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 must be fate (stella)

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[ must be fate ]
@Stella Winters
L’heure affichait cinq minutes avant quatorze heures lorsque Sandro coupa le moteur de sa moto qui détonnait quelques peu entre les voitures rutilantes garées devant les somptueuses maisons de cette rue du Garden District. Il descendit de sa moto et jeta un coup d’œil à l’imposante bâtisse qui se dressait à l’adresse où on lui avait fixé rendez-vous dans quelques instants. Si elle était dans un état considérablement plus délabré que les villas voisines, les stigmates laissés par le temps n’avaient en rien entamé l’impression de grandeur qui s’en dégageait. Tout était imposant, de sa taille gigantesque aux colonnes qui soutenaient le porche et les terrasses à l’étage, et Sandro se sentit gagné par la même impatience qu’un petit enfant le soir du réveillon de Noël l’idée qu’il s’agissait là de son futur projet. Depuis son retour à la Nouvelle-Orléans, Sandro avait fait ses preuves à de multiples reprises auprès du bureau d’architecture au sein duquel il était employé, mais la proposition de lui affecter ce projet n’en avait pas moins été une immense surprise. Rénover cette majestueuse villa coloniale revenait pratiquement à voir s’exaucer un rêve d’enfance, et Sandro n’avait pas hésité une minute avant d’accepter le contrat et de recontacter son futur client pour fixer un premier rendez-vous. C’est ainsi que ce mystérieux Adam Peters, visiblement trop occupé pour communiquer autrement que par des mails envoyés au beau milieu de la nuit, lui avait proposé de passer dès le lendemain voir la maison et convenir des premiers arrangements.

Sandro ôta son casque et se dirigea tranquillement vers les marches qui menaient à la porte d’entrée, admirant sur son trajet l’immense jardin revenu à l’état sauvage qui s’étendait entre les imposantes grilles en fer forgé et la villa. Il gravit l’élégant escalier de bois et manqua de se casser une jambe lorsqu’une planche céda sous son poids dans un craquement retentissant. Se rattrapant de justesse à la rampe qui n’était pas dans un bien meilleur état, Sandro esquissa une grimace en jetant un coup d’œil furtif autour de lui, craignant de se faire hurler dessus avant même le début de son rendez-vous. Il se dégagea prudemment du trou béant qui trônait désormais au milieu de l’escalier et gravit précipitamment le reste des marches comme si elles étaient faites de lave en fusion, soulagé lorsqu’il finit par atteindre le porche sain et sauf. Il ne trouva pas de sonnette à côté de la porte d’entrée et frappa le heurtoir surmonté d’une étrange tête d’oiseau au long bec. Aussitôt, la porte, dont il n’avait pas remarqué qu’elle était déjà entrouverte, s’ouvrit dans un grincement sinistre et Sandro lâcha le heurtoir, gagné par la désagréable sensation de se retrouver dans un mauvais film d’horreur.

Tout ce raffut sembla au moins avoir eu pour mérite d’attirer l’attention, car il ne dut attendre que quelques secondes après avoir formulé un « Heu, il y a quelqu’un ? » hésitant pour voir apparaître une jeune femme dans le hall d’entrée. « Bonjour, je suis Sandro Ferrante, l’architecte », dit-il avec un sourire chaleureux en tendant la main à l’inconnue. Un phénomène étrange l’envahit lorsque leurs regards se croisèrent et que leurs doigts s’effleurèrent – comme happé, Sandro dut se retenir à grand-peine de fixer le visage d’une beauté époustouflante de son interlocutrice. Un mélange de surprise, de chaleur et d’une curiosité bien contenue se lisait sur ses traits absolument parfaits, tandis que ses yeux d’un bleu perçant invitaient à s’y perdre. Sandro réalisa au bout d’un laps de temps qui aurait aussi bien pu durer deux secondes que quinze heures qu’elle attendait probablement qu’il élabore au lieu de la dévisager bêtement, aussi se racla-t-il la gorge et poursuivit-il précipitamment : « J’avais rendez-vous avec monsieur Peters à quatorze heures – mais ça n’a pas l’air d’être vous, ou alors je dois changer de lunettes. » Il eut aussitôt envie de se frapper la tête contre le mur quitte à le trouer aussi, tant il fut horrifié par la blague minable qui venait de franchir ses lèvres. Un petit sourire coupable vint étirer celle-ci, comme une invitation à la clémence face à ses inepties.

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(#) must be fate (stella)    Dim 20 Fév - 0:26
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Stella verrouilla son téléphone portable lorsque l’heure afficha 01:58. Elle avait vérifié la date et l’heure du rendez-vous une bonne demi-douzaine de fois depuis son arrivée sur les lieux, un peu plus tôt dans la matinée. Adam, qui connaissait parfaitement le caractère anxieux de sa belle, lui avait pourtant envoyé un SMS la veille pour confirmer la venue de l’architecte à quatorze heures. Il n’y avait pas de raison pour que l’architecte ne vienne pas ou fasse une erreur... mais Stella haïssait les surprises. Elle avait expressément pris congé à la clinique pour consacrer l’après-midi à la présentation du projet à cet architecte. Toute cette histoire était éminemment importante pour elle. L’avenir de son couple allait littéralement se construire ic, Stella ressentait une pression démesurée pour que tout se passe correctement.
Un coup brut en provenance de la vieille porte d’entrée annonça que l’invité était ponctuel. Stella se détendit, glissa le portable dans la poche arrière de son jean, essuya furtivement ses mains moites en les frottant sur les cuisses puis se dirigea vers le hall d’entrée. L’architecte avait pris la liberté d’entrer dans la demeure et il remarqua la présence de Stella peu de temps après avoir demandé si quelqu’un était là. « Bonjour Mr Ferrante. » dit-elle en s’approchant toujours. Elle s’arrêta lorsqu’ils furent à bonne distance pour s’appréhender et se serrer la main poliment. A vrai dire, Stella s’attendait à un tas de choses, mais pas à ça. Et par ça, elle entendait la gueule de cet architecte dont les traits de visage semblaient avoir été taillés par Michel-Ange lui-même. Sa beauté était si déstabilisante qu’elle lui en glaça le sang et Stella eut grande peine à ne pas trembler violemment à son contact. Une fois ce contact rompu, elle ne put s’empêcher de penser que si Adam avait la moindre idée d’à quoi ressemblait Sandro, il aurait forcément engagé un autre architecte. La jalousie d’Adam n’avait pourtant rien d’extrême, mais dans une telle situation il était moins question de jalousie que de simple bon sens. Bref, la tentative d’humour dans laquelle se lança gauchement l’architecte eut au moins le mérite de la sortir de cette brève torpeur. « Si vous êtes architecte, j’aimerais autant que vous ayez bien les yeux en face des trous. Je ne voudrais pas me retrouver avec des murs à fourrure verte ou avec une statue géante d’hélicoptère au milieu de la chambre à coucher. » Stella détourna le regard pour sourire, toujours troublée par cette rencontre quelque peu surréelle. S’il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre sur le terrain des blagues, aucun malaise ne s’était encore installé, du moins du côté de Stella. Mieux encore, la boule au ventre liée à l’anticipation qui l’avait accompagnée toute la matinée s’était magiquement évaporée. « Effectivement, les papiers sont au nom de Mr Peters. »  enchaina-t-elle rapidement pour apporter une vraie réponse à la question soulevée par l’architecte. Stella ne portait ni de bague au doigt ni le même nom de famille d’Adam et pendant un instant, elle fut parcourue d’un doute : si les documents étaient au nom d’Adam Peters, l’architecte accepterait-il tout de même de travailler pour elle ? Adam n’avait manifestement pas prévenu l’homme qu’il serait accueilli par Stella, elle pouvait donc aisément passer pour une sombre arnaqueuse, ou encore une squatteuse. Afin d’éviter tout quiproquo, Stella décida de feindre l’assurance en se présentant : « Je suis Stella. C’est moi qui vais superviser tout ce chantier, » dit-elle en balayant les alentours d’un geste de la main. « Enfin, avec votre aide, bien sûr. » En voyant l’expression quelque peu béat de l’architecte, Stella compris qu’il ne comptait nullement remettre en cause la légitimité de sa présence.
D’un léger signe de tête, elle l’invita à la suivre dans la pièce que l’on devinait être la cuisine malgré l’état délabré général. Contre toute attente, le réseau électrique était toujours actif, ce qui avait permis à Stella de brancher une machine à café qui serait bien pratique au vu du faramineux chantier à venir. Elle désigna la machine en demandant « Vous voulez un café avant de passer aux choses sérieuses ? » Stella se mit à rougir violemment en s’entendant parler, imaginant malgré elle un double sens un peu scabreux dans ses paroles. Pour cacher son embarras, elle mit la machine en route en vitesse en tournant le dos à son interlocuteur.

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(#) Re: must be fate (stella)    Dim 20 Fév - 2:11
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@Stella Winters
Si c’était possible, la voix de l’inconnue était encore plus enchanteresse que sa simple apparition sur le pas de porte délabré. Face à son air quelque peu perplexe et désarçonné, il se demanda brièvement s’il ne s’était pas trompé d’adresse – tout en sachant qu’il était très peu probable que ses compétences d’architecte pussent être sollicitées dans une autre maison de cette rue que celle qui menaçait de s’écrouler sur leurs têtes en ce moment-même. Mais la surprise s’évanouit bien rapidement des traits de son interlocutrice, dont l’assurance et la prestance semblaient innées. Une étrange sensation de chaleur s’abattit sur Sandro alors qu’elle serra sa main dans la sienne, mais il ne se départit pas de son sourire affable pour autant, s’efforçant du mieux qu’il pouvait de ne rien laisser transparaître sur son visage de ce phénomène déstabilisant. Ses prunelles noisette brillèrent d’un air amusé et il fut soulagé de voir qu’elle n’avait visiblement pas l’intention de le lapider pour sa blague, au contraire, elle semblait partager son sens de l’humour hasardeux. « Vous êtes sûre ? Les murs en fourrure verte ont pourtant le vent en poupe en ce moment », dit-il, l’air le plus sérieux possible. Désormais rassuré de savoir qu’il ne s’était pas pointé au mauvais endroit, il s’engouffra dans le hall d’entrée qui était aussi sordide qu’il n’était majestueux. Autour d’eux se dressaient de hauts murs soutenus par des colonnes de marbre craquelé, reliées entre elles par des toiles d’araignée qui auraient rendues jalouses les maisons d’horreur des fêtes foraines les plus élaborées.

« Enchanté, Stella ! » En voilà, un doux euphémisme… Sandro avait néanmoins retrouvé son assurance habituelle et l’air affable qu’il affichait toujours face à ses clients, celui-là même qui avait sans nul doute contribué à son succès grandissant – car s’il était indubitablement apprécié pour ses talents, il était clair que sans sa personnalité et son contact plus qu’agréable, il n’aurait pas acquis la même notoriété. « J’ai hâte de vous aider du mieux que je peux », ajouta-t-il, proférant ainsi un nouvel euphémisme. Si Sandro avait retrouvé son allure posée et charmeuse, à l’intérieur, un chaos indescriptible continuait à faire rage, et chacune de ses interventions se faisait au prix d’un effort phénoménal tant il était sur le point de se laisser gagner par le sentiment troublant que suscitait cette Stella à chaque fois que leurs regards se croisaient. « Je m’excuse pour mon arrivée un peu maladroite, Monsieur Peters ne m’avait pas dit qu’il ne serait pas présent au rendez-vous – mais maintenant que j’y pense, il a l’air d’être un homme très occupé », balbutia-t-il avec un peu moins d’assurance que ce qu’il aurait voulu, en se demandant aussitôt quel était l’intérêt de sa remarque, quand bien même il avait été surpris de toujours voir que les e-mails du fameux Peters lui parvenaient systématiquement 4 et 6 heures du matin. « Du coup, on tâchera de ne pas faire de bêtises en son absence ! » Sandro sourit, et, alors qu’il était d’ordinaire plus perspicace que cela, poursuivit sans se rendre compte du double-sens pourtant peu subtil de sa dernière phrase : « Ce serait dommage qu’il arrive ici pour découvrir de la fourrure verte sur les murs de la cuisine. »

Ils prirent la route de la cuisine en question, où la seule trace de modernité semblait être la cafetière vers laquelle Stella se dirigea instantanément. « Oui, merci ! », répondit-il à la proposition de la jeune femme, à nouveau imperméable au sous-entendu qui aurait pu être décelé dans la question de cette dernière. Il prit place précautionneusement sur une chaise, soucieux de ne pas courir un nouveau risque de finir dans le plâtre. « Et du coup, si vous n’êtes pas monsieur Peters, vous êtes… sa sœur, sa fille, son associée… ? », demanda-t-il innocemment. « D’ailleurs, j’espère que ça ne va pas me coûter le contrat, mais je dois vous avouer que j’étais visiblement trop lourd pour votre escalier – j’ai failli perdre une jambe en montant jusqu’au porche… » Il esquissa un sourire coupable, une nouvelle fois victime de sa satanée habitude d’être sincère peu importe les circonstances. Il aurait pourtant pu mettre le trou béant dans les marches du porche sur le dos d’un chat obèse ou d’un voyou qui aurait voulu mettre le feu à la maison. « Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, je propose qu’on envisage de remplacer cette escalier pour éviter qu’il y ait des morts parmi vos futurs invités. » Nouveau sourire un peu idiot pour ponctuer cette tirade où transpirait toutefois la culpabilité d’avoir saccagé l’escalier centenaire.


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(#) Re: must be fate (stella)    Dim 20 Fév - 19:49
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Stella n’écouta qu’à moitié le bavardage de Sandro, se contentant d’acquiescer timidement aux remarques - « oui effectivement, un homme débordé… » - et à souffler du nez à l’évocation des murs de fourrure verte. Elle s’affaira en vitesse à la préparation du café que l’architecte avait accepté et lui tendit une tasse brûlante. L’homme avait pris place sur ce qui avait dû, dans une dimension parallèle, être un tabouret de bar. Stella préféra garder ses précautions en s’adossant en toute délicatesse contre un des comptoirs de la cuisine tout en faisant face à Sandro. Elle était enfin libre de pouvoir le dévisager longuement, chose qu’elle se languissait de faire depuis leur rencontre quelques minutes auparavant. D’ailleurs, il lui rendait bien la pareille : il ne la lâchait pas du regard et cela n’indiquait pour elle rien d’autre qu’un homme gorgé d’assurance. Les gens nerveux ou avec peu de confiance en eux avaient tendance à fuir le regard de leur interlocuteur. Stella était bien placée pour le savoir, usant régulièrement de cette tactique d’évitement. En quelques secondes, Stella posa tour à tour les yeux sur la chevelure sombre de l’homme, puis sur les sourcils fournis entourant un regard brillant et enfin sur un sourire qui occupait les trois quarts de sa face. Analyse faite du détail de ses traits, Stella dézooma son point de vue pour apprécier l’ensemble du visage de Sandro et donner le verdict suivant : il était probablement le plus bel homme qu’elle ait vu de sa vie. Fort heureusement, Stella ne partagea rien de cette analyse à voix haute. Dans un dernier flot mental, Stella se dit quand bien même, il était probablement habitué à ce que les gens pensent ça de lui.

La nouvelle interrogation de Sandro au sujet d’Adam permit à la jeune femme de sortir d’une torpeur latente. L’architecte était manifestement bien curieux du motif de l’absence d’Adam ce jour-là. De nouveau, Stella fut vaguement parcourue par la peur que l’architecte ne la prenne pour un escroc ou pis encore, qu’il soit un sombre crétin sexiste qui ne supportait pas l’idée de travailler avec une femme ! A cette idée, Stella se renfrogna et ne répondit que partiellement à la question : « Mr Peters vit à Singapour, il ne vous l’a pas indiqué ? »  Stella arqua un sourcil en même temps qu’elle commençait sérieusement à s’interroger sur la teneur des échanges entre Sandro et Adam. Certes, ce dernier n’était nullement tenu de révéler tous les détails de sa vie personnelle, mais spécifier qu’il était à plus de quinze mille kilomètres de là et que sa petite amie se chargerait donc de tout semblaient être des informations légèrement utiles. « On se trouve ici dans ma future villa donc je pense que je suis bien placée pour m’occuper du projet, vous ne pensez pas ? » enchaîna-t-elle sur un ton vaguement amer. L’idée d’envoyer un message bien salé à son compagnon traversa l’esprit de Stella puis s’envola aussitôt. Elle n’était pas du genre impulsive, ni bagarreuse et d’autant plus, il y avait sûrement une bonne raison pour qu’Adam ait été si évasif. Comme l’avait souligné Sandro tantôt, c’était un homme occupé. Mais Stella pourrait bientôt en dire autant ! Le lancement de ce monstrueux projet de restauration allait lui prendre un temps fou, et elle pouvait difficilement dissimuler l’excitation que cela suscitait en elle. Et c’est cet émoi qui la traversa tout entière lorsqu’elle réagit à l’histoire de la marche cassée. « Je n’y vois pas d’inconvénient, bien au contraire ! Je refuse que quiconque ne finisse avec un pied bot par ma faute ! Et laissez-moi vous dire une chose, cet escalier n’est pas la seule chose à remplacer, de toute évidence. » acheva-t-elle en désignant les cadavres de meubles et les murs en ruine autour d’elle. Puis, passant du coq à l’âne « Pardonnez-moi Mr Ferrante, mais votre accent ne sonne pas vraiment d’ici. J’ai même l’impression qu’il est new yorkais, je me trompe ? » Elle le dévisageait toujours, comme depuis le début de l’interaction. Puis elle eut enfin l’occasion d’avaler une gorgée de son café à température supportable. «  J’espère que malgré ça, nos visions pourront se rejoindre… » La remarque avait un sous ton chauvin pleinement assumé. Stella portait un œil méfiant aux habitants de la Grand Pomme et à juste titre : ils vivaient dans un monde bien différent du sien. Elle avait déjà un tas d’idées concernant cette maison et espérait sincèrement que ce bellâtre d'architecte fût sur la même longueur d'onde qu'elle.

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(#) Re: must be fate (stella)    Dim 20 Fév - 21:20
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@Stella Winters
C’est avec un sourire chaleureux que Sandro accepta la tasse de café que Stella lui tendit, et il tâcha de rapidement la poser sur le comptoir branlant devant lui avant de se brûler les doigts. Ses yeux noisette s’écarquillèrent presque imperceptiblement, l’espace d’une seconde, lorsqu’il eut la réponse concernant ses interrogations quant au mystérieux monsieur Peters. « Aaaah, voilà qui explique les horaires de nos échanges par mail ! », dit-il, rieur, et totalement inconscient des questions dramatiques que se posait son interlocutrice. La seule chose qu’il remarqua était le sourcil qu’elle avait arqué et qui ne faisait qu’ajouter à son charme impossible à ignorer – puis, aussitôt que cette pensée lui eut traversé l’esprit, il la chassa vigoureusement, peu désireux de se laisser distraire par des considérations qui risquaient de mettre à mal son professionnalisme. Il ne perçut pas non plus l’agressivité latente dans les propos suivants de Stella, tant il était enthousiaste de se trouver ici et de s’atteler au projet titanesque qu’était la rénovation de cette maison. « Je suis totalement d’accord, et j’ai hâte de voir ce que vous avez en tête ! », claironna-t-il, se retenant à grand-peine de lui signifier exactement à quel point il était enchanté de savoir qu’il allait passer les mois à venir à ses côtés pour ce projet. Car il n’y avait pas que le physique incontestablement époustouflant de Stella qui captivait Sandro comme c’était le cas actuellement – s’il ne s’était agi que de cela, il aurait perdu la tête depuis longtemps face à toutes les femmes splendides qui avaient croisé son chemin jusqu’ici. Non, Stella dégageait quelque chose d’indescriptible – elle était à la fois captivante et accessible, elle l’intriguait tout comme elle le mettait extraordinairement à l’aise, comme s’ils s’étaient connus depuis toujours. Sandro avait toujours eu la chance de bénéficier d’une aisance hors du commun en présence des personnes qu’il rencontrait dans les divers contextes que lui présentait la vie, mais ici, c’était tout à fait différent. Il avait l’impression de retrouver une vieille amie, et en même temps, il se surprenait à déblatérer des âneries les unes après les autres et s’en mordre les doigts immédiatement après, déstabilisé par l’effet qu’elle lui faisait.

« Oui, on va devoir remplacer pas mal de trucs, même si ces tabourets de bar sont vraiment très confortables », plaisanta Sandro alors que son coccyx semblait brûler sur le bois dur et abîmé du vétuste siège sur lequel il avait eu le malheur de s’installer. Un sourire amusé illumina ensuite son visage, contrastant avec le léger froncement de sourcils qu’il ne put retenir face aux interrogations de Stella. Il n’était nullement dupe quant au message maladroitement caché derrière les questions de la jeune femme, mais ne s’en offusqua pas pour un sou. « Oui, madame, je suis un authentique italien de Brooklyn, et je vous promets de ne pas construire un gratte-ciel à la place de votre jolie villa », répondit-il, assortissant d’un bref clin d’œil sa réplique teintée d’un accent italien de New York lourdement exagéré. «  Si ça peut vous rassurer, j’ai quitté New York pour avoir l’occasion de travailler sur des maisons comme la vôtre – c’est pratiquement un rêve de gosse qui se réalise, donc je vous promets que je prendrai grand soin de votre chez-vous. » Nouveau sourire angélique, avant d’enfin oser porter ses lèvres à sa tasse de café. Il fut soulagé de constater que la boisson n’était plus à une température susceptible de lui écorcher le palais. « Vous voulez m’en dire un peu plus sur votre vision ? Vous aviez déjà pensé à des aménagements en particulier ? », demanda-t-il, loin de se douter de qui il avait en face de lui, et des centaines d’idées parfaitement définies qui avaient déjà dû fuser dans l’esprit déterminé de Stella. Il était également loin de se douter combien son esprit aiguisé allait encore le surprendre, l’impressionner et même le subjuguer. Sandro attrapa son sac en bandoulière pour en extirper un carnet à spirales et un crayon à papier, ainsi qu’une chemise en carton dans laquelle il avait fourré les vieux plans de la maison, qu’il s’était procurés quelques jours auparavant. Il disposa le tout sur le comptoir de la cuisine avec un enthousiasme nettement perceptible sur ses traits poupons.


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(#) Re: must be fate (stella)    Dim 20 Fév - 22:41
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L’éclat de rire qui émana tout naturellement du corps détendu de Stella manqua de lui faire cracher sa dernière gorgée de café. Elle échappa de peu à l’humiliation, toutefois elle posa prudemment la tasse quasiment vide sur le comptoir derrière elle. L’exagération de l’accent italien, tant il était charmant et spontané, avait eu raison de Stella et de sa crispation passagère. La réponse apportée par Sandro était excellente tant dans la forme que dans le fond. Il était à la fois rassurant, flatteur et excitant d’apprendre que Sandro était là - s’il disait vrai - pour les bonnes raisons, à savoir pour le projet plus que pour l’argent. Il ne faisait nul doute que des contrats au moins aussi alléchants financièrement courraient les rues de New York et pourtant Sandro n’y était plus.
Le visage de Stella s’illumina à la vue du matériel que Sandro sortit de son sac à bandoulière. Il n’était pas venu les mains dans les poches ce qui signifiait que les choses sérieuses - mais amusantes - pouvaient commencer. L’architecte avait apporté un petit dossier, de quoi prendre des notes et manifestement d’anciens plans des lieux. A vrai dire, Stella non plus n’était pas venue les mains vides…
Elle avait onze ans quand elle avait rempli ce qu’elle appelait un « calepin à idées ». A l’époque, la jeune fille avait récupéré un carnet destiné aux cours à l’école pour le décorer d’autocollants et d’images récupérées dans les magazines. La plupart des pages étaient recouvertes de photos d’animaux plus ou moins mignons, d’illustrations, de paillettes, de stickers. Les années qui suivirent, un tas d’autres cahiers, carnets et calepins avaient été remplis grâce à l’imagination florissante de Stella qui y accordait un temps fou et une application démesurée. Sur les pages blanches, les espaces vides étaient comblés par des dessins qui s’étaient fatalement perfectionnés grâce à la pratique. En effet, à défaut de s’exprimer à l’oral ou à l’écrit, par timidité autant que par choix, la brunette avait trouvé une façon alternative d’extérioriser des idées crépitantes. Près de vingt ans plus tard, la méthode de Stella était toujours la même.
Ainsi, lorsque Sandro interrogea Stella sur ses idées pour la maison, l’intéressée se dirigea en direction du hall d’entrée d’une démarche un peu gauche. Elle récupéra sur un meuble un épais classeur qui vomissait de part et d’autre des papiers multicolores. Elle brandit l’objet volumineux et le plaqua sur sa poitrine. Elle revint doucement vers Sandro, l’air craintif mais tout de même bien décidée à lui faire découvrir quelque chose d’éminemment intime. Un nombre infime de gens pouvait se vanter d’avoir déjà vu un dessin réalisé par Stella, et encore moins d’avoir eu la chance de parcourir les pages d’un de ses curieux grimoires. Sandro avait l’air intrigué, à juste titre. Arrivée à sa hauteur, Stella posa l’imposant classeur devant l’architecte qui put lire l’inscription manuscrite accolée à la devanture : HOME IDEAS. Elle respira un grand coup comme pour s’armer de courage et ouvrit l’objet à la vue de son interlocuteur.
« Je voyais une villa… royale. » Immédiatement, Stella s’empourpra de manière incontrôlée. Elle sentait le regard de Sandro qui alternait entre le classeur et elle. Ils étaient si proches qu’il pouvait sûrement sentir son odeur ou même voir le détail du duvet sur ses joues rosées. Elle s’efforça de l’ignorer et tourna quelques pages. « J’utilise le mot « royal » non pas pour dans le sens d’un folie des grandeurs, mais plutôt dans l’idée d’un mélange entre les éléments chargées d’histoire et les matériaux nobles, somptueux. J’aime les endroits qui éveillent des souvenirs même à ceux qui y pénètrent pour la première fois de leur vie. Un endroit qui murmure « j’ai du vécu » mais… comme dans un grand palais, pas comme dans les manoirs abandonnés.… » Elle continuait à feuilleter le classeur, montrant ci et là des photographies - elle pointa à un moment du doigt une image représentant le décor du mariage d’Anakin et Padmé dans l’épisode 2 de Star Wars. Elle passa plus rapidement sur les croquis, ne voulant pas s’embarrasser immédiatement de devoir expliquer qu’il s’agissait bel et bien de ses propres dessins. « Je ne veux pas d’une maison aseptisée comme c’est souvent le cas dans les constructions modernes de luxe. Pour autant, je ne veux pas tomber dans le côté kitsch de l’abondance royale, je préfère que l’atmosphère soit chaleureuse naturellement : par des couleurs douces, de la belle lumière, des plantes… » Stella s’interrompit, le cœur battant violemment dans les tempes. « Je suis désolée, je… je m’emballe un peu… Je vais trop loin dans les détails, et je sais que vous n’êtes pas décorateur d’intérieur… » Elle s’écarta de l’architecte en prenant soin de ne pas croiser son regard. Elle rapprocha le classeur vers elle et le ferma délicatement. Ils auraient bien l’occasion de revenir dessus à l’avenir, ç’en était assez pour le moment. « On pourrait peut-être heu, faire le tour du propriétaire pour que vous vous rendiez un peu mieux compte de l’espace ? » demanda-t-elle, tremblante, fuyant toujours des yeux qu’elle devinait transperçants. Elle espérait de tout son cœur qu’il accepte la perche qu’elle lui tendait. Se dégourdir un peu les jambes et prendre un peu l’air en visitant le vaste jardin lui ferait sans doute le plus grand bien.

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(#) Re: must be fate (stella)    Mar 22 Fév - 22:06
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@Stella Winters
Le rire de Stella résonna mélodieusement dans les oreilles de Sandro, qui fut rassuré de la voir se radoucir après l’instant de réticence dont elle avait fait preuve à son égard – quoiqu’il n’avait jamais réellement été très inquiet, il était pour autant plus agréable de la voir amusée et détendue à ses côtés plutôt que réservée et soupçonneuse. « C’est pas très gentil de se moquer des accents des autres, ma’m… », reprit-il sur un ton taquin avec le même accent, pour lequel il s’était tout naturellement inspiré de la façon de parler caractéristique de son père, plus de vingt-cinq ans auparavant. Au fil des années, Sandro avait appris à édulcorer l’accent de Brooklyn, et à en limer les bords qui trahiraient, encore plus que son nom (qui ne laissait déjà planer que peu de doutes), de manière un peu trop explicite ses origines, dont il était pourtant très fier.

Sandro avait eu affaire à des profils de clients de tous horizons –  au-delà des quelques ordinaires qui avaient quelques idées et croquis pour illustrer leurs idées, il avait connu des perfectionnistes de l’extrême qui avaient déjà consulté plusieurs architectes avant lui et qui débarquaient avec des plans déjà plus ou moins bien réalisés (et qui, généralement, finissaient par le mettre dehors à la première contrariété comme ses pauvres prédécesseurs), des tête-en-l’air qui avaient bien quelques idées mais n’avaient pas pensé à les mettre sur papier et peinaient à les expliquer, des anxieux qui le laissaient prendre les décisions sur absolument tout et n’osaient pas apporter leur pierre à l’édifice, des occupés qui passaient l’ensemble des entrevues au téléphone avec l’un ou l’autre partenaire d’affaires et hochaient la tête impatiemment et plein d’indifférence à chacune des propositions qu’il leur soumettait. Stella semblait toutefois créer toute une catégorie rien qu’à elle seule et Sandro ne put s’empêcher d’écarquiller légèrement les yeux lorsqu’elle débarqua avec un classeur qui semblait dangereusement sur le point d’exploser sous le poids de son contenu. Un sourire incrédule se dessina sur ses lèvres et il s’attendit presque à ce que le plan de travail vétuste ne s’écroule sous le poids du colosse. Piqué par la curiosité, il dévora du regard les pages qu’elle ne tarda pas à tourner sous ses yeux ébahis. Il se sentait pratiquement submergé par le flot d’informations qui s’offrait à lui – pas seulement en provenance du classeur, mais aussi de la jeune femme qui se tenait presque impossiblement près de lui. Un parfum doux et fleuri, empreint d’un caractère assorti à Stella chatouilla les narines de Sandro, tandis qu’il s’autorisa un bref regard, puis un autre, et encore un troisième, sur ses boucles qui dansaient avec la même frénésie qu’elle, ses cils qui papillonnaient et le léger rougissement qui vint colorier ses pommettes. « Wow… », ne put-il s’empêcher de murmurer alors que les schémas, les dessins et les collages se succédaient au fil des pages. Il hocha la tête aux explications de Stella, esquissant un mouvement pour toucher l’un des schémas avec curiosité avant de se raviser, comme intimidé par l’aspect quasiment sacré de l’album. Il n’eut même pas l’idée de lui fournir une réponse plus construite tant il était obnubilé par le fruit du travail de Stella et quelque peu enivré par sa présence à quelques millimètres de lui. Des mhhm, mhhm approbateurs furent les seuls sons qui franchirent ses lèvres tandis qu’il buvait ses paroles et dévorait son œuvre du regard. Puis de s’empresser de formuler une réaction un peu moins minable lorsque Stella sembla soudain embarrassée et regagnée par une pudeur certaine : « Stella, j’étais déjà impatient de commencer, mais là, c’est sans conteste le plus beau projet qu’on m’ait jamais présenté. » Un sourire empreint de sincérité et d’enthousiasme vint ponctuer sa phrase, sans pour autant qu’il ne cherchât à la pousser à lui en montrer davantage, bien conscient que ce classeur faisait partie de l’intimité de la jeune femme et qu’il venait d’accéder à une brèche de celle-ci.

Soucieux de la mettre à l’aise autant qu’il le pouvait, il approuva instantanément la proposition de visiter les lieux et se redressa de son mètre quatre-vingt-dix, surplombant d’une tête Stella dont le langage non-verbal trahissait toujours une attendrissante vulnérabilité. « Oui, si vous me promettez que je ne passerai pas au travers d’une autre marche trop vieille, j’ai eu assez de frayeurs pour la journée », plaisanta-t-il avec un autre clin d’œil complice. « Je vais prendre de quoi noter sinon je risque d’avoir du mal à suivre », annonça-t-il toujours sur le ton de la plaisanterie, tendant la main pour prendre son porte-bloc disposé près du classeur de Stella. Ce faisant, il effleura accidentellement la main de la jeune femme, et sursauta légèrement, comme s’il avait été au cœur d’une comédie romantique de bas étage. « Pardon. » Cette fois-ci, ce fut au tour de Sandro de s’empourprer, quoique presque imperceptiblement, lui qui d’ordinaire semblait tant à l’aise dans pratiquement toutes ses interactions. Il s’empressa de ramasser son porte-bloc et son stylo avant d’attendre que Stella ne lui montre le chemin à emprunter. « Si vous voulez quelque chose de grandiose et de chaleureux, on peut compartimenter les espaces en les gardant ouverts avec des arches… Pourquoi pas des colonnes pour les soutenir, comme celles que vous avez devant la maison – je ne sais pas vous, mais moi, je les trouve magnifiques… et on peut faire ça en marbre, en pierre, en bois – ou même y incorporer des plantes, si vous n’avez pas peur de l’une ou l’autre petite bestiole à l’intérieur », commenta-t-il, rêveur, admirant l’immense espace qui les entourait.



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