• topic commun : le marché de Noël

Elle aime la période de Noël, Leola. C’est peut-être le moment qu’elle préfère, dans l’année – et tant pis si cette année, elle se sent un peu plus mélancolique qu’à l’accoutumée. Pas si sereine, pas si épanouie qu’elle pouvait l’être, avant. Elle n’était pas seule, au Noël précédent – elle avait Clay, ils avaient des projets, mais ils n’ont plus rien à présent. Elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même, Leo, elle a fait son choix. Mais tout de même, elle se sent un peu plus morose qu’à l’accoutumée. Ce sera probablement plus facile, quand elle sera avec les siens, quand elle aura retrouvé sa famille comme tous les ans. En attendant, il faut bien qu’elle trouve ses cadeaux, Leola. Alors, comme chaque année, elle s’est laissé tenter par le marché de Noël – parce que l’ambiance y est toujours festive, agréable. Parce qu’elle adore boire un chocolat chaud, ou un peu de vin chaud, et chercher ses présents en passant d’un stand à l’autre. Elle a déjà trouvé deux petites choses, mais elle poursuit sa découverte, ses achats. Elle arrive devant une petite cabane, qui paraît vide, chose étonnante. Ça l’intrigue, Leo. Elle s’approche, et elle n’est pas seule – un autre homme (@Blake Lewis) fait de même, avec elle. Elle voit alors un homme sur le sol, étendu, visiblement inconscient, et se baisse pour l’aider. Mais, sans avoir rien vu venir, il se relève, attrape son sac, celui de l’homme à côté, et s’enfuit après avoir attrapé le sac de churros d’un autre jeune homme. Prise de surprise, elle sent encore son cœur battre la chamade, Leola, en même temps que la colère s’empare d’elle – parce qu’elle a, d’un coup, perdu toutes ses affaires. « Plus de peur que de mal, je crois. » répond-elle à l’homme qui leur demande si ça va (@Heath Romeo), avant qu’elle ne se tourne vers son compagnon d’infortune : « Et vous ? » Elle a encore ses cadeaux au moins, mais à part ça, il ne lui reste rien – ses papiers étaient dans son sac, ses clés aussi, mais son téléphone, heureusement, est dans la poche de son manteau. « C’est incroyable, ça s’est passé si vite. » fulmine-t-elle, à propos du voleur qui doit être bien loin, à présent.

Probablement qu’elle a toujours été un peu trop naïve, Leo. Toujours à se faire avoir, trop facilement. Toujours à donner trop aisément sa confiance. Ce n’est pas la première, ni sans doute la dernière fois – elle se fera avoir, encore, comme ça, Leola. Il serait sans doute temps qu’elle apprenne à se méfier des autres, qu’elle apprenne à repérer ce genre de choses. Au moins, elle n’est pas seule – même si, à l’autre homme, elle n’aurait pas souhaité non plus une telle malchance. Mais peut-être que ça veut dire, en tout cas, que l’inconnu qui s’est envolé avec leurs affaires, savait très bien ce qu’il faisait, et qu’il était ainsi difficile d’anticiper. C’est peut-être aussi le médecin en elle, qui s’est inquiété pour l’inconnu, allongé sur le sol. Elle n’a, de toute façon, pas eu le temps de l’ausculter, que l’intéressé s’envolait déjà. Maintenant, elle n’a plus ni son sac, ni son portefeuille, ni ses clés. Il n’y avait pas beaucoup d’argent dans son sac à main, c’est déjà ça – et concernant ses clés, il faudra qu’elle appelle sa sœur, pour pouvoir rentrer. Toujours est-il qu’elle s’en veut, à présent, la blonde, pour avoir été si naïve, si crédule. « Moi aussi. » répond-elle à son compagnon d’infortune, compatissant sincèrement. Maintenant, elle a le cœur qui pèse lourd, de contrariété. Elle ne peut qu’être d’accord avec lui, à ses mots suivants – au moins, elle ne semble pas être la seule, à se sentir si bête. « J’ai l’impression qu’on finit toujours par le regretter, dans ces moments-là. » Elle lâche un léger rire, comme pour détendre l’atmosphère, mais ça n’allège pas son agacement, sa frustration, ses regrets. Elle est malheureusement trop habituée aux déceptions, Leola, probablement toujours un peu trop bonne, trop conne. L’autre jeune homme, en tout cas, s’enquiert des vols. « Mon sac à main. » C’est qu’en plus, elle l’aimait bien. Mais elle a perdu aussi, tout ce qu’il contenait, évidemment. « C’est vrai. Il avait l’air bien préparé, on n’aurait sans doute pas pu se douter. » Mais quand même, elle se sent toujours si bête, impuissante. C’est trop tard, à présent. Mais c’est dur à accepter, et elle sait très bien, Leo, qu’elle va encore ressasser. « C… comme vous voulez. » Pas certaine d’avoir la tête à ça, maintenant. Elle est tout de même touchée par l’attention de Heath. « Leola. » répond-elle alors, pour se présenter à son tour, serrant sa main, avant de tendre la sienne à leur compère.