Ohana means Family • Ft. Austyn Walters

Depuis cette première rencontre où Austyn s’était invitée dans le bureau de Valentino, les choses avaient bien changées. Cette première discussion avait été tendue, étrange, parce que l’homme ne voulait pas savoir grand-chose. Il trouvait sans doute l’idée de faire un pacte avec une adolescente ridicule, et il ne voyait pas bien comment des plans enfantins pourraient l’aider à regagner la femme qu’il aimait. Peut-être avait-il raison, en partie, mais Austyn était ravie qu’il lui ait laissé une chance. S’ils ne s’étaient pas officiellement rencontrés quand Gilmore avait une relation sentimentale avec la mère d’Austyn, ils avaient rattrapé le temps perdu tous les deux, dans le plus grand des secrets. Siobhan ne savait sans doute rien des plans que sa fille mettait au point avec son ancien amant, pas plus qu’elle ne savait qu’ils se retrouvaient régulièrement pour des activités plus ou moins variées. Parce que le temps avait fait son œuvre, et aujourd’hui la jeune Walters ne voyait plus Valentino seulement comme un moyen de se débarrasser de Sasha. Elle avait appris à l’apprécier, à le découvrir, et à fonder avec lui une relation qui avait presque l’air familiale. Mais depuis quelques mois, elle essayait de voir le collègue de sa mère un peu moins souvent. Une culpabilité s’était formée à la suite d’un événement traumatique, dans lequel son beau-père avait été le seul sur qui elle avait pu compter. Elle avait découvert Sasha sous un nouveau jour, comprenant enfin ce que sa mère pouvait voir en lui. Et alors dans la demeure familiale des Caldwell-Walters, les tensions s’étaient un peu apaisées et la plus jeune avait retrouvé un peu de cette innocence qui la caractérisait avant l’apparition de Sasha dans leur vie. Mais cela signifiait un changement avec Valentino également, parce qu’elle avait du mal à comprendre comment elle pouvait à voir s’entendre avec son beau-père et avec son complice de méfaits. Elle ne voulait pas chasser le patron de la Walters Oils, mais essayait d’alléger les mauvais coups qu’ils prévoyaient ensemble.

C’est la raison pour laquelle ils s’étaient retrouvés dans le centre commercial de la ville aujourd’hui, parce que Austyn se disait que rien de trop méchant ne pouvait ressortir de là. Elle n’avait pas vraiment expliqué à Valentino pourquoi elle avait choisi un tel lieu, le laissant s’imaginer ce qu’il voulait pour le moment. C’est agréable de toute façon, de se trouver dans ce lieu climatisé alors que dehors la chaleur du mois d'août bouillonne au-dessus des rues. Et quand finalement il l’interroge sur leur présence dans la galerie marchande, elle prend un air sûr d’elle. « Pour trouver une idée, bien sûr. » répond-elle en haussant les épaules avec un petit sourire. Elle dit cela comme si c’était évident et qu’il n’y avait aucune autre raison de venir dans un centre commercial. Et c’est pour ça aussi qu’elle continue de marcher, sans faire attention au rythme de Valentino qui lui s'arrête pour regarder une vitrine. Si elle s’en était rendue compte, elle aurait été attentive à ce qui l’intéressait, pour en apprendre encore un peu plus sur lui, ses goûts et avoir une potentielle idée de cadeau à lui offrir un jour. Mais tout ce qu’elle entend, c’est la nouvelle remarque qu’il lance. Elle rit doucement en secouant la tête, le rassurant tout de suite. « Pas de baskets, ne t’inquiète pas. Je ne sais pas exactement ce qu’on peut mettre au point, mais ici on peut trouver toute sorte de choses. Une culotte féminine à planquer dans les affaires de Sasha, pour faire croire qu’il a une liaison. Ou des fausses pastilles à la menthe pour qu’il ait toujours une haleine de chacal. » Sans même le réaliser, la gamine est passée d’une idée très sérieuse à une blague enfantine qui n’aurait aucun effet. En vérité, elle commence à douter que même les idées les plus machiavéliques aient un impact sur le mariage solide des Caldwell, mais une partie d’elle, la plus égoïste, continue d’espérer un peu. « Mais on peut aussi aller prendre un slushy en attendant d’avoir l’éclair de génie. » Elle continue de sourire à l’homme, réalisant que l’intérêt de ces moments devient de plus en plus de juste les passer ensemble.

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