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 et puis va la vie (ekkran)

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[ et puis va la vie. ]
@Ekko Morillot
c'était devenu un rituel, presque. de le voir, le retrouver. sa sensibilité avait quelque chose d'émouvant et, malgré toi, faisait presque écho à la tienne. votre rencontre n'avait rien d'anodine, également, comme si elle avait été dictée par quelque chose de plus fort, de plus grand. quelque chose qui vous dépassait, finalement.
un regard qui avait tout transformé.
à l'époque, t'étais encore en couple et la culpabilité t'avait poussé à tout lui révéler lors de votre premier rendez-vous. comme si tu te détestais d'avoir presque trompé ton homme en donnant à quelqu'un ton numéro. quelqu'un d'aussi séduisant, d'aussi attirant. d'ailleurs, ce jour-là, t'avais compris qu'il ne se passerait peut-être jamais rien entre vous. comme pour Heath, finalement. un acte manqué, à nouveau. ça t'laissait un goût amer, au fond.
il était gentil, il était agréable. son histoire t'avait touché. votre relation avait donc pris un tournant amical qui, quelque part, te laissait songeur. en te noyant dans ses yeux, à chaque fois, t'avais l'intime conviction que vous auriez pu être plus que ça.. il te ressemblait, c'est vrai. vous auriez pu, t'es persuadé qu'il t'aurait rendu heureux.
trop tard, n'est-ce pas ?
pourtant, tu continuais de le voir. régulièrement. désormais, il était ton ami. souvent ici, dans cette brasserie. parce que l'atmosphère y était intime mais pas trop formelle. ça n'ressemblait pas à un rendez-vous, ou alors, ça n'en donnait pas l'impression. vous discutiez de tout, toujours. il était à l'écoute, toi aussi. vos ressemblances étaient frappants, au-delà de l'attraction physique qui avait pu exister lors de votre première rencontre. à peine quinze jours et pourtant, tu t'étais déjà attaché à votre amitié, aussi alambiquée pouvait-elle paraître.
face à lui, pourtant, ce soir, tu n'en mènes pas large. c'est plus comme avant, ou alors, ça change ostensiblement. il te regard, inquiet. il voit bien à tes pupilles dilatées que quelque chose te tourmente. t'attends pas qu'il te pose la question, tu décides, à peine installé face à lui et après avoir brièvement échangé sur votre journée, à lui dire :
- j'ai quitté Bradley. comme ça, de but en blanc. t'attends pas forcément qu'il réagisse ou qu'il te dise quoi que ce soit. mais tu préfères lui avouer ce qui te travaille pour ne surtout pas lui donner l'impression d'être absent. c'est.. enfin c'est récent. j'ai pas voulu t'embêter avec ça par message du coup, j'te le dis ce soir. tu sais.. tu roules des yeux, t'as une larme qui se niche forcément au coin d'ton regard. c'est sûrement mieux comme ça. et t'essaies de t'en convaincre, tous les jours depuis.
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(#) et puis va la vie (ekkran)    Lun 14 Déc - 11:25
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[ et puis va la vie. ]
@Ekko Morillot
Ce numéro, récolté à l’issue d’une sortie scolaire d’une richesse improbable, je l’ai contemplé une bonne partie du trajet retour. Taquiné par mes lycéennes les plus âgées, suffisamment observatrices pour reconnaitre de l’alchimie là où il y en a. Le petit nouveau est à peine arrivé qu’il voit déjà le mystère autour de sa sexualité voler en éclats. Ce détail-là, il ne m’a pas dérangé, j’irais même jusqu’à dire qu’il m’a offert une perche fantastique que j’ai su saisir avec beaucoup de goût en réaxant ma première séquence autour de sujets sociétaux, le tout en faisant écho à une histoire classique sous-estimée. Un échange surprenant, aux côtés de jeunes qui n’ont plus rien de ma propre génération. Elle n’est pourtant pas si éloignée d’eux, mais il s’en passe des choses, en une dizaine d’années. Ce fameux numéro, quelques chiffres maladroitement composés sur ce morceau de papier arraché à la hâte et l’océan d’hésitations qui m’a percuté toute la fin de journée avant d’oser me saisir de mon propre portable afin de lui envoyer un petit message. Une timidité, teintée d’un étrange sentiment d’euphorie qui s’est décuplé à chaque réponse jusqu’à ce que le couperet tombe. Une fausse joie, douce accalmie bientôt abattue par des précisions apportées en un coup de pelle reçu et maitrisé avec classe et dignité. Je me demande encore comment j’ai fait pour acquiescer le plus naturellement du monde en prétendant complètement m’en ficher. Je te remercie de ton honnêteté mais… Tu sais… Tu n’avais pas à t’inquiéter. Je ne comptais pas tenter quelque chose ! Nous savons tous les deux qu’un scénario différent se tissait dans mon esprit, que cette attirance aurait pu me pousser à prendre des risques sur la durée. Une alternative étouffée dans l’œuf avant même d’avoir pu conquérir un corps qui, déjà, vibrait d’une drôle de manière pour lui. La porte ouverte à cette jolie amitié sur laquelle je ne cracherais pour rien au monde, bien trop content de trouver quelqu’un sur qui compter. Les jolies rencontres sont rares, à la Nouvelle Orléans. Je n’ai aucun moyen de justifier cela. Incapable d’affirmer avec certitude que les gens du coin font preuve de malveillance à mon égard. C’est même tout l’inverse qui se joue mais il me manque encore un petit quelque chose. Un blocage qui m’est propre, qui résulte peut-être de cette distance que je tente d’imposer entre le reste du monde et moi-même. Comment pourrais-tu agir différemment quand on sait ce que ta gentillesse a fait naitre chez ce monstre qui, où qu’il soit, continue à t’effrayer ?  

Deux semaines, des retrouvailles régulières et une brasserie comme principal point de repère. Un endroit que j’ai hâte de retrouver après une journée de travail plus ou moins enrichissante. Des critiques sur ma propre pratique, je pourrais en formuler des tonnes, mais personne ne pourra jamais m’enlever ce plaisir que j’éprouve à enseigner, à communiquer avec des jeunes qui n’ont pas peur de s’exprimer. Leur maladresse est parfois problématique, mais ils ont le mérite d’être spontanés. Ce point de rencontre ne m’intéresse pas en lui-même, c’est plutôt la personne qui m’attend régulièrement en son sein qui fait croitre en moi un tel intérêt pour les lieux. Il m’est précieux, boussole d’un chemin pourtant très sombre, qui nécessite une évolution à vue, ponctuée d’un pas maladroit devant l’autre. Son sourire qui me réchauffe toujours instantanément. Cette sensation qui s’installe en sa compagnie et fait battre ton cœur à la chamade. Ce bien-être sur lequel tu es incapable de tabler, victime d’un cocktails d’émotions grisantes qui te donnent l’impression d’être vivant, enfin ! J’ai cette mauvaise manie de toujours repasser par chez moi ou, à défaut, d’investir les sanitaires de la salle des professeurs afin de me brosser les dents, me recoiffer, ajuster ma tenue et me rafraichir. Une manière comme une autre de lui exprimer le respect que je lui porte, l’intérêt qu’il fait jaillir en moi au point de vouloir me présenter sous mon meilleur jour. Certaines choses ne s’expliquent pas. Tu ne sais pas si des amis se comportent ainsi l’un envers l’autre, tu ne le faisais pas spécialement avec tes proches en France mais tu décides que tout est normal pour ne pas ouvrir la porte à des réflexions qui, de toute manière, n’ont pas leur place ici. Son petit-ami, celui qui n’assume par leur histoire aux yeux du reste du monde, je me demande parfois s’il sait la chance qu’il a d’avoir un garçon comme lui dans ses bras chaque nuit avant de trouver le sommeil. S’il capture l’essence exceptionnelle qu’il dégage, sa gentillesse, cette tendresse qui ne demande parfois qu’à s’exprimer et me pousse à lutter contre moi-même pour ne pas le caresser ou l’enlacer. Tu ne le laisserais pas sombrer dans un coin, tu l’abreuverais d’un amour éternel et explicite, bien trop fier de le présenter à tes proches, à tes connaissances, à n’importe lequel des riverains qui pourrait vous croiser dans la rue main dans la main… Tu éprouverais une vive émotion à l’idée de t’introduire comme le petit-ami chanceux que tu serais… Je n’ai jamais connu cette gêne, ce placard duquel semble être prisonnier son copain, incapable de faire la paix avec sa propre orientation sexuelle. Conscient de cette différence notable, je me suis toujours abstenu de le juger ou de l’enfoncer, cherchant au contraire à me glisser dans sa peau, à comprendre ses difficultés pour offrir la prise de recul nécessaire à Bran sans me contenter de l’encourager tout bêtement.

Son sourire n’est pas le même qu’habituellement. Cette étincelle est absente, et cela pour la première fois depuis que nous avons fait connaissance. Je n’ai aucun mal à constater la fatigue qui étire ses traits et creuse ses cernes. Le rouge qui recouvre ses prunelles et gonfle très légèrement ses paupières. Il a pleuré, je ne sais pas quand, j’ignore pourquoi mais cette simple idée fait se resserrer mon cœur et gronder une colère que j’ai du mal à contenir. Il ne mérite pas de souffrir, il ne devrait pas être malheureux ! L’inquiétude me gagne et me fait pâlir à vue d’œil. Qu’est-il arrivé ? « Bran… Est-ce que tout va bien ? » Je l’interroge, à la recherche d’un regard que je sais sincère. La bombe est lancée, une seule phrase, quelques mots qui tranchent et me prennent par surprise. Je ne m’y attendais définitivement pas. Un silence menace de s’installer par ma faute, le temps pour moi de prendre note, de réaliser et de rebondir. Mon premier réflexe, celui que tellement de fois je me suis interdit, consiste à recouvrir ses deux mains des miennes, de lui apporter cette tendresse qui fait un bien fou, plus efficace qu’une rivière de mots. « Tu n’aurais pas dû attendre, Bran ! Tu ne me dérange pas ! Tu ne m’ennuieras jamais ! Encore moins dans une situation comme celle-ci ! » Comment pourrais-je me détourner de lui quand il est au plus bas ? Ce scénario est tout bonnement inconcevable. Loin, très loin de ce que je suis. Mes doigts parviennent à se frayer un chemin contre les siens et je les caresse en douceur, timidement. Ce contact, il me perturbe, me place dans une situation délicate mais je sais ô combien il peut en avoir besoin. J’aimerais qu’on me serre fort, très fort, si je me trouvais dans sa situation. Ses yeux se noient et je jurerais entendre mon cœur se briser sous cette image. Mes phalanges se resserrent et j’hésite… « Ne pleure pas, s’il te plait. » Est-ce égoïste d’affirmer que je ne survivrais pas à ses larmes ? J’aimerais pouvoir siphonner sa peine et le soulager de ce poids éreintant qu’il porte sur ses épaules. « Tu veux qu’on bouge ? Qu’on aille prendre l’air ? On pourrait se balader ? » Qu’il puisse se sentir libre d’être lui-même, d’ouvrir cette horrible boite de Pandore à l’abri des regards. « Je suis désolé, Bran… Profondément désolé ! » Je pourrais lui hurler ce que je pense, que ce mec ne le mérite pas, qu’il trouvera le bonheur aux côtés de quelqu’un qui saura l’apprécier à sa juste valeur mais… Franchement… De telles paroles sont-elles déjà parvenues à remonter le moral à quelqu’un qui vient de se séparer ? « Dis-moi ce que je peux faire pour t’aider… N’importe quoi, tout ce que tu veux ! » Tout ce qui l’aidera à se vider la tête, à retrouver ce magnifique sourire qui me fait tant craquer.  
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Lun 14 Déc - 20:37
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@Ekko Morillot
c'était arrivé comme ça, ça t'était tombé dessus sans que tu le veuilles. son regard t'avait hypnotisé et, par la force des choses, t'y avais succombé. tu t'étais vite rétracté, cela étant dit, puisqu'au premier rendez-vous, tu lui avais fait comprendre que tu avais déjà quelqu'un dans ta vie et que tu n'comptais pas devenir le genre de mec infidèle dont tu avais tant horreur. Ekko avait fait preuve d'une compréhension qui avait, forcément, ébranlé légèrement tes convictions. t'avais connu des hommes bourrus, des hommes malhonnêtes et, surtout, des hommes agressifs. de ceux qui ne savaient pas t'aimer correctement, ou alors trop maladroitement. jusqu'à Bradley, tu n'avais connu que des hommes incapables de se réaliser sans te briser, profondément.
sa gentillesse était donc toute nouvelle, pour toi. t'en avais pas l'habitude, ou peut-être que tu refusais d'y croire tout simplement. vous vous étiez revus, à de nombreuses reprises. son amitié t'était précieuse mais quelque chose dépassait tout de même l'entendement lorsqu'il s'agissait de vous. il y avait dans vos échanges quelque chose de plus tendre encore qu'une simple complicité. comme s'il arrivait à te voir au-delà des mots, comme s'il te devinait sans que tu n'aies vraiment besoin d'parler. il était, aujourd'hui, sûrement la dernière branche à laquelle te raccrocher. contrairement à Heath, votre histoire n'était pas encore complètement oblitérée. vous vous connaissiez depuis peu de temps, il était sûrement encore possible que ça évolue dans un sens comme dans l'autre. alors oui, tu l'avais convaincu de te rejoindre ici, comme bien souvent.
mais t'étais pas dans ton état normal, c'est vrai. à peine son regard a-il croisé le tien qu'il comprend.
- bran… est-ce que tout va bien ? il met les deux pieds dans le plat, sincèrement inquiet pour toi. ça te touche, ça fait vriller ton esprit, ton coeur et tes membres. tu trembles légèrement quand tu t'exprimes, retenant un sanglot qui se crève dans ton regard. tu lui dis ce qu'il se passe, à moitié. tu parles peu, tu t'excuses presque. t'as pas l'habitude qu'on se soucie de toi, moins encore qu'on puisse s'inquiéter. tu préfères pas le déranger avec ça mais t'as que lui.. présentement, t'as plus que lui. tu n’aurais pas dû attendre, Bran ! tu ne me dérange pas ! tu ne m’ennuieras jamais ! encore moins dans une situation comme celle-ci ! il glisse ses mains sur le tiennes et la chaleur de ses paumes fait contracter tes muscles. tu esquisses un léger sourire. ce contact - votre premier contact physique et intime - te donne le sentiment de manquer une respiration. tu ravales ta salive, déglutis avec peine. tu voudrais enchaîner pour lui raconter tout ce qu'il se passe mais tu t'perds dans la contemplation de son regard empreint d'une sympathie toute nouvelle.
- ne pleure pas, s’il te plait. il dit et toi, tu renifles. tu n't'en étais pas même rendu compte. il serre un peu plus l'étreinte réconfortante de ses mains et tu te sens faillir, sombrer. tu veux qu’on bouge ? qu’on aille prendre l’air ? on pourrait se balader ? c'est une bonne idée, oui. t'étouffes ici, tu t'sens enfermé, tu t'sens à l'étroit. je suis désolé, Bran… profondément désolé ! ça t'émeut à un niveau que tu n'imaginais pas encore hier. t'as l'sentiment qu'il est sincère, qu'il est là pour toi. qu'il l'est plus que n'importe qui. et en même temps, tu n'peux pas t'empêcher d'croire que si t'as voulu lui parler d'tout ça, c'est sûrement pour lui faire comprendre qu'une place vient de se libérer dans ta vie et que t'espères, secrètement, qu'il puisse se porter volontaire pour la remplir. tu marques pause alors qu'il ajoute dis-moi ce que je peux faire pour t’aider… n’importe quoi, tout ce que tu veux ! tu ravales un nouveau sanglot. tu libères tes mains pour les poser à ton tour sur les siennes. tu sais même pas pourquoi tu réagis comme ça, peut-être pour te donner un peu consistance. tu esquisses un léger sourire.
- il.. il n'y a pas que ça Ekko. tu commences, le coeur qui tremble, l'âme qui saigne. aide moi putain. aide moi Ekko, j'ai besoin de toi, ça hurle partout autour de toi. tu t'sens partir, tu t'sens quitter ton corps comme si tu n'existais qu'à moitié. tu réalises difficilement tout ce qu'il se passe et pourtant, mises bout à bout, les pièces s'assemblent en un puzzle défiguré qui te laisse un goût amer en bouche. mon père.. tu commences à dire en t'écroulant littéralement. le château de carte s'effondre, cette fois c'est sûr. putain Ekko, j'ai si mal. tu ravales ta peine, te mords la lèvre. tu l'quittes pas des yeux, t'accroches à lui parce qu'il est l'seul à pouvoir t'sauver, tu l'sais, tu l'as senti à l'instant même où ses prunelles ont attrapé les tiennes, à l'aquarium. il est mort. tu articules finalement, clignant à peine des yeux. un AVC foudroyant, ça s'est passé il y a à peine vingt-quatre heures. tout s'est enchaîné à une vitesse folle. un tourbillon qui t'entraîne loin.. si loin de tout ce que tu avais déjà acquis. tu renifles une nouvelle fois, tu serres ses mains, tu joues avec tes doigts sur sa peau découverte. ce contact te fait du bien. finalement, tu murmures j'ai besoin de toi Ekko.. putain j'ai besoin de toi. et tu soupires, fermant les paupières pour reprendre ton souffle.
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Mar 15 Déc - 11:11
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@Ekko Morillot
Je suis toujours aussi incapable de fournir une explication logique, cela malgré les deux semaines qui se sont écoulées depuis ce premier contact visuel. Depuis qu’il a bouleversé ton petit monde en te proposant de monter à bord d’un grand huit que tu n’imaginais pas aussi riche en sensations fortes. Quelques messages échangés, un stop très explicitement affirmé et une prise de température qui aurait pu s’arrêter là. Je me serais peut-être effacé dans d’autres conditions, mais l’amitié ne me dérange pas. C’est elle que je favorise très régulièrement, elle qui permet d’avancer dans les mauvais moments. Ce sont eux, les proches, qui aident à se surpasser et te remettent dans le droit chemin quand tout commence à capoter. Je me suis volontairement engagé sur un second tour de manège, conscient de l’absence d’enjeux et pourtant irrémédiablement happé par son regard, par la beauté dangereuse d’un tel sourire, de telles courbes qui, parfois, m’inspirent des sentiments qu’il est difficile d’étouffer derrière un épais voile de neutralité. Cette amitié grandissante, elle ne cesse de se développer, de gagner une place de choix au centre de mon univers en construction.

Il est mon pilier en ville, le seul garçon que je trouve le temps – la volonté, surtout – de côtoyer en dehors de mes collègues de travail. Les semaines passent à une vitesse folle, fin d’année oblige et je comble la solitude par un amas conséquent de travaux de rénovation. De la peinture, quelques éléments de décoration, du mobilier… Toutes les excuses sont bonnes. Ne parlons même pas des projets professionnels et musicaux qui s’additionnent. Tu passeras Noël en solitaire pour la première fois de ta vie et tu détestes cela. Toi qui apprécies tellement cette fête que tu portes plusieurs jours à l’avance des tas de pulls aux motifs associés à cette fête ultra commerciale. C’est d’ailleurs ce que tu portes ce soir, un pull très simple, un dinosaure en guise de Père Noël trop mignon pour un rendu kitch, mais d’une efficacité redoutable.

Je me fiche bien du regard des autres, peu intéressé par ce qu’ils peuvent penser de moi. Mon propre bonheur passe avant tous les jugements… Sauf peut-être le sien, que je redoute. Lui, que j’ose à peine regarder dans les yeux après m’être installé à cet table. Lui, le bel Apollon qui fait s’emballer mon cœur envers et contre tout… Lui qui, très vite, m’arrache à ma timidité de par son état. Comment ne pas être interpellé par son visage… Quelque chose a changé, je me sens anxieux, l’estomac compressé par l’inquiétude qui s’installe plus vite encore que prévu. Est-il raisonnable de le confronter à ce sujet ? J’hésite et décide de m’engager sur cette pente. L’amitié, elle consiste à cela en premier lieu. Le suspense me tue, sa tristesse est une agonie à laquelle je n’arriverais jamais à me faire. Mes mains rejoignent très naturellement les siennes, deuxième instant de proximité en quinze jours… Un contact tendre qui fait du bien. Une sensation que tu aimerais le voir reproduire contre ton visage. Tu aimerais te perdre dans ses bras où tu te sentirais en sécurité à n’en pas douter, t’humecter les lèvres contre la chaleur réconfortante de son cou, sombrer au contact des délicieuses notes parfumées de son épiderme. Je frissonne à cette pensée, bientôt ramené à une réalité palpable.

Ses mots me retournent, ils sont douloureux… Ne parlons même pas de ce regard qui me brise, m’éprouve et me donne envie de renoncer à cette chaise pour venir l’enlacer et ne plus jamais le laisser s’en aller. Ce réconfort que je crève d’envie de lui apporter, je ne veux pas me risquer à le lui imposer ici, en plein milieu d’une brasserie. Les regards indiscrets sont déjà beaucoup trop nombreux à mon goût. Les commères s’éveillent, ce sont eux, les requins… Ils ont flairé le sang matérialisé par les larmes d’un garçon que tout le monde devrait vouloir protéger plutôt que de se délecter de sa souffrance. Ce sont eux que je fusille du regard juste avant de lui proposer de s’en aller, d’aller prendre l’air… Partout sauf ici… Partout tant qu’il est avec moi.

Il n’y a pas que ça. Je fronce les sourcils, intrigué par cette addition à laquelle rien ne m’a préparé. Mon père. Une réaction viscérale qui me prend par surprise et m’achève. Sa douleur qui m’assaille, engorge mes paupières de larmes qui ne tardent pas à rouler sur mes joues lorsque les pièces du puzzle se regroupent. Mort. Je bondis hors de ma chaise et le serre contre moi. Je ne pense plus, je ne réfléchis plus, je ne sais plus réagir autrement que pour lui, que pour cette peine que j’aimerais de tout mon cœur parvenir à siphonner. Je le serre fort contre ma poitrine, caresse ses cheveux tendrement, laisse ma deuxième main répéter ce mouvement entre ses omoplates. « On s’en va, viens avec moi ! » Je ne lui laisse pas le choix, l’attrape par la main et le soulève, une autre main contre son dos en soutien. J’ai le myocarde déchiré, l’âme brisée par cette perte à quelques jours de Noël… Son monde s’écroule, ses piliers s’effritent en un millier d’éclats que rien ne pourra malheureusement reconstruire. Arrivé dehors, je m’arrête pour lui indiquer le banc non loin d’ici contre lequel je l’aide à s’asseoir avant de fondre contre lui. Debout, son visage contre mon torse, ses cheveux que j’embrasse avec toute ma douceur, toute cette tendresse qui peut lui apporter un semblant de réconfort dans la douleur. « Je suis là. Je ne vais nulle part, je te le promets ! » Il sait à quel point je m’accroche à mes engagements. Je ne me détournerais pas. Sa détresse me fait tellement de peine, je prends une grosse inspiration et me cambre, les genoux bientôt fermement ancrés contre le sol afin de me permettre de l’attirer du regard. Les yeux dans les yeux, une boussole que je lui offre pour ne pas se perdre, pour ne plus s’égarer. « Je suis tellement désolé, Bran… Pour ton papa, pour ton couple… Pour tout ce que tu traverses ! » Ses doigts, je les serre fort contre les miens, caresse de mes deux pouces le dos de ses mains délicates, elles que je porte à mes lèvres pour soigneusement les embrasser. « Où vivait-il, ton papa ? » Je l’interroge, bientôt tenté de lui poser des milliers de questions. « On prend la route dès ce soir… Je t’emmène retrouver ta famille… Tes proches… Tu ne dois pas rester seul ! » Je ne laisserais pas seul, quoiqu’il arrive.

Je me perds à nouveau, happé par ses jades. Il est incroyable, tellement beau, même dans la douleur. Ce sont ses larmes que je me donne pour mission de chasser du bout des doigts. Je les récolte tendrement, caresse ses pommettes, cette barbe naissante de quelques jours à peine. « Dis-moi de quoi tu as besoin, n'importe quoi ! Dois-je prévenir certains de tes amis ? Contacter tes supérieurs pour les prévenir de ton absence ? »

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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Mar 15 Déc - 22:48
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@Ekko Morillot
dans la vie, tout ne s'explique pas toujours. parfois, il s'agit simplement d'accepter ce qu'il se passe et de laisser les choses se faire. t'avais été correct - tu crois - avec Ekko puisque dès votre premier rencard, tu lui avais parlé de ta situation et de ton couple. il avait eu l'air déçu - ou alors tu avais envie de croire qu'il l'avait été - mais avait accepté tout ça sans rechigner. il n'avait pas coupé les ponts pour autant, à croire qu'il s'était attaché à toi aussi vite que la réciproque était vraie. amis était sans doute un terme un peu fort pour expliquer ce que vous partagiez depuis à peine une quinzaine de jours mais ton quotidien avait pris une saveur toute particulière depuis qu'il était entré dans ta vie.
entré dans ta vie.
c'est bien l'cas, c'est indéniable. il est là, désormais. face à toi. et t'oses même pas t'rappeler la dernière fois que t'as ressenti ce qu'il provoque à chaque fois qu'il esquisse un sourire ou que ses yeux se noient dans les tiens. il est d'venu comme un repère, malgré tout. dans les tumultes et les tempêtes, un phare dont la lumière pourrait t'guider quand tu n'sais même pas où tu vas. tu l'regardes, t'es pas aussi joyeux que d'ordinaire. il s'en méfie, c'est normal. tes yeux sont sombres, bourrés d'chagrin. tout c'que tu portes sur tes épaules depuis quelque jour - sans compter le retour de Sachay qui aura eu le mérite de t'achever. pourtant, tu te confies, tu t'ouvres. face à lui, son air débonnaire et cette manière si singulière qu'il a de se dresser face à toi. dans un t-shirt kitch au possible qui, en temps normal, t'aurais arraché une boutade, tu le vois se décomposer alors que tu enchaînes les déconvenues. tu parles, coeur ouvert. t'hésites pas. t'as pas peur qu'il te juge ou se méprenne à ton sujet. il te connait. c'est trop dire et en même temps, si peu.
- on s’en va, viens avec moi ! c'est sa première réaction lorsque tu lui apprends que ton père est décédé. vos mains se cherchaient timidement jusque là. mais quelque chose change. il se lève, t'approche et t'enlace. c'est la première fois que tu te glisses dans ses bras et, sans savoir comment l'expliquer, ton myocarde se calme aussitôt. tu respires son parfum, ça t'détend aussitôt. tu fermes les yeux. je suis là. je ne vais nulle part, je te le promets ! il te berce de ses mots choisis avec attention. tu sais qu'il ne ment pas, il ne l'a jamais fait. la dernière promesse qu'il t'a faite, il l'a respectée. c'est d'ailleurs grâce à elle que vous en êtes là, n'est-ce pas ? tu souris dans l'noir. le visage penché contre son torse que tu devines puissant. et puis, il se décale, presque à genoux à terre devant toi désormais. tu l'regardes, surpris. il ne manque pas d'attention, ça te laisse le coeur gros. t'as pas l'habitude, moins encore venant d'un homme que tu connais à peine. il plonge ses iris dans les tiens, l'univers tout entier aspiré par ses lèvres charnues qui articulent : je suis tellement désolé, Bran… pour ton papa, pour ton couple… pour tout ce que tu traverses ! et tu pourrais l'remercier mais les mots te manquent. le sentir là, près de toi, prêt à faire n'importe quoi pour t'aider te rend nostalgique d'une histoire que tu n'as jamais connue. t'aimerais d'un homme comme lui, parfois, pour t'épauler et t'aimer. tu t'dis que la vie serait bien plus facile si, en rentrant le soir, tu retrouvais quelqu'un comme lui à ton chevet.
- où vivait-il, ton papa ? il coupe court à tes réflexions alors qu'il embrasse délicatement tes doigts. tu secoues le visage, rapidement, chasses les perles de sel qui glissent sur tes joues alors que tu esquisses l'ombre d'un sourire.
- pas loin d'ici. tu lui réponds.
- on prend la route dès ce soir… je t’emmène retrouver ta famille… tes proches… tu ne dois pas rester seul ! il parle vite, presque trop pour toi. il caresse ton visage, ta barbe. ses doigts ont un effet électrisant à chaque fois que leur pulpe effleure ton épiderme. t'as l'corps qui se réveille, les lippes qui s'étirent. sa gentillesse t'achève, menace de faire céder tout l'reste. dis-moi de quoi tu as besoin, n'importe quoi ! dois-je prévenir certains de tes amis ? contacter tes supérieurs pour les prévenir de ton absence ? et tu sais qu'il est sincère. putain qu'il l'est. tu prolonges cet instant, perdu entre deux moments. t'avais du chagrin, il a pourtant déjà chassé les nuages. et comme l'odeur agréable du bitume après la pluie, tu retrouves une certaine chaleur. t'as l'corps qui tremble légèrement mais t'es rassuré. il est là, c'est déjà plus que tu n'pourrais le supporter.
- est-ce que tu.. tu t'tais, reprends le cours de tes réflexions. ça t'crève les lèvres de lui poser la question et en même temps, tu t'sens pas légitime de le faire. pourtant, après une brève inspiration, tu t'entends lui demander j'aimerais beaucoup que tu acceptes de venir passer les fêtes de Noël chez moi, avec ma mère. c'est presque une supplique mais c'est là, entre vous. t'as besoin de rassurer ta mère sur ta situation, de lui faire comprendre que tu n'es pas tout seul. depuis la mort de ton père, elle t'appelle trop.. elle se fait du soucis, s'inquiète. tu veux la rassurer. Ekko est là, maman, je suis pas seul, t'as envie de lui dire. finalement, tu avances une main pour caresser son visage. doux, tendre, des sensations que tu n'connais pas, dont tu n'as pas l'habitude. et.. j'aimerais beaucoup que tu m'accompagnes à l'enterrement, aussi. tu ajoutes en souriant doucement. j'ai besoin que tu sois là, ç'aurait été plus simple à articuler mais admettre que t'as besoin de lui. j'ai besoin de lui, c'est vrai et tu l'sais. tu louches sur sa bouche, sur ses pommettes. il est beau, tu l'savais mais jamais encore t'avais pris le temps de détailler son visage. il est près, si près de toi que tu sentirais presque son souffle s'écraser sur tes lèvres. cette proximité t'effraie, à présent, car elle révèle quelque chose dont tu te doutais mais que tu n'acceptais pas.. j'étais en couple, oui, mais tu n'l'es plus. et les choses sont différentes.
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Jeu 17 Déc - 12:31
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@Ekko Morillot
Ce soir-là, l’espace d’une seconde, ou peut-être même deux, j’ai hésité. Je me suis interrogé sur la procédure à adopter, sur ce qu’il était préférable d’envisager ou non. Attablé face à lui, quelques douceurs salées devant les yeux, son regard perçant profondément ancré dans le mien, à guetter la moindre réaction, à te communiquer un message difficile à ne pas interpréter paradoxalement, Je me suis pourtant abstenu d’emprunter ce chemin. Tu es droit dans tes bottes, tu n’as jamais brisé le moindre couple et tu ne le feras pas, sous aucun prétexte. L’attraction, elle, aurait pourtant pu m’éprouver davantage et me pousser à commettre une faute qui, dans mon code de conduite, figure au rayon des impardonnables. L’espace d’une seconde, tu aurais pu écouter ta raison en renonçant à cette… À cette quoi, d’ailleurs ? Peux-tu vraiment parler d’histoire ? Tu ne trouvais aucun qualificatif satisfaisant à l’époque. Et aujourd’hui ? Aujourd’hui rien ne semble coller non plus. Tu ne sais pas… Tu ne parviens pas à te contenter de ce petit mot, « ami »… Il y a bien des choses qui me frustrent, ne trouvent pas satisfaction à mes yeux et pourtant je continue. Compréhensif, doux et à l’aise dans mes baskets. Une présence discrète et une distance qu’il est parfois douloureux de maintenir pour son bien. Pour ton bien ! L’espace d’une seconde, tu as songé à t’en aller. À le remercier pour ce début de rendez-vous, pour ce moment, puis prendre la fuite sans jamais te retourner. Tu n’as pourtant rien fait de tel. Ton cœur te dicte toujours les choses différemment et tu n’écoutes rien d’autre que lui, pas même la raison qui, depuis, s’active comme un signal de détresse permanent. Crash imminent, à moins qu’il ne s’agisse d’un atterrissage en douceur ? Une naïveté qui t’exaspère au plus haut point.

Une quantité astronomique d’eau a coulé sous les ponts depuis cette fameuse première soirée. Deux semaines, c’est à la fois très peu et énorme quand on sait le nombre de messages que nous avons échangés, le nombre de moments improvisés comme ça, sur le fil, en une vive pulsion qui fait du bien, qui rend vivant à nouveau. Sans lui, je ne suis pas certain que cette ville me conviendrait. Sans lui, ce sourire ne serait pas aussi vif, ce cœur ne serait pas aussi léger et constamment sur le qui-vive, à s’impatienter de ne pas recevoir une nouvelle décharge électrique vitale, nécessaire à son bon fonctionnement. Il est un paysage que j’aime inclure à mon petit monde, une présence qui fait peur, trop essentielle en quelques dizaines de jours. Trop essentiel pour une tendresse de laquelle je ne pourrais jamais m’abreuver. Ta raison s’efface et ton être tout entier ne résonne que pour lui, pour cette vibration constante qui fait trembler tes membres, se resserrer ton estomac en un mélange d’appréhension et d’excitation. Dingue, j’ai parfois peur de le devenir. Dingue d’un mec qui a tout bousculé. Qui a tout anéanti d’un regard, d’un putain d’échange visuel au milieu de cet aquarium pour tout reconstruire, cela sans même t’accompagner… Pas comme tu aimerais parfois qu’il le fasse. Pas comme tu le pressentais lors de cette visite, sur le chemin de ce que tu croyais être un date… Désillusions, une surprise après l’autre et une rupture qui apparait comme un énième coup de tonnerre qui déséquilibre tout. Dans le pétrin, je sens les murs se rétrécir, la pression remonter et menacer de faire déborder un vase sur lequel je n’ai aucun contrôle. Si cette ultime valve rompt, je ne suis pas sûr de ce qu’il adviendra de moi car je sais… Je sais mieux que personne les pensées qui me hantent.

Le regard fuyant, je tente de ne rien laisser filtrer. Ses larmes me ravagent le cœur, font irrémédiablement s’assombrir un monde qui tourne autour du soleil qu’il est à mes yeux. Les orages recouvrent tout, la tempête gronde et emporte ce sourire auquel je m’accroche tant ! Inondé, mes prunelles se noient sous l’amas de perles salées qui s’accumule sans jamais franchir cette barrière que sont mes paupières. Je déglutis péniblement, m’humecte les lèvres nerveusement et m’offre un premier contact que j’aurais espéré dans d’autres circonstances, dans d’autres termes. Je caresse cette main qu’il recouvre très rapidement de la sienne. Tu te détestes, t’es la pire des pourritures à éprouver du plaisir à cet instant précis, quand tu ressens pour la première fois ses phalanges te caresser la peau, t’effleurer au risque déjà bien avéré de te faire sombrer dans une soif que rien ne pourra étancher. Tu te hais, répugné par cet égoïsme qui ne te caractérise pourtant pas le reste du temps. Un coup de tonnerre s’abat et m’envoie valser dans le décor. Ses sanglots forment une mélodie qui m’est insupportable. Je perds le contrôle et l’enlace, m’emballe contre lui et l’arrache à cette brasserie en un mouvement irréfléchi. Plus rien n’importe si ce n’est lui, sa peine que j’aimerais être capable de faire disparaitre. Tu l’aspirerais mille fois si tu le pouvais, tu ne reculerais devant rien pour le soulager, pour retrouver la profondeur de ce regard brisé.

Il ouvre la bouche et je l’écoute, pendu à ses lèvres, accroché à ses genoux que mes doigts caressent tendrement, absorbé par une vision très légèrement apaisée. Il retrouve ses esprits et la douleur lui accorder un semblant de répit. Temporaire, mais suffisant pour que ton cœur trouve le repos… Une seconde, puis tout recommence, pris de court par ses mots que tu n’attendais pas. Cette accélération, elle n’a pas le même goût. Tu ne souffres pas de cette situation, tu souris, ému. Tu n’as pas le temps d’anticiper qu’une étoile filante roule contre ta pommette et se tait le long de ta mâchoire. Tu ne la sens pas se détacher, s’effondrer jusqu’au sol mais tu devines cette absence qui soulage… Qui fait du bien. « Je… » Les mots se perdent dans ma gorge, me permettent de mieux assurer cette voix tremblante. Erreur fatale que de me laisser happer par ce magnifique regard troublé par des larmes que je cherche le meilleur moyen de chasser en délicatesse. L’enterrement, ma présence près de lui et ce putain de cœur qui chante, qui hurle et s’époumone. Cet épiderme sensible qu’il réchauffe de ses caresses sans même me toucher. « Rien ne m’honorerait plus, Bel inconnu ! » Une pointe d’humour en référence à ce point de départ, à tout ce qui pourrait lui permettre de me sourire comme il sait si bien le faire. Tu seras présent d’un bout à l’autre, son pilier jusqu’à ce qu’il soit prêt à voler de ses propres ailes à nouveau. Tu n’abuseras pas de lui, tu t’en fais la promesse ! De celles que tu ne sais pas négliger, de celles que tu t’évertueras à tenir même si tu dépéris à maintenir le cap envers et contre tes propres sentiments.

Sa main se lance à la découverte de mon visage qu’il n’a jamais touché autrement que par le regard et je perds pied. Mes joues s’empourprent, au diapason avec le reste d’une enveloppe qui se revigore d’un contact si doux, si précieux… Tu as rêvé ce moment. Ressens-tu l’intensité à laquelle tu soumets un myocarde impuissant ? Ce sont tous tes organes qui, complètement désarmés, s’embrasent pour lui. Je fixe ses lèvres, fasciné par leur texture, curieux d’en découvrir les saveurs, de les abreuver de toute ta dédication, de toute ta sensualité, de tout ce qu’il fait naitre en toi depuis ce regard… Putain de regard ! « Et si on rentrait ? » Je lui propose sans même réaliser l’ambigüité derrière mes propos. « Il est hors de question que tu rentres chez toi ou je ne sais où d’ailleurs… Pas tant que je ne serais pas sûr que tout ira bien pour toi… J’ai un lit très confortable et un canapé que j’avais prévu d’essayer de toute manière… »


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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Jeu 17 Déc - 21:59
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@Ekko Morillot
c'est comme si tout avait explosé autour de toi. du jour au lendemain, t'as perdu non seulement l'homme qui partageait ta vie depuis 4 ans mais également l'seul homme qui ne t'avait jamais déçu. et aujourd'hui, t'as pratiquement plus aucun repère. ou peut-être juste lui, sobrement. il te fixe, il se glisse dans ta vie sans même que tu l'remarques vraiment, il prend d'la place, il s'impose. il ne te brusque pas, il respecte tes choix depuis le jour de votre rencontre sans jamais te faire ressentir une once de culpabilité. il accepte votre amitié, il accepte votre histoire sans même se sentir obligé de tourner les talons et s'en aller et, petit-à-petit, il prend cette place un peu prépondérante dans ton existence sans même que tu n'en aies vraiment conscience. la magie d'une histoire sans doute, qui débute. et tu t'en veux d'y penser, maintenant. surtout après avoir perdu ton père, surtout après avoir revu ton ex la veille et avoir quitté, ce matin, ton mec. t'es paumé, tout part en vrille.
autour de toi, c'est un courant impitoyable qui t'emporte et, sans forcer les choses, il s'impose à toi comme la seule main tendue que tu t'sens capable d'attraper. tu te noies dans ses iris, tu te perds sur sa bouche et, brusquement, tu te perds même sur sa peau. tu caresses son visage sans même prendre conscience de ce que ça réveille en toi. t'en avais envie d'puis le premier jour, tu l'sais, ça grondait dans ton estomac. quand vous vous étiez retrouvé dans cet endroit, la toute première fois, rien n'avait plus d'importance que le désir que tu lui portais mais.. t'étais un homme bien, sans doute un peu trop bien parfois. t'avais refusé de céder à cette tentation tout en retrouvant, chez toi, plus tard, un homme qui t'aimait et que tu pensais aimer encore.
tu t'entends lui d'mander un service, puis un second. et t'as l'sentiment d'en faire trop. t'as l'impression de lui imposer les choses alors qu'au fond, t'es même pas sûr qu'il le veuille vraiment. pourtant, il a ce regard sur toi qui n'trompe personne. t'es pas assez con pour l'ignorer, pas aveugle non plus au point d'pas comprendre ce qu'il se passe entre vous, à l'instant même. c'est une implosion et, en même temps, une espèce de retenue qui vous honore. ce n'est ni l'endroit, ni le moment. t'es secoué, un peu trop sans doute. t'as tout perdu en vingt-quatre heures et retrouver certaines choses qui te laissent, pour le coup, toujours perplexe. tout se mélange et tu veux pas te brusquer. t'es qu'une coquille vide pour l'heure et t'as l'sentiment que la moindre vibration pourrait t'faire éclater.
- rien ne m’honorerait plus, bel inconnu ! il sourit et tu accompagnes ses propos d'un léger rire. ce sobriquet, c'était votre premier échange, c'était les prémices d'un flirt que t'avais avorté à l'instant même où la virtualité avait cédé sa place à la réalité. tu t'souviens de son premier message. je tiens toujours mes promesses et t'as l'coeur qui s'gonfle un peu. t'appuies sur sa joue avec ta paume avant de l'enlever. - et si on rentrait ? il est hors de question que tu rentres chez toi ou je ne sais où d’ailleurs… pas tant que je ne serais pas sûr que tout ira bien pour toi… j’ai un lit très confortable et un canapé que j’avais prévu d’essayer de toute manière… tu souris, essuies la dernière larme nichée au coin de ton regard azuréen et te lèves brusquement. tu lui tends la main pour qu'il l'attrape.
- partons. tu lui lances un peu plus léger, un peu plus détendu. hier soir, tu as dormi chez Heath sur un coup de tête. tu refusais d'aller voir Bradley et de passer une dernière nuit avec lui avant de le quitter ce matin. après ton échange avec Sachay, perturbé, t'avais préféré demander asile à ton meilleur ami mais ta rencontre avec Yaël avait légèrement bousculé les plans. tu accepterais donc volontiers l'invitation d'Ekko pour cette nuit si ça peut te donner le temps de rassembler tes affaires et de réfléchir à ce que tu feras plus tard. dans deux jours aura lieu l'enterrement de ton père, d'ici là, tu préfères prendre un peu de recul sur ta propre situation. mais je ne dormirai pas dans ton lit si tu dois dormir sur le canapé. tu lui glisses en attendant qu'il se lève à son tour. je veux bien profiter de ton hospitalité mais je ne compte pas en abuser. il y a un instant encore, t'avais le sentiment d'avoir tout perdu. quand il se trouve alors face à toi, ce sentiment s'estompe et un nouveau prend place. celui qui sonne le renouveau.. et ça t'enchante. mais c'est trop tôt, n'est-ce pas ? pour le regarder comme tu le fais, pour le désirer comme tu crois l'désirer..
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Ven 18 Déc - 10:26
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@Ekko Morillot
Agenouillé devant lui, je ne réfléchis plus à rien. Les prunelles arrimées à lui en une caresse permanente. Je le dévore d’un regard tendre et attristé. Je ressens l’intensité de ses interrogations, de ce cœur qui, assailli de part et d’autre, ne sait plus où se trouve sa place. Tu t’en veux d’égoïstement songer à cette ouverture, à ce que ce célibat pourrait vouloir dire pour toi, pour lui… Pour vous. Ce n’est ni l’endroit, ni le moment et tu ne feras rien. Pas même si tes idées te poussent au plus près d’une falaise que tu ne laisseras pas t’emporter. Sa vulnérabilité, gage d’une souffrance qu’il lui est tout bonnement impossible de camoufler comme il le ferait en temps normal, me touche plus fort encore que je ne l’aurais imaginé. Je panse ses plaies de ce regard doux qui ne le quitte jamais, l’abreuve d’une tendresse naturelle, de ma présence qui ne s’estompera pas tant qu’il n’en décidera pas autrement. Je serais là, d’un bout à l’autre. Une épaule attentive, une silhouette sur laquelle il pourra s’appuyer. Je ferais disparaitre les décombres dans l’ombre, avec cette pudeur qui est la mienne, celle qui me pousse à toujours agir très discrètement par crainte de trop me mettre en avant. Tu détestes cela, attirer l’attention. Tu plaisantes souvent là-dessus, habile dans ce rôle audacieux de garçon prétentieux mais tu es loin, très loin de cela. Un pas après l’autre, lentement mais surement, je désactiverais chaque mine vicieusement enterrée sur un terrain sombre, dépourvu d’une visibilité sécurisante. Je ne reculerais pas devant la difficulté, ne renoncerais pas avant de lui avoir pavé un chemin qu’il sera libre d’emprunter à sa guise. Libre d’être l’homme que tu perçois à travers ses prunelles, celui sur lequel il semble dormir depuis trop d’années. Est-il conscient du potentiel que tu entrevois à chaque seconde ? De cette beauté intérieure qui ne fanera jamais ? Ce garçon est tellement gentil, attentif et joyeux qu’il est encore plus difficile de trouver une justice à tout cela. La vie n’est pas juste, les épreuves s’accumulent en une charge qui, tant qu’elle ne te casse pas le dos, continue de s’alourdir. Il se reconstruira, Bran. Je crois en lui, en ses capacités et en son potentiel. Ce contact visuel est intense, maintient mon myocarde en éveil, sur le qui-vive, mais ce n’est rien comparé à l’état dans lequel je me mets dès que mes gestes se joignent à la complexité de cette équation. Ils coulent de source, épousent ses traits, les sublimes d’une trace invisible, indélébile. Ils expriment ce que tous les mots du monde ne parviendront jamais à égaler. Ce sont ses mains sur lesquelles je me concentre en premier, puis son visage et ses genoux sur lesquels je martèle mon attentivité, lui communique ma chaleur. Les mots, eux, glissent calmement, flirtent avec la barrière humide de mes lèvres et s’échappent en de brèves allocutions. Je ne suis pas là pour parler, ce sont ses confessions à lui, que j’écoute. Je m’en abreuve, agrémente de détails indétectables à l’œil nu ce tableau, carte mentale de sa personnalité, que j’aimerais avoir le talent de réellement coucher sur papier. Tu pourrais le faire différemment. Briser le silence et raviver la flamme insoupçonnable qui réside jusqu’au plus profond de ta voix. L’abreuver de quelques notes chantées, ressenties d’un bout à l’autre. Tu lui chanterais la peine, la défaite, l’incertitude… Brosserais un sombre portrait et trouverais un moyen habile de dégoupiller cette grenade lumineuse, ce soleil aux rayons si puissants. Celui avec lequel il est parvenu à t’abreuver dès le premier regard. Tu lui susurrerais l’espoir, la reconstruction, les découvertes et l’épanouissement. Les souvenirs aussi… Puis l’amour.

Partons, et cette main qui m’agrippe, fait se soulever mon cœur de la plus appréciable des manières. Je frissonne et n’hésite pas une seule seconde à épouser les courbes de ses doigts de mes phalanges qui se resserrent contre les siennes. Un geste très anodin qui, ici, a un sens que je n’arrive pas à m’expliquer. Tu ne sais pas comment qualifier les émotions qui jaillissent en toi, ce flot ininterrompu de palpitations qui abreuve ton enveloppe charnelle d’ailes que tu pourrais déployer à tout moment sans pour autant t’en vanter. Tu profites d’un instant en dehors du temps, d’une scène qui s’ancre au plus profond de ton jardin secret. J’ai ce sourire qui ne me quitte plus, cette légèreté dans la démarche malgré le regard attentif que je porte à peu près toutes les cinq secondes sur Bran, à la recherche du moindre signe qui pourrait justifier une interruption, un câlin… N’importe quel procédé qui lui permettrait de tenir bon encore un peu, juste un petit peu. Nos pas sont réguliers, nettement plus que les battements de mon cœur qui, eux, partent dans tous les sens à chaque fois que mon pouce s’aventure plus haut sur cette main que je caresse. Tu aimes lui tenir la main, tu aimes cette proximité malgré toute la culpabilité que tu éprouves à apprécier cette posture… Tu ne veux pas abuser de lui, encore moins capitaliser sur sa vulnérabilité pour servir tes propres intérêts. Ses mots me font sourire, preuve, s’il était encore nécessaire d’en fournir une, qu’il est vraiment à part. « Et si je te dis que… Je ne te laisse pas le choix ! Je ne suis peut-être pas militaire, mais lorsque je te dis d’investir mon lit il s’agit en réalité d’un ordre ! » Je lui adresse un clin d’œil mutin, errant vers un objectif de plus en plus proche. « Qu’as-tu à dire contre cela ?! » Je le provoque un petit peu, je l’avoue, mais cette tactique me permet également d’engager une légère transition vers un sujet qui, je l’espère, lui changera un peu les idées.

Nos pas nous mènent finalement au quartier où se trouve cette maison qui m’appartient. Il y aurait ici suffisamment d’espace pour accueillir une dizaine de personnes. Je dispose de plusieurs chambres qui, pour l’heure, en sont encore au stade de rénovation. J’avance seul, plus ou moins efficace en fonction de la densité de mes journées. Quelques coups de pinceaux, de légers travaux et j’en aurais officiellement terminé. Prêt à investir l’intégralité des lieux plutôt qu’une chambre, une salle de bain, une cuisine et une immense pièce à vivre. « Nous y sommes. Ne regarde pas le bazar… Je n’ai pas encore terminé mes travaux… Je voulais faire le malin en m’engageant là-dedans tout seul mais je n’ai pas avancé aussi vite que je le prévoyais ! » Je lui ouvre la porte, me poste sur le côté afin de l’inviter à pénétrer les lieux en premier, gentleman jusqu’au bout des doigts. Il est le premier que tu invites, le premier à qui tu offres cet accès privilégié à ton intimité, à ce que tu es.


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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Ven 18 Déc - 11:42
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@Ekko Morillot
partir, oui. c'est une idée qui te séduit, évidemment. t'en aller, trouver du réconfort là où tu ne t'y attends pas. en te noyant dans son regard, en épousant la forme de sa mâchoire du bout des doigts ou simplement en le sentant, juste là, près de toi. t'expliques pas ce qu'il vous arrive, au fond, t'essaies même pas. c'est pas le moment idéal pour me concentrer sur ça, tu te dis alors que tu te lèves subitement. sa proposition te séduit. pour deux raisons.
la première, c'est que t'as envie d'passer du temps avec lui. c'est comme ça, inscrit en toi, en lui. ce sentiment délicieux d'avoir envie d'être ensemble sans pour autant forcer les choses et tout en se délectant de la magie que procure de nouvelles histoires. celles qui s'entament à peine et que l'on se hâte de découvrir.
la seconde, c'est l'opportunité de pouvoir changer un peu d'air. t'éloigner de l'immeuble dans lequel tu habitais encore hier avec lui et de tout ce que ça représente. t'es toujours pas certain d'avoir pris la bonne décision ce matin et pourtant, tu ne la regrettes pas. tu te dis que c'est pour le mieux, tu préfères être optimiste quant à ce qu'il te reste à vire.
alors t'acceptes, bien sûr. t'hésites pas, tu réfléchis pas plus longtemps. t'as assez chialé. t'as passé près de vingt-quatre heures à te morfondre et tu détestes l'idée d'être aussi vulnérable. ta mère a besoin de toi, de ton soutien. tu n'veux pas être en ruine, pas d'vant elle. alors si Ekko se propose d'être le seul qui contemplera tes ruines, tu préfères encore l'accepter. tu lui tends la main, il l'attrape délicatement. tes doigts se mêlent aux siens et ça t'apporte un réconfort inespéré. t'as l'coeur qui bondit un peu. c'est pas l'moment, tu te répètes exactement comme le premier soir où tu lui as envoyé ce message qui a tout changé pour vous. l'enchaînement des événements te laisse tout de même perplexe. trop de choses se sont passées ces derniers jours pour que tu continues de les ignorer.
t'as envie d'avancer.
mais tu n'sais pas être seul, tu n'as jamais su. c'est sans doute le moment idéal, tu te dis alors qu'il se relève. le moment d'apprendre à te connaître avant de replonger dans une histoire qui, forcément, se soldera par un échec. mais lui, il est là, il se dresse devant toi comme un nouveau rempart à tes propres convictions. quand tu l'vois qui sourit, t'as envie d'croire que tu pourrais t'laisser aller à l'aimer.. juste un peu.
- et si je te dis que… je ne te laisse pas le choix ! je ne suis peut-être pas militaire, mais lorsque je te dis d’investir mon lit il s’agit en réalité d’un ordre ! qu’as-tu à dire contre cela ?! il te répond dans un sourire à se faire damner un saint. tu manques un battement, ton myocarde accélère alors que ta main, toujours enchaînée à la sienne, presse un peu plus sa paume. tu t'sens bien, presque heureux de pouvoir marcher à ses côtés sans craindre qu'il ne te cache, comme le faisait Bradley. t'as l'impression d'être entier, complet. et pourtant, il y a cette peine qui existe en toi. tout ce qu'il s'est passé ces derniers jours et qui te laisse, l'air de rien, le cul sur le bitume.
- que le seul moyen pour toi de régler ce problème, c'est de dormir avec moi. tu n'réfléchis pas plus que ça, ni quand tu lui fais un clin d'oeil complice. t'as pas peur de c'que tu ressens mais très angoissé à l'idée que tu puisses encore te faire des films. tu n'idéalises rien, tu préfères prendre ton temps. c'est peut-être mieux comme ça, mais tu n'veux pas abuser de son hospitalité et tu refuses catégoriquement de le voir se torturer toute la nuit sur un canapé tandis que tu profites d'un lit confortable.
il t'entraîne avec lui jusqu'à une demeure qui te laisse sans voix. tu ne l'imaginais pas vivre dans un endroit pareil et pourtant, c'est comme si c'était d'un naturel exquis. il te presse sur le pas de la porte et ouvre cette dernière. tu passes devant lui, comme happé par tout ce qui vous entoure. tu vois le bordel, tu détailles un peu l'entrée et les autres pièces que tu peux voir de là où tu te trouves.
- nous y sommes. ne regarde pas le bazar… je n’ai pas encore terminé mes travaux… je voulais faire le malin en m’engageant là-dedans tout seul mais je n’ai pas avancé aussi vite que je le prévoyais ! il dit avant même que tu pénètres dans les lieux. c'est attendrissant, comme s'il avait peur de ce que tu pouvais penser. mais toi, t'es captivé par tout ce qui t'entoure. t'as toujours rêvé de vivre dans une maison comme celle-là sans jamais t'en donner les moyens. t'as la trentaine et tu rêves de fonder une famille, bien sûr. t'es comme les autres, t'es pas différent. tu veux t'installer. tu croyais qu'avec Bradley, les choses étaient écrites. tu te trompais.
- je suis persuadé que tu cherches encore à faire le malin en prétendant vouloir faire tout ça tout seul. tu dis en te retournant, le taquinant légèrement sur ses capacités à être aussi manuel qu'il le prétend. t'as pas l'ambition d'prétendre l'être plus que lui mais tu l'crois pas forcément capable d'entreprendre des travaux aussi impressionnants. remarque, j'aime beaucoup l'effet négligé. tu ajoutes en rigolant légèrement. ça fait du bien d'te laisser aller, pour le coup. t'as l'sentiment d'avoir laissé un peu de tes chagrins dehors, ta cage thoracique se soulève très faiblement alors que tu prends une grande respiration. à ton avis.. comment je t'imagine en ce moment ? tu charries légèrement en t'approchant de ce qui ressemble être un bleu de travail, le soulevant légèrement du doigts pour en découvrir l'état. tu te retournes vers lui à nouveau, complice dis moi que tu n'portes rien sous cette salopette et je m'installe ici définitivement. ok, t'en fais trop là Bran.
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Ven 18 Déc - 13:54
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@Ekko Morillot
Le temps passe vite, il s’égraine bien trop rapidement à mon goût. Un pied devant l’autre en une symphonie parfaitement synchronisée. Nos pas qui se rejoignent constamment, callés sur le même tempo. Ensemble. La tête ailleurs, les yeux rivés sur son visage d’une somptuosité singulière. Il est unique, je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme lui, personne n’est jamais parvenu à me faire ressentir autant en un laps de temps aussi bref. À part, il l’est de cette beauté qui se réverbère plus intensément encore que le soleil ou le feu qui, pourtant, menace d’emporter mon cœur dans le processus. Il irradie et me rassure, réchauffe mon être tout entier de ce simple contact entre nos doigts, de cette main que je ne laisserais s’échapper pour rien au monde. Nous ne tarderons plus à arriver chez moi, cette maison qui, à l’image de ma vie, est un projet en construction. Une toile vierge ou presque qu’il est encore possible d’influencer, de moduler jusqu’à atteindre un résultat satisfaisant. Je me tiens à un carrefour de ma vie après tout avoir remis en question. Ce changement, il était nécessaire à ma stabilité, à mon bien-être même si ce parent d’élève dangereusement envahissant a très grandement contribué à accélérer un processus que je voulais prendre le temps de développer à mon rythme. Cette transformation, elle se poursuit et m’inquiète lorsque je ressens le degré d’intensité qui m’anime dès lors que je me perds à imaginer ce que pourrait être cette maison si elle était pleine de vie. À ses côtés, à l’observer s’entrainer tous les soirs, ses muscles saillants abreuvant mes jades d'une vision follement érotique, tout cela avant de sombrer sous une douche aussi brûlante que cette étreinte partagée sous ce même jet d'eau. À le contempler comme la plus belle des Merveilles du monde au réveil. À m’amuser de ses failles, à le laisser gentiment se moquer de mes piètres aptitudes en matière de cuisine… Lui, à qui je dédierais mes textes, ma voix et mon piano. Lui, qui m’accompagnerait partout, boussole intégrée à ce cœur qui ne palpiterait que pour lui. Je me sens stupide d’envisager de telles histoires, de tels moments anecdotiques qui n’ont, pour l’heure, aucune place dans cette équation. Bran vient tout juste de perdre son père, de se séparer de son petit-ami de longue date et toi, pourriture que tu es, tu rêves à ce que pourrait être ta vie s’il te comblait d’un bonheur que tu fantasmes depuis ce premier regard échangé… J’avance, le pas assuré, tenté de trouver une excuse quelconque qui me permettrait de justifier un large détour afin de profiter encore de cette balade, de la fierté complètement déplacée qui m’anime lorsque nous croisons d’autres personnes. Tu te demandes s’ils vous identifient comme un couple, s’ils sont interpellés par cela, s’ils estiment que vous êtes beaux ensemble… Tu es persuadé que vous l’êtes. Je secoue la tête, oubliant l’espace d’une seconde qu’il est là, lui aussi, juste à côté de moi et qu’il peut attester du moindre bouleversement. Lui qui, d’habitude, m’emporte d’un seul regard, d’un minuscule sourire.

Je souris, impose une règle d’or qu’il ne pourra pas contourner. Ce lit, douillet et confortable à souhait, il l’occupera. Qu’il le veuille ou non. Je ne le laisserais décemment pas investir mon canapé, aussi moelleux puisse-t-il être. Il mérite d’être traité comme un Roi. Tu le traiteras comme tel ! Les journées à venir seront éprouvantes, des préparatifs de l’enterrement jusqu’à ce jour déchirant qui le placera face à une réalité qu’il ne pourra plus fuir. L’image d’un cercueil qui sombre, la vision traumatique d’une terre qui s’amasse et recouvre, emporte avec elle le corps pour ne plus laisser que l’âme en de gigantesques souvenirs qui réchauffent le cœur autant qu’ils contribuent à le détruire au reste. La terre, ou les flammes. J’ignore tout des dernières volontés de son père. Nous aurons le loisir d’aborder ce sujet en temps et en heure. Ce soir, c’est son sourire que j’ai à cœur de retrouver, celui qu’il m’adresse en une réponse qui dérègle ce myocarde qui bat à tout rompre. Je me mordille la lèvre sans le quitter des yeux, plusieurs secondes s’écoulent et un silence s’installe. Il en révèle plus sur ta position que tout ce que tu pourrais bien lui dire. Tu ne connais aucun subterfuge à tes opales qui parlent, bien trop bavardes pour ton propre bien. Je le dévore, les joues rougies par une intimidation qu’il est très rare de voir s’immiscer en moi. « Je le ferais, si tel est le prix à payer. » Un léger tacle mutin, renforcé par le regard espiègle que je lui réserve. Un leurre qui me permet de gagner de précieuses secondes que j’investis à prétendre ne pas avoir l’esprit qui s’emballe au même rythme que mon cœur. Dormir avec lui, serais-je capable de m’endormir de mon côté, sans céder à l’idée de le serrer dans mes bras ? Tes pulsions ne t’emmènent pas plus loin, pas pour le moment. Tu sais pourtant à quel point il pourrait être facile pour lui de détruire l’ensemble des obstacles que tu ériges à ton désir. Tu gâcherais tout bêtement et tu ne veux pas cela. Le sexe post-rupture, nous y avons tous déjà goûté… Mais je ne veux pas être ce garçon qui l’aidera à se relever, à passer d’une étape à une autre. Tu ne veux pas témoigner de cette renaissance… Tu veux en être l’acteur privilégié.

Nous arrivons face à cette maison qui fait bondir mes inquiétudes. Apeuré à l’idée qu’il puisse me percevoir comme un branleur bordélique, pétrifié qu’il ne se sente pas ici comme chez lui. Son humour tranchant fait s’effacer toutes mes appréhensions en un claquement de doigts et j’enchaine, très rapidement embarqué sur un terrain qu’il semble maitriser comme personne. « Tu sais ce que l’on dit… Jamais mieux servis que par soi-même ! » Et un clin d’œil qui en dit long. Je referme la porte à clé derrière moi, allume les lumières et le dévore du regard, lui et ce corps sublime qui, de dos, m’offre une vue inégalable sur un fessier qui inspire la luxure, l’abandon de soi et un plaisir qui me fait frissonner, partagé entre un sourire audacieux et un désespoir total vis-à-vis de ma propre attitude bien trop primaire à mon goût. « Négligé, hein ?! Personne ne t’empêche de prendre un tournevis dès maintenant et de m’aider à construire ce meuble Ikea qui, soyons honnêtes, ne ressemblera jamais à la photo d’origine ! » Une défaite, un goût amer pour le mec indépendant qui n’arrive pas à monter une fourniture désignée sur la brochure comme simpliste à assembler. « Je suis persuadé que tu adorerais faire le malin en t’accordant tout le crédit face à un tel exploit… Et aussi toute la fierté après avoir terminé la peinture des deux chambres qu’il me reste à complètement rafraichir et styliser. » Je ne sais pas quelle teinte leur attribuer, indécis, trop peu rompu à ces exercices-là. J’ai toujours eu l’habitude d’avancer aux côtés de ma tribu, mon frère, Prince incontesté du bricolage d’un côté et ma sœur, décoratrice dans l’âme, de l’autre. Seul, tout est plus difficile et déprimant. Les souvenirs, je ne peux les partager avec personne et cette isolation me mine parfois le moral. Moi qui aime tellement rigoler, faire le con et partager. S’il est indéniable que tu lui apporte un peu de baume au cœur ce soir. Tu ne manqueras pas de lui exprimer tout le bien qu’il te fait sans même le suspecter. Il est ma bouffée d’oxygène. « Je ne sais pas ? Comme le véritable descendant de James Bond ? Bien plus taillé pour le rôle qu’Idris Elba ou Daniel Craig ? Un superhéros en devenir, paré pour la prochaine phase Marvel ? Une Valérie Damidot au rabais, le talent en moins ? Attends… Tu ne sais surement pas qui est Valérie Damidot… Disons… Un as de la déco ! » Je ne suis pas assez calé en matière de divertissement télévisuel aux États-Unis pour trouver un équivalent satisfaisant.

Je le regarde faire, prendre ses marques comme le ferait un petit chiot qui débarque pour la première fois dans sa nouvelle maison. Loin de vouloir véritablement le comparer à un animal, cette vision t’inspire une tendresse que tu reportes sur les traits de ce garçon qui te rends tout aussi gaga, si ce n’est même plus… Bien plus encore ! Je l’adopterais sans aucune once d’hésitation, s’il m’en laissait la possibilité. J’étouffe un rire désabusé en l’écoutant insinuer des choses qui, ma foi, ne sont pas très éloignées de la réalité et je sens cette lueur très joueuse se développer dans mon regard. « Te dire ou te montrer ? »  



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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Ven 18 Déc - 15:29
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@Ekko Morillot
tu lâches pas sa main. t'as peur d't'égarer si tu l'fais. c'est comme ça, au fond, que ça s'passe entre vous. t'as l'impression d'le suivre. j'le suivrai partout, pour l'heure, c'est c'que tu penses et exactement ce dont t'as besoin. t'es un peu comme le cerf-volant qui s'envole au rythme du vent. il est la main qui tient la corde et t'empêchera de fuir. il est rassurant, c'est vrai. c'est pas tant sa carrure - il faut l'admettre, il est bâti comme un Dieu - que cette force tranquille qui se dégage de lui. cette douceur dont il fait preuve et dont tu n'as jamais vraiment eu l'habitude avant lui. cette manière qu'il a de toujours te traiter comme son égal sans chercher à te dévaloriser. dans son regard, t'as l'impression d'exister pour la première fois depuis toujours. bien loin de ce que te faisaient éprouver Sachay ou encore Bradley. lui, il est fier d'te tenir la main, c'est comme s'il admettait ouvertement ce qu'il pouvait ressentir à ton égard sans avoir peur qu'on vous juge ou qu'on vous observe. il vit, tout simplement. et c'est ce dont j'ai besoin.. vivre ! alors tu serres un peu plus sa paume contre la tienne et tu souris, bêtement. ça t'arrive rarement et, aujourd'hui, c'est plutôt inconvenant mais ça te fait du bien, bon sang. tellement de bien.
- je le ferais, si tel est le prix à payer. il te dit, taquin. votre complicité n'a pas perdu d'saveur. malgré ce premier rendez-vous un peu raté pendant lequel t'avais réduit toute tentative d'approche et d'attraction à néant, tu es plus que ravi de voir qu'il conserve pour toi toujours le même humour et le même bagout. il rentre dans ton jeu, ne se fait pas prier pour te taquiner en retour. une boutade de l'épaule et tu éclates de rire, comme un gosse.
t'as envie d'ajouter quelque chose mais tu préfères te taire et savourer cet instant qui, somme toute, s'inscrit quelque part entre maintenant et demain. comme si ça existait en vous depuis toujours mais que ça se révélait enfin. à l'air libre, sous les étoiles - puisque la nuit tombe vite en cette période de l'année - sous des faux airs de jazz. à NOLA, la musique raisonne à tous les coins de rue, de quoi faire briller ton imagination et de quoi te donner des envies de comédies romantiques. tu sens son regard sur toi, à plusieurs reprises. ça te réchauffe, naturellement. de temps à autre, tu croises ses yeux et tu souris. c'est instinctif. ça n'se contrôle pas et, en même temps, c'est parfaitement maîtrisé. quand enfin vous débarquez devant sa propriété, tu laisses tomber les dernières barrières qui te retenaient encore, hier. t'as envie d'le découvrir sous un jour nouveau, t'as envie de tout reprendre à zéro. tu veux laisser ton père en dehors de cette soirée qui s'annonce déjà particulièrement magique. j'aurai tout le temps d'y penser demain. oui, ce soir, tu vas puiser en lui la force d'être debout, dès demain, pour ta mère.. quand vous pénétrez dans sa maison, tu abandonnes derrière toi le chagrin et les ressentiments pour ne faire place qu'à un sentiment léger de bonheur absolu. j'suis au bon endroit, au bon moment. la providence l'a mis sur ta route et ça t'fait du bien.
- tu sais ce que l’on dit… jamais mieux servis que par soi-même ! il rigole et toi, tu accompagnes son rire du tien. oublié l'garçon triste, ça y'est. l'azur brille à nouveau dans tes yeux, l'océan est clair et calme. c'est l'effet Ekko, tu t'dis en l'observant avec malice. négligé, hein ?! personne ne t’empêche de prendre un tournevis dès maintenant et de m’aider à construire ce meuble Ikea qui, soyons honnêtes, ne ressemblera jamais à la photo d’origine ! tu t'souviens qu'il n'est pas d'ici, tu t'rappelles ce qu'il t'avait déjà dit et ça t'fait sourire. Ikea ? tu te répètes à toi tout seul. tu supposes que c'est une enseigne de meuble comme Blue Bag puisqu'il pointe du doigt des cartons, juste derrière toi. je suis persuadé que tu adorerais faire le malin en t’accordant tout le crédit face à un tel exploit… et aussi toute la fierté après avoir terminé la peinture des deux chambres qu’il me reste à complètement rafraichir et styliser. tu souris en lui tournant le dos, observant le chantier qui s'impose à toi.
- je suis parfaitement capable de faire toutes ces choses dont tu parles. tu te retournes à nouveau vers lui en souriant, fièrement. t'es pas bricoleur pour un sous, tu mens. t'es débrouillard par contre et certainement pas plus con qu'un autre. t'es prêt à parier que tu peux t'en sortir s'il te laisse un peu de temps. du temps ? c'est envisager rester ici ? c'est envisager faire partie de sa vie ? c'est comme.. mais ça voudrait dire être obligé de revenir chez toi à plusieurs reprises, t'en es bien conscient ? tu soulèves le sourcil en souriant. au fond, c'est peut-être ce que tu veux, n'est-ce pas ? tu n't'empêches pas les sous-entendus, pas plus que d'balancer des signes qui pourraient vouloir dire j'suis à toi sans l'ombre d'un doute. tu bas presque des paupières, minaudes comme une adolescente parce qu'il réveille en toi l'envie d'aller plus loin et plus longtemps. sa tendresse te déconcerte mais te fait du bien. est-ce réel ? ou juste un leurre ? combien d'hommes s'étaient joués de toi ? quand tu vois l'bleu de travail, tu lui poses une simple question à laquelle il te répond :
- je ne sais pas ? comme le véritable descendant de James Bond ? Bien plus taillé pour le rôle qu’Idris Elba ou Daniel Craig ? un superhéros en devenir, paré pour la prochaine phase Marvel ? une Valérie Damidot au rabais, le talent en moins ? attends… tu ne sais surement pas qui est Valérie Damidot… disons… un as de la déco ! tu te retournes vers lui et éclates de rire. son humour est l'arme la plus mortelle ce soir. celle qui manquera pas de te faire succomber à chaque fois qu'il la pointera vers toi. le coeur tambourinant à la chamade, tu lui réponds tranquillement :
- une sorte de Chip Gaines donc. tu dis en t'avançant vers lui, le bleu à la main. tu l'dévisages, le détailles. t'aimes la manière dont son nez se retrousse lorsqu'il te regarde un peu trop longtemps. t'aimes la façon qu'ont de s'empourprer légèrement ses joues lorsque tu plonges tes iris dans les siens. t'aimes surtout la manière dont ses lèvres tremblent lorsqu'il garde le silence. j'en déduis que tu es plus doué pour poser harmoniser les couleurs et déposer des plantes que pour monter un meuble. tu regardes ses mains, rapidement. t'as pourtant de grandes mains. j'imaginais qu'elles étaient.. mais tu n'finis pas ta phrase, ça non. tu lui laisses le plaisir de deviner où tu veux en venir avant de finalement, succombant à l'appel du plaisir, lui exposer la salopette que tu tiens fermement entre les mains et de lui faire un nouveau sous-entendu.
- te dire ou te montrer ? l'étincelle au fond de son regard veut tout dire. intéressant, même plus que ça. il ne se débine pas, il entre dans ton jeu. il s'amuse aussi de la situation, flirt un peu et ça t'fait un bien fou. t'as l'palpitant qui menace de te couper la circulation tant il s'excite sous ton épiderme. tu marques une pause, tu l'observes attentivement en rompant toute distance qui vous sépare. ton torse à quelques centimètres du sien.
- non content d'être un as de la décoration, tu serais également la doublure officielle des films Magic Mike ? tu laisses tomber la salopette à ses pieds. ta main remonte alors le long de son bras et parcourt un long chemin jusqu'à son épaule, court le long de cette dernière et remonte le jusqu'à sa mâchoire. tu penches la tête d'un côté et de l'autre, comme si tu étais en pleine découverte d'une peinture que tu frôlais du bout des doigts. curieux et piqué au vif dans tes désirs. plus j'apprends à vous connaître et plus vous me fascinez, Ekko Morillot. tu lui dis sur un ton suave, ton souffle qui s'écrase sur ses lèvres alors que ton autre main attrape la sienne. tes doigts libres dessinent alors l'arrête de son nez, son sourcil et se perdent sur son crâne rasé. t'es fasciné, c'est vrai. par tout ce qu'il dégage et tout ce qu'il représente.
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Ven 18 Déc - 16:21
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[ et puis va la vie. ]
@Ekko Morillot
Quand le calme rencontre la tempête. Il est vrai que tout pourrait parfois nous désigner en des sens contraires, d’un extrême à l’autre. Deux garçons qui s’opposent et se complètent sans même avoir à prononcer des tonnes et des tonnes de mots. Les discours sont inutiles lorsque les gestes sont là, suffisamment appuyés pour faire passer des messages que rien ne peut illustrer avec une telle aisance. Le jour et la nuit en une douce collision qui ébranle et interroge. Tu as toujours entendu que les opposés s’attiraient et ce soir plus que jamais, tu commences à leur accorder le crédit qu’ils méritent. Bran, c’est un cheval fou qui fonce tête baissée, se laisse embarquer par ses émotions les plus vives quand moi, pourtant dans le même état, je fais preuve d’un sens de la retenue qui me surprend parfois. Opposés, mais pas si différents. Je le contemple brièvement, croise ce regard qui me met dans tous mes états à chaque fois et me détourne afin d’observer le monde qui nous entoure. Tout semble plus beau à ses côtés, plus lumineux, plus joyeux. La musique qui berce les rues de la Nouvelle Orléans colle parfaitement à cette soirée, tantôt mélancolique, à deux doigts de me faire verser une larme, d’autres fois emballée, joyeuse et passionnée. Un trio que j’éprouve à chaque fois qu’il se laisse porter par cette tendresse et me caresse les doigts. Je frémis, si près de lui, en demande constante d’une attention que je me sens coupable de lui quémander. Un besoin que je tais et tente de reléguer au second plan du mieux que je peux, au maximum, dans le but de ne pas abuser de sa faiblesse, d’un état d’esprit qui le rend forcément vulnérable. Vous connaissez quelqu’un qui peut se targuer de ne pas prendre des décisions osées plus facilement après avoir traversé un tel cocktails d’émotions ? La fatigue mentale éprouve les plus belles histoires et j’ignore de quoi demain sera fait, ni même si ce qu’il me donne l’impression de ressentir ce soir sera aussi flagrant au réveil, lorsqu’il aura pu se reposer et reprendre ses esprits. Tu ne veux pas y penser, concentré sur vos deux mains, sur ce que tu éprouves à cet instant précis. C’est tout ce qui t’importe, la seule chose que tu veux retenir. Les heures à venir t'intéressent peu, tu aviseras comme tu as si bien l’habitude de le faire. Un pas après l’autre, comme les mouvements qui vous éloignent d’un quartier pour en découvrir un nouveau. Je me sens vif, plus vivant que jamais lorsque je bombe le torse de la sorte, empreint d’une fierté que je ne dissimule même pas à partager son chemin, à être ce garçon que l’on imagine occuper ses nuits en nous voyant main dans la main de la sorte. Cette sensation, je la sais inédite chez le bel Apollon, lui qui a passé les dernières années à devoir systématiquement dissimuler son amour pour un autre homme afin de ne pas le mettre dans l’embarras. Face à un regard légèrement plus insistant et conservateur, j’adresse un regard joueur à Bran et me colle à son épaule en un geste tendre qui a l’effet escompté sur l’individu qui nous regardait de travers. « Je crois que je ne m’en lasserais jamais ! » Une ambigüité insoupçonnée qui, à la réflexion, ne me dérange pas puisque la double lecture est véridique. Je ne me lasserais jamais de leur réaction à eux, qui sont indignés par la présence d’homosexuels dans leur sillage, mais je ne me lasserais jamais non plus de lui tenir la main, de bourgeonner à son contact. Il t’apporte l’oxygène dont tu as besoin pour reprendre ton souffle. Il n’est pas juste une passade, un mec que tu pourrais glisser dans tes draps pour quelques nuits avant de passer à autre chose. Une évidence. Pourquoi croyez-vous que je lutte constamment ? Je sais très bien le message qu’il percevrait si j’agissais différemment. Ce n’est pas moi… Pas moi vis-à-vis de lui. Je ne l’envisage pas ainsi. Tu le veux, lui et sa complexité. Lui et ses mots. Lui et tout ce qu’il a à t’offrir dans ses meilleurs moments comme dans les pires. Tu seras cette gorge qui se déliera en un rire conquis à chacune de ses blagues, ce regard qui s’amourachera à chaque action digne de la tendresse que tu décèles quand il te regarde. Tu pleureras pour lui lorsque sa tristesse t’ébranlera, souffriras de son absence même si celle-ci ne durait que quelques minutes… Tu te battras comme un lion pour le défendre, l’honorer et continuer à le surprendre. Tu l’abreuveras de ta sensualité, de cette passion qui cimentera votre histoire et marquera sa peau d’une empreinte qui le tiendra en haleine et le fera rêver à chacune de vos retrouvailles… Notre histoire, comme s’il en existait une. Un fantasme que tout pourrait consolider et détruire à la fois. Accroché à cette possibilité, mes doigts se resserrent davantage encore contre les siens. Ne le laisse pas te glisser entre les mains. Ne sois pas trop compréhensif, trop doux… Trop toi. Ne me laisse pas m’échapper !

Il éclate de rire, victime de ma surenchère, et je ris bêtement à mon tour, emporté par cet éclat si communicatif, par la beauté de ce rictus qui me laisse rêveur, admiratif d’une perfection qui ne se démord pas. La balade se termine à regret et je renonce à cette main que j’aimerais conserver dans la mienne encore un peu. Mes doigts se desserrent, acceptent leur défaite et se font à l’idée qu’ils ne pourront pas continuer à caresser sa peau. La sensation de vide qui se fait immédiatement ressentir est douloureuse, elle fait se serrer mon cœur et pointer ma tête vers le bas un bref instant. Tu ne dois rien laisser paraitre, souviens-toi. Je me redresse aussitôt, heureux de pouvoir capitaliser sur cette porte que je déverrouille, prêt à l’accueillir dans cette humble demeure qui est la mienne. Tout ici me respire, bientôt, tout le ramènera à moi, qu’il soit présent physiquement ou non pour en attester. Une nuit, et une promesse, celle d’accumuler l’énergie qui lui sera nécessaire afin d’affronter les épreuves qui l’attendent demain, après-demain et pour un temps. Perdre un proche à la veille de Noël, c’est encore plus horrible qu’un décès traditionnel qui, déjà, éprouve tout le monde. Tu réalises que tu seras à ses côtés en théorie, s’il ne change pas d’avis. Tu ne t’imposeras pas à lui, ne t’aventureras pas à lui rappeler les mots prononcés sous le coup de l’émotion pour ne pas lui forcer la main mais tu te tiens prêt… Tu trouveras de quoi remercier l’intégralité des membres de sa famille qui te réserveront un accueil que tu crains, incapable d’anticiper sur ce genre de choses. Lui aussi, il aura droit à un cadeau à la hauteur de ce qu’il te fait ressentir. À la hauteur de ce qu’il fait naitre en toi depuis l’aquarium, depuis que tu lui as ouvert la porte d’un cœur sur lequel tu n’as plus le moindre contrôle. Je souris à ses mots, absorbé par ce regard que je sens renaitre, s’éveiller après une période sombre. Lui changer les idées, c’est tout ce que je voulais. Mission accomplie pour un temps. Il m’attend au tournant et je m’élance à sa poursuite.

« Parfaitement capable, tu dis ? Dois-je te rappeler que, au même titre que la figure d’exception, je ne crois que ce que je vois ?! » Je marque une pause afin d’approcher d’un pas ou deux. Si proche de lui, j’en profite pour le contourner, analysant ses traits plus finement, de cet air prédateur qui précède une nouvelle salve, plus épicée encore. « Tu ne m’as pas montré grand-chose, pour le moment ! » Je souffle, une déception théâtralisée dans la voix, un regard tout aussi exagéré qui se heurte à ses prunelles et étouffe le long de ses courbes que je dévale d’un air résolu. Tu es bien content de contempler le sol quand tu l’entends te renvoyer la balle et que tu sens ton œil réagir vivement à cette allusion, pétillant en réaction à ce que ton cœur te fait éprouver avec vivacité. « Hein, quoi ? Je n’ai pas écouté ! » J’essaie tant bien que mal de me soustraire, pas très fin dans mon approche mais suffisamment aérien pour donner le change. Il presse une plaie qu’il est impossible de refermer après cela, me poussant à relever la tête et à jauger ce regard conquérant qui me ferait flancher comme de rien. Je le déteste, c’est décidé. Lui voue une haine sans précédent en réaction à cette faiblesse qu’il fait croitre en moi à vitesse grand V. Bien-sûr que c’est ce que tu veux. Je ne sais pas mentir, comment suis-je censé prétendre le contraire ? En ne le faisant pas ! « Faut-il encore partir, pour revenir ! » Je m’humecte les lèvres, effleure ma lippe supérieure du bout d’une langue en roue libre, à l’image de tout le reste, nerveuse. « À moins que tu ne sois à ce point pressé de partir ? » Fermement ancré dans ses prunelles, je guette la moindre oscillation, un semblant d’éclat qui me mènerait sur un chemin ou un autre. Je ne le quitte plus des yeux, incapable de me positionner entre chasseur et proie. Tu évolues entre les deux. Vous le faites tous les deux depuis le début !

James Bond, Valérie Damidot, mon sens de la décoration, du style et de la rénovation. Un résultat imparable, cet éclat de rire qui me soulève le cœur et me fait déborder d’une joie qui suinte à travers l’ensemble de mes pores. Tu voudrais capturer ce rire, l’enregistrer et te le repasser en boucle, encore et encore, dans les moments difficiles… Lorsqu’il décidera qu’il est temps de partir, de reprendre sa vie en main, loin de toi… Loin de cette main tendue que tu sais éphémère, comme toutes les mauvaises situations. Tu devrais déjà t’y préparer, mon vieux… La chute n’en sera que moins douloureuse ! « Chip Gaines ? Je ne connais pas… Je te défie de me le faire découvrir un soir… » Un nouveau rendez-vous esquissé, une excuse à des retrouvailles qui ne m’inquiètent pas quand je me remémore le nombre de fois où nous nous sommes revus, même cinq minutes, depuis ce premier date qui n’en était pas un en dépit de tous les signaux contraires qu’il m’a envoyé. Il se moque de mes compétences en bricolage, mentionne mes mains et… Tu le sens monter en toi, ce désir qui fait s’illuminer ton corps comme un sapin de Noël. Cette étroitesse qui t’oblige à respirer plus longuement sans savoir comment te soustraire à une situation que tu n’assume pas totalement. Tu ne voudrais surtout pas qu’il réalise l’effet qu’il a sur toi. Pas ainsi, pas ce soir. Soutenir ce regard d’ange diabolique consiste en un élément de défense élémentaire. Je le distrais, le dirige sur un détail spécifique, en l’occurrence, mon regard, pour ne pas le tenter de se perdre sur mes formes, là où tout transparait bien trop facilement. Je lève les deux mains, les tends devant lui et reprends, un souffle innocemment chaud dans la voix. Capable du pire, tout comme lui. « Celles-ci ? Elles sont plus habiles à deux, lorsqu'elles sont accompagnées et motivées par une certaine forme de travail... D'équipe. » Un sourire provocateur étire mes lèvres, pas le moins du monde paré à ce spectacle qui prend place ensuite. Il approche à pas de loup. S’aventure au plus près d’un corps qui réagit à ce contact anticipé, à cette odeur que je découvre différemment. Un arôme délicat et singulier, une note addictive que j’aimerais pouvoir humer au plus près, un parfum que je voudrais ressentir jusqu’au creux de ma peau. Soutenir ce regard, encore et encore, ne pas lui accorder cette victoire qu’il recherche, lui relancer la balle sans faiblir, même face à cette compétition de haut vol. « La doublure ? » Je répète, comme si je n’avais pas compris le sens de sa phrase. Puis d’un mouvement de l’index que j’élève près de ma tempe, je reprends. « Le chorégraphe, plutôt ! » Il n’est pas au bout de ses surprises, peut-être pas danseur de l’année mais sacrément rompu à cette ondulation délicieuse d’un bassin qui mettrait n’importe qui au garde-à-vous. Je devais l’être, stripteaseur, dans une vie antérieure. Je n’entends que le bruit de cette salopette lorsqu’elle s’écroule au sol, bien trop captivé par un regard qui m’allume et menace de tout faire exploser. Je frissonne lorsqu’enfin ses doigts m’abreuvent d’un toucher vital, d’une sensation qui n’a rien à voir avec cette promenade main dans la main. La sensualité déborde, teintée d’un érotisme machiavéliquement dosé et maitrisé qui n’arrange rien à la tension qui en vient à me serrer la gorge. « La fascination est mutuelle, Monsieur Sussex. » Je susurre, éreinté par cette retenue, d’un français parfait, au bord de lèvres qui me poussent à massacrer les miennes de mes dents en un mordillement érigé comme principal geste barrière. Tu pourrais craquer, maintenant, tout de suite. Tu en as tellement envie. « Tout vient à point qui sait attendre. » J’ajoute, en français, le cœur arraché par cette décision qui me pousse à m’accrocher à la ceinture de son pantalon sous laquelle je glisse deux doigts très brièvement, hérissé et diablement tenté par un contact qui, je le sais, pourrait me mener à bien des folies, tout cela pour sensuellement le repousser vers l’arrière et m’extirper de ce mauvais pas. Tu n’abuseras pas de sa faiblesse, pas tant que tu pourras t’accrocher à ta raison qui, malheureusement, se réduit comme peau de chagrin avec les minutes. « Une bière et un tournevis, donc ? » Éveillé et prêt à lui rappeler qu’il a des choses à me prouver, et un fantasme avec lequel animer tes nuits en usant de ses muscles que tu crèves d’envie de sentir se contracter contre toi.



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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Ven 18 Déc - 18:28
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l'attirance est mutuelle, tu n'le caches pas, tu n'l'as jamais vraiment caché. t'as juste cherché à y mettre un terme pour te protéger et protéger ton couple. couple, ce mot te paraît désuet, presque insensé quand t'y penses. la main d'Ekko ne lâche pas la tienne le temps du trajet et ça t'donne le sentiment pour la première fois depuis longtemps d'appartenir à quelqu'un, de faire partie de quelque chose. ça t'rend heureux, sans même que tu cherches à en savoir davantage. ce sentiment, tu l'gardes en toi, comme un tatouage marqué à vie sur ta peau vierge. t'as l'sentiment qu'il est exactement ce dont tu as besoin aujourd'hui, ce soir, cette nuit. alors t'avances, malgré les regards courroucés de certains passants qui, bien sûr, vous dévisagent. toi, tu n'as d'yeux que pour ce qui est entrain de se passer et qui marque le début de quelque chose qui, petit-à-petit, finira par te dépasser.
- je crois que je ne m’en lasserais jamais ! il te taquine, joue avec toi. il s'amuse de la situation tout en te bousculant un peu. il te pousse dans tes retranchements mais, heureusement pour lui, t'es tellement peu habitué à être officiellement avec quelqu'un que tu n'sais même pas quelles peuvent être les limites. l'embrasser ? t'en crèves sans doute d'envie. mais ce serait sûrement malsain au vue d'la situation. après tout, il y a quelques minutes à peine, tu lui avouais avoir quitté ton mec et avoir appris le décès de ton père. t'es sensé être en deuil et pourtant, plus tu avances et plus tu te sens léger. plus t'as l'sentiment que la peine s'estompe légèrement. j'aurai tout l'loisir d'être triste demain, voilà ce que tu dis quand, finalement, tu te retrouves dans sa baraque. elle est grande, spacieuse mais loin d'être terminée. et tu l'taquines. parce que tu trouves que la situation s'y prête. tu joues de tes remarques pour le mettre mal à l'aise mais t'as l'sentiment qu'il est plus chevronné que toi à ce jeu-là et que tu pourrais bien facilement perdre pied, si tu t'laissais aller à jouer un peu plus longtemps.
- parfaitement capable, tu dis ? dois-je te rappeler que, au même titre que la figure d’exception, je ne crois que ce que je vois ?! tu rigoles sans l'quitter des yeux. quand il ajoute zu ne m’as pas montré grand-chose, pour le moment ! tu fais la moue, faussement vexé. j'pouvais pas, c'est vrai. t'étais avec Bradley et t'es pas du genre à trahir les gens auxquels tu tiens. mais ce soir ? non, pas ce soir. le duel que se jouent ta libido et ta conscience est intenable. il est face à toi et tu t'dis que ça serait si simple de lui sauter d'ssus que ça en devient presque inconcevable.
- j'ai des tas d'cordes à mon arc, mais j'ai pour habitude de laisser les choses traîner. j'aime bien prendre mon temps. faux, et pourtant si vrai ce soir. tu pourrais lui en donner du spectacle mais tu préfères encore t'amuser un peu. il est gentil, il est adorable, il est surtout complice de tes taquineries et de grivoiseries. il s'amuse lui aussi et cette complicité ne fait qu'accentuer le désir qui nait en toi.
- hein, quoi ? je n’ai pas écouté ! tu rigoles à nouveau. menteur, tu voudrais lui dire alors que ses yeux percent à nouveau les tiens. tu t'sens presque nu, là, face à lui. il te voit comme beaucoup n'ont jamais su te regarder et ça te grise. tu retiens ton souffle, il ajoute faut-il encore partir, pour revenir ! à moins que tu ne sois à ce point pressé de partir ? et tu souris en coin. bien sûr que non, mais tu peux bien lui faire croire le contraire, non ? il avance un peu, il coupe court à votre distance. t'aimes le sentir si proche et, en même temps, ça t'effraie. le rouge te monte vite aux joues, tu n'assumes pas vraiment ce flirt tout en t'en délectant. t'es en deuil putain, mais il est tellement beau que t'es prêt à faire l'impasse sur tes sentiments contradictoires.
- ça dépendra de tes arguments à me garder captif. tu lui dis, presque dans un murmure. en vrai, tu n'demandes que ça. qu'il te garde ici, qu'il t'empêche de partir. t'as l'sentiment d'être entré dans une bulle régénérante et agréable. tu fermerais les yeux que tu pourrais tout oublier pour lui, pour vous. c'est une promesse que tu n'feras pas mais que tu gardes dans un coin d'ta tête. j'ne partirai pas.
- Chip Gaines ? je ne connais pas… je te défie de me le faire découvrir un soir… encore une insinuation, tu souris toujours. t'es bien et ça t'rend presque coupable. tu devrais pas t'sentir aussi bien en ce moment mais tu veux pas penser à autre chose. tu hausses les épaules sans rien dire. tu préfères détourner encore la conversation, te moquer un peu de lui. il lève les deux mains, il te regarde, taquin. celles-ci ? elles sont plus habiles à deux, lorsqu'elles sont accompagnées et motivées par une certaine forme de travail... d'équipe. tu trembles presque. t'as perdu cette habitude et pourtant, ça t'enchante. tu les attrapes, les observes. tu les serres dans tes paumes.
- j'ai des tas d'idées dans ce cas. tu lui susurres à nouveau, jouant de tes charmes comme tu l'peux. gonflant la poitrine, roulant des yeux et papillonnant légèrement. sans compter cette langue que tu passes outrageusement sur tes lèvres pour lui faire comprendre exactement ce à quoi tu penses.
- la doublure ? le chorégraphe, plutôt ! la salopette est tombée à tes pieds. tout comme tes belles convictions. j'vais craquer, tu l'sais déjà. c'est peut-être pour ça que tu t'approches trop près de lui. comme si tu t'approchais trop près du soleil. sa chaleur t'enveloppe. tes muscles se tendent. tu pourrais t'aveugler face à sa beauté presque irréelle. il tremble un peu et pourtant, il garde la face. ta main qui dessine sur sa peau, ce contact qui, sous la pulpe de tes doigts, fait tendre jusqu'à ton sexe sous ton pantalon. petit joueur, c'est vrai. t'es fragile, faible peut-être. mais la tension est palpable, tout comme ton souffle qui s'écrase sur ses lèvres. la fascination est mutuelle, Monsieur Sussex. il se mord les lèvres, un geste qui n'te passe pas inaperçu. c'est un signe, t'en es convaincu. pourtant, il ajoute tout vient à point qui sait attendre. dans un français parfait et se dégage.
la frustration est à son comble, tu dois bien l'admettre. ta virilité cogne contre la fermeture éclair de ton pantalon alors que tu vois l'seul objet de tes désirs s'en aller. il a bien fait, tu t'répètes. t'as pas l'droit d'céder si facilement. pas avec lui. il peut pas endosser ce rôle pour lequel il n'est pas taillé. il le sait autant que toi et pourtant, la tension ne disparaît pas pour autant.
- une bière et un tournevis, donc ? tu souris en coin, tu acquiesces d'un signe de tête, résolu et légèrement déçu. tu marques une pause. qu'est-ce que tu fais bon sang. tu reprends tes esprits, tu passes une main sur ton visage et fermes les yeux. calme toi, bordel. tu t'injures presque en massant la prépondérance entre tes jambes qui n'demandent qu'à s'exprimer. c'est pas l'moment, tu lui souffles en te retournant à nouveau lorsque tu l'entends débarquer derrière toi. tu l'regardes, de haut en bas. tu souris un peu plus fort.
- c'est l'moment où j'me mets à genoux.. tu laisses planer un long instant de silence, incapable de te raisonner et de garder à l'esprit que t'as pas l'droit d'jouer à ça avec lui.. sous-entendant des choses qui dépassent carrément votre relation actuelle, avant de terminer ta phrase en t'approchant de lui .. pour monter ton meuble. tu clignes d'un oeil en attrapant la bière qu'il te tend. la proximité qui vous guette à nouveau t'électrise alors tu recules d'un pas. t'attends qu'il sorte les outils nécessaires à l'exécution de ce fantasme étrange dans lequel vous plongez délicatement. tu m'passes ta salopette, au passage, que j'évite de bousiller mon chino ? tu lui dis en rigolant doucement. la partie commence à peine, hurle ta virilité alors que ta conscience, elle, te répète tu vas t'faire avoir Bran.
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Mar 22 Déc - 12:09
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@Ekko Morillot
Confus, comment ne pas l’être quand mes prunelles ne cessent de se concentrer sur nos mains entrelacées. Sur cette poigne suffisamment puissante pour que rien ne puisse nous séparer et pourtant pourvue d’une tendresse qui ne parvient pas à estomper le rythme infernal avec lequel mon cœur s’emballe à cette image. Nous ne sommes rien, je tente de me remémorer ses mots, ceux qu’il a utilisé sans se démonter pour trancher dans le vif ce soir-là, ruinant dans la foulée des attentes qui n’auraient jamais dû se développer en premier lieu. Tu as été stupide d’écouter tes pulsions, de croire qu’il était possible de se laisser porter par un simple échange de regards. Une porte que tu n’avais même pas choisi d’ouvrir sur ton âme en premier lieu. C’est peut-être justement pour cette raison que tu t’es pressé avec une telle curiosité jusqu’à l’adresse communiquée deux semaines en arrière, au terme d’un échange prometteur par SMS. Personne n’était jamais parvenu à passer les obstacles érigés entre ton regard et ton cœur avec une telle facilité. Une audace que tu n’attendais pas, retranscrite en un second rebondissement qui a achevé de tout faire disparaitre… De façade. Je ne suis pas stupide, encore moins têtu au point de refuser l’évidence. Je n’ai jamais cessé de vibrer pour lui, pas même en ayant conscience de cette information capitale, pas même en le sachant en couple, pris, impossible à atteindre. Je me suis attelé à ronger mon frein, à tout mettre en œuvre pour laisser transparaitre le moins d’informations possible par principe, par respect pour lui, pour tout ce qu’il m’inspire. Par respect pour toi et tes convictions personnelles. Tu ne brises par de belles histoires d’amour, pas même les plus chaotiques. Le sens du sacrifice, celui qui va de pair avec le renoncement, tu maitrises ces deux concepts à la perfection. Je me suis mis en retrait pour ne pas risquer de le perdre. Lui qui, en un regard, un sourire, un numéro de téléphone, quelques messages et une soirée à peine, est parvenu à conquérir une place de choix là où personne ne devrait plus avoir accès pour ton propre bien. Je ne m’en lasserais jamais, c’est un fait. Je ne m’habituerais jamais à cette vague de chaleur, d’euphorie qui distille en moi lorsque nos doigts se caressent de la sorte, lorsque les regards des uns et des autres se perdent sur nous et laissent filtrer des émotions tantôt émouvantes et tantôt détestables. Je n’ai déjà honte de rien généralement, c’est encore moins le cas aujourd’hui. Vous êtes arrivés à destination et ton cœur se serre… Tu renonces, à nouveau, comme tu sais si bien le faire, envers et contre tout ce que tu aimerais quémander. L’heure n’est pas au rapprochement, de quoi aurais-tu l’air ? Tu ne joues pas avec les sentiments des autres, encore moins avec leur vulnérabilité.

« Prendre son temps, laisser la tension monter, encore et encore jusqu’à ce qu’il soit impossible de revenir en arrière, jusqu’à ce qu’il soit impossible de l’ignorer ou même de la contenir. » Suis-je encore en train de parler de la figure d’exception qu’il a eu plaisir à évoquer ? Est-ce ce meuble qu’il affirme être en capacité de construire en un éclair que j’invoque ? Je me perds, les yeux profondément accrochés aux siens, la voix posée, assurée et peut-être même suave. « Attendre jusqu’à ce qu’il soit impossible de prévenir une explosion libératrice… Jusqu’à ce qu’il soit impossible de l’éviter malgré tous les leviers qui pourraient être enclenchés pour la contenir. » Je sens mes lèvres s’étirer en un sourire qui ne perd par le nord. Je retrace le chemin délicieux qui me mène de ses mains musclées à des biceps qui laissent planer le spectre d’accolades viriles, d’une chaleur à en faire fondre les murs. Je me perds le long de cette clavicule légèrement moulée par ce haut à la présence on ne peut plus frustrante, troublé par ce que pourraient venir faire mes lèvres si elles se perdaient par ici. Sa mâchoire appelle mes doigts, abreuve mon esprit d’une infinité de caresses que j’aurais plaisir à lui adresser, fasciné par cette stature divine, par ce Dieu vivant que j’ai sous mes yeux. Lui, qui fait se courber mon échine en un frisson incontrôlable. Lui, que je retrouve, les yeux dans les yeux, et qui fait instantanément crouler d’ivresse un myocarde qui n’avait déjà pas besoin de cela pour être acquis à cette cause. Partir, je ne veux pas qu’il s’en aille. Pas ce soir, pas demain, plus jamais et cette pensée m’effraie. Tu as peur de cet emballement sur lequel tu n’as aucun contrôle, tu redoutes la chute fracassante que tu seras obligé d’affronter à un moment ou un autre. Ce soir, tu ne veux pas y penser, mais la réalité te rattrapera tôt ou tard, que tu le veuille ou non. Tu n’es pas stupide, tu sais d’ores et déjà que tu te bruleras les ailes et que tu ne pourras dès lors t’en prendre qu’à toi-même. Unique coupable de cette aberration qu’il continue de nourrir de ce regard diabolique, de ce rictus qui te cueille, te berce et te donne envie de rire aux éclats à ton tour. Je ne l’ai pas vu venir.

« Je ne crois pas que tu sois prêt pour mes arguments, cela dit ! » Je babille, sans le quitter des yeux, d’un air tout à fait paisible et naturel qui pourrait faire croire qu’aucun double sens ne se trouve là-dedans. « Je te promets de faire le nécessaire au moment venu. » Des promesses, celles que j’ai l’habitude de tenir quitte à me mettre dans la panade. Je ne reculerais pas, encore moins à la veille de journées qui le bousculeront et ébranleront son monde. Toute stabilité a déjà volé en éclats avec sa rupture, la perte de son père… Tu ne le laisseras pas, il en est hors de question. Jusqu’à ce qu’il soit prêt à prendre son envol dans la sérénité. Jusqu’à ce que sourire soit complètement sincère et pas uniquement le reflet d’un désir d’aller bien… D’aller mieux. Mes mains qu’il prends plaisir à moquer et une nouvelle remarque mutine, un sous-entendu qu’il capture et utilise contre moi. Une déflagration qui me traverse, m’hérisse les poils et fait bondir un désir qu’il est à présent impossible de camoufler. Je souris, accuse le coup, déglutis péniblement, concentré sur les paroles d’une chanson étrangère qu’il est important de se remémorer dans des moments comme ceux-là, lorsque la fièvre se répand, qu’elle menace de prendre le dessus. J’étouffe, à l’étroit, bien trop habillé et incapable de ne pas sauter à pieds joints dans ce piège que j’ai moi-même tendu quelques instants en arrière. « Des idées, seulement ? » Je réagis, mon sourire bientôt amené à disparaitre pour laisser place à une moue profondément déçue… À condition de ne pas être observateur, de ne pas repérer la commissure de mes lèvres qui flirte dangereusement avec la partie supérieure de mon visage. Tu joues avec le feu, l’implores de te brûler, de te marteler de cette sensualité qui émane d’un corps que tu fantasmes depuis déjà trop longtemps. Tu espères cette flamme qui, douloureuse, viendra marquer ta peau d’une empreinte indélébile. Il approche et je perds la partie. Je le sais, la défaite est prononcée, sa victoire acclamée. Ses doigts flirtent avec mon épiderme, se jouent d’une faiblesse qui l’anime, qui motive chacune de ses actions. Il sait, nous le savons tous les deux. Tu peines à reprendre ton souffle, à ne pas te laisser prendre à la gorge par cette érection qui te fait souffrir, cette protubérance que tu aimerais laisser s’exprimer fièrement… Celle qui donne raison à toutes ces personnes qui affirment que les parties génitales d’un homme composent l’essentiel de son cerveau. Oui et non, tu sais très bien où tu en es, incapable d’oublier que sombrer serait vous condamner. Tu prends sur toi, te soustrais à cette chaleur pourtant ô combien délicate. À son souffle qui te rends dingue, motives des tas d’images qui font jaillir la fièvre dans tes yeux. Tu aimerais qu’il t’embrasse.

Il accepte mon offre, me laisse emprunter une porte dérobée qui me permet de m’isoler l’espace de quelques secondes dans cette cuisine, loin de lui. Mes mollets tremblent en parfaite harmonie avec mon cœur qui tambourine, m’empêche de me concentrer sur autre chose. Je revois ses lèvres en flash, cette langue qu’il a eu le machiavélisme d’utiliser pour m’abreuver d’images qui me suivent et refusent de me laisser en paix. La pression s’accumule, elle ne descend pas. En un réflexe stupide, je m’adosse à mon réfrigérateur, aucune fraicheur ne pourra cependant me venir en aide. Un grand sourire aux lèvres, je laisse finalement mes émotions s’exprimer dans le confort de cette solitude. Baisse la tête, gêné et à la fois terriblement amusé par cette bosse qui étire le tissu de mon boxer, de ce jean trop ajusté pour mon propre bien. « Tu deviens complètement dingue, mon vieux ! » Je me susurre à moi-même, bientôt tenté de le rejoindre, d’attraper deux bières fraiches que je décapsule et de m’élancer à sa poursuite. Un nouveau round s’apprête à démarrer, tu en es certain.

Ses yeux, comment suis-je censé rester de marbre lorsqu’il me détaille de la sorte ? Lorsqu’il m’accorde une telle importance ? Je me mordille à nouveau la lippe, à croire qu’elle ne passera pas la soirée. À genoux, ce sourire qu’il t’adresse, ce regard qui en dit long et cette émotion vive, sincère et incontrôlable qui s’en prend à ton être tout entier. Tu es dévoré par cette attraction, par son charme, par une frustration que tu détestes du plus profond de ton être. Il est si beau quand il sourit. Je pourrais m’engager sur toutes les guerres du monde pour m’assurer qu’il continue à être heureux, qu’il continue à m’abreuver de cette image qui vaut mille mots. « Le moment est venu. Je devrais peut-être te donner un coup… » Il attrape la bière que tu lui tends, vos doigts s’effleurent et tu la ressens à nouveau, cette putain d’électricité qui te rend dingue et pulvérise toutes tes barrières. Tu le regardes à nouveau et tu sais qu’il peut lire en toi comme dans un livre ouvert. Peut-être est-ce justement cela que je veux, qu’il comprenne. « Un coup de main. » Je lorgne sur ce chino qu’il mentionne, celui qu’il ne veut surtout pas abimer dans le processus et je la perçois, cette excitation qui l’anime, cette empreinte qui le marque, l’éprouve et met à rude épreuve sa patience au même titre que la mienne. Cette bosse qui me pousse à faire un geste inconcevable, à l’encontre de toutes les promesses précédemment formulées. « Bien-sûr. Laisse-moi t’aider à l’enfiler. » Tu ne devrais pas. Tu ne veux pas être ce garçon qui l’allume, celui qu’il oubliera aussitôt au petit matin, lorsque vous vous serez abreuvés d’un désir mutuel. Tu aimerais le prévenir qu’il n’est pas du tout cela à tes yeux, que l’un n’empêche pas l’autre, mais tu te sens déjà ridicule, terriblement coupable d’abuser de sa fatigue, des fortes émotions qui lui donnent surement envie de se sentir vivant. Ce n’est pas toi, qui l’anime, mais plutôt la perspective d’oublier, d’aller mieux le temps d’une étreinte. Je me baisse, lentement mais surement, sans jamais le quitter des yeux, sans jamais me séparer d’un regard qui me sert d’ancrage. Effleure ses cuisses du bout des doigts, ses genoux, ses jambes et ses pieds. Je heurte le sol, à genoux devant lui, et m’attèle à le libérer de cette ceinture, à déboutonner ce pantalon contre lequel son excitation se manifeste explicitement, sous mes doigts qui ne demandent qu’à l’abreuver d’une chaleur que nous crevons d’envie de nous dispenser. Je ne fais rien de tel, me penche et lui retire ses chaussures, puis ce pantalon, non sans caresser le dos de ses cuisses, entrainé dans une chute qui ne concerne pas que ce vêtement… Tu perds pieds, tu ne sais plus ce que tu fais. « Lève le pied pour moi ! » Je quémande, la salopette entre mes doigts, prêt à revenir au motif premier de ma présence ici, contre ses jambes, à mener la plus impossible des batailles contre un désir qui me paralyse. « Au travail ! Prouve-moi que j’avais tort de douter de tes capacités ! » Je souffle, me redressant à toute vitesse pour me détourner, dévier de ce regard qui menace de me faire exploser. Je porte le goulot de cette bière contre mes lèvres et expire lentement, discrètement. « Je suis persuadé qu’il manque des pièces… Ou qu’ils ont fait des erreurs à la conception du plan. Tu verras ! Quand tu auras échoué toi aussi, tu ne pourras plus te moquer de moi et de mes piètres talents d’assembleur ! » Voyons s'il sera plus à même de venir à bout de cet énigme que moi.


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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Mar 22 Déc - 14:27
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@Ekko Morillot
ça fonctionne comme ça, désormais. la taquinerie prend le pas sur la séduction, vous vous cherchez, comme si vous vouliez vous apprivoiser sans savoir exactement comme le faire. les regards ne mentent pas, tu sais qu'il te désire au moins autant que tu peux le désirer, toi. mais personne ne cède, personne ne craque. pourquoi ? peut-être parce que l'instant ne s'y prête pas. à l'extérieur comme à l'intérieur, vous vous enveloppez d'une bulle qui vous coupe du monde mais pas de la réalité. coucher avec lui ce soir reviendrait à admettre que tu le voulais depuis longtemps. pire encore, coucher avec lui ce soir reviendrait à admettre que tu le laisses profiter de ta vulnérabilité pour se faire un chemin jusqu'à ton corps.. ou ton coeur. alors oui, vous vous amusez. mais jusqu'à quel point ? t'angoisses, c'est vrai. t'as peur d'en faire trop, de paraître détaché. de lui donner l'impression d'avoir déjà oublié le décès de ton père et d'être passé par dessus ta rupture récente avec Bradley. vingt-quatre heures, pas plus. voilà ce qui te sépare de tous ces événements et t'es déjà là, chez lui, à flirter inconsciemment et jouer avec le feu. malgré tout, tu n'arrives pas à t'en empêcher. il a ce don, Ekko.. de réveiller des instincts primaires qui te poussent à croire que, dans ses yeux, t'es plus important que les autres.
- prendre son temps, laisser la tension monter, encore et encore jusqu’à ce qu’il soit impossible de revenir en arrière, jusqu’à ce qu’il soit impossible de l’ignorer ou même de la contenir. tu sais qu'il ne parle pas de la maison et encore moins des preuves que tu pourrais lui fournir et que tu aurais dû lui fournir depuis le temps que vous vous fréquentez. tu sais très bien ce qu'il sous-entend, ta virilité aussi. bien sûr que t'es excité par la situation, tu n'vas pas te mentir et encore moins chercher à l'en dissuader. dans tes yeux brille une étincelle qui exprime clairement ce que tu ressens. t'as envie de lui, partout.. tout le temps. c'est ancré en toi, c'est inscrit entre vous. depuis cette première rencontre jusqu'à cet instant très précis. attendre jusqu’à ce qu’il soit impossible de prévenir une explosion libératrice… jusqu’à ce qu’il soit impossible de l’éviter malgré tous les leviers qui pourraient être enclenchés pour la contenir. mais il marque un point. attendre est une bonne chose et tu préfères prendre le risque de faire durer ce jeu malsain plutôt que de plonger tête la première dans un corps-à-corps qui ne ferait que mettre à mal ce que vous vous efforcez de créer depuis quelques semaines.
- je ne crois pas que tu sois prêt pour mes arguments, cela dit ! je te promets de faire le nécessaire au moment venu. il ajoute, goguenard, presque coquin. tu souris en coin quand il ajoute que le moment venu, il saura te faire changer d'avis. tu rigoles un peu, sans le quitter des yeux. tu pourlèches tes lèvres, malgré toi. tu n'arrives pas à contrôler ton corps, ni même tes gestes. tout te pousse à flirter alors que tu sais que c'est pas ce qu'il faut faire.
- je me languis déjà du moment venu. tu lui dis, complice et sournoisement. tu l'prends pas par surprise, ou alors, t'as pas l'impression de lui faire découvrir une partie de toi qu'il ne connaissait pas. t'aimes plaire depuis toujours, sinon, pourquoi prendrais-tu soin de toi et de ton alimentation ? pourquoi passerais-tu plus de temps à soulever de la fonte qu'à reluquer les mecs dans les vestiaires ? tu t'entretiens parce que tu aimes l'effet que tu peux provoquer sur les hommes.
- des idées, seulement ? il dit en observant ses mains jointes aux tiennes. tu rigoles un peu, en relevant tes yeux vers les siens.
- si tu savais. tu lui glisses en roulant des pupilles. ce qu'il te passe à l'esprit pourrait faire jurer une religieuse, tu l'sais. mais qu'importe. tout te pousserait presque au vice. à commencer par sa bouche, pulpeuse et ses lèvres pleines. t'as envie de t'y jeter et d'y goûter avec abondance. c'est sans doute pour cette raison qu'il coupe court à votre échange physique. t'es là, d'vant lui, prêt à bondir sur sa carotide comme un vampire mais il coupe court à votre proximité. tu retiens ton souffle. tant mieux, et pourtant, tu n'te calmes pas le moins du monde. tout est tendu autour de toi, tout est tendu en toi.
tu n'devrais pas y penser, même pas y songer. Ekko n'peut pas s'faire la victime d'un besoin viscéral qui te prend aux tripes et te pousse à vouloir autre chose que Bradley. trouver du réconfort chez le premier homme venu pour oublier tes malheurs et retrouver un rien d'énergie. cette volonté de faire taire la plainte sanguinolente d'un coeur laissé à l'abandon. vingt-quatre heures que t'as presque tout perdu et te voilà, ici, à rouler des mécaniques comme une vierge lors de son premier bal. reprends toi mon vieux, mais dès qu'il réapparaît, l'électricité reprend. le courant est là, l'alchimie aussi. t'es persuadé que ça veut dire plus que ça peut signifier. t'es persuadé que ça peut être plus profond qu'un simple pansement que tu poserais sur tes blessures. tu l'regardes, tu roules presque des hanches tant ton comportement est.. suggestif.
[color=#7D3C98] - le moment est venu. je devrais peut-être te donner un coup… /color] il entre pourtant dans ton jeu. il ne rougit même pas, bien que le désir se lise dans son regard au moins autant que dans le tien. le silence qu'il laisse planer ne laisse aucun doute à ce qu'il sous-entend. un coup de main. tu rigoles légèrement alors que tu te baisses pour attraper le bleu de travail. tu lui demandes de l'aide, ce à quoi, sur le même ton, il te répond : bien-sûr. laisse-moi t’aider à l’enfiler. alors il s'approche. jouer avec le feu, tu l'sais. d'autant que tu pensais pas qu'il joindrait le geste à la parole. à genoux devant toi, ton sang ne fait qu'un tour et disparaît directement dans la zone sud de ton anatomie. à tel point que ton cerveau pourrait ne plus être irrigué. l'érection est foudroyante, tellement que t'en perdrais presque connaissance quand il défait les boutons de ton chino et le fait glisser sur tes chevilles. il n'ignore pas la protubérance sous le tissu de ton boxer, en même temps, tu n'fais rien pour la masquer. t'as jamais été pudique de toute manière. lève le pied pour moi ! tu t'exécutes en souriant. il se relève alors, juste après avoir pris la peine de frôler ta peau de la pulpe de ses doigts. tu meurs littéralement de désir lorsqu'il se retrouve debout, face à toi. au travail ! prouve-moi que j’avais tort de douter de tes capacités ! je suis persuadé qu’il manque des pièces… ou qu’ils ont fait des erreurs à la conception du plan. tu verras ! quand tu auras échoué toi aussi, tu ne pourras plus te moquer de moi et de mes piètres talents d’assembleur ! il te tend une bière que tu attrapes et poses à même le sol. tu te retournes vers lui sans cesser de l'aguicher avec chaque parcelle de ton corps. alors que tu remontes une bretelle par dessus ton épaule, tu en profites pour faire glisser ton t-shirt par-dessus ta tête. exposant ton torse musclé, légèrement velu et les veines sur tes biceps tendus.
- qui te parle d'échouer. tu lui dis en souriant, attrapant les outils qu'il te tend et te glissant alors à genoux pour ouvrir le carton qui contient les différentes pièces. vas-y, fais le malin. tu te retrouves face à un mode d'emploi illisible et trop d'informations à traiter, alors que les poils se hérissent légèrement sur tes avant-bras. tu lèves les yeux vers lui tu parlais de travail d'équipe, je me trompe ? tu lui dis en faisant volontairement tomber une bretelle le long de tes hanches pour dégager un peu plus ton torse. ainsi, à genoux, face à lui, tu louches grossièrement sur son entrejambe avant de soulever tes lèvres dans un léger rictus. tu veux bien me tenir ça.. tu lui dis en relevant les yeux et en lui tendant la bière que tu as récupéré sur le sol. un clin d'oeil plus tard, te voilà déjà entrain d'essayer d'assembler du mieux que tu peux les pièces pour construire un meuble sur lequel tu ne rêves que d'une chose ; le dévorer entièrement.
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Mer 23 Déc - 13:27
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@Ekko Morillot
La tension est palpable. Elle réchauffe ma peau, rend impossible la régularité d’un souffle qui m’échappe, court, cruellement à vif. Je n’ai pas ressenti cela depuis une éternité, ce besoin vital de toucher l’autre, que ce soit physiquement ou verbalement. Ce désir qui grimpe crescendo avec chaque insinuation, cette vulnérabilité exposée à des regards que tout ne cesse de trahir. Je sais très bien qu’il s’impatiente tout autant que moi de ronger ce frein de plus en plus maigre. Ses lèvres m’appellent, me séduisent et m’invitent à une luxure que je fantasme depuis ce premier date, et cela en dépit de l’immense billet de friendzone qu’il m’a tendu en un rebondissement que je n’attendais pas. Je n’ai jamais cessé d’espérer, bêtement, naïvement et ce soir, drôle de sentiment que de se sentir aussi proche de côtoyer les étoiles, de réaliser un rêve tout en ayant conscience de la poudre aux yeux que cela peut représenter. Tu n’es pas idiot, pas suffisamment naïf pour ne pas savoir que tu es une parfaite solution de repli, peut-être même une facilité. Je ne peux pas lui en tenir rigueur, je suis même ravi qu’il se soit tourné vers moi pour affronter son chagrin. Ému par la confiance qu’il me porte, par cette pudeur qu’il accepte de contourner pour m’ouvrir les portes de son cœur, d’une intimité qui fait mal en ces temps difficiles. Il s'est séparé de son repère principal, ce petit-ami qui rythmait son quotidien et son univers depuis plusieurs années. Cela après avoir perdu son père, ancrage essentiel à son développement depuis le tout premier jour. Comment pourrait-on lui en vouloir de courir désespérément après une sécurité ? Après un filet de sauvetage ? J’ignore sur quoi repose demain, incertain sur la réalité de ce qu’il ressent à mon égard, et je m’en fiche. Tout ce qui m’importe, en réalité, c’est d’être présent. De ne pas le lâcher car contrairement à lui, aucune émotion n’altère mon jugement, si ce n’est, peut-être, ce besoin vital de le toucher sans même en avoir l’autorisation. J’ai les épaules suffisamment solides pour être cet ami sur lequel il pourra s’appuyer. Cette présence singulière qui réchauffera sa peau, l’abreuvera de tendresse, l’écoutera, acceptera ses incertitudes, ses sautes d’humeur et continuera à lui tendre la main envers et contre tout ce qui pourra le blesser au plus profond de lui. Ce sourire qui retrouve ses lèvres, même s’il ne se présente pas en réaction aux stimulus les plus raisonnables, il est la plus belle chose qu’il m’a été donné de voir. Je reste muet comme une carpe face à lui, à cette beauté que jamais personne d’autre ne saura atteindre. Ce n’est pourtant pas son physique ô combien délicieux, taillé dans le marbre qui m’inspire un tel constat mais sa personnalité. Il est riche d’une complexité qui me touche en plein cœur, qui justifie à elle seule l’intensité de cet attachement qui se développe à son égard et gagne en ampleur chaque jour un peu plus, quitte à faire apparaitre un danger imminent au-dessus de mes épaules. Une épée de Damoclès avec laquelle tu flirtes, pourtant on ne peut plus au courant que tu n’es pas doté de cette invincibilité qui, dans d’autres circonstances, pourrait te garantir d’échapper à ton funeste destin. Je n’ai pas peur, rassuré par cette flamme qui scintille jusqu’au plus profond de ses jades. Prisonnier d’un torrent qu’il m’est impossible d’ignorer.  

Les mots se succèdent, les insinuations pleuvent et font monter la pression autour de nos corps tous les deux à l’étroit. Je la perçois, cette bosse, expression d’une virilité irrémédiablement attirée par ma propre personne, désireuse d’obtenir satisfaction. Vision profondément érotique et grisante, courbe masculine qui fait s’emballer mon cœur, se déployer les papillons partout dans mon bas-ventre au prix d’une pulsation sanguine qui me fait croitre à vue d’œil. Vous n’avez jamais cessé de jouer tous les deux, pas même après cet épisode de la brasserie, pas même après avoir pris connaissance de sa situation. La partie était moins frontale, tu ne t’engageais pas sur une telle pente mais tu ne pouvais contenir l’intensité d’un regard qui ne brillait que pour lui. Sa présence singulière qui faisait disparaitre tout ce qu’il y avait autour de vous en un instant, un seul et unique sourire, une remarque savamment formulée pour en dire long sans avoir à vous mettre en danger. La voie est libre, et pourtant je sais que l’accès à son myocarde demeure condamné. Tu attendras le temps qu’il faut, si tel doit être ton destin. Je pourrais donner suite à cet appel que lance désespérément son corps. Je n’aurais aucun mal à le prendre de court, d’un baiser sensuel, fruit d’une attente palpable, insupportable et comparable à une éternité de châtiments. Ce genoux que je pose à terre, sous prétexte que je veux lui apporter mon aide en l’aidant à enfiler cette salopette, je pourrais aisément capitaliser dessus sans même éprouver le moindre regret. Longuement l’observer, faire s’immiscer le doute dans son esprit et choisir le moment le plus inattendu pour m’engouffrer sous ce boxer qui explose sous mes yeux afin de le libérer, non seulement, de l’inconfort provoqué par un tel tissu mais également d’une passion qui ne demande qu’à s’embraser. Un premier baiser humide, le long d’une imposante marque d’affection que j’aurais dès lors à cœur de parcourir et de préparer à la multiplicité de mes délices, de tout ce qu’il aura sous-estimé jusqu’à cet instant où, nu face à lui, plus rien ne nous empêcherait de nous laisser emporter par la fièvre. Tu crains l’implosion, si près d’un colosse que tu étais loin de fantasmer à sa juste valeur. Près d’un mystère que tu aimerais résoudre de la plus censurée des manières. Ton regard se perd longuement dessus, analyse ce tissu que tu devines nettement plus sensible et humide à un endroit clé. C’est de là qu’il t’exprime ô combien tu le rends fou, toi aussi. Lui, que tu toises à nouveau du regard. Lui, que tu laisses interpréter la difficulté du dilemme qui s’offre à toi. Tu hésites, le diable en personne sur ton épaule gauche, avide de paroles qui font disparaitre tes ultimes remparts. Un petit ange moralisateur opposé à lui, au discours nettement plus posé, doté d’un sens de la réflexion qui fait mouche sur la durée et t’offre la force nécessaire à un renoncement qui t’arrache le cœur.

Je me redresse, fort de ce service rendu, le cœur serré et manifeste un retour essentiel à la réalité. Tu ne veux pas le perdre, pas pour une histoire de cul. Tu sais très bien que tu ne pourras pas t’en contenter. Je croise son regard à nouveau et m’interroge l’espace d’une seconde sur ce qu’il est en droit de percevoir. J’aimerais savoir s’il le ressent aussi, ce besoin de ne pas dépasser les bornes, de ne pas perdre pied, d’attendre le moment opportun, celui qui fera apparaitre le sexe comme un vecteur et non plus comme LA solution. Tu lui tends cette bière, arme ses doigts d’un tournevis pour l’empêcher d’être tenté de les poser à nouveau sur ta peau. Tu sais que tu ne résisteras pas une seconde fois à cet appel. Tu t’es autoproclamé gardien de sa vulnérabilité, protecteur de ses souffrances et tu agiras en conséquence. Il joue, m’abreuve d’images qui me font trembler d’impatience, de flashs d’imagination qui font bondir cette érection qui vibre dans mon boxer. J’aimerais la libérer, elle aussi, respirer et lui faire constater de la même manière que j’ai pu le faire ô combien il me fait perdre la tête. Je ne fais pourtant rien de tel, opte pour ce canapé sur le rebord duquel je m’installe afin de camoufler cette excitation douloureuse qui étire mon jean. Une note pour toi-même, investir dans des pantalons trois tailles supérieures à ce que tu portes habituellement lorsque tu es en sa compagnie. Cette bretelle, son t-shirt qu’il retire d’une lenteur qui me pulvérise et cette langue qui, elle aussi, se perd contre mes lèvres et salive à la vue de ses pecs, de ses tétons que j’aimerais mordiller et… Tais-toi, pour l’amour du ciel ! Il se cambre, prend connaissance d’un guide qui fait s’obscurcir son regard et jaillir un rire moqueur sur mes lèvres. « Qu’est-ce que tu dis ? Je ne t’entends plus ?! » Maudite bretelle qu’il fait retomber jusqu’au niveau de ses hanches auxquelles j’aimerais m’accrocher, putain de corps que j’hurle de ne pas pouvoir caresser. Tu souffres le martyr. Tu as tellement mal d’être si loin de ton Adonis. Mon ? Il n’est pourtant pas mien. L’inverse peut-il s’affirmer ? Je n’en suis plus certain… Peut-être avait-il raison ce soir-là, lorsqu’il prétendait être l’exception… Bien-sûr qu’il l’est, TA putain d’exception. « Je ne te laisserais pas tomber, qu’est-ce que tu crois ! » Suis-je encore en train de parler de ce meuble ? Je n’en suis plus certain. C’est pourtant près du carton d’emballage de ce dernier que je m’accroupis, les yeux rivés sur les nombreuses pièces qui ne m’inspirent rien, littéralement rien. Il me tend sa bière que j’attrape, non sans m’autoriser un tantinet d’audace, le temps d’une caresse le long de ses doigts, de cette main qui, à elle seule, fait encore s’emballer mon cœur. Libérés de nos bouteilles, je me penche, armé de ma trousse à outils et lui apporte mon aide, pas toujours convaincu d’être utile, mais présent malgré tout. Les premières pièces s’emboitent, je les presse, m’assure leur maintien pendant qu’il utilise ce tournevis, concentré et… Tu te perds sur cette image. Ailleurs, admiratif de cet homme formidable qui te fait crouler sous sa beauté. Concentré, il est encore plus beau. « Tu es magnifique. » Je parle, pris la main dans le sac, ou plutôt dans mes pensées intégralement en français. Les joues bientôt tentées de s’enrober d’un rouge qui tranche avec tout le reste. Très à l’aise avec ma sexualité, avec un érotisme qui commence à s’estomper dans mon caleçon mais infiniment pudique dès lors que mon palpitant se retrouve en première ligne. « Je… Tu l’es… Je n’ai même pas d’excuses à invoquer pour prétendre ne pas le penser très très fort depuis l’aquarium ! » Et puis merde, tu parles et tu t’en fiches. Soulagé de l’avouer à haute voix, frontalement, sans prendre la peine d’employer l’humour ou les sous-entendus. « T’es beau, mais tu galères à monter ce meuble toi aussi, et cette vision est ô combien satisfaisante pour mon égo ! » Chassez le naturel et il revient au galop. « Je ne suis pas un excellent cuisiner mais… Qu’est-ce qui te ferais plaisir avant d’aller dormir ? » J’imagine qu’il n’a pas pris le temps de manger. À sa place, mon estomac serait tellement serré que je ne pourrais rien avaler à moins d’être encouragé à le faire. Je longe son pied et remonte le long de sa jambe que je caresse tendrement, d’une présence qui fait du bien.


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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Mer 23 Déc - 17:29
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@Ekko Morillot
et puis va la vie, qu'est-ce que tu peux dire de plus ? que ça s'enchaîne ou non, c'est ainsi. les secondes s'égrènent, deviennent des heures qui, à leur tour, deviendront des jours, des semaines puis des années. et tu t'souviendras, ça oui, de cet instant précis quand il t'a ouvert les portes de cette immense maison qui semble lui appartenir. tu te rappelleras aussi de c'que t'as ressenti quand il t'a regardé la première fois, quand vous avez échangé votre premier repas ensemble et, plus que tout, tu t'rappelleras exactement de ce qui commence à naître en toi à l'instant même où tu te retrouves là, à jouer avec lui comme on joue avec la flamme d'une bougie sans se brûler. des sentiments, voilà tout. et c'est compliqué d'comprendre que ça t'arrive maintenant, alors que tu as perdu, en l'espace d'une journée, pratiquement tout ce qui construisait ta vie. sans repères et sans socle stable, tu sais que fondre sur lui maintenant ne serait que te prouver à quel point ta vulnérabilité t'a toujours poussé à agir sans réfléchir. c'est pour ça que tu te retiens, bien que tu crèves d'envie d'passer la seconde et mourir contre son corps. sa chaleur qui t'envelopperait et ses mains qui.. non, pas ça. parce que la tension est déjà à son comble. que tu t'approches déjà trop de la lumière sacrosainte du soleil qui n'fait que fondre la carapace que tu n'as jamais pris le temps d'ériger pour te protéger des hommes. faible, c'est un mot qui te convient parfaitement alors que tu retires ton t-shirt pour le laisser admirer les muscles parfaitement dessinés qui jalonnent ton corps de tes clavicules à ton haine. oui, tu t'souviendras, parce qu'ainsi vont les choses. les mauvaises nouvelles en apportent souvent des bonnes, les situations merdiques se débouchent fréquemment sur des situations plus réconfortantes et, ce soir, t'as l'sentiment d'être au bon endroit, au bon moment.
- qu’est-ce que tu dis ? je ne t’entends plus ?! il dit en souriant. tes yeux le détaillent, s'amusent à dessiner le pourtour de ses lèvres pleines et pulpeuses. t'en crèves d'envie et tu l'sais. depuis votre premier rendez-vous. t'as jamais oublié James Bond, t'as toujours gardé d'la place pour lui mais t'as jamais voulu qu'il la comble. t'as été droit et honnête, dès le départ. se rend-il seulement compte de ce qu'il pourrait représenter pour toi, cette nuit ?je ne te laisserais pas tomber, qu’est-ce que tu crois ! qu'il ne parle pas de ce meuble à la con, tu penses tout bas en le voyant s'agenouiller près de toi. tu souris, d'un geste entendu. t'attrapes les outils et tu te mets au travail. tu préfères encore te concentrer sur les pièces que tu tournes dans tes mains plutôt que sur sa présence, si près de toi. tes poils se hérissent, répondent à un appel primaire qui pourrait bien foutre le feu à cette baraque immense si seulement t'y répondais. tu donnes pas cher de son corps si tu laissais tes désirs prendre le dessus. ce meuble ne se monterait pas, vous ne quitteriez même pas cette pièce. tu l'allongerais sur le sol nu et t'amuserais à le faire gémir sans lui laisser le droit de jouir.. stop, Bran, tu t'échauffes encore. la proximité te fait faiblir.
- tu es magnifique. c'est pas de l'anglais, tu l'sais désormais. c'est du français et ça t'enchante presque. tu tournes le visage vers lui, tu transpires de te concentrer autant sur une tâche qui ne t'intéresse pas le moins du monde quand l'homme qui se tient à tes côtés pourrait faire se consumer entièrement ton corps d'un simple regard. il oblique, gêné. il rougit presque en ajoutant je… tu l’es… je n’ai même pas d’excuses à invoquer pour prétendre ne pas le penser très très fort depuis l’aquarium ! et tu comprends ce qu'il a voulu dire par tu es magnifique, sans en prendre pleinement conscience. à ton tour de rougir. les compliments te font toujours plus de mal que les insultes. t’es beau, mais tu galères à monter ce meuble toi aussi, et cette vision est ô combien satisfaisante pour mon égo ! il se rattrape comme il peut, tu rigoles. il s'enlise et toi aussi. tu sais que la partie est loin d'être terminée et c'est bien pour ça que tu détournes le regard. mais quand t'enfiles un tube dans l'autre, tu peux pas t'empêcher de penser à.. putain Bran. je ne suis pas un excellent cuisiner mais… qu’est-ce qui te ferais plaisir avant d’aller dormir ? tu lèves les yeux vers lui, à nouveau. le marteau dans une main, un pied dans l'autre.
- tu crois que tu peux noyer l'poisson en changeant de sujet comme ça. tu lui glisses, taquin. tu l'observes, relâchant la pression de tes muscles sur ce que tu tiens. le marteau tombe à terre alors que ta main remonte le long de son visage. tu emprisonnes ce dernier dans ta paume, le forçant à se noyer dans tes opales. tu es très beau, toi aussi. plus que ça même. j'te mentirai si j'te disais pas que c'est ce qui m'a attiré vers toi dès que nos yeux se sont croisé. t'es sérieux, le plus sérieux du monde. si j'm'écoutais, t'aurais déjà plus rien sur l'corps Ekko. le feu qui brûle en moi me hurle de te prendre, tout de suite, mais j'refuse d'y céder. tout ce qu'il s'est passé ces dernières vingt-quatre heures ne fait que prouver ma fragilité et j'ai pas envie de me servir de toi comme d'un pansement pour couvrir une plaie béante. tu relâches la pression de ta main, malgré tout, ton pouce dessine le contour de ses lèvres, presse légèrement dessus. ta pulpe se délecte de l'humidité qui trône sur sa lippe inférieur et, doucement, tu viens glisser ce même pouce dans ta bouche pour te satisfaire de son odeur. donc j'vais me contenter de me concentrer sur cette table et ignorer l'érection qui menace de m'faire tomber dans les pommes depuis plus d'un quart d'heure et toi.. tu vas t'éloigner. tu lui dis en riant, retournant le visage pour attraper l'outil à nouveau et reprendre ta tâche. avant que je fasse plus de dégâts avec ton corps que j'en ferai avec ce marteau. tu termines en riant allègrement.
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Jeu 24 Déc - 12:01
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@Ekko Morillot
Je ne pensais pas l’accueillir dans de telles conditions chez moi. À l’intérieur de cette maison au sein de laquelle tout reste à faire. Une toile vierge, que j’apprends à agrémenter chaque jour d’un style qui m’est propre. D’une identité sur laquelle j’ignore tellement. Lui ouvrir cette porte, au-delà des circonstances tragiques qui nous amènent tous les deux à trouver refuge ici, c’est officieusement lui offrir sur un plateau ce cœur qui bat désespérément pour lui. Cet univers qui, dès lors, pourrait devenir le nôtre. Une page blanche, à l’image de ce meuble, de cette pièce et de chaque mètre carré qui constitue cette propriété. Il pourrait être ton ancre, la vision qu’il te manquait. Ce phare au milieu d’un océan très sombre, d’une solitude que tu ne savais plus comment affronter dans les yeux sans flancher. Et s’il restait à tes côtés ? Pas seulement ce soir, ni même demain… Pas même jusqu’à ces fêtes de fin d’année que vous allez partager ensemble, lui, sa famille et toi. Tu ne prends pas encore conscience de l’importance de ta présence, du message que cela pourrait renvoyer et de la fierté que tu éprouves à occuper ce rôle, même s’il ne s’agit que d’un leurre, d’un joli poster censé les rassurer, eux qui s’inquiètent pour lui surement autant que toi. Eux, qui le connaissent sur le bout des doigts et sauront trouver la paix en le sachant entre de bonnes mains. Qui de nous deux vole au secours de l’autre ? Il me perçoit surement comme ce James Bond aux délicates teintes de superhéros. Un être que rien ne peut ébranler, si ce n’est la détresse de l’homme auquel il tient de plus en plus fort. C’est pourtant lui qui me sauve, fait jaillir en moi l’illusion qu’enfin, ma vie a un sens. Tu pourrais tomber amoureux de ce garçon. Un premier pas n’a-t-il pas déjà été effectué sur ce grand escalier qui vous attend ? Je frissonne à nouveau, bercé par ses prunelles, rassuré par une présence que je me sens coupable d’apprécier alors qu’il souffre le martyr. Ses émotions font surgir une vulnérabilité qui l’aide à prendre de la distance vis-à-vis de sa peine. Il puise dans cette souffrance et parvient à retrouver un sourire qu’il est douloureux d’admirer autant que je le fais. Tu souffres de ne pas avoir la moindre formule magique à prononcer pour aspirer cette peine contre laquelle tu ne peux rien, si ce n’est l’entourer d’un voile sécuritaire, de tes bras, de ta chaleur et de tes mots… De ce regard que tu perds sur lui et qui communique tout ce que tu n’oseras jamais lui dire. Sait-il à quel point j’ai besoin de lui plus qu’il n’a besoin de moi ? Hier, aujourd’hui, demain… Un peu plus qu’hier, un peu moins que demain jusqu’à ce que cette maladie se répande complètement à travers un corps qui lui appartient déjà. Qui ne s’éveille qu’à sa mention, à cette image qui m’accompagne jusque dans mon sommeil, lorsque vient le moment de fermer les yeux. Premier prénom qui m’apparait le matin.

Comment réchapper à cette atmosphère étouffante et ô combien humide sans se perdre en chemin ? Comment en vouloir à mes prunelles qui étudient scrupuleusement chaque centimètre carré, chaque millimètre de cette stature délicate, taillée au couteau. Son corps est fabuleux, à un point où les idées abondent et me motiveraient presque à attraper un bloc-notes afin d’apposer toute cette sensualité en un amas de mots que je pourrais lui dédier plus tard, en une chanson qu’il n’attendra pas, de cette voix qu’il a peut-être eu la curiosité d’écouter sur Youtube depuis notre première rencontre mais à laquelle il n’a jamais été autorisé à accéder en live. Ton jardin secret, tu acceptes d’en ouvrir quelques parcelles lorsque tu montes sur scène, lorsque tu te presse contre ton piano et t’élance, dans ta bulle, à peine conscient du monde qui t’entoure et t’observe… Ton jardin secret, tu sais que tu seras prêt à lui en donner les clés, à le laisser te conquérir d’un bout à l’autre. Tu chanteras pour lui à en perdre la voix, dépassé par une émotion qui n’aura jamais été aussi réelle, aussi véridique. Les mots n’en seront pas uniquement, ils trouveront leur raison d’être sur ce visage sur lequel je me concentrerais, sur ses yeux à qui je prononcerais chaque syllabe sans jamais faillir. Puissant, invincible lorsque la musique décide de prendre le dessus sur tout le reste. Je frémis d’impatience, d’un désir qui suinte et me rend complètement fou. Regardez cette chute de reins, cette aine qui s’offre à moi et m’invite à poursuivre mon exploration au-delà de toute acceptation. Au-delà du raisonnable. J’ai envie de lui, de sa peau, de son cœur, de ses lèvres, de son être tout entier. Fébrile, je suis traversé par un frisson plus prononcé, qui fait se secouer mon corps tout entier. « Je te hais… Si tu savais comment je te hais présentement. » Je grogne, désabusé, face à cet Apollon que j’aime à ne plus savoir comment me comporter, quoi faire et dans quel ordre. Sa beauté me terrasse, elle me paralyse et fait pétiller mes yeux. Inutile, j’ai bien conscience de l’être, occupé à m’abreuver de sa magnificence plutôt que de lui apporter une quelconque forme de soutien dans son entreprise. Lui, pour lequel ma bouche ose odieusement me trahir. Elle, qui lui susurre des mots en français sans aucune gêne, sans aucune retenue. Elle ne veut plus se cacher… Toi non plus, tu ne veux pas t’excuser d’être dingue de lui… Pas t’excuser de désirer plus, tellement plus que tout ce qu’il a su t’offrir jusqu’à présent. Je trouve moyen de rebondir, de retomber sur mes pattes.

De la nourriture, un meuble qu’il galère à assembler lui aussi et ses mots… Qui ricochent et ne manquent pas de percer ma peau, de la traverser cruellement d’insinuations qui me font exploser. Il renonce au marteau, symbole on ne peut plus phallique, pour s’autoriser une étreinte le long de mon visage qui me fait mal, tellement de mal. Comment peut-il agir ainsi quand il sait à quel point tu dois être fort pour lui, pour toi, pour vous deux… Tu pourrais te mettre à pleurer tellement tu te sens faible, incapable de résister à son regard, à ce frisson qui fait galoper ton cœur pour lui… Tu sombres et tes prunelles pétillent. Tes joues rougissent un peu plus encore et tu retrouves sa main de la sienne. Tu la presse en un geste motivé par le désespoir. Tu ne veux pas qu’il parte, tu ne veux pas qu’il cesse de te toucher, de caresser cette peau à vif. « Je ne veux pas être ton pansement… Je ne veux pas être un point de passage ! » Je souffle, vulnérable à mon tour, incapable de résister. Trop honnête, comme toujours. Cette main, je la longe, me perd contre son poignet que je caresse, communiant en douceur avec ses bouquets de poils fins. Il m’abandonne sans pour autant complètement le faire, occupé à caresser mes lèvres que j’imagine fiévreusement recouvrir les siennes. Son doigt, en un geste érotique insensé, passe de mes lippes aux siennes en une explosion qui me fait bouillir. « Tu me rends fou… Tellement fou ! » Je secoue la tête de gauche à droite, indigné par son effet sur moi. Incapable de contenir ce volcan qui, cette fois, est véritablement entré en éruption et nous emportera tous les deux dans cette épaisse vague enflammée. Ses mots, ils abreuvent ton imaginaire, hérissent tes poils et frétiller ton bas-ventre. Tu as ce regard perdu, celui qui s’assombrit lorsque le désir devient plus fort que tout. « Je ne crois que ce que je vois ! » Plus de dégâts sur mon corps qu’avec ce marteau et cette érection qui n’en peut plus. Qui transparait lorsque je me redresse, si proche d’un visage qui pourrait si habilement me soulager… Si proche d’un cœur que j’aimerais capturer, maintenant ! Trois pas en avant, je m’éloigne et m’arrête net. La main sur la poitrine, son absence comme une déchirure. « Je… » Et puis merde. Je me retourne, le tire par le bras pour le forcer à se retourner sans pour autant se lever. Il n’a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive que déjà je suis assis à califourchon sur ses cuisses fermes et solides. Cette salopette n’est pas suffisante et ce contact indirect entre nos chairs tendues à souhait me fait grommeler. Tu n’es pas là pour ça ! Tu ne craques pas… Tu as juste besoin d’une chose... « Je ne tiendrais pas comme je le veux si je ne fais pas cela… Si je ne m’accroche pas à ce que je m’apprête à faire pour me donner du courage ! » Mes deux mains remontent le long de ses joues, de ses mâchoires que je tiens plus fermement et contre lesquelles je fonds. Mes lèvres se pressent contre ses délicieuses lippes en un baiser qui me foudroie et fait exploser mon cœur sous ma poitrine. Au-delà de tout ce que j’aurais pu espérer, de tout ce que j’ai tellement fantasmé ces dernières semaines. Une étreinte que je resserre, prolonge du bout de cette langue qui s’élance à la conquête de sa délicieuse partenaire de valse, tout cela pour reculer et me plonger à nouveau dans son regard. Tu l'abreuves de tout ce que tu ressens, de tout ce que ce baiser pourrait ne pas avoir assez exprimé à ton goût. Du bout des doigts, je caresse la peau délicate de son visage. Sa barbe de quelques jours qui picote légèrement, le bout de ses lèvres qui me manquent déjà terriblement. Je suis écarlate, mais profondément satisfait. Il fallait qu’il sache, lui aussi, à quel point je l’attends et continuerais de l’attendre le temps qu’il faudra. « Des crêpes… Je file faire des crêpes… Ou disparaitre dans mon congélateur pour faire redescendre la température… On verra ! » Une pointe d’humour et ce corps auquel je renonce malgré moi pour rejoindre la cuisine.  


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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Jeu 24 Déc - 15:43
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@Ekko Morillot
c'est brusque, soudain. tu t'y attendais pas. et en même temps, c'est tellement prévisible. passer d'une addiction à une autre, c'est l'histoire de ta vie. le célibat, tu n'as jamais connu. tu détestes ça, comme si t'étais tout bonnement incapable d'être seul. les hommes se sont enchaînés. jamais les bons, c'est vrai, mais pour autant, t'as toujours eu besoin d'être en couple pour avoir l'impression d'exister vraiment. alors non, ça ne t'étonne pas de jeter ton dévolu sur Ekko. c'est un schéma classique auquel t'as jamais su te soustraire. le truc, c'est que t'as l'sentiment que cette fois, c'est différent. la manière qu'il a de te regarder, de te dévorer des yeux et même de se tenir près de toi, ça te gonfle presque de fierté. comme si t'avais envie de cracher une nouvelle partition aux yeux du monde. avec lui, j'peux m'afficher, avec lui, j'peux vivre une vraie histoire. mais le leurre est là, bien ancré en toi. y croire pour mieux souffrir, forcément, t'appréhendes. qu'il ne soit qu'un pansement pour toi mais que tu ne sois qu'un objectif pour lui également. qu'il change, sitôt que tu lui auras laissé le loisir de parcourir ta peau et de comprendre que tu lui appartiens. ça date pas d'aujourd'hui, c'est une réalité qui te foudroie à l'instant même où tu entres dans cette pièce. tu lui appartiens depuis votre rencontre, c'était juste subtilement caché et discret. entre vous sans jamais s'exposer. comme si ça pouvait y changer quoi que ce soit.
- je te hais… si tu savais comment je te hais présentement. tu ricanes, car l'effet est réciproque. tu le détestes de te faire perdre le Nord, le Sud et chacun des points cardinaux. tu le hais de te faire croire que tout est plus simple lorsqu'il est là, jusqu'au décès de ton père. tu l'encaisses plus facilement, rien que parce que t'as son odeur dans l'nez. comme si son parfum pouvait te rassurer. alors tu lâches tout, oui. tu attrapes son visage, c'est presque agressif. tu noies tes jades dans les siennes et tu laisses parler cette partie de toi qui n's'exprime pas souvent. je ne veux pas être ton pansement… je ne veux pas être un point de passage ! vous voilà d'accord sur un point, n'est-ce pas ? alors tu souris, forcément. même si le geste que tu fais ensuite ne fait qu'augmenter un peu plus la température entre vous. un geste banal qui pourrait te rendre dingue si seulement tu laissais la partie inférieure de ton corps décider pour toi. tu me rends fou… tellement fou ! c'est l'effet escompté, bien sûr. cette dépendance, elle ne lui appartient pas uniquement. elle est maitrisée, par l'un comme par l'autre. vous vous êtes rencontrés dans des circonstances qui dépassent l'entendement. tout te poussait à croire à un signe mais aujourd'hui, t'en prends enfin conscience. c'est la providence qui l'a mis sur ta route. je ne crois que ce que je vois ! t'es à deux doigts de faire tomber ta salopette et défaire tes fringues pour qu'il constate de lui même l'effet qu'il provoque à frôler ta peau, à toucher ton épiderme. mais tu te retiens, grognes juste un peu alors qu'il se lève déjà.
l'éloignement est douloureux, c'est vrai. tu l'expliques pas mais tu peux pas t'empêcher de gémir doucement. on t'arrache quelque chose, on te prive d'air.. tu respires presque mal alors que tes yeux suivent son corps qui s'éloigne, s'éclairent de malice en louchant sur cet arrière train que t'avais qualifié d'à peine passable alors que tu rêverais de t'y installer. merde Bran, non ! mais trop tard, le sang quitte ton cerveau pour descendre en flèche vers ton sexe qui se tend plus encore. à terre, t'es à terre. mayday, mayday.
- je… il coupe court à ce manque et tu noies tes opales dans les siennes pour te concentrer sur lui et oublier ce qu'il se passe dans ton boxer. oui voilà, calme toi. mais c'est sans compter sur cet apollon qui se jette littéralement sur toi, manquant de te faire basculer en arrière. à califourchon sur toi, ta peau qui frémis contre la sienne, ton érection qui s'aplatit contre lui. le souffle coupé, tu l'entends te dire je ne tiendrais pas comme je le veux si je ne fais pas cela… si je ne m’accroche pas à ce que je m’apprête à faire pour me donner du courage ! et le temps s'arrête, net.
BOOM.
ta cage thoracique se soulève alors que ses lèvres capturent les tiennes. ta libido manque de s'évanouir alors que sa langue force le barrage de tes lèvres. avec une agressivité que tu ne lui connais pas, il viole littéralement ta bouche pour te voler un baiser qui te noie dans un océan torride de désir, de sexe, de pulsion et de sentiments. les paupières closes, tu sens juste tes mains se caler sous ses fesses et les palper, augmentant le degré de sang qui s'accumulait déjà dans ton caleçon alors que le baiser se poursuit.
BOOM.
le temps se fige, l'air s'engouffre dans tes poumons et manque de te brûler tant la violence de ce baiser te laisse le souffle court lorsqu'il se détache de votre étreinte. ça n'a duré qu'un instant mais c'était sans doute exactement ce qu'il te fallait pour te réconforter sur la nature profonde de ce que vous partagez. sa salive qui reste ancrée à tes lèvres alors qu'il se relève déjà, te laissant là, à moitié nu, les bretelles tombées et le membre tendu. tes yeux qui louchent sur la bosse de son jean alors qu'elle frôle à peine ton visage. il te suffirait d'un geste, pour faire exploser les pressions et te rassasier de ce sésame que tu te targues d'avoir en bouche. non !
des crêpes… je file faire des crêpes… ou disparaitre dans mon congélateur pour faire redescendre la température… on verra ! l'humour comme dernier rempart alors que tu le vois disparaître dans la cuisine. et toi, tu restes là, pantois. tu sais même pas quoi ajouter tant ton corps te brûle. chaud, chaud, chaud.. tu regardes tes mains, tes pectoraux qui se gonflent au rythme de ta respiration saccadée. le meuble ne t'intéresse même plus. tout s'efface autour de toi. mayday, mayday, mayday, mais tu crois bien qu'il est déjà trop tard alors que tu te lèves sur des jambes vacillantes. la salopette, elle, tombe définitivement, t'arrachant à son contact humide. en boxer, tu avances jusqu'à la cuisine où tu le retrouves penché sur le plan de travail. sans même qu'il n'ait eu le temps de te voir débarquer, tu te glisses dans son dos. ton sexe, dur comme la roche, entre en contact avec ses fesses moulées dans son jean alors que ton torse se plaque contre son dos. tes mains glissent en avant, juste sous son t-shirt et remontent jusqu'à ses mamelons déjà durs tandis que tes lèvres s'écrasent dans la chair de son cou, remontent jusqu'à ses oreilles pour souffler :
- tu joues à un jeu dangereux Ekko. tu t'entends lui dire d'une voix si grave que tu as l'impression qu'elle ne t'appartient pas alors que, d'une simple pression sur son dos, tu l'obliges à tomber en avant. ainsi penché devant toi, tu as tout le loisir de te voir gonfler contre son futal en grognant. tes mains, expertes et envieuses, glissent sous le tissu de son t-shirt en le remontant, dévoilant son dos musclé sur lequel, sans attendre, tu glisses ta langue en te penchant vers lui. remontant jusqu'à ses omoplates, faisant tomber le t-shirt à terre avant de glisser tes mains sous son ventre pour le remonter contre ton torse. ta langue joue avec le lobe de son oreille avant de t'entendre lui dire putain.. tu me rends dingue. dans un dernier souffle rauque.

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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Jeu 24 Déc - 16:14
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[ et puis va la vie. ]
@Ekko Morillot
Je ne réfléchis pas, il y a bien longtemps que mon cerveau s’est volontairement mis en veille afin d’assurer une circulation déraisonnable de mon sang plus bas, sur une zone en plein essor. La régularité des assauts de ce pénis qui n’en peut plus, prisonnier d’un boxer qui ne le supporte plus non plus. Je souffre de cette barrière, de ces barreaux qui m’empêchent de lui exprimer ô combien je le désire tout entier, ô combien le simple fait d’entendre sa voix fait s’hérisser mes poils en une colonie incontrôlables de frissons qui parcourent mon corps jusqu’à atteindre un cœur qui défaille. Il caresse ma peau, prononce ces mots qui font la différence et me rassurent sur ses propres intentions. Il ne me considère pas comme un garçon de passage, comme un pansement qui l’aidera à tourner la page, à se remettre de sa rupture, de la douleur que provoque le deuil en lui actuellement… Un bandage qu’il n’aura aucun remord à glisser à la poubelle lorsque tout ira mieux pour lui. Il m’envisage différemment, de la même manière que je médite cette histoire potentielle depuis des semaines, et cela malgré l’interdiction formulée ce premier soir. Tu n’as jamais rien laissé paraitre, au-delà de petits sous-entendus glissés sous le ton de l’humour. Tu es resté bien sagement là, installé au fond d’une pièce, à le regarder briller d’une lueur que tu savais bien insuffisant au regard d’un tel potentiel. Tu t’es contenté d’être un ami, un pote, une connaissance alors que ton être tout entier te quémandait de ne surtout pas renoncer, de ne surtout pas te contenter de si peu. Tu as tenu le coup, enduré cette absence, ce manque, cette frustration ultime jusqu’à ce que vienne un moment que tu sais terriblement mal choisi. Tu cèdes après t’être fait la promesse solennelle de ne pas en profiter, de ne pas tirer avantage de sa posture, de ce que tu ressens contre ses cuisses lorsqu’enfin tu le chevauche. Je n’abuserais pas de la situation, je me connais, j’ai résisté à tellement de choses auparavant qu’il me parait impossible de sombrer pour un baiser. Vraiment ? Peux-tu vraiment assurer que tu ne te laisseras pas emporter par cet homme qui te pousse complètement en dehors de ta zone de confort ? Tu te sens fondre sous ce pénis durci par une excitation que vous partagez. Très vilainement tenté d’onduler dessus pour attiser des flammes qui n’ont pas besoin de toi pour exprimer l’ensemble de leur vivacité. Je ne lui laisse pas le temps de comprendre, pas le temps de réaliser ce qui l’attend que déjà je fonds sur ses lèvres. Ce torrent d’émotions, je m’attendais à le rencontrer, je ne l’anticipais pas aussi vif, aussi brutal et plaisant. Contre ses lippes, ce sont tous mes désirs qui s’expriment, tous mes espoirs qui se massent en un baiser tendrement, teinté d’une sensualité conséquente, que je tente au mieux de maitriser. Tu grognes contre ses lèvres, animal qu’il pourrait rencontrer dans le cadre strictement professionnel de son travail, lorsque ses mains s’agrippent à tes fesses bombées. Je m’amuserais de cette victoire sur ce fessier, à qui il a honteusement manqué de respect le premier soir, plus tard, lorsqu’il me suppliera de le laisser me toucher, lorsque sa peau toute entière s’éveillera au contact d’une chair que lui seul voudra conquérir et malmener jusqu’à m’entendre hurler, incontrôlable, sous ses à-coups brutaux et parfaitement calibrés. Tu le veux.

Mes muscles sont à l’agonie, tremblent en réaction à ce myocarde qui bat tellement fort que j’en viens à craindre pour mes jours. Pourrais-je subitement faire une crise cardiaque ? Je n’ai pas peur de vivre dangereusement, je me fiche de ce qui pourra m’arriver. À ses côtés, plus rien n’a d’importance si ce n’est cette douceur paradoxale que je perçois au milieu de cette chaleur libidineuse. Celle qui transparait à travers ses prunelles et pourrait faire disparaitre un épais voile de brouillard sans aucun problème. Celle qui anime mes doigts qui caressent son visage tendrement, comme s’il était la plus fragile des créatures sur terre, d’une fragilité que ce simple contact menacerait de briser en un millier de morceaux. Ces fragments d’un myocarde que tu as déjà à cœur de recoller, lui qui a tellement souffert, lui que tu veux rendre heureux. Ce sourire que tu aimerais capturer, que tu illustreras en chanson. Tu pourrais finir par comprendre Taylor Swift et les nombreux titres qui lui ont été inspirés par ses histoires d’amour. Je n’aurais besoin d’aucune autre rupture pour abreuver mes textes d’une passion sans précédent. Ses prunelles délicatement posées sur moi suffiront. Le corps de cet Adonis, nu, allongé dans mes draps, m’inspirera des centaines d’albums et cette inspiration ne se tarira jamais. Comment pourrait-ce être le cas ? Je me redresse, le cœur brisé par cette distanciation qu’il est impératif de créer entre nous deux. Tu feras le nécessaire pour ses beaux yeux, quitte à souffrir le martyr. Tu attendras le moment opportun et tu goûteras à nouveau à cette perfection que sont ses lèves. J’avance péniblement en direction de la cuisine, les jambes ne cessant de trembler, épuisées par une telle excitation, par un tel climat. Je ne regrette rien, au contraire.

Je ne vois rien venir. Sagement occupé à regrouper les nombreux ingrédients qui me permettront de lui proposer le seul menu que je me sens à même de cuisiner sans manquer de tout foutre en l’air. Tu n’as pas hérité des talents de tes parents en matière de cuisine, incapable de t’élancer à la conquête d’une recette sans te foirer à un endroit ou un autre. Ce n’est pourtant pas faute d’essayer, tu n’es juste pas bon à cela. J’attrape un immense saladier que je dépose face à moi, sur ce plan de travail central. Il ne me reste plus qu’à me mettre au travail, suffisamment concentré pour vaguement éluder la présence de ma plus belle tentation dans la pièce d’à côté. Je n’entends plus le marteau, ni même les injures filtrer lorsqu’il se trompe en utilisant le mauvais tournevis, la mauvaise forme de vis. Je n’entends rien, pire encore… Je ne le sens pas arriver, bientôt confronté à lui, de toute sa grandeur, érigé contre mes fesses. Dans des instants comme ceux-là, j’en viens à regretter de porter des vêtements. Mon jean moulant est de trop, tout comme mon boxer… Ne parlons même pas du sien. « Oh seigneur ! » Je gémis, surpris de l’intensité avec laquelle ma voix s’élève lorsque ses bras se glissent ingénieusement le long de mes côtes, sous ce t-shirt, pour faire monter une fièvre déjà optimale. « Bran… » Je le supplie, entre deux râles, bien trop excité pour parvenir à garder la face. Mes deux mains, elles sont fermement ancrées sur ce plan de travail, seul rempart à une chute qui provoquerait ma perte. Il enflamme ma peau de ses doigts habiles, fait durcir mes mamelons et s’accumuler le sang dans une verge qui frotte, écœurée par le traitement qui lui est réservé, contre la surface sur laquelle je comptais me mettre à travailler. « Et toi, tu veux jouer ? » Je susurre en une inclinaison de ma tête vers l’arrière pour retrouver ses lippes que je prends plaisir à frôler sans jamais m’autoriser à les recouvrir. Son souffle, court et brutal, se mélange au mien avec ferveur. Tu ne comprends pas ce qui t’arrive, bientôt violemment entrainé vers l’avant. Tu as juste le temps de repousser le paquet de farine qui se trouve là, devant toi. Ton buste claque en un gémissement contre le plan de travail. Tu sais très bien à quelle sauce tu pourrais subitement être dégusté et tu râles d’impatience, d’un désir que tu ne sais plus contenir. « Bran… » Je grogne, d’une voix plus grave, supplication ultime. Je n’en peux plus. Plus de t-shirt, mon buste dénudé, aux anges lorsque sa langue vient sensuellement me témoigner une attention qu’il est difficile de ne pas ressentir à une intensité folle. « Bran… » Comment suis-je censé me sortir de ce mauvais pas ? Comment puis-je nous sauver tous les deux de ce volcan qui menace de nous emporter. Pompéi, all over again. Il me redresse avec une animosité qui me comble et me fait complètement perdre la tête. Ses mains, je les retrouve des miennes, m’accroche à elles pour les mener à mes lèvres, à cette langue qui se perd le long de son pouce, de ses phalanges musclées et habiles qui, je le sais, pourraient me faire hurler en très peu de temps. Sa langue, suave, chaude et humide contre le lobe de mon oreille me tue… Je ne tiendrais plus très longtemps dans de telles circonstances. The lord is testing you, Ekko. Je le rends dingue, ce sentiment mutuel fait s’étirer mes lèvres en un sourire endiablé. « Comment suis-je censé te résister ? » Je me retourne et le repousse d’un coup sec contre mon réfrigérateur sur lequel il se heurte en un tel bruit qu’il pourrait prévenir l’effondrement de tout ce qui se trouve à l’intérieur de ce dernier. Je le retrouve très rapidement et caresse ce torse parfaitement musclé, ses cuisses galbées et ce cou, brûlant, palpitant d’un désir qui nous enflamme sur lequel ma langue se perd. Contre lequel mes lèvres se pressent pour laisser place à des dents affamées de lui, de cette peau que je mordille. Une main à la ceinture de ce boxer qui nous sépare d’une ivresse que je ne sais plus contenir. Son regard, je prends soin de le retrouver, de le laisser anticiper sur ce que pourrait être mon prochain mouvement. « Dis-le moi… Et je résisterais pour nous deux, quitte à me frapper contre les murs… Quitte à rester sous une douche froide toute la nuit… Dis-le moi et je m’arrêterais, pour nous… Pour ne pas profiter de toi ! » Dis ces mots, et je serais tiens pour toujours.



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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Jeu 24 Déc - 17:16
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