cassiper (why'd you only call me when you're high ?)

Là voilà qui est en train de laver sa boutique en sifflotant, Cassie. Elle lave, remet en place, réaligne les cintres, change le mur de vinyles pour faire un dégradé de couleurs, elle devrait rentrer chez elle pour se préparer, mais elle ne sait même pas si elle en a envie d'y aller à cette soirée. On a quelqu'un à te présenter que c'était vanté ses amis, et elle ne sait même pas si elle veut rencontrer quelqu'un, elle n'a pas envie de se dire que quelqu'un pourrait potentiellement être intéressé par elle, et puis surtout, elle n'a pas que ça a faire, elle a son commerce à faire tourner, et elle n'a pas le temps ni l'énergie de se lancer dans une quelconque relation, elle a été sevrée de l'attitude toxique de son ex, alors maintenant, elle avait décidé de de ne vivre que pour elle et pour personne d'autre. Récupérant les pièces qu'elle avait mit de côté pour elle, elle se pressait pour se rendre jusqu'à l'appartement qu'elle partageait avec sa soeur pour prendre une douche rapide et se changeait, enfilant sa robe et des chaussettes hautes, ses dernières chaussures à paillettes et elle bouclait ses cheveux ou plutôt, leur donner une forme présentable avant de laisser un mot sur une barquette de nourriture qu'elle avait prit en take away pour sa soeur je suis de sortie, je ne rentre pas tard, promis. Love you 3000. C. et elle claquait la porte tout en vérifiant qu'elle avait bien ses clés pour rentrer au beau milieu de la nuit. Une fois qu'elle avait fait le chemin, elle vérifiait l'adresse et appuyait sur l'interphone, sa bouteille de vin à la main et elle montait les escaliers qui la séparait de la petite fête où elle avait été convié. Une accolade à son ami qui l'avait invité, elle déposait la bouteille de vin sur la table, saluant les têtes connues comme inconnues, avant de se poser dans le canapé, attrapant le verre de vin que l'on lui tendait. Elle faisait la conversation, avec une habilité déconcertante, elle qui avait l'habitude de lancer des sujets de conversations en soirée et quand la porte s'ouvrit et qu'elle entendit que c'était la personne que l'on souhaitait lui présenter, Cassie eut un rire nerveux qui franchissait ses lèvres, qu'elle humidifiait pour se donner de la prestance. Elle ne prenait pas la peine de se lever du canapé et buvait une gorgée de son verre de vin, les images brûlantes de leur dernière nuit qui lui revenait en mémoire, elle finissait alors par se lever pour offrir une accolade à Jun, avec un sourire rempli de faux semblants, et elle finissait par lui tendre la main « Enchantée, je m'appelle Cassandra, mais tu peux m'appeler Cassie. » fit elle avec amusement avant de se pincer les lèvres, tout cela était une mauvaise idée. « Il paraît qu'il fallait qu'on se rencontre. » rajouta t-elle, et que la fête commence, que la partie débute. Cassie n'était pas franchement prête mais elle essayait de l'être. Après tout, il le fallait bien, parce qu'elle n'avait plus le temps de se dérober désormais.

- why'd you only call me when you're high ? (@Cassandra Lowery)
Ça fait un moment que t’es au téléphone avec une de tes amies. Ça fait une bonne partie de ce temps là que tu te dis que tu devrais raccrocher. Ce n’est pas que la discussion est si déplaisante, c’est plutôt le sujet qui t’embête. Maintenant que t’es divorcée… Tu te doutes ce qu’elle va ajouter et t’as pas envie de l’entendre. Comme de fait, elle te parle de quelqu’un, d’une fille qu’ils voudraient bien te présenter. Ta réponse instinctive est de refuser, de dire non, de dire que t’as pas envie de rencontrer quelqu’un. Parce que tu t’es définitivement pas remise de ton divorce, que tu penses encore à Nora (malgré toi).
Mais surtout parce que si tu devais aller voir quelqu’un d’autre, cette personne serait toute désignée. Après tout, t’es déjà retournée dans ses bras, malgré le fait que c’était une erreur. Que c’était supposé vouloir rien dire.
Tu finis tout de même par accepter l’invitation à la soirée, malgré le fait que tes ami‧e‧s semblent bien décidé‧e‧s à te présenter quelqu’un. Au pire tu trouveras bien une façon de t’en sortir, de t’enfuir s’il le faut. Tu pourras toujours prétexter une urgence au travail, tant pis si tu n’étais pas crédible.

Le pire, c’est que tu fais quand même l’effort de te préparer. Tu pars plus tôt du boulot pour avoir le temps de te changer et mettre quelque chose d’un peu plus décontracté que ton tailleur. Tu prends aussi le temps d’aller récupérer une bouteille de vin, regrettant du même coup la collection que t’as laissé à Nora dans la villa. T’aurais peut-être du en récupérer quelques unes pour ce genre d’occasion. Quoi que ça aurait été peut-être un peu intense pour une soirée normale entre amis.
Soirée à laquelle tu te présentes, un peu en retard. Tu adresses un sourire à ton amie lorsqu’elle vient t’accueillir à l’entrée, te laissant à peine le temps de déposer la bouteille de vin avec les autres avant de te trainer jusqu’à la personne. Celle qu’elle voulait te présenter. Pas n’importe qui. Cassandra. T’es prise de court quand tu l’aperçois. T’en perds ton sourire, brièvement. Parce que tu ne t’attendais pas à grand chose, mais tu ne t’attendais pas à ce que ce soit elle. Tu la regardes, alors qu’elle est encore sur le divan, te demandant si ce n’était pas le moment de tourner les talons pour fuir.
Pas que tu aies le temps de le faire, Cassandra prenant les devants. L’accolade rend bien difficile de ne pas penser à elle dans une situation un peu plus intime. Tu chasses pourtant le tout de ton esprit pour plutôt forcer un faux sourire sur tes lèvres. Tu serres sa main, sans parvenir à chasser la gêne qui t’habite. « Juniper. » T’hésites une instant, te sentant bien idiote de te présenter à quelqu’un qui te connait, qui te connait très bien. « Jun, enchantée. » Pas vraiment en fait, t’assumes pas le fait de revenir toujours dans ses bras, t’assumerais certainement pas de te trouver face à face avec elle dans une telle situation. « Oui semblerait-il. » C’est bien le comble. Faut croire que t’es vraiment maudite pour avoir un karma de merde. Mais tu doutes pouvoir partir, peu importe à quel point c’est tentant. « Hm, je vais aller me chercher un verre de vin je pense. » Tes nerfs en ont bien besoin. « T’as besoin que ton verre soit rempli ? » Ouais comme ça tu parais serviable plutôt que de celle qui veut aller se mettre à l’autre bout de la pièce pour le reste de la soirée.
Tu peux peut-être pas partir, mais tu peux fuir.

Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas fait de soirée, Cassie et elle se demandait si elle n’était pas rouillée, ou tout du moins, un peu en décalage avec des soirées de la sorte, elle a bien pour habitude de sortir dans un bar, mais finir chez quelqu’un, avec des gens qu’elle ne connaît pas spécialement, sans avoir le prétexte d’aller fumer une clope en extérieur pour pouvoir partir… Elle ne sait pas si elle va tenir longtemps. Elle ne sait pas si elle va rester éternellement, elle pourra prétexter une migraine ou même de devoir commencer tôt demain, un problème à la boutique, mais si jamais, elle se promet intérieurement de ne pas se forcer à rester. Peut-être même sa soeur qui a oublié ses clés, pauvre Leo qui lui sert d’alibi. Mais au moins, la question est toute tracée dans son esprit. Du peu qu’elle ressent, cette soirée est sympathique, l’ambiance y est bonne et puis, il y a plus de gens qu’elle connaît que prévu alors elle va profiter, elle le sent. Elle n’aura peut-être pas besoin de cette excuse finalement. Ou pas. Juniper qui se matérialise devant elle, Cassie ne sait pas comment réagir, comment elle devrait, ou même comment elle pourrait réagir, mais elle préfère jouer à l’idiote, tend une main, serre et sourit. Un masque qu’elle a l’habitude de mettre. Et elle ne peut s’empêcher de voir des images qui se superposent à son esprit, ce qui la frisonner un instant. Jun, elle s’entend encore murmurer son nom, quand leurs mains sont liées, entremêlées dans les draps. Jun qu’elle s’entend répéter encore et encore quand les doigts dansent sur la peau nue. Elle reprend ses esprit rapidement avant de rétorquer « C’est un joli prénom. Ça me fait penser à Jupiter. » C’est ce qu’elle lui avait dit la première fois, elle s’en souvient parfaitement, elle se souvient de leur première rencontre, comme d’un boomerang qui revient en pleine face. Elle opine du chef pour le verre de vin et s’humidifie les lèvres. Elle rêverait de fumer une cigarette, mais est-ce bien raisonnable ? Elle qui ne fume qu’en soirée. Elle lui tend alors son verre et finit par se lever pour la suivre « Je vais venir avec toi, j’ai besoin de me dégourdir les jambes. » rit-elle un peu avant de se diriger vers le bar improvisé, une main qu’elle passe dans ses cheveux bouclés avant de récupérer son verre dont elle boit une longue gorgée « Ils t’ont servi quoi comme excuses ? » demande t-elle pour engager la conversation « Moi qu’ils avaient quelqu’un à me présenter. » prononce t-elle avec nonchalance, en jetant un oeil sur la soirée, elle a l’impression d’y être sans vraiment y être, au fond. « Tu veux sortir sur le balcon ? J’ai besoin de prendre l’air. » Parce qu’elle étouffe, même si elle ne montre rien. Elle étouffe dans cet appartement qui devient bizarrement trop petit pour elle. Ou parce qu’elle est entrain de voler trop près du soleil.

- why'd you only call me when you're high ? (@Cassandra Lowery)
Comment réagir ? Comment faire pour chasser les images qui te viennent à l’esprit devant elle ? T’as du mal à écarter la gêne que tu ressens, à faire comme si de rien était, comme si tu ne la connaissais pas. Elle semble mieux s’y faire que toi, peut-être n’est-ce qu’une impression.
Même si en soit, la barre est bien basse. T’as jamais été douée pour faire face aux surprises. Tu ne l’es certainement pas plus lorsque Cassandra est la surprise. Parce que c’est elle. C’est aussi simple que ça, elle est une faiblesse pour toi. C’est la seule explication possible au fait que tu reviens constamment dans ses bras (même si ça ne veut rien dire), au fait qu’une chaleur t’envahit du seul fait de sa présence. La seule explication au sourire sincère qui vient étirer tes traits à sa réflexion, la même qu’elle a fait lors de votre première rencontre. « Ah vraiment ? Je n’y avais jamais pensé. » C’est une réponse un peu bateau, mais en soit, il est vrai que tu n’avais jamais fait le lien avant qu’elle ne te le fasse remarquer la première fois.

Les présentations étant faites, tu te raccroches à un minimum de politesse pour repartir à l’autre bout de la pièce. Une façon de la fuir, de fuir ce qu’elle te faisait ressentir. 
Pas que ça fonctionne.
Ton sourire ne quitte pas tes lèvres, mais il se crispe légèrement. Tu voulais mettre de la distance entre elle et toi, pour fuir, pour éviter de faire un énième erreur la concernant et voilà que tu te retrouves un peu plus près, loin de l’attention de tes amies. Celle qui t’a invité à la soirée t’offre quand même un pouce en l’air d’encouragement. Génial. Si seulement elle savait. Mais ton amie est ta dernière priorité pour le moment, Cassandra reprenant aussitôt ton attention. « Hm. » Est-ce que ça te dérange d’apprendre que ses amis essaient de lui présenter quelqu’un ? Non, bien sur que non. « La même. Ils ont dit qu’il ne fallait pas que je me laisse abattre avec… » Le divorce. Tu ne termines pas ta phrase, mais ton regard baisse pour se poser sur ton doigt, là où trônait normalement ton alliance.

Tu finis par te racler la gorge, prenant une gorgée de vin pour te donner un peu plus de courage. « Je te suis. » Tu devrais pas, tu devrais retournée à la soirée, mais c’est presque un automatisme. Tu soupires doucement, comme si tu pouvais maintenant respirer normalement, comme si ce n’était pas elle qui te coupait le souffle. « Drôle de hasard, je ne m’attendais pas à ce que tu sois celle qu’ils essaient de me présenter. » Et t’aurais préféré que ce ne soit pas elle. Parce que devant elle t’es confrontée à tes (mauvaises) décisions, tu te vois avec elle dans des situations plus plaisantes. Tu préfères prendre une autre gorgée de vin. Une autre dose de courage. « Merci de ne pas avoir dit qu’on se connaissait déjà. » Ça semble délicat comme remerciement, mais tu supposes que c’est la moindre des choses. Puis, autant l’admettre, tu ne sais pas sur quel pied danser.

C'est comme si elle était accrochée à une paroi glissante, Cassie et que la seule personne capable de la retenir, c'était Juniper. Sa main dans celle de la blonde, un remake low cost du Roi Lion qui a traumatisé tant de personnes. Cassie se doute, Cassie sait qu'elle n'a que deux solutions, soit lacher prise et se laisser aller lors de cette soirée, mentir éhontément devant ses ami.e.s, soit la laisser l'aider. Mais a t-elle envie d'être aidée ? Non. Elle a encore les mots en mémoire, ceux qui restent dans l'esprit, dans le creux du coeur. Ceux qui font mal et qui abîment et ça, Cassie ne lui pardonnera pas de si tôt, si elle lui pardonne même un jour. Des souvenirs délicieux lui reviennent en mémoire quand elle pense à la première fois qu'elles se sont vus, cette façon inédite qu'elle avait eu de l'embrasser. Mais, elle ne veut pas y penser, pas même sourire face à se souvenir. Puis les conversations insipides, sans saveur arrivent, de celles qu'on n'exècre, de celles qu'on déteste parce que c'est d'un ennui sans nom. Ce n'est pas elle, ce n'est pas elles, elles préfèrent nettement ne pas parler à chaque fois qu'elles se retrouvent et ça convient à Cassie. Ça lui convient avec un étonnement déconcertant. Et elle reste pendue aux lèvres de Juni, littéralement parlant « Avec ? » demande t-elle, la curiosité piquée au vif.

L'extérieur est attirant, Cassie s'échappe, ravie que Juniper la suive, elle garde son verre de vin à la main, en boit une nouvelle gorgée et la regarde du coin de l'oeil, coup d'oeil à la dérobée pour ne pas flancher, pour ne pas faire de conneries. Elle hausse les épaules face à la question ou plutôt à l'affirmation de Ju « Je ne savais pas non plus, peut-être que je ne serais pas venue si ça avait été le cas. Si j'avais été au courant. » Un peu trop de franchise là Cassie. Elle se ravise en faisant cliquer ses mains en rythme le long de son verre et regarde la rouquine avec un petit sourire en coin « J'aurais pu dire que tu étais une cliente régulière de la boutique. » explique t-elle simplement avant de passer une main dans ses cheveux, tant de mots lui viennent en mémoire. Ce n'était rien , les promesses aussi. Quand elle remarque son doigt nu, Cassie sent son coeur qui bat avec irrégularité et elle reprend une contenance « Peut-être que c'est un signe qu'on veuille nous présenter ? »

- why'd you only call me when you're high ? (@Cassandra Lowery)
T’oses pas lâcher le mot fatidique, admettre de vive voix que ta relation avec Nora est terminée. T’as toujours du mal à en parler, mais devant elle c’est encore plus délicat. Tu ne saurais dire pourquoi exactement. Peut-être parce que c’est avec elle que tu as flanché, peut-être parce que tu ne sais pas ce que ça implique pour vous - t’es pas certaine de vouloir le savoir non plus. Alors quand elle est insiste, tu pinces les lèvres et tu cherches une réponse. T’aimerais avoir une façon de présenter les choses moins sérieusement, mais tu ne vois pas si c’est possible. Tes ami‧e‧s ne chercheraient pas à te présenter quelqu’un si t’étais encore en couple. « Avec tout ce qui se passe. » Wow, vraiment une réponse de qualité que tu lui offres là, Juniper. Ce n’est pas faux en soit, il y a plus que ton divorce qui vient bouleverser ta vie, il y a aussi tes retrouvailles avec ta mère biologique. Non pas que tu en aies parlé à qui que ce soit, mais c’est là quand même.

L’idée de sortir présente donc un échappatoire plaisant, même si, en toute franchise, tu préférais te pousser complètement. « Je comprends ça. » Parce que tu serais pas venue à sa place, t’es même pas certaine que tu serais venue, toi, si t’avais su que c’était elle qu’on voulait te présenter. Parce que Cass, elle représente une faiblesse pour toi - une erreur aussi. « C’est moins compliqué si elles pensent avoir fait la bonne action de l’année. » Moins compliqué pour toi, il n’y a pas de doute à avoir sur l’interprétation de tes paroles. Le moins de questions tes ami‧e‧s peuvent te poser, le mieux tu te portes. Certaines savent que t’es responsable pour le divorce, mais sans trop savoir pourquoi exactement. Leur présenter celle avec qui t’a couché semble être un appel à la catastrophe, comme être le fait d’être seule avec elle en ce moment. « Un signe ? » Peut-être. Surement. « Tu voudrais que ça en soit un ? » Peut-être que ce n’est pas juste de lui poser la question, mais t’es curieuse de savoir ce qu’elle en pense vraiment. C’est une curiosité sincère. Parce que tu peux pas t’empêcher de te demander ce que Cassandra pense vraiment, si son coeur se débat quand t’es dans les parages ou si t’es juste un poids qui entre et repart de sa vie. Peut-être que tu pourrais arrêter de faire ça, d’ailleurs. Tu prends une grande inspiration. « C’est peut-être l’occasion de repartir sur de meilleures bases maintenant que je suis divorcée. » Tu ne la regardes pas en disant ça, n’ayant aucune envie de montrer l’émotion qui secoue tes traits. T’aimes définitivement pas le dire de vive voix, mais peut-être qu’elle a raison.
Et peut-être que t’as raison toi aussi.
Un signe ou une seconde chance, ce serait pas mal.

Le cœur est quelque peu malmené lors de cette soirée et elle en veut à ses ami•e•s d’avoir pensé que lui présenter Juniper était une bonne idée parce qu’elle a encore en tête ses doigts qui courent le long de sa peau, son souffle contre le creux de son cou, ses murmures au creux de l’oreille alors qu’elles sont toutes les deux dans les draps, leurs jambes emmêlées, leur cœur au rythme du même diapason. Elle s’était toujours dit qu’elle ne la reverrait plus,elle, la colombe abîmée d’avoir aimé trop fort, d’avoir osé dire les choses. D’avoir assumé ce qu’elle ressentait. Mais rien, ce n’était rien. Rien que du vent, un moment d’égarement. Deux corps qui s’attirent et se repoussent comme des aimants, mais qui finissent par se retrouver de façon animée d’un desir qui les dépasse. Alors la revoir la, c’est mettre à mal toutes ses idées, c’est mettre à mal son cœur abîmé. « Je ne pense pas que tu comprennes, mais je vais faire semblant. » rétorque t’elle, quelque peu acide dans ses propos, son cœur et l’esprit qui sen veulent d’être aussi froid. Alors qu’elle voudrait être la source de chaleur dans les nuits noires et froides de la rouquine. Elle lève les yeux au ciel, certes ce serait plus facile mais peut-être qu’elle n’avait pas envie de ça Cassie, peut-être qu’elle … Non, elle ne voulait pas partir sur ce chemin là, le chemin des pensées qui font du mal plus qu’elles ne font du bien. Elle aurait du se mordre la langue plutôt que de parler à tout va, a tort et à travers comme ça. Elle haussa simplement les épaules « Je ne veux rien t’imposer, puisque de toutes façons… » ce n’était rien « Non rien. » Elle n’avait pas envie de se disputer, pour se donner du courage de nouveau, elle but une longue gorgée de son verre, son visage se fendant d’une grimace parce qu’elle avait bu trop vite et elle la regarda, elle avait envie de s’approcher, de passer une main dans ses cheveux, de l’embrasser jusqu’à ne plus avoir de souffle. Et le mot divorce qui arrive comme un couperaie, elle la regarde. Désabusée. Étonnée. Divorce ? Elle ouvrit la bouche et chercha le regard de Juniper, pour lui demander confirmation, pour lui demander s’il elle n’avait pas mal entendu. « June... » murmura t’elle, sa main qu’elle déposait sur celle de son amante -qu’est-ce qu’elle pouvait détester ce mot-. Et elle sursauta et retira vivement sa main à l’exclamation de leurs amis. Elle en fit tomber le verre qui vint exploser sur le sol et tacha ses vêtements,   « Fais chier ! On arrive ! » s’exclama t-elle en direction de l’intérieur avant de ramasser les morceaux de verre avec hâte et de sentir une douleur lancinante au creux de la main « Manquer plus que ça… » murmure t’elle plus pour elle que pour Juniper. Elle serra les dents et la main pour arrêter le saignement, quelle idée extraordinaire. Elle rentra alors à l’intérieur et s’installa dans le canapé pour enrouler sa main de serviette, espérant naïvement que ça finirait par passer sous l’œil désabusé de leurs amis qui ne semblaient pas comprendre grand chose « Je me suis coupé, je pense que Juniper n’a pas envie de quelqu’un de maladroit dans sa vie, mais ce n’était rien. » Parler au passé en guise de rappel, la douleur qui ne cessait d’accroître et Cassie qui regardait Juniper comme pour s’excuser de son comportement. « désolée. » murmura t’elle silencieusement, mais elle n’était pas prête à avouer leur larcin, à avouer qu’elles se connaissaient. C’était trop pour elle et pour son cœur tout cabossé.

- why'd you only call me when you're high ? (@Cassandra Lowery)
La discussion n’est pas facile avec Cassandra, mais ce n’est pas comme si tu pouvais la blâmer. Non, parce qu’au fond, t’es la seule responsable dans votre situation, la seule contre qui des reproches pourraient être formulés. C’est pour ça que tu encaisses le ton acide de sa voix sans rien répondre. Tes propres émotions sont difficiles à saisir alors celles d’une autre personne… Peut-être qu’il faudrait que tu te contentes de l’évidence, que tu sautes sur l’occasion présentée par un éventuel signe. Qu’importe si elle ne veut rien t’imposer, ce n’est pas nécessaire, le destin semble le faire à sa place en vous réunissant de cette façon.
Maintenant que t’es divorcée.
T’aimes pas le dire de vive voix, tu réalises que c’est encore plus difficile de l’admettre à Cassie. C’est peut-être parce que ça peut avoir tellement d’implication pour vous - peu importe ce que vous êtes. C’est peut-être une question de fierté aussi. Ou toutes ces réponses. T’arrives même pas à affronter son regard, gardant le tien bien fixé vers le vide. T’as pas envie d’en parler après tout, pas envie d’admettre que ta vie s’est quelque peu effondrée par ta faute.

Et si tu trouves finalement le courage de te tourner vers elle lorsque sa main se pose sur la tienne, c’est vite gâcher par l’intervention de vos ami‧e‧s. Tu sursautes, reculant d’un pas comme si ça effacerait toute preuve d’une proximité entre vous. Tu ne peux qu’assister à la réaction de Cassandra et à l’explosion du verre. « Laisse, on ramassera après. » C’est tout ce que tu trouves à dire - de façon fort inutile - alors qu’elle entreprend de ramasser les morceaux de verre. Tu ne réalises pas immédiatement qu’elle s’est blessée, non, tu ne le remarques que lorsqu’elle s’installe sur le canapé avec une serviette pour éponger le sang. Tu fronces les sourcils à ce qu’elle dit, surtout quand c’est suivi d’excuses presque silencieuses. « N’importe quoi. » Que tu décides à répondre alors que tu t’approches d’elle avant d’ajouter en direction de l’hôte. « T’as une trousse de premiers soins ? » Tant pis pour le repas ou pour les yeux doux qu’iels veulent voir. T’as, parfois, un semblant de sens des priorités. Tu ne donnes même pas de précision quant à la familiarité dont tu sembles faire preuve alors que tu tends la main vers Cassandra pour l’entrainer avec toi vers la salle de bain où se trouve le nécessaire pour s’occuper de sa blessure.

Tant pis si ce n’est pas l’idée du siècle, si te retrouver à nouveau à proximité d’elle ne serait que trop enivrant. Tu sais te contenir, surtout en gardant à l’esprit que vos ami‧e‧s s’en mêleraient assurément. Une fois la trousse de premiers soins en main, tu te retournes vers Cassie avec un air contrit. « Ce n’est pas rien. » Qu’elle devine si tu parles de sa coupure ou de quelque chose de plus important. Tu lui fais signe de retirer la serviette. « Ce serait bête que tu saigne sur le repas. » Tu te montres moins sérieuse cette fois. Autant être douce sachant que désinfecter la plaie piquerait.
Comme si c’était vaguement comparable à ce que tu lui as fait vivre en jouant les coups de vents dans sa vie.

Elle aurait voulu que ce soit plus simple, plus facile, ne pas s'attacher et surtout ne pas être comme toutes ces femmes qui attendent un signe désespéré. Elle aurait dû ne rien en avoir à faire, ne rien attendre, mais Juniper l'avait attrapé en plein vol, avait touché le coeur sans crier gare, sans qu'elle ne s'y attende et ça fait mal de la voir là, ça fait mal de se dire que même leurs amis pouvaient voir le potentiel d'une histoire de coeur sans savoir leur passif. Le fait que les draps ont déjà été théâtre du caractère charnel de leur ébats, de cette façon si inédite qu'avait Juniper de rendre un moment plus joli, plus joyeux. Cette façon qu'elle avait de la rendre, elle, plus intéressante aux yeux du monde. La réaction de June fit froncer les sourcils à Cassie et elle ne comprenait pas réellement ce qu'il se passait, mais elle n'avait pas eu le temps de cligner des yeux qu'elle était déjà dans la salle de bain, son regard pendu aux lèvres de Juniper. Elle s'installa alors sur le rebord de la baignoire, sa main enroulée dans ce pauvre torchon et son regard se pose une nouvelle fois sur Juniper « Si ce n'était pas rien, alors pourquoi tu ne cesses de le répéter ? » demande Cassie, son regard qui ne quitte pas le visage de la rouquine en face d'elle. Et elle ne peut s'empêcher de rire à la remarque de Juni, avant de secouer la tête. « Ça devrait le faire. » rétorque t-elle simplement avant d'utiliser sa main libre pour la passer dans ses cheveux. « J'ai juste- ça ne veut rien dire, tu le répètes si bien. Mais si ça ne voulait rien dire, tu ne penses pas qu'on pourrait passer à autre chose ? Je suis incapable de passer à autre chose, je suis incapable de t'en vouloir. Je suis incapable d'être en colère contre toi et pourtant, je devrais. Ou pas, c'est de ma faute. J'aurais pas dû tomber pour toi, j'aurais dû le savoir, j'aurais dû le voir venir quand j'ai su que tu étais mariée, mais je n'aurais pas été moi si je n'avais pas plongé la tête la première dedans. » Elle laissait Juniper s'occuper de sa main et elle soupirait « J'aurais jamais dû te dire ça, désolée. » Parce qu'après tout, elles ne s'étaient jamais rien dit, jamais rien promis alors elle n'avait pas envie de tout gâcher encore et encore.

- why'd you only call me when you're high ? (@Cassandra Lowery)
Tu sais que c’est une terrible idée d’amener Cassandra dans la salle de bain où - encore une fois - vous seriez seule. C’est une erreur sur plusieurs plans et une part de toi est consciente que ça ne peut probablement pas bien finir. Le pire, c’est que t’aurais pu procéder autrement, t’aurais pu l’envoyer seule s’occuper de sa main ou alors demander à un.e hôte.sse de le faire. T’es certaine que ça n’aurait dérangé personne, mais t’as voulu le faire toi-même. Parce que tu t’inquiètes.
Parce que c’est elle.
Parce que t’es conne aussi.
C’est sans doute ce dernier point qui prime. C’est la seule conclusion à atteindre lorsque tu décides de parler trop vite, de lui dire quelque chose que t’aurais du taire. La réponse de Cassie, une question, ne devrait pas te surprendre et pourtant, tu te retrouves sans aucune idée de ce que tu pourrais dire. Alors tu restes silencieuse, préférant enchainer avec une plaisanterie sur l’état de sa main. Ça n’aide pas, ça ne fait que retarder le pire. Une tirade à laquelle tu n’étais absolument pas préparée, qui te fait lever la tête de la blessure dont tu t’occupais avec une douceur qui ne te caractérise absolument pas. Tu t’arrêtes dans le mouvement, ne pouvant que marquer une pause. Puis tu balaies les excuses de Cassandra d’un vague geste de main. « Tu n’as pas à t’excuser c’est moi… » Toi qui est injuste, toi qui joue avec les sentiments de plusieurs personnes - dont les tiens. Tu décides toutefois de t’y prendre autrement pour lui répondre. Tu tentes même l’honnêteté pour une fois - c’est presque rafraichissant en fait. « Je n’arrive pas à passer à autre chose non plus. » Tu n’y arrivais déjà pas quand tu étais mariée, que tu avais juré fidélité à une autre alors maintenant… maintenant autant dire que c’est peine perdue. Ça t’exaspère en soit, tu détestes être à la merci de tes sentiments. C’est pour ça que tu décides de revenir vers sa blessure que tu désinfectes avant d’y poser un pansement. Ce n’est pas du grand art, mais ça ferait très certainement le travail.
Mais une fois que c’est fait, t’as plus d’excuses pour ton silence.
Il te faut affronter la musique et surtout, décider si tu veux continuer d’être honnête ou te retrancher derrière cette froideur qui te correspond si bien. Tu soupires doucement. « C’est juste compliqué et ça n’aurait jamais du arriver pendant que j’étais mariée. » T’as au moins la décence de cantonner l’affirmation à ton mariage. Parce que c’est le cas, tromper Nora n’était ni correcte pour ton ex-femme que pour ton amante. « C’est juste que je pensais pouvoir me tenir éloignée si ça ne voulait rien dire. » Mais le fait que t’es retournée vers elle encore et encore prouve sans doute que ça ne voulait pas rien dire, que t’as juste fait erreur sur toute la ligne.
Et que tu continues encore de le faire.