• topic commun : une nuit à la belle étoile

Cassie a longtemps hésité avant d’accepter cette invitation mystérieuse de Mamie Blogueuse, mais après de longues discussions avec ses soeurs, elle a finalement décidé de tenter l’expérience. Cela fait trop longtemps maintenant qu’elle s’empêche de vivre en attendant le moindre signe de la part de Maverick, en espérant qu’il ouvre les yeux pour réaliser qu’elle est là. Elle n’est pas encore prête à abandonner, loin de là, mais ce soir elle a décidé qu’elle n’y penserait pas. Une nuit, dans la nature, à observer les étoiles… le cadre le plus romantique qui soit, mais elle va s’exercer à ne pas penser à lui. Ce soir elle est là pour elle, pour faire se retrouver et être en phase avec son inspiration, son esprit. Lorsqu’elle arrive au lieu de rendez-vous et se rend compte qu’elle ne connaît personne, elle regrette un peu son choix tout de même. Elle aurait dû demander à Andrea de venir avec elle, ou n’importe qui d’autre qui aurait pu lui tenir compagnie. Elle n’est pas la personne la plus sociable qui soit Cassie, elle a un peu peur de prendre la parole face à des inconnus alors en montant dans cette voiture, elle reste silencieuse, serrant contre elle le plaid qu’on lui a prêté. Puis elle suit les instructions, marche le long du chemin, s’installe autour de ce cercle blanc et attend. Curieuse, elle lève le nez vers le ciel sombre, cherchant à apercevoir les étoiles qu’elle est venue observer, mais la voix de la femme la fait resdescendre. Elle fronce les yeux, ne comprenant pas ce qu’il se passe et lorsqu’une brume épaisse s’empare du lieu elle sent une vague de panique s’emparer d’elle. Elle n’aime pas ce qu’il est en train de se passer Cassie mais aussi vite que le brouillard est arrivé, il s’efface. Toutes les personnes autour du cercle semblent aussi étonnées qu’elle, encore plus en voyant que la femme qui se trouvait au centre n’est plus là. La jeune femme se tourne alors vers les personnes à côté d’elle, la mine plus paniquée qu’elle le pense. « Je suis désolée, je suis pas venue pour ça. Il doit y avoir une erreur, je suis juste là pour observer les étoiles. » Comment peut-elle savoir que si ces personnes sont là pour de l’occultisme ou de l’astronomie ? Eux-même n’ont sans doute pas de réponses non plus et même s’ils savaient ce qu’il allait se passer ici ce soir, ils ne vont certainement pas prendre la peine de la raccompagner vers la civilisation.

En temps normal je n'accepte pas trop ce genre d'invitation et encore moins de soirée, pour la simple et bonne raison que je suis père célibataire et que j'ai du mal à faire garder ma fille le soir, surtout lorsque je ne travaille pas. J'essaye de passer le plus de temps possible avec ma fille lorsque je ne travailles pas alors forcément ce genre de soirée je n'y réponds pas tout de suite. Sans trop savoir pourquoi, j'ai accepté de m'y rendre, laissant ma fille à Alison pour la soirée en lui disant que je reviendrait le plus vite possible. J'ai eu longtemps envie de faire demi-tour lors du trajet pour y aller, mais je n'ai pas eu le bon moment pour le faire et me retrouve donc avec deux autres filles autour de moi. Nous suivons tous les trois les instructions à la lettre, nous ne sommes pas vraiment sûres de nous, les filles ne semblent pas forcément à l'aise, moi non plus d'ailleurs mais en tant que seul homme, je me sens l'obligation de rester neutre et de ne pas montrer ma peur pour ne pas inquiéter les autres. Je ne connais pas les demoiselles avec qui je suis, mais je sais que si quelque chose d'étrange se passe, je vais tout faire pour protéger les personnes avec moi. Probablement mon côté flic qui ressort.

« Je n'ai pas signé pour ça moi aussi. »

Dis-je à mon tour, complétant les paroles de la demoiselle qui a pris la parole juste avant moi.

Elle avait longtemps hésité à participer à cette sortie et maintenant qu’elle y était, Cassie ne pouvait que regretter son choix amèrement. Voilà qu’elle était perdue dans le bayou, entourée d’inconnus qui n’avaient sans rien rien en commun avec elle. S’ils étaient ici, c’était sans doute pour une soirée d’occultisme et jamais Cassie ne s’était préparée à prendre part à une telle activité. Paniquée, elle se tourne vers les deux personnes à ses côtés, précisant bien qu’elle n’est pas censée être là. Peut-être une âme charitable acceptera de la raccompagnée en ville, mais à sa plus grande surprise les deux personnes les plus proches d’elle n’ont pas non plus signé pour une telle activité. Tous trois pensaient passer une soirée dans nature à observer la faune, la flore, et le ciel étoilé. C’était du moins ainsi qu’on lui avait vendu la soirée à la blonde. Une autre jeune femme, semblant légèrement plus jeune qu’elle, pense à une blague, mais peut-être est-ce son esprit trop naïf qui pousse Cassie à penser qu’il ne s’agit pas d’une simple farce, toute la situation est bien trop sombre pour en rire. « Elle a simplement disparu… » Si elle s’arrêtait quelques secondes pour réfléchir, elle saurait parfaitement que c’est impossible, mais Cassie n’a pas un esprit aussi logique. Malheureusement, elle a tendance à vivre dans son esprit, se faire des films dans tous les sens. « On pourrait revenir sur nos pas, reprendre le chemin… » Les opales de la peintre se tournent naturellement vers le sentier qu’ils ont emprunté quelques minutes plus tôt, sentier qui semble s’être évanoui dans le paysage. Un hoquet de surprise s’échappe de sa gorge et avec une lueur d’effroi dans les yeux, elle se tourne vers l’homme à ses côtés. « Il était là, non ? D’où est ce qu’on vient ? » Faible Cassie, éternelle demoiselle en détresse qui se tourne toujours vers l’homme fort qu’elle croise.

J'ai jamais été pour ces choses-là, moi j'aime les choses vraie, concrète et là, j'ai l'impression de me retrouver pris à mon propre piège avec des parfaites inconnues qui n'ont elles aussi, aucune réponse à tout ce que l'on est en train de vivre. Est-ce un rêve ? Ou plutôt un cauchemar d'ailleurs ! Je suis autant perdu que les deux demoiselles qui m'accompagne. En temps normal, être entouré de deux demoiselles aurait pu me rendre joyeux, mais là c'est tout l'inverse et pourtant je dois garder ma peur pour moi. J'essaye de reprendre mes esprits, mais ce n'est pas simple. Je pense à ma fille que j'ai envie de revoir et je me demande si je vais m'en sortir, et en même temps comment puisque tout semble irréel. Même moi finalement, ce soir, j'ai l'impression d'être irréel et c'est complètement fou ! J'essaie de prendre le téléphone que j'ai dans la poche, mais aucun résultat !

« Évidemment le réseau ne passe pas ici ! »

A quoi bon payer ses objets une fortune pour certain s'ils ne marchent lorsqu'on est en danger, parce que clairement oui, j'ai bien l'impression que nous sommes tous les trois en danger, personne ne sait quoi faire exactement, ni les filles, ni moi, quel est la bonne solution, nous n'avons même pas d'indices.

« Je crois que je suis aussi perdu que vous. »

Je me veux rassurant, mais ce n'est pas simple du tout. J'ai envie de revenir en arrière et refuser l'invitation, continuer ma vie normalement, me réveilles tout simplement !

« Peut-être qu'on ne doit simplement plus bouger du tout, je ne sais pas. »

Après la disparition si soudaine de la femme, c’est le sentier qui n’est plus là. Au fond d’elle, l’artiste sait parfaitement que ce n’est pas possible, qu’il doit y avoir une explication logique, mais elle ne peut pas la chercher. Elle a toujours été naïve Cassie, même maintenant alors qu’elle a bien entamée sa vie d’adulte, elle a tendance à croire ce qu’on lui dit. Comment ne pas croire alors ce qu’elle voit - ou ne voit pas - devant ses yeux ? Il n’y a plus de femme, il n’y a plus de sentier. Seulement un feu qui change de couleur et d’exclamation de panique qui se font entendre. Un homme non loin tente de raisonner la foule et elle pose son regard sur lui, toujours inquiète. Il semble amusé de la situation, et l’espace d’une seconde elle se demande s’il pourrait en être un des organisateurs. « Ça n'a rien de génial. Nous sommes perdus, en dehors de la ville, sans aucun chemin pour même regagner la route principale. Et personne ne contrôle cette situation. » Il est évident qu’elle s’inquiète, mais elle fait aussi quelques pas dans sa direction. Elle a tendance à faire confiance aux gens, et le simple fait que cet individu est un homme, physiquement fort, est assez pour la convaincre qu’il vaut mieux l’avoir comme allié. La jeune femme qui avait parlé plus tôt propose de suivre les lumières, ce à quoi Cassie répond par un hochement de tête. Après tout, mieux vaut essayer de se déplacer en groupe que de rester seule dans ce cercle effrayant. L’homme essaye de récapituler des indices, bien que la jeune femme ait l’impression qu’aucun ne soit d’une grande utilité, mais elle n’a pas vraiment le temps d’y réfléchir. A nouveau, le feu change, projetant des ombres qui arrêtent net toute réflexion. Les yeux de Cassie s’emplissent de larmes alors qu’elle se paralyse devant l’image flou, et pourtant si distincte, devant elle. Cela fait quinze ans qu’elle n’a pas vu ses parents Cassie, quinze ans qu’ils ont disparu sans pouvoir dire au revoir, et pourtant elle sait que ce sont eux qui se tiennent près d’elle. Elle ne cherche pas à comprendre, ni à réfléchir, elle tend simplement la main vers ceux qu’elle a tant chérie. « Maman, Papa ? » Un murmure qui passe ses lèvres, et tandis que d’autres s’en vont vers les lumières, elle fait un pas vers eux. Combien de fois a-t-elle imaginé ce qu’il se serait passé si elle n’avait pas perdu de vue ses parents ce jour-là ? Et combien de fois s’est-elle dit que peut-être les choses seraient moins compliquées si elle aussi avait disparu pendant l’ouragan ?