Paint your lies all day long (Art)

âge : vingt-neuf ans - 03.01.1994

[ Paint your lies all day long ]

@Art Marlowe & @Cassie Scoresby
Déjà, la lumière de l’après-midi décline dans ces rues qui sont d’habitude si peuplées. Avec cette nouvelle maladie qui traîne dans la ville, personne n’ose trop s’aventurer dehors et il faut avouer que d’habitude, toi non plus. Ces derniers temps, tu as surtout fait des allers-retours entre le musée et ton appartement, faisant de temps en temps des détours par l’espace de co-working où tu passes du temps avec cette bande d’amis qui n’ont pas grand chose en commun. Aujourd’hui cependant, tes plans étaient différents et ce n’est pas une mauvaise chose. Après des journées confinée à l’intérieur de bâtiments, ça te fait du bien de prendre un peu l’air. La température de la Louisiane commence déjà à se réchauffer et tu peux sentir que le printemps n’est plus très loin. Certains arbres ont déjà refleuris et c’est donc dans cette atmosphère nouvelle que tu as décidé de donner rendez-vous à Art. Ce n’est pas la première fois qu’elle pose pour toi, vous êtes à présent assez habituées à ces moments où tu te concentres pour dessiner, peindre et réinventer ses formes, les traits de son visage. D’habitude, vous faites ça à l’abris dans ton studio, pour que parfois tu puisses également t’exercer à dessiner son corps sans qu’il soit caché par tous ses vêtements. Ca te met parfois un peu mal à l’aise de la voir nue devant toi, parce qu’elle est vraiment belle et vraiment intéressante. Intimidante, c’est le mot juste. Alors c’est avec un sourire quelque peu gêné aux coins des lèvres que tu commences à ranger tes couleurs et tes pinceaux dans leurs boîtes, prenant soin du matériel qui t’aide à t’exprimer. Aujourd’hui, pas de nu, simplement un portrait en terrasse d’un de tes cafés préférés. Vous avez fait une sorte de marché tous les deux. Elle pose pour toi et te laisse l’immortaliser sur le papier, et en échange tu lui montres certains endroits de la ville qui te plaisent. Des endroits d’initiés, parfois, qu’on ne peut pas trouver sans les connaître. Native de la ville, tu n’es peut-être pas la meilleure placée pour faire ça cependant, étant donné que tu as vécu ailleurs pendant une bonne partie de ta vie. Mais peu importe, il est toujours plaisant de changer de lieux de toute façon, et la dessiner ailleurs que dans ton appartement est également un bon exercice. « Merci encore d’être venue jusqu’ici. » Ce n’est peut-être pas la peine de la remercier une nouvelle fois, mais tu veux être certaine d’user de toute la politesse du monde. Tu apprécies réellement qu’elle prenne de son temps libre pour que tu développes ta créativité. Avec n’importe qui, tu serais reconnaissante, mais peut-être l’es-tu encore un peu plus avec elle, parce que Art est réellement une femme intrigante. « Tu veux rester ici prendre un autre café, ou tu préfères bouger ? Pas très loin d’ici, il y a une petite ruelle qu’on peut prendre et ça fait arriver dans une partie vraiment mignonne de la ville. Une partie un peu cachée. » Déambuler ainsi dans les rues fait remonter des souvenirs à ta mémoire, des songes passés, bribes de l’époque où tu vivais encore ici avec tes parents. Plaisant et douloureux à la fois, tu as tout de même conscience de la beauté de cette ville. Beauté qu’il serait dommage de ne pas partager.

/ awards session

[ paint your lies all day long ]

@cassie scoresby
Malgré les symptômes persistants de ce qu'elle prend pour un simple rhume, elle ne se voyait pas poser un lapin à Cassie, aujourd'hui, Art. Quelques cachets atténuant à peine son mal de crâne mais calmant la poussée de fièvre l'ayant réveillée, elle a rejoint l'artiste avec un peu de retard, effectuant un détour (pour ne pas dire qu'elle s'est perdue) et flânant dans les rues d'une ville et d'un quartier qu'elle apprend encore à connaître. Elle adore l'atmosphère de la Nouvelle-Orléans, la blonde, et, si elle n'a pas encore osé s'aventurer plus loin dans l'Etat, quelque chose lui dit que la Louisiane fera un parfait chez elle. Elle en a vu des bribes par la fenêtre du train, mais toute son attention était monopolisée par une peur écrasante tout au long du voyage jusqu'ici, alors sa mémoire a bien du mal à lui laisser se souvenir de tout ce qu'elle a pu voir, ou même faire et dire. Elle n'a presque aucun souvenir des jours passés à s'organiser, et de son long trajet vers la liberté, en pilote automatique tout du long, son esprit n'ayant repris les commandes sur son corps qu'une fois certain qu'elle était en sécurité. Dans cet appartement qu'elle partage avec Karim, intimidant de prime abord mais auprès duquel elle se sent finalement bien plus en sécurité que si elle avait du emménager seule. Les choses commencent vraiment à s'améliorer, et les quelques amitiés qu'elle a su tisser ces quatre derniers mois en sont en grande partie responsables. Elle n'a donc pas raté le rendez-vous, s'efforçant de garder la pose et l'expression désirées par Cassie tout en ne pouvant s'empêcher de pouffer de rire de temps à autre, incapable de se prendre au sérieux dans le rôle de modèle, toujours un peu incrédule que sa plaisanterie lors de leur rencontre au musée, « et moi, vous me dessineriez ? », se soit transformée en leur petit arrangement. « Avec plaisir, je suis ravie de poser pour toi et je découvre un peu plus la ville, c'est gagnant-gagnant. » Elle est tout sourire, Art, en oublie sa migraine et ses muscles étrangement endoloris. Son regard suit le rangement méthodique des pinceaux et couleurs, puis elle se penche pour jeter un œil à son portrait. La voix de Cassie la rappelle à l'ordre et elle hoche la tête avec ferveur, toujours plus qu'heureuse de visiter et découvrir. « Oh, je te suivrai n'importe où, let's go. » Elle ne perd pas de temps, se levant dans un virevoltement de sa jupe et glissant son bras sous celui de la jeune femme afin de se laisser entraîner. Elle a ce regard d'enfant, parfois, dénotant tellement avec ce qu'elle a pu vivre, la vitesse à laquelle elle a été forcée de grandir. Ou peut-être cela vient-il de là, peut-être qu'elle n'a pas grandi correctement, peut-être tient-elle ses airs enfantins lorsqu'il est question de découverte et d'aventure du fait qu'elle n'a pas eu une enfance et un développement normaux. Qu'importe, se dit-elle en posant ses prunelles claires sur Cassie. « Alors tu as toujours vécu ici ? »

/ awards session