Alors que les premiers rayons du soleil venaient de pointer le bout de leur nez, toi cela faisait déjà quelques temps que tu étais bien réveillée, mais l'envie de sortir de ton lit n'était pas là. Depuis presque une heure tu repensais à ton rendez-vous chez le médecin de la veille. Ce jour fatidique était enfin arrivé et nous étions déjà le lendemain. Tu avais tellement appréhendé cette journée qu'il était difficile pour toi de croire que nous étions déjà le lendemain. La veille tu avais passé toute la soirée chez tes parents à fêter cette bonne nouvelle. Car oui s'en était une, tu étais libre de reprendre ta vie en main. Mais cela faisait tellement longtemps que ta vie avait été mise entre parenthèses que tu n'étais pas sûre de savoir comme cela pouvait marcher. Ton cerveau divagua longtemps à essayer de comprendre où tu devais aller maintenant. Tu savais que ça ne serais pas du luxe de demander un petit peu d'aide, mais à qui ? Pas à ta famille c'était sûre, ils en avaient déjà beaucoup fait. Maintenant qu'ils étaient rassurés tu pouvais prétendre à une vie plus tranquille et avoir un peu d'intimité. Tu finis pas enfin te lever, la journée venait de commencer, dehors les lampadaires étaient encore allumés bien que le soleil était déjà là, mais pas encore assez pour permettre une bonne luminosité. Tu allumas la lumière de la cuisine et te voilà en quête d'un verre afin de te servir un peu de jus d'orange. Cette gestuelle était automatique, commencer ta journée sans ta dose de vitamine C n'était pas envisageable. Faut dire que tu as toujours eu une hygiène de vie plutôt remarquable, remercions les marines pour cela. Le petit-déjeuné était aussi sacré, si pendant ta convalescence tu t'étais un peu fait plaisir, tu avais décidé de reprendre de bonnes habitudes, et cela commençait par manger un fruit le matin avec un produit laitier. Pour aujourd'hui cela sera yaourt et kiwi. Tu enchaînas avec la volonté d'aller prendre l'air pourquoi pas tenter un petit jogging. Sans prétention évidement, tu avais encore du boulot à faire côté musculation, mais il fallait commencer quelque part. Il fut un temps où courir était un bon moyen de te vider la tête, et même si les soucis semblait derrière toi, tu avais besoin de ce petit temps pour toi. Depuis plus de deux ans tu étais l'attraction de la famille, tu n'étais pas mécontente du fait que cela allait enfin s'arrêter ou presque.
Ta course avait durée une bonne heure, entre-coupée de petits arrêts, mais tu avais réussi à faire de ton mieux est tu étais plutôt fière de toi. De retour à l'appartement, tu t'empressas de prendre une bonne douche. Propre, habillée et surtout présentable tu t'installas sur la table de salle à manger avec ton ordinateur portable, avec pour objectif trouver un travail. Dans quoi ? tu ne le savais pas encore, tu étais certaine que ça allait prendre du temps mais il fallait commencer. Ta pension de l'armée ne pouvait pas être ton seul revenu c'était inenvisageable pour toi. Alors que tu étais en pleine recherche ton téléphone vibra, un message de Monica :
Alors, qu'a dit le médecin ?
C'est vrai que tu n'avais pas encore prévenu tout le monde, enfin tout le monde, c'est pas comme-ci tu avais une tripotée d'amis. Mais Monica c'était ta famille, ta cousine, presque même ta soeur. Tu lui répondis aussitôt.
Passe, je t'expliquerai mieux face à face que par message. =)
Tu repris tes recherches en attendant de savoir si elle allait passer ou pas.
Les yeux ouverts et les pupilles rétrécis par les rayons percutants du soleil dans la chambre, Monica ne trouvait plus le sommeil depuis de longues heures, attendant patiemment les premières lueurs de l'aube. La nuit avait été éprouvante, parsemée de positions inconfortables et de pensées irritantes. Son patron avait désormais une fâcheuse tendance à empiéter sur ses songes, l'emportant dans une insomnie certaine. Hier, c'était une énième soirée de travail qui s'apparentait à un véritable calvaire. Jamais un boulot n'avait été aussi difficile moralement, et pourtant, elle en avait fait. Il était devenu de plus en plus éprouvant de conserver son calme face à ses remarques désobligeantes. Véritable souffre douleur sur lequel on déverse une haine injustifiée, Monica commençait à baisser les bras et envisager, une nouvelle fois, la fuite. Mais quelque chose en elle la retenait, comme un sentiment de contradiction qui veut lui prouver qu'elle a raison. Un jeu dangereux qui l'épuisait à petit feu. Fixant alors ce plafond blanc au dessus de sa tête, le temps défilait sans qu'elle ne s'en rende compte. Une heure, peut être deux. Elle tentait détaler sa réflexion pour y trouver une quelconque solution mais une seule revenait toujours : lui faire face. Les femmes Caleruega sont fortes et ne renoncent jamais. D'ailleurs, son esprit se dirigeait automatiquement à cette pensée vers sa cousine. Symbole d'une véritable force intérieure à ses yeux. Tendant le bras jusqu'à sa table de chevet pour y attraper son portable, elle envoyait un message à Mia. Alors, qu'a dit le médecin ? Envoyé. Le portable sur son ventre, la brune continuait sa contemplation de ce crépis délavé au dessus de sa tête. Elle devait faire honneur à cette famille, être au niveau de ses femmes fortes et indépendantes qui ne baissent pas les bras au moindre échec. Son esprit inondé de rage envers ce boss irritant, elle ne pouvait pourtant pas le sortir de sa tête. Que lui arrivait-il ? Mélangé à son estomac qui criait famille, son portable vibra indiquant la réponse de sa cousine. J'arrive, mais je te préviens, j'ai pas déjeuné. Synonyme pour je vais dévaliser tes placards, en comparaison des siens qui sont vides à l'heure actuelle. Se laissant glisser jusqu'à l'extrémité du lit, la demoiselle s'en extirpa tant bien que mal. Enfilant les premiers trucs qui passaient sous sa main, elle rejoignit la cuisine pour donner à manger à son chat agité, se souvenant un instant du temps où ce n'était qu'un petit chaton destructeur. Les meubles avaient morflés, y compris son canapé. A de nombreuses reprises, il avait failli passer par la fenêtre, mais ses yeux avaient toujours eu raison d'elle. Dernier tour à la salle de bain pour se laver les dents et elle était sur le départ. A toute, Salem. Stéréotype de ses femmes seules qui parlent à leur chat, Monica s’engouffrait dans ce froid matinal d'hiver. Couvrant bien ses oreilles de son bonnet, elle marchait jusqu'à l'appartement de sa cousine. Quelques minutes suffirent pour se retrouver en bas de son immeuble. Profitant qu'une petite mamie sorte pour retenir la porte et pénétrer dans le bâtiment, elle ne se sentit néanmoins pas assez motivée pour prendre les escaliers. Dans l'ascenseur, appuyé contre la vitre, elle observait les chiffres montées jusqu'à indiquer l'étage de destination, fatiguée avant même que la journée n'est commencée. Son visage portait sur lui les supplices de cette nuit tourmentée, si bien qu'elle regrettait finalement de ne pas s'être maquillée. Une fois devant la porte de son appartement, elle toquait à plusieurs reprises en se prenant pour un dj célèbre.
Devoir chercher du boulot c'était vraiment pas passionnant mais nécessaire. L'avantage avec l'armée c'est que c'était une vocation pour toi, tu ne t'étais donc pas poser la question une seule seconde. Et puis la famille avait déjà été dans l'armée, tu savais très bien où est ce que tu mettais les pieds. Là c'était une autre affaire. Même si l'armée propose des ateliers de réhabilitation à la vie civile tu n'avais pas voulu y participer lorsqu'ils te l'avais proposée il y a de cela bientôt deux ans. Tu n'étais pas prête à passer à autre chose. Encore bien trop traumatisée par l'accident. Du coup tu avais perdu tes droits. Cela fait maintenant un an que tu ne fais plus partie du corps de marines, même si tu touches encore une pension du gouvernement en lien à ton accident, ils ne peuvent plus rien pour toi. Tu dois donc chercher un boulot par tes propres moyens. Alors que l'écran commençait à te filer un mal de crâne Monica venait de te répondre qu'elle arrivait et que évidement elle ne serait pas contre un petit déjeuné. Evidemment, elle ne perd pas le nord. Tu souris en regardant ton téléphone, heureusement qu'elle était pour égayer cette journée. Tu finis par fermer ton ordi, après tout la recherche pouvait attendre encore un peu pour le moment tu devais préparer un petit déjeuné à ta cousine qui n'allait pas mettre très longtemps à débarquer. Tu ouvris le frigo en quête de quelques ingrédients tu n'étais pas forcément douée en cuisine, mais un petit déjeuné c'était dans tes cordes. Tu n'avais pas finis de refermer le frigo qu'une douce mélodie venait de frapper à ta porte. Décidement, Monica te surprendra toujours. Tu allas ouvrit à ta cousine avec un sourire aussi large que pouvait te permettre tes lèvres ! Tu as déjà pensé à te lancer dans la musique ?Après tout elle avait l'air d'avoir le rythme donc c'était assez suffisant pour pouvoir prétendre à un rang tel que musicien, non ? Tu l'as fit entrer avant de la prendre dans tes bras. Tu vas bien ? Elle avait l'air d'avoir une mine fatiguée, tu ne savais pas encore à cause de quoi, mais puisqu'elle était venue pour un petit déjeuné, elle allait être obligé de t'expliquer. Vas-y installe toi, le café est prêt. Vous vous dirigiez vers la cuisine ouverte sur le salon. Ton appartement n'était pas bien grand mais cela te suffisait. L'avantage c'était que la cuisine donnait sur ton salon ce qui agrandissait la pièce. Proposant un tabouret à ta cousine, tu contournas l'îlot afin d'attraper deux tasses pour y verser le café. Tu lui tendis une tasse. Bien que souhaite Madame pour son petit déjeuné ? Tu avais déjà déjeuné, mais puisqu'elle avait envie de manger, ça venait également de t'ouvrir l'appétit.
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