avec tes phrases à deux balles où tu laisses sous-entend que tu es un poids que je devrai traîner. Tu n’es rien de tout cela. » – Bien au contraire, tu es les ailes qui me servent à voler, pensait-il en préférant garder cette pensée pour lui, un peu trop mièvre.
Sur cette lancée, il enchaînait avec ce qu’il se retenait de faire depuis des jours. Les mots venant simplement comme ils venaient, rien de préparer, tout était spontané, mais d’une franchise qu’il ne camouflait pas. L’émotion s’emparant d’eux, il en oubliait les gens autour d’eux, le fait qu’ils pouvaient choquer. Il en avait que faire de tout façon, trop longtemps il avait attendu après ces lèvres pour se contenir. Douce et sucré, une friandise que cette fois il prenait un malin plaisir à dévorer sans ménagement. Ses jades rivés vers ce regard aux mêmes éclats que le sien, il ne faisait même pas un battement de cil de peur de rompre le contact. Souriant contre ses lèvres il aurait voulu dire qu’il était prêt à découvre tout cela, mais il préférait fondre sur cette pulpe charnue. Se prolongeant au-delà d’un commentaire auquel il ne portait aucun intérêt si ce n’était de lui offrir un spectacle qui offrirait n’importe quelle tension sexuelle en voyant un tel baiser. Que l’homme en soit mal à l’aise, le bouclé s’en fichait parce qu’il retrouvait ces caresses délectables qui elles réveillaient une pluie de sensation dans son corps. Il remettait en route ce corps en arrêt, prenant la poussière en l’attendant. Son regard ne le quittait plus, sa respiration un peu plus rythmée, mais il tentait au mieux de calmer ses ardeurs. Si c’était Heath qui avait laissé quelques perles se poser sur ses cils, cette fois c’était au tour de Yaël. Il l’avait espéré toute sa vie. Si leur rupture l’avait anéanti, qu’il n’avait jamais cherché à ressentir une fois de plus ce qu’il avait trouvé avec son ami, il l’avait attendu. Le fil du destin les ramenant l’un à l’autre au détour d’une soirée d’Halloween qui avait pris une tournure inopinée. « Je suis l’homme le plus chanceux du monde alors. » disait-il en fermant les yeux pour savourer ses caresses sur sa peau, avoir été un chat il se serait sans doute mis à ronronner ! Un large sourire venant prendre place sur ses lèvres, il ne pourrait pas exprimer son enthousiasme aussi fortement que son petit-ami, mais ça le comblait d’un bonheur à tout épreuve. Aujourd’hui serait à marquer d’un immense cœur dans leur calendrier, un nouveau chapitre ensemble commençait. Cette fois ce serait différent de leur première relation, il l’espérait, puisqu’il lui avait quand même dit qu’Ophelia ne prendrait jamais sa place. Ça il en avait la certitude désormais, sa vie, il voulait la passer avec lui et nul autre. « Je me souvenais pas que tu étais si exigeant. » plaisantait-il. « Mais oui, tout ce que tu voudras. » Une main se posant sur sa joue, il laissait son sourire s’étirer jusqu’à ses oreilles. « Il en a de la chance ce petit ami. » Il accentuait ce terme servant à le désigner et il aimait bien être qualifié de tel par lui. Habituellement, ça ne lui faisait jamais rien, mais cette fois, une nuée de papillon s’envolait dans son bas ventre. Il caressait sa peau de son pouce et doucement, il venait appliquer de la suie sur sa joue. « Ça tombe bien, je suis sale aussi. » Il l’embrassait une énième fois, incapable de résister à ses lèvres plus de quelques secondes. Prenant sa main, il se levait l’amenant avec lui. « Oui rentrons. » Il prenait la direction du chemin qu’il avait pris pour le rejoindre. Retournant à sa voiture, il prenait place derrière le volant, le laissant prendre place. Mais il ne mettait pas le contact tout de suite, se tournant pour le regarder. « Je suis désolé pour le temps que j’ai mis à te dire qu’on pouvait être ensemble. » Il passait sa main sur sa nuque, se penchant il venait ouvrir le coffre à gants, laissant apparaître le sac contenant le film qu’il avait acheté un peu plus tôt. « Je voulais faire au mieux et ça fait quelques temps que je machinais sur tout ça. Ça fait parti d’un des innombrables plans que j’ai imaginés pour te faire ma déclaration. Comme quoi je me creusais trop la cervelle… Mais je voulais le mieux pour toi. » Il prenait le film le posant sur les genoux du brun, après avoir refermé le coffre, le laissant découvrir un exemplaire de Final Destination 5. « On pourra toujours le regarder, si tu as envie, comme la première fois mais dans le confort de ce fameux bain, du salon ou une de nos chambres. » Il le regardait, lui adressant un sourire, pinçant toutefois ses lèvres avant de s’avancer pour l’embrasser en y mettant tout son cœur, laissant ses lèvres demander pardon une fois de plus et à jamais d’avoir mis autant de temps pour le retrouver, être entièrement à lui.
w/ @Yaël Weisel Grand romantique dans l’âme, je figure parmi les nombreux adeptes des belles histoires d’amour qui finissent bien. Qui se clôturent en un magnifique happy end après des tonnes de péripéties qui éprouvent, certes, le cœur des protagonistes principaux mais parviennent surtout à cimenter leur relation et à les faire ressortir de tout cela bien plus forts, soudés et parés pour les tonnes de belles choses qu’il leur sera possible de vivre ensuite, ensemble. Notre couple, s’il est vraiment possible de se référer à ce que nous partageons tous les deux de la sorte, est à l’image de ces scénarios. Une amitié qui aurait pu inspirer un ship et faire spéculer de nombreux fans au moindre regard ou sourire échangé. Un rapprochement inattendu, un début d’histoire qui touche en plein cœur et se termine d’une manière déchirante, sur une séparation qui fait mal, aujourd’hui encore. De l’eau qui coule sous les ponts, une amitié bien installée pour une flamme qui parait définitivement éteinte et cette braise, minuscule, qui se ravive en un retournement de situation inattendu et embrase tout sur son passage. Un renouveau, des sentiments qui ne demandaient qu’à jaillir toutes ces années, étouffés mais jamais vaincus pour autant. Nous n’avons jamais renoncé malgré toutes les rencontres que nous avons pu faire chacun de notre côté. Nous ne sommes plus les jeunes adolescents que nous étions à l’époque mais cette innocence naïve continue de nous animer lorsque nous sommes au contact l’un de l’autre. Trouver comment faire preuve de patience dans des moments comme ceux-là est parfois difficile, j’irais même jusqu’à dire que la tâche est ardue, mais je sais à quoi désespérément me raccrocher pour tenir bon, pour ne pas baisser les bras malgré le long mois qui s’est écoulé. Je suis on ne peut plus conscient des sentiments qui m’animent au sujet de Yaël, persuadé du bienfondé et du potentiel d’une histoire à laquelle il m’est impossible de renoncer parce que le temps passe, parce qu’il ne se décide pas à effectuer ce minuscule pas en avant, celui qui enclencherait un processus que j’espère inévitable. J’étouffe, si près de lui et pourtant tellement éloigné, incapable de laisser s’exprimer cette tendresse qui, pourtant, berce le moindre de mes mouvements à son égard. Je donnerais tout pour pouvoir caresser son visage à nouveau, embrasser ses lèvres, redécouvrir la délicatesse de ses courbes, les gratifier de baisers enflammés à la hauteur du manque que j’éprouve depuis Halloween. Une trentaine de jours, une impatience qu’il est difficile de contenir, des doutes par milliers qui ne cessent de croitre chez ce garçon peu confiant que je suis.
Après cet accident, ce sont mes pensées qui sont chamboulées au point de faire appel à lui, à ce garçon qui me retourne le myocarde, à lui que j’ai besoin d’avoir à mes côtés pour affronter cela. C’est dans ses bras que je veux fondre, me lover comme je le fais dès lors qu’il me rejoint. M’humecter les lèvres contre sa nuque, m’imprégner de son odeur soulage la peine que j’éprouve lorsqu’il enlace mon abdomen, là où continue de grossir ce vilain hématome. Un superhéros, c’est plutôt à lui que reviendrait ce statut aujourd’hui, alors qu’il se tient là, agenouillé devant moi, à panser mes plaies. Son regard dévie à la mention du lycra très moulant, les prunelles rivées sur une zone particulière en souvenir d’une nuit qui lui a permis de découvrir le plus exclusif de mes délices. J’ai ce sourire provocateur aux lèvres, cette main enlacée dans la sienne que je rapproche diaboliquement de ma cuisse, remonte innocemment, les yeux ancrés dans les siens. Je ne devrais pas, je le sais, mais jouer avec lui est particulièrement plaisant, comme toujours. « Je prends note. Je puis d’ores et déjà assurer que tu n’oublierais rien de ce spectacle, c’est certain. Laisse-moi même reformuler mon propos et te garantir que tu n’oublieras pas, pas de sitôt ! » Une promesse à peine dissimulée, celle de le surprendre lorsque le moment sera le plus opportun et de le marquer d’une empreinte délicieusement singulière, d’un désir qu’il est important d’exprimer en ayant recours à un panel enrichi de tactiques afin de bousculer et de garantir son épanouissement au sein de notre couple. Si vous formez un couple, un jour. Chambouler son monde, c’est ce que je fais avec une certaine forme de fierté, heureux d’interpréter cela à ma guise pour servir ce besoin que j’ai de l’entendre à nouveau me dire qu’il m’aime. « Désolé ! Je ne voulais personne d’autre ici, à mes côtés ! » Je souffle, comme pour justifier cette bombe balancée par SMS dans l’urgence et sa présence ici. « Tant de sévérité dans votre voix, monsieur Weisel… De quoi me rendre toute chose ! » Je babille, mutin, mon imagination décidément très fertile aujourd’hui. J’aimerais le voir prendre le lead, me dominer avec cette même ferveur. J’en salive d’avance, incapable d’apposer un filtre à mes pensées qui, elles, brillent d’une lueur qui ne laisse aucune place à l’interprétation dans mes prunelles. « Si je ne suis pas un poids pour toi alors… Que suis-je ? » Je pousse le curseur plus haut encore, soucieux de l’entendre, de le placer dans une situation plus délicate.
Ses mots nous libèrent enfin tous les deux d’une torture insupportable. Je frissonne, laisse l’émotion me submerger et m’emporter dans la foulée. Les cils alourdis par mes larmes, je trouve le réconfort dans ses bras, contre ses lèvres qu’il m’est enfin possible d’embrasser sans avoir honte, sans me sentir coupable. Je les recouvre amoureusement, leur signifie le manque qu’elles ont laissé sur ma peau, sur mon être tout entier, sur ce cœur qui s’emballe et s’enivre d’un contact qu’il m’est désormais impossible d’envisager hors de mon quotidien. « Je t’aime ! » Je lui susurre, au creux de l’oreille, bien trop heureux pour ne pas prendre position explicitement. Je pourrais le crier sur tous les toits, de la même manière que j’adresse ce doigt d’honneur à cet homme aux idées étriquées qui nous juge et s’indigne d’être confronté à une homosexualité qui l’insupporte. XX JOUR, le point de départ d’un nouveau chapitre, d’une histoire que plus rien ne pourra arrêter. Mes exigences le font réagir et j’esquisse un sourire satisfait. « Et comment, mon bon monsieur. Ce n’est que le début, d’ici peu de temps tu ne pourras plus me supporter. » Je plaisante, espérant qu’une telle affirmation ne soit pas véridique sur la durée, bien entendu. Il me côtoie depuis suffisamment d’années pour agir en connaissance de cause, lui, qui sait lire en moi comme personne. « Petit-ami, tu peux le répéter encore une fois ? Même deux ? » Ces quelques mots sonnent tellement bien entre ses lèvres, ils me rendent euphorique. Je pourrais me mettre à sauter partout, ivre d’une joie incontrôlable. Il se tartine le visage de suie et, là où je pourrais être effaré, je grommelle, attendri par cette image, par ce partage, cette connexion si particulière qui s’instaure davantage encore alors que nous nous apprêtons à quitter les lieux, main dans la main, pour rejoindre le manoir. Je me fiche bien de croiser les autres, je ne veux plus me cacher, plus nous cacher même si cela risque peut-être de lui poser problème. Sa voiture, un petit soupir étouffé lorsque vient le moment de m’asseoir et de solliciter mon abdomen puis ces frissons qui m’envahissent dès lors qu’il me touche, caresse mes cheveux, ma nuque et lève le voile sur ce fameux film, Destination Finale 5 qui a tant marqué notre histoire commune. Sans lui, peut-être n’aurions-nous jamais vécu cela. Je l’embrasse à nouveau, me presse contre ses lèvres que j’ai même l’audace de mordiller. Les doigts perdus contre son visage que je caresse avec délicatesse, longuement, et cela même après avoir séparé nos lèvres à regret. « Je n’avais pas besoin d’une époustouflante mise en scène… Même si… Clairement, je ne m’en plaindrais jamais, au contraire, MAIIIS… Toi… Nous… Il ne m’en faut pas plus. » Mes cordes vocales vibrent en une douce mélodie qu’il est agréable de laisser s’exprimer comme jamais je ne me suis autorisé à le faire avec lui auparavant. « Quelques bougies, un bin chaud, de la mousse, beaucoup de mousse, tes bras, ton torse contre lequel me lové et ce film… J’aurais dû me blesser encore plus tôt ! » Je m’indigne, moqueur, conscient de la chance que j’ai de pouvoir en profiter maintenant. Il m’embrasse et je succombe, les mains baladeuses, avides de sa peau que j’effleure, palpe et caresse tendrement, parfois même sensuellement, sans me priver de contourner la ceinture de son pull pour apprécier le contact bouillant de son torse. Il a la peau si douce, si appétissante… Parfaite, tout simplement. Je puise dans mes ressources pour interrompre ce moment si plaisant et revigorant, résigné et l’implore, d’une petite voix épuisée par l’épreuve qu’une telle sagesse représente. « Rentrons à la maison ! »
C’est devant le manoir que nous arrivons une vingtaine de minutes plus tard, nos mains liées contre sa cuisse, parfois libérées le temps de passer une vitesse mais jamais éloignées trop longtemps. Comment allons-nous faire pour nous décoller l’un de l’autre à présent ? Je me pose la question. « Comment veux-tu procéder ? » Je l’interroge, n’ayant pas besoin d’employer des mots pour lui faire comprendre à quoi je fais allusion, ou plutôt, à qui !
statut civil : dans les méandres d'un secret lourd, il se dit en couple, le clame, mais jamais il ne parle directement de cette personne qui partage sa vie.
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mes trophées :
[ one call away ]
w/ @heath romeo Un spectacle alimenté par des fantasmes que le cinéaste n’arrivait pratiquement plus à contenir. L’envie d’officialiser leur histoire aux bords des lèvres, celle de pouvoir le toucher une nouvelle fois non plus comme un amant, mais comme son partenaire de vie. Il n’avait que cela à l’esprit et ses idées voguaient sur un flot bien plus perfide, des vagues ténébreuses qui alimentait son désir, trahissait ses envies de lui succomber. Car il ressentait tout ça pour le pompier assit devant lui. Chaque instant passé près de Heath enivrait ses sens, la raison le quittait pour laisser place à la folie. Cette même folie qui rythmait son cœur d’une mélodie imprégnée d’empressement, de stresse, d’amour et d’euphorie. Sa main, il en perdait le contrôle guidé par les mouvements suaves du brun. Ses orbes rivés dans ces pépites émeraudes ponctué d’or, captivé par les éclats étincelants de tous ces non-dits. Il aurait aimé sortir son téléphone pour le film, capturer cet instant pour garder à jamais le privilège de revoir en boucle cette intensité qu’il percevait dans son regard. Ne pouvant accomplir ce désir, il laissait son pouce se presser contre la musculature de cette cuisse délicieuse. Vêtu de lycra, Heath aurait davantage ressenti ce contact, mais soit. Il faisait pression sur l’intérieur de sa cuisse à l’orée de cette zone bien plus délectable. Une palpation à l’aveugle, un simple touché instinctif qu’il ne pouvait s’empêcher de faire. Un sourire prenant place sur ses lèvres pêches, alors qu’il y voyait une promesse, même s’il ne répondait pas à celle-ci, ne voulant trahir ce qu’il ressentait. Il mourait pourtant d’envie de lui dire qu’il était impatient de le voir tenter d’entretenir cette braise devenu flamme entre eux. Une petite voix dans sa tête lui disant que son meilleur ami ne manquerait très certainement pas d’idée et s’il pouvait se fier à cette fameuse nuit qu’ils avaient passés ensemble, Yaël savait qu’il ne manquait pas de ressources, ni de cadence. Il ne lui laisserait sans doute pas le temps de respirer, l’assaillant à coup de séduction et de sensualité non voilé. Des choses que le juif attendait avec soudaineté. Entre ses mains, il serait son jouet, son amant, son âme sœur, un ami cher sur qui compté, un confident et tellement plus encore. Il pourrait être tout pour cet homme, sans contestation, simplement parce qu’il le voulait heureux et épanoui. Il désirait chambouler son univers autant qu’il en avait le pouvoir avec Yaël. « Je n’aurais pas voulu que tu appelles quelqu’un d’autre. » Être le premier auquel il pensait, celui à qui il avait envie de partager son bonheur comme sa peine, il espérait avoir une telle place. Parce que lui, il la possédait déjà pour le bouclé qui dès qu’un événement se produisait dans sa vie, c’était à Heath qu’il pensait bien presser de tout lui raconter. « Vous rendre toute chose, hm. » répétait-il une risette à la commissure de ses lèvres, amusé de ses mots employés et ce double sens perceptible autant dans sa phrase que brillant de mille feux dans ses prunelles verdoyantes. Décidément, cet homme il l’aimait à en être fou. Il avait besoin de lui pour se sentir complet, mais aussi pour se sentir meilleur, il pourrait tant lui redonner en retour contrairement à n’importe qui d’autres. Qu’était-il pour lui ? Yaël connaissait la réponse, secrète encore, mais perceptible sur ses lèvres qui délicatement laissait les mots couler de ses lèvres pour faire ce qu’il aurait dû faire il y avait un mois de cela.
Délivrance, ailes qui se déployaient pour s’envoler avec lui. Trop longtemps il avait fait patienter son amant. À cet instant, ils recollaient les morceaux de ce chemin les avaient trop longtemps tenus à l’écart. Présent et si loin à la fois, nul besoin d’une telle distance désormais. Ils trouvaient la force de ne faire qu’un, uni par une promesse de fidélité que Yaël ne comptait pas prendre à la légère. Heath pouvait croire tout ce qu’il voulait de lui, le bouclé n’avait rien d’un coureur de jupon comme on pouvait le croire. Il aimait certes flirter, mais il ne cherchait jamais plus. Laissant place à ses idées loin d’être préconçues vis-à-vis de ses relations ultérieures, il avait dédié ce mois à la conception d’un plan pour demander au pompier d’être son petit copain, mais aussi à réfléchir, repenser et en venir à une conclusion. Il n’aurait pas envie d’aller voir ailleurs, parce que Heath, il l’avait attendu beaucoup trop longtemps. Son cœur avait certes besoin d’être pansé, mais il lui avait toujours appartenu. Pourquoi voudrait-il l’offrir à un autre si le prénom du brun s’y trouvait déjà ? « Que tu dis, je n’en suis pas aussi certain. Tu te fatigueras de moi bien avant. » Un petit rire filant en vitesse hors de ses lèvres, alors qu’il ne pouvait détourner son regard de ce visage, ces lèvres charnues qu’il aspirait à goûter encore et encore jusqu’à l’engourdissement. « Petit-ami. Copain. Compagnon. Amoureux. Petit-ami. » Cette fois, il disait le second en français, s’amusant de le voir quémander une telle demande, alors que lui-même se réjouissait de l’entendre dire. L’heure passe et Yaël ne pourrait rester plus longtemps dans un tel endroit. Il avait besoin de se retrouver en tête-à-tête avec sa douce moitié, après tout dix et un mois environ les attendait sagement, prêt à leur offrir ce temps perdu avec les sensations les plus viscérales qui peuvent exister.
Rejoignant sa voiture, se retrouvant seuls dans cet habitacle de fer, il le regardait. Une excuse sincère, à la hauteur de ses regrets d’avoir trop attendu pour lui dire une chose aussi cruciale. Ce baiser, il le faisait aussitôt vibrer, pendu à ses lèvres, le corps électrifié de ce plaisir qui l’envahissait. Batterie dépassant sa capacité de rechargement, il fermait les yeux au contact de ses dents malmenant sa lèvre, de ses mains s’égarant sur sa porcelaine. Bouche légèrement entrouverte, il soupirait d’aise entre ses mains, incapable de taire cette délectable sensation qui l’envahissait. « Je t’aime. » soufflait-il malgré lui, résonnance à se plaisir qu’il prenait sous ses tendresses. Ses orbes revenant vers lui, appelé par les premiers mots qu’il lui disait. « Tu le méritais, parce que tu n’es pas comme les autres à mes yeux. Tu es tellement plus que tu mérites ce qu’il y a de mieux. » C’était ainsi qu’il avait vu les choses, notamment parce qu’il ne souhaitait pas le mettre au même niveau que tous ses exs avec qui il n’avait toujours fait que le strict minimum. Heath n’avait sans doute jamais pris en compte que Yaël le verrait toujours supérieur à tous les autres et donc se devait de lui offrir toujours plus. Fronçant les sourcils, sachant bien qu’il plaisantait, le bouclé ne trouvait pas à rire de celle-ci. En quelques mois à peine, il avait cru le perdre une fois et celle-ci l’avait inquiété sans demi-mesure. Il lui accordait tout de même un sourire, avant de caresser sa joue. « Je t’offrirai tous ces moments que tu désirs, mais inutile que tu te blesses. Je te préfère en pleine forme et avec tes capacités maximales. » disait-il en venant appuyer son front contre celui de Heath, avant de l’embrasser. Rien ne lui échappait, Yaël avait tout aussi envie que son homme de poursuivre ces caresses, désireux de se joindre à lui pour profiter de cette infime part qui lui avait manqué. Mais, il se faisait aussi violence que son amoureux pour freiner ses envies, bien loin de vouloir l’éprouver davantage. Il avait besoin de repos et non d’une étincelle pour rallumer la flamme d’un désir ardent qu’ils refoulaient tous les deux depuis un mois. Il serait se montrer patient, pour son bien-être. Il mettait donc le contact, quittant le stationnement où il s’était garé en double pour retourner à la maison.
Stationné devant le manoir, Yaël posait son regard sur le brun, serrant sa main. « Je ne sais pas. Tu montras sur le toit pour leur crier ? » Il le taquinait, posant ses lèvres sur les siennes. « Je ne suis pas le meilleur pour dire ces choses, mais je suis persuadé que tu trouveras. » À regret, il relâchait sa main pour sortir de sa voiture, prenant la direction de la porte d’entrée. L’ouvrant, il s’avançait dans cette immense demeure. « Y’a quelqu’un ? » Aucune réponse. Personne a l’horizon. Il se retournait pour regarder le brun. « Il semble y avoir personne. » disait-il en agrippant le bas de son t-shirt marin où le logo de sa caserne trônait sur son poitrail, il l’attirait à lui fermant la porte en même temps. Leur lèvre venant se coller dans une pression passionnée qui animait Yaël depuis trop longtemps. Sa langue retrouvant sa jumelle, caressant celle-ci avec délicatesse redemandant toujours plus pour satisfaire ce besoin d’être en contact avec lui. Il finissait tout de même par le rompre, éloignant son visage pour mieux le regarder. « Je vais préparer le bain. Ne fait pas de bêtise en attendant. Tu dois te reposer. » Il embrassait son front avec affection, puis s’éloignait pour monter à l’étage. Dans la salle de bain, il fit couler l’eau, dérobant une bouteille de savon pour mousser à je-ne-sais-qui. Et c’est appuyé contre le lavabo qu’il reçu le premier message texte de Heath. Cette envie de lui secouer les puces présente à l’éventualité qu’il fasse des pancakes chaque matin ne lui plaisait pas. Et bien vite, il réalisait qu’il avait fait une gaffe. Quelques échanges qui menaient à ce que son copain désirait. Une gêne marquant ses joues tout de même, alors qu’il avait arrêté l’eau et avait même entrepris de se dévêtir avant l’arrivée de Heath. La porte de la salle de bain s’ouvrait et dans son plus simple apparat, il regardait son homme. Pas félin, il s’approchait de lui venant prendre son portable dans sa main. « Ils attendront pour en savoir plus. Là c’est toi et moi. » Il prenait l’ordinateur le posant sur la vanité du lavabo. Débarrassé de tout ce qui pouvait les encombrés, il s’approchait de cet homme, fantasme éveillé. Ses mains glissant sur le t-shirt pour lui faire passer au-dessus de la tête, ses prunelles se posant sur son hématome. « Heath, tu devrais vraiment faire attention. » murmurait-il en le regardant avec inquiétude. Ça ne suffisait néanmoins pas à l’arrêter et bien vite, il l’avait déshabillé à son tour et lui prenant la main – récupérant l’ordinateur et le film de l’autre – il se dirigeait vers la baignoire. Laissant Heath prendre place, il installait l’ordinateur et mettait le film avant de venir se glisser derrière le pompier.
w/ @Yaël Weisel Quand il est présent, là, si près de moi, ce sont toutes mes incertitudes qui s’évaporent afin de laisser place à une évidence flagrante. Je perçois dans ses yeux tout ce qui me manque, tout ce dont j’ai besoin pour garder espoir et continuer à croire que, tôt ou tard, nos chemins seront réunis en une seule et même route. Lorsqu’il autorise son regard à se poser sur moi, je me sens comme la plus belle des Merveilles, désirable et désiré par le seul homme que j’ai à cœur de rendre fou. Je n’ai pas besoin qu’un autre m’observe, aucune utilité à constater l’attirance que mes courbes ou mon sourire peuvent faire naitre dans le cœur d’une autre personne. Tout ce qui m’importe réside là, juste devant moi. Je me laisse sombrer dans ses jades, happer par le magnifique spectacle que m’offre ses rangées parfaitement alignées de dents lorsque ses lippes s’écartent en un rictus léger qui me cueille à chaque fois. Tu n’as plus aucun doute lorsqu’il te gratifie de sa présence singulière. En sa compagnie, tu es certain de pouvoir tenir une vie entière si tel devait être le prix à payer pour obtenir ce que tu désires le plus au monde : lui. Une mélodie assourdissante se joue sous ma cage thoracique, la rythmique est différente de tout ce que je connais. Vive, animée, colorée par une euphorie qui fait la différence. Peut-il l’entendre de là où il se tient ? Sait-il à quel point je vibre pour lui ? Sait-il l’état dans lequel il me met sans même avoir à effectuer le moindre mouvement qui puisse l’engager sur une pente que nous ne pouvons pas emprunter présentement ? Tu bénis tes principes. Eux, auxquels tu t’es accroché comme à une bouée de secours ces dernières semaines quand la tentation menaçait de tout emporter, ta volonté en tête de liste. Tu as tenu bon malgré les appels incessants de ton bassin, de rêves qui, enflammés, t’ont souvent privé d’un sommeil pourtant réparateur. Combien de fois t’es-tu réveillé en espérant le trouver à tes côtés ? Tu as perdu le compte, frustré par son absence… À l’agonie de le savoir à quelques mètres d’ici, allongé dans un lit, seul, ou peut-être accompagné, loin de toi. Je souffre de son absence, de ces heures qui s’égrainent et me confrontent à une solitude que je ne supporte plus. La récompense n’en sera que plus belle, mon amour n’en sera que plus fort, solidifié par cette attente insoutenable, confirmé par des semaines et des semaines d’abstinence.
Je manque de me brûler les ailes, bel et bien conscient du risque auquel je me confronte en guidant ainsi sa main jusque sur ma cuisse. Je ne le quitte jamais des yeux, à peine indigné envers ma propre personne, honteux de lui adresser un regard aussi allumeur, enflammé par un besoin vital de le sentir à nouveau proche de moi comme plus personne ne le sera. Comme aucun autre ne l’a été depuis Halloween. Je frissonne, bientôt forcé de constater la facilité avec laquelle mes limites fondent en sa compagnie, une bosse naissante et des images plein la tête. Il existerait des tas d’endroits où laisser la flamme s’embrasser aux alentours, et cela malgré la douleur qui m’handicaperait surement un petit peu, mais je ne veux pas céder à cette pulsion. Capable des efforts les plus monumentaux depuis toujours, performant dans l’urgence, face à une difficulté qui ne cesse de croitre sous cette pression physique que sa main exerce, si proche d’une entrecuisse qui vibre pour lui et ne lui demande rien de plus qu’un tantinet d’attention. Tu acceptes de reconnaitre cette semi-défaite, victime d’un corps qui ne t’écoute plus, bien trop vicieux. Une partie conséquente du cerveau des hommes se trouve effectivement entre leurs cuisses et tu te sens prêt à l’avouer. Un combat à mort s’engage entre cette part de moi, pilotée par l’instinct, et ma véritable source d’intelligence qui, elle, sait me conseiller au mieux et m’éviter de plier. Ma fierté, c’est surtout cela qui m’aide à tenir bon pour le moment. Je ne veux pas avoir à reconnaitre une défaite que nous attendons tous les deux. Je ne veux pas me rendre coupable de sa rupture même si, qu’on se le dise, j’en suis le motif principal quoiqu’il arrive. Yaël n’aurait pas rompu avec sa petite-amie dans un premier temps si nos cœurs ne s’étaient pas retrouvés, il n’envisagerait pas d’en faire autant avec son copain si le souvenir humide de nos ébats ne l’animait pas, lui aussi, comme ses prunelles me l’indiquent si bien à cet instant précis. Il bouleverse peut-être mon petit monde, mais à ce jeu, je m’incline et reconnais lui en demander énormément, capable de percevoir à quel point son univers tout entier est sur le point de changer du tout au tout pour mes beaux yeux. N’est-ce pas l’aspect qui m’angoisse le plus ? Qu’il réalise plus tard s’être emprisonné pour les mauvaises raisons, pour un mec qui n’en vaut finalement pas la peine ?
« Je ne l’aurais pas fait. C’est toi, ma famille ! » Je n’ai pas honte de le dire, bien que timide dans mon intonation. Je suis habitué à assumer davantage mes paroles, très vocal, excellent orateur, du genre à aligner les exécutions lorsqu’un débat prend place autour de moi, un peu comme le ferait un journaliste sniper à la télévision. Cet exercice est inédit, trop peu habitué à me dévoiler en profondeur, à exposer mes sentiments de la sorte, d’une manière aussi frontale. Je me sens pourtant soulagé de le faire, encouragé par cette moue que j’aime tant, par ses traits qui m’apportent courage et confiance. Empereur, je compte bien achever de conquérir ce cœur, ce corps, cette âme qui, elle seule, parvient à m’émerveiller à nouveau. Qui suis-je, Yaël ? Je ne m’attends pas à un déferlement de mots qui, pourtant, me font exploser de joie. Une euphorie perceptible qui embrase mon épiderme, me donne la bougeotte. Je croise le regard d’une vieille dame, un large sourire aux lèvres, une larme à l’œil. Elle a compris, peut-être même avant tout le monde, et c’est elle que j’aimerais prendre dans mes bras également pour lui apporter cette tendresse que je devine loin, très loin derrière elle. Je préfère malheureusement faire preuve d’égoïsme pour une fois dans ma vie, c’est lui, et notre bonheur que je favorise, incapable de lui résister, de ne pas fondre entre larmes, sanglots et baisers contre ses lippes que je me fais la promesse d’honorer comme elles le méritent quotidiennement. Elles, et cet homme fantastique. « Je ne veux pas te mettre la pression, mais tu es à moi. » Je susurre, joueur, contre ses lèvres. Je ne réalise pas, plusieurs jours s’écouleront probablement avant que je parvienne à me rendre compte de la chance que j’ai d’être ce garçon pour lequel il est prêt à renoncer à toutes ses habitudes, à tout ce qui composait sa vie auparavant. Tu es le seul, l’unique. Comme tu as tellement rêvé de l’être. Abasourdi, comme si tu venais de rafler la mise au loto. Le gros lot, tu viens effectivement de le remporter. Heureux gagnant, lui qui donne vie à tes rêves.
Je t’aime, l’entendre prononcer ces mots a un effet particulier sur moi, un effet qu’il est difficile de caractériser avec des mots. Un mélange d’émotions vives, d’un bonheur qui humidifie mes opales, d’un sourire qui exprime ô combien je suis reconnaissant de sa présence, de cet amour qu’il me porte… De tout ce qu’il m’apporte, moi qui survivais dans l’ombre depuis notre rupture, dix ans en arrière. Je n’ai jamais rien connu d’aussi fort après lui, jamais ressenti ce qui malmène un myocarde qui en redemande, encore et encore. Il fait trembler mes mains, frissonner ma peau sans même avoir besoin de me toucher. Conjure les étoiles pour bénir nos rêves les plus fous, le soleil afin de nous envelopper de cette chaleur qui ne se développe que lorsque nous sommes ensemble. La magie existe, elle est réelle, je la sens couler dans mes veines, gagner du terrain et me bénir d’une douce bénédiction qui fait du bien. Tu n’es plus en tort, tu n’es plus l’amant… Tu es son petit-ami, prêt à lui accorder ta vie, tes jours, tes nuits, tes heures, tes minutes et tes secondes. Son bonheur devient ce soir ta mission principale, tu te fiches bien du reste. « Moi aussi, je t’aime. Je t’aime plus fort qu’hier, moins fort que demain… Ne parlons même pas de l’année prochaine ! » Je termine, en un sourire espiègle. « Ce qu’il y a de mieux, c’est toi ! » Et il vient de me l’offrir. Mon bonheur est acquis à sa cause, mission accomplie. « Ne pas me faire mal, c’est bien aussi, effectivement ! » J’aimerais le supplier de ne pas me faire mal, lui aussi. De ne surtout pas me briser le cœur, effrayé à l’idée de ne jamais parvenir à me relever d’une telle chute, mais je m’abstiens. Nous venons tout juste de nous retrouver, le soleil brille et tous les nuages ont été balayés dans le processus.
« Avec un peu de temps devant moi, je pourrais trouver une chorégraphie assez folle. M’abreuver d’idées sur Tik Tok… Il y a surement un hashtag pour ça, n’est-ce pas ? » Il existe un tag pour tout, sur cette application qui me captive autant qu’elle m’agace. Une manière de m’occuper à la caserne, lorsqu’un calme olympien règne en ville et nous prive d’interventions qui font le sel de notre profession. « Je pourrais le hurler à m’en casser la voix ! » Je le ferais à ma manière dorénavant, chaque jour, chaque matin, chaque soir, au réveil et au moment d’aller dormir. Je l’abreuverais de cette tendresse amoureuse qu’il mérite. « Tu devrais effectivement me laisser le loisir de leur annoncer. Je trouverais un moyen ! » Bien plus habile avec les mots, à l’aise avec un timing qu’il faut parfois savoir bousculer comme je le fais avec audace sur un coup de tête, alors que Yaël est à l’étage, occupé à me préparer un bain. Je peux entendre mon petit-ami rugir d’ici dès lors qu’apparait cette fameuse mention vu. Un grand sourire aux lèvres, je grimpe à l’étage et entre dans la salle de bain, les yeux instantanément attirés par cette gigantesque œuvre d’art qui, à nouveau, me terrasse. Sa nudité me happe, d’une beauté incomparable qui, pour la première fois de ma vie, pourrait me donner envie de composer, de le dessiner malgré la catastrophe ambulante que je suis en la matière. Je frissonne, fasciné par cette image, le corps éveillé et traumatisé par cette lenteur avec laquelle il réduit la distance entre nous deux. « Tu es magnifique ! » J’en viens à m’interroger sur la manière dont j’ai survécu sans lui toutes ces années. Il était pourtant là, juste sous mes yeux. Lui, que j’observais discrètement, inconsciemment. Lui que j’aurais aimé percevoir frontalement avant cela, lui, pour lequel j’ai tellement patienté. Lui, que j’ai éprouvé dix ans en arrière. Je me laisse faire, docile, sans jamais le quitter du regard. Étouffé par une chaleur qui nécessite de renoncer à l’intégralité de mes vêtements. Je lève les bras, la peau recouverte de frissons lorsqu’enfin ses doigts m’effleurent. Son inquiétude me touche, elle m’interpelle et je sais l’angoisse qui, parfois, menacera de le rendre fou. C’est peut-être pour cette raison que je guide ses phalanges en douceur contre cet hématome. La douleur est contrôlée, je ne grimace même pas. « Je vais bien. Il ne m’arrivera rien, pas ce soir… Pas demain, pas maintenant ! » Lui promettre une telle chose serait hypocrite, nous savons tous les deux que je ne dispose pas des armes nécessaires pour affirmer avec confiance qu’il ne m’arrivera rien… Nous flirtons avec le danger constamment. La réalité du terrain que tout le monde accepte. Sans nous, les pertes humaines seraient colossales. Je me mordille la lèvre lorsque ses doigts déboutonnent mon pantalon d’uniforme, lorsqu’ils flirtent ainsi avec un boxer sensible à son toucher. La nudité me libère, elle m’expose également, moi et cette attraction incontrôlable qui en devient presque ridicule. Attiré par le bain, je ne me fais pas prier pour me glisser sous l’épaisse couche de mousse, instantanément soulagé par la chaleur qui se dégage d’une eau qui me recouvre déjà partiellement. Le niveau monte et mon cœur s’emballe lorsque je le sens se glisser derrière moi. Il ne me faut pas longtemps pour m’abandonner à lui, à son torse contre lequel je me colle tendrement, lui attrapant les bras pour les mener entre les miens et faire de ses mains mes prisonnières, posées contre mon nombril. « Merci… Merci d’être toi… Merci d’être là… Merci de m’aimer… Merci pour tout ! » Je souffle, les yeux accaparés par cet écran qui voit défiler les premières secondes d’un film qui, je le sais, aura du mal à l’emporter sur cet homme que j’ai envie de caresser, d’embrasser, de retrouver ! Ce garçon entre les bras duquel je me retrouve à nouveau à la maison. Il l’est, ta maison ! « Dors avec moi cette nuit… S’il te plait ! » Je ne veux pas être privé de sa présence, de ses bras… Je veux pouvoir m’endormir contre sa peau, me détendre au contact de sa chaleur, de son parfum délicat. Observer ses traits lorsque le sommeil me quittera et qu’il sera, lui, encore endormi.
statut civil : dans les méandres d'un secret lourd, il se dit en couple, le clame, mais jamais il ne parle directement de cette personne qui partage sa vie.
habitation : w/ lucius
disponibilité : open ; 4 en cours
mes trophées :
[ one call away ]
w/ @heath romeo Cet homme, il le désirait tant, d’une façon inexplicable. Trop longtemps tenu à l’écart pour son propre bien, inconsciemment pour ne plus souffrir comme il avait su le briser. Yaël avait abattu les murs l’entourant sans même réfléchir. Homme indisponible – pendant un temps, il était le seul à savoir qu’il ne ressentait rien pour ces personnes qui partageaient sa vie. Dure réalité qu’il prenait soin d’étouffer, vilain d’une histoire qu’on n’écrirait jamais dans un conte de fée. Il était celui qu’avec qui on était, celui qui brise, qui sabote douloureusement avant de tomber sur la bonne personne. Tout cela, il le savait, mais ne s’emplaignait pas. Avoir le beau rôle, il savait que ce ne serait qu’une chimère et pourtant, face à Heath, près de lui, sous ses caresses, l’espérance existait. Il pouvait pratiquement la toucher, alors que lui seul savait qu’il était célibataire. Qu’il prît tout son temps pour dire à cet être aimé qu’enfin leur tourment prendrait fin pour se retrouver. Il le désirait à ses côtés, pouvoir simplement être lui-même sans contrainte, bon ou mauvais. Heath ne le jugeait pas, puisque contrairement à tous les autres, il n’avait pas caché une part de lui. Brute, Yaël attendait un amour comme celui-ci pour qu’on taille sa douceur dans ce marbre qui le constituait. Et le pompier avait mis les premiers coups de burin dans tout ceci dix années auparavant. Bien que poussiéreux sans doute, il ne faudrait que peu d’effort pour soulever ce nuage de poussière et faire miroiter tout ce qu’il désirait réellement. Un sourire fendait ses lèvres, touché par les mots du brun. Sa famille, il ne lui avait jamais dit de tel propos. Connaissant les vagues houleuses et ces tempêtes infernales chez les Romeo, Yaël comprenait qu’il ne disait pas cela à la légère. Il le pensait et si tout cela aurait pu être un poids pour n’importe qui, ça ne l’était pas pour le juif. Il ne désirait que le combler de bonheur, lui offrir plus d’amour qu’il n’en avait montré à qui que ce soit, brisant toutes les craintes que le brun pouvait éprouver. Toutes ces petites choses lui donnaient la force de parler, libérant ce secret qu’il gardait depuis près d’un mois pour lui. Il n’avait pas Jessie à ses côtés pour le guider, lui dire qu’il était idiot d’attendre, qu’il perdait du temps et ferait mieux de foncer. Il lui aura fallu du temps et un accident pour qu’il prenne conscience de la valeur de ses mots, du temps qui les liait. Chaque contact avec les lippes de celui qui vient d’être proclamé petit-ami officiel, Yaël se perdait un peu plus dans des sensations qui lui échappaient. Il ne désirait être nulle part ailleurs, retrouvant simplement le chemin de ce confort, cet endroit paisible qui suffisait à le combler dix ans plus tôt. « Rien qu’à toi, oui tout comme tu es à moi. » soufflait-il avant de s’emparer de ses lèvres une fois de plus, dévorant son souffle pour s’alimenter. Un besoin vital qu’il retrouvât à ses côtés et il ne désirait être autre part que près de lui, à l’aimer de tout son être, son cœur, des pensées qui ne trouvaient qu’un chemin, celui de le rendre heureux avant toute chose.
Une formule qui entre les lèvres du juif laissait échapper une magie jusqu’ici jamais totalement utilisée. Il avait aimé Heath plus jeune, son premier amour masculin, son premier petit-ami. Une place de choix, une place de rêve. Yaël désirait tellement lui offrir à cette époque, il voulait aller plus loin que de simple baiser, prêt à franchir tous les caps à ses côtés, on lui avait fauché ses ambitions, anéantis ses rêves amoureux et piétiné son cœur sans même qu’il ne le laisse paraître. Ce jour, il avait perdu sa capacité à aimer, même s’il avait gagné un ami précieux. Un mal pour un bien, sans doute. Mais jamais il n’avait pu dire à Heath ce qu’il éprouvait réellement, à quel point il était amoureux de ce garçon incertain, manquant de confiance en soi, mais qui avait su attirer le regard du plus difficile des hommes. Yaël n’avait donc pas cherché à en savoir plus, retenant ces trois petits mots, les enterrant avec tout ce qu’il avait pu être aux côtés de son meilleur ami. Aujourd’hui, il ne pouvait attendre, trop longtemps enfoui. Il cherchait à s’en libérer, enchantant leur univers. Il lui dirait autant de fois qu’il faudrait pour que son petit-ami comprenne qu’il ne comptait aller nulle part, que c’était cette fois eux contre le monde, ensemble main dans la main pour affronter leur avenir. Il riait attendrit par ce qu’il venait de lui dire. « Si ton cœur est aussi gros pour m’aimer plus chaque jour, sache qu’en me regardant simplement tu y verras le reflet de tout cet amour que j’aurai pour toi. » Il passait sa main sur sa mâchoire râpeuse. « Je ne suis que le miroitement de tout ce que tu m’apportes. Tu me rends meilleur, à tes côtés je suis un peu plus digne de toi. » Son pouce caressait sa joue avec tendresse. Il le pensait, ce n’était pas une question de belle parole pour le charmer. Heath le changeait, il le savait depuis des années, même s’il se refusait à le voir. Près de lui, il souriait, riait, pleurait, se montrait plus affectueux, tout ce qu’il n’avait jamais trouvé à reproduire avec quelqu’un d’autres. Et aussi étonnant que cela soit, rien n’était contrefaçon, il ne jouait pas la comédie comme certain croirait peut-être, se disant qu’il ne pouvait être franc. Aucun mensonge, simplement le reflet d’un bonheur sans contrainte, d’une aisance qui s’épanouissait sous le regard de cet homme qui avait choisit de l’aimer lui.
Les idées folles du brun laissaient sceptique le juif, fronçant les sourcils, il le dévisageait. « Je n’en suis plus trop certain. » Alors qu’il avait pleinement confiance en cet homme, il lui confierait sa vie sans hésiter. Mais l’annonce de leur relation, il doutait presque alors qu’il savait pertinemment que si c’était lui, ce serait catastrophique. Il aurait sans doute balancer des mots bien loin de sa plume qui lui servait à écrire ses scripts. La romance de ses films possédait un niveau bien au-dessus de ce qu’il pouvait réellement offrir. C’était encore à se demander comment il parvenait à cela ? Lui, toujours et uniquement lui. L’eau coulant dans la baignoire, son regard perdu sur les quelques messages envoyés, il fronçait le nez dès l’instant où son homme annonçait à leurs amis l’étendu de leur nouvelle relation. Yaël en venait à se demander comment serait les choses à partir de ce jour… Ils ne vivaient pas tous dans des appartements différents, et le bouclé savait désormais l’effet qu’avait son petit-ami sur lui. S’il râlait déjà pour tout et n’importe quoi entre ses mains, ses râles montaient en octaves, libérateur, animal. Ça n’avait rien de banal, c’était tout bonnement à l’image même de leur passion. À l’aise avec son corps, loin d’être pudique, il n’avait pas attendu Heath pour se dévêtir, pourtant il aurait aimé sentir ses doigts sur sa peau à chaque couche de vêtement qu’il aurait retiré, mais à cet instant, il ne voulait qu’une chose l’épargner. Il se refusait à l’idée de faire quoi que ce soit, même s’il en mourait d’envie. Pas ce soir, du repos c’était ce dont il avait besoin. Dès à présent, ils auraient tout le temps du monde pour rattraper le temps, pour passer des moments lover ensembles et ne faisant plus qu’un. En le voyant entré, le bouclé se dirigeait vers lui de cette façon étonnante qui le rendait presque surhumain. L’illusion de flotter sur le sol, un déhanchement coulant, exhibant sa musculature taillée dans le marbre, sa peau porcelaine moustachée des grains de beautés ici et là. Ses traits de sculpture grecque accentués par la lumière de la pièce, laissait entrevoir un sourire sur ses lèvres pêches légèrement humectées. « Tu l’es aussi. Tu l’as toujours été pour moi. » Dix ans plutôt, il lui avait dit dans la pénombre d’une salle de cinéma. Pour lui, il était parfait, si magnifique qu’il ne pourrait regarder que lui. Il ne le croirait peut-être pas, mais Yaël savait qu’il n’y avait pas que le physique, un détail superficiel. Sous son regard, il était passé de mignonne chenille à sublime papillon. Il était fier de voir qu’il avait fait cela pour lui et non pour les autres, sa force l’inspirait et le faisait l’aimer encore plus. Avec des gestes précieux, il entreprenait de lui retirer ses vêtements, laissant leur peau entrer en contact légèrement. Ses orbes émeraudes se posant sur cet hématome, ses doigts laissant le t-shirt tomber sur le sol entre eux. Il le laissait guider ses doigts sur cette blessure qui inquiétait tout de même le juif. « Ne dis pas ça, on ne sait jamais ce qui peut arriver. » Il fronçait les sourcils soucieux, taisant ses craintes. Approchant, il posait avec délicatesse ses lèvres sur cette masse violacée. « Promets-moi simplement qu’en tout temps tu seras prudent. » Fermant les yeux un instant, il les réouvrait alors que ses doigts filiformes s’attaquaient à ce pantalon d’uniforme. Il le libérait, dévoilant une chose impossible à contrefaire, une vérité valorisante. Se collant à lui, il l’embrassait ses lèvres, l’attirant pour qu’il vienne prendre place dans le bain. Il y rejoignait quelques instants plus tard, se glissant derrière lui en passant ses jambes de part et d’autre de lui, tout comme ses bras qu’il glissait autour de lui, le serrant contre son torse. « Mais… Ce n’est rien mon amour. C’est moi qui devrais te remercier de m’accepter tel que je suis, avec mes défauts comme mon peu de qualités. Tu ne me juges d’aucune façon. Tu es ce qui me rend meilleur, je t’aime pour tout ce que tu m’apportes et jamais il ne s’affaiblira. » Il embrassait sa nuque, le serrant un peu plus contre lui posant son regard sur l’écran pour regarder ce film absurde. Ses doigts sous l’eau caressaient machinalement ses abdos, alors qu’il logeait son menton contre son épaule, collant sa joue contre le visage de son homme. Ainsi, il était bien n’ayant besoin de rien de plus. Un sourire étirant ses lèvres, il remontait une main pour la glisser sous ce menton dru, obligeant Heath à tourner la tête pour le regarder. « Je prends soin de toi, je ne compte pas te laisser seul. Je dormirai donc volontiers avec toi, même si je l’aurais fait sans que tu me le demandes. » Glissant sa main sur sa joue, empoignant son visage, bloquant son cou dans sa prise assumée, il l’embrassait avec passion. Son souffle sec se brisant sur les lèvres charnues du cadet, Yaël se faisait violence pour ne pas poursuivre ce baiser et basculer dans la luxure. « Laisse-moi te laver. » disait-il en étirant le bras pour prendre la fleur de douche où il déposait une noisette du gel de douche d’Heath qu’il avait amené à la baignoire. Doucement, il commençait à frotter ses épaules et son dos, laissant son regard se rivé sur la naissance de sa nuque rase. Sa respiration s’accélérait, il cherchait à garder le contrôle, mais trop longtemps il s’était retenu de le toucher. Ses lèvres fondaient sur sa nuque, l’embrassant sans pour autant arrêter de le laver. Il avait envie de lui plus que jamais et l’odeur du gel douche animait ses sens, décuplait ses envies et le faisait basculer dans la faiblesse. Sa faiblesse c’était lui, comme il pouvait être sa force. Une lutte perdue d’avance puisqu’il était inutile qu’il se batte alors qu’il serait toujours irrésistiblement attiré par lui.
w/ @Yaël Weisel La patience, ça n’a jamais été mon fort. Pas le principal trait de caractère que l’on utilise immédiatement pour me qualifier et pourtant je me suis dépassé. J’ai tout donné en la matière ces dernières semaines envers et contre l’ensemble de mes pulsions. Comment aurait-il pu en être autrement ? Comment aurais-je pu ne pas ronger mon propre frein à le sentir aussi proche, au sein de la même propriété, allongé dans un lit qui n’était pas le mien ? J’ai souvent été tenté de renoncer à mes principes, d’occuper le rôle de méchant, ce mec que l’on qualifierait de salope, une catin dans un langage misogyne qui, étrangement, ne semble coller à la peau que des femmes. Je n’ai jamais compris pourquoi les maitresses étaient pointées du doigt de la sorte, pourquoi le mari infidèle parvenait toujours plus ou moins à retomber sur ses pattes alors que le problème vient de lui, et uniquement de lui. La personne qui, à ses côtés, s’en paie une tranche ne l’oblige jamais à commettre un tel affront. Le coup de canif au contrat, il provient du copain, de la petite-amie. Pas de la personne qui, célibataire, récolte le vent et sème involontairement la tempête. J’aurais pu me conforter à cette idée, accepter d’occuper un double rôle peu appréciable mais nécessaire à mon bien-être et pourtant… J’ai tenu bon. Je me suis accroché à cette satisfaction que j’éprouve bien plus fortement encore que dans mes fantasmes les plus aboutis. Cette joie qui me submerge à en avoir les larmes aux yeux, ce soulagement qui libère mon estomac d’un nœud qui, jusqu’alors, était bien trop serré pour mon propre confort. Je me sens bien, d’humeur à crier sur tous les toits qu’il m’appartient, qu’il est mon homme et que je lui dédierais une fidélité inégalable, l’abreuverait de mon amour, de ma reconnaissance, de ma tendresse et d’un corps qui vibre à l’idée de le retrouver après une aussi grosse période d’abstinence… De privation. J’ai perdu le fil des masturbations matinales, nocturnes et finalement à toutes les heures du jour ou de la nuit… Son regard discrètement aguicheur, nos SMS parfois bien trop enflammés pour notre propre bien à tous les deux. Je me suis brûlé, implorant son prénom au moment d’atteindre l’orgasme en solitaire, mes doigts couverts d’une substance abreuvée par son image. Je me sens récompensé, je n’aurais pu rêver meilleur cadeau à l’approche des fêtes de fin d’année. Je respire la joie de vivre, comblé par cette histoire qui prend les allures tant espérées. Le plus heureux des hommes, ce soir, c’est moi ! Ma famille, nous savons tous les deux que je ne déconne pas lorsqu’invoque un concept aussi essentiel à l’équilibre de n’importe quel individu. Un lien dont j’ai été privé toute ma vie, victime d’un désintérêt grandissant de mes parents avec les années. Ma famille, ce sont mes amis, les parents d’Ophelia et Yaël… Lui avec qui je me vois déjà heureux dans dix, vingt, trente ou même cinquante ans… Lui, que j’imagine sublime en père de nos enfants. Oreille attentive et tendre comme je semble être le seul à le connaitre. Cette idée me fait saliver mais nous n’en sommes pas là. Les prémices d’une belle histoire qui passera par bien des étapes avant qu’enfanter se transforme en une conversation au premier degré. « Tout à toi ! » Je répète, acquis à sa cause. Comment voudriez-vous avoir envie d’aller voir ailleurs avec un si bel Adonis à vos côtés ? C’est tout bonnement impossible, et je pèse mes mots. Je respire l’amour, abreuvé d’une tendresse qui fait du bien, de baisers dont j’ai été privé pendant trop longtemps.
Je t’aime, je ne m’habituerais jamais à cette sensation grisante qui s’immisce jusqu’au plus profond de mon être. Je ne veux surtout pas me faire à cette déclaration qui me touche à chaque fois comme si je l’entendais pour la première fois. C’est dans ses bras que je me sens à nouveau vivant. Comment suis-je parvenu à survivre toutes ces années en son absence ? Je ne suis pas capable de répondre à cette interrogation qui est la mienne. Je ne crois pas avoir vécu. Ma seule certitude, à vrai dire, c’est de ne jamais avoir éprouvé quelque chose d’aussi fort et dangereux à la fois. Je ne pourrais bientôt plus me passer de lui. À vrai dire, c’est déjà le cas. Ses mots, ils me font chavirer et j’étouffe un sanglot, ému… À croire qu’à son contact je me métamorphose également en un être infiniment sensible… Rectification, en un être incapable de dissimuler ses émotions les plus vives. « TU me rends meilleur… J’ai l’impression que toutes ces années j’étais un puzzle incomplet. Riche d’un potentiel inexploré et frustrant. Tu es ma pièce maitresse. Sans toi, je ne suis pas capable d’avancer… Sans toi… Je ne suis rien ! » Et j’en pleure, étouffé par un amour délicat et libérateur. S’il savait depuis quand je retiens ces déclarations enflammées. Je lui en dédierais des centaines et des centaines jusque sur mon lit de mort, chaque jour, d’une manière ou d’une autre. Je ne le lâcherais plus, ne le laisserais plus jamais s’en aller à condition qu’il me soit fidèle.
Un trajet, des idées par dizaines et un amusement qui laisse présager le meilleur, certes, mais surtout le pire. Quel format pourrait prendre cette annonce à nos meilleurs amis ? À cette colocation qui devra très rapidement s’acclimater à notre présence à tous les deux, non seulement en individuels, mais également en couple. Les nuits risquent d’être mouvementées car ma pudeur ne suffira pas à me contenir, à nous contenir. C’est cette intimité qui, je le sais, sera régulièrement bafouée par cette notion de collectif qui me ramène à ce désir d’indépendance qui, quelques fois par le passé, m’a donné envie de rechercher un appartement ou une maison… Un investissement dans la durée avec cet argent qui, de toute manière, sommeille sur mon compte depuis bien trop longtemps maintenant. La seule contribution, aussi maigre soit-elle, à laquelle mes géniteurs pourront prétendre. Eux qui ne m’ont jamais abreuvé autrement que par leur richesse. Eux qui ont toujours acheté mon silence en se contentant d’un généreux chèque chaque année à Noël. Mon anniversaire, ils ne me l’ont pas souhaité depuis plusieurs années. J’ai appris à vivre avec, ou plutôt sans eux. Monsieur doute à présent de ma capacité à faire les choses correctement et j’en profite pour m’engouffrer dans cette généreuse brèche, d’humeur infiniment taquine entre deux baisers de plus en plus sensuels. « Aurais-tu d’autres idées à me suggérer ? Je suis tout ouïe, tu sais ! » Ma langue ne lui laisse pas le temps de communiquer qu’elle s’aventure déjà le long de ses lèvres afin de quémander des retrouvailles amplement méritées avec sa jumelle. Un contact doux, teinté d’une tendresse qui fait du bien et me requinque à quelques secondes de quitter le véhicule pour rejoindre une salle de bain et une baignoire qui nous accueilleront tous les deux le temps d’un film, d’une projection… D’une tentation dévorante.
Son inquiétude m’angoisse, bien trop conscient de la réalité de ce terrain sur lequel je joue quotidiennement. Il ignore le danger qui nous guette tous les jours ou presque, à chaque garde. Nous n’en parlons pas énormément, à moins de prendre un mauvais coup comme aujourd’hui. À quoi bon agir différemment ? Que pourrait-on dire de plus ? Pourquoi chercher à inquiéter tout le monde quand on sait très bien que, quoiqu’il arrive, on ne pourra rien faire contre la Grande Faucheuse lorsque notre heure viendra ? Les militaires s’exposent à des risques à chaque fois qu’ils partent en mission eux aussi, nous ne sommes pas les seuls. Des corps de métiers éprouvés par le danger, il y en a des tonnes. « Je te le promets, et tu sais pourquoi je le fais avec autant d’assurance ? » Un large sourire étire mes lippes. « Car tu seras là, dans ma tête, à m’accompagner à chaque seconde. Je me battrais pour moi, bien-sûr, mais pour toi aussi… Je penserais à toi, à ce besoin vital de rentrer à la maison pour te quémander de me serrer dans tes bras jusqu’à ne plus jamais me laisser m’échapper à nouveau. » J’embrasse ses lèvres à nouveau, caresse son épiderme entièrement nu à mon tour et me laisse bercer par le tempo qu’il me dicte rigoureusement. Allongé à même sa peau, le dos confortablement lové contre son torse. C’est son cœur que je sens battre tout contre ma peau qui dicte un tempo délicat. Je me sens bien, à ma place, bercé par cette douce symphonie qui m’emporte avec elle. J’ai bien du mal à prêter attention à ce film, bien trop intéressé par la présence fantastique de mon petit-ami. De cet être magnifique qui me retourne mes compliments et place la barre plus haut encore. Comment pourrais-je espérer l’atteindre, me hisser à sa hauteur avec une telle perfection ? Il est une divinité vivante et je mesure un peu plus encore la chance que j’ai de l’avoir à mes côtés, pour moi tout seul. « Tes défauts, ils font de toi la personne que tu es. Si tu étais parfait au sens populaire du terme, je ne t’aimerais pas comme je le fais présentement… C’est ton être tout entier, dans le bon, le mauvais et la complexité qui me rend dingue… Qui me terrasse d’amour, d’admiration aussi… » Je l’aime pour ses facettes dans leur intégralité. Je l’aime pour la perfection qui résulte de cette addition parfois improbable. Sa personnalité est tout ce dont je rêve, son regard le seul océan que j’espère captiver et son être le seul que j’envisage de conquérir encore et encore, inlassablement. Je m’y attèlerais sans jamais faillir parce qu’il le mérite plus que n’importe qui. Parce qu’il est mon exemple, mon modèle… Mon amour. Ses doigts remontent le long de mes courbes, des frissons à la clé, une accélération incontrôlable de mon myocarde à l’approche de ses phalanges et je me laisse faire docilement, le regarde et m’abandonne à des lèvres qui savent comment m’insuffler la vie, la joie, l’euphorie et l’ivresse. Je les embrasse amoureusement, happé par cette passion qui me glisse sous la peau et éveille chaque petite parcelle de mon épiderme à vif. « Je suis le plus heureux des hommes ! » Je l’ai peut-être déjà dit, mais me répéter ne me dérange pas. Il mérite de l’entendre à chaque seconde qui s’écoule. Je me penche et lui offre mon dos superbement sculpté, mes omoplates musclées en guise de première zone à nettoyer. La fleur de douche contre ma peau est plaisante, mais pas autant que cette empreinte que laisse le bout de ses doigts lorsqu’ils me dévalent. Décontracté, les yeux fermés, je gémis lorsqu’enfin ses lèvres se mesurent à ma nuque. Ses baisers me mettent le feu, embrasent un corps qui se hisse à une vitesse folle et honteuse. Je pars au quart de tour, la seule évocation de son prénom s’avérant généralement suffisante pour me tenir en haleine jusqu’au petit matin, seul ou à ses côtés. Ses mains, je leur quémande de renoncer à cette fleur de touche, me colle à nouveau à lui et le guide contre une sensibilité à fleur de peau, érigée juste pour lui. Tête contre tête, lèvres contre lèvres, je susurre d’une voix allumeuse, le diable au corps, les flammes jusque dans les prunelles. « Touche-moi, bébé… Touche-moi comme tu as rêvé de le faire depuis Halloween… Touche-moi comme jamais tu n’as osé le faire. » Je veux crier son prénom à nouveau, perdre pied, victime du plus fantastique des bourreaux. Je le supplie du regard, ondule avec lenteur contre ce corps que je sens s’animer contre ma chute de reins. C’est tout son être que je convoque, le diable en personne que j’invoque, désireux d’être emporté par la fougue et le besoin insupportable qui s’est développé depuis la dernière fois… « Yaël ! » Je murmure, mes deux mains contre les siennes, à la naissance d’un colosse qui ne demande qu’à être capturé de la plus folle des manières.
statut civil : dans les méandres d'un secret lourd, il se dit en couple, le clame, mais jamais il ne parle directement de cette personne qui partage sa vie.
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w/ @heath romeo Ces larmes d’émotions, il les récoltait une à une, allant même jusqu’à poser ses lèvres près de ses émeraudes décorées de ces longs cils pour chasser cette peine qu’elle soit heureuse ou triste. Il ne souhaitait pas le voir pleurer, mais parfois, ça faisait simplement du bien. Yaël en avait conscience même si ses larmes, il avait tendance à les étouffer, sans doute trop orgueilleux pour se montrer ainsi. Pourtant, devant Heath il avait versé plus d’une, il avait tremblé sous ses doigts. Face à son petit-ami, il était devenu imprévisible, ce n’était pas une chose négative comme on pourrait le croire. Bien au contraire, il affichait des sourires d’une chaleur qu’il n’avait jamais présenté à quiconque. Yaël laissait tomber des barrières que peu de gens avaient eu la chance de voir au fil du temps. Préservait-il cette image pour cet homme ? Peut-être bien, après tout, même s’ils avaient mis du temps à se rapprocher, sans doute trop différent pour être ami. Le juif avait toujours été cette toile qui s’harmonisait à merveille avec Heath, ça n’avait rien de forcé, il ne s’inventait pas une personnalité comme on pourrait le croire. Non, il était simplement réceptif et se laissait guider par lui avec aisance dévoilant des traits encore inconnus. Nouveau-né entre ses bras, il affichait désormais une large palette de demi ton que le pompier était le seul à connaître. Cette complexité qu’était le jeune Weisel, peu pouvait prétendre vraiment l’avoir percé à jour. « Désormais, tu n’as plus à t’en faire c’est ensemble qu’on va avancer. » disait-il en posant ses lèvres sur celle du brun, baiser tendre. Il aurait aimé rester contre elle, se nourrissant de son souffle, partageant cette force vitale. Revivant le temps de ce contact qu’il devait tout de même briser à contre cœur pour retourner chez eux.
w/ @Yaël Weisel « As-tu conscience que tu viens d’accueillir le diable en personne dans le confort sécuritaire de la demeure qu’est ton cœur ? Je ne le quitterais plus jamais ! Tu es dans la panade à présent, coincé avec moi pour toujours ! » Je sèche mes larmes de joie d’un rapide revers de la main et trouve moyen d’insuffler une touche d’humour à cette situation qui fait battre mon cœur à la chamade. Le romantisme, j’adore cela, ne parlons même pas des mots doux qui font s’éveiller mes sens et ressurgir la midinette qui sommeille profondément en moi. Chassez néanmoins le naturel et il revient immédiatement au galop, sous la forme de plaisanteries, d’une pudeur qui s’exprime depuis toujours à un moment ou un autre sous la forme de taquineries, de remarques qui prêtent à sourire et attirent le regard ailleurs que sur moi. « Rentrons à la maison ! » Je quémande, une fois installé dans sa voiture et attaché. Ce manoir qui est le vôtre, tu regrettes pour la première fois de loger en son sein. Un peu trop au courant des limites qu’il vous imposera très bientôt. Vous ne disposerez que d’une intimité très limitée par respect pour vos meilleurs amis, pour les différents membres de cette colocation pas comme les autres. Une petite graine est innocemment semée ce soir sous la forme d’une simple réflexion anodine, d’une pensée qui disparait presque aussitôt. Est-ce une nouvelle quête que tu pourrais te lancer ? Le prochain challenge que tu pourrais te mettre en tête de relever ? Vous dégoter un cocon rien qu’à vous… Un endroit où vous serez tout simplement libres d’être vous-même, sans contrefaçon. Tu adorerais cela. Tu te nourris de cette idée, ton imagination extrêmement fertile et étouffe ce sourire naissant au coin de tes lèvres. Il ne s’agit que d’un fantasme, mais tu ne te contente jamais trop longtemps de rêver ce que tu désires le plus ardemment… Il n’y a que lui, que tu as attendu pendant toutes ces années… Lui, que tu pourrais affirmer avoir attendu toute ta vie.
Je suis épuisé, bien que revigoré par ces baisers échangés, par son odeur ensorcelante et cette main rassurante qu’il balade le long de ma cuisse sans jamais s’éloigner trop longtemps de la route qu’il observe avec attention. Les vingt-quatre heures de garde se font cruellement ressentir, le poids de mes dernières actions également. Tu t’es élancé sans réfléchir afin de porter secours à tes coéquipiers. Si la scène devait se rejouer maintenant, si ce même scénario se présentait à vous la semaine prochaine… Tu sais très bien que tu agirais de la même manière sans sourciller car c’est ainsi que se font les choses dans votre métier. Le sauvetage passe avant vos propres vies. La douleur, parfois légère, d’autres fois plus prononcée, m’accompagnera pendant quelques jours, me marquera suffisamment pour exiger une certaine prudence les premiers temps mais je foncerais à nouveau tête baissée dans les flammes ensuite, si cela est nécessaire. Occulter la peur est nécessaire dans notre métier, se pétrifier devant la difficulté revient à renoncer à cette profession exigeante, pas faite pour tout le monde. Il faut être un héros à sa manière, les pouvoirs en moins, la reconnaissance moins appuyée mais la réalité en plus. Tenir le choc et mener une carrière que l’on dédie aux autres plutôt qu’à soi-même. Ce n’est ni la première, loin de là, ni la dernière blessure qui me clouera au sol. Une promenade de santé à côté de cet accident d’ambulance qui a failli me coûter la vie… Qui a coûté la vie à une collègue fantastique, à un patient qui ne méritait pas de mourir, encore moins dans ces circonstances.
Lové contre lui, le menton appuyé contre ses cheveux bouclés, je recueille cette tendresse dont j’ai été privé pendant un long mois, comparable à une éternité de tourments à mes yeux. J’ai souffert en silence, arraché à la seule source de chaleur qui m’était pourtant essentielle. Lui. « Je te raconterais tout de mes journées si c’est ce que tu souhaites, sans aucun problème, au contraire. Je suis persuadé que ça me fera du bien d’avoir une oreille attentive et extérieure à la profession, quelqu’un qui pourra panser mes plaies. » Je ne pense pas une seule seconde à des blessures physiques, d’autres images naissent immédiatement dans mes pensées, des affaires qui font mal, ébranlent forcément la foi que tu peux avoir vis-à-vis du monde qui t’entoure. Il n’est pas toujours chose aisée de prétendre ne pas être touché par les interventions que nous menons. Certaines défaites nous déchirent, font monter des émotions que nous ne sommes pas autorisés à exprimer. Nous nous devons de garder une certaine neutralité, d’être le point d’ancrage des victimes dans la tourmente. Nous effondrer avec eux n’aiderait personne. « Es-tu certain que tu supporteras d’entendre mes récits ? Certains sont parfois très… Éprouvants... » Je n’ai pas toujours envie d’emporter cela à la maison avec moi. Pas besoin de l’accabler avec mes histoires. Lui, qui est mon concon, mon Jardin d’Eden et m’aide à m’éloigner de tout cela lorsque mon monde s’assombrit.
Je m’installe à l’intérieur de cette baignoire recouverte d’eau chaude et étouffe un soupir satisfaisait. Mes muscles se détendent et mon être tout entier s’abandonne à son étreinte délicate. Allongé contre lui, plus rien n’a d’importance. Je me sens à la maison, littéralement, ses bras autour de ma peau, son enveloppe collée à la mienne, la pulpe de ses doigts comme unique remède à chacun de mes mots. « Peut-on rester ici pour toujours ? Même si l’eau commence à refroidir, même si la mousse s’estompe, même si nos peaux se rident à cause de l’humidité… Toi et moi, dans notre bulle… Rien que nous deux ! » Je ne sais pas ce qu’il en pense, mais j’adorerais cela. Je n’ai pas besoin de plus, juste de lui et de l’amour qu’il me porte. Je m’éloigne très rapidement du film que nous sommes censés regarder, incapable d’en apprécier les saveurs alors qu’il est là, lui qui m’a horriblement manqué, lui que je ne veux plus jamais quitter. Lui, l’homme de ta vie. Il ose mettre mon sérieux à mal d’une paire de lèvres diaboliquement animées le long de ma nuque, de mes omoplates qu’il recouvre d’une chaleur sensuelle. Je gémis, les prunelles fermées, emporté par ce massage bien supérieur au spectacle que pourrait me garantir l’usage de ses mains sur cette même zone dorsale. Perdu, je le suis, animé par la fougue qui ne cesse de grossir contre mon dos. « Dois-je te rappeler que jouer avec moi, c’est l’assurance de perdre à tous les coups ? » Il se brûlera quoiqu’il arrive, douleur ou non, épuisement ou forme olympique. Je trouverais toujours une manière de le surprendre, de lui communiquer mon excitation.
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w/ @heath romeo « Je suis prévenu désormais. » Une risette creusant le coin de ses lèvres, taquin à ces mots attendrissants. Il ne voulait pas le voir partir, ce mec il l’avait gravé dans la peau. Peut-être était-ce trop tôt pour l’affirmer ? Mais dix années à l’attendre, à aimer un homme qu’il pensait n’avait rien à faire de lui. La ligne temporelle de leur histoire suivant les montagnes russes de leurs regards volatiles, incognitos, alimentant une sensation qui ne les avait jamais quittés. Qui pourrait se vanter d’un tel amour ? Aussi fort pour résister au temps s’écoulant à un rythme incontrôlable. De rallumer la flamme en un claquement de doigt, se laissant bercer par ce vieil ami, amour, leur donnant la force de retenter leur chance côte à côte. Yaël n’avait pas l’intention de le laisser partir, pas cette fois. Il s’y accrocherait parce que sa vie en dépendait – et elle en dépendait. Des promesses qu’il comptait bien tenir, pour lui. Après tout, il n’y avait que pour Heath qu’il était prêt à être monogame. Trop de sentiment pour qu’il puisse se sentir attirer par toute autre forme d’attachement. Il lui était vital, une bouffé d’oxygène pour ses poumons en manque d’air. Ils rentraient donc chez eux, dans ce manoir beaucoup trop grand et si peu intime. Qu’importe, Yaël savait qu’ils s’adapteraient – se disant qu’ils n’iraient pas jusqu’à faire comme à l’Halloween – pour leur bien et celui de leur coloc, il trouverait le moyen de créer une harmonie. Ce qui ne s’annonçait peut-être pas aussi aisé qu’il pouvait l’espérer avec des horaires si peu enclin à s’accorder mutuellement, l’obligeant tôt ou tard à aborder un sujet qu’il ne pensait même pas encore. Sa main sur la cuisse du brun, il conduisait tout en réfléchissant à ces moments qui ponctueraient sa vie désormais. Il avait accepté de le lui être exclusif, il n’aurait donc plus à chercher des excuses. Il pourrait venir le voir travailler si le cœur lui en disait. Un seul horaire à planifier pour des moments rien qu’à deux. Yaël n’avait jamais été aussi libre, prisonnier de son propre chagrin depuis une dizaine d’année, il déployait finalement ses ailes pour voler en consonnance avec son éternel.
Ses bras autour de sa taille, sa tête bloquée sous ce menton rugueux, il gardait les yeux fermés. Un sourire prenait place sur ses lèvres, alors qu’il resserrait son étreinte. Ce désir de le soulager de ses maux, de trainer ses poids pour l’aider à avancer, Yaël était plus que sérieux. Il n’était certes pas la personne la plus empathique, la souffrance des uns et des autres ne l’affectait pas forcément. Bien souvent, celle-ci coulait sur sa porcelaine sans qu’il n’y porte d’attention. C’était sans doute son pire défaut, mais encore une fois, pour Heath tout se voyait différemment. Il désirait connaître ses histoires joyeuses ou pénibles. La souffrance n’était pas quelque chose à vivre seul et si Yaël ne pourrait jamais comprendre complètement toute l’étendue de ce que traversait son homme, il souhaitait être un soutient. Être les bras tendus qui l’attendraient à chaque retour à la maison, l’épaule sur laquelle pleurer d’épuisement. Celui sur qui il pourrait crier sa rage d’avoir échoué. Le juif savait qu’il resterait là pour l’envelopper de cet amour, le sécurisé, lui dire les mots qu’il avait besoin d’entendre. Panser ses plaies morales comme physiques. Ses doigts longiformes longeaient le chemin des lombaires, jusqu’à remonter aux cervicales. Ses lèvres se posant sur le manubrium du cou de son homme, humant au passage cet effluve de fumée mélangé à ce parfum qui hantait ses pensées depuis qu’il avait dormi dans cette chambre. « Je supporterai tout pour que tu n’aies pas à y faire face seul. Je te l’ai dit, nous sommes deux maintenant à avancer sur le même chemin. Je ne te laisserai pas traîner ces poids à toi seul. Tu pourras vouloir m’épargner par moment, mais ce sera toujours plus facile si nous y faisons face ensemble. » Il enfouissait son visage dans son cou marqué encore par la suie de l’incendie, mais ça lui importait peu. Tout ce que désirait Yaël c’était de profiter de cette étreinte, cette chaleur les enveloppants, alors qu’il espérait seulement chasser ses démons. Ses bras devenant le refuge de leur sécurité, un endroit où la souffrance n’avait pas sa place. Il embrassait sa peau, laissant ses doigts effleurer cette peau tanne et sale. « Je suis là maintenant, et je ne compte plus te laisser. » Pouvait-il être plus clair ? S’il n’avait rien eu contre de poursuivre cet enlacement, blotti l’un contre l’autre sans attendre plus qu’une étreinte, il ne pouvait pas le laisser aussi sale. Le rejoignant dans la baignoire, il retrouvait ce confort d’être près de lui. « Mmh. Je ne crois pas que ce soit possible, pas ici. » Lançait-il une perche ? Peut-être bien, mais il enchaînait tout de même sans lui laisser le temps de répondre. « Ils reviendront et tôt ou tard, ils nous dérangeront en affirmant qu’on prend trop notre temps. Mais si ce n’était pas de nos chers amis, je resterais éternellement contre toi. » Il laissait son nez frotter le derrière de son oreille, embrassant son lobe. Le film il l’oubliait, laissant toute son attention dévier sur ce corps entre ses bras. Il aurait du mal à s’en détacher puisqu’il ne veut que rattraper ce mois perdu. Même s’il s’était dit qu’il resterait sage, il ne l’était pas… Ses lèvres goûtant cette peau propre. « Qu’est-ce qui te fait croire que je serais perdant ? » Serait-ce perdre que de se laisser aller avec l’homme de sa vie ?
w/ @Yaël Weisel Être passé à nouveau aussi près de la mort ne joue en rien avec cette décision. L’impulsivité liée à une telle situation ne rentre pas le moins du monde en compte. Un mois s’est écoulé depuis Halloween, dix années se sont intégralement égrainées depuis notre rupture. Une douleur qui m’apparait toujours aussi vive aujourd’hui, alors même que nos retrouvailles sonnent le glas d’une distance qui nous faisait tous les deux souffrir le martyr. Des histoires comme celle-ci, il en existe trop peu en dehors des écrans de télévision qui tentent de maintenir une certaine forme de romantisme qu’il est de plus en plus difficile de retrouver en dehors d’un contexte purement fantasmé. Aujourd’hui les couples ne tiennent pour la plupart plus qu’à un fil, n’affrontent plus les zones de turbulence ensemble et préfèrent tout bonnement se séparer, s’élancer à la quête d’autre chose, d’un mieux qui ne dure qu’un temps, comme tout. Je ne peux pas les pointer du doigt, nos grands-parents n’avaient pas la possibilité de mettre fin à un engagement devenu toxique sous peine d’attirer le regard néfaste des autres, ils souffraient, usaient et abusaient de coucheries qui ne faisaient qu’alimenter le feu grandissant d’une haine à peine dissimulée, elle aussi. D’un extrême à l’autre, comme s’il était à présent impossible de prendre le temps d’affronter les obstacles et que les contourner était nettement plus intéressant. Tu l’as fait, toi aussi… Tellement de fois que tu en as perdu le compte. Tu t’es comporté ainsi avec Yaël lorsque tu as compris qu’il ressentait un certain nombre de choses à l’égard d’Ophelia. Tu t’es effacé, parfait samaritain plutôt que d’espérer parvenir à combler cette distance avec le temps. Cette erreur, je ne la referais plus. Riche d’une décennie entière à m’en mordre les doigts, je sais à présent ce que je veux et je me battrais pour lui, pour nous. « Tu es prévenu, il ne te reste plus qu’à signer ce pacte… Tu n’as pas besoin de verser une goutte de sang pour cela. Un baiser est très amplement suffisant, en plus d’être nettement plus appréciable ! » Je parviendrais à donner vie à un Diable très convaincant si je le voulais. Est-il encore temps pour changer de vocation et songer à incarner un personnage de cet acabit ? Yaël pourrait t’écrire un rôle subtil autour de ce mythe qu’est le Roi des Enfers. Il parviendrait à accoucher d’une composition plus violente qu’habituellement pour lui, plus érotique également. Le diable n’apprécie-t-il pas après tout de sceller ses contrats d’un acte sexuel sodomite ? Peut-être est-ce ton imaginaire qui s’emballe à son contact, finalement. Tu n’y connais pas grand-chose en représentation religieuse des uns et des autres.
Le jour et la nuit, le Yin et le Yang, la sensibilité à fleur de peau et la réserve nettement plus pudique. Je pourrais poursuivre ainsi pendant des heures et des heures. Me servir d’une armada d’exemples pour illustrer mon propos et mettre en exergue nos différences parfois exacerbées mais qui nous permettent d’exister en harmonie, de nous aimer de cette puissance qu’il est tout bonnement impossible d’égaler. La preuve ? J’ai passé une bonne partie de ma vie a recherché l’équivalent d’une telle relation, à tenter coûte que coûte de tomber amoureux mais personne n’a jamais réussi à se hisser aussi haut, aussi fort et aussi bien dans mon esprit. Il est tatoué partout sur mon corps, d’une encre indélébile et transparente qu’il est pourtant on ne peut plus simple de repérer à condition de savoir où regarder. Il m’accompagne partout sans jamais faillir, qu’il soit physiquement présent ou sagement dissimulé à l’intérieur de ce petit cœur qui bat fébrilement pour lui et ce regard incendiaire qui met le feu à mon âme. Je ne suis pas certain de vouloir tout lui raconter de ces moments sombres qui bercent notre quotidien à la caserne. Lui, que j’aimerais avoir la force de protéger de la noirceur d’un monde qui ne cesse de croitre et de faire mal, tout simplement. Pourtant ses vœux diffèrent des miens et j’accepte de le retrouver à mi-chemin, d’effectuer une concession qui, je le sais, me fera surement beaucoup de bien lorsque certaines interventions me poursuivront jusqu’en dehors de mes heures de garde. Il sera une oreille attentive, aux paroles parfois brutales mais également éloignées de ce terrain miné qu’est la profession. Nos expériences se rejoignent la plupart du temps, chacun est capable de trouver écho à ses propres histoires. Les prénoms changent, les visages aussi, mais les conclusions traumatiques demeurent semblables et nous relient tous d’une manière incroyablement touchante, bien qu’à double tranchant. Sous prétexte que vous savez, il vous arrive de passer à côté de la douleur exprimée, de ne pas vous écouter comme il le faudrait. Quelqu’un qui ignore tout de ce que vous ressentez sera quelques fois plus attentif même s’il ne comprend pas tout, même s’il ne peut pas se mettre à votre place. Je lui ouvrirais cette porte qui mène directement aux zones d’ombres qu’il lui reste à découvrir. Une marque de confiance comme il en existe peu. Une preuve supplémentaire, s’il était encore nécessaire d’en apporter une, de l’amour que je lui porte. « Je le ferais, c’est promis. Mais tout ceci… Ça ne fonctionnera que si tu es d’accord pour agir de la même manière avec moi. Je n’y connais peut-être pas grand-chose en écriture, en conception, réalisation, adaptation… Tout ça… Mais justement… Tu seras mon professeur particulier, tu m’aideras à comprendre, à ressentir et à trouver les réponses à certaines de tes frustrations, à tes angoisses, tes doutes… Pour qu’on partage tes moments de satisfaction au même titre que tes déceptions ! » Donnant-donnant, comme à mon habitude. Je ne le délaisserais pas sous prétexte qu’aux yeux d’une partie de la population mon métier parait plus important. Le Septième Art sauve des vies, il le fait juste différemment, d’une manière plus personnelle et intime. J’ai été porté par des compositions formidables d’acteurs, bouleversé par certaines histoires au-delà de l’imaginable. Je ne sous-estimerais jamais la portée de son travail. Il caresse ma nuque et je frissonne, incapable de ne pas m’émerveiller sous ses doigts. « Tu m’as manqué… Ce mois… J’ai cru que je n’allais pas y survivre ! » J’ose avouer, d’une petite voix honteuse, hautement intimidée. J’en profite, dos à lui, et m’amuse de ce petit jeu qui s’installe entre nos doigts regroupés le long de mes abdominaux. « Tu n’as pas intérêt à me laisser ! » Un avertissement… Ou une menace… Peut-être un peu des deux. « Pourquoi ne serait-ce pas possible ? » Je réponds du tac au tac, d’une naïveté amusante, oubliant presque que nous ne vivons pas seulement tous les deux dans ce grand manoir. « Ils n’auront pas le choix que d’attendre ! Depuis le temps que je quémande une deuxième salle de bain ! » Des travaux que j’étais prêt à intégralement financer, surement le plus aisé d’entre tous. Ils n’ont jamais voulu me laisser faire, les filous ! Ses baisers échauffent ma peau, éprouvent ma conscience et cette retenue qui s’étiole sous ses mouvements de plus en plus charmeurs. « Tu ne perdras pas, bien au contraire… Tu risques même de remporter gros… Le gros lot ! » On m’a connu nettement plus subtil que cela pour me référer à cette protubérance qui gonfle sous l’eau et pointe à présent fièrement vers le haut, son extrémité recouverte d’une fine couche de mousse qui dégouline le long de ses centimètres durcis par l’envie, par ce sang qui s’accumule.
statut civil : dans les méandres d'un secret lourd, il se dit en couple, le clame, mais jamais il ne parle directement de cette personne qui partage sa vie.
habitation : w/ lucius
disponibilité : open ; 4 en cours
mes trophées :
[ one call away ]
w/ @heath romeo Une histoire comme la leur, il n’en existe que très peu, aussi surréel que la plus touchante des comédies romantiques hollywoodiennes. Pourtant, Yaël ne se considérait pas comme un romantique, il en était même bien loin en temps normal. Toutes ses relations auraient pu le qualifier de bien des noms et il n’en aurait rien dit. Jamais il n’avait cherché à l’être si ce n’était avec une personne, celle désormais à ses côtés. Il avait passé les derniers jours à chercher comment lui faire une déclaration qui entrerait dans les annales. Ces idées envolées dès l’instant qu’il avait reçu ce message. La peur au ventre et voilà qu’il avait tout fait voler en l’air pour finalement franchir le pas. Malhabile, une histoire peut-être cocasse à raconter, lui agenouillé devant son ami en plein couloir de l’hôpital pour lui déclarer sa flamme. Il y avait mieux, beaucoup mieux même, mais ça avait été spontané, animé par la crainte de le perdre. Car si ça venait à arriver, Yaël serait sans doute perdu, gisant dans une obscurité où sa lumière ne reviendrait plus. Tout n’avait été que peur et il en résultait la plus belle des conclusions en sortant de cet hôpital. Amusé par le discours de celui qu’il appellerait désormais petit-ami, il glissait ses doigts sous son menton, approchant leur visage l’un de l’autre. Ses orbes dévièrent pour venir se bloquer sur ces lippes charnues. « Je suis sans doute fou pour conclure un pacte avec le diable, mais si c’est toi alors je serai fou un peu plus chaque jour. » Ses lèvres touchèrent celle du brun, électrifiant ses sens, sa langue se perdant dans cette ouverture cherchant sa jumelle pour l’enlacée avec tendresse, heureuse de la retrouver et lui signifier qu’elle comptait bien rester près d’elle. Ce pacte, il le signerait encore et encore si on lui demandait, il était tout, lumière dans cette obscurité tout comme son oxygène et ses rêves. Pendu à ses lèvres, Yaël s’abandonnait à ce contact libérateur et délectable qui lui rappelait qu’il avait droit à une seconde chance.
Bien blotti entre ses bras, réchauffé par cette étreinte qui l’apaisait malgré tout ce qu’il pouvait demander à Heath. Incapable de le laisser voguer en solitaire, bien loin d’être prêt à faire comme si rien ne l’affectait alors qu’une égratignure pourrait suffire à déclencher une vague de panique en lui. Il n’y avait pourtant pas que les plaies visibles et ça Yaël désirait s’assurer que son compagnon ne les garde pas que pour lui. L’écoutant, il souriait contre sa peau, fermant les yeux. « Je ne pense pas que tu sois prêt à me voir perdre patience dans mon travail. » Un rire sifflait doucement entre ses lèvres, alors qu’il redressait la tête ouvrant ses yeux pour le regarder. « Mais je te promets que je ne te mettrai pas de côté dans ces moments-là. J’aurai toujours besoin de toi pour me calmer, tu es bien le seul à y arriver. Heath ce que tu me demandes, bien souvent je le fais déjà avec toi, peut-être pas en ce qui concerne mes films, je suis assez discret sur le sujet, mais sinon je te dis tout. Tu ne l’as sans doute jamais remarqué, mais je continuerai à le faire aujourd’hui comme demain et tous les autres jours à venir. » Jamais il ne changerait sur ce point – et ça il n’imaginait pas à quel point il lui dirait tout. C’était avec tendresse qu’il accompagnait ses mots, laissant ses doigts s’imprégner de cette peau qui brûlait sous ses doigts délicats. « Je suis désolé, je t’ai fais attendre beaucoup trop longtemps. » Dès l’instant où il avait quitté son ex, il aurait dû lui dire qu’il était libre. Ne pas attendre, sauter le pas, puisque tous les deux attendaient la même chose. Et pourtant, il l’avait fait languir un mois, lui-même en avait payé les fruits, alors que loin de lui, il en souffrait. Par moment, il n’avait qu’une envie quitter les draps de son lit pour le rejoindre, se blottir contre lui et y rester jusqu’au matin. Rien de tout cela n’était arrivé, parce qu’il avait attendu, estimant qu’il méritait mieux que l’illusion d’être un second choix. Il ne l’avait jamais été pour Yaël, premier dans son cœur et sans doute dernier. Il aurait fallu dix ans pour qu’ils se retrouvent et s’il ignorait ce que l’avenir leur réservait, le juif savait qu’il ne le laisserait plus jamais filer entre ses doigts. Maintenant ceux-ci entrelacé avec ceux du pompier, il appuyait son menton contre son épaule. « Ce n’est pas mon intention, ça ne l’a jamais été. » Non, il ne le laisserait jamais. Ses lèvres posées sur sa peau, il laissait un sourire prendre place sur ses lèvres. Pris de court par cette question, il humectait ses lippes avant de finalement répondre en parlant de leurs chers colocs. Yaël avait beau les apprécier grandement, ce n’était pas dans le manoir qu’ils auraient le plus gros de leur moment intime. Toujours quelqu’un pour être présent et les déranger, une chaussette sur la poignée de la porte ne serait pas suffisante. « Tu rêves encore de cette salle de bain ! » ses dents venaient mordiller cette peau ferme et tendu sur ce muscle au repos. Il le taquinait, même si désormais il voyait un peu plus l’importance d’une seconde salle de bain, mais dans un coin de sa tête, il se demandait si c’était vraiment nécessaire.
w/ @Yaël Weisel J’ai beaucoup de mal à réaliser la chance que j’ai d’être ici, et cela en dépit des blessures qui sont à l’origine de cette bouteille envoyée à la mer sans la moindre certitude. Tu savais qu’il serait au rendez-vous, bien-sûr que tu savais qu’il se présenterait à l’hôpital comme il l’a déjà fait précédemment, lorsque tu étais plongé dans le coma. Ce n’est pas là-dessus que tu doutais, tu demeurais incertain de son approche, de l’état dans lequel l’inquiétude le plongerait et tout ce qui découlerait de ce SMS envoyé à la hâte, dans l’ambulance. Des mauvaises surprises, il y en aura des dizaines d’autres dans le futur. Le propre d’un métier comme le mien, de cette première ligne que nous occupons au front et qui nous pousse à constamment nous mettre en danger, quitte à flirter avec la Grande Faucheuse en optant pour une offensive ingénieuse ou, au choix, complètement stupide au contre-la-montre. L’été dernier, tu t’es vu mourir, elle était là, cette garce, à t’observer avec un très large sourire moqueur. Elle se demandait combien de temps tu mettrais à réaliser que ton heure était venue. Tu t’es vidé de ton sang sous ses yeux, goutte après goutte, le genou complètement en bouillie, prisonnier de cette ambulance aux côtés des cadavres de ta collègue de toujours et d’un patient qu’une famille attendait à la maison. Tu t’es demandé si, toi aussi, quelqu’un s’inquiéterait de ne pas te voir revenir et tu as réalisé que… Non… Tes amis passeraient à côté de cette absence pendant un temps, celui qui s’avère capital dans ce genre de situations. Tu t’es senti seul face à toi-même dans le pire des instants, celui qui aurait pu être le dernier. Une telle sensation ne me gagnera plus jamais à présent, car il sera là, dans mes pensées. Yaël m’accompagnera sur cet horrible chemin, jusque dans un dernier souffle qu’il ne sera peut-être pas en mesure de conjurer, de ressentir et d’observer physiquement, mais que je serais à même d’expirer en le sachant là, présent où cela importe vraiment : au plus profond de mon cœur. Tu souris à cette idée, maintenant qu’il a renoncé à sa liberté et consenti à ce pacte signé d’un baiser langoureux avec le diable que tu es. Je frissonne encore, sous le coup d’une vive émotion électrique, mes sens en éveil et la poitrine secouée par de brutales palpitations. Tu n’as plus à craindre qu’il s’en aille, tu n’as plus à te contenter d’avoir confiance en lui et en ce chemin qu’il se doit de parcourir pour que vos astres puissent correctement s’aligner. Tout est à présent là, sous tes yeux. Tu souris à ce nouveau pan de ta vie qui démarre. Ce chapitre, noirci de quelques petits mots couchés sur un papier aussi sensible que toi, vous l’écrirez ensemble, tous les deux. Vous vous nourrirez de vos moments de joie, de doute, de passion, de complicité, d’agacement, de jalousie… Vous vous abreuverez de cette vie qui, loin d’être monotone, vous poussera constamment dans vos retranchements.
Cette baignoire, ses bras entre lesquels je suis tendrement blotti, en sécurité comme rarement je l’ai été auparavant… Tous les éléments sont réunis et permettent de développer cette ambiance favorable à une proximité qui ne relève plus seulement du rapprochement, mais d’une fusion annoncée en grandes pompes. Un moment suspendu que j’espère désespérément depuis des semaines en silence, parfois à l’écrit au détour d’une conversation très sensuelle par échanges Snapchat aux clichés photographiques on ne peut plus suggestifs, de ceux que l’on pourrait aisément songer à censurer. Tu t’en es donné à cœur joie, te découvrant une sensualité que tu sous-estimais, la faute à cette piètre image que tu as de ton corps, de cet instrument que tu as pourtant su mobiliser pour le faire bander, à défaut de pouvoir le faire flancher. Combien de fois avez-vous cédé à vos pulsions les plus primaires sans jamais vous rejoindre physiquement ? Combien de fois l’as-tu poussé à la jouissance sciemment, en toute connaissance de cause, animé par les gémissements odieusement poussés par un Yaël qui aura toujours su comment tirer parti de la finesse révoltante de l’insonorisation des lieux ? Beaucoup trop de fois pour un mec que tu avais promis de laisser en paix jusqu’à ce qu’il soit capable de se retrouver et de prendre les décisions que son cœur lui dictait. Je me pince à nouveau, comme un réflexe stupide, à la recherche d’une confirmation, d’une réalité à laquelle je ne veux surtout pas être arraché par une alarme, un réveil ou un rayon de soleil trop persistant. Tu ne rêves pas, tout ceci est bel et bien réel. Je le redécouvre comme j’ai parfois l’impression d’être le seul à le connaitre, intéressé, sincère, à l’écoute. Loin de cette image qu’il aime donner de lui, cette putain de carapace que j’aimerais faire exploser pour toujours et pour tout le monde. « Je suis prêt à tout, avec toi ! Même aux choses les plus improbables, même aux pires moments, même à l’impensable ! » Je martèle ces mots de baisers contre son avant-bras, comme s’il s’agissait d’une formule magique que ce filet de salive éparpillé sur mes lippes sucrées permettait de mettre en application. « Tu as plutôt intérêt à tenir ta promesse mon petit gars, j’ai hâte de ne rien comprendre à tes explications scénaristiques, hâte de te faire répéter douze fois la même information et de me pointer avec mon calepin pour dessiner des schémas en t’écoutant parler afin de ne surtout pas en louper une miette et essayer de t’aider au mieux, si tel est ton besoin ! T’écouter et acquiescer pour te permettre d’évacuer la pression le reste du temps. Je serais ton joli punching-ball quand tu en auras besoin également ! » Je serais tout pour lui, son confident, son ami, son amant, son amour, son ange gardien, sa voix de la raison, son petit diable… Tout ce dont il aura besoin pour avancer et progresser. Ses excuses font s’étirer mes lèvres, il me touche, comme toujours. J’acquiesce vivement à ses mots, cela dit, comme pour lui signifier à quel point je ne peux qu’être en accord avec lui. « Beaucoup trop, en effet. Mais… Tu sais quoi ? J’aurais pu attendre encore longtemps… J’pourrais t’attendre toute ma vie s’il le fallait. » J’ai un doux sourire aux lèvres, de ceux qui ne quittent jamais un homme follement amoureux de son petit-ami. Les planètes s’alignent, tout se met en place progressivement et je profite de ces instants qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Je plaisante, le taquine et pourtant… Cette peur, je n’arrive tout bonnement pas à la contrôler, à l’empêcher de s’exprimer comme elle le fait lorsqu’il me fait face. Tu ne cesses de repenser à cela. Et s’il développait à nouveau une attirance pour quelqu’un d’autre ? Et s’il avait encore des sentiments pour Ophélia ? Et si… Une tonne de questions que tu préfères ne pas te poser et que tu t’es promis de ne pas laisser prendre le dessus, pas cette fois ! Tu as déjà commis cette erreur une fois, pas deux ! « Ce n’est pas ton intention, mais rien ne m’assure que tu ne le feras pas tôt ou tard inconsciemment ! » Il pourrait très bien me prendre à mon propre jeu, surfer sur mes inquiétudes pour me rappeler qui, de nous deux, a brisé le cœur à l’autre en premier. Tu lui répondrais sans te démonter que tu as brisé vos deux cœurs simultanément et qu’il n’y a donc pas de comparaison possible. Échec et mat ! « Bien-sûr que je rêve de cette salle de bain ! De toute façon, j’vais finir par faire construire une suite parentale à la place de ma chambre, vous n’aurez pas votre mot à dire et VOILA ! » Je croise les bras autour de ma poitrine, boudeur, bientôt ramené à une délicieuse réalité : je crève d’envie de lui, de sa peau, de son être tout entier malgré les douleurs qui me terrassent. Tu ne sais pas si tu pourras te hisser à la hauteur des images qui animent ton esprit. Tes hématomes auront vite fait de te ramener à une réalité nettement plus délicate.
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[ one call away ]
w/ @heath romeo Ce regard qui brillait de mille feux, alors que Heath posait mille-et-un baisers sur sa peau. Yaël ne détournait pas ses prunelles, observant ses traits qu’il avait moult fois détaillées à l’abris de son regard. Cette fois, il n’avait plus à se cacher pour l’admirer. « Je vais te rendre dingue, comme tu le fais avec moi. » soufflait-il après cette promesse de tout lui dire, de ne rien garder pour lui dans la simple idée de se construire quelque chose de solide. « Je t’aime. » Ces mots, il ne les dirait jamais assez aujourd’hui, en ce jour qui scellait leur union. Il n’éprouvait plus la peur de les prononcés, puisque pour la première fois de sa vie, ces mots trouvaient un sens à ses yeux. Il en venait tout de même à s’excuser du délai qu’il avait mis, alors que tous deux étaient disponibles et s’attendaient. Attendri par les mots qu'il lui disait, Yaël laissait glisser ses doigts sous son menton, un sourire tendre sur ses lèvres. « Pas moi, parce que loin de toi, je ne suis pas complet. Loin de toi, je ne suis que glace et perfidie, tu es ce qui m’a toujours manqué pour être vraiment heureux. Alors, non, je ne pourrais patienter plus longtemps si je te sais là à m’attendre. » Trop longtemps ils avaient laissé leur sentiment de côté, il était donc grand temps de donner vie à cet amour qui se tapissait dans le fond d’un tiroir. Yaël avait déjà trop attendu, se livrant à des tortures en se chauffant sans pouvoir le toucher, en le laissant croire qu’il ne pouvait poser ses mains sur lui, alors qu’il aurait pu. Tout cela avait trop duré et il y mettait fin, balayant tout le reste, ne s’autorisant qu’une chose lui donner tout son amour et rattraper le temps perdu. Les inquiétudes du brun ne le laissaient pas de marbre, il tentait de lui faire comprendre qu’il ne l’abandonnerait jamais. Des mots qui le frappèrent de plein fouet, alors qu’il posait ses mains sur ses joues l’obligeant à le regarder. « Je ne le dirai qu’une fois. Je suis amoureux de toi depuis que nous avons quinze ans, les autres n’étaient que des pansements pour tenter de guérir ce qui n’a jamais pu être guéri. Tu connais la raison ? Parce que mon cœur, je te l’ai donné il y a bien des années. Tu en es le gardien depuis tout ce temps et aujourd’hui, il ne me revient pas, il s’épanoui pour toi. Alors, ne pense pas que je te laisserai. Je ne pourrais pas, je pourrai plus puisque tu en es le détenteur et je ne compte pas le reprendre. » Son ton était sérieux, ses paroles sans doute un peu trop romantiques pour lui qui ne l’était pas du tout. Seulement, il ne le laisserait pas croire une seule seconde qu’il se lasserait de lui, alors qu’il avait continué à l’aimer, sans comprendre pourquoi il l’avait quitté. Aujourd’hui, il savait et ça ne changerait rien son idée. Leur amie n’égalait pas l’homme qui se trouvait devant lui. L’atmosphère changeait d’un ton sérieux, elle s’adoucissait. « Et il y aura une place pour moi dans cette chambre ? » demandait-il un sourire en coin pour lui retirer cet air boudeur qui le rendait si attachant.
w/ @Yaël Weisel Trente novembre, conclusion d’une journée qui aurait pu être très largement catastrophique. Les blessures sont là, elles marqueront ma peau pendant un temps, jusqu’à ce que l’hématome se résorbe et emporte avec lui les douleurs qui l’accompagnent présentement. Pas de quoi m’inquiéter, j’en ai vu d’autres ces dernières années, j’en verrais d’autres également dans le futur. Les aléas d’une profession qui te place constamment en première ligne et te pousse à bomber le torse et avancer droit devant quand les autres auraient plutôt le réflexe de partir en courant. Les aléas d’un quotidien qui, professionnel ou non, peut très rapidement te blesser. Il n’y a pas besoin d’être pompier et d’intervenir sur des situations dangereuses pour se retrouver à la une d’une rubrique de faits divers après un accident de voiture, une mauvaise chute ou un mauvais syndrome médical. Je ne me sens pas plus en danger au travail que dans la rue, lorsque je rentre du boulot ou que j’effectue quelques achats au supermarché. S’il fallait se protéger de tout ce qui peut blesser, je ne sortirais plus du tout de chez moi. Le scénario de cette journée aurait pu être très sombre, il aurait très bien pu s’achever sur une tragédie mais c’était sans compter sur une jolie pirouette inattendue qui s’apparente plutôt à un happy end. Celui que je n’osais plus envisager, celui que je n’osais même plus espérer après un mois entier à attendre un dénouement qui n’arrivait pas. J’ai du mal à en croire mes yeux, à réaliser la chance que j’ai d’être ici, aux côtés d’un garçon que j’ai rêvé dans cette posture toutes ces années sans oser frontalement me l’avouer. Il a toujours été l’évidence, mon évidence. Ce petit-ami auquel j’ai renoncé par instinct de survie, lorsque je le pensais nettement plus attiré par ma sœur de cœur. Ce fut difficile, d’autant plus dans ma position. Qui allait écouter avec empathie le mec à l’origine de cette rupture ? Tu sais très bien qu’ils auraient remis en question tes décisions. Tu aurais été pointé du doigt et rappelé à l’ordre. À qui aurais-tu pu te confier, même si tu l’avais voulu ? Votre relation secrète est passée complètement inaperçue. Tu te demandes encore comment aujourd’hui. N’était-ce pas évident ? Tes sentiments pour lui ne sautaient-ils pas aux yeux ? Comment ont-ils pu passer à côté de ton cœur brisé, de cette distance que vous avez soudainement prise, du jour au lendemain ? Peut-être le savaient-ils sans oser aborder le sujet… Tu t’es déjà surpris à arborer le même comportement par le passé avec d’autres personnes. Conscient de la situation et pourtant suffisamment respectueux pour ne pas leur forcer la main en quémandant des confessions non désirées. Difficile, tellement périlleux que je me suis souvent senti à deux doigts d’exploser en une infinité de petits morceaux. Le sport m’a énormément aidé. Parfois je me dis même que cette rupture est à l’origine de cette transformation physique. Je me suis dépensé physiquement et émotionnellement jusqu’à frôler l’évanouissement certains jours. Tout ceci était nécessaire, il me fallait exorciser mes démons d’une manière ou d’une autre… Il y en avait de nombreux. L’amour, la déception, la frustration, les non-dits, l’obésité, le regard de mes parents, l’abandon, les actes manqués… J’ai expulsé des années et des années d’intériorisation en l’espace de quelques mois pour le meilleur… Pour celui que je suis devenu ensuite, chrysalide métamorphosée en un splendide papillon capable de déployer ses ailes tout seul, sans l’aide de personne. Tu as appris à vivre pour toi, à ne plus attendre l’approbation des autres pour avancer, progresser et tracer ta route.
« Je le suis déjà Yaël… Je suis complètement dingue… Dingue de toi ! » Je babille, suave à souhait, sans me séparer une seule seconde de ce sourire angélique qui s’étire à l’extrême lorsqu’il me regarde de la sorte. Mes doigts, eux, se perdent contre sa peau dénudée, cette porcelaine que je redécouvre comme s’il s’agissait de la toute première fois dans cette baignoire. Un délice pour la pulpe de mes doigts que j’aimerais pouvoir enrichir d’une exploration labiale. La gourmandise menace de me gagner à nouveau, luxure complètement incontrôlable que la douleur elle-même ne parvient pas à conjurer. Comment voulez-vous qu’il en soit autrement alors qu’il se tient là, contre mon dos, à caresser mon épiderme tout en recouvrant ma nuque de baisers de plus en plus habités ? Tous les éléments sont regroupés et ils ne jouent aucunement en ma faveur, le petit ange vissé sur mon épaule n’existe plus en sa compagnie. Il ne reste que le diablotin qui danse, ou devrais-je dire, qui twerk contre ma clavicule et se galvanise d’être parvenu à s’immiscer en profondeur dans mon esprit. « Moi aussi. Je t’aime ! » Je crois que je ne m’habituerais jamais à l’entendre prononcer ces mots. J’en ai le cœur tout retourné à nouveau, bousculé par des émotions tellement vives qu’elles m’en font pétiller les prunelles intensément. Ses mots m’atteignent un peu plus encore et j’acquiesce vivement, d’humeur à le taquiner un petit peu à présent. « Bonne réponse, monsieur Weisel ! Vous n’avez plus intérêt à m’infliger une telle attente. Si tel devait être le cas dans le futur, je serais obligé de très lourdement vous sanctionner ! » Je choisis très habilement mes mots, me joue de toutes les interprétations qu’il pourrait être tenté de considérer après un tel discours. Tout cela pour ne pas admettre à voix haute, fierté oblige, à quel point j’étouffais de ne pas savoir. L’incertitude, ça n’a jamais été ma tasse de thé. Je déteste lorsque les choses ne sont pas concrètes, incapable de me contenter d’un peut-être ou d’une décision remise à plus tard. La faute à mon impulsivité, à ce métier qui nécessite de trancher dans l’instant présent au risque de perdre le contrôle de la situation. Un incendie n’attend jamais, il ne fait que se développer et tout détruire sur son passage. Chaque seconde compte au point de pouvoir faire la différence. « Je ne veux plus jamais ressentir cette distance… Celle que tu m’as réservée pendant toutes ces années comme si… Comme si je n’étais plus rien à tes yeux. » Je ne devrais peut-être pas le dire parce que je comprends… J’entends les raisons qui l’ont poussé à agir de la sorte pour se protéger et gérer au mieux notre séparation, le deuil de ce couple que rien n’aurait jamais dû éprouver de la sorte mais… Ce mécanisme de défense est d’une cruauté sans nom, et cela même si je ne lui en tiens pas rigueur. Il me tient fermement entre ses mains et son regard en dit long sur les sentiments qui nous unissent, sur ce cœur dont il me fait gardien. « D’accord mais à une condition… Prends le mien et ne le laisse plus t’échapper, plus jamais ! Pas même lorsque tu penseras, comme moi à l’époque, que c’est pour le bonheur de l’autre parce qu’on est toujours à côté de nos pompes quand on pense aux intérêts de l’autre. On ne sait pas… J’en suis la preuve. » Parce qu’il lui appartient déjà, ce myocarde qui tambourine dans ma poitrine. Ce fut le cas pendant toutes ces années même s’il n’en a jamais eu conscience. Il est grand temps qu’il réalise à quel point sa présence dans ma vie m’est essentielle… Pour ne pas dire qu’elle m’est vitale ! Mutin, j’accueille cette allusion à ma suite parentale avec un sourire provocateur, peut-être même un tantinet charmeur. « Hmm… Je ne sais pas… Penses-tu mériter une place dans ma chambre ? Dans mes draps ? Qu’as-tu à me proposer pour me le prouver ? Je t’écoute. » Je me mordille la lèvre inférieur et ne le quitte pas des yeux, le corps déjà bien échauffé par tout cela, loin d’anticiper sur la suite des événements. C’est ce que j’adore avec lui. Tout peut arriver en un battement de cils, sans crier gare. Rien n’est jamais impossible.
/ awards session
(#)Re: one call away ((yeath)) Ven 16 Juil - 16:57