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 [Terminé ] +18 The blood out of my veins [Jordan]

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The blood out of my veins


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(#) [Terminé ] +18 The blood out of my veins [Jordan]    Mer 7 Oct - 2:28
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The blood out of my veins
Hayden & Jordan


Les jours, les nuits et les semaines semblaient passer sans qu'elle ne sente ses bras forts autour de son corps frêle et qu'elle ne s'enivre de son odeur qui lui réchauffait le coeur et dont la brûlure était la plus douce des souffrances. L'aimer lui faisait mal, et son absence la faisait mourir à petit feu. Jordan était consciente qu'il avait besoin de sa solitude et qu'une certaine distance s'imposait, mais elle devenait impatiente. Comme elle lui avait maintes fois répété, elle avait besoin de lui. Et maintenant, elle sentait qu'il avait besoin d'elle. Or, il demeurait muet comme une tombe, refermé sur lui-même et ne laissant pénétrer rien d'autre qu'un chagrin dans lequel il s'était habitué à se noyer. Et elle, elle s'était plongée dans un bouleversement sans pareil. Un état d'âme qui ne pouvait se définir que par l'impuissance qu'elle ressentait vis-à-vis cette situation. Si une partie d'elle lui disait qu'il fallait qu'elle débale son sac à sa mère, une autre lui rappelait qu'une telle initiative ne ferait qu'empirer la situation. En d'autres termes, Hayden serait non seulement cette déception on ne peut plus misérable, mais aussi l'être ignoble qui aurait mis en cloque l'unique fille de Susan. Inutile de dire que la jeune femme se sentait prise entre deux murs : le maintien d'une unité familiale déjà déficiente et la survie de sa propre famille qui peinait à se construire dans toute cet ouragan de mépris et de mal-être.

Elle lui écrivait à chaque jour : parfois qu'un seul mot, mais à l'occasion de longs paragraphes remplis d'amour et teintés d'un optimisme ambitieux. Elle voulait qu'il sache qu'elle pensait à lui en ces temps difficiles et que bien qu'il fût volontairement en retrait, elle se maintenait disponible pour le retrouver et lui accorder toute l'attention dont il avait besoin. Elle attendait avec hâte son appel et d'accourir pour le rejoindre et le serrer dans ses bras, mais il semblait nécessiter plus de temps qu'elle ne le pensait. D'une certaine façon, toute cette situation, c'était elle qui l'avait causée. Si elle avait été un tant soit peu diligente, elle ne l'aurait jamais amené au sous-sol. Elle n'aurait jamais pris le risque de le mettre dans une si fâcheuse position. Elle avait permis à la goutte de trop de faire déborder le vase. Et d'une certaine façon, elle avait peur de le regarder dans les yeux et d'affronter toute la peine qui s'y trouvait pour se rappeler qu'au fond, elle en était la cause.

Ce fut toutefois l'appel d'un Chris désemparé qui lui donna la force de s'imposer. De ne plus rester en retrait et d'attendre indéfiniment que son amoureux ne lui quémande une visite. Selon les dires de son meilleur ami, Hayden n'allait pas bien. Tant émotionnellement que physiquement. Jordan n'avait pas hésité une seconde à prendre sa voiture pour se rendre chez Chris. Le logement était désert et seulement occupé par Hayden qui, habillé d'une simplicité qu'elle ne lui connaissait pas, lui ouvrit la porte. Le voyant dans un si triste état, l'étudiante ne put empêcher quelques larmes de s'évader de ses yeux et enroula ses bras autour de lui. « Je suis tellement, tellement désolée. Ma mère est désolée; tout le monde est désolé. Je veux que tu rentres à la maison... », trouva-t-elle le courage de lui dire. Lorsqu'elle se permit de relâcher son étreinte sur lui, elle s'assit sur le canapé-lit à se demande et posa son regard empreint de désespoir dans le sien, espérant qu'il lui dise enfin qu'elle n'a pas à s'inquiéter et qu'il allait enfin rentrer pour être à ses côtés.
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(#) Re: [Terminé ] +18 The blood out of my veins [Jordan]    Mer 7 Oct - 2:44
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The blood out of my veins
La sentir dans mes bras me faisait du bien, mais c’était comme essayer d’allumer une bougie sans mèche : le feu ne prendrait pas. J’étais vide de toute vie, tel une coquille vide, ou un corps sans organe pour le faire vivre. Et très sincèrement… je doutais de la véracité de ses propos. Nous dégageant de notre étreinte l’un de l’autre, je poussais un soupir.

« Je ne doute pas de ta bonne foi… Mais je ne suis pas sûr que ta mère regrette, et encore moins mon père. Ce qui a été dit a été dit, et tu sais aussi bien que moi que ça n’est pas la première fois que ces mots sortent de leur bouche. Seulement là, moi… Je suis désolé si je suis faible, mais je n’ai plus rien, plus la force de les supporter… »

Des larmes naissantes au creux de mes yeux, je fixai mes mains tatouées jointes durement pour ne pas craquer. Mais j’étais au bout du rouleau. Littéralement. Retenant des sanglots qui menaçaient d’étrangler ma gorge, je repris sur un ton extrêmement calme :

« Je crois qu’il vaut mieux attendre. Le plus de temps possible, et tant pis si c’est difficile. On a déjà vécu des choses douloureuses, ça n’est pas la première fois. »

M’assurant que je maîtrisais mes glandes lacrymales, je relevai lentement mes yeux noisette vers Jordan, et lui dis avec toute la sincérité du monde :

« Je suis désolé de te faire vivre ça, mon cœur. J’aimerais qu’il en soit autrement, seulement… Là j’ai atteint le point de non retour dans les limites de ce que je peux supporter. Tu comprends ? » Lui demandais-je en lui caressant doucement les cheveux, dégageant ainsi son visage avant que je ne la prenne tendrement contre moi pour déposer un baiser sur son front, puis m’éloigner à nouveau.

Les contacts physiques m’étaient devenus difficiles. Moi qui n’étais jamais en reste de désirs charnels pour elle, le simple fait de nous toucher m’était complexe. J’avais peur qu’elle voit que j’avais perdu du poids, j’avais peur qu’elle ne désapprouve cette négligence à laquelle je ne prêtais guère attention, et surtout… surtout je ne voulais pas qu’elle remarque ces blessures que je m’infligeais.

Tirant à nouveau sur mes manches par réflexe comme pour me protéger de son regard, mon corps fut parcourut d’un frisson.

« Putain, on se pèle ici… » Soupirais-je en allant monter le thermostat du chauffage, déjà à vingt-six degrés, sans compter le port du pull over prêté gracieusement par Chris.

Revenant m’assoir près d’elle, je posais tendrement mais timidement ma main sur son ventre, comme si ce geste était soudainement devenu interdit où que nous aillions :

« Comment va notre crevette ? Et toi, tu te sens comment ? En dehors de… ce qu’il se passe. Bien sûr. »

Moi qui n’avais jamais failli de confronter un regard, j’osais à peine rencontrer le sien. Toute trace de confiance disparue, je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Susan et mon père avaient tapés fort, et pile là où cela faisait mal, me mettant plus bas que terre, tel un chevalier blessé et transpercé par la lance adverse. Et alors que la seule chose au monde que je désirais le plus était de passer du temps avec Jordan, j’en venais à espérer qu’elle parte pour que je laisse ce flot de larmes que je retenais se déverser sans fin. Plus les minutes passaient, plus je sentais que j’allais craquer, alors que sa présence emmenait avec elle son lot de peurs, de doutes, de questionnements et de toutes ces choses que je croyais pouvoir affronter, mais dont je n’étais plus sûr de rien.
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(#) Re: [Terminé ] +18 The blood out of my veins [Jordan]    Mer 7 Oct - 3:40
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The blood out of my veins
Hayden & Jordan


Leur relation avait pris un tournant différent sans qu'elle ne s'y fût préparée. Tout avait dégringolé rapidement sans que les dommages ne pussent être limités. Jordan se sentait impuissante et dépourvue de moyens pour lui redonner le sourire et tenter de réparer les pots cassés entre sa famille et lui. Sa mère et son beau-père ne semblaient pas comprendre ni même réaliser ô combien Hayden était un type bien et qu'il avait un coeur immense qui ne demandait qu'à aimer et être aimé. « Je crois que ma mère a manqué de jugement et pensait encore que je t'haïssais comme la peste. Je lui ai expliqué que je t'avais donné le droit d'utiliser le sous-sol. Elle s'est sentie mal, vraiment », lui dit-elle en toute honnêteté. Il était par contre vrai que son père n'avait pas très bien pris le départ soudain de son fils, ni l'embarras dans lequel il avait placé Susan. Il avait donc évité le sujet, bien qu'il avait avoué s'être senti mal d'avoir tenu de tels propos désobligeants à son encontre dans ses discussions avec Susan. En réalité, Jordan se doutait que ce qu'il regrettait, c'est que ces propos n'étaient pas restés entre lui et sa femme. Ainsi, ce qui était le plus malheureux dans toute cette situation, c'était l'image erronée qu'avaient les deux parents sur Hayden. Tout compte fait, ils ne le connaissaient pas. Ils ignoraient toutes ces belles choses qu'il faisait pour Jordan et tout le potentiel de répandre le bien dont il faisait preuve. Ils ne le connaissaient pas comme Jordan le connaissait. Ils étaient aveuglés par des conneries de jeunesse et un orgueil si grand qu'il assombrissait toute la réalité. Derrière cette épaisse carapace se cachait un homme aimant et fondamentalement bon qu'il était pourtant si facile d'apprécier.

Ne pouvant qu'accepter de lui laisser le temps nécessaire pour digérer le brouhaha familial, elle se contenta d'acquiescer. Il fallait certainement laisser la poussière retomber et reprendre sur de bonnes bases. La blonde le laissa l'attirer contre lui et profita de chaque seconde que dura cette courte étreinte. Elle aurait aimé rester contre lui et ne jamais le quitter, mais elle comprenait que sa peine était telle qu'il lui était difficile de ressentir cette connexion comme elle la sentait. « Je comprends, Hayden. Et je serai là pour te supporter à travers tout ça. Je serais même prête à dormir sur ce petit matelas avec toi, si c'est ce dont tu as besoin. Je... Je veux juste te voir heureux », souffla-t-elle en baissant la  tête pour regarder ses mains qui, soudainement, tremblaient sous l'effet de la nervosité. Cette situation l'angoissait comme jamais et rien ne semblait calmer toutes ces émotions qui la rongeaient impunément de l'intérieur.

Elle le regarda curieusement se lever pour remonter la température de la pièce qui, pourtant, était déjà suffisamment élevée. Pour sa part, elle avait plutôt chaud mais n'en fit pas un cas et accueillit l'attention qu'il porta sur leur fétus avec grand plaisir. Au moins, il n'avait pas oublié cette grossesse... Grossesse qu'elle avait accepté de poursuivre pour lui. Ou du moins, parce qu'elle était avec lui. « Ça va. J'entame mon second trimestre bientôt. J'ai ma prochaine échographie dans moins de trois semaines et nous devrions normalement savoir le sexe », lui révéla-t-elle en souriant. Tout doucement, elle déposa sa main sur la sienne et, à l'aide de son autre bras, l'attira contre elle. « Moi... Je sais pas. Je me sens mieux quand tu es avec moi », lui dit-elle d'une voix mélancolique. Elle déposa un doux baiser sur son front et accota sa tête contre son épaule avant de soupirer longuement. « Tu me manques tellement, Hayden. Ta voix, ton corps, tes conneries, ton sourire... Tout de toi me manque terriblement... », chuchota-t-elle difficilement avant de laisser échapper une larme qui s'hissa délicatement contre sa joue droite.
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(#) Re: [Terminé ] +18 The blood out of my veins [Jordan]    Mer 7 Oct - 18:41
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The blood out of my veins


L’entendre me parler de nous trois me faisait de la peine au lieu de me réjouir, car pour la première fois depuis l’annonce de sa grossesse, je ne me sentais plus la force d’être père. Ca n’était pas le manque d’envie, non, bien sûr, mais toutes les valeurs que je pensais avoir qui s’enfuyaient. Je n’étais plus brave, plus courageux, plus optimiste, plus fort, plus fier, … plus rien. Tout m’avait abandonné. Pourtant, je ne pouvais me résoudre à retirer ma main de dessus son ventre que je caressais avec toute la précaution du monde, comme s’il retenait un être tellement fragile qu’un simple geste trop gauche ne saurait le briser. Comment le faire comprendre à Jordan à présent ? Mais peut-être le voyait-elle. Peut-être constatait-elle, et ça n’était pas bien difficile, que je n’étais plus le type assuré et racontar d’autrefois. Je n’avais plus l’envie de rien, et je devais avouer avec toute la peine du monde que de songer à laisser notre enfant garder seul à ses côtés était une possibilité que j’avais envisagée. Le suicide… Oui, ça allait jusqu’à là, à certains moments. Surtout la nuit, lorsque la lame de rasoir entamait ma chair, ou lorsque je prétendais à Chris partir faire ma commission aux toilettes pour en réalité m’effondrer en larmes. Depuis combien de temps n’avais-je pas pleurer ? Depuis Maman. Depuis ta mort. Depuis que tu m’as quitté pour me laisser seul avec cet idiot que tu as épousé. Dès lors, je m’étais juré de ne plus jamais laisser une goutte d’eau salée écorcher mon visage, même dans les pires tourmentes. Mais là… Depuis deux semaines, je traversais les eaux profondes de l’Enfer. Tout seul. Même si mon meilleur ami était à mes côtés, il n’en savait rien. Il ne voyait rien. A part cet amincissement qui s’opérer pour ce corps que je ne voulais plus nourrir, il ne voyait rien. J’étais un professionnel de la discrétion. Ou plutôt de la cachoterie. Car peut-être me restait-il une dernière once de fierté pour ne pas vouloir que je craque devant lui. Mais de toute façon, qui aurait pu me comprendre ? Je n’étais plus sûr de rien, et je ne voulais pas recevoir de conseils, encore moins pour entendre qu’il fallait que je rentre chez moi. Chez moi… La vérité c’est que je ne m’étais jamais senti chez moi. Je donnais l’air d’être bien partout. Je n’étais à mon aise nulle part. Impression de déranger. D’être de trop. Et apparemment, selon Susan et mon père, c’est ce que j’étais : de trop.

Je l’entendais. J’avais conscience de la sincérité manifeste de Jordan qui me témoignait combien elle avait besoin de moi, combien je lui manquais et que tout ce que j’étais dans ma personnalité lui manquait. Je repérais cette larme qui s’échappait de ses yeux bleus, mais je ne pouvais rien faire. Je n’arrivais pas à être plus proche d’elle. Quelque chose me poussait à vouloir la prendre dans mes bras et la serrer pour ne plus jamais la lâcher, et une autre à m’enfuir loin d’elle. Cette chose, c’était la peur. La peur qu’elle découvre la vérité : qui était le vrai Hayden. Celui qu’elle n’avait jamais vu sous son grand jour. Celui qui était une honte à mon égard, car si faible et si vulnérable. Elle en avait perçu une facette. Mais pas l’entièreté. Alors me levant pour m’échapper de cette étreinte, je me mordais durement les lèvres, perdant toute ma facilité d’élocution originelle pour ne plus savoir quoi lui dire et comment m’exprimer.

« Je le sais mon cœur, toi aussi tu me manques… Mais je ne suis pas… »

Je poussais un soupir, et me lançai.

«  Il faut que je sois honnête envers toi : j’ai un peu changé ces derniers temps et je ne suis pas sûr de vouloir que tu constates ce que je suis devenu. Je n’en suis pas vraiment fier, et je sais que tu ne le serais pas toi non plus. Voilà. »

Faisant face à la fenêtre, j’observais le ciel se noircir et la pluie s’écraser durement contre la fenêtre. Les bras croisés, ma main gauche caressant avec nervosité mon avant-bras droit, je repris pour rompre le silence mêlé d’incompréhension et d’inquiétude qui planait dans l’espace.

« Tu as toujours vu la personne que j’étais, Jordan. Tu es la seule. Le problème c’est que… tu ne me connais pas encore aussi bien dans le fond parce que je n’ai jamais voulu que tu découvres la personne qu’est Hayden Miller. Je ne veux pas te faire peur, bien sûr, c’est juste que c’est… affreusement sombre, et surtout monstrueusement décevant. Ca fait dix-huit ans que je passe chaque journée que Dieu fait – s’il existe, mais je n’y ai jamais cru – à cacher ma personnalité parce que… Je ne suis pas aussi heureux de vivre que ça. Au contraire, et ma façon d’être est plus noire que tout ce que j’ai toujours voulu montrer, tant et si bien que personne ne sait qui je suis. Même pas mon père, apparemment. Comme quoi mes efforts pour me cacher ont payés… »

Mon menton se mit à trembler, ainsi que mon corps, avant que, pour la première fois de ma vie, je ne laisse des larmes rouler sur mes joues sans les retenir, devant une autre personne. Mais je n’en pouvais plus. Je ne pouvais plus me contenir. Si Jordan venait à me détester, il fallait qu’elle sache pourquoi. Il fallait qu’elle sache enfin qui était le père de son enfant. Même si j’avais cruellement honte de ce laisser aller que je ne pouvais plus maîtriser.

« Je te demande pardon… Je n’ai jamais voulu être faible devant toi… Surtout pas devant toi… » Pleurais-je enfin, cachant mon visage dans mes mains, le corps parcourut de soubresauts.
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(#) Re: [Terminé ] +18 The blood out of my veins [Jordan]    Mer 7 Oct - 23:04
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The blood out of my veins
Hayden & Jordan


C'était une douleur immense qu'elle ressentait à ce moment, alors qu'elle tentait avec ardeur de retenir l'homme qu'elle aimait de perdre son combat contre les épreuves que la vie mettait sur son chemin. Elle ne l'avait jamais vu aussi à terre et aussi vide de... de tout. Elle ne le reconnaissait plus. Sous cette enveloppe de chaire et d'os se cachait désormais un homme qu'elle ne connaissait qu'à peine. Cette constatation lui faisait mal. Un mal vif et terrible qu'elle ne savait pas comment soulager. La jeune femme ne savait plus quoi faire ni où mettre de la tête. Son petit-ami était enfoui dans un profond gouffre où régnait le désespoir et le mal-de-vivre; ses études lui prenaient tout le peu d'énergie dont elle disposait et elle portait un enfant duquel elle ne pouvait s'occuper seule. Sans Hayden, comment pouvait-elle être mère? Comment pouvait-elle y parvenir? La réalité, c'était qu'elle ne le pouvait pas. Elle ne le voulait.

Tentant tant bien que de mal de calmer toutes ces réflexions les plus démoralisantes les unes que les autres, elle écouta silencieusement Hayden déblatérer des paroles empreintes d'une profonde tristesse. Elle se sentait comme si elle composait à elle seule l'audience d'une pièce de théâtre dans laquelle elle ne pouvait intervenir. Elle avait envie de guider le personnage pris au piège dans une situation des plus rocambolesques, de lui offrir l'appui qui lui permettrait de s'évader de son impasse. Or, peu importe ce qu'elle faisait, rien ne pouvait être changé; tout était déjà écrit et planifié. Sa voix, ses bonnes intentions et son coeur qui ne voulait qu'aider n'avaient plus aucun sens. Pourtant, lorsqu'elle le vit cacher son visage dans ses mains pour camoufler ses pleurs, elle ne put s'empêcher d'intervenir. Elle ne pouvait pas rester de glace devant une scène aussi accablante. Non sans afficher une hésitation manifeste, l'étudiante passa ses bras autour de lui et, tout en déposant son visage contre son dos, se mit à pleurer avec lui. Elle pouvait sentir sa maigreur sous son épais chandail et ressentir toute la joie de vivre qui l'abandonnait tranquillement. Depuis le décès de son père, elle ne s'était jamais sentie aussi atterrée. Et elle réalisait à ce moment-là ô combien elle aimait Hayden et à quel point l'Amour pouvait être fort et vrai.

« Hayden, parle-moi. Dis-moi tout. Peu importe ce que tu as fait, peu importe ce que tu penses... Peu importe ce que tu crois être ou ne pas être, je t'aime éperdument et je suis avec toi pour rester. », l'implora-t-elle alors qu'elle peinant à enterrer ses propres pleurs qui entrecoupaient incessamment ses mots. « Je ne veux pas avoir le bébé ainsi. Je ne veux pas d'un enfant si tu n'es pas heureux. Je ne veux pas t'imposer ça... », ajouta-t-elle d'une voix brisée. Il n'était pas facile pour elle de prononcer ces mots, mais peut-être qu'au fond elle, elle réalisait qu'il s'agissait peut-être de la meilleure chose à faire. Or, si telle était la route qu'ils choisissaient d'emprunter, ils n'avaient plus beaucoup de temps pour agir et mettre un terme à cette grossesse. Jordan savait trop bien que sans lui, elle n'y arriverait pas. Elle savait également qu'elle était, bien malgré elle, en train de le perdre. Et ça, elle n'en aurait jamais été capable.  
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(#) Re: [Terminé ] +18 The blood out of my veins [Jordan]    Jeu 8 Oct - 0:42
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The blood out of my veins
Je me sentais au plus mal. Jamais encore n'avais-je connu pareille détresse. J'étais là, debout devant cette fenêtre, tellement misérable... Jordan était apparue contre mon dos, m'enlaçant en laissant ses larmes se joindre aux miennes. Elle ne voulait pas avoir cet enfant sans moi, me disait-elle... Laissant mes bras tomber le long de mon corps, impuissant, la seule chose que je pus lui répondre fut celle-ci, aussi difficile que cela put l'être :

« C'est ma seule raison de vivre avec toi... Mais j'ai peur de ne pas être de taille... Je veux être un bon père... Pas le meilleur... Juste un bon père... Mais je ne sais pas si je saurai... »

Le corps secoué de larmes, je n'arrivais pas à les refreiner. Et ne cherchais plus à le faire. Si j'avais tenté par pudeur au départ, j'avais rapidement abandonné.

« J'ai tellement honte de moi, si tu savais... Je ne suis qu'un échec, pour tout le monde. Et j'ai appris hier que je n'ai pas validé mon premier semestre, je vais devoir aller aux rattrapages... Moi qui m'étais juré de devenir médecin, même ça, ça m'échappe... Et puis... »

Devais-je le lui dire, ou ne le fallait-il pas ? Je la sentais pleurer, mais je savais que si je faisais ce que j'avais en tête, je la tuerai à petit feu. Pourtant, je lui avais juré des mois en arrière de tout lui dire. Absolument tout.

« Je ne suis pas le Hayden que tu connais, en vérité. Je ne suis que l'ombre d'une star que je prétendais être. D'un mec solaire qui n'existe pas. Que j'ai moi-même cru devenir, mais à l'intérieur je me doutais qu'un jour je craquerai. Je ne voulais juste pas que ça soit devant toi. »

La question était la suivante : est-ce que je méritais d'être aidé ? Ou même devrais-je dire sauvé ? Etais-je utile à la société ? Ou même à quelqu'un ici-bas ? Jordan, disait-elle, avait besoin de moi. Le bébé aussi. Alors je devais jouer carte sur table.

« Chérie... Je ne voudrais jamais te faire de mal et tu le sais, mais là, je crois que... »

Baissant la tête, je menai ma main gauche vers ma manche droite et la soulevai légèrement, laissant discrètement apparaître un timide début de bandage.

« Je crois pour la première fois de ma vie... que j'ai besoin d'aide... »

Je ne voulais pas l'alarmer. Lui parler de ces scarifications que je voulais garder secrètes était lui administrer un couteau en plein cœur. Mais me taire et qu'elle l'apprenne autrement ou par pur hasard serait la pire des trahisons. Au moins, j'étais honnête avec elle et, pour nous trois, je faisais un immense pas : j'acceptais d'être secouru.

Evitant son regard comme le soleil évite la lune, je me sentais affreusement coupable. Je ne savais absolument pas comment elle réagirait. J'espérais qu'elle ne m'en voudrait pas mortellement et qu'elle me pardonnerait un jour, mais ça... rien n'était moins sûr. Alors me laissant tomber contre la vitre pour me retrouver assis à terre, épuisé, mes larmes terminant leur chute dans mon cou, je lui dis avec désespoir :

« Je ne te demande pas de me pardonner pour ça. Je sais bien que c'est impossible. Je ne veux pas te faire souffrir, je te le jure, c'est juste que je ne supporte pas de ne plus rien contrôler, et que justement tout m'échappe. Ma vie avec. Et je ne veux pas être ce genre de père dépressif pour notre enfant, ni le compagnon anéanti pour toi. Je veux retrouver ma force de lion, cette rage de me battre jusqu'au bout... mais là, en ce moment, tout m'abandonne. » M'excusais-je platement, et sincèrement.
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(#) Re: [Terminé ] +18 The blood out of my veins [Jordan]    Jeu 8 Oct - 1:27
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The blood out of my veins
Hayden & Jordan


Aïe. Ses paroles l'avaient heurtées sans qu'il ne s'en rendît compte. Certes, peut-être avait-il mal choisi ses mots, mais de dire que cette grossesse était sa seule raison de vivre avec elle ne semblait pas la plus flatteuse des affirmations. Elle préféra toutefois ne pas se montrer vexée et outre-passer ces paroles qu'elle espérait n'être qu'un lapsus. Elle sentit néanmoins le besoin de se distancier légèrement et retira ses bras de son corps amaigri puis recula d'un pas. Ses yeux se posèrent sur son ventre légèrement bombé sur lequel vint s'appuyer l'une de ses mains tremblantes. Et si tout s'apprêtait à chavirer, ce fétus d'à peine onze semaines serait la seule chose qui l'unirait à cet homme qu'elle avait tant aimé.

Elle put néanmoins se réjouir - du moins, en quelque sorte - qu'Hayden commençait à s'ouvrir lentement. Il lui avoua ainsi, non sans afficher une honte manifeste sur son visage ravagé par les larmes, qu'il avait échoué son semestre. Une vague d'empathie s'abattit sur la jeune femme qui leva immédiatement les yeux vers lui. Elle sentait sa peine, sa honte et sa déception. En réalité, Hayden n'avait jamais réellement été le garçon confiant avec une assurance à tout casser. Au contraire, il n'était qu'un individu en recherche de validation et d'amour; il se cachait derrière une image minutieusement conçue pour masquer ce qu'il était à l'intérieur. Et pourtant, Jordan aimait ce qu'elle avait découvert chez lui. Elle aimait le garçon sensible, dévoué et vulnérable qu'il était. Elle l'aimait car il était vrai. Il était authentique. Or, cette authenticité ne venait pas sans toutes ses faiblesses, ses maux profonds et ses difficultés. Mais elle s'était promis de l'aimer pour ce qu'il était dans son ensemble et elle se promit, à ce moment-là, de ne jamais le laisser tomber. Maintenant comme jamais, il avait besoin d'elle.

Ce fut toutefois devant la vision horrifiante de sa peau meurtrie par l'auto-infliction de lésions qui lui glaça le sang. Sa peau rosée et parfois rouge parvenait difficilement à guérir, et elle se doutait qu'elle y parviendrait sans une intervention externe. Jordan en eu un haut-le-coeur. Pourtant, elle n'était une personne sensible à la vue du sang. Elle ne pouvait toutefois pas se montrer de marbre devant la constatation qu'Hayden était emprisonné dans un gouffre de détresse psychologique duquel il ne semblait pas pouvoir s'échapper. Son corps tremblait et ses jambes ne semblaient pu pouvoir soutenir son propre poids. Incapable de rester debout, elle se laissa tomber assise sur le lit et enveloppa ses yeux dans ses paumes pour masquer son visage dévasté par un ouragan de larmes incontrôlables. « Peu importe toute la peine que de te voir dans cet état peut me causer, rien ne me ferait plus de peine que tu vives ça seul », commença-t-elle d'une voix brisée démontrant un désespoir sans équivoque. « Tu comprends que notre bébé, je ne veux pas que ça soit tout ce qui me reste de toi? », lui souffla-t-elle en relevant enfin son visage vers lui. Rassemblant le peu de courage qu'elle put trouver en ces titanesques circonstances, elle se leva et prit délicatement son bras pour observer l'ampleur des dégâts qu'il s'était infligés. Elle avait mal, terriblement mal.

« On va aller à l'hôpital pour que quelqu'un s'occupe de toi. Après, on va te trouver le meilleur psychologue. Je t'aiderai à payer, je t'aiderai pour ta reprise d'évaluations. Je m'en fous de ce que j'aurai à faire, mais sache que je ne te laisserai pas tomber », finit-elle en glissant délicatement sa main dans son visage d'ange pour y essuyer les quelques larmes qui continuaient de ruisseler sur ses joues. Par ce geste d'amour, elle voulait lui faire comprendre qu'elle le tenait et ne le laisserait jamais tomber. Jamais.  
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(#) Re: [Terminé ] +18 The blood out of my veins [Jordan]    Jeu 8 Oct - 18:32
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The blood out of my veins


Mes forces m’abandonnaient. J’avais besoin de me justifier sur tout, comme si ma dépression sévère n’était pas légitime. Comme si je n’avais pas le droit de m’effondrer, moi le type habituellement si fort qui savait soulever des montagnes pour aider les autres en s’oubliant au passage lui-même.

« Je ne sais pas comment dire ça, c’est… C’est juste que sans toi et le bébé, ma vie n’aurait aucun sens. J’essaie alors à tout prix de m’accrocher pour vous deux parce que vous comptez plus que rien ne saura jamais compter pour moi, pas même ma carrière que je suis d’ailleurs en train de foutre en l’air au passage. Alors je sais que je suis ridicule et qu’un homme ça ne devrait pas pleurer, encore moins moi qui me le suis toujours interdit pour être fort pour nous deux à chaque moment de notre vie que nous devrions vivre ensemble, mais là… Je suis navré, je suis à bout de force… Est-ce que tu peux me le pardonner ? » Lui demandais-je, ayant si honte de l’image que je lui renvoyais alors que ses bras s’étaient détachés de moi.

Me fuyait-elle ? En avait-elle assez de mes lamentations ? Se dégoûtait-elle peu à peu de moi ? Ou se reculait-elle simplement, sans arrière pensée, mais simplement pour prendre un peu de recul ? Je n’en savais rien, et à vrai dire je n’avais plus aucune certitude à propos de rien. J’étais simplement anéanti, et j’avais l’impression que le petit monde minuscule qui me restait pouvait s’écrouler lui aussi à tout moment. Alors quitte à tout perdre, il fallait que je me montre honnête. Il fallait qu’elle voit le véritable visage du clown que j’étais, faux rieur et terriblement en détresse dans son cœur. Elle devait voir jusqu’où j’étais près à aller pour exprimer ma détresse. Alors relevant légèrement la manche qui masquait les bandages entourant mon avant-bras droit sanguinolent, Jordan compris avec horreur que je m’adonnais depuis quelques temps à la scarification. Cela m’arrivait occasionnellement mais restait rare, pour devenir quotidien depuis deux semaines où l’engueulade avait eue lieue. Un haut-le-cœur la souleva, certainement exagéré par sa grossesse qui la rendait plus sensible, et par les sentiments qu’elle éprouvait pour moi qui la touchaient d’autant plus. Se laissant tomber misérablement sur le lit, je cachais aussitôt mes blessures qu’elle n’eut pas le temps de voir en tirant sur ma manche par pudeur. Mon regard rivé sur le sol, je n’osais rencontrer le sien. Elle ne voulait pas que je vive cela tout seul, me dit-elle, là où je m’étais attendu pourtant à un florilège de reproches et d’incompréhensions de sa part, malgré qu’elle fût une personne très compréhensive. Ne lui répondant rien, elle profita de mon silence pour ajouter qu’elle ne pourrait élever notre enfant sans moi. Lentement, je hochais la tête, entendant parfaitement ses paroles. M’asseyant à mon tour par terre, à même le sol en moquette vieillot, je passai mes bras autour de mes jambes et continuais à fixer la terre. Ses deux petites mains se posant sur mon visage, elle me fit relever lentement mon regard pour rencontrer le sien, m’exprimant qu’elle ne voulait définitivement pas que ce bébé soit son unique souvenir qu’elle ait de moi. Mes yeux se baignant à nouveau de larmes, je ne pus lui répondre que par un hochement de tête bref, après avoir déglutit avec peine. Là, elle prit mon bras droit lentement et remonta ma manche, découvrant les bandages tâchés de sang. Elle voulait m’emmener dans un hôpital pour que l’on s’occupe de mes plaies, puis me trouver dans un second temps un thérapeute adapté pour ma prise en charge psychologique, et enfin m’aider à retrouver les bancs de l’université en retrouvant le niveau que j’avais perdu, ou plutôt manqué d’acquérir pour ce semestre. Il était encore temps de me sauver la peau pour les rattrapages de fin d’année… En tout cas, conclue-t-elle, elle ne me laisserait pas tomber. Ses doigts vinrent essuyer mes dernières larmes alors que je la pris moi-même dans mes bras pour murmurer à son oreille :

« Merci, mon amour… »

Me reculant, je lâchai un soupir et ajoutai :

« Par contre… On ne dit rien aux parents. On leur fera croire que c’est un excès de mauvais caractère et… je reviendrai. Quand je serai prêt. Pas maintenant. Il me faut encore du temps. Je me suis vraiment senti trahi… »

La voyant se lever pour prendre ses affaires, je lâchai un soupir et glissai mes mains dans mes poches. Après une dernière hésitation, je la suivis et pris les clés pour refermer la porte du minuscule appartement derrière nous afin de partir pour l’hôpital, oubliant sciemment mes affaires pour éviter d’avoir les papiers d’identité et ce qu’il faudrait pour me faire hospitaliser. A moins de prétexter retourner les chercher, je pourrai alors partir et ne pas revenir dans cet institut pour ne pas avoir à être interner quelques jours. Je connaissais l’état préoccupant dans lequel j’étais, mais il était absolument hors de question que l’on me foute même pour une nuit en psychiatrie. Et je savais d’ailleurs que j’avais tout intérêt à éviter les psychiatres, leur médication et autres spécialistes de ce genre. J’allais à nouveau devoir jouer la comédie, je le sentais bien venir… Minimiser un maximum les faits et essayer de m’extirper de ce système pour ne pas avoir à y rester. J’étais absolument contre la prise d’antidépresseurs et autres psychotropes. Je ne voulais pas voir mes facultés s’amoindrir, prendre du poids comme c’est le cas dans la plupart des cas, être sédaté et j’en passe. Je voulais être recousu, point barre.

Montant dans la voiture avec elle, je refermai la porte en silence et nous partîmes sans échanger un mot. Grignotant mes ongles sous l’effet de l’angoisse, nous arrivâmes au bout d’une vingtaine de minutes environ à l’hôpital. Prenant la direction des urgences, je sentis mon cœur prendre un rythme que je n’appréciais pas. Glissant lentement et discrètement ma main dans celle de Jordan sans m’en rendre compte, à la manière dont le ferait un enfant apeuré, nous nous annonçâmes à l’accueil avant d’être conduit en salle d’attente où quelques patients aux maux divers et variés pas toujours visibles attendaient. Au bout d’un quart d’heure, mon nom fut prononcé. Sortant du box, une infirmière nous accueillis avec un sourire et nous emmena dans un nouveau box vide dans lequel un lit était installé. Elle nous annonça que le médecin allait arriver. Toujours préoccupé, je tenais la main de Jordan, avant de la relâcher subitement lorsque je la vis sur apparaître sur le seuil, mon dossier entre les mains et le visage rongé par l’inquiétude.

« Susan… »

Son nom sortit d’entre mes lèvres à la manière d’une victime qui reconnait son bourreau, ceci près que ce n’était pas exactement que j’avais pas peur d’elle. C’était simplement qu’outre le fait que je ne voulais pas qu’elle découvre mon état, elle était la dernière personne avec mon père après ce qu’il s’était passé que je désirais voir sur Terre.
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(#) Re: [Terminé ] +18 The blood out of my veins [Jordan]    Jeu 8 Oct - 22:30
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The blood out of my veins
Hayden & Jordan


Sans qu'elle n'eût à soulever la confusion, voire la déception, qu'avait causée ses paroles, Hayden se reprit par lui-même. Il lui expliqua que sans elle et le bébé, il n'avait plus rien. Comme si sans leur existence, sa raison de vivre s'évanouirait. En soi, cette clarification ne lui apporta guère de soulagement. Elle comprenait que tous les petits bonheurs de la vie ne suffisaient plus à le faire sourire et à lui donner envie de voir un autre jour. Les belles simplicités du quotidien qui parvenaient pourtant à faire sourire le commun des mortels le laissaient indifférent. Il n'était plus pris au fond du gouffre; il s'y était écrasé et y mourait à petit feu. Comment pouvait-elle faire pour l'aider à se remettre sur pied et à lui donner goût à la vie? À cet instant-là, elle avait terriblement peur. Peur de ce que le lendemain pouvait amener. Tant d'incertitudes planaient autour d'eux, comme l'épée de Damoclès prête à s'abattre sans pitié sur leur pauvre existence. « Pour te pardonner, il faudrait que je t'en veuille. Et je ne t'en veux pas. Tu as besoin d'être aidé, d'être écouté. Je veux être celle qui t'aide et qui t'écoute... Et par dessus tout, je veux être celle qui t'aime pour tout ce que tu es, bon comme mauvais », lui répondit-elle en tentant d'afficher un sourire qui, bien que discret, lui demandait tous les efforts du monde.  

Ce fut toutefois ces lésions fraîchement faites qui couvraient ses avant-bras qui la firent réaliser l'urgence de la situation. Peut-être n'était-il pas encore au stade d'abandonner son combat, mais son âme criait à l'aide. Les récents événements l'avaient poussé à bout de ce qu'il pouvait endurer. Depuis si longtemps, il tentait de construire une force interne lui permettant d'avancer malgré ses insécurités qui le rongeaient sans merci, et voilà que des paroles dites sous la frustration l'avaient jeté à terre comme un chiffon usé et prêt à être relégué à l'enfouissement. On lui avait enlevé tout le travail qu'il avait construit et qui n'était supporté que par de vulnérables bases, prêts à s'effondrer sous le poids de la plus légère des souffrances. Et maintenant, le peu qui parvenait à le retenir, c'était ce fétus et Jordan. La jeune femme comprit que c'était son appel à l'aide et, en quelque sorte, son ultimatum avant de lâcher les armes et s'incliner face à ses démons intérieurs.

« Je ne fais que mentir, ces jours-ci. Je m'en fiche de ce qu'on leur dit. Tu prends le temps que tu veux. Je vais te suivre et t'appuyer comme tu le souhaites. Je ne te lâcherai pas... », lui dit-elle en prenant doucement sa main qu'elle serra avec tout l'amour qu'elle pouvait porter pour cet homme. Il fallait désormais qu'ils prennent la direction de l'hôpital pour obtenir l'assistance dont ses blessures avaient besoin. Les larmes, les confidences et tous ces mots qui donnaient sens à ces deux dernières semaines n'étaient plus pertinents. Il fallait agir, et vite. Ils rejoignirent finalement la jetta blanche de Jordan dans laquelle ils s'hissèrent enfin avant de prendre le chemin des urgences. L'étudiante ne songea même pas à sa mère qui pouvait très bien s'y trouver tant toutes ses pensées étaient rivées vers les confessions que lui avait faites Hayden. Rien d'autre ne pouvait possiblement occuper son esprit consterné à ce moment, si ce n'était que le désespoir dans lequel elle se sentait plongée malgré elle.

Lorsqu'ils pénétrèrent enfin l'établissement, la jeune femme se sentit en quelque sorte soulagée. En revanche, elle sentait l'angoisse d'Hayden dont les yeux balayaient l'immense pièce avec appréhension, souhaitant certainement éviter coûte que coûte un séjour imprévu dans l'aile psychiatrique. Bien qu'elle souhaitait qu'il reprenne du mieux, elle savait que sa vie n'était pas en danger dans l'immédiat. Elle savait qu'à ses côtés, il s'accrocherait un peu plus à la vie. Ensemble, ils attendirent patiemment qu'Hayden soit appelé. Elle tentait de dissimuler toute preuve d'affection en public, en raison du lieu où ils se trouvaient. Elle souhaitait toutefois qu'il sente sa présence, tant physique qu'émotionnelle. Jordan était là pour rester.

Après une quinzaine de minutes, une infirmière put les accueillir et, à leur grande surprise - ou non -, ce fut Susan qui fut assignée au dossier. Consternée, la mère de famille pénétra la pièce, carnet en main, pour rencontrer sa propre fille et le fils de son époux dans un état lamentable. « Son ami, Chris, m'a dit d'aller le voir, car il n'allait pas très bien... », lui dit-elle à titre d'unique explication. Affolée, l'urgentologue observa avec horreur les avant-bras d'Hayden qu'il n'avait guère épargnés. « Hayden, qu'as-tu fait... », chuchota-t-elle en ne lâchant pas ses plaies des yeux. Elle s'installa pour s'affairer à recoudre les lésions profondes et désinfecter celles qui semblaient plus modérées. Jordan connaissait trop bien sa mère pour savoir qu'à ce moment-là, elle était rongée par les remords et la culpabilité. Les larmes qui commençaient lentement mais sûrement à humidifier ses globes occulaires ne pouvaient point mentir. Elle savait très bien qu'elle avait dépassé la limite de l'acceptable et que son rôle dans cette tourmente était sans équivoque. Mais l'étudiante n'en fit rien. Tout l'amour qu'elle pouvait porter pour sa mère ne comptait plus à ce moment-là; ses remords et sa culpabilité, elle pouvait se les enfoncer bien loin.     
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(#) Re: [Terminé ] +18 The blood out of my veins [Jordan]    Jeu 8 Oct - 23:27
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