alma valencia and roan jenner ☍ the wolf inside me howls calling the moon and when she’s bright up in the sky the wolf tells me “don’t be afraid, i’ll guide you home”. katefulleir@tumblr
Les jours se suivaient et se ressemblaient. Libéré de l’oppression d’un hôpital aux couleurs blanchâtres et à l’odeur nauséabonde, il se retrouve pourtant là, seul, errant comme une âme en peine dans cette immense demeure sans bruit. Autrefois, Ana et Maïa courraient à toute vitesse dans les couloirs, se disputaient pour un programme de télévision ou parce que l’une avait emprunté une robe à l’autre sans son autorisation. Olivia était également là, autrefois, le regardant de cet œil à la fois inquiet et amoureux. Cela lui manquait parfois, de ne pas sentir son regard sur lui, quand d’autres fois il se sentait soulagé. Honteusement soulagé d’être sorti d’une vie dans laquelle il ne se sentait pas à l’aise depuis toujours. Il ignorait pourquoi et c’était probablement ce qui était le plus déroutant pour son entourage mais c’était ainsi. Soupirant à pleins poumons, il reste figé, immobile, engouffré dans un canapé sur lequel il était bien trop souvent installé ces derniers temps. Il s’ennuyait. Il ne pouvait plus se plonger dans son travail, encore en arrêt maladie suite aux séquelles de son accident, marchant avec difficulté sur ses deux jambes et luttant contre l’envie de s’enfiler la totalité de son flacon d’antidouleurs. Il finit par se lever. Temporairement. Difficilement, roulant sa carasse devant la seule chose qui lui faisait et lui avait toujours fait du bien. L’alcool. Il se sert un verre et laisse le liquide se déverser dans une gorge asséchée. Il se rassoit, fixe le mur. Il mourrait en silence. Comme il s’éteignait à petit feu depuis de très nombreuses années maintenant. Peut-être même depuis toujours. Ou tout simplement depuis ce jour où il était assis à l’arrière de cette banquette. Il l’ignorait et n’avait pas envie de s’y attarder. Alors il se laisse aller à une contemplation silencieuse, se perdant dans des pensées toujours plus sombres. Il ignore combien de temps il reste ainsi. Combien de temps il se noie dans les méandres de souvenirs d’antan. Mais le bruit de la sonnette vient l’extirper de toute rêverie. Il regarde l’heure puis attend quelques secondes, espérant que cette personne finirait par partir et par le laisser tranquille. Qui pouvait bien venir sonner à sa porte à une heure pareille ? Personne. Absolument personne. Parce qu’il n’était pas amical, parce que la plupart de ses amis s’en étaient allés à la seconde où Olivia avait mis les voiles, emportant avec elle enfants et la plupart de leur proche, et parce qu’il n’avait pas envie de parler à qui que ce soit. Ni ce soir, ni jamais. La sonnette retendit de nouveau. Ne pouvait-on pas lui foutre la paix ? Le laisser broyer du noir à l’extrême sans venir l’importuner ? Visiblement non. Il soupire pour la énième fois avant de se résoudre à se lever. Non sans difficulté. Il parvint tout de même à traîner sa peine jusqu’à la porte. Il s’apprêtait à être désagréable, à envoyer paître cette personne qui se tenait derrière sa porte et à retourner voguer à ses activités dépressives quand il la vit. Son visage s’adoucit légèrement. « Alma ? » Il peine à cacher sa surprise. Il s’attendait à absolument tout sauf à elle. Cette solaire infirmière qui était parvenue à le supporter durant sa convalescence, cette femme qui avait un don pour le faire sourire à des moments où il ne s’en croyait pas capable et avec qui il s’adonnait parfois à des conversations animées, excédant sans conteste ses dix mots quotidiens ordinaires. « Qu’est-ce que vous faites là ? » De multiples interrogations s’entrechoquent dans son esprit alors qu’il cherche à comprendre et surtout à maîtriser ce réveil qui semblait animer, contre toute attente, l’ensemble de son corps. « Comment avez-vous su que j’habitais ici ? » Lui avait-il dit ? Il ne se souvenait guère. Mais il était bien trop interloqué pour mettre de l’ordre dans son esprit et songer à de quelconques explications rationnelles sur sa présence ici. Et puis soudain, il semble comprendre, ou tout au moins, capter une potentielle raison de sa visite. Il grimace. « Ne me dîtes pas que l’hôpital a décidé de me poursuivre pour mauvais traitement envers le personnel ? » Roan n’avait pas été un patient facile – tout au moins à partir de son réveil. Il avait été, pour la plupart du temps exécrable et il ne serait pas illogique qu’on lui demande des comptes sur cela. Mais pourquoi faire venir Alma alors qu’elle était la seule avec qui il avait tempéré, un tant soit peu sa mauvaise humeur-sans la faire complètement disparaître bien entendu. Telle était la question dont il cherchait avec grand intérêt réponse.
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(#)conversations in the dark (alma) Ven 8 Jan - 14:21
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alma valencia and roan jenner ☍ the wolf inside me howls calling the moon and when she’s bright up in the sky the wolf tells me “don’t be afraid, i’ll guide you home”. katefulleir@tumblr
Roan n’était pas un patient comme les autres et il était loin de faire l’unanimité dans le service où elle travaillait. Comme beaucoup, elle avait pensé fuir la chambre du vieux grincheux qui en plus de refuser de se faire soigner, faisait en sorte que chaque infirmière qui avait le malheur de passer par sa chambre puisse y passer un mauvais quart d’heure. C’était comme s’il faisait exprès de se faire détester ou qu’il cherchait absolument à rendre les tâches plus difficile qu’elles ne l’étaient déjà. Loin de se laisser impressionner pour autant, elle avait fini par s’attacher à cet ours mal léché et à sa barbe vieille de plusieurs semaines qu’il refusait d’entretenir. De fil en aiguille, quelque chose s’était tissée entre eux sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi mais elle avait fini par s’attacher à la bête. Elle arrivait à percevoir toute sa vulnérabilité dans ce regard qui respirait la tristesse. Malgré qu’il se donnait à cœur joie pour que jamais personne ne réussisse à percer sa carapace en béton, elle avait parfois l’impression de le saisir. À chaque pas qu’elle faisait en sa direction, elle avait parfois l’horrible sensation qu’il en faisait dix en arrière et lorsqu’elle pensait enfin l’attraper, l’ancien avocat se défilait. Il ne parlait que très peu de sa famille et de ses amis. Et à voir les visites qu’il recevait à l’hôpital, ils n’étaient pas beaucoup à venir le voir. Il avait beau se donner des airs de gros durs, elle avait la sensation que Roan n’était pas l’homme qu’il prétendait être. Il n’était rien de plus qu’un homme détruit par la vie et qui mieux qu’elle pour le comprendre. Son départ précipité en avait réjouie plus d’un, à commencer par son propre médecin mais ce n’était pas le cas de Alma. Depuis que Roan avait quitté son lit d’hôpital pour le laisser à une jeune femme bien plus sympathique, l’ambiance à l’hôpital n’était plus tout à fait la même. Aussi masochiste que cela en avait l’air, ses réclamations lui manquaient. Le duc, comme elle aimait l’appeler, n’était plus là pour pimenter ses journées. Elle s’était surprise à rire avec lui et à volontairement s’attarder sur ce patient dont personne ne voulait. S’il préférait souvent le silence à la discussion, elle n’était pas toujours du même avis lui imposant parfois des résumés détaillées de ses longues journées. Et puis, elle pouvait se venter de l’avoir fait rire plus d’une fois. Elle s’était donnée pour mission de ne pas l’abandonner, pas elle. Sa solitude lui brisait le cœur et petit à petit elle avait fini par s’attacher à lui. Elle ressentait son absence et dans son for intérieur elle espérait que de nouveau leur chemins se recroisent. Mais les semaines se faisaient longues et elle avait profité d’un instant sur l’ordinateur de l’hôpital pour mémoriser son adresse. 1701, Pacific Heights avait-elle répété plusieurs fois en douce alors qu’une petite voix au fond de son esprit lui suggérait d’arrêter ce qu’elle faisait. Pacific Heights était un quartier très huppés où ne se mélangeaient que le crème franciscanaise. À défaut d’y vivre, Alma connaissait plutôt bien le quartier, les prix des habitations n’étaient pas donnés mais il y avait une petite librairie qu’elle aimait bien dans le coin et elle se donna bonne conscience en se promettant d’y faire un bon. Arrivée devant la porte massive d’un bois trop noble pour qu’elle n’en retienne le nom, elle toqua une première fois avant d’opter finalement pour la sonnette. Elle resta bête lorsqu’il apparut finalement dans l’encadré de sa porte. Elle fit abstraction de son allure générale, devinant assez facilement ce qu’il faisait avant son arrivée. « Alma ? », il se souvenait au moins de son prénom et c’était plutôt une bonne chose. Elle hoche la tête, un peu gênée de sa visite surprise. « Vous m’invitez à rentrer ? » demande-t-elle alors qu’un grand sourire vient illuminer ses jolies traits. Il n’y avait qu’à voir son expression pour comprendre qu’elle était la dernière personne qu’il s’attendait à voir. « Qu’est-ce que vous faites là ? » elle n’en avait pas la moindre idée et plutôt que de se perdre dans un mensonge à peine croyable, elle se contenta de nouveau à hocher les épaules avant de laisser un petit rire nerveux s’échapper de ses lèvres. « Comment avez-vous su que j’habitais ici ? » la réponse ne risquait pas de plaire au pénaliste qui somnole derrière cette carrure de vagabond alcoolique. Elle se contenta donc d’un simple : « J’ai mes sources… » avant de lâcher un clin d’œil qu’elle regretta aussitôt. Elle avait toujours été familière avec les gens qu’elle cotoyait, à commencer par ses propres patients. Alma aimait se sentir proche des personnes qu’elle fréquentait même si parfois son attitude ne plaisait pas à tous. « Ne me dîtes pas que l’hôpital a décidé de me poursuivre pour mauvais traitement envers le personnel ? » il semblait également avoir des choses à ressembler mais une chance pour lui l’hôpital s’intéresser d’avantage à son argent qu’à son comportement. Et il faut croire que garder Roan aussi longtemps dans leur établissement leur avait apporté quelques briques d’or. « Oui… et ils vous engagent pour plaider contre vous-même. » plaisante t-elle, avant de poser une main sur son épaule l’air amusée. « Ne soyez pas ridicule Roan, si je suis là, c’est parce que je m’inquiètes pour vous. Vous aviez promis de donner des nouvelles… » elle les avait attendu sans que jamais son numéro ne s’affiche sur le cadran de son portable personnel. Force est de constaté que malheureusement elle avait raison de s’inquiéter parce qu’il semblait aussi mal en point que la première fois qu’elle l’avait vu. « Vous savez que c’est dangereux de mélanger vos antidouleurs et l’alcool au moins ? » le sermonne-t-elle aussitôt…
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(#)Re: conversations in the dark (alma) Ven 8 Jan - 15:17
conversations in the dark (alma)
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