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 Beau malheur (Anthem)

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Mantas Skinderis
‹ the light of a real enemy ›
Mantas Skinderis
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Destination unknown
résumé du personnage
Biloxi dans le Mississippi. Des parents menant une existence de "petit bourgeois". • Professeurs de Littérature et d'Histoire à l'université. • Moins assidu, moins sérieux. Trop fantasque, trop dilettante. Peut-être pas aussi intelligent, pas aussi intéressant et pas aussi doué que le grand frère. • Plus de liberté, plus de latitude implicitement octroyée. Une aubaine amère saisie à bras le corps. • Partir vite. Prendre de l'altitude. Voler. Sillonner les airs et fendre la bise. Se sentir vivant et libre. • Jouer avec le feu, se brûler les ailes. Braver les interdits, mépriser les dangers, narguer l'autorité. Se détruire. • Tout les rêves se fument ou se gobent. Les seringues valsent et passent de main en main. Les corps s'enlacent et se délacent aussitôt dit. Les noms s'effacent. Les visages aussi. • Le frère défaille. Le diagnostic tombe : démence précoce. • Honorer la promesse faite aux parents : "prendre soin de Vitas". • Eté 2020 : L'ardoise des imprudences et des excès est salée. Le sentence inscrite noire sur blanc au bas du compte-rendu médical. "Test HIV : Positif".

présentation : Présentation
fiche de liens : Fiche de liens
messages : 189
rps : 17
name : Libra (Quentin)
faceclaim : Mikus Lasmanis | Eylika (av) ; Siren charms (sign) ; Assassin1513v (icons) ; Tenor (gif) ; Patricia Kaas (lyrics)
intervention fortuna : oui
trigger warning : warning : Séropositivité, trafic, contrebande, maladie d'un proche.
trigger : A première vue aucun, mais parlons en au préalable.
gif : Beau malheur (Anthem) Nature-sunset
âge : Trente-deux ans, presque l'âge christique. Comme un présage funeste. Une augure sombre qui s'étire et s'étend. Verseau polisson et accro à la liberté.
statut civil : Insaisissable adonis, disposant d’un soupirant transi dans chaque (aéro)port. Toujours en transit, jamais arrivé à bon cœur. Charmer, enlacer, soupirer. Déserter, recommencer. Etre oublié pour ne pas peiner. Etre oublié pour se sentir aimé.
occupation : Gosse se rêvant jadis pilote de ligne. Une vocation prématurément portée en terre par une perception faussée des couleurs. Compromis trouvé en embrassant la carrière de steward au sein de la compagnie American Airlines.
habitation : #26 Faubourg Marigny - un F3 ennuyeux de simplicité qu'il partage avec son frère.
disponibilité : Présent & variable (+/- 4/7 J)
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Beau malheur
feat. @Anthem Harper


Beau malheur (Anthem) 1f4c5 14 mai 2023
Beau malheur (Anthem) Round-pushpin_1f4cd Nouvelle-Orléans, LA


Rapide, instantané, à l’orée du brutal. A peine a-t-il quitté l’orbite de la planète Instagram que déjà le téléphone, toujours blotti entre ses mains flemmardes, se met à bourdonner et frissonner à qui mieux mieux. Preuve en est – s’il en fallait encore une – de l’engouement et du succès soulevé par les publications dites d’autrefois. Ces petites pastilles au goût de passé, qui suscitent un mélange de nostalgie et de honte, chez les quelques courageux qui s’aventurent à les poster. Ainsi que la raillerie badine, des utilisateurs découvrant ces clichés aux couleurs délavées. Le Taz à la gueule bée, égayant l’écran de veille du mobile fissuré, se retrouve bientôt enseveli sous une avalanche de notifications.

Des like en bataille, des commentaires en pagaille.

Certains abonnés peinent à réaliser qu’il ait un jour pu être ce grand dégingandé, tout à droite sur la photo. D’autres s’étonnent d’apprendre – et n’auraient probablement jamais soupçonné – qu’il soit un féru d’aviron. Inattendue et soudaine, une correspondance germe dans la parcelle des DM. Un nom, depuis longtemps perdu dans les limbes de sa mémoire, vient se rappeler à son bon souvenir.

Lloyd Salisbury.

Le second éphèbe en partant de la gauche, sur le post fraîchement partagé. Barreur au sein de l’équipe de rameurs, et fils à papa notoire. Un peu snob, un peu faraud. Pas plus d’atomes crochus ou d’affinités que cela. Les ponts bringuebalants – tissés entre eux par cette passion commune pour le sport nautique – s’étaient tout naturellement effondrés à l’aube du second semestre, sitôt que l’énergumène balte déserta le campus de Jackson, et se résolut à l’idée que l’apprentissage universitaire des langues étrangères n’était définitivement pas fait pour lui. Le tout sans que l’une ou l’autre des parties, n’en soit véritablement affectée.

Loin des yeux, loin du cœur.

Un échange de politesses et civilités creuses. L’amas de glace s’étant formé toutes ces années durant, entreprend son lent dégel. Tant et si bien que surgit l’envie de rattraper le temps perdu. Sans surprise, Lloyd a réussi la vie. Trente-deux ans, à la tête d’une florissante entreprise de matériel informatique. La fatuité et l’orgueil dégoulinent un peu plus à chacun de ses messages. De l’esbroufe et une faconde à n’en plus finir. Avec le désir patent de vendre une histoire fumeuse de self-made man. L’énergie qu’il y consacre arrache à Domantas un sourire acide.

"Hein, hein … et quid de l’argent de papa pour se lancer, renflouer les caisses en périodes de récession et éponger les dettes ? Self-made man ; mon cul, ouais !", pense-t-il acerbe et passablement exaspéré par cette débauche d’autosatisfaction hypertrophiée.

Au bout de l’ennui et contre toute attente, le narcissique daigne lever le nez de son nombril et feint de s’intéresser à son interlocuteur. Non, il n’est pas devenu pilote de ligne.

"Oh.".

Interjection délicieusement épurée et consensuelle. Comprenez : "Alors, t’es donc un louseur.". Malaise et gêne se dessinent sur fond de silence radio. La discussion retrouve toutefois une certaine fluidité, dès lors que le steward révèle qu’il travaille tout de même dans le domaine de l’aéronautique. Le coéquipier d’antan se rattrape comme il peut aux branches, et affirme qu’il n’est guère étonné. Mieux encore, il poursuit en confessant que de tout les cinq, Dom’ lui a toujours paru être celui qui savait parfaitement ce qu’il voulait - et qui finissait toujours, d’une façon ou l’autre, par l’obtenir.

Stupeur et tremblements.

Même si ces quelques mots manquent à l’évidence de sincérité, d’objectivité, et relèvent pour sûr de la brosse à reluire … ils ne sont pas sans déplaire à leur bénéficiaire. Jamais il ne s’était vu sous ce jour. Et jamais encore quelqu’un ne s’était risqué à le dépeindre de la sorte. L’expression rembrunie plaquée sur son visage se craquelle et s’adoucit sensiblement.

Sans transition, ou presque, Lloyd se met à louer la perspective de retrouvailles en chair et en os. Sur sa lancée, il jette au débotté une invitation et convie son pote du bahut à "dîner à la maison demain soir". Concluant, avec toute la fougue d’un adolescent attardé, que "Molly et les enfants" seront ravis de faire sa connaissance. Révulsé, une grimace déchire les traits du bourlingueur qui voit d’ici le tableau.

Le parfait petit couple de parvenus, menant grand train dans une magnifique bâtisse de Garden District. Une épouse tout à fait charmante, travaillant dans une coquette boutique du quartier français, et qui trouve encore le temps de se consacrer – hypocritement - à des œuvres de charité, pour enluminer son image. Deux gosses choyés, et pas très vifs intellectuellement parlant, mais parfaitement bien élevés au demeurant. La définition par excellence d’une vie de prisonnier à ciel ouvert, que Domantas n’envie pour rien au monde.

"Tsss, mon pauvre Lloyd … te voilà devenu un vieux papy-pantoufles aussi chiant que la pluie !", songe-t-il en étouffant un ricanement moqueur.

Un nanti s’emmerdant comme un rat mort dans sa petite vie bien étriquée, et qui tente de revivre les riches heures de sa jeunesse envolée. Le comble du pathétique. Bercé entre la pitié et la possibilité de déguster à l’œil un homard Thermidor sur son lit de truffes blanches, accompagné d’un Château d’Yquem millésimé ; l’itinérant consent finalement à honorer la requête qui lui est adressée. Après tout, et faute de mieux, il faut bien trouver de quoi faire passer le temps.

"Monsieur ? On est arrivé.", informe aimablement le chauffeur de taxi, d’une voix lasse et brisée par la fatigue.

Quelque peu avachi sur la banquette arrière, le passager se redresse et rengaine son portable, qu’il échange contre un portefeuille élimé. Des immeubles aux façades épuisées, des nids de poule parsemant l’asphalte, des poubelles qui dégueulent sur les trottoirs mal éclairés. Pas de doute, Home sweet home, c’est bien toi. Nez collé à la vitre pour profiter de la clarté d’un lampadaire au halo faiblard, Mantas pioche quatre coupures à l’effigie d’Alexander Hamilton, qu’il tend au conducteur à travers la cloison en plexiglas, afin de s’acquitter du montant de la course.

Au 26 du Faubourg Marigny, rien de nouveau sous le soleil du rez-de-chaussée. Modèle de constance absolu, l’ascenseur en est exactement là où il l’a laissé avant son départ. A savoir dans le coma, et affublé d’un irritant écriteau hors service, placardé sur les portes. Exaspéré de retrouver ce tenace désagrément, le locataire tempête et maugrée, en empruntant de très mauvaise grâce les escaliers grinçants.

Ne faisant guère état du sommeil de ses voisins, il traîne mollement sa valise dont les roulettes maltraitent les marches, dans un raffut de tous les diables. Calvaire gravi et troisième étage atteint, ses paumes autopsient à tâtons le contenu de ses poches. Rien dans le blazer aux épaulettes bordées de liserés dorés. Pas mieux du côté du pantalon bleu navy.

Turlututu, perdu !

"Eh, merde !", tonne-t-il furieux, en déplorant l’absence du sésame cranté, devant la porte close de ses chères pénates.

Les chances de trouver à NOLA un dimanche soir, un serrurier - qui ne le délestera pas d’une blinde – étaient, à peu de chose près, équivalentes à celles de rencontrer un manchot empereur, au cours d’un safari dans le Serengeti. Gêné aux entournures à l’idée d’importuner le concierge à une heure aussi tardive, le passeur ne vit hélas guère d’autre alternative pour se sortir de ce mauvais pas. Sur le point de rebrousser chemin, une lointaine réminiscence ravive soudain ses espoirs amoindris.

Le 8 du Faubourg Marigny.

L’antre d’Anthem. Ce voisin renfrogné, ou amène selon les jours. Ce chauffeur dont les regards - tantôt bourrus, tantôt scrutateurs – l’horripilent autant qu’ils le font bander. Ne sachant sur quel pied danser, ni comment il sera accueilli, Dom’ quitte l’immeuble et remonte la rue en traînant des pieds. Arrivé devant le studio du muchacho, il presse, non sans une certaine appréhension, la sonnette. Le longiligne hispanique ne tarde pas à apparaître dans l’embrasure.  

"B’soir. J’m’excuse de vous … enfin j’veux dire, de te déranger aussi tard.", commence-t-il en esquissant un sourire discret, dans l’espoir que cela puisse rendre sa visite un peu moins importune, en dépit de l’horaire.

Bien que de bon ton, et convenu d’un commun accord après trois ans de voisinage sans le moindre contentieux, l’homme-oiseau a encore toutes les peines du monde à recourir au tutoiement. Loin d’être d’une perspicacité stupéfiante, il devine néanmoins que son sens de l’à-propos laisse grandement à désirer. Forte odeur de parfum d’intérieur, lumière tamisée, petit filet de musique en fond sonore. Autant de détails qui laissent présumer une soirée en douce compagnie. Et qui, alliés à l’impassibilité avec laquelle le street fighter le fixe de ses yeux sombres, l’incitent à exposer le motif de sa venue sans plus de tergiversation.

"Voilà, j’ai égaré mes clefs et mon frère est parti rendre visite à nos parents dans le Mississippi, alors … ", ajoute-t-il en se frottant la nuque, une moue gênée sur les lèvres. Jusqu’à ce qu’une fulgurance lui transperce l’esprit et l’amène à s’interrompre.

Alors, que peut-il bien avoir à en cirer, des aléas secouant son existence morne ? Aléas qui, lui-même, l’indiffèrent au premier chef. Malgré les rhinovirus à répétition et la dégringolade de son acuité olfactive, Mantas parvient à humer le fumet du bœuf cuit à point et à feu doux. Un nouvel élément qui l’enjoint à en venir rapidement au fait, avant que la bonne chair ne refroidisse.

"… alors, si t’as toujours le double des clefs que t’a confié Vitas lorsque l’on a emménagé, cela m’arrangerait.", termine-t-il, un sourire poli, et un peu plus prononcé, cousu sur ses lèvres minces.

C’est tout. Juste un intermède intempestif et un entracte précipité. Loin de lui l’outrecuidance de s’incruster au sein d’un décor où il n’a pas sa place. Ou de te donner la réplique le temps d’une chanson, dont le sens des paroles lui échappe complètement.

Rassure-toi.
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(#) Beau malheur (Anthem)    Dim 14 Mai - 21:00
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Anthem Harper
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Beau malheur (Anthem) 560c8a4d6874a49761bdb4312b8b83de5ee3e786 Beau malheur (Anthem) 35db2dd80d278dfdac5a42822ba8d4dcb9c219aa

________________

né à NOLA, il est issu d'une famille qui compte deux enfants. Il est très proche de son frère aîné malgré les obstacles qu'ils ont pu rencontrer. ★ il perd ses parents très jeunes, le môme. Il devient alors un enfant du système. Là où son frère, plus âgé, ne trouvera pas de famille d'accueil, Anthem, lui, est très vite adopté par une famille d'apparence plutôt normale et aimante. ★ son père adoptif est un ancien héro de guerre, aussi, rien d'étonnant à ce que l'éducation à la maison soit stricte. Peut-être un peu trop. La sévérité se lit sur les traits du patriarche qui tient à ce que son fils lui obéisse au doigt et à l'oeil. ★ une vie entière de dévotion et de pure soumission, il ne compte plus les coups de ceinture reçus qui ont, avec le temps, laissés de belles cicatrices dont il ne parle jamais. ★ à seize ans, il obtient son permis de conduire et avec lui la promesse d'une forme de liberté à laquelle il n'osait plus aspirer. C'est un coup de coeur pour le jeune homme qui, dès lors, sait qu'il sacrifiera sa vie à la conduite. ★ la colère qu'il ressent et qu'il retient toutes ces années s'exprimera sur le tard. Lorsqu'il découvre la boxe, Anthem découvre le moyen de se libérer également de tout ce qu'il souffre. Un pas après l'autre, il se découvre une vrai fulgurance pour ce sport extrême jusqu'à intégrer le cercle élitiste des combats de rue illégaux. ★ chauffeur privé, loin d'être la vocation que son père lui espérait mais un métier qu'il aime plus que tout. Derrière son volant, il fait preuve d'un professionnalisme à toute épreuve. Discret, obéissant, il se fond dans la masse à tel point qu'on apprécie facilement sa conduite et sa présence. ★ son frère est sa plus grande priorité, à ce jour, et pourtant, Dieu seul sait combien il a souffert, lui aussi.

messages : 201
rps : 7
name : chosen.one (kenny).
faceclaim : Diego Barrueco (labxnairs) icons sign (nuit-d-orage)
multinicks : James (J. Gyllenhaal) | Bran (C. Hogue) | Gabriel (M. Gubler) | Walt (C. Hunnam) | Dumbo (T. Doherty) | Anthem (D. Barrueco) | Ardal (J. Falahee) | Theo (J. Padalecki)
intervention fortuna : oui
trigger warning : warning : langage grossier, sexe, drogue, dépendance, décès, violence physique
trigger : violences animales et infantiles.
gif : Beau malheur (Anthem) E3d9a71eed776ebc77a68c1e8e49b111c8803336
âge : 34 ans et, comme un con, un peu paumé dans ses aspirations.
statut civil : célibataire endurci, tête de mule ou tête de con, au choix.
occupation : il est chauffeur privé par dépit, un métier dans lequel il ne s'épanouit pas franchement mais pour lequel il n'en demeure pas moins doué. Boxeur à ses heures perdues, de manières parfaitement illégales, street fighting il paraît.
habitation : appartement #8, Faubourg Marigny.
disponibilité : dispo.
code couleur : #336699


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Obsédé du pire
Un peu trop physique...
L'envie de frémir
Est pharaonique !

feat. @Mantas Skinderis

Un dimanche soir comme beaucoup d'autres, fatalement. La voiture au garage et l'envie presque viscérale d'aller dégommer une ou deux mâchoires qui atteint son paroxysme alors que la télévision crache son lot sempiternel de nouvelles toujours plus sombres d'années en années. Le monde va mal qu'il entend partout autour de lui, même Laszlo avait eu cette remarque au téléphone lors de son dernier trajet. Une conversation qu'Anthem n'avait écouté qu'à moitié. Principe simple de respect de l'employeur mais également parce qu'il s'en contre fichait. N'allez pas vous méprendre, le bougre sait tenir une conversation lorsqu'elle s'impose mais les commérages ne sont pas son fond de commerce. Pourtant, tu dois en entendre des choses derrière ton volant, qu'on lui répète souvent. De manière générale, il répond toujours par cette même moue désabusée et indifférente, un simple hochement de tête et un haussement d'épaule épuisé. Et après ?
Son métier n'était pas d'écouter, ni même d'entendre. C'était de conduire, rien de plus basique et de plus simple. Un singe saurait le faire, c'est ce que lui avait dit son père biologique la première fois qu'Anthem avait abordé le sujet. Va chercher le ceinturon étant la deuxième chose que ce cher vieux Commandant avait trouvé à dire pour lui faire comprendre à quel point ce choix de carrière lui déplaisait. Le dernier, voilà ce à quoi avait pensé l'chauffeur quand il avait senti le cuir s'écraser sur la chair déjà passablement marquée de son dos. Le dernier coup puisque la semaine suivante, il quittait définitivement le domicile familiale pour un studio à peine plus grand qu'une cage à poule à la rue du Faubourg Marigny.
Depuis, il n'en était plus jamais parti.
Il y est bien, dans ce studio. Pas grand, parfois un peu étroit mais pour lui, c'est suffisant. Il n'a jamais eu besoin de plus d'espace, la liberté ne s'exprime pas de cette manière. Ici, je suis chez moi et cette simple constatation avait fait de lui, à l'époque, l'homme le plus heureux du monde. Près d'une décennie plus tard, il habitait toujours ce même appartement et ne savait pas s'en plaindre. Il y avait ici une atmosphère différente, comme s'il lui fallait ce cocon pour se sentir en paix. Elles étaient pas nombreuses, les personnes qui un jour avaient eu le droit d'y pénétrer. C'était son secret, c'était sa bouffée d'oxygène. Rien d'étonnant à ce qu'il s'y isole, bien souvent. Lorsqu'il n'était pas derrière son volant, lorsqu'il ne trainait pas dans les rues amoché par les combats qu'il menait ou qu'il n'était pas simplement en train de se torcher la gueule au bar du coin, Anthem était ici. La plupart du temps allongé sur l'vieux canapé à mater du porno ou alors à gratter sur sa guitare.
Pas ce soir, entorse au règlement interne qui voudrait qu'il se pignole tranquillement avant de s'endormir comme un con devant la télévision. Non, ce soir il s'est installé derrière une casserole et tente, tant bien que mal, de préparer ce qui devrait être son seul repas de la journée. Protéines et féculents, un dîner de champion pour l'ermite qui ne s'attend sans doute pas à entendre sonner à sa porte. Non, pas ce soir. Il grogne, premier réflexe. Seul réflexe également. Il éteint le feu, d'toute manière, ça s'mange pas ce qu'il y a dans cette fichue casserole et il sait pertinemment qu'il finira par commander via son téléphone. Il enlève le tablier - c'était pour se donner un genre, il avait vu sa dans une émission à la con - et ouvre la porte sans sourire. Pas d'mauvaise humeur, ou alors pas plus qu'à l'accoutumée, juste renfrogné, le regard sombre et les lippes serrées. Un visage qu'il offre à celui qui vient troubler sa quiétude bien méritée. B’soir. J’m’excuse de vous … enfin j’veux dire, de te déranger aussi tard. c'est plutôt mal parti, n'est-ce pas ?
Il lui faut pas longtemps pour reconnaître le frère de Vitas. Trop longue histoire pour l'expliquer, toujours est-il qu'il connait l'stewart de vue et qu'il d'vait bien admettre que c'était pas l'genre d'hommes qu'on laissait planter sur l'pas de la porte lorsqu'il se pointe chez vous. Voilà, j’ai égaré mes clefs et mon frère est parti rendre visite à nos parents dans le Mississippi, alors … que ça en finisse qu'il pense tout bas, le chauffeur. Loin d'être un habitué de ces longues conversations, plutôt du genre à ne répondre que par onomatopées pour ne jamais perdre trop de temps. Il passe une main derrière sa tête, visiblement tout aussi dérangé que perturbé. Les clés, il comprend où il veut en venir. … alors, si t’as toujours le double des clefs que t’a confié Vitas lorsque l’on a emménagé, cela m’arrangerait. c'est ça, qu'il pense tout bas en esquissant l'ombre de l'ombre de l'ombre d'un sourire. C'est infime, ça se remarque à peine. Pour autant, il se montre cordial. Ouais, j'les ai encore. qu'il dit en se reculant d'un pas. Quelque part dans ce foutoir, qu'il pense tout bas. Il fait demi-tour et, bon gré mal gré, commence sa fouille. La commode à l'entrée, niet, la table basse devant le canapé, niet, et ça peut vous paraître stupide mais ça suffit déjà à l'énerver, le chauffeur. Il sent le rouge lui monter aux joues. Calme toi, mec, qu'il s'invective en se redressant, sentant le regard de Dom' sur lui. Il se retourne. Tu comptes rester planter sur l'paillasson comme ça jusqu'à demain ? qu'il lui demande sur un ton qui n'laisse aucun doute à cet agacement qui pointe, là, quelque part dans la poitrine. Il se retourne, se remet à farfouiller. L'armoire de la cuisine, niet, le frigo, niet, alors il se dirige vers la minuscule salle de bains, ouvre les placards et finit par mettre la main sur ce qui ressemble à un jeu de clés. Pas peu fier de lui, il retrouve le stewart dans la pièce de vie. Bingo. qu'il dit dans un sourire en demi-lune, cette fois. Il le lui tend, simplement. Te sens pas obligé de me le rendre. Vitas comprendra et puis, c'était juste pour dépanner à la base. c'est pas très sympa, c'est vrai, et dans l'fond, peut-être que si ça n'avait pas été un dimanche soir comme les autres, il se serait sans doute montrer plus cordial...
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(#) Re: Beau malheur (Anthem)    Lun 15 Mai - 11:33
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Mantas Skinderis
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occupation : Gosse se rêvant jadis pilote de ligne. Une vocation prématurément portée en terre par une perception faussée des couleurs. Compromis trouvé en embrassant la carrière de steward au sein de la compagnie American Airlines.
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Beau malheur
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Un courant d’air, un souffle, un éclair. Voilà en quoi tient et se résume son histoire. Une histoire qui prête à rire, à médire, à s’endormir. Une histoire en accord parfait, avec un style de vie bohème, qui lui sied parfaitement. Parfaitement, et à plus forte raison encore, maintenant qu’il sait la ponctuation finale de son existence, plus imminente que jamais. Comme une épée de Damoclès, qui tournoie dangereusement au-dessus de sa tête, et vouée à l’embrocher plus tôt que tard.

Vivre à en crever.

C’est curieux. Le mélange de sentiments contradictoires, que peut vous inspirer l’approche du terminus. Exaltant et terrifiant. Grisant et pétrifiant. D’un côté, la menace du dernier soupir exacerbe les tendances égoïstes et la chasse au plaisir. Son cher et tendre Carpe Diem n’a jamais autant eu de sens, depuis que le ciel lui est tombé sur la tête. Dom’ a – presque - fini par complètement se départir, des tracas et soucis qui jonchent son quotidien. Plus philosophe, il a désormais renoncer au venin de la haine et des rancunes.

Que de temps gâché et d’énergie perdue.

Aujourd’hui, l’électron libre s’estime on ne peut plus légitime, à se complaire dans ce qu’il sait faire de mieux. Passer. Passer et ne jamais s’arrêter. Comme une étoile filante déchirant les cieux. Plus rien n’importe, si ce n’est boire le calice de la vie jusqu’à la lie. S’enivrer, jusqu’au coma idyllique, des délices d’ici-bas. Saisir une dernière fois toute la beauté d’un monde qu’il lui faut quitter. Profiter, abuser, se bâfrer de joie jusqu’à l’overdose. Prendre le temps. Le temps pour un dernier verre, parler de tout et de rien. Le temps de finir ce qu’il a à faire, le temps du dernier refrain. Le temps d’embrasser les siens, le temps qu’ils lâchent sa main.

Qu’ils lâchent sa main … .

Pourtant, et d’un autre côté, Mantas craint et redoute de passer ad patres. Inlassablement, une question, aussi lancinante qu’effrayante, tourne comme un hamster sur sa roue, dans le fatras de son esprit. "Est-ce qu’ils s’en remettront ?". Toutes celles et ceux qu’il a un jour côtoyé, et qui se sont aventurés à l’apprécier. Parviendront-ils à surmonter la peine, lorsqu’il les quittera des yeux ? Pour d'autres ailleurs, vers d'autres cieux. Trouveront-ils la force et le courage d’à nouveau sourire, quand il s’en ira heureux ? Pour un ultime voyage vers le grand bleu. Un voyage qui ne se fait jamais à deux.

C’est aussi pour cela que le steward apprécie Anthem. Ainsi que ce qui les uni. Et surtout, ce qui ne les uni pas. Pas d’affect, pas d’attaches. Juste de la cordialité et de la courtoisie. Sauf rebondissent, la réalité de son trépas n’inspirera au castagneur que de l’indifférence. Pas d’effusion de joie, ni de sanglots éplorés. Juste de l’indifférence. Et c’est très bien ainsi. Domantas aime et chérit la distance qu’il y a entre eux. Peut-être même qu’il la cultive. De manière plus ou moins consciente. Toutefois … il y a chez l’ours mal léché, quelque chose qui le tente et l’attire. Quelque chose qui le bouleverse. Des blessures qui l’appellent, et qui sont peut-être aussi un peu les siennes.      

"What are you looking at ?"

D’un bleu lapis pourtant flagrant, le passeur remarque seulement maintenant le jogging décontracté, et somme toute débraillé, du latino. Combiné aux autres éléments déjà relevés, ce détail vestimentaire vient un peu plus le conforter dans l’idée qu’il tombe à tout sauf à pique. Bien conscient de débouler comme un chien dans un jeu de quilles – et par là même de troubler la quiétude du chauffeur – il s’empresse d’exposer l’objet de sa visite, sans plus d’atermoiement.

Délivré dans un ton aussi brut et chaleureux que du tungstène, les propos du pugiliste ne font qu’accroître l’amas d’embarras vissé au creux de ses tripes. Le soulagement vient malgré tout se manifester sur sa trogne blême. Reconnaissant, ses zygomatiques dessinent un sourire rassuré, sitôt que le démerdard déclare qu’il a toujours le double des clefs en sa possession. Toutefois, ledit sourire ne tarde pas à se désagréger, à mesure que les investigations du propriétaire de lieux s’étirent dans le temps.

"Dis comme ça, non, pas vraiment.", rétorque-t-il, entre ses dents et avec un zeste de sarcasme, en franchissant le seuil de la porte.

Malgré "l’aimable" – avec des guillemets de la taille du Brésil - invitation, Mantas ne se sent guère enclin à s’éterniser. Ou à profaner la chaotique harmonie régnant dans ce havre de paix de vingt-cinq mètres carrés – à la louche. Préférant demeurer dans l’entrée, il profite alors d’une éclipse de l’hôte revêche dans la pièce voisine, pour laisser son regard se balader de tous côtés. L’intérieur est à l’image de son propriétaire. Pratique, fonctionnel, modulable. Bien loin d’être surchargé, mais pas complètement dépouillé. Très peu de bibelots et de photographies.

Bienvenue chez toi.

Partout, il émane un attrait indiscutable pour la mécanique, les bolides de collection, les belles cylindrées et les sports de combat. De-ci de là, quelques objets délicieusement désuets, confient au lieu un cachet et un charme à nul autre pareil. Un tourne-disque emblématique des années 80’S assis sur un guéridon de guingois. Une vieux sac de frappe, au cuir fatigué par les volées de coups et la valse des années. Une lampe à huile alambiquée. Des plaques minéralogiques obsolètes de différents états, rivés aux murs. Peut-être une guitare nichée dans un coin, un peu plus loin dans la pénombre. Il y a de la vie qui balance, une âme qui danse. Une histoire qui résonne, du caractère qui bouillonne.

Victorieux et triomphant, Anthem ne tarde pas à revenir en brandissant l’objet de toutes ses convoitises. Enfin ! Enfin, le nomade des airs va pouvoir s’abandonner au réconfort d'une douche bien chaude et d’un lit douillet. D’un coup d’un seul, sa trombine s’illumine et ses yeux étincellent. Il y a presque quelque chose d’enfantin dans son sourire, lorsqu’il accuse réception du trousseau. Un on-ne-sait-quoi d’innocent, pur, limite niais. "Merci, tu me sauves sur ce coup là. J’t’en dois une.", réplique-t-il, d’une voix soulagée et pleine de gratitude, en rangeant le jeu de clefs dans la poche pectorale de sa veste.

Un ange passe. Les tentacules du silence resserrent leur étreinte autour de l’instant présent. Imprudent, Domantas se risque à braver le danger, et plonge à corps perdu dans la tempête rugissant au fond des yeux enténébrés du bad boy. Cette immersion dans les fenêtres de l’âme de son vis-à-vis, lui laisse un goût d’incertitude. La même que toutes celles qui l’ont précédées. L’espace d’un instant, l’ostrogoth a l’impression de se retrouver face à son implacable père. Incapable de déterminer s’il allait se ramasser une mandale, ou simplement essuyer un soupir désabusé. "Bon, eh bien … j’te laisse à tes fourneaux.", ânonne-t-il hésitant, une esquisse timorée peinte sur les lèvres, et un petit coup de menton lancé en direction de la casserole - encore fumante – abandonnée sur la gazinière.

Poignée de la valise en main, il s’apprête alors à prendre congé. "A la prochaine.", conclut-il dans un sourire faiblard, qui accentue davantage le creux de ses joues pâles et amincies. La dextre refermée autour de la poignée de la porte. Si bien sûr, prochaine fois il y a. "Te sens pas obligé de me le rendre". Inutile d'avoir 150 de QI, pour comprendre que le gaillard sonne là le glas de leur relation. Alors … adieu d’à dieu.

A nos adieux, à nous d(i)eux.


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(#) Re: Beau malheur (Anthem)    Mer 17 Mai - 23:00
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Anthem Harper
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né à NOLA, il est issu d'une famille qui compte deux enfants. Il est très proche de son frère aîné malgré les obstacles qu'ils ont pu rencontrer. ★ il perd ses parents très jeunes, le môme. Il devient alors un enfant du système. Là où son frère, plus âgé, ne trouvera pas de famille d'accueil, Anthem, lui, est très vite adopté par une famille d'apparence plutôt normale et aimante. ★ son père adoptif est un ancien héro de guerre, aussi, rien d'étonnant à ce que l'éducation à la maison soit stricte. Peut-être un peu trop. La sévérité se lit sur les traits du patriarche qui tient à ce que son fils lui obéisse au doigt et à l'oeil. ★ une vie entière de dévotion et de pure soumission, il ne compte plus les coups de ceinture reçus qui ont, avec le temps, laissés de belles cicatrices dont il ne parle jamais. ★ à seize ans, il obtient son permis de conduire et avec lui la promesse d'une forme de liberté à laquelle il n'osait plus aspirer. C'est un coup de coeur pour le jeune homme qui, dès lors, sait qu'il sacrifiera sa vie à la conduite. ★ la colère qu'il ressent et qu'il retient toutes ces années s'exprimera sur le tard. Lorsqu'il découvre la boxe, Anthem découvre le moyen de se libérer également de tout ce qu'il souffre. Un pas après l'autre, il se découvre une vrai fulgurance pour ce sport extrême jusqu'à intégrer le cercle élitiste des combats de rue illégaux. ★ chauffeur privé, loin d'être la vocation que son père lui espérait mais un métier qu'il aime plus que tout. Derrière son volant, il fait preuve d'un professionnalisme à toute épreuve. Discret, obéissant, il se fond dans la masse à tel point qu'on apprécie facilement sa conduite et sa présence. ★ son frère est sa plus grande priorité, à ce jour, et pourtant, Dieu seul sait combien il a souffert, lui aussi.

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faceclaim : Diego Barrueco (labxnairs) icons sign (nuit-d-orage)
multinicks : James (J. Gyllenhaal) | Bran (C. Hogue) | Gabriel (M. Gubler) | Walt (C. Hunnam) | Dumbo (T. Doherty) | Anthem (D. Barrueco) | Ardal (J. Falahee) | Theo (J. Padalecki)
intervention fortuna : oui
trigger warning : warning : langage grossier, sexe, drogue, dépendance, décès, violence physique
trigger : violences animales et infantiles.
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âge : 34 ans et, comme un con, un peu paumé dans ses aspirations.
statut civil : célibataire endurci, tête de mule ou tête de con, au choix.
occupation : il est chauffeur privé par dépit, un métier dans lequel il ne s'épanouit pas franchement mais pour lequel il n'en demeure pas moins doué. Boxeur à ses heures perdues, de manières parfaitement illégales, street fighting il paraît.
habitation : appartement #8, Faubourg Marigny.
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Obsédé du pire
Un peu trop physique...
L'envie de frémir
Est pharaonique !

feat. @Mantas Skinderis

Certains diront qu'il est d'un naturel exécrable et désagréable, d'autre prétendront qu'il ne s'agit là que d'une image qu'il se donne pour tenir à distance quiconque serait assez bête pour tenter de le percer à jour. De son point de vue, ça n'a rien d'extraordinaire, ni de surprenant. C'est une éducation à la dure, comme ils sont des milliers à l'avoir reçus. La ceinture, il la sent encore, malgré la distance prise avec sa famille adoptive et son indépendance acquise et conquise. La ceinture, il ne l'oublie jamais vraiment et lorsque la douleur se fait plus vive, il ferme les yeux pour se souvenir des détails.
Esprit maso, sans doute, ce besoin de revivre ces scènes pour ne jamais oublier tout ce qu'il a traversé et tout ce qu'il a vécu. Mille vies, bien au-delà de la norme et pourtant, il se tient là, debout, frais et fort. Pas fier, jamais. Anthem n'est pas du genre à s'enorgueillir de sa propre personne, il préfèrera d'ailleurs parler de mille et une autre chose que de se raconter ou se livrer. Ce qu'il est, ce qu'il fait, ça ne regarde jamais que lui. Peut-être est-ce ce qui lui donne cet air aussi hautain, indifférent et peut-être qu'il gagnerait à se montrer plus agréable avec les autres. Esprit de conservation parce qu'il a trop souvent compris qu'à parler de ce qu'il ressent, il ne recevait que des coups en retour.
L'Homme est fort, l'Homme ne pleure pas, c'est ce que répétait toujours le Commandant et c'est comme ça qu'Anthem voit les choses, désormais. Cerveau lavé, parfaitement conditionné. Aimer, c'est pour les faibles, qu'il répétait sans cesse alors le chauffeur, il ne lève plus le rideau de fer qui cloisonne son myocarde. Souffrir, c'est pour les faibles aussi, donc Anthem ne souffre plus. Et qu'importe l'image qu'il renvoie, qu'importe qu'on apprécie ou non sa gueule d'ours mal léché ou son côté bourru et rustre. Qu'importe qu'on cherche ou non sa compagnie, il se complait dans cette solitude qu'il côtoie depuis des années maintenant. Celle-là même qui se glisse sous les draps avec lui lorsque les nuits sont trop froides et qu'il ne lui reste pas grand chose d'autre à réchauffer que son corps congelé. Dis comme ça, non, pas vraiment. que lui rétorque le stewart, sans surprise. Il pourrait presque s'en vouloir, le chauffeur, de se montrer aussi désagréable et pourtant, il n'y arrive pas. C'est dans ma nature, c'est comme ça.
Il cherche, il fouille. Il veut bien rendre service.
Pas souvent, mais quand il peut, il le fait.
C'est un coeur tendre, au fond, qui doit s'cacher sous une montagne de glace. Le Commandant ne supporterait pas qu'elle se brise, la montagne. Mais le Commandant n'est plus là, désormais. Alors de temps en temps, Anthem, il laisse apparaître un sourire ou une étincelle de sympathie dans le regard. Comme lorsqu'il lui tend les clés, enfin. Parce que dans l'fond, il est pas méchant le bougre, il ne l'a jamais été. A contrario de l'éducation reçue, il n'a jamais donné de coups ailleurs que sur un ring, qu'importe la nature du ring en question. Boxeur dans l'âme, rendre les coups pour évacuer cette colère sous-jacente qui bout depuis toutes ces années. Animal en cage qu'il parvient à maîtriser uniquement par le biais de combats qu'il ne devrait même pas mené.
Alors oui, il est gentil, Anthem.
D'ailleurs, ses employeurs le disent toujours. C'est un bon type, même s'il ne parle pas beaucoup. Son silence, c'est ce qu'on préfère dans son métier. Sa loyauté également. Merci, tu me sauves sur ce coup là. J’t’en dois une. il sourit comme il peut, le chauffeur. C'est loin d'être naturel, c'est un effort qu'il fait mais la situation s'y prête. Il apprécie Domantas, c'est vrai. Son frère également. Peut-être parce qu'ils sont là sans jamais vraiment l'être, qu'ils sont dans sa vie sans s'imposer, jamais. Ils se saluent, discutent un peu mais n'échangent jamais vraiment. Et puis, le frère de Dom' lui rappelle sans doute beaucoup le sien... dur d'être le cadet, n'est-ce pas ? C'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. qu'il répond sur le ton de la plaisanterie. Et l'échange en reste là.
Enfin, il pourrait en rester là.
Déjà, le stewart s'éloigne. Bon, eh bien … j’te laisse à tes fourneaux. qu'il lui dit en tournant presque les talons, rejoignant la porte d'entrée pour s'en aller. C'est comme ça, après tout, n'est-ce pas ? Il est venu réclamer ses clés, Anthem les lui a donnés. Il a sûrement envie d'rentrer chez lui, se reposer. A la prochaine. mais la perspective de rester tout seul ne l'enchante pas vraiment, pas ce soir. Un dimanche comme un autre à la différence près qu'il n'a pas eu l'occasion d'exprimer toute cette colère qui sommeille en lui. Cuisiner n'a pas aidé à calmer la bête qui grogne encore au fond d'son esprit et menace de sortir de sa cage. Il craint la solitude, ce soir, parce qu'il craint de ne pas être capable de se retenir d'faire des conneries. Alors avant même que le stewart s'en aille, il le rattrape d'un pas en avant. A dire vrai, ce que j'ai cuisiné est bon à jeter et j'ai pas vraiment le courage de recommencer. ça sort de nul part, excès de sympathie ou simple besoin désespéré de le retenir. Il fait d'son mieux pour se montrer plus humain qu'à son habitude, plus cordial tout du moins. J'sais que tu dois être lessivé, t'as sûrement dû voyager toute la semaine et tu dois avoir envie que d'une chose, c'est d'rentrer chez toi pour te coucher mais... mais quoi ?
Reste avec moi, s'il te plait.
Ne rentre pas tout de suite.
J'ai besoin de toi.
Non, ça fonctionne pas, c'est pas dans sa nature d'attendre quoi que ce soit de qui que ce soit. Le Commandant attraperait déjà la ceinture s'il le voyait réclamer de l'attention comme il le fait. Pourtant, Anthem s'avance d'un pas encore, réduisant à presque rien la distance qui les sépare l'un de l'autre. T'as pas envie de graille un truc ? Je peux commander quelque chose. mince comme invitation, ça donne clairement pas envie et pourtant, Anthem espère. Non seulement que Dom' saura lire entre les lignes mais qu'il acceptera d'être le cobaye qui s'essaye à une nouvelle version du chauffeur... celle qu'il n'offre pas souvent.


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(#) Re: Beau malheur (Anthem)    Ven 19 Mai - 11:12
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Mantas Skinderis
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résumé du personnage
Biloxi dans le Mississippi. Des parents menant une existence de "petit bourgeois". • Professeurs de Littérature et d'Histoire à l'université. • Moins assidu, moins sérieux. Trop fantasque, trop dilettante. Peut-être pas aussi intelligent, pas aussi intéressant et pas aussi doué que le grand frère. • Plus de liberté, plus de latitude implicitement octroyée. Une aubaine amère saisie à bras le corps. • Partir vite. Prendre de l'altitude. Voler. Sillonner les airs et fendre la bise. Se sentir vivant et libre. • Jouer avec le feu, se brûler les ailes. Braver les interdits, mépriser les dangers, narguer l'autorité. Se détruire. • Tout les rêves se fument ou se gobent. Les seringues valsent et passent de main en main. Les corps s'enlacent et se délacent aussitôt dit. Les noms s'effacent. Les visages aussi. • Le frère défaille. Le diagnostic tombe : démence précoce. • Honorer la promesse faite aux parents : "prendre soin de Vitas". • Eté 2020 : L'ardoise des imprudences et des excès est salée. Le sentence inscrite noire sur blanc au bas du compte-rendu médical. "Test HIV : Positif".

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statut civil : Insaisissable adonis, disposant d’un soupirant transi dans chaque (aéro)port. Toujours en transit, jamais arrivé à bon cœur. Charmer, enlacer, soupirer. Déserter, recommencer. Etre oublié pour ne pas peiner. Etre oublié pour se sentir aimé.
occupation : Gosse se rêvant jadis pilote de ligne. Une vocation prématurément portée en terre par une perception faussée des couleurs. Compromis trouvé en embrassant la carrière de steward au sein de la compagnie American Airlines.
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Beau malheur
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Dissension, sidération, stupéfaction. Même en y mettant toute la bonne volonté du monde, jamais il n’arrive à les comprendre – et sans doute n’y parviendra-t-il jamais un jour. Tout ces autres qui ne s’épanouissent que dans la projection, la planification, et qui seraient prêts à tuer père et mère, pour savoir de quoi l’avenir sera fait. Ces étranges semblables qui, à ses yeux, pensent, agissent et vivent comme des aliens. Lui, l’allergique au réel et le phobique du concret. Lui qui ne jure que par les brumes de l’abstrait, et qui y passerait volontiers sa vie, s’il s’écoutait. Souvent, l’homme-enfant se pose cette obsédante question. "Qu’est-ce qui peut bien leur rester ?".

Des kilomètres de vie manquée ?
De mal en prose, de vers brisés.

A ceux qui ne laissent aucune place à l’incertitude, et qui, sous couvert de peur ou d’angoisse, cherchent par tout les moyens à exterminer l’inconnu. Quel plaisir ont-il, à vouloir systématiquement gommer les points d’interrogations et de suspensions, qui parsèment leur existence ? Voilà une énigme que le clown triste a depuis longtemps renoncé à décrypter. Tant qu’ils y trouvent leur bonheur, et qu’ils n’essayent pas de lui imposer leur vision des choses : c’est l’essentiel.

Chacun chez soi, et les vaches seront bien gardées.

Le sien, de bonheur, il est ailleurs. A rebours des terres à terre. A contre-courant des eaux cartésiennes. Savoir, c’est condamner la porte des songes et cadenasser l’écrin aux phantasmes. Prévoir revient à amputer le champ des possibles, et à greffer des interdits. Passent les mois, tournent les ans, et Dom’ rechignent toujours à devenir une grande personne. L’enfant perdu s’entête à suivre le nord de sa boussole – complètement détraquée, selon certains. Contre vents paternels et marées maternelles, il tient bon la barre. Cap sur ce qu’il y a d’important, Cap’taine !

L’important, c’est de rêver.

En grand et en couleurs. A l’imparfait, ou au plus que parfait. Rêver, et ne jamais se réveiller. Peut-être que c’est lui l’alien et l’étranger, finalement ? Bien sûr que c’est lui. Ca a toujours été lui. Mais quel mal y a-t-il à cela ? A aimer la beauté des jours de brouillard. A vouloir que la vie soit une fête costumée perpétuelle, un bal masqué éternel. Mantas le reconnaît sans mal, ni vergogne : l’équivoque est la plus euphorisante des drogues, qui lui ait été donné d’expérimenter jusqu’à présent. Cacher pique son intérêt. Suggérer attise sa curiosité. Laisser deviner et entrevoir excite sa fébrilité.

Tristes strass sous le voile.

Les individus et les choses qui savent demeurer, en totalité ou en partie, dans la fumée sont – et seront toujours – les mieux placés, pour s’attirer sa convoitise. A bien y regarder, le nec plus ultra amoureux prisé par le steward, n’est pas tellement éloigné de sa conception de l’existence. Plus que faire la bête à deux dos ou de se vautrer allégrement dans le stupre, c’est davantage la phase antérieure qui rafle sa préférence. Jouer, charmer, séduire. Ployer, sans toutefois complètement céder.

Car que reste-t-il quand le brasier de l’envie achève de se consumer, si ce n’est les cendres de l’ennui et de la lassitude. A quoi bon rester, dès lors que l’on a possédé et conquis ? Alors, on repart pour d’autres rivages. D’autres visages. En quête d’une nouvelle lubie à enflammer. Une nouvelle obsession à chasser. Quoi de plus grisant donc, que l’incertitude qui précède les lauriers de la victoire … ou le revers de la défaite. Gagner ou perdre, pelle ou râteau ; cela lui est bien égal. Qu’importe le flacon, pourvu que Domantas ait l’ivresse.

Jouer à joue contre joue.
Jouer à joue contre vous.
                       
Le caractère sommaire et fugace de leur relation, place Anthem dans une zone de tous les dangers. En plein dans l’œil des désirs baltes. C’est là toute la magie de la chose. Parce qu’il n’est rien pour lui, hormis le mec d’à côté, le chauffeur possède ce don fabuleux d’être tout ce que bon lui semble. Tout et son contraire. Au fond de lui, le nomade des cieux tient à ce que le furieux reste à l’état de page blanche. Une page sur laquelle il peut joyeusement jeter l’encre de ses caprices. Ecrire, griffonner, raturer, annoter dans la marge. Le créer, l’inventer, l’imaginer, le rêver. A l’infini et au gré de ses fantaisies. Dom’ veut encore et encore le peindre, selon ses humeurs et ses envies, dans l’atelier de son esprit. Mais ça, qui peut le comprendre ?

Se met-il à ma place quelques fois ?
Quand mes ailes se froissent et mes îles se noient.

Qui sait combien de temps il lui reste. Qui sait ce qu’il adviendra d’eux. La tête à claques espère simplement qu’il s’en ira, en emportant à jamais avec lui dans la tombe, la plus belle version qui soit de ce voisin impétueux. Celle d’un idéal indescriptible, insaisissable. D’un idéal versatile et caméléon. Tiens justement, à propos de s’en aller … . Situation initiale, élément perturbateur, péripéties, élément de résolution. A venir : situation finale. Et à en juger l’humeur massacrante et exécrable, du bougre lui donnant la réplique : le plus tôt sera le mieux. Sortie de scène du protagoniste ailé. Ah non, rebondissement !

Conscient d’être en partie fautif dans l’affaire du cuisant – et ce, dans tout les sens du terme – désastre culinaire, Mantas esquisse un sourire, moitié timide, moitié amusé. Légèrement gêné aux entournures pour ce malheureux déboire, il lorgne vers la gazinière en se grattant la tempe. Doucement mais sûrement, le fauve lui faisant face rétracte ses griffes et range les crocs. Un catalogue de lapalissades et d’évidences énumérées plus tard, l’inattendu surgit sans crier gare. Mais, quoi ? Une invitation qui s’approche. Tout comme son émetteur. Une sueur, un raté du cœur.

En dépit de la fatigue, malgré la fièvre et l’essoufflement – symptomatiques d’une dégringolade des Lymphocytes T4 – le convive trouve la force d’opiner du chef. Une risette admirablement surprise gribouillée sur les lèvres. "Ouais. Ouais, ça me dit. Bien plus que le jet lag et l’insomnie.", admet-il, un soleil couchant dans la voix, en lâchant la poignée de la porte. Deux solitudes qui entrent en collision. La genèse d’une collusion. Au milieu d’un océan de peut-être. Peut-être qu’il ne devrait pas, peut-être qu’il devrait, peut-être qu’il n’aurait pas dû … . Une invitation à plonger dans le bleu de l’imprévisible, des variations à en perdre la raison et des déclinaisons à n’en plus finir ?

Oui.

Bien sûr qu’il dit oui, Dom’. Et même qu’il y saute à pieds joints, les yeux bandés. Machinalement, ses iris cernés roulent sur la droite. La dextre harassée attrape avec nonchalance, un prospectus froissé et fourré dans une corbeille assise sur un meuble. Pizzeria Franconi. Parfait condensé racoleur de marketing. Tout les stéréotypes de la culture ritale. Ici, entre ses mains, et réduits au format 14,8 x 24 cm. Le vert, le blanc et le rouge transalpins qui s’étalent partout à en avoir la nausée. Manque plus qu’un Vespa, une chanson sirupeuse d’Eros Ramazzotti et le Colisée en arrière plan, pour que l’illusion soit parfaite, le dépaysement assuré. "J’appelle ?", demande-t-il, l’interrogation poinçonnée dans la voix et peinturlurée en fluo sur sa bobine. Le flyer retourné et collé contre sa poitrine, afin de le présenter à l’hombre. Une pizza, un verre. C’est souvent comme cela que ça commence. Et c’est toujours comme ça qu’elle disparaît.

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(#) Re: Beau malheur (Anthem)    Ven 19 Mai - 20:00
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Anthem Harper
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né à NOLA, il est issu d'une famille qui compte deux enfants. Il est très proche de son frère aîné malgré les obstacles qu'ils ont pu rencontrer. ★ il perd ses parents très jeunes, le môme. Il devient alors un enfant du système. Là où son frère, plus âgé, ne trouvera pas de famille d'accueil, Anthem, lui, est très vite adopté par une famille d'apparence plutôt normale et aimante. ★ son père adoptif est un ancien héro de guerre, aussi, rien d'étonnant à ce que l'éducation à la maison soit stricte. Peut-être un peu trop. La sévérité se lit sur les traits du patriarche qui tient à ce que son fils lui obéisse au doigt et à l'oeil. ★ une vie entière de dévotion et de pure soumission, il ne compte plus les coups de ceinture reçus qui ont, avec le temps, laissés de belles cicatrices dont il ne parle jamais. ★ à seize ans, il obtient son permis de conduire et avec lui la promesse d'une forme de liberté à laquelle il n'osait plus aspirer. C'est un coup de coeur pour le jeune homme qui, dès lors, sait qu'il sacrifiera sa vie à la conduite. ★ la colère qu'il ressent et qu'il retient toutes ces années s'exprimera sur le tard. Lorsqu'il découvre la boxe, Anthem découvre le moyen de se libérer également de tout ce qu'il souffre. Un pas après l'autre, il se découvre une vrai fulgurance pour ce sport extrême jusqu'à intégrer le cercle élitiste des combats de rue illégaux. ★ chauffeur privé, loin d'être la vocation que son père lui espérait mais un métier qu'il aime plus que tout. Derrière son volant, il fait preuve d'un professionnalisme à toute épreuve. Discret, obéissant, il se fond dans la masse à tel point qu'on apprécie facilement sa conduite et sa présence. ★ son frère est sa plus grande priorité, à ce jour, et pourtant, Dieu seul sait combien il a souffert, lui aussi.

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âge : 34 ans et, comme un con, un peu paumé dans ses aspirations.
statut civil : célibataire endurci, tête de mule ou tête de con, au choix.
occupation : il est chauffeur privé par dépit, un métier dans lequel il ne s'épanouit pas franchement mais pour lequel il n'en demeure pas moins doué. Boxeur à ses heures perdues, de manières parfaitement illégales, street fighting il paraît.
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feat. @Mantas Skinderis

En matière de relations humaines, il n'est pas expert. Ne l'a sans doute jamais été. C'est dans les gênes qu'il pourrait prétendre et pourtant, il ne partage en rien l'ADN de l'homme qui s'est chargé de son éducation. De ses parents biologiques, il ne garde qu'un vague souvenir. Quelque chose d'immuable, une sensation, tout juste une odeur qui parfois vient le bercer quand les nuits sont trop lourdes, trop longues ou trop silencieuses. Il ferme les paupières et des images lui reviennent, brèves mais intenses. Si futiles et si clichées qu'il se demande parfois si son esprit ne s'est pas contenté de reproduire à l'identique des scènes échangées dans un film mais dont les acteurs principaux seraient son frère, lui et leur parent. Imagination déconstruite ou fantasme espéré, qu'importe la réalité puisque se dessinent sous ses paupières closes des oasis qui suffisent à calmer le battement de son coeur.
Certains frappent de deux doigts la poitrine pour se calmer.
Lui se contente de fermer les yeux et d'imaginer.
Bien sûr, ça ne fonctionne pas toujours. C'est pas aussi simple, alors quand la colère se fait trop grande et que gronde en lui un torrent impossible à maîtriser par le biais de simples images d'un passé à peine évoqué, il sort le bougre et se rend à l'arène. Lieu d'exil efficace puisque là-bas les coups abreuvent son corps et son esprit de tout ce qu'il lui manque. Là-bas, il oublie tout, perd presque conscience au sens propre comme figuré. Et qu'importe les courbatures, les douleurs ou les blessures, il y retourne à chaque fois que l'orage s'annonce. C'est plus simple, c'est efficace et radical. Son frère lui en voudrait sans doute s'il l'apprenait. Mettre ta vie en danger comme ça, c'est stupide, ce qui serait assez ironique venant de la part d'un type qui a sombré dans un coma pour avoir consommé de quoi faire rougir la plupart des cartels mexicains.
Soupire, comme toujours, lorsque s'annonce la fin de cet échange somme toute assez agréable pour Anthem. Solitude écrasante ce soir, comme une envie brusque et insensée de prolonger l'instant pour ne surtout pas se faire écraser par la plainte sordide d'une nuit sans bruit. Il s'avance, crève la distance qui les sépare et se surprend même à apprécier ce qui s'installe, là, silencieusement, entre eux. Comme un jeu stupide... chat et la souris, fuis moi je te fuis ou simple histoire d'aimants qui s'attirent ou se repoussent. Le gaillard hésite, c'est à peine perceptible mais Anthem le remarque assez facilement.
Aucune prédisposition pour les relations humaines mais il sait lire ce qu'on ne lui raconte pas. Don ou fardeau, au choix. Toutes ces années à rechercher l'étincelle dans le regard du Commandant pour appréhender les coups et bander les muscles. Tout ce temps à décrypter le comportement de ses employeurs pour deviner leurs envies avant qu'ils ne les formulent. Oui, je vois l'hésitation dans l'regard azur du stewart avant même que celui-ci ne lui réponde. Un ange passe, semble-t-il, avant que ce dernier ne dise : Ouais. Ouais, ça me dit. Bien plus que le jet lag et l’insomnie. petit sourire en coin. Les lippes d'Anthem s'étirent un peu plus - à lui foutre des crampes à la mâchoire tant il manque d'entraînement - alors qu'il se recule d'un pas sans inviter son invité à le suivre. Formalités aux oubliettes, de toute manière, Anthem n'est pas éduqué, pas comme il le faudrait. Il retourne vers la cuisine, ôte du feu casserole et poêle qu'il jette pêle-mêle dans l'évier en se promettant de nettoyer ce bazar plus tard. Il tourne la tête vers le stewart qui, bon gré mal gré, s'est avancé dans l'appartement et a attrapé une vieille brochure qui traînait sur une commode. J’appelle ? il opine du chef, le chauffeur. Pepperoni, pour moi. Je règle l'addition. c'est pas une question, ni un ordre, juste une affirmation. Foncièrement gentil, loyal et généreux avec les gens qu'il apprécie, c'est dans sa nature. Nature profonde, celle qu'il faut chercher pour apercevoir. Il dépasse Dom' pour rejoindre la porte et le refermer. Lorsqu'il se retourne, l'éphèbe décoloré est au téléphone avec la pizzeria. Anthem en profite pour ranger la pièce à vivre et faire de la place sur la table basse.
Ici, pas de grande table à manger, pas même plus de place pour recevoir plus qu'un invité. Au fond, l'appartement est plus proche de la grotte que de la salle de réception. Y trône pourtant une odeur singulière de citronnelle qu'Anthem apprécie tout particulièrement - vieux souvenirs refoulé dont il ignore encore le sens -. Tandis que Dom' termine sa conversation, le chauffeur se laisse choir dans le sofa confortable et d'une main ferme éteint l'écran de la télévision qui était resté allumé - simple habitude, mauvaise habitude. Lorsque le stewart en a terminé, Anthem lève les yeux vers lui et se décale légèrement. Reste pas debout, assied toi. Tu veux une bière ? il parle vite, maladroitement sans doute. Il n'a pas l'habitude d'avoir du monde ici, dans son territoire. Il s'y sent trop vite à l'étroit, inconfortable. Compliqué d'avoir à gérer l'envie d'être avec quelqu'un pour ne pas être seule et celle d'avoir besoin d'espace autour de lui pour se sentir respirer. Mets toi à l'aise, reste pas comme ça. Si tu veux enlever ton pull, y a de quoi le suspendre sur la porte. qu'il ajoute alors qu'il se lève déjà pour rejoindre l'espace cuisine. Certains diront qu'il bouge autant pour combler le silence, d'autres prétendront que ça témoigne d'un certain mal aise mais pour le chauffeur, il s'agit juste de réussir à s'aligner parfaitement avec une situation pour laquelle il n'est pas rôdé. Il ouvre la porte du frigo, en sort une bière avant d'attendre la réponse de son interlocuteur... levant les yeux vers ce dernier en patientant.

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Mantas Skinderis
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Destination unknown
résumé du personnage
Biloxi dans le Mississippi. Des parents menant une existence de "petit bourgeois". • Professeurs de Littérature et d'Histoire à l'université. • Moins assidu, moins sérieux. Trop fantasque, trop dilettante. Peut-être pas aussi intelligent, pas aussi intéressant et pas aussi doué que le grand frère. • Plus de liberté, plus de latitude implicitement octroyée. Une aubaine amère saisie à bras le corps. • Partir vite. Prendre de l'altitude. Voler. Sillonner les airs et fendre la bise. Se sentir vivant et libre. • Jouer avec le feu, se brûler les ailes. Braver les interdits, mépriser les dangers, narguer l'autorité. Se détruire. • Tout les rêves se fument ou se gobent. Les seringues valsent et passent de main en main. Les corps s'enlacent et se délacent aussitôt dit. Les noms s'effacent. Les visages aussi. • Le frère défaille. Le diagnostic tombe : démence précoce. • Honorer la promesse faite aux parents : "prendre soin de Vitas". • Eté 2020 : L'ardoise des imprudences et des excès est salée. Le sentence inscrite noire sur blanc au bas du compte-rendu médical. "Test HIV : Positif".

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âge : Trente-deux ans, presque l'âge christique. Comme un présage funeste. Une augure sombre qui s'étire et s'étend. Verseau polisson et accro à la liberté.
statut civil : Insaisissable adonis, disposant d’un soupirant transi dans chaque (aéro)port. Toujours en transit, jamais arrivé à bon cœur. Charmer, enlacer, soupirer. Déserter, recommencer. Etre oublié pour ne pas peiner. Etre oublié pour se sentir aimé.
occupation : Gosse se rêvant jadis pilote de ligne. Une vocation prématurément portée en terre par une perception faussée des couleurs. Compromis trouvé en embrassant la carrière de steward au sein de la compagnie American Airlines.
habitation : #26 Faubourg Marigny - un F3 ennuyeux de simplicité qu'il partage avec son frère.
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Beau malheur
feat. @Anthem Harper


Perceptibles, distinctes, audibles. Jamais elles n’ont été aussi nettes et discernables. Longtemps sourd aux notes de leurs mélopées plaintives, les sirènes de la solitude sont finalement parvenues, au bout de trente ans, à se frayer un passage exigu jusqu’aux portes de ses oreilles – ô combien, et facilement, distraites. La teneur de leur message manque encore de clarté, le sens reste très sibyllin. Pas très compréhensible, pas toujours intelligible. Pourtant, le grain de la mélodie est bel et bien là. Fragile, comme un écho lointain qui s’assoupit progressivement, avant de retourner entre les plumes du sommeil. Aussi obsédante qu’un hit au rythme endiablé, coincé dans les méandres du subconscient.

Tournent les vies, oh tournent les vies, oh tournent et s'en vont.
Tournent les vies, oh, tournent les violons.

Et ça tourne, tourne et tourne, plus vite qu’une toupie psychédélique sur des platines. C’est là, juste sur le bout de la langue. Si horripilant, et si entêtant. Familier et étranger à la fois. L’appel de l’isolement se fait de plus en plus tentant. Attirant, presque ensorcelant. La faute à qui, la faute à quoi ? Au dégoût de soi, évidemment - entre autres choses. Au sentiment d’être désormais indigne de porter le nom d’Homme. Et in fine, indigne de continuer à les fréquenter ou les côtoyer – de près ou de loin. Idée fausse, opinion erronée ? Peut-être. Pourquoi ? La peur, pour sûr. La peur qui brouille la perception des réalités, pousse à la déraison et invite au catastrophisme. La peur du rejet, et d’être pointé du doigt, pour avoir le malheur de porter l’opprobre. La peur qui amène à redouter et envisager seulement le pire.

Scared of lonely.

Cependant, est-ce suffisant pour tenter les métamorphoses ? Non. Bien sûr que non. Mantas l’a parfaitement compris : on ne change pas. Au mieux, on met juste les costumes d’autres sur soi. La chute du diagnostic n’a en définitive strictement rien chamboulé. L’olibrius n’a pas grandi, mûri, ni même réellement appris de ses déveines. Fidèle à son essence, il n’a apporté aucune modification à sa rocambolesque vie de bâton de chaise. A moins qu’elles ne soient trop insignifiantes, et médiocres, pour être perceptibles.

On ne se refait pas.

Dit le vieil adage. Quand bien même cela s’avérerait possible, à bientôt trente-trois ans, il est trop tard pour commencer à prendre un virage significatif. Le caractère est solidement ancré, le pli des habitudes trop marqué. C’est ainsi. Il y a – et y aura – toujours des nuits dissolues dans la moiteur des sex clubs underground de Berlin, où le vice abonde et se décline à l’état liquide, poussiéreux et charnel. Des parenthèses de débauche dans la Vallée de Coachella, à divaguer dans la fumée, dans la fête, la panse remplie d’edibles. Il y aura toujours des chasses nocturnes au bar d’un hôtel de Taipei, avec l’ambition d’harponner et ramener dans les filets de sa chambre un parfait inconnu, qui s’en ira replonger dans l’océan de la vie au petit jour – ou sitôt la jouissance assouvie.

A force de mal, tout ira bien.

Qu’importe l’ampleur du malheur, Domantas n’entend pas renoncer à ce qui le fait vibrer - et encore moins renier qui il est. Il s’est simplement enrichi, a acquis une nouvelle facette. Si changement il y a, voilà en quoi il tient. Désormais, après avoir fait les quatre-cents coups tout autour du monde, la tête brûlée découvre le charme de la vie d'ermite, lorsqu’il rentre à la maison. Plus que la découvrir, et aussi invraisemblable cela puisse-t-il paraître, il apprend même à l’apprécier. Souvent, il pousse la porte de la chambre de Vitas, pour venir y piquer un bouquin, comatant sur l’étagère d’une bibliothèque de bric et de broc. Le voyage se poursuit au fil des pages, l’aventure perdure. Parfois, il se surprend à laisser ses doigts vagabonder sur le clavier du piano, fatigué et mal accordé, qui encombre le living-room. L’évasion joue les prolongations, le rêve refuse la trêve. De temps en temps, il se perd dans la collection de vinyles du frère, et se laisse porter au gré des sonorités désuètes, toussées par le vieux gramophone souffreteux. La liberté peut ainsi demeurée, l’imagination reste imperméable à la cessation et le plaisir garde ses humeurs de satyre. C’est aussi cela sa vie à présent. Pas mieux, ni moins bien qu’avant. Juste un peu différente.  

Docteur Skinderis & Mister Dom’.

Pourtant, et sous prétexte de jet lag et d’esquiver l’insomnie, le steward se risque à faire une entorse à son nouveau modus vivendi. Un petit coup de canif dans le contrat, une infidélité faite à la solitude. L’invitation d’Anthem a ce ton de prière feutrée, de supplique voilée. Celui de ceux qui savent mentir. Ou plutôt, ceux qui ne sont pas à l’aise, lorsqu’ils s’agit de s’aventurer sur le glissant terrain des émotions et du cœur. De ceux qui évitent soigneusement de sinuer sur la pente savonneuse des sentiments et de la sensibilité. Ceux comme lui. Comme eux. Comme vous. Mimétisme, quand tu nous tiens. Portable dégainé, le globe-trotteur compose sans plus de cérémonie le numéro de la pizzeria.

Ses yeux bruns multiplient les allées et venues, entre le prospectus à bâbord et l’écran du smartphone à tribord. Le chauffeur lui soumet sa commande. Sobre et laconique, comme à son habitude. "Capito ! A condition seulement que la prochaine bouffe soit pour moi.", déclare-t-il, le téléphone pointé en direction de l’hôte de ces lieux. Un sourire discret et les sourcils légèrement arqués. L’air de dire "et c’est non négociable". Haut-parleur armé contre l’oreille, Dom’ prend alors son mal en patience pendant le concert des tonalités. D’une manière presque mécanique, il balance le poids de son corps d’une jambe à l’autre. Jusqu’à ce qu’un dénommé Luigi, ayant curieusement l’intonation de Jackie Chan, réceptionne l’appel.

"Oui b’soir, je voudrais passer commande, s’il vous plaît. … Alors, il y aura une pepperoni et une calzone. … Ce s’ra tout. … 8 Faubourg Marigny. … D’accord, merci. A vous aussi, et bon courage. ... J’vous en prie. Au revoir.", conclut-il, en éloignant l’appareil de son ouïe. Le sourire poli s’estompe, la communication se rompt. Son regard renoue avec celui du guérillero, s’agitant tel une abeille ouvrière dans l’espace séjour. "Le livreur sera là dans quinze minutes.", l’informe-t-il, la voix aussi plate que les reliefs belges, en expédiant le portable destroy dans la poche de son pantalon.

Incapable de demeurer inactif, et visiblement bien en peine pour canaliser un trop-plein d’énergie ne demandant qu’à jaillir, el Seňor Harper fuse vers la cuisine et convie l’étourdi à prendre ses aises. Dans la foulée, et conformément au manuel du parfait maître de maison illustré, il s’acquitte de son devoir en proposant un rafraîchissement. Le ton est nettement moins hargneux que précédemment, la diction plus ronde et chaleureuse. Aussi docile et obéissant qu’un bon petit soldat de plomb, Domantas s’exécute sans réticence – ni résistance – aucune. "Merci. Ah volontiers, j’veux bien ! J’meurs de soif depuis deux-mille kilomètres et des poussières.", confie-t-il dans une pointe d’humour, tandis que son mètre quatre-vingt douze s’écroule lourdement sur le canapé.

Les ressorts du convertible émettent un crissement désapprobateur. Un tantinet avachi, le caractère menaçant de ce bruit strident, enjoint le trublion balte à s’asseoir convenablement. Tête dans le frigo – mais heureusement toujours rattachée à son corps – Anthem continue de surfer sur la vague de l’hospitalité, et offre cette fois-ci à son voisin la possibilité de se délester de ses effets personnels. "C’est gentil. J’vais déjà commencer par faire tomber la veste. On verra ensuite pour c’qui est du pull.", siffle-t-il goguenard, un petit diablotin facétieux dans la voix, et une lueur mutine cachée au fond des yeux noisette.

Déshabillez-moi.
Oui, mais pas tout de suite.
Pas trop vite.

La veste aux épaulettes marines dévale ses bras et quitte sa carcasse. Avec toute la minutie exigée par sa profession, l’employée d’American Airlines plie son habit et le dépose soigneusement sur l’accoudoir du canapé. Avide d’air, ses doigts s’empressent de desserrer le nœud de la cravate, qui lui comprime la glotte. Soupir de contentement. Flagrant, manifeste et éléphantesque. Poursuivant sur sa lancée, la version lettone - et au rabais - d’Icare déboutonne sa chemise, jusqu’à mi-sternum. Prudent, il veille à ce que les parcelles de peau rongée par la nécrose, restent dissimulées sous l’étoffe de coton immaculée. Rapidement rejoint par l’as du volant, Mantas saisit la bouteille qui lui est présentée par le goulot. Les lippes étirées en un sourire complice, il fait tinter le verre de son drink contre celui du bagarreur. Lui laissant tout le loisir de porter un toast, si bien sûr le cœur lui en dit.

Une gorgée lapée plus tard, il s’hasarde à contrecarrer l’enracinement du silence. "Cela ne me regarde sûrement pas, mais … .", commence-t-il quelque peu hésitant, les lèvres pincées et retroussées. Passant outre le risque de se ramasser un coup de griffes du fauve irascible, l’homme-oiseau s’approche et réduit la distance qui les sépare. La pomme d’Adam hoquette, le palpitant réalise une pirouette. "… qu’est-ce qu’ils signifient pour toi tout ces tatouages ?", demande-t-il finalement, l’extrémité des doigts tremblotants posés sur le biceps musculeux du driver. Les iris imbriqués dans les prunelles orageuses du tatoué. Sondant les mystères d'un être qui, comme lui, a du vague à l'homme et à l'âme. En quête d'un indice, qui lui permettrait de résoudre ce bien complexe anagramme.

Comme une envie de dissiper les brumes de l’inconnu. D’avoir une palette de pigments pour continuer à le peindre, avec cette fois-ci un peu plus de vérité, un peu plus de justesse. Contradiction avec le souhait de le laisser à l’état de canevas vierge. Mais il faut bien meubler l’attente qui met à rude épreuve les estomacs affamés. Alors, l’éternel adolescent se dévoue, et décide d’amener le curseur de la conversation sur un sujet bien plus intéressant que le temps qu’il fait, ou le dernier match des New Orleans Pelicans – qu’il n’a, pour la petite histoire, pas vu. Plus intéressant, et surtout beaucoup plus instructif.

Tatoue mon âme à mon dégoût.
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(#) Re: Beau malheur (Anthem)    Jeu 25 Mai - 21:12
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