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 et puis va la vie (ekkran)

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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Jeu 24 Déc - 17:37
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[ et puis va la vie. ]
@Ekko Morillot
Le démon que j’affronte est bien trop puissant pour qu’il soit envisageable de le faire reculer comme je le ferais en temps normal. Il est même impossible de songer à une stratégie efficace qui me permettrait de le vaincre en une frappe savamment orchestrée, et cela malgré toutes les défenses érigées, malgré tous les obstacles que je pourrais multiplier dans l’urgence et saupoudrer sur son passage afin de contenir la bête qui se rapproche de plus en plus. La menace est réelle, je la sens flotter sur moi, conquérante, en confiance… Son souffle chaud, tentateur et humide se fait une joie d’hérisser mes poils en des frissons qui parcourent l’intégralité de mon épiderme, de mon corps qui le supplie de continuer, de le toucher comme lui seul semble être à même de le faire ce soir. Je l’observe, effrayé et désemparé face à ce monstre qui ne peut provenir que d’un seul et même endroit  : le cœur. Tu comprends enfin de quoi il en retourne. Ce que cela fait, de prendre conscience qu’on développe des sentiments qui n’ont plus rien à voir avec de l’amitié à l’égard d’une autre personne. Tu as déjà emprunté cette route par le passé, familier à cette mélodie que compose ton myocarde, mais tu ne l’as jamais ressenti de la sorte, avec une intensité aussi inquiétante que celle qui t’emporte lorsqu’enfin tu cèdes et le surprends d’un baiser qui te secoue et confirme ce que tu redoutais depuis le premier jour, depuis ce premier regard échangé et tout ce que cela a créé en toi : tu l’as dans la peau. Cet élan de courage m’est bénéfique, au-delà d’une satisfaction personnelle et d’une libération flagrante après avoir fantasmé un tel geste pendant deux longues semaines, il fait jaillir en moi une énergie folle qui pourrait me permettre d’aller côtoyer les étoiles sans même avoir le matériel nécessaire pour espérer voler dans les airs. Il est impossible de chasser le sourire qui orne mes lèvres humides, tremblantes après un tel baiser que j’aimerais reproduire encore et encore, à l’infini. C’est pourtant la cuisine que je décide de rejoindre dans le but de nous préparer des crêpes, sucrées ou salées, à déguster avant d’aller dormir, loin, très loin de soupçonner le retournement de situation qui se profile en réaction à cette pulsion maintes et maintes fois repoussée que j’ai achevé de faire exploser en lui, en ce Dieu vivant qui m'inspire tous les dangers, toutes les folies... Tout ce qui pourrait me rendre encore plus fou. Fou de lui.

Je n’anticipe pas un tel contact. La brutalité de ses mouvements me surprend, me neutralise d’une attaque furtivement exécutée et offre à mes cordes vocales la possibilité de s’exprimer sans aucune barrière pour contenir l’intensité de râles qui ne laissent aucune place à l’imagination. Tu as très envie de lui, mais ce désir n’est pas uniquement physique. Cette connexion est plus profonde que cela, le besoin est vital, à en faire flancher tes jambes contre ses genoux si musclés. Tu frissonnes encore, des flammes sous la peau, sous la pulpe de ses doigts qui recouvrent ton corps d’un halo plaisant de chaleur et de sentiments auquel tu t’accroches pour ne pas sombrer tout de suite. Je ne parviens plus à me concentrer, à chercher le point d’ancrage qui pourrait m’aider à ne pas craquer alors que sa verge pointe aussi fébrilement contre mes fesses. Les vêtements sont peut-être encore là pour donner l’illusion d’une certaine retenue, mais nous savons tous les deux que cette danse se poursuivra dans le plus simple des appareils, celui qui permet l’excès, la soif, l’ivresse et la délivrance. Tu as rêvé de lui comme jamais tu ne l’avais fait auparavant, appris à adorer chacune de ses facettes, à fondre pour ses qualités, certes, mais surtout pour ses défauts qui lui apportent ce relief si particulier qui te prends constamment à la gorge. En sa présence, tu es le plus faible des individus, incapable de résister à ses yeux bleus qui te font entrevoir monts et merveille sans même qu’il en soit conscient. Émerveillé par son humour, par ses mots, par la justesse de ses gestes et l’harmonie de sa silhouette qui ne manque jamais de te rappeler à quel point sa beauté intérieure irradie jusque sur ce corps que tu te promets de considérer avec tout l’amour qu’il mérite jusqu’à ce que tes forces t’abandonnent et t’empêchent de mener à bien l’ensemble de tes objectifs. En sa présence, tu ne manquerais jamais de mots, de caresses ou d’attentions mais ce n’est rien comparé à ce que son absence fait naitre au plus profond de toi. Il est encore trop tôt pour que tu oses t’avouer tout cela, trop tôt pour que tu sois confiant à l’idée d’assumer un tel ressenti. Chaque chose en son temps, même si rien ici ne semble mettre en avant notre capacité à franchir les étapes dans l’ordre. Deux semaines, peut-être est-ce finalement suffisant. Tu te dis que vous avez surement assez pris votre temps… Et puis tu doutes, confronté à une variable qu’il est tout bonnement impossible de ne pas prendre en compte : Bran n’était pas célibataire jusque-là. Il ne l’est que depuis vingt-quatre heures et tu trembles à l’idée de n’être qu’un élément de substitution comme un autre. Un vulgaire morceau de Patafix utilisé dans l’optique de boucher un trou en attendant que le garçon idéal puisse venir le colmater correctement. Ses plaies, je m’évertuerais pourtant à les prendre en charge, à en désinfecter chaque parcelle jusqu’à ce qu’il me soit possible de les nourrir d’une pommade aux propriétés miracles : l’amour. Le temps comme allié et une cicatrisation lente, mais nécessaire, qui nous aidera à aller de l’avant à deux. Tous les deux, en une histoire qui l’éloignera de tout ce qu’il a connu et le mènera sur une autre route, dans une autre direction jamais considérée jusqu’à maintenant. Sa revanche, elle est à portée de main… Elle se trouve devant lui, saura-t-il te saisir au vol avant qu’il ne soit trop tard ? Je me redresse contre lui et ce torse que j'aimerais être en position de toucher, ce buste que je sens malmené par les battements de son cœur, tout pourrait m’indiquer qu’il est bel et bien prêt. Vous l’êtes tous les deux.

Ses mots me rassurent, ils font un bien fou à ce myocarde qui tambourine si fort qu’il en devient douloureux. Je souris, naïvement, une infinité d’étoiles pétillantes dans les jades lorsque vient le moment de me retourner et de retrouver ses prunelles que j’ai besoin d’observer, de gratifier de ce premier degré nécessaire. Tu veux qu’il le ressente, qu’il réalise ce qu’il fait croitre en toi lorsque tu es dans ses bras. « Moi non plus ! Je ne veux pas jouer… Ce que je veux… C’est toi ! » Je n’ai pas honte de l’admettre. J’éprouve même une certaine fierté à cette idée, galvanisé par l’adrénaline qui coule dans mes veines à toute vitesse et suffisamment adulte pour assumer mes souhaits sans avoir à me justifier. Tu n’as jamais reculé devant la difficulté. Tu sais être patient, faire preuve d’une résilience en laquelle tu crois aveuglément et qui te permet souvent de mener ta barque sans avoir à plonger dans des actions qui ne te feraient pas honneur. J’effleure le fruit cristallisé de mes désirs, les doigts amarrés à cette ceinture de boxer qu’un rien pourrait faire flancher, à ce sexe imposant qu’un simple geste vers l’avant pourrait enfin libérer de sa prison. Je n’hésite pas, je l’implore plutôt de choisir, d’agir en son âme et conscience et de me dicter le tempo à suivre, lui, l’être parfait qui, ce soir, brille d’une magnifique vulnérabilité avec laquelle je ne veux pas jouer. Jouer, ce terme ne cesse de te revenir et tu cernes ô combien ce que vous avez est important à tes yeux. Ô combien tu ne veux pas le trahir en agissant trop vite, trop tôt, sans avoir eu le temps de lui en laisser, justement. Je n’ai pas le loisir d’exprimer à haute voix cet éclair de génie qu’il s’abandonne à moi, d’une fougue qui me ravage le cœur. Toi aussi, tu as envie de lui. S’il savait à quel point tu salives à l’idée qu’il puisse s’immiscer au plus profond de toi afin d’y apposer son empreinte, indélébile. S’il savait la quantité astronomique d’énergie que tu brûles depuis tout à l’heure à lui résister, à essayer d’être ce garçon dont il pourra peut-être tomber amoureux plutôt qu’une chienne qu’il aura plaisir à défoncer… Un trou qu’il démontera jusqu’à se déverser par automatisme. Tu ne veux pas être cet homme, tu le veux lui, tout entier, rien que pour toi. Toi, rien que pour lui. Tu n’es pourtant pas du genre à bondir, à croire qu’il est possible de s’attacher aussi rapidement et facilement à une autre personne mais… Mais tu ne peux nier l’évidence. Tu le ressens jusqu’au plus profond de toi lorsque ses yeux se posent sur ta piètre carcasse, lorsque la pulpe de ses doigts recouvre ta peau en une sensation que tu adores. Ne parlons pas de ses lèvres qui, à présent, te font décoller, toi et des centaines de milliers de papillons. Évitons de mentionner ce corps que tu meurs d'envie de parcourir, fiévreux rien qu’à l’idée d’en explorer les recoins, millimètre après millimètre, de ta langue habile et curieuse. Je frissonne lorsqu’à nouveau ses lippes se collent aux miennes, emporté par un cocktail plaisant d’émotions. Il me soulève et je m’accroche à lui, les jambes croisées contre son bassin, les mains rivées contre son visage et la langue ravie de ce duo au sommet, de cette camarade qui danse à ses côtés et s’entremêle fougueusement. Ce baiser, il me redonne vie. Il fait bien plus que cela. Tu te surprends à espérer à nouveau, à t’emballer, à vouloir aller trop vite, maintenant, demain et plus loin encore… Vers l'infini et au-delà. Tu te sens si bien entre ses mains expertes, tantôt victime, tantôt bourreau d’un cœur que tu espères atteindre en ralentissant momentanément la cadence pour reprendre ton souffle. Tes yeux lui hurlent ce que tu ressens, lui témoignent une admiration folle, aussi puissante que ce que viennent de se communiquer vos lèvres rougies par l’intensité d’une telle déclaration… L’entends-tu ? Il a envie de toi et tu n’as pas besoin de répéter ces quelques mots pour qu’il comprenne que toi aussi, tu as envie de lui. « Je suis tout à toi ! » Je susurre, tandis qu’il me débarrasse de mon pantalon et s’attèle à malmener ma lèvre au prix de gémissements qui se prêtent nettement plus à de l’encouragement qu’à un stop. Le sentir aussi près de moi, lové contre mes cuisses, me rend complètement dingue. Car dans mes yeux, ça se voit. La fièvre dans les yeux, oui, ça se voit. Mon cœur se serre j’ai du feu dans la voix… Le plus souvent c’est quand je pense à toi ! Ces mots ne m’appartiennent pas et pourtant… Ils n’ont jamais autant fait sens qu’ici, ce soir, contre ce plan de travail sur lequel mon bel Adonis s’apprête à me faire l’amour.

Ses lèvres explorent ma peau avec entrain, je le sens fondre le long de cette mâchoire qui ne demande que lui, contre mon cou qu’il déguste en vitesse, beaucoup trop à mon goût, déjà élancé comme le cheval fou qu’il est en direction d’un mamelon qu’il assaille, encouragé par mes râles, par cette main que je porte dans ses cheveux pour le motiver, le caresser et l’abreuver du seul contact qu’il m’autorise à lui fournir. Je n’en peux plus, la tentation est trop grande. Et pourtant… Comme un flashback, le mot vulnérabilité te revient à nouveau en pleine gueule. Tu te mordilles la lèvre inférieure à ton tour, ta concentration à la peine face à des assauts répétés et ce corps de rêve qui te quémande un droit de passage d’ores et déjà accordé. « Attends ! » Je lui attrape les deux mains et me redresse vivement. « Je… » Je te veux tellement fort, Bran… Mes pouces vont et viennent en douceur contre la paume de ses mains, mes yeux, eux, se lancent à la conquête de prunelles qui me font rêver. « Je me suis promis de ne pas abuser de toi. Si je te laissais me faire l’amour ici… Je nous trahirais tous les deux. » Putain de conscience, putain de code de la route que tu respectes envers et contre tout ! Je longe ses poignets, les porte contre mes lèvres pour les embrasser. « Notre première fois, je veux qu’elle résulte d’un profond désir… Qu’elle vienne de toi, le garçon pour lequel je fonds depuis le premier jour. Pas de l’homme complètement déboussolé et perdu qui me donne envie de pleurer avec lui parce qu’il ne mérite pas toutes les merdes qui lui tombent sur le coin du nez d'un seul coup ! » C’est d’ailleurs contre lui que mon nez vient tendrement se frotter. Contre ses lèvres que les miennes fondent à nouveau, plus en douceur, au prix d’un nouveau combat intérieur et d’une grande dépense d’énergie. « J’ai envie de toi ce soir… J’aurais envie de toi cette nuit, puis demain matin au réveil, puis toute la journée, toute la nuit… J’aurais envie de toi encore et encore, sans jamais parvenir à me lasser de ce corps qui me fait frissonner et saliver… Sans jamais me lasser de la profondeur de ton regard, de la beauté de ce cœur que j’ai senti palpiter contre mon dos tout à l’heure… Ce cœur que je touche maintenant et qui bat au même rythme chaotique que le mien ! Je ne bouge pas, j’ai le temps d’attendre… Le temps de t’attendre sans broncher car je sais ô combien je te veux, je nous veux ! » Je caresse sa poitrine, la zone où les vibrations de son palpitant se font le plus ressentir. Je me cambre pour pouvoir l’embrasser et remonter très lentement – beaucoup trop pour un homme qui prétend vouloir calmer le jeu – le long de son pec, de cette clavicule que j’abreuve de baisers jusqu’à pouvoir atteindre de nouveau ses lippes. Son érection me rend la vie dure, dans tous les sens du terme.



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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Dim 27 Déc - 2:04
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Lun 28 Déc - 12:16
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[ et puis va la vie. ]
@Bran Sussex
Victime, je le suis de mon propre corps, entité indépendante qui s’exprime après avoir été trop longuement bafouée par ma conscience. Mes principes m’aident à maintenir le cap, à ne pas m’égarer en chemin lorsque la lumière disparait et que l’ombre menace de m’emporter sur des routes sinueuses mais ce soir rien ne se passe comme prévu. Si tu devais résumer la vie en quelques mots, c’est avec cette affirmation que tu le ferais. Une succession de surprises qui te prennent aux tripes, parfois pour le meilleur, et d’autres fois pour le pire. Accroché à lui comme si ma survie en dépendait, je ne regrette rien et penche avec certitude vers le premier cas de figure. Il est tout ce dont je rêve depuis quinze jours, le prénom qui hante mes journées comme mes nuits, le regard qui me fait saliver et me déconcentre constamment. Tout, en dehors de ces murs me ramène à lui et à présent, tout ici me rappellera également l’importance de sa présence dans mon quotidien. Mon épiderme se détache du fil de mes pensées, révolté de me voir aussi peu actif et enclin à me mettre en danger, aussi frileux à l’idée d’assumer ce désir qui me consume à petit feu lorsqu’il est là, parce qu’il est toujours présent d’une manière ou d’une autre. Tu te remémores cette nuit solitaire, quelques jours en arrière, ta paume accrochée à ton pénis en une succession de mouvements mécaniques, une jouissance orgasmique proche et son visage, soudain ancré en un flash te menant à une explosion intense le long de tes abdominaux. Ce soir, il ne s’agit plus de mon imagination débordante, mais d’une réalité que j’embrasse à pleine bouche, au sens figuré, comme au propre. Ses biceps me retiennent, me maintiennent contre sa peau que j’agrippe de cette ferveur qui m’anime et me serre l’estomac. De ce besoin vital qui motive mes jambes à le faire prisonnier de cette étreinte, de ce bassin que j’ondule tout contre lui en m’indignant de la présence de nos sous-vêtements. J’étouffe là-dessous, incapable de reprendre mon souffle non plus. Victime d’un bourreau qui m’a attrapé dans ses filets dès le premier regard, dès les premières secondes. Tu croyais être en position de force, en capacité de conquérir son cœur, de lui faire la cour sans jamais dépasser les bornes par respect pour son histoire d’amour mais aujourd’hui tu réalises qu’il tenait les rênes depuis le tout début. Sa peau brûlante me redonne espoir, son odeur ravive mes sens et sa texture me réapprend à renoncer à mes craintes les plus profondes de cette pulpe qui l’explore avec appétit. Tu étais persuadé de pouvoir lui résister, de tenir bon la barre pour vous deux… Mais tu l’as beaucoup trop attendu pour être capable d’une telle chose… Est-ce lui que j’ai attendu toute ma vie sans même le savoir ? Est-ce lui qu’il me fallait rencontrer pour faire se débloquer cet engrenage infernal, illustration même d’un désert sentimental aride et désespérant ? Est-ce lui qu’il me fallait apprendre à désirer en silence pour comprendre à quel point tout fait sens, à quel point tout est plus lumineux, joyeux et unique en sa compagnie ? Le monde est fait d’incertitudes, mais son regard, lui, balaie toutes mes interrogations et ne désigne plus qu’une évidence essentielle : Tu lui as déjà ouvert les portes de ton cœur, les clés se trouvent non loin d’ici, est-il en position de s’en emparer ? Bien-sûr qu’il l’est… Rien ne lui résiste.

À une condition. Ne pas céder à cette pulsion animale, à un désir légitime et pourtant terriblement malvenu dans une telle configuration. Je n’ai jamais aspiré à agir avec un tel machiavélisme, à profiter de sa vulnérabilité pour enfin obtenir ce dont j’ai cruellement besoin. Ce n’est pas toi, tu vaux mieux que cela. Vous valez tous les deux mieux que cela et tu en reprends conscience malgré tout ce qui se passe en toi, malgré l’effort insurmontable qu’il te faut dorénavant songer à produire pour ne pas aller trop loin… Pendant qu’il est encore temps ! La tension s’accumule sous mon boxer, ses doigts attisent des braises qui pourraient très rapidement tout faire exploser. L’envie est plus forte que tout, résultat d’une privation insupportable, d’une frustration abreuvée à chaque message, à chaque occasion manquée par respect pour lui, pour ce petit-ami que je ne connais pas et pour ce que j’aimerais être en position d’affirmer à mes proches si nos chemins venaient enfin à se rejoindre. Tu le sais, le débat fait rage, tu as la tête qui tourne, victime d’un assourdissant enchainement d’arguments entre l’ange et le démon qui flottent de part et d’autre de ton visage. Ils s’expriment, tentent de prendre l’ascendant mais rien n’y fait, ils n’arrivent tout bonnement pas à te convaincre d’avancer ou de reculer. Tu te figes, pétrifié à l’idée de commettre une erreur irréparable. Paralysé à la simple pensée de le perdre par excès d’impatience, par instinct plutôt que par esprit de réflexion. J’ai du mal à reprendre mon souffle, le cœur serré, bien trop vulnérable à mon goût lorsque les mots viennent enfin dessiner les contours de ce que j’espère être le point de départ d'une histoire… De notre histoire. Son regard m’apporte la force nécessaire, le cran d’aller jusqu’au bout des choses. Je puise dans ses opales l’énergie qui me manque cruellement afin de chasser l’appréhension, l’excitation, qui menace également de réduire mes efforts à néant. Il est tellement beau, ainsi gorgé d’un désir qu’il lui est tout aussi pénible de contenir, à croquer lorsqu’il tente de se canaliser, d’accorder le crédit nécessaire à tes paroles. Parfait lorsque son regard se délite et laisse à nouveau place à une lumière teintée de pureté, d’une proximité moins animale, plus tendre sans pour autant faire s’amoindrir la quantité phénoménale de sang qui s’accumule entre nos cuisses, sexe contre sexe, à une double couche de boxers près ! Il grogne, résolu, et ma confiance prend le dessus. Peut-être s’agit-il d’une énorme erreur, tout est possible, mais j’ai foi en notre avenir commun. Rien n’arrive jamais par hasard. Encore moins lui, son regard, cet aquarium et le bouleversement qu’une telle décharge a fait résonner dans nos quotidiens. Tu aimerais croire qu’il a quitté son petit-ami en petite partie à cause de toi, guidé par son cœur, mais tu es nettement plus réaliste que cela, moins rêveur et prétentieux aussi. La voie sera bientôt libre, et tu seras prêt à agir au moment venu.

Je caresse ses bras, ses joues délicates, qui picotent en une sensation que j’adore. Sa barbe est parfaitement entretenue, taillée avec beaucoup d’attention, fascinante… Je la jalouserais presque, incapable d’en faire pousser une qui soit suffisamment uniforme pour tenir dans la durée sans rencontrer la lame affutée de mon rasoir. De cette chaleur humaine, ce sont toutes mes illusions que je lui transmets, de cette pulpe des doigts qui s’aventure sereinement sur ce corps que j’aime, aux pieds duquel je pourrais aisément m’agenouiller. Il est magnifique. Je touche son cœur, pas le moins du monde gêné à l’idée d’envahir son intimité, un juste retour des choses quand on sait la facilité avec laquelle il m’a fait sombrer tout à l’heure… La facilité avec laquelle il s’est glissé dans ma vie sans attendre le moindre feu vert dès les premiers instants. Tu lui rends la pareille, de cette attention qui guide tes phalanges avec précaution, par peur de lui faire mal, de briser ce myocarde que tu devines déjà en mille morceaux sous sa peau. C’est contre lui, que tu t’abaisses. Contre lui, que tu portes tes lèvres en un long baiser, magie que tu espères être en mesure de lui communiquer. Calme mérité après une tempête destructrice.



Ensemble, d’un bout à l’autre. Ses mots font s’envoler mes lèvres jusqu’à mes oreilles. « Je ne fais que vous rendre la monnaie de votre pièce, bel inconnu. Vous rendez-vous compte de l’effet que vous me faites depuis les premiers instants, et cela avant même d’avoir pu goûter à votre… Arme la plus secrète ? » Des mots qui lui sont confessés ou confirmés, en fonction du point de vue, avec humour et second degré sans pour autant l’empêcher d’accéder à un premier degré qui me fait peur. Il pourrait me détruire en un claquement de doigts de ce cœur qu’il tient entre ses mains. Je me penche en arrière afin d’attraper un morceau de sopalin que je porte délicatement contre mon avant-bras, le long de ma cuisse afin de le récolter, un petit diable savourant sa victoire dans ce regard que je lui adresse. Je me frotte les mains, bientôt aussi propre que possible et porte le bout d’un doigt contre mes lèvres, là où ses saveurs persistent en une gouttelette résistante. Tu te bats à nouveau contre toi-même, ton appétit ouvert par cette sensation délicate que tu aimerais récolter dans son intégralité. De son goût qui t’inspire bien des actes qui, à coup sûr, t’enverraient en Enfer. Je balaie toutes mes idées d’un petit mouvement de tête de gauche à droite et me redresse, glisse le long de ses cuisses jusqu’à de nouveau être debout contre lui, mes lèvres tentées de l’embrasser à nouveau, plusieurs fois, de petits baisers plus innocents.  « Tu as faim ? » Je marque une pause, très vite conscient du potentiel double sens, de ce caleçon qui commence à trouver l’apaisement contre mes courbes et de son boxer que je remonte délicatement jusqu’à recouvrir le plus délicieux des jouets qu’il m’a été donné d’explorer. « De nourriture, j’entends ! » Je caresse son torse, apaisé contre lui, et ajoute. « J’ai une idée… Et si tu passais par ma chambre récupérer quelques affaires pendant que je te fais couler un bon bain chaud ? J’en profiterais pour nous préparer un petit quelque chose à grignoter ! La suite… Je te laisse choisir le programme… Un petit film, une balade nocturne, des câlins… Ce meuble, même si nous savons tous les deux que tu as perdu ton pari, toi aussi ! Tout ce que tu veux ! » Je ponctue mes propos de petites papouilles le long de son bras et d’un clin d’œil taquin lorsque je mentionne cet horrible meuble.
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Lun 28 Déc - 16:42
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[ et puis va la vie. ]
@Ekko Morillot
il parait que c'est écrit. c'est ce qu'on te dit depuis toujours. rien n'arrive par hasard, alors est-ce vraiment une coïncidence qu'il soit entré dans ta vie alors que tu ne t'y attendais pas ? est-ce vraiment le fruit du hasard qu'il soit, aujourd'hui, l'une des premières personnes à être présente alors que tout autour de toi s'effondre ? tu n'sais pas, ou n'sais plus. peut-être même que tu oublies de réfléchir, un instant. comme si ce baiser, le premier, avait déjà tout changé entre vous. comme si d'un statut amical platonique venait de jaillir les plus profonds et sincères des sentiments. mais est-ce aussi concret que tu en as l'impression quand, animal sans chaînes, tu lui sautes littéralement - et physiquement - dessus ? tu n'sais pas, encore une fois. perdu et accroché à ses lèvres, t'es même plus en mesure de réfléchir. comme si tu perdais pied à la réalité pour ne te concentrer que sur lui et ce qu'il te fait ressentir. comme s'il fallait que son oxygène rassasie tes poumons pour que tu puisses encore tenir debout, là, contre lui, sur ce putain d'plan d'travail, à faire de ton mieux pour ne pas avoir l'air aussi agressif que tu n'pourrais l'être. un simple baiser qui change tout, redistribue les cartes et te libère d'un recul que tu t'étais promis de conserver alors que tu l'avais retrouvé, plus tôt, dans cette brasserie. j'veux pas d'un pansement, j'veux pas d'un pont ou d'une branche, j'veux pas d'un homme qui soit là pour faire taire les douleurs et m'aider à passer à autre chose. j'veux pas d'une passade, j'veux rien d'éphémère, j'dois apprendre.. à quoi ? à m'reconstruire seul. voilà exactement ce que tu t'étais promis alors que tu entrais dans sa demeure. mais tes belles convictions volaient déjà en éclat. et pour cause, il t'avait embrassé et tout avait déjà changé.

et le calme qui revient, sur l'océan, juste après la tempête. le souffle court, comme si t'avais couru un marathon alors que tes yeux retrouvent les siens. un port d'attache, le tien. c'est comme rentrer à la maison après un long voyage. cette envie qui se dessine sur ses lippes tirées. satisfait, fier, ravi de l'effet qu'il te provoque.
- je ne fais que vous rendre la monnaie de votre pièce, bel inconnu. vous rendez-vous compte de l’effet que vous me faites depuis les premiers instants, et cela avant même d’avoir pu goûter à votre… arme la plus secrète ? alors tu le vois agir, comme pour la première fois. cette vicieuse créature qui ne fait qu'éveiller plus encore le désir. ce morceau de sopalin qu'il s'emploie à frotter sur sa chair pour faire disparaître ce qu'il reste de toi.. sauf sur la pulpe de ses doigts. qu'il relève jusqu'à ses lèvres. merde, il va pas oser ? mais non. il secoue le visage, s'arrête juste avant. a-t-il idée à quel point il est sexy ? tu n'en sais rien. mais lorsqu'il se baisse, remonte ton boxer le long de tes jambes et que tu sens son corps frôler ton sexe, t'as l'sentiment d'perdre à nouveau pied. retiens toi ! tu te brusques, serrant les poings sur le côté pour ne pas fondre sur lui comme on fondrait sur la première gourmandise venue. retiens toi ! tu t'invectives encore alors qu'il te vole un baiser.
- tu as faim ? il marque une pause. tu souris. d'un sourire qui veut tout dire. c'est pourquoi il se rattrape rapidement. de nourriture, j’entends ! tu rigoles un peu. il se blottit contre toi et la chaleur de sa peau fait écho à celle que ton corps dégage. les papouilles qu'il distribue sur ta chair provoque un milliers de frissons que tu ne retiens pas, lui laissant le droit de savourer sa victoire. j’ai une idée… et si tu passais par ma chambre récupérer quelques affaires pendant que je te fais couler un bon bain chaud ? j’en profiterais pour nous préparer un petit quelque chose à grignoter ! la suite… je te laisse choisir le programme… un petit film, une balade nocturne, des câlins… ce meuble, même si nous savons tous les deux que tu as perdu ton pari, toi aussi ! tout ce que tu veux ! tu rigoles légèrement. te décales et recules. tu attrapes son visage, l'emprisonnes entre tes paumes et souris un peu plus.
- j'ai une bien meilleure idée. tu lui dis, le plus sérieusement du monde. je vais retourner au salon, enfiler ta salopette et terminer ton meuble, comme promis. pendant ce temps, j'te propose de choisir c'que tu veux manger et me laisser te l'offrir. tu souris, plus tendre, moins agressif, comme si la tempête s'était déjà éloignée. j'ai pas envie que tu cuisines pour moi, ni que tu me berces comme si j'avais six ans. alors on va commander, se faire livrer, manger sur une table que j'aurai construite comme un grand juste pour te prouver que tu as tort et ensuite.. tu marques une pause, en profites pour plonger sur ses lèvres, ouvrir la bouche et faire danser ta langue jusqu'à ses dents pour l'inviter à ouvrir la sienne. un baiser passionné, fougueux et irrévérencieux. tu lui voles de l'air, comme pour t'en rassasier encore. puis, te détaches, relâches la pression de tes mains sur sa mâchoire pour descendre le long de ce torse sculpté et nu, caressant ses tétons, ses côtes et le dessin tracé de ses abdominaux avant de se rejoindre sur la ceinture de son boxer. ensuite on ira se promener, ensemble. parce que si on reste dans cette baraque.. non seulement je serais incapable de me retenir mais je m'en voudrais d'avoir monté un meuble pour ensuite le briser à t'y avoir chevauché. le clin d'oeil que tu ajoutes n'a rien de subtil. ce petit éclat de rire qui t'échappe non plus. alors tu te dégages de son étreinte, manquant d'étouffer à nouveau, calmant les pulsations de ton myocarde qui refuse d'en être séparé pour l'instant et roules des épaules à la manière d'un mannequin jusqu'au salon où t'attendent le cousin marteau et ses copines les instructions pour achever de monter ce meuble, comme tu le lui avais promis, à peine un peu plus tôt.
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Mar 29 Déc - 16:01
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[ et puis va la vie. ]
@Bran Sussex
Rien ne semblait indiquer que la soirée évoluerait de la sorte lorsqu’il m’a proposé de le rejoindre à notrecomme s’il s’agissait d’une habitude de vieux couple, là où ce premier pan de votre histoire a véritablement démarré après l’épisode introductif de l’aquarium –  brasserie pour partager un verre. L’assurance de passer une soirée en très bonne compagnie. Des sourires garantis, beaucoup d’humour également et de nombreux sous-entendus que j’aurais à chaque fois pour dilemme de considérer avec l’attention que me dicte mon cœur ou, au contraire, avec un second degré constant et nécessaire au regard du couple qu’il forme depuis quatre longues années avec Bradley. Vous n’en discutez pas souvent, lui et toi. Quelques mots échangés autour d’une allusion à lui, à cet homme qui le comble d’un bonheur que tu jalouses. Une relation stable qui te fait à la fois rêver et t’interroger. Il faudrait être aveugle pour ne pas ressentir la peine qui se glisse dans sa voix lorsqu’il aborde le sujet. Il tente au mieux d’enfiler un masque, de sortir le grand jeu en termes d’acting mais je le connais déjà trop bien, l’observe beaucoup trop attentivement pour tomber dans le panneau. Tu ressens sa détresse sans jamais oser l’adresser. Tu sais très bien quel message tu risquerais d’envoyer en agissant de la sorte. Il se braquerait, songeant peut-être à ta nocivité, à une toxicité simplement motivée par un désir de le glisser dans tes draps. Ce n’est pourtant pas ce que tu recherches. Je le veux, tout simplement, et cela de manière inexplicable. D’une volonté de fer inébranlable, loin d’une simple baise torride comme nous avons tous les deux eu l’occasion d’en connaitre dans notre vie sentimentale. Tu ne ressentirais jamais une telle agonie jusqu’au plus profond de ton cœur si tu voulais uniquement qu’il te touche, que vos peaux s’effleurent et s’embrasent. Si sa queue, que tu sais à présent sacrément imposante et durcie, était le seul élément de sa personnalité que tu désirais entrevoir tu te ficherais bien de tout le reste et pourtant… Sans le reste, tu ne veux tout simplement rien faire de plus. Je m’attendais à tout, sauf à cela. Comment aurais-je pu anticiper une telle situation ? Tout s’est enchainé à une vitesse ahurissante ce soir, mais je ne regrette rien. Je ne me suis jamais senti aussi bien, aussi vivant que dans ses bras, à embrasser ses lèvres pour la première fois. Tu ne devrais pas agir ainsi, pas après t’être résolu à respecter sa vulnérabilité, à prendre ton mal en patience pour votre bien-être à tous les deux mais cette voix a pris le dessus… Celle qui t’hurle de te mettre en danger pour une fois dans ta vie. Une déflagration à la hauteur de ce premier regard échangé quinze jours en arrière. À croire que rien ne se fait simplement avec nous. Cette intensité nous accompagne et nous balaie systématiquement, à chaque nouvelle étape de ce chemin qui se croise à nouveau. Tu ne devrais pas penser de la sorte, mais tu te dis que cette fois, plus aucun obstacle ne t’empêchera de lui témoigner ton attirance sans avoir à te cacher. Tu n’as plus à utiliser l’humour, ni même à avoir honte de ces sentiments qui naissent à son égard. Tu ne désires plus qu’une chose, assumer et te préparer à l’attendre, jusqu’à ce qu’il soit prêt.

Je me perds dans ses yeux, ramené à ces instants partagés quelques minutes plus tôt, avant que nos hormones prennent le dessus sur nous deux et fassent s’exprimer une pulsion mutuellement réprimée depuis le tout début. Tu le savais, qu’il avait envie de toi. Si vous n’aviez pas été dans cette conjoncture en premier lieu, tu demeures persuadé que vous auriez fait l’amour bestialement, et cela, dès ce rendez-vous improvisé à la brasserie. Tu ne regrettes pas qu’un tel scénario ne se soit pas produit. Tu es beaucoup plus heureux de ce qu’il se passe à présent, de cette évolution maitrisée, du moins, autant que possible. Sans cela, tu ne donnerais pas cher de cette relation qui, ce soir, gagne une dimension ô combien différente.



Ce n’est pourtant pas ce que je fais, bien trop sérieux pour oser faillir à nouveau. Conquis, mon cœur l’est, de ce contact à part qu’il m’a été donné d’observer, de cette intimité naissante entre nous, de tout ce qui n’aura plus besoin d’être dit pour être entendu. Je vibre contre la peau de ses biceps que je caresse tendrement, animé à l’idée de lui proposer une suite à la hauteur des minutes qui viennent de s’écouler, sur un tout autre registre. De la nourriture, un bain brûlant, des caresses… Tout ce qui pourrait l’aider à ne surtout pas renoncer à ce petit nuage sur lequel il flotte encore. Tout ce qui pourrait contribuer à l’éloigner de sa peine, de tout ce qui aura le temps de lui miner le moral plus tard, lorsque la cruauté de son quotidien reprendra le dessus. Ce soir, il est agrippé à une autre dimension, loin de toutes ses souffrances, de tout ce qui pourrait le faire craquer. Ce soir, tu lui appartiens tout entier et tu ne reculeras devant aucun défi pour qu’il garde ce sourire que tu aimes tant ! De ses deux mains terriblement musclées, il capture ce visage qui s’emballe à son contact. Happé par l’azur dominant de ses prunelles, par la beauté d’un regard qui me coupe à nouveau le souffle. Nous y voilà à nouveau, comme à l’aquarium, comme à chaque fois. « Une meilleure idée ? Je t’écoute ! » Des idées, j’en ai des tonnes moi aussi. La plupart sont malheureusement à jeter pour le moment, circonstances obligent. Je laisse filtrer un rictus moqueur lorsqu’il fait une nouvelle fois allusion à ce meuble. « Es-tu certain de vouloir t’infliger cela ? Tu as déjà perdu une fois… Deux fois ce serait… Beaucoup, même pour toi et… Tu vois… Je serais obligé de me moquer ! » J’ai ce sourire espièglement odieux sur les lèvres, celui qui se joue de ses capacités et ose le mettre à nouveau au défi. Pour l’heure, je m’autorise à fondre sur ses lippes, à les abreuver d’une chaleur qui, décidément, ne descend pas et me pousse à m’interrompre net en un mouvement de recul désabusé. « Tu dois absolument m’interdire de faire cela… De t’embrasser dès que l’envie me prend… Je ne saurais plus m’en passer sinon et… » Les mots me manquent. À moins que ce soit moi, qui les empêche de prendre forme. Tu as conscience de beaucoup de choses vous concernant. Tes certitudes sont nombreuses, mais tu sais également à quel point tu considères naïvement ce que vous partagez. Tu n’es probablement rien pour lui… Pas autant qu’il est à tes yeux, pas autant que tu aimerais qu’il puisse le devenir dès ce soir. Je baisse la tête une petite fraction de seconde et la redresse aussitôt, en un désir mutique de ne rien laisser paraitre. « Tu ne devrais pas enfiler cette salopette, si tu veux mon avis. À défaut de témoigner de l’avancée phénoménale de ce maudit meuble, j’aurais au moins matière à me rincer l’œil en silence, tout en sirotant ma bière ! Tu sais… En t’observant te cambrer, à genoux, le dos parfaitement courbé, les fesses en l’air et… » Cette fois, je maitrise mon interruption, celle qui laisse planer des tonnes et des tonnes d’hypothèses sur le déroulé des événements qui pourraient se succéder et découler d’une telle posture… Du genre à faire bondir cette versatilité en moi et la laisser s’exprimer de la plus animale des manières contre son arrière-train. Il ne te verrait pas venir, tu inverserais à nouveau les rôles en te collant à lui, ton sexe gorgé le long d’une délicieuse pêche qui ne demanderait plus qu’à être dégustée d’une langue aussi habile que tes mains. Cette scène qui se joue dans mon esprit, elle fait se décharger mes dents contre cette lèvre que je dévore. Il dégage mes plans d’un tacle de la main, visiblement peu inspiré par la tendresse. « Italien ? » Des pâtes, la sauce de son choix ou une pizza, peu importe… Plusieurs options pour un petit repas simple, sans prise de tête, mais d’une efficacité redoutable. Il balaie tes appréhensions d’un baiser qui t’hérisse les poils et te laisse là, le souffle court, à frissonner sous ses doigts qui parcourent ta peau avec envie. Il effleure des zones sensibles de ton anatomie, ton sang ne fait qu’un tour, et cela vers le bas, en direction de ton entrejambe qui gonfle à vue d’œil sous ses caresses. Je lui attrape les deux mains alors qu’il arrive aux abords de ma ceinture de boxer, des flammes dans le regard. « Tu ne devrais pas jouer avec le feu, tu risques de te brûler… Très fort ! » Il ne pourra pas se plaindre si je perds à nouveau le contrôle. Tu le considère mis en garde, le reste ne t’appartient plus ! Ses mots font exploser mon cœur sous ma poitrine brûlante, à même ses doigts qui peuvent attester en direct de l’effet qu’il me fait. « Une balade, excellente idée… Je crois même qu’on devrait commander à emporter plutôt qu’en livraison. Je ne suis pas certain de pouvoir me contenir jusqu’après le repas… Surtout quand je sais les longues minutes qu’il nous faudra attendre avant d’être livrés et… Affamé comme je le suis… » Mes prunelles abandonnent son regard et chutent le long de ses courbes que je dessine de la pulpe de mes doigts, de cette clavicule à ses pecs saillants que j’embrasse l’un après l’autre jusque sur ses abdominaux saillants contre lesquels je m’arrête. « Tu n’arriverais pas à le casser qui plus est… » Je reprends, pointant du doigt le meuble en kit. « Je ne crois pas que tu serais à la hauteur. » Une attaque mutine, un retour aux essentiels, à ces taquineries qui ne sont jamais très loin et à un désir plus implicite et lointain : celui qu’il puisse me donner tort si nos corps sont un jour autorisés à ne faire qu’un. Il s’éloigne et son absence me fait grogner suffisamment fort pour qu’il l’entend, et cela malgré moi. Le manque est affreux, la douleur insupportable et pourtant je fais avec. Je profite de son absence pour récupérer mes vêtements et les enfiler l’un après l’autre, bientôt moins à l’étroit, moins étouffé par cette chaleur et plus à même de le retrouver au salon, bière à la main, afin d’observer l’avancée de ces petits travaux. « Dis-donc, tu as assemblé deux pièces… On progresse ! » Il est concentré, agenouillé devant son œuvre et j’en profite pour l’embêter d’un petit coup de pied glissé contre ses fesses afin de lui faire perdre l’équilibre. « Oups ! Tu ne tiens décidément plus debout ! » Entendez-vous la fausseté qui résonne jusque dans ma voix lorsque ces quelques mots viennent briser le silence ? Tu peux parfois te comporter comme un gamin, à faire le con sans arrêt, encore plus lorsque tu es heureux… Heureux, tu l’es ! Comme tu ne l’as pas été depuis très longtemps.

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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Ven 1 Jan - 0:39
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@Bran Sussex
c'est fait, bien sûr. tu n'regrettes pas, même si t'as l'sentiment que c'était.. trop tôt ? t'aurais dû t'faire violence, te retenir. mais t'en avais été incapable. depuis votre rencontre, tu n'attendais sans doute que cet instant, c'est vrai. tu vas pas t'mentir, Ekko t'a hypnotisé à l'instant même où vos routes se sont croisées. tout ça n'est que le résultat d'un feu qu'il attise depuis le début. tu n'regrettes rien, c'est une évidence. à l'instant même où il remonte ton boxer, pourtant, t'as cette pointe de culpabilité qui se niche dans ta poitrine. comme si t'avais pas l'droit de lui infliger tout ça, pas comme ça, pas ce soir. comme si t'avais pas l'droit, toi non plus, d'ressentir autant de désir et de joie à l'idée de passer du temps avec lui alors que tu viens à peine de te séparer et d'apprendre la mort de ton père. j'ne regrette pas, ça non. tu s'rais incapable d'en arriver là. sa peau, près d'la tienne, raisonne encore et t'as l'impression qu'elles étaient faites l'une pour l'autre depuis longtemps. il répond à tes désirs aussi bien que tu réponds aux siens. quand tu attrapes son visage entre ta main, tu vois briller au fond de ses yeux l'exact reflet de tout ce que tu ressens déjà à son égard.
- une meilleure idée ? je t’écoute ! pas forcément meilleure, mais peut-être plus convenable. te glisser dans un bain chaud et le laisser s'occuper d'toi reviendrait à lui donner l'droit de te faire brûler un peu plus de désir à son encontre. tu veux pas forcer les choses, ni les brusquer. tu veux prendre le temps qu'il faut pour que ça s'nourrisse doucement entre vous, que ça n'se précipite pas. alors tu lui proposes des choses simples, communes. des choses qui pourraient ne pas vous pousser l'un contre l'autre. même si pour ça, il aurait fallu éviter d'venir jusqu'ici et de le voir ce soir. es-tu certain de vouloir t’infliger cela ? tu as déjà perdu une fois… deux fois ce serait… beaucoup, même pour toi et… tu vois… je serais obligé de me moquer ! il dit en plaisantant. alors que tu lâches sa mâchoire. t'es prêt à le laisser se moquer de toi si ça veut dire rester ici, enfermé dans une bulle qui t'fait du bien, qui t'donne l'impression d'pouvoir respirer à ton aise sans contrainte. t'as jamais ressenti ça, c'est vrai. cet abandon. ou plutôt, tu l'ressens toujours pour les mauvaises personnes. il est bon, Ekko, et c'est ce qui t'effraie le plus au fond. tu dois absolument m’interdire de faire cela… de t’embrasser dès que l’envie me prend… je ne saurais plus m’en passer sinon et… il ne termine pas sa phrase, se sent presque gêné d'avoir sous-entendu ce que tu crois avoir compris. tu rigoles un peu.
- j'suis incapable de te l'interdire. tu lui réponds sincèrement. pour le rassurer mais également pour lui faire comprendre que tu éprouves la même chose que lui. que ce cirque ne fait que commencer et que tu pourrais facilement t'y perdre s'il t'en laissait l'occasion.
- tu ne devrais pas enfiler cette salopette, si tu veux mon avis. à défaut de témoigner de l’avancée phénoménale de ce maudit meuble, j’aurais au moins matière à me rincer l’œil en silence, tout en sirotant ma bière ! tu sais… en t’observant te cambrer, à genoux, le dos parfaitement courbé, les fesses en l’air et… cette fois, il retrouve sa bonhommie et son humeur mesquine. ça t'fait sourire alors que tu sens la pression de ses lèvres sur ton corps, que tu sens la chaleur qui émane du sien percuter ta chair. tu frissonnes d'envie, de désir. c'est immuable, c'est comme ça.
- tu te moqueras moins quand il sera monté et prêt à répondre à mes instincts les plus primaires, crois-moi. une promesse à peine voilée alors que tu te dégages de votre étreinte. t'as froid, brusquement. comme si on t'arrachait tes vêtements. tu t'étais habitué à son odeur, à ses mains, ses doigts, son souffle. tu manques déjà d'proximité mais c'est plus simple pour toi, pour vous.
- italien ? il rebondit, te propose. tu souris, acquiesces. tout vaux mieux que tu ne cuisines. t'es pas fier de toi sur ce point, mais tu n'lui dis rien. finalement, tu t'approches une dernière fois de lui, embrasses sa clavicule et joues avec la pulpe de tes doigts sur son torse dessiné et puissant. tu ne devrais pas jouer avec le feu, tu risques de te brûler… très fort !  putain il a raison, et tu l'sais. alors tu t'arraches, une dernière fois, à lui. c'est douloureux, presque, tu l'ressens sans pouvoir l'expliquer. tu tournes les talons, en lui proposant alors une dernière idée. une balade, excellente idée… je crois même qu’on devrait commander à emporter plutôt qu’en livraison. je ne suis pas certain de pouvoir me contenir jusqu’après le repas… surtout quand je sais les longues minutes qu’il nous faudra attendre avant d’être livrés et… affamé comme je le suis… tu rigoles légèrement, sans quitter ses jades des yeux. t'aimes l'humour, son humour. celui qui existe entre vous depuis le premier jour. cette manière de détourner les choses, de les rendre plus légères. ça t'donne l'impression d'exister, d'avoir un ami et c'est rare. toutes les relations devraient être comme ça, c'est c'que tu n'avais jamais compris jusqu'à aujourd'hui. tu n’arriverais pas à le casser qui plus est… tu arques le sourcil, touché à vif dans ta virilité. je ne crois pas que tu serais à la hauteur. tu rigoles.
- me tente pas Morillot. tu serais surpris de voir ce que je suis capable de faire quand on laisse libre court à mon imagination. tu clignes de l'oeil en ajoutant mais t'as raison sur un point.. attendre qu'on nous livre va être une véritable torture pour toi. autant partir tant qu'il te reste un semblant de conscience pour me résister. et te voilà déjà parti. de retour dans le salon, t'enfiles même pas la salopette. t'as l'corps qui réclame sa liberté, t'as pas envie de l'encombrer. tu préfères rester en boxer, comme si ça te laissait également libre de tes mouvements. à genoux sur le sol, tu prends les pièces, les assembles. tu sais pas ce qu'il fiche à la cuisine mais tu imagines qu'il doit certainement s'occuper à éteindre le feu qui le consume.
- dis-donc, tu as assemblé deux pièces… on progresse ! un rapide coup d'pied au cul et te voilà déjà à terre. oups ! tu ne tiens décidément plus debout ! son sourire satisfait, son rire.. tu roules des yeux, attrapant alors fermement ses jambes pour le renverser à son tour. à califourchon sur tes jambes, là où est sa place. tes opales qui se glissent dans les siennes alors que tes mains remontent déjà sous son t-shirt comme si sa chair réclamait la tienne. coincé entre tes bras, sous la puissance de tes mains baladeuses, tu étires tes lippes dans un sourire vengeur.
- tu joues au plus malin Ekko mais tu vas perdre à ce jeu-là. tu souffles en avançant ton visage vers le sien, soufflant sur ses lèvres, ton nez effleurant le sien. et ta défaite sera cuisante. tu ajoutes en pressant sur tes jambes pour le faire tomber à nouveau sur le dos, à même le sol. au-dessus de lui, le bassin posé sur son entrejambe, tu remues légèrement des hanches pour faire gonfler son sexe, emprisonnant ses bras au-dessus de sa tête d'une poigne ferme. te rhabiller ne suffira pas à attiser le feu qui brûle sous tes vêtements. tu dis, le ton grave, les yeux remplis d'une étincelle ardente. tu remues des hanches, encore. son membre durcit, tu le sens à travers le tissu de son jean. ravi de l'effet que tu lui provoques, tu ramènes ses bras sous la pression d'une seul de tes mains pour pouvoir te libérer l'autre. accès direct à son t-shirt que tu remontes, dessinant de la pulpe de tes doigts le contour de ses pectoraux, descendant doucement jusqu'à la pression de son pantalon. demande moi d'arrêter. tu souffles, à bout d'nerf, le sexe à nouveau érigé.
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Mar 5 Jan - 11:16
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@Bran Sussex
C’est un drôle d’état dans lequel je me trouve à présent. Flottement incessant entre plusieurs émotions distinctes, ivresse troublante résultant d’un contact que je m’étais pourtant promis de ne pas initier tant qu’il ne serait pas prêt. Sentiment grisant, chaleur addictive et nécessaire. Je caresse ses bras, fasciné et bouleversé par sa présence, par les baisers qu’il m’accorde généreusement. Tu ne comprends tout simplement pas ce qu’il te trouve, toi, le professeur de langues étrangères. Toi, l’expatrié, constamment à côté de ses pompes, bien trop gentil, doux et attentif pour se distinguer des autres. Je me sens pourtant à ma place contre lui, bercé par cette flamme mourante qu’est notre libido apès l’accomplissement d’une telle prouesse. Tu te sens vivant, comme rarement tu l’as été auparavant. Complètement dingue d’un garçon qui, pourtant, te fait peur. Il pourrait me briser d’une poigne savamment exécutée de la main, d’un assemblage de mots à hauteur de ceux qu’il m’a adressé ce premier soir. Tu l’as accepté, à l’époque. Tout était bien plus facile, tu ne le connaissais pas aussi bien, tu ne recherchais pas sa présence comme tu le fais à présent. Sans lui, tu te sens parfois perdu et tu n’as jamais été aussi angoissé à l’idée d’avoir à te résilier si l’impulsivité de cette soirée partagée s’effaçait au profit d’une réalité difficile à entendre. Il pourrait tout à fait se mettre à nourrir des regrets vis-à-vis de son couple. On ne peut pas renoncer du jour au lendemain à quatre ans de relation, à une vie commune qui, laissée derrière soi comme il l’a fait, revient forcément comme un boomerang tôt ou tard. Bradley, une évidence, ou un autre… Rien ne l’empêche de faire une nouvelle rencontre, de tomber irrémédiablement amoureux d’une autre personne. Le constat pourrait également t’être adressé. Tu ignores de quoi demain sera fait. Ce que tu sais, en revanche, c’est qu’il t’est très important… Beaucoup trop pour que tu fasses n’importe quoi. Je le contemple, louche sur cette stature herculéenne qui impressionne autant qu’elle me rassure, caresse du regard ce visage que j’aimerais embrasser jusqu’à en perdre haleine, jamais suffisamment courageux pour oser me séparer de lui, de sa chaleur et d’une odeur qui, déjà, m’enivre. Mes lèvres se fendent et sous-entendent sans jamais en dire trop. J’erre, seul, au milieu d’une excitation qui, en filigrane, refuse de désemplir, d’accepter le cessez-le-feu que je lui ai pourtant suggéré après être tombé au combat, et cela de la plus délicieuse des manières. Mon corps n’a pas besoin de davantage pour être rassasié, cet orgasme, qui l’a vilainement malmené, nous l’avons ressenti tous les deux. Nous étions ensemble, d’un bout à l’autre. Je tremble comme une feuille, ailleurs, sur un petit nuage que je ne parviens tout bonnement pas à quitter. Tu ne renoncerais pour rien au monde à ce ressenti, à ces mots que tu étouffes pour ne pas lui faire peur, pour ne pas le faire fuir… Il te sauve pourtant de bien des manières après tout ce que tu as été obligé de traverser en France. Ce léger murmure dans ma tête, avide d’un contact charnel plus puissant encore, il continue de s’exprimer. Sensuel filet de voix, appel à un renoncement que je ne suis pas prêt à considérer. Tu en as déjà assez fait pour ce soir. Je renonce au bain pour le meilleur, à en juger par l’état dans lequel il me met déjà présentement, sans m’offrir sa nudité sur un plateau. Grignoter quelque chose nous fera cependant le plus grand bien même si nous savons tous les deux que la faim éprouvée ne disparaitra pas avec de la nourriture. « Tu fais bien de proposer quelque chose à commander… Je suis une catastrophe derrière les fourneaux… Vraiment ! Je suis incapable de réussir un plat correctement sans tout foutre en l’air à un moment ou un autre. La dernière fois que j’ai reçu du monde, à Lyon, j’ai oublié mon plat dans le four… Je m’en suis souvenu lorsqu’une épaisse couche de fumée a commencé à se développer et que mon détecteur s’est mis en marche… La soirée s’est terminée chez Burger King ! » Une honte, mes amis français continuent d’en rire, ils me taquinent souvent avec cela… Eux qui font s’assombrir mes prunelles l’espace d’une seconde en une discrète teinte nostalgique. Tu es triste lorsque tu penses à eux, ils te rappellent à quel point tu es seul ici, loin de tout ce que tu connais. L’homme qui se tient devant moi fait pourtant figure d’exception. Le phare qui illumine ton chemin et parvient à t’arracher à cette humeur qui ne te ressemble pas. Il est tout ce que tu attends, que cette idée te torde le cœur dans tous les sens ou non. Lui, et ses lèvres que j’embrasse, encore et encore. Leur goût est inégalable, leur chaleur nécessaire, beaucoup trop d’ailleurs. Je ne manque pas de m’exprimer à ce sujet ouvertement, sans aucune once de gêne. Tu n’es pas du genre à dissimuler ce que tu ressens, même si tu essayais de le faire, tu en serais incapable. La preuve ? Même si tu t’es donné à cœur d’être un ami solide pour lui, à défaut de pouvoir te muer en petit-ami, ton regard a toujours trahi tout ce que tu éprouvais face à lui. Tu sais qu’il l’a remarqué, surement plus d’une fois.

La gêne me gagne d’un frémissement désagréable, d’un regard qui n’ose plus affronter le sien et accepte, la mort dans l’âme, de jeter un œil aux traits nettement moins appréciables de ce plan de travail. Ses mots me font immédiatement relever la tête en une expression qui m’insupporte, bien trop spontanée, bien trop expressive… Bien trop tout. Je l’attrape par la nuque, à la naissance de ses cheveux d’une douceur qu’il est franchement possible de jalouser et le presse en un geste légèrement plus appuyé, de sorte à ce qu’il se rapproche à nouveau et m’offre ses lèvres en offrande. Une friandise que je déguste sans me faire prier, bien au contraire. « Je ne me l’interdirais plus, dans ce cas ! » Je souffle, à même ses lèvres, en un sourire ravi. Chassez le naturel, il revient aussitôt au galop en une tirade moqueuse, qui met en exergue le catastrophisme qu’inspire la somme de nos capacités respectives face à un meuble censé être simple comme tout à monter. Nous en sommes loin. Il bombe le torse, d’une virilité qui n’est pas à prouver, et enchaine sans jamais se démonter. « Paroles, Paroles, Paroles… » Je chantonne, mes racines françaises jamais loin derrière. Cette chanson, j’imagine qu’il ne la connait pas. De quoi me frustrer à l’idée qu’il passe à côté de cette référence. « Tu peux traduire ce que je viens de te dire par le mot ‘’paroles’’. Une vieille chanson française, je te la ferais écouter si tu veux, à l’occasion ! » Ce titre ne figure pas parmi les morceaux que je présente à mes élèves en cours chaque semaine, mais il aurait ici toute sa place, en plus de répondre à ses sous-entendus par une énième provocation. Comme à mon habitude, comme à notre habitude. Cette alchimie, elle vient de là également, de cette facilité que nous avons à passer du premier degré au second degré en un instant. Il y a de la place pour tout, des moments privilégiés qui inspirent la confession et l’expression de maux qui nous dépassent, des moments très basiques mais efficaces, à l’image de ce que pourrait être un quotidien partagé s’il venait à rester ici un peu plus qu’une nuit, comme je l’espère. Les taquineries qui nous emportent dès qu’une perche, même minime, est tendue par l’autre et cette sensualité qui émane naturellement à chaque fois qu’on se parle, dès lors qu’on se retrouve… Un érotisme qui, ce soir, a pris une toute autre dimension. Il m’arrache à mes pensées lorsqu’il se détache, emporte ce voile d’innocence avec lui, me prive d’une accolade qui me manque cruellement et fait se contracter mon cœur en une sensation désagréable. Tu te détestes loin de lui, tu as besoin de sa présence, de ses bras, de ce regard qu’il ne daigne pas reposer sur toi pendant de longues secondes. Tu réalises à ce moment-là qu’il est déjà trop tard pour toi… Tu l’as dans la peau, sans même parvenir à t’expliquer comment tout ceci est arrivé. Je me doutais qu’il n’était pas juste un crush, mais cette détresse qui jaillit en réponse à son éloignement en dit long et me déstabilise. Des pâtes, tu dois enchainer.

Il revient à la charge du bout des doigts, de baisers déposés le long de ma clavicule. Mon épiderme, au même titre que la tambouille qui me sert de myocarde, s’hérisse à cette proximité retrouvée, même si elle ne dure qu’un temps. Cette fois, tu es prêt à le sentir s’éloigner. Son absence n’est pas plus agréable pour autant. Mes mots s’enchainent en une guirlande d’émotions différentes. Du détail technique aux insinuations graveleuses en passant par une attaque frontale, qui porte atteinte à sa virilité. Je sais très bien à quoi je me risque en agissant de la sorte et pourtant je continue, incapable de ne pas réagir à ce regard, à cette expression théâtrale qui me fait exploser de rire avant même qu’il puisse ouvrir la bouche. Il est magique, un clown terriblement sexy… Une personnalité à part. Un Être Des Lumières doté d’une magie bien à lui, celle de faire s’immiscer le sourire chez n’importe quel individu qu’il approche. Il est une bouffée d’oxygène, un rayon de soleil qui réchauffe et transporte. Un homme d’une sensibilité intériorisée, pudique, exprimée en de petites pétales qu’il est important de ne surtout pas laisser étouffer dans l’indifférence. Tu l’entends, tu le vois et tu le comprends. Lui qui, d’un simple regard, parvient à communiquer ce que des milliers de mots ne parviendraient pas à faire réaliser. Tu le sens, tu le perçois, tu le vibres. Lui qui, d’un simple effleurement, fait exploser mon petit monde solitaire. Tu le ressens et… Tu l’aimes ? Non… Tu l’aimeras. Je me doute que d’ici peu de temps, ce sera le cas, que je le veuille ou non. Je suis bien trop familier avec le fonctionnement d’un cœur qu’il a déjà tatoué sans même me demander mon avis. Une petite graine qui, tôt ou tard, donnera vie à bien plus encore à condition d’être parfaitement abreuvée.

Ses mots font s’entrouvrir mes lèvres en un son comparable à un cri excédé par la plus amusante des blagues au monde. « Pour te résister… Veux-tu que je te prouve de quoi je suis capable lorsqu’on me met au défi ? Tu n’auras plus droit au moindre baiser, à la moindre caresse… Au moindre regard… Pas même… » Je m’attèle à réduire la distance, félin, les yeux rivés dans les siens. Je le contourne, effleure ses omoplates du bout des doigts et m’éloigne afin de récupérer ma bière sur le côté. « Pas même mes mots ! » Il me faudrait dépenser une énergie colossale, mais rien n’est trop beau pour lui donner tort de la plus savoureuse des manières. « Tu ne tiendrais pas plus de vingt-quatre heures ici, entre ces murs, avec un Ekko uniquement amical, pas même tenté de laisser sous-entendre la moindre intention annexe ! » Il s’ennuierait de moi, de ces gestes qui, déjà, me manquent cruellement alors qu’ils n’ont rejoint l’équation que ce soir, quelques dizaines de minutes à peine en arrière. Il me laisse en plan, le con et je lui laisse le bénéfice du doute. Plusieurs centaines de secondes s’écoulent et me permettent de récupérer mes vêtements, de les enfiler et de retrouver un semblant de substance à afficher en le rejoignant. Tu es apaisé, à présent.

Je le retrouve au salon et le regarde faire, sans prononcer le moindre mot. De dos, à genoux, cambré et penché juste ce qu’il faut sur cette planche qu’il tente d’emboiter à la précédente, il est tout bonnement à tomber. Tu as honte de ta faiblesse. Le désespoir te gagne lorsque tu frémis à nouveau en immortalisant la chorégraphie à laquelle adhèrent ses muscles en harmonie. Son dos musclé te rends complètement chèvre, tu salives devant un tel spectacle. Ne parlons même pas de ce fessier qui, lui, aura définitivement une chanson à son effigie. Tu as des tonnes d’idées, un refrain qui te viens immédiatement en tête et te pousse d’ailleurs à dégainer ton téléphone pour inscrire sur un mémo quelques mots que tu réutiliseras lorsque le moment sera venu de composer. Pour l’heure, tu observes, en silence. Tu fantasmes, le scrute comme la Septième Merveille du Monde qu’il est. Sa progression est amusante, elle pourrait être ridicule pour un esprit peu habitué à jongler avec une compétence réputée : la pédagogie. Tu valorises toujours l’effort produit, le pas en avant plutôt que de pointer du doigt la montagne de marches qu’il reste encore à franchir pour arriver à quelque chose d’intéressant. Ma démarche est ici quelque peu différente, plus ironique, forcément, et teintée d’une vengeance que j’ai plaisir à mettre en place d’un coup de pied qui le déséquilibre et le fait tomber. Lui, et ce boxer qui me fait saliver comme le plus sensible des garçons. Lui, et ce boxer qui figurera en tête des centaines de rêves qui se succéderont chaque nuit, d’une imagerie intégrale que je ne m’imaginerais plus avec incertitude. D’un sens du détail scrupuleusement fantastique. Je ne m’attends pas à un tel geste. Une balayette ou presque, qui m’entraine vers l’avant en une chute qu’il maitrise. Il me rattrape au vol lorsque j’atteins ses cuisses, en un léger claquement qui me fait gémir malgré moi. « Enfoiré ! » Je grommelle, bientôt attaqué par ses mains baladeuses et conquérantes. « De cette même défaite qu’est supposée être ta progression face à ce meuble ? Ce n’est pas très impressionnant, tu sais ?! » Je ne manque pas de surenchérir, d’une petite voix douce qui contrebalance avec la nature piquante de mes propos. J’ai le cœur qui tape tellement fort qu’il me donne l’impression de sauter directement entre ses doigts. Tu serais presque tenté de lui ordonner de le rattraper, de ne surtout pas le laisser tomber mais tu t’abstiens, bien-sûr. Il se redresse et m’entraine avec lui vers l’arrière. J’assure mon atterrissage, incapable de le quitter des yeux, de renoncer à cette étreinte qui, malgré toute la compétition qui en émane, me fait un bien fou. « Je n’ai pas peur ! J’suis un petit mec solide, qu’est-ce que tu crois ! » Je broie mes biscoteaux pour en attester, pleinement conscient du ridicule d’une telle réaction. Il remue, le bougre, ondule du bassin contre mes courbes et l’effet est immédiat. Une bombe à retardement que je ne sais pas contrôler. Tu prends un immense doigt d’honneur dans la figure lorsque tes tables de multiplication deviennent inutiles à leur tour. Plus rien, tu ne saurais même plus conjuguer un verbe alors que son regard te happe. Le danger, il est de retour. « Je… Non ! » Je prétends, comme si je ne voyais pas du tout à quoi il faisait allusion alors que ma peau s’enflamme sous ses caresses, sous ce t-shirt qu’il remonte et me donne à nouveau envie de retirer, de ce pénis qui me bombarde d’insultes en réaction au sort qui lui est, une fois de plus, réservé. Il ose, il utilise mes armes contre moi et je me perds… Je m’égare, loin, très loin d’une réalité qui pourrait me faire exploser sous la chaleur étouffante qui m’empêche de reprendre mon souffle. « Embrasse-moi ! » À vrai dire, je ne lui laisse pas le choix. Cet ordre, je décide de le devancer en m’attaquant à son torse que je pince du bout des doigts, là où le peut de masse graisseuse est encore accessible à condition d’aller la chercher en profondeur. Sa poigne se desserre contre ma peau et me permet de le tirer vers le bras. Mes bras, regroupés de part et d’autre de sa nuque, le font prisonnier de mes lèvres qui fondent sur lui, affamées, d’un baiser sauvage que ma langue, délaissée, se met en tête de rejoindre d’un mouvement habile effectué entre ses lèvres. Je caresse sa peau à mon tour, ce boxer, ses fesses musclées et rebondies que je palpe sans me gêner, ondulant au contact de sa chair, à nouveau durcie par une excitation explosive. Je le provoque, l’allume et m’arrête net. Ton cœur pulse tellement fort que tu ne t’entends même pas prononcer les mots qui suivent. Hypnotisé par ses prunelles, tu fais preuve d’un courage que tu ignorais posséder. « Tu n’auras rien de plus tant que le moment ne sera pas venu ! Tant que tu ne seras pas prêt ! » Pas même ce corps qu’il ne connait pas, dont il ignore des centaines et des centaines de secrets, de détails que des nuits et des nuits de luxure lui permettront de découvrir. Une richesse que je sais insoupçonnée chez lui également, bien que je dispose d’une légère longueur d’avance. « Laissons tomber ce meuble pour ce soir et allons manger… Je ne tiendrais pas longtemps ! » Je frissonne sous son souffle aussi court que le mien, dur comme du bois contre sa cuisse, le long d’un boxer remonté dans la bataille. Ses courbes m’affolent et pourtant je ne regarde que lui, que ses yeux qui m’aident à tenir bon. Pour vous !


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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Mar 5 Jan - 23:16
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@Bran Sussex
c'est une faiblesse de te croire suffisamment fort pour lui résister. tu l'sais, tu l'admets volontiers. mais il te repousse, finalement. c'est lui qui décide et tu obéis. même s'il t'a fait jouir, t'as c'goût d'inachevé qui t'fait presque serrer les dents sous ses baisers. tu voudrais plus, tu voudrais tout. tu l'voudrais surtout maintenant mais tu sais que son comportement est plus raisonnable que le tien. t'es l'gamin qui frémit la veille de Noël, celui qui s'impatiente dans son lit et laisse des millions de mouton sauter par dessus la barrière sans jamais s'endormir. tu voudrais qu'il explose contre toi, qu'il t'offre exactement ce dont tu as besoin pour te sentir entier. mais non. il se fait violence, tu l'sais et l'devines aux trémolos dans sa voix. même infimes, ça trahit son désir. il se bat avec sa conscience pour ne surtout pas vous précipiter tous les deux vers l'abîmes. tu l'détestes, un peu, tu dois bien l'avouer. quand il embrasse ta chair mais qu'il refuse que tu t'amuses avec la sienne. c'est ainsi fait, tu l'sais. ne reviens pas sur ses mots, sur ses ordres. comme si tu lui obéissais, comme si tu lui appartenais déjà.
- tu fais bien de proposer quelque chose à commander… je suis une catastrophe derrière les fourneaux… vraiment ! je suis incapable de réussir un plat correctement sans tout foutre en l’air à un moment ou un autre. la dernière fois que j’ai reçu du monde, à Lyon, j’ai oublié mon plat dans le four… je m’en suis souvenu lorsqu’une épaisse couche de fumée a commencé à se développer et que mon détecteur s’est mis en marche… la soirée s’est terminée chez Burger King ! il sourit et c'est communicatif. il pourrait te raconter ta vie que tu n'saurais t'en lasser. là, contre la moiteur de son corps. à ressentir la chaleur qui se dégage de son derme alors qu'il te vole des baisers. les lui interdire ? t'en serais tout bonnement incapable et tu n'hésites pas à le lui dire. t'as besoin de ça, déjà. c'est plus fort que toi. sentir ses lèvres charnues glisser sur ta chair, c'est comme sentir la brise caresser ton corps aux premières lueurs du soleil. il sourit, un peu plus. ravi de ta réponse. je ne me l’interdirais plus, dans ce cas ! et tu exultes. le reste ne fait qu'écho à votre comportement depuis le début de la soirée. entre débordements et taquineries. parce que tu aimes le charrier au moins autant que tu aimes ses sous-entendus. parce qu'il a l'art et la manière de faire s'éveiller ta peau, de faire frissonner tes muscles. le désir est là, il ne s'atténue pas. tu n'fais rien pour, en même temps. c'est vrai, sans doute.. mais à quoi bon ? tu t'éloignes, tu joues des mots pour le faire réagir parce que t'aimes ça. cette complicité vous appartient depuis toujours. et même si t'as pas tout fait juste, tu te félicites d'avoir été suffisamment convaincant pour ne jamais le voir s'éloigner.
- paroles, paroles, paroles… il chantonne dans un français que tu ne comprends pas. se rapproche dangereusement de toi. faisant tout l'inverse de ce qu'il essaie de te faire comprendre. se permettant de te donner un peu de ce qu'il veut sans jamais te laisser prendre ce dont tu as besoin. j'ai faim, putain. mais pas faim d'un corps, pas faim d'un sexe. faim d'un homme, tout simplement. d'un homme qui saura m'aimer. comme lui le fait si bien depuis longtemps. il a toujours été là, tu t'en rappelles encore. quand la pulpe de ses doigts dansent sur ta chair, tu souris. tu peux traduire ce que je viens de te dire par le mot ‘’paroles’’. une vieille chanson française, je te la ferais écouter si tu veux, à l’occasion ! tu opines du chef, ravi. l'entendre chanter fait partie des nombreuses choses auxquelles t'as jamais eu droit. son cul aussi, mais ça, c'est une autre histoire.
- j'aimerais mieux que tu me la chantes. tu lui murmures en souriant un peu plus. il me semble que c'était le meilleur moyen pour moi de tomber amoureux de toi, non ? tu mets ça entre vous, comme un vieux souvenir. pour qu'il se souvienne de tout ça mais pour qu'il comprenne que t'as jamais rien pris à la légère. peut-être que j'en ai envie, maintenant. de quoi ? tomber amoureux de toi putain. c'est sûr. tu l'sens, partout sur ton corps. c'est bien pour ça que tu t'éloignes. ce serait présomptueux, non, de lui dire ces mots alors que tu viens d'abandonner le dernier homme à te les avoir murmurer.
- pour te résister… veux-tu que je te prouve de quoi je suis capable lorsqu’on me met au défi ? tu n’auras plus droit au moindre baiser, à la moindre caresse… au moindre regard… pas même… cette sensualité dont il fait preuve, tu ne l'avais encore jamais connue. quand il te tourne autour comme ça, qu'il laisse planer les mots entre vous et qu'il les murmure presque. tu pourrais perdre pieds. putain. tu grognes, alors qu'il attrape sa bière. pas même mes mots ! il ajoute ensuite : tu ne tiendrais pas plus de vingt-quatre heures ici, entre ces murs, avec un Ekko uniquement amical, pas même tenté de laisser sous-entendre la moindre intention annexe ! et tu râles.
- tu fais chier. tu grognes en quittant les lieux, le sexe si dure que tu pourrais sans doute t'en servir pour monter le meuble dans le salon. d'ailleurs, c'est là que tu vas, que tu t'isoles. t'en as besoin. ignorer l'homme qui est à deux pas de toi et qui n'fait que jouer avec tes nerfs depuis le début de la soirée. oublier cette attirance que tu n'arrives même pas à cacher et ces sentiments qui pointent leur nez comme si c'était naturel pour toi de passer d'un amour à un autre. t'es naze Bran, mais faible aussi. et ta vulnérabilité est la seule chose dont Ekko refuse de profiter. c'est tout à son honneur, mais là, en boxer, à moitié à quatre pattes dans son salon, t'attends qu'une chose de lui.. ta gueule ! tu te concentres sur le meuble. mais ça n'dure qu'un instant. il suffit d'un simple coup d'pied pour que l'imbécile refasse irruption dans ton esprit. fais chier, tu grognes, le cul à terre. une balayette à peine pour le faire te rejoindre. il veut jouer alors ? c'est trop tard pour dire non ? tu n'sais pas, tu n'sais plus. il te rend fou, dingue.. il t'obsède, il obsède chaque partie de ton putain d'corps qui n'répond plus de rien.
- enfoiré ! il te gronde, mais ça n'dure pas longtemps. déjà, ta peau retrouve la sienne. et tant pis s'il a mis des fringues. ça n'suffira pas à t'arrêter, cette fois. déjà, ta bouche se perd sur le tissu de son t-shirt, dans son cou, sur sa chair. tu l'respire. ouais, tu le respires putain. de cette même défaite qu’est supposée être ta progression face à ce meuble ? ce n’est pas très impressionnant, tu sais ?! et il ne fait que jeter de l'huile sur un feu qui s'était partiellement éteint. tu grognes à nouveau, animal emprisonné. ton sexe érigé qui pompe tout l'sang dont ton cerveau manque désespérément. le sentir si près de toi.. putain son parfum, ça devrait être illégal, non ? je n’ai pas peur ! j’suis un petit mec solide, qu’est-ce que tu crois ! c'est le signal qu'il te faut pour renverser encore la vapeur. un mouvement souple et brusque et le voilà sous ton corps. les yeux dans les siens. putain d'tentation. tu ondules des hanches, comme un pro. t'as rarement été passif, c'est pas ta came et ça l'sera sans doute jamais. mais tu sais que ça excite les mecs, tu sais que ça l'rend fou.. ce mec-là. parce que tu n'veux que lui, présentement. chaque fois que tu clignes des yeux, son image se matérialise sous tes paupières. l'enfoiré. il t'a eu. tu l'sais. il a gagné. et c'est difficile de l'admettre.
- je… non ! alors tu soulèves le t-shirt, tu violes son torse de tes mains, y prends un peu de chaleur comme si tu voulais attraper l'soleil. c'est une cause perdue, tu l'sais. t'en auras jamais suffisamment pour t'donner satisfaction. t'es tendu, au summum de l'excitation alors qu'il murmure embrasse-moi ! sans vraiment te laisser le choix. sa bouche est violente lorsqu'elle s'agrippe à la tienne. ses gestes sont brusques. un homme, putain. un vrai. un homme, sauvage et animal. comme toi. vous vous retrouvez sur cette pente descendante et déjà, tes mains s'acharnent sur le peu de chair qu'elles arrivent à trouver. ton souffle est rauque, tu manques d'oxygène. ce qui est paradoxal quand tu sais qu'il est la seule source d'air dont tu as besoin. et puis, il se dégage, encore. s'allonge sur le sol et te laisse pantois.. tu n’auras rien de plus tant que le moment ne sera pas venu ! tant que tu ne seras pas prêt ! ta patience ne tient qu'à un fil. le teasing, c'est pas ton truc, ça l'a jamais été. tu respires mal, ton regard s'assombrit, le bleu azur laisse place à un bleu qui se déchaine. l'ouragan frappe dans l'océan de tes iris qui le fusillent, littéralement. laissons tomber ce meuble pour ce soir et allons manger… je ne tiendrais pas longtemps ! il a raison Bran, putain il a raison. mais ta conscience s'est faite la malle en même temps que l'reste de tes fringues. t'es sur lui, toujours. en position de force. tu pourrais forcer, tu pourrais l'embrasser à nouveau et lui voler tout l'air qui compose son corps.. il ne tiendrait pas longtemps, tu l'sais. tu l'sens. là, entre tes jambes. son sexe est aussi dur que le tien, il roule sous tes fesses, juste sous tes bourses. oui, tu pourrais. et cet instant se prolonge, un instant de pure réflexion. tout en toi te pousse à poursuivre mais, au dernier moment, tu te laisses tomber sur le cul, juste à côté de lui.
- t'as raison. tu dis, les yeux clos. tu ravales ta salive. quand tu ouvres les paupières, l'azur est à nouveau calme et la tempête s'est tue. en toi, ça crépite pourtant. alors tu te lèves, t'éloignes aussi vite que tu le peux et retrouves tes vêtements. tu m'fais chier Ekko. tu l'engueules, presque, en enfilant ton jean. je déteste le fait que t'aies raison à ce point. tu le sermonnes gentiment en enfilant ton t-shirt. il est toujours allongé au sol, il te regarde, te nargue presque. tu lui tends la main. allez viens, on bouge, sinon je ne réponds plus de rien. tu marmonnes, presque de mauvaise humeur. et pourtant, quand sa main entre en contact avec la tienne, tout se calme à nouveau. ta peau répond à la sienne, c'est inscrit, oui, c'est écrit. et t'as qu'une envie.. qu'il chante, qu'on en finisse, tomber amoureux et pouvoir enfin le débarrasser de toutes ces fringues qui ne sont qu'une atteinte à la perfection de ce corps que tu rêves d'explorer.
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Mer 6 Jan - 16:59
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@Bran Sussex
Le combat que je mène intérieurement est difficile à tenir. Je n’ai pourtant jamais été effrayé par les perspectives ahurissantes d’un challenge, ni même par l’intensité de l’effort à produire afin d’espérer côtoyer les étoiles en atteignant un objectif clairement défini. Cette besace parait pourtant simpliste sur le papier. Lui résister, comme s’il s’agissait d’une douceur sucrée qu’un mec comme toi, qui fait attention à ce qu’il ingère, n’aurait pas le moindre problème à laisser de côté pour se concentrer sur un excellent fruit ou une proposition moins riche en mauvaises graisses. Désobéir à mes pulsions, à cet élan hormonal qui m’emporte en un tourment de souffrances… Ce doit être la bataille la plus difficile qu’il m’a été donné de mener de toute ma vie. Plus encore lorsque mon cœur me remonte ainsi contre les lèvres pour l’embrasser avec envie, en une confrontation frontale qui fait autant de bien qu’elle ne menace de m’emporter là où je n’arriverais plus à contrôler les pensées qui s’accumulent de l’autre côté de cette balance en un poids qui parvient à la faire chavirer. Lentement, mais surement, l’attraction s’avère plus forte que tout, et cela malgré cette masturbation, malgré ces baisers incessants… Malgré tout ce dont je devrais être capable de me contenter. Tu peines à retrouver tes esprits contre lui, torturé par cette culpabilité qui commence déjà à te ronger à l’idée d’abuser de lui. Tu connais sa vulnérabilité, tu n’as pas besoin de revêtir ton plus bel habit d’enquêteur pour la ressentir à travers chacun de ses pores. Ce parcours que tes doigts initient attestent d’une souffrance tellement vive qu’elle t’aide à retrouver un semblant de substance de façade. Ton corps, lui, continue à trembler, à s’exprimer comme jamais les mots n’oseront le faire, pas ce soir, pas aujourd’hui, pas alors qu’il traverse un ouragan que tu empires d’une nouvelle salve nettement plus agressive encore. Suis-je en train de profiter de lui ? Cette simple idée fait s’hérisser mes poils. Je n’ai jamais voulu cela. Tout ce que tu veux, c’est qu’il t’ouvre son cœur. Tu ne t’inquiètes pas à l’idée de t’immiscer par la petite porte. Tout ce que tu demandes, c’est qu’il te laisse recoller les morceaux de ce myocarde, les uns après les autres. Segment après segment, d’une douceur dont il n’aura jamais pu témoigner auparavant. D’une reconnaissance qui lui apportera la confiance en lui, mais également en vous. En cette nouvelle entité que vous représentez dans l’ombre comme dans la lumière. Tu l’inonderas de tout l’amour que tu peux lui porter, de cette tendresse qui, au moment de renoncer à votre pudeur, laissera place à un mélange instable de romantisme et de sauvagerie. Tu seras l’ange de ses journées, le démon de ses nuits… Lui, il sera ton monde. Ta plus belle compagnie. Ton meilleur ami, ton confident, ton âme sœur, ton fantasme, ton tout… Cette distance qui s’installe me fait le plus grand bien, elle m’aide à trouver un nouveau point de chute, à acquérir le courage nécessaire pour me détourner et ne plus uniquement penser au goût ravageur d’une peau que je désire parcourir plus que tout. Tu peux le faire ! Rectification, je suis incapable de tout lorsque ses azurs se lancent à ma conquête de la sorte. Il me toise juste du regard, de cette intensité qui nous berce depuis le tout premier échange visuel et je frémis, le souffle coupé, fauché par un nouveau coup de tonnerre. « Tu es… Wow ! » J’en perds les mots, ils se mélangent dans mon esprit et m’empêchent d’en formuler plusieurs à la suite sans cruellement manquer de cohérence. Je le retrouve, me glisse tout contre sa peau et l’embrasse, lui dérobe des baisers qui, eux seuls, parviennent brièvement à m’apaiser, à faire taire ces voix qui m’épuisent et font s’alourdir ce poids qu’est la tentation. Ton monde s’est dérobé sous tes pieds lorsqu’il a décidé de te laisser entrer dans sa vie. Tu ne t’attendais pas à cela mais aujourd’hui, pour rien au monde tu ne ferais marche arrière, bien au contraire. Tu es heureux, tu respires la joie, coupable de te sentir aussi bien contre lui alors que l’apocalypse s’abat sur ses épaules. Coupable d’espérer que rien de tout ceci ne prenne fin, jamais, pour ne pas te confronter à une réalité qui, elle, risque d’être nettement plus douloureuse à accepter.

L’humour, ingrédient secret et explosif, réhausse chacune de nos conversations et achève de faire monter une tension qui manque déjà d’atteindre son paroxysme. Je le dévore des yeux, incapable de m’en empêcher, et lui emboite le pas, réagissant sans aucune gêne à ses paroles d’une simple répétition chantée de ce petit mot qui, pour le français que je suis, en dit long sur le message que je tente de lui faire passer mais qui, pour lui, ne doit pas correspondre à grand-chose. Je m’invite tout près de mon Apollon, lui caresse les épaules, longe ce corps qui m’inspire une extase qu’il est difficile de maintenir à terre, à même le sol. Tout en moi s’emballe, de ma poitrine qui se soulève en une série de battements irréguliers à mes poumons qui peinent à procéder comme ils le feraient généralement. Des millions d’ailes s’emballent au même moment dans mon estomac et rejoignent mon bas-ventre qui s’agace d’un tel traitement. S’indigne de ne pas être entendu, de voir les centaines d’appels du pied adressés jusqu’à présent rester sans aucune réponse positive. S’il savait à quel point tu meurs d’envie de ne plus écouter ta conscience, de ne plus t’écouter tout court. S’il savait la torture que cela représente d’être à ses côtés sans pouvoir l’être véritablement. Tu ferais n’importe quoi, tu te damnerais, vendrais ton âme au diable sans le moindre regret pour obtenir cette chance, cette place qu’il ne pourra pas t’offrir ce soir… Qu’il ne pourra pas te céder avant une éternité. Un long travail de deuil l’attend, qu’il s’agisse de son père ou de son couple. Il traversera chacune des phases et tu l’accompagneras d’un bout à l’autre, sans jamais faillir, sans lui tenir rigueur du moindre comportement qui te blessera sans qu’il le veuille. Tu continueras à le bousculer, à panser ses plaies, à l’écouter ou, tout simplement, à rester fidèle à toi-même… Toi, le petit gars qui bouleverse son petit monde instable et fait s’emplir ses yeux d’une lueur qui te redonne la force d’affronter tout ce qui vous attend, tout ce qui t’attends à l’heure actuelle. « J’ai bien d’autres chansons à te chanter d’abord ! Je pourrais le faire ce soir, peut-être. » Je ne lui promets rien, mais je me sais suffisamment en forme vocalement pour pouvoir être au rendez-vous, à la hauteur du spectacle que je lui offrirais lorsqu’enfin je l’installerais près de moi, sur cette banquette, face au piano. Les yeux dans les yeux, mes doigts lui hurlant la plus intime de mes déclarations, la plus viscérale des retranscriptions d’une émotion qui nous liera tous les deux différemment, d’une pudeur qui, enfin, me laissera m’exprimer comme je l’entends, sous prétexte qu’il s’agit d’une chanson, des paroles d’un autre artiste plutôt que les miens. Tu sais pourtant qu’ils lui seront directement adressés. Tu en penseras chaque intonation, chaque ondulation, chaque note, chaque envolée… Tu n’auras pas besoin de creuser aussi profondément en toi qu’habituellement. Tes sentiments, ils sont déjà là, à flotter à la surface. Ils n’attendent plus que toi pour leur apporter le sens qu’ils méritent.

« As-tu vraiment besoin d’une chanson pour tomber amoureux de moi, cependant ? » Je le provoque, de ce petit air assuré qui fait parfois tout mon charme. De ce torse que je bombe, piqué droit devant lui, sans jamais me démonter. « Tu l’es déjà, tu ne le sais juste pas encore ! » Je poursuis, le regard captivé par la chute langoureuse que démarre mes phalanges le long de sa colonne vertébrale. La descente pourrait m’être fatale, elle me mène bientôt à la ceinture d’un boxer sur lequel je louche. Il a un cul d’Enfer. Tu pourrais soudainement emporter ce morceau de tissu avec toi, t’agenouiller ainsi, dos à lui, et fondre contre ses fesses bombées pour laisser tes fantasmes reprendre le dessus. Tu t’abandonnerais, guidé par ses gémissements, par la décontraction de ses muscles qui, ainsi confrontés à ma langue conquérante et envahissante, capituleraient en un instant. Je pourrais agir de la sorte, lui retransmettre cette chaleur qui me rend complètement dingue et semble irrémédiablement m’attirer dans ses filets. Je m’abstiens pourtant de le faire et laisse à mes doigts la simple liberté d’effleurer ce séant formidablement musclé. Ce rebond bien ferme, il te fait durcir, tu bandes comme un sauvage, emporté par le fruit d’un désir que tu n’arrives plus à contrôler. Tu n’as jamais su faire semblant, encore moins ce soir. Tu sais très bien qu’il en joue, qu’il sait à quel point tu aimes ce corps que tu caresses, à quel point cette addiction à lui se développe et menace de tout emporter sur son passage. C’est déjà fait… Tu es déjà accro, et pas uniquement à sa peau, pas même à ces pulsions qui t’animent… Tu es complètement fou de lui ! Cette pointe de défi que je perçois dans l’intonation de sa voix m’inspire une autre forme de compétition et je ne manque pas de surenchérir. Habile dans le choix de mes mots, sensuel jusque dans les pauses que je marque en une interruption étudiée pour le faire réagir. Je ne le perds pas des yeux, occupé à le guetter comme la proie qu’il pourrait aisément devenir à trop me pousser dans mes retranchements, à trop flirter avec un brasier que je peine à contenir en l’état, brûlé au millième degré par l’amplitude de mon addiction. Je le cherche, jusqu’à obtenir un putain qui, je l’avoue, me fait pouffer de rire, satisfait. « Je t’embête déjà ? Je ne fais pourtant que commencer ! » Je profite d’une fuite en direction du salon sur laquelle j’anticipe pour lui mordiller l’épaule, félin, et le laisse nous imposer une distance qui me fait le plus grand bien. Qui m’offre l’opportunité de retrouver le confort de mes vêtements, d’une armure qui m’aidera peut-être à ne pas exploser avant l’atterrissage. Je ne dispose pourtant d’aucune garantie, mon cœur, lui, ne parvient pas à retrouver un rythme plus habituel. Il bat à tout rompre là-dessous et ne me demande qu’une chose pour faire cesser la douleur qui l’assaille : ses bras, ses lèvres, ses mots… Lui.

Je le provoque, joueur, sans m’attendre à atterrir sur ses genoux. Je ne vois rien venir, incapable d’ériger la moindre barrière, le moindre obstacle pour éviter un tel résultat. Je gémis, bientôt dominé d’une stature qui me fait complètement chavirer. Comment fais-tu pour ne pas perdre connaissance ? Tu as l’impression de ne pas avoir repris ton souffle depuis une vingtaine de minutes à présent. Tu ne respires plus. Loin de lui, qu’il s’agisse de quelques centimètres ou de bien plus que cela, tu ne fais que survivre. Contre sa peau, aussi douloureuse soit cette sensation qui te force à combattre une passion qui t’embrase et fait vivement réagir ton épiderme, tu es à nouveau vivant. Tu renais de tes cendres, Phoenix au cœur suffisamment blindé pour tout endurer à ses côtés. Il me bascule, me force à m’allonger dos contre le sol en un mouvement que je ne tente même pas de contredire. Je le laisse faire, bientôt emporté par une fièvre qui me donne envie d’hurler. Qui fait exploser ce caleçon prisonnier d’un jean qui l’étouffe. Je râle, pas le moins du monde maitre d’un corps qui n’en fait plus qu’à sa tête, d’un bassin qui se soulève lorsque ses fesses, uniquement recouvertes d’un petit morceau de tissu, se lovent contre des formes rebondies que j’aimerais pouvoir libérer. Tu ne peux plus résister… Comment es-tu censé écouter ta raison alors qu’il t’invoque de la sorte ? Il te chauffe à blanc, verse une huile explosive sur un feu déjà très largement répandu. « Je vais te… » Je porte mon poing contre mes lèvres et le mordille en une ultime tentative de contenir tout cela. Je suffoque, à deux doigts de transpirer face à une telle pression que rien ne parvient à réguler. « Laisse-moi te toucher ! » Je le supplie, alors qu’il me tient prisonnier et me torture. Mes mains veulent se joindre à l’exercice, s’accrocher à sa chute de reins afin de contribuer à cet effort de guerre. À une ondulation complètement folle. Complètement lui ! Il m’apporte satisfaction, mon premier réflexe consiste à déboutonner mon jean, à faire glisser ce maudit zip jusqu’à écarter suffisamment mon pantalon afin de laisser bondir ce boxer qui gagne en densité immédiatement sous ses fesses. Je suinte d’un désir qui me fait perdre complètement la tête. Chien fou, enragé, qui pourrait décider de se ronger la patte afin de se libérer de ses chaines plutôt que d’attendre encore un peu. Je ne tiens plus, renverse la vapeur, me paie le luxe d’assumer mes pulsions et de retrouver ses lèvres contre lesquelles je me défoule. Le fauve est libéré de sa cache, incontrôlable. Il se déverse contre ses lippes, le long de sa langue, de cette lèvre inférieure que je mordille jusqu’au sang. Un minuscule filet que je ressens et qui, tel le requin qui tourne autour de sa proie, me met en appétit. Un léger arrière-goût de fer qui ne parvient pas à me ramener à la raison. Tu as perdu… Tu le savais déjà, mais tu prends conscience qu’il est déjà trop tard et que les sentiments, eux, sont déjà là. Tu l’aimes. Je me redresse, le repousse et me laisse tomber sur le côté, abasourdi, le cœur en vrac, la peau à feu et à sang. Il me manque, son absence – pourtant imposée par mes soins – me glace malgré mes vêtements. J’ai soif de lui, de ses yeux, de ses caresses, de ses doigts, d’un parfum que je recherche désespérément, trop loin pour le ressentir autrement que contre ma peau, que contre ce t-shirt que je suis tenté de porter à mes narines pour le humer à nouveau. Tu dois sortir d’ici si tu ne veux pas tout foutre en l’air. Il faut absolument que tu sortes d’ici ! Tu ne pourras pas tenir une minute de plus au milieu de ce salon. Tu ne t’en sens plus capable. J’ai raison, bien-sûr que j’ai raison. Il se redresse et s’éloigne. Tu le regardes, observe ce dos parfaitement musclé et tes yeux se remplissent de larmes, sans que tu comprennes pourquoi. Il se rhabille et ta gorge se noue. Ton cœur se serre et tu accuses le coup. Tu préfères baisser la tête et déglutir, tenter de ravaler les putains de larmes qui menacent de déborder sur tes joues. J’ai l’air ridicule, le boxer en partie étiré par une érection à en faire pâlir des acteurs professionnels, à moitié défroqué et triste… Triste qu’il me soit arraché… Effondré de ne pas pouvoir être au rendez-vous ce soir… Abattu qu’il ne puisse pas être mien. Rien n’arrive par hasard, le moment viendra. Tu dois juste être patient. Je ne devrais pas le ressentir aussi intensément. Son absence me fait mal alors qu’il est là, tout près de moi. Je me redresse, boutonne mon jean et me déplace à pas de loup jusqu’à l’atteindre. Lui, courbé, occupé à ajuster la ceinture de son pantalon. Lui, que j’enlace de dos. Lui, contre lequel ma tête se calle, vulnérable. De la tendresse, voilà de quoi j’ai besoin. Une minuscule dose, un shot, de quoi me faire rebondir et recouvrer mes esprits.  « Je me déteste d’avoir raison… Si tu savais à quel point. Je cherche toutes les excuses au monde pour avoir tort… » Je babille, à peine audible, contre ce dos que j’embrasse malgré le tissu. Je me redresse, prends une grande inspiration et expire longuement. « Allons-y. » Je l’abandonne quelques secondes le temps d’attraper ma veste, mon portefeuille, mon portable et mes clés. Il m’attend devant la porte lorsqu’enfin je me décide à le rejoindre. Putain ce qu’il est beau… Putain ce que cela fait mal de vouloir quelqu’un à ce point ! Je frissonne et lui tends la main, prêt… Prêt à quoi ? As-tu vraiment envie de franchir le pas de cette porte ?



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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Mer 6 Jan - 23:05
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@Bran Sussex
cette alchimie n'est pas surjouée ou même surfaite, ni simulée. tu sais qu'elle existe entre vous depuis le premier instant, depuis le premier regard. tu n'osais sans doute pas l'assumer à cause de ta relation avec Bradley mais désormais, tu ne peux plus y couper, tu n'peux même plus y résister. les événements de la soirée te prouvent juste à quel point t'étais déjà attaché à cet homme sans même vraiment le vouloir. c'est comme ça, à quoi bon lutter ? le problème, c'est que des deux, t'es le moins raisonnable. mû par le désir de tourner cette page, d'oublier cette relation qui n'a fait que te faire souffrir pendant presque quatre ans. c'est pas bien, et tu l'sais. mais tu refuses de t'y soumettre. la raison n'aura pas le dernier mot. Ekko oui, en revanche. et c'est bien ce qui te tue le plus. la frustration grandissante, tu le laisses gérer les choses sans omettre d'y ajouter une pincée de tentation, pourquoi ? pour voir quelles sont ses limites ? tu sais pourtant pertinemment que si vous cédez dès maintenant à l'appel de vos désirs, vous ruinerez tout ce que vous avez construit dans l'ombre. tous les efforts qu'il a fait pour me soutenir, qu'il a fait pour gagner cette place dans mon coeur, ça s'effondrerait à l'instant où tu ouvrirais à nouveau les yeux sur vos corps enlacés et que tu comprendrais que tu as fait une erreur. parce qu'il est trop tôt pour lui mais surtout pour toi. Ekko, la voix de la raison. mais ça t'agace, ça t'énerve. courroucé, frustré.. tu l'expliques pas, tu le fusilles parfois du regard et puis, l'humour désamorce la bombe. tu ne lui en veux pas, au contraire. tu te montres presque reconnaissant, sans oser l'admettre entièrement.
- tu es… wow ! tu souris en coin. t'as toujours su que tes opales étaient un atout majeur dans tes conquêtes. t'as jamais été assez con pour ignorer que ta plastique de danseur t'aidait également à obtenir des hommes les faveurs dont t'avais désespérément besoin. mais ça te joue des tours, parfois, surtout ce soir. t'es pas à la hauteur de ce qui se dessine dans l'ombre et ça t'fait peur, somme toute. suis-je vraiment prêt pour lui ? tu n'sais pas, tu l'ignores. t'aimerais lui dire que tu l'aimes déjà, que tu es prêt à lui offrir tout ce qu'il mérite mais son caractère doux, posé, sensiblement attachant et avenant ne correspond pas à ce que tu as l'habitude de vivre. et si je m'en laissais ? les fins heureuses, c'est ce que t'as toujours souhaité.. mais les drames, c'est ce que t'as toujours aimé, n'est-ce pas ? j’ai bien d’autres chansons à te chanter d’abord ! je pourrais le faire ce soir, peut-être. tu souris en coin. tu le taquines, bien sûr. mais l'entendre chanter est devenu une obsession depuis le premier soir. il a cherché à t'en dissuader et, par respect - putain par respect - t'avais jamais été cherché sur internet les vidéos qu'il avait refusés de te montrer, estimant que ça lui appartenait et que c'était à lui de choisir l'instant le plus propice pour se livrer comme ça. as-tu vraiment besoin d’une chanson pour tomber amoureux de moi, cependant ? cette manière dont il se pavane en te tournant autour. ça t'arrache un nouveau sourire. tu l’es déjà, tu ne le sais juste pas encore ! faux, j'le sais déjà, mais tu l'admettras pas. tu rougis même pas. tu hausses les épaules dans un mouvement faussement détaché.
- te montre pas trop présomptueux. tu lui dis sans jamais lâcher ses orbes du regard. comme captivé par toutes les chansons qu'elles te chantent sans qu'il n'ait à bouger les lèvres. je suis loin d'être une cause acquise facilement mon grand. il te faudra plus qu'une mélopée pour obtenir mes aveux. mais juste un baiser pour que tu comprennes que je suis déjà à toi, voilà ce que t'aurais pu ajouter mais tu te retiens, comme si l'intime ne pouvait pas se conjuguer au réel. je veux pas plonger, tu t'refuses même à sombrer. sur la retenue, encore un peu. malgré les événements, malgré ce corps-à-corps dont il s'est délecté. tu restes sur la défensive, mû par le besoin irrationnel de savoir s'il pourrait vraiment te correspondre.
- je t’embête déjà ? je ne fais pourtant que commencer ! t'en doutes pas, c'est bien pour ça que tu disparais de la cuisine. t'aimerais un peu de répit pour faire taire le feu qui consume tes lèvres et qui pourrait, dans un accès de violence, te pousser à lui dire des choses que tu regretterais dès demain. vulnérable, faible, mais pas hypocrite pour autant. tu le désires. mais pas qu'un corps, pas qu'une enveloppe, pas qu'un sexe.. tu désires tout de lui, comme s'il était l'oxygène qu'il te manquait pour vivre à cent pour cent. t'as l'sentiment qu'il est ton nouvel Everest, une montagne à gravir qui te demandera bien des efforts mais dont l'objectif saurait combler chaque parcelle de ton corps fatigué des luttes qu'il a menées toute sa vie. tout te pousse vers lui, plus encore lorsqu'il réapparaît, te chambre, te fait tomber. quand son corps se retrouve sous le tien, à nouveau, tout te semble étrangement familier. comme si vous vous attendiez depuis toujours sans le savoir, comme si vous étiez déjà faits l'un pour l'autre alors que vous habitiez tous les deux à des milliers de kilomètres l'un de l'autre. tu respires mal, difficilement. tes yeux dans les siens, tes mains sur sa chair. je vais te… il se mord le poing. l'image te fait grogner plus encore. ton ventre se serre, ton estomac aussi. tu l'observes, amusé. il perd pied, tu l'sens jusque dans sa voix rauque et son souffle hésitant. tu devrais savourer ta victoire mais t'y arrives pas. tu veux céder, tu veux lui appartenir, même qu'une nuit. goûter à sa peau comme on se délecte d'un repas de fêtes, comme on se délecte d'un petit goût de paradis. tu veux lire chacun de ses muscles à la manière du braille, du bout de la pulpe de tes doigts. tu veux être l'aveugle qui découvre un texte pour la première fois, tu veux caresser de ta langue chaque centimètre de sa chair, te repaître de son odeur, de son parfum et boire à son calice comme on s'accroche à l'oasis en plein désert. tu veux te perdre en lui comme on se perd dans le brouillard, tu veux lui obéir et - plus que tout - tu veux qu'il se soumette à tes désirs pervers et tes envies malsaines. laisse-moi te toucher ! tu le sens se tendre sous tes hanches qui ondulent encore, se tordre de douleur - preque - alors que tu l'observes, amusé et excité. tout entre vous est à son summum alors qu'il défait le zip de son jean et libère son sexe gonflé sous le tissu de son boxer. il attrape tes lèvres avec une violence que tu n'maîtrises pas. il te mord la lippe, se délecte d'un léger filet de sang qui se mélange à vos salives et ton corps tout entier se contracte. c'est le signal qu'il te fallait pour le dévorer, bien sûr. mais c'est sans compter sur sa présence d'esprit et la puissance de sa retenue. je veux plus, tellement plus.. mais déjà, il te pousse et tu te retrouves le cul par terre. engoncé dans un boxer qui n'demande qu'à exploser sous la pression. tu reprends ton souffle avec difficulté, regardant dans le vide pour ne surtout pas laisser libre court à cette frustration qui t'attrape au coeur et te fait voltiger. les plaisirs les plus intenses sont ceux qui prennent le plus de temps, mais seras-tu seulement capable d'attendre ? tu retiens ton souffle, haletant. tu te lèves. tu lui donnes raison, tout simplement, pour ne surtout pas le laisser te marteler encore. je préfère qu'on arrête ce jeu si c'est pour que je souffre autant, tu pourrais lui dire mais tu te tais. énervé, au paroxysme de la colère, tu t'habilles rapidement en baragouinant sans trop en dire.
- je me déteste d’avoir raison… si tu savais à quel point. je cherche toutes les excuses au monde pour avoir tort… mais tu l'écoutes à peine. tu ravales ta fierté d'homme abusé, comme s'il avait déjà violé toutes les lois en se jouant de ton corps et de tes désirs. putain de merde, tu te souffles alors que tu relèves tes yeux pour te noyer dans l'océan de ses jades. la colère se dissipe presque aussitôt, comme s'il était capable tant de t'amener d'un extrême Pôle à un autre. tantôt froid, tantôt chaud. tu bouillonnais l'instant d'avant et te voilà déjà rafraichis par son visage attendrit, son expression souriante. il embrasse ton dos, malgré le t-shirt que tu viens d'enfiler, et ce contact a le pouvoir de calmer l'animal qui grogne dans sa cage. aussitôt, tu te radoucis alors qu'il te dit allons-y. alors qu'il t'abandonne à nouveau. ton cerveau carbure, l'oxygène te manque. tu n'sais même plus comment réfléchir. peu importe, tu enfiles la veste que t'as laissé tomber dans l'entrée, l'y rejoins. il te tend la main et, sans hésiter, tu l'attrapes.
- allons-y. tu répètes avant de le précéder dans le noir. à l'extérieur, le froid te frappe les joues et la chaleur de sa demeure te manque déjà. l'intimité qui y existait aussi. l'explosion est telle que ton coeur manque un battement. tu t'éloignes de votre proximité, tu t'éloignes.. de toi putain. c'est comme si abandonner ce qui vous appartenait là-bas te déchire, te fend le coeur en deux. tu ravales ta salive en déglutissant. on marche un peu ? j'connais une bonne adresse pour prendre à l'emporter. tu romps le silence de la nuit tout en te concentrant sur le faible contact de vos mains emmêlés. c'est ce qu'il reste de nous, ici. c'est aussi ce qui est vous. et n'est-ce pas suffisant ? c'est pas très loin je pense. à peine un quart d'heure. le temps de te rafraîchir et faire disparaître cette vilaine bosse à ton jean. tu lui lances en riant doucement. l'humour, comme seule arme. parce que le reste est déjà tombé. en entrant chez lui, il t'a enlevé bouclier et épée, te laissant à sa merci complète. et ça m'fait peur autant que ça m'enchante, tu dois bien l'admettre.

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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Lun 11 Jan - 11:26
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@Bran Sussex
D’un simple regard, et puis la vie. D’un simple baiser, et puis l’amour. Toutes les pièces se raccordent parfaitement, forment un ensemble harmonieux, un puzzle somptueux qu’un tout petit rien empêchait de terminer. La tentation est puissante, dangereuse à souhait et me place dans une situation agréablement désagréable. Mes pulsions guident une partie de mon être et manœuvrent à vue, profitant allègrement de la richesse hallucinante d’un désir que j’abreuve quotidiennement depuis deux semaines. C’est à la fois peu, pour n’importe quel quidam, et comparable à une éternité quand on sait la déflagration qu’il a su faire retentir en moi l’espace d’une seconde, d’un seul regard. D’un simple regard, et puis la vie. Celle que je m’étais inconsciemment décidé à ne plus mener, celle que je me refusais à laisser s’exprimer par peur d’être à nouveau massacré. Ce renouveau, il m’apparait sur tous les fronts. Nouveau pays, nouvelle ville, nouvelle étape de ma carrière, nouveaux sentiments. Une tendance à l’inédit, au renouvellement qui fait du bien grâce à lui, parce qu’il chasse tes incertitudes, leur donne bien peu de substance en comparaison à tout ce que tu trouves lorsque tu oses t’abandonner à ses bras, à ses lèvres, à ce corps qui enflamme d’un zeste à peine détectable ton épiderme tout entier. La tentation est puissante, profondément ancrée en moi, comme un mal qui aurait suffisamment progressé pour s’assurer de ne plus jamais pouvoir être éradiqué. Je brûle d’une passion éreintante, qui me donne le vertige, vivant, à fleur de peau. Vivant, à ne plus savoir comment reprendre mon souffle d’une inspiration pourtant automatique. Je tremble contre lui, perds pied lorsque me vient à l’esprit un éventuel départ dans quelques heures. Rien ne fait sens, si ce n’est ce que nos yeux se communiquent, si ce n’est les battements ravagés d’un cœur qui ne veut plus entendre raison, qui ne veut plus faire semblant et prétendre que tout va bien… Tu ne seras plus ce gentil garçon qui s’installe sur un banc près de tout ce qu’il convoite. Tu ne resteras pas dans l’ombre, simple figurant d’une histoire qui est la tienne. Qui est la vôtre ! Tu attendras le bon moment, bien-sûr, mais tu sais à cet instant précis qu’à moins d’une nouvelle déflagration, tu ne laisseras pas tomber cet homme pour qui tu te sens capable de relever tous les défis, d’affronter tous les dangers sans même avoir à revêtir d’armure ou de protection. Car c’est lui, tout simplement. Certaines choses ne s’expliquent pas, ainsi est fait le monde. La raison l’emporte sur la folie après un immense combat à mort, forcée de reconnaitre sa défaite à une condition : celle de reconnaitre une vérité qui me saute aux yeux et fait s’animer ce sourire qui en promet tellement. J’ai mis un temps fou, mais je crois avoir enfin compris. Je sais au fond de moi que tout ceci n’est que partie remise, qu’il ne s’agit que d’un avant-goût avant cette explosion qui nous emportera tous les deux en un souffle orgasmique. Plus rien ne pourra contenir ce que nous avons à nous dire, plus rien ne pourra nous empêcher de laisser s’exprimer cette voix qui résonne en un écho tentateur. Je caresse sa peau, renonce pour un temps et accepte de me soumettre à une torture que je sais douloureuse. Je souffrirais le martyr de cette distance mais ne laisserais jamais rien filtrer, les yeux rivés sur une récompense qui vaut tout l’or du monde. D’un simple regard, et puis la vie !

Parler m’aide à maintenir une ligne de conduite qu’il est difficile de ne pas interrompre subitement. Ma peau peine à se remettre d’émotions tellement vives qu’elles continuent à m’assaillir de coups de jus qui font un bien fou. Il est impossible de mesurer l’amplitude du séisme qui secoue mon myocarde à intervalles régulières. Chaque vibration me laisse craindre la rupture qui me mènera à ma perte. Ensorcelé par ses prunelles, ce sont ses mots qui m’aident à tenir le coup, à progresser sans pour autant me séparer d’un naturel qui me pousse à rentrer dans son jeu, danger ou non. La musique, elle est au centre de ma vie, mais j’ai plaisir à réaliser qu’il ne s’est jamais aventuré à risquer la surprise que pourrait être une première prestation en live, juste pour lui. Des titres, j’en ai des dizaines qui me viennent à l’esprit et pourtant deux qui reviennent sans cesse, d’une récurrence troublante, comme un message que je lui adresserais brutalement, avec mes tripes, comme des mots qu’aucun autre vecteur me permettrait de lui faire entendre avec une telle intensité. Tu redoutes ce moment car tu sais qu’au fond de toi, à quelques secondes de laisser tes doigts s’emballer contre les différentes touches de ton piano, tu craindras de ne pas être à la hauteur. Tu t’inquièteras de sentir ta voix trembler, tes certitudes se dérober face à un regard qui, pourtant, ne te jugera en rien. Tu auras à cœur d’être présent, de ne jamais le quitter des yeux tout en restant suffisamment concentré pour pouvoir emmagasiner la force nécessaire à un accomplissement qui te demandera de faire taire la pudeur qui, parfois, t’empêche de dire les choses aussi brutalement que tu l’aimerais. Je sais, à cet instant précis je me persuade déjà d’avoir trouvé la chanson parfaite. Il ne me verra pas venir sur ce registre, ne pourra pas anticiper sur mes capacités vocales, sur cette soul qui me permet de me hisser là où certaines divas n’arrivent plus à monter aujourd’hui. Tu travailles sans relâche sur ta technique depuis des années et des années. Tu as appris à écouter tes cordes vocales, à leur apporter tout ce dont elles ont besoin pour ne jamais se mettre en grève. Tu ne répèteras pas les erreurs commises par tant d’artistes qui, aujourd’hui, peinent à convaincre lorsqu’ils prennent le micro. D’un simple regard, et puis la vie. Comme le titre d’un EP qui ne tournerait qu’autour de lui, de tout ce qu’il m’inspire depuis la première seconde. Lui, que je charrie allègrement, avide d’insinuations qui me permettent d’oublier pendant un temps la puissance d’émotions charnelles qui ont un mal fou à trouver le repos. « Il n’y a rien de présomptueux à savoir avec certitude quand toutes les preuves sont là pour étayer mes propos ! » Je reprends, sans me démonter, d’un regard qui veut tout dire et tente à nouveau de percer à jour une carapace qui, à l’image de la mienne, peine à faire face lorsque nos jades s’accrochent de la sorte au miroir d’une âme qui nous invite à plonger sans aucune restriction. Ses mots me font sourire, tu adores cela, te sentir défié, sous-estimé. Tu te délectes de cette situation et des perspectives qui s’ouvrent à toi. Ton imagination déborde, tu pourrais en faire des tonnes et pourtant… Je me contente d’un hochement d’épaules passif, presque désintéressé. « J’éprouverais un plaisir gigantesque à te prouver que tu as tort, petit, lorsque d’une sérénade j’emporterais l’adhésion de ton cœur qui, lui, n’en fera qu’à sa tête, que tu le veuilles ou non ! » Je déglutis et laisse un sourire convaincu étirer mes lippes. Juste ce qu’il faut pour lui inspirer une certitude sensuelle, une audace brûlante qui relève d’une promesse au-delà d’une simple formulation babillée sous le coup d’une plaisanterie. « Et nous savons tous les deux que ton cœur n’en fait déjà qu’à sa tête depuis le tout début. À moins que l’épisode de la brasserie ne soit qu’une erreur fortuite et que cette bosse dans ton caleçon relève d’un pur hasard ! » Ce monstre comprimé malgré le soin que je lui ai apporté tout à l’heure contre lequel je presse mes doigts, cette fois complètement conscient de l’huile que je verse volontairement sur un feu qui m’anime doublement, en conséquence. « Prouve-moi concrètement que j’ai tort, et j’arrêterais tout ! Je te chanterais les Sardines plutôt qu’une variété impressionnante de symphonies à l’image de ce que je ressens pour t… Ton corps ! » Pour ne pas lui donner la satisfaction d’aller au-delà et de le mentionner frontalement. Lui, le bougre qui renverse mon cœur dans tous les sens. Lui, qui bouleverse un équilibre préétabli et me pousse à tout reconsidérer. Je m’accroche à un détail insignifiant, à ce titre exprimé en français, vieilles habitudes obligent. Il ne connait surement pas les sardines, j’en viens même à réfléchir à ce qui pourrait correspondre le mieux à un tel morceau en anglais, mais rien ne parvient à me satisfaire pleinement. Il me reste un long travail à accomplir en la matière. Je me contente donc d’une référence qui tombera surement dans l’oreille d’un sourd.

Il quitte la cuisine et je respire à nouveau. S’éloigne de moi et me prive de lumière, me plonge dans une obscurité indélicate qui fait bondir une angoisse inédite. Je frissonne, complètement déboussolé et me redresse, pressé d’en finir avec tout cela. Mes vêtements réchauffent ma peau, couche après couche, et me permettent de mettre fin à cette étrange sensation en le rejoignant. Lui, que je bouscule. Lui, que j’embête, incapable de rester de marbre et de le laisser faire. Lui, en boxer, magnifique, qui m’emporte avec lui, dans tous les sens du terme. D’un simple regard, et puis la vie. Lové contre lui, jamais aussi bien que dans ses bras, j’exalte pleinement, étouffé par la dureté de mon pénis, libéré d’une première couche de vêtements et tenté de faire disparaitre ce boxer qui, unique bouclier de protection d’une vertu bafouée depuis que j’ai osé le prendre, littéralement, par les sentiments, me permet de garder un semblant de substance. D’une simple pulsation, et puis tu l’aimes. Mon cœur bat la chamade contre lui, loin d’être uniquement rythmé par cette excitation qui nous gagne à nouveau et menace de tout foutre en l’air. Il anime ce sang qui permet à tout ton corps de trouver matière à fonctionner. Il est ce composant essentiel à ma survie, présent partout à la fois, d’une empreinte inimitable. C’est bien ce qui me fait peur. D’une simple poignée de main, et ton cœur se brise. Il pourrait me réduire en miettes d’une nouvelle claque, d’une gifle qui, cette fois, me ferait mal. Tu le sais, les cartes dorment entre ses doigts. Il pourrait se décider à en révéler une, ou une autre. Tu n’as aucune maitrise sur le destin, pas le moindre mot à glisser en ta faveur ou contre les arguments qui jouent dans l’intérêt d’un fantôme de son passé, d’une expérience qui a fait ses preuves dans le bon, comme dans le meilleur. Tu es nouveau, n’est-il pas déjà lassé de toi sans le savoir ? Ne te laissera-t-il pas sombrer une fois que le jouet que tu es aura démontré ses limites ? Peut-être seras-tu démodé… Tu le deviens toujours, inlassablement, comme maudit. Personnage central d’une tragédie qui porte mon nom. Phèdre d’une autre époque, le dilemme en moins. La décision ne vient jamais de moi, j’en suis constamment privé. D’une seule caresse, et puis l’apaisement. Le poids d’un choix pour le futur repose entièrement sur mes épaules. Je le sais frustré, je le ressens s’arracher à moi en une distance colérique qui me brise déjà de l’intérieur et fait s’assombrir mon regard, noyé sous les flots. J’accuse le coup, reste à terre, au même titre qu’un cœur qui peine à mettre du sens derrière mes actions. D’une seule certitude, et puis la foi. Je crois en ce pouvoir qui émane de nos corps, de nos yeux, de nos lèvres. Je demeure persuadé qu’il ne faut pas précipiter les choses malgré tous les signaux désespérés que s’envoient des épidermes qui, eux, ont besoin d’une chaleur concrète. Ils ont besoin de ressentir, et toi aussi, tu as besoin qu’il ressente la déchirure que représente un tel sacrifice car tu ignores tout de cette soirée, de demain… D’un futur qui se conjuguera peut-être autrement, séparément. Suis-je en train de passer à côté d’une occasion unique, de la seule chance qui ne se présentera jamais à moi ? Tu acceptes cette punition, si tel devait être le cas. Une préférence marquée pour l’acte manqué plutôt que pour un regret qui, lui, me hanterait pour le restant de mes jours. D’une seule décision, et puis l’avenir. Il ronchonne et cette colère se ressent jusque sur ses muscles. La chorégraphie qu’il me propose me transperce la peau d’une lenteur dégueulasse, je me redresse finalement et serre les dents. Il te tient pour responsable. Je le suis, incapable de contenir cette pulsion qui me pousse à le chauffer à blanc, à écouter cette queue qui se refuse à dégonfler malgré toutes mes tentatives et pourtant à même de tout détruire en une réprimande brutalement soufflée. D’un seul extrême, et puis l’autre. J’accepte cette sentence.

Loin de battre en retrait pour autant, j’ose m’aventurer derrière lui, me risquer à un retour de bâton qui s’avérerait douloureux, même pour un homme averti comme je le suis. J’embrasse ce dos, à présent recouvert d’un t-shirt qui me prive d’une odeur incomparable, du goût de sa peau qui, elle, me manque déjà terriblement. Je suis puni, et j’ai du mal à l’accepter. Je le vis comme une injustice qui, elle aussi, me donne envie de crier, mais je n’y peux rien. Je réalise qu’il n’existe aucune autre solution qui puisse nous permettre de mener à bien cette soirée sans déconner. D’une étreinte forcée, et puis l’acceptation. Il est temps de prendre la route, de quitter cet Enfer personnel et de voguer vers de nouvelles aventures. Mon bel Adonis accepte cette invitation et me prend la main. D’un simple toucher, et puis tout fait sens. Elle est là, la vie que je désire mener à ses côtés. Des moments à s’en taper la tête contre les murs, à s’en casser la voix sous des à-coups sauvagement envoyés contre mon arrière-train qui laissent place à une tendresse romantique, à une vie de couple, tout simplement. Tu n’es pourtant rien de cela. Simple ami, connaissance qui lui apporte du réconfort ce soir, qui l’épaulera jusqu’à ce qu’il ne soit plus dans le besoin, jusqu’à ce qu’il soit assez fort pour se détourner à nouveau de toi. « Je te suis, jusqu’au bout du monde ! » Je souffle, mutin, bientôt tenté de reprendre malgré tout… « Mais pas ce soir… Je n’ai pas encore repris le dessus sur mes mollets. Ils tremblent comme une feuille ! » La faute à qui, à ce diable tellement sexy qu’il m’en fait perdre le nord. J’explose de rire contre son épaule sur laquelle mon front vient se presser pour dissimuler cet éclat, le réserver à personne d’autre que lui. « Une bosse ? Quelle bosse ? Je n’ai rien ressenti de la soirée ! Pas la moindre once de chaleur, un froid hivernal ! » Toujours plus. Je me mordille la lèvre et ose, malgré la rue, malgré les passants, malgré tout ce qui devrait m’empêcher d’agir de la sorte… J’ose m’appuyer contre son buste et lui dérober un très rapide baiser. Une seconde tout au plus, pour combler le manque, le besoin vital qui, à présent, devrait me tenir en haleine au prix d’une grande dépense d’énergie jusqu’à ce que nous soyons à nouveau en position de nous retrouver, si tel doit être le cas. « T’entends ça ? » Je l’interroge, de mes grands yeux d’enfant qui s’ébahissent au son d’une musique, lointaine. L’esprit de Noël est présent partout dans les rues de la Nouvelle Orléans à cette époque. Ville on ne peut plus musicale et festive, déjà en temps normal. Plusieurs personnes dansent face à cet orchestre qui reprend les classiques d’une période connue de tous. Last Christmas, Wham ! et l’impression de nager en plein film de Noël, à nouveau. Il ne manquerait plus que la neige, et le Père Noël. « Me feriez-vous l’honneur de m’accorder cette danse, monsieur Sussex ? » Je l’invite, de mon français natal, prenant quelques pas d’avance sur lui afin de lui tendre la main, comme le ferait un parfait gentleman avant une première danse à un Bal des débutantes ! « Tu m’as vanté tes talents de danseur depuis le tout premier soir, j’ai bien mérité une démonstration ! » D’une seule danse, et puis la magie.

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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Lun 11 Jan - 22:00
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@Bran Sussex
tout sonne comme un avertissement entre vous. une alarme silencieuse qui vous met en garde d'un incendie qui pourrait bien tout ravager si seulement vous vous laissez aller à vos instincts primaires. alors tu suis la cadence. bien obligé, presque forcé par cet homme que tu désires autant que tu aimes. c'est illusoire, presque enchanteur, le coup de foudre n'existe pas vraiment mais tu t'es toujours borné à y croire. tes histoires n'ont jamais été qu'une suite logique de regards attrapés dans la foule et de rencontres rocambolesque. il t'est impossible de participer à la débâcle provoqué par l'apparition des réseaux sociaux et te laisser le droit de tomber amoureux d'une image que tu aurais rencontré sur une application. chacune de tes histoires à commencer par un il était une fois.. mais aucune n'a jamais terminé par un ils vécurent heureux. c'est là ton plus gros problème, sans doute. amoureux fou de l'amour, celui de tes parents, de leurs parents avant eux et de vos ancêtres. celui qu'on juge faible aujourd'hui mais qui relève de la force la plus importante : le désir de construire. tu ne t'es jamais arrêté aux disputes, tu t'es toujours battu pour protéger et sauver ce qu'il restait encore à sauver de tes histoires. quand tu t'en vas, c'est toujours à bout de souffle et le corps abîmé. t'es comme ça, au fond. tu refuses de participer à cette génération hypocrite qui, à la première difficulté, swipe sur son écran pour trouver un nouvel homme à aimer.
- il n’y a rien de présomptueux à savoir avec certitude quand toutes les preuves sont là pour étayer mes propos ! tu rigoles légèrement parce qu'il a raison et que tu serais bien bête d'admettre le contraire. tu n't'engages pas sur cette voie-là pour ne surtout pas te trahir. être amoureux n'est pas difficile pour toi. ça te tombe dessus dans la seconde et ça s'étaie ensuite, petit à petit. mais oui, tes sentiments sont déjà là, bien ancrés à ton corps quand tes yeux glissent sur le sien. et tu n'luttes pas, tu n'as jamais su le faire. tu préfères les laisser t'emporter et commander, comme si tu aimais prendre des risques. le risque d'aimer. et tant pis pour la chute. j’éprouverais un plaisir gigantesque à te prouver que tu as tort, petit, lorsque d’une sérénade j’emporterais l’adhésion de ton cœur qui, lui, n’en fera qu’à sa tête, que tu le veuilles ou non ! tu penches légèrement le visage sans cesser de sourire. peut-être bien, mais d'ici là, t'auras le temps de te préparer à la défaite cuisante de tes volontés propres. il m'a déjà gagné, et c'est sans doute ce qu'il y a de pire dans cette situation là. et nous savons tous les deux que ton cœur n’en fait déjà qu’à sa tête depuis le tout début. à moins que l’épisode de la brasserie ne soit qu’une erreur fortuite et que cette bosse dans ton caleçon relève d’un pur hasard ! tu regardes ton boxer, hausses les épaules comme un gosse.
- j'ai l'érection facile. tu dis, innocent, en relevant tes orbes pour les plonger dans ses jades. c'est pas faux, t'es sensible, extrêmement sensible. on effleure ta chair et déjà, tout se réveille en toi. une image traverse ton esprit et le sexe se gonfle automatiquement. t'es pas une mesure valable en terme d'érection et de désir. et tu l'admets volontiers. même s'il provoque en toi des sensations que tu n'connaissais pas encore, pour autant.
- prouve-moi concrètement que j’ai tort, et j’arrêterais tout ! je te chanterais les Sardines plutôt qu’une variété impressionnante de symphonies à l’image de ce que je ressens pour t… ton corps ! une simple hésitation, comme un lapsus. tu l'as entendu, ça t'fait presque rougir. tu ne relèves pas, pour autant. tu n'le mets pas face à ce qu'il n'ose pas admettre mais que tu le vois déjà peindre dans l'ombre. peu importe les excuses et ce qu'il peut prétendre, vous vous appartenez déjà, et c'est ce qui finira, forcément, pas vous tuer l'un et l'autre. ils vécurent heureux, t'y repenses en le regardant se relever sur ses jambes avec l'envie d'y croire, juste une fois. c'est peut-être la bonne, mais c'est aussi ce que tu te disais lorsque tu embrassais Sachay pour la première fois, ou lorsque tu rencontrais Bradley. naïf et épris d'un sentiment qui existait à une époque désormais révolue, comme un doux rêveur, un artiste peintre qui achèverait sa plus belle oeuvre sans qu'on lui accorde une quelconque importance. tu lui tends la main, il l'attrape. partir d'ici s'avère désormais une nécessité. les récents épisodes t'ont prouvé que la chair et le coeur ne font pas bon ménage. tu brûles, forcément. ton corps tout entier se consume. il te guide et tu acceptes. il dit non, tu obtempères. je te suis, jusqu’au bout du monde ! ton sourire s'agrandit alors que tu as enfin remis tes fringues. votre proximité te fait peur autant qu'elle t'enchante. à l'extérieur l'air est frais mais pas suffisamment pour faire descendre la température de ton corps qui atteint son paroxysme à chaque fois qu'il fait danser ses doigts entre les tiens. un couple, c'est étrange à prononcer et pourtant, t'en as rêvé si longtemps. mais pas ce soir… je n’ai pas encore repris le dessus sur mes mollets. ils tremblent comme une feuille ! tu rigoles légèrement.
- alors je te porterai. c'est une promesse, celle de l'accompagner, de le soutenir, d'être là désormais pour lui contre vents et marées. de ne pas l'abandonner, de ne jamais vous abandonner. c'est une promesse, celle de croire en vous plus qu'en n'importe quoi, de croire en ce qu'il se passe sous les étoiles de cette nuit bien entamée alors que vous marchez, l'un contre l'autre et rigolez, comme deux enfants.
- une bosse ? quelle bosse ? je n’ai rien ressenti de la soirée ! Pas la moindre once de chaleur, un froid hivernal ! il dit en plaisantant, laissant tomber son visage contre ton épaule.
- dis ça au plancher de ton salon qui a failli s'embraser quand tu as défait toi-même le zip de ton jean tant t'étais à l'étroit là-dedans. tu te moques en pointant de ta main libre son entre-jambe. rigolant à ton tour, comme un gosse. cette enfance volée que t'on arraché ces autres enfants qui se moquaient de tes attirances, de tes désirs. il fait de la danse, c'est un pédé, qu'on claironnait dans la cours d'école comme autant de coup de massue qu'on te portait sur le dos. longtemps t'avais lutté avec ce stéréotype pour leur donner tort jusqu'à admettre qu'ils avaient compris ce que tu n'voyais pas bien avant que ça ne te saute à la gueule. t'as changé, mûri. fais de tes faiblesses tes plus grandes forces. Ekko me donne l'impression de pouvoir tout affronter, tu penses tout bas en l'observant du coin de l'oeil. c'est une promesse, le début d'une histoire. la promesse de l'infini.
- t’entends ça ? il s'arrête net, tend l'oreille. tu l'imites. t'es pas étonné d'entendre de la musique. ici, c'est monnaie courante, c'est tous les jours. NOLA est réputé pour son côté festif et musical. ça t'enchante, ça te plait beaucoup, c'est bien pour ça que tu t'accroches à cet endroit. l'art y est une artère principale, comme si le coeur de la ville ne battait que pour ça. me feriez-vous l’honneur de m’accorder cette danse, monsieur Sussex ? t'as rien compris à sa phrase, évidemment. tu maîtrises pas sa langue mais tu rigoles. la main qu'il te tend laisse peu de place au doute sur ce qu'il attend de toi. tu m’as vanté tes talents de danseur depuis le tout premier soir, j’ai bien mérité une démonstration ! tu rigoles sans quitter ses jades. t'as l'coeur qui tremble juste au coin de tes lèvres. je pourrai, oui. rien n'serait plus romantique que lui offrir cette danse sous les étoiles. mais..
- si j'accepte, tu chantes pour moi ? voilà qui vous mettrait sur un même pied d'égalité. n'est-ce pas ce qu'il y a de plus important ? tu veux bien lui offrir une part de toi, de ce qui te définit profondément, mais pas à perte. tu veux être sûr qu'il embrassera ce que tu es tout en acceptant de te laisser embrasser ce qu'il est, lui aussi. une danse pour une chanson, tu trouves ça raisonnable. ta main se glisse dans la sienne, tu l'attires contre toi. promets de chanter à notre retour chez toi et je te ferai virevolter jusqu'au petit matin. tu lui murmures à l'oreille, ton corps cambré contre le tien. une de tes mains qui se glisse dans son dos alors que l'autre tient fermement celle qu'il te tendait. marché conclu ? tes yeux se glissent dans les siens, à nouveau. un léger rictus sur tes lippes.
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Ven 15 Jan - 11:47
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[ et puis va la vie. ]
@Bran Sussex
Le feu s’apaise pour un temps, promesse d’un retour fracassant au moindre écart, à la moindre allusion brûlante qui anime l’ensemble de nos conversations ou presque, quand nos regards ne se joignent pas à ce jeu dangereux. La nuit est loin d’être terminée, je le sais, mais ainsi occupé à déambuler dans les rues, un immense sourire animé par la légèreté d’un cœur qui tambourine euphoriquement, je ne m’inquiète de rien. Je n’ai que des certitudes, douces illusions que tout pourrait aisément faire disparaitre que je le veuille ou non, mais rien ne parvient à faire étouffer cette lueur qui resplendit jusqu’au plus profond d’un regard qui se porte constamment sur lui. Tu contemples cet homme qui guide tes pas, réchauffe ton être tout entier et rythme la mesure de cette simple main liée à la tienne. Tu te perds quelques instants, les yeux fascinés par cette liaison, comme tout à l’heure, lorsque vous étiez en chemin pour chez toi. La sensation n’est plus la même, nettement plus profonde encore. Tu sais qu’il n’y a plus aucune place au doute, vous le ressentez tous les deux. Une énergie constante vous traverse, attirance appuyée, étayée par des émotions vives qui relèvent d’une forme de sorcellerie que tu ne maitrise pas. Tu n’as jamais été très doué à ce petit jeu, celui qui permet à d’autres de comprendre les sentiments amoureux qui grandissent et menacent de tout emporter. Le présage est déjà loin, le danger m’a déjà pleinement percuté et je l’ai laissé faire sans manifester la moindre once de résistance. Pourquoi l’aurais-je fait ? Pourquoi le ferais-je à présent alors qu’ainsi lové contre son épaule, je me sens bien pour la première fois depuis des mois. Il m’offre de nouvelles perspectives, une énergie hallucinante, oxygénée, qui pourrait me permettre de multiplier les projets sans jamais m’épuiser. Rien de tout ceci n’est factice, cette émotion grisante ne repose en rien sur l’alacrité qui est la mienne ce soir, demain, lorsque le sommeil s’estompera et que mes prunelles se poseront à nouveau sur ses courbes délicieuses, le même charme envoûteur continuera d’opérer, plus fort encore. Tu ne feras pas le moindre geste, tu ne te risqueras à aucun mouvement qui pourrait le réveiller. Tu resteras là, en silence, à l’admirer, à mesurer la chance que tu as de pouvoir reprendre vie à ses côtés. Un pied devant l’autre, un pas et puis l’autre sur ce chemin qui nous mène tout droit vers le guet-apens que nous attendons tous les deux. Progression languissante et pourtant ô combien nécessaire. Je ne regrette rien de cette soirée, pas même ces images qui continuent de faire se durcir mon corps, d’animer des pensées qu’il me faudrait absolument confesser afin d’espérer obtenir une quelconque forme d’absolution. Ce n’est rien, comparé à ce qui t’attends lorsqu’enfin tu t’autoriseras à lâcher prise et à lui offrir ce dont tu rêves ardemment. Une étreinte musclée, passionnée et brûlante, à hauteur de toute cette tension qui s’accumule et menace de tout faire exploser dès que vos regards se croisent. Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas, nos myocardes se rejoignent, apprennent à s’apprivoiser, à se conquérir et bientôt, tout fera sens, purement et simplement. Tout s’imbrique déjà parfaitement. Tu n’as pas besoin d’être patient pour savoir que vous faites sens et que ce couple, que vous pourriez former tous les deux, vous libèrerait de vos démons respectifs. J’acquiesce en un rire moqueur, les yeux rivés sur cet individu à part qui, auditeur hors pair, ne manque jamais de réagir à la moindre sollicitation pour mon plus grand plaisir. Tu ne le lui avoueras sans doute pas de sitôt, mais ce soir-là, après l’épisode de la brasserie, de cette érection agréable à observer, et cela même après avoir pris une tempête de neige glacée sur la tête en découvrant qu’il était en couple, tu es rentré et tu t’es masturbé plusieurs fois dans la nuit en pensant à lui, à cette image bossue, à la limite du pornographique. Une indécence que tu étais persuadé de mettre au service d’une libération nécessaire, mais qui n’aura finalement fait que de verser un peu plus d’huile sur ce feu qui, à présent, te consume totalement. « Ah ça… Et puis quelle misère, franchement, d’être aussi bien foutu là-dessous… Tu serais nettement plus tranquille si tu avais un tout petit pénis qui t’autorisais à passer inaperçu dans les bars, quand tu invites un bel inconnu à partager ta soirée et que tu es gagné par l’excitation. » Je lui tire la langue, mutin et détourne le regard afin d’éviter la bouche d’incendie qui se trouve non loin de nous. Les rues se vident progressivement, nous croisons quelques personnes sur le chemin et je me sens légitime, ici, accroché à son bras, main dans la main, petit-ami fantasmé. Personne ne s’arrête sur nous, nous nous fondons parfaitement dans la masse et j’apprécie cela. Tout est naturel, une fois de plus. Mes mollets, je doute qu’ils puissent m’accompagner jusqu’au bout du monde, comme je l’affirme si bien, pas après l’intensité d’un tel épisode, mais ses mots font bondir un sourire beaucoup trop spontané pour ne pas trahir à quel point la lecture que je fais de ses propos me touche droit au cœur et me comble d’un bonheur que je tente au mieux de contenir afin de ne pas avoir l’air trop… Fou. Fou de lui. « Pinky swear ? »

Je démarre, laissant quelques secondes s’écouler et ce sourire librement s’exprimer avant de surenchérir, sur ce même ton, cette même confidence qui va au-delà des mots et qu’il saura interpréter comme escompté. « Je ne te lâcherais pas ! » Il n’avait probablement pas besoin de l’entendre pour le savoir. Si tel avait dû être le cas, je me serais éloigné il y a un long moment déjà, ce fameux soir. J’en ai l’opportunité, j’ai pourtant choisi d’écouter mon cœur plutôt que ma raison et d’attendre patiemment mon tour. Un garçon comme lui, je ne pouvais tout bonnement pas le laisser s’en aller. Quels que soient les obstacles, tu ne tournes pas le dos à un coup de foudre, pas quand tout ton être semble s’accorder à affirmer qu’il pourrait être le bon. Celui qui a toujours cruellement manqué à ton équilibre. Lui, que je crève d’envie de séduire, de toucher, d’écouter, d’entendre, d’espérer, de gâter, d’exprimer et de chanter… Lui, qui m’inspire un océan extrémiste d’idées folles. Tu pourrais à nouveau tout quitter sur un coup de tête, s’il te proposait de le suivre jusqu’au bout du monde, littéralement. Tu le ferais sans même avoir besoin de considérer les pour et les contre. Tu foncerais tête baissée, et tu ne regretterais rien. Il me prend aux mots, use et abuse de mes faiblesses pour pointer du doigt la propre rigidité dont j’ai été victime au point de bondir sur mes vêtements quelques dizaines de minutes plus tôt. J’ai le réflexe de lui tapoter l’épaule d’un poing nettement plus tendre que virulent, une moue boudeuse et accusatrice ne tardant pas à se dessiner sur mes traits espiègles. « T’es le seul fautif dans cette histoire, mon petit gars ! Ce n’est pas de ma faute, si tu ne voulais pas venir en aide à une âme en détresse en la libérant de cette maudite pression ! Tu sais ce que l’on dit, on n’est jamais mieux servi que par soi-même ! » Et cela m’inspire une vilaine idée, quelque chose qui putain, me met à nouveau à l’étroit et me fait baisser les yeux sur ce pantalon rebondi. « Je dois te confesser quelque chose, moi aussi… J’ai des érections faciles quand t’es aux alentours… Ou caché derrière ton écran… Tu me rends… Sensible ! » Je babille, à mi-chemin entre la timidité, l’aveu et la provocation. J’assume cela, cet effet singulier qu’il a sur moi. Il a su te rendre fou dès le premier regard, tu n’aurais pas passé ta journée à désespérément t’accrocher à cette imagine si tel n’avait pas été le cas.

À deux doigts de le taquiner davantage encore, en trouvant autre chose à mettre en exergue avec humour, je suis attiré par une mélodie différente des nombreuses chansons qui défilent dans le paysage urbain de la Nouvelle Orléans quotidiennement. Une mélodie qui m’inspire et me donne bien des envies. Une manière comme une autre de me remémorer certaines des informations partagées par mon bel Apollon quelques temps en arrière. La danse, sa discipline, un point fort que je n’ai encore jamais eu l’occasion de découvrir. Une passion que tu te sens reconnaissant de ne pas avoir pu observer de tes propres yeux, à en juger par l’emprise qu’il a déjà sur toi sans avoir besoin d’onduler ce corps parfaitement sculpté, équilibré et sensuel. Mon français le fait rire, loin de tout avoir compris à mes mots, mais suffisamment intelligent pour allier gestes et expression. Il sait très bien où je veux en venir. Cette danse, lui et toi, rien que tous les deux, et tout disparaitra à nouveau. Il s’exprime et pose une condition qui me fait rire. « Ah d’accord, monsieur est d’humeur à négocier ? » Je fais mine de considérer un tel programme avec beaucoup d’attention, laisse filtrer des hésitations qui n’ont pas lieu d’être et frémis lorsqu’enfin ses doigts entrelacent les miens en une pression qui m’attire irrémédiablement auprès de lui. Tu souris, te perds dans ses prunelles qui font pétiller les tiennes. Tu es à nouveau bien, à ta place contre sa peau. Son bras se fraie un chemin contre tes côtes et enlace ton dos et tu frissonnes, le cœur aux aguets, battant la chamade. Je me colle à lui, à sa peau et l’enserre à mon tour tendrement, sans jamais me séparer de ses jades, de ses lèvres qui sourient à leur tour et me font chavirer. Son parfum m’anime à nouveau, douces effluves aux effets incomparables. Personne n’arrive à me mettre dans un tel état à part lui. « Je te le promets ! Je chanterais pour toi jusqu’à en perdre la voix ! » Jusqu’à ne plus pouvoir moduler le moindre son, mobiliser le moindre souffle. Les secondes défilent et j’ai conscience de cette vitesse qui s’installe, du caractère temporaire de cette situation qui fait se resserrer mon myocarde dans ma poitrine. Peut-être est-ce cela qui me pousse à remonter le long de ses impressionnants muscles dorsaux pour rejoindre son visage que je caresse, amusé par la douceur piquante de sa barbe de quelques jours. « Je devrais me sentir extrêmement coupable quand on sait les circonstances qui nous mènent à être ici, ce soir, rien que tous les deux… Je le suis… Mais… Je ne me suis jamais senti aussi… Heureux. » Le poids d’une culpabilité qui pourrait me briser la nuque. Tu confesses ton bonheur à un homme qui a tout perdu ces dernières vingt-quatre heures, espèce d’idiot ! « Serre-moi fort ! » Je quémande, d’un petit air de chien battu, resserrant mon étreinte jusqu’à pouvoir m’abandonner contre son buste sur lequel mon visage se laisse emporter en douceur, d’un baiser sagement déposé à même ce t-shirt, là où je ressens les vibrations d’un cœur qui bat aussi fort que le mien. « Quelle est la première chanson sur laquelle tu as dansé ? Tu t’en souviens ? Je n’oublierais jamais le premier titre qu’il m’a été donné d’interpréter pour de vrai, en dehors du simple karaoké dans la voiture… Il s’agissait de Wicked Games, de Chris Isaak. La chanson préférée de ma mère, mon père m’accompagnait à la guitare… »


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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Ven 15 Jan - 15:15
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@Bran Sussex
rire et se permettre d'être léger, d'avancer hors du brouillard, comme si vous étiez déjà au-dessus des nuages. tu n'sais même pas ce que tu ressens ou alors.. tu le sais déjà bien trop. et ça t'effraie, c'est sûr. tu n'veux pas d'un court instant, de quelque chose d'éphémère, tu survivras pas à une déception de plus et pourtant, tu recherches sa présence comme on recherche de l'air lorsqu'on est à mille lieues sous les mers. tu recherches son odeur comme si ça pouvait t'aider à trouver ton chemin dans un labyrinthe gigantesque. et oui, tu as besoin de lui, plus que tu ne veux déjà l'admettre. mais c'est injuste, ouvertement injuste d'avoir à supporter ce désir sans pouvoir y succomber. tu sais qu'il a raison et c'est bien pour ça que tu te fais violence. tu sais déjà ce qu'il adviendrait de vous si jamais vous franchissiez cette dernière limite. ce corps à corps dont tu fantasmes et qui, pourtant, serait à votre portée si seulement vous vous laissiez aller.
mais pourquoi ? dans quel but ?
tu viens de quitter l'homme que tu croyais aimer et perdre ton père. en une journée, tu as vécu plus de mille vies, jusqu'aux retrouvailles amères avec un ex-petit-ami que tu pensais avoir définitivement oublié. tout en toi te hurle de te tourner vers l'avenir. cet avenir qui, aujourd'hui, prend la forme sculpturale d'un torse taillé dans la pierre, comme celui d'Ekko. il pourrait être ton avenir, mais à quel prix ? es-tu seulement prêt pour ce genre d'histoire ? loin des drames, loin des malheurs ? ce qu'il semble vouloir t'offrir. une relation saine, loin des tumultes habituels dans lesquels, d'ordinaire, tu t'enfonces juste par défi. c'est toi, c'est dans ta chair. ce mec qui s'fait détruire et qui l'accepte simplement parce que ça lui donne une bonne excuse pour vivre. mais c'est malsain. et aujourd'hui, Ekko est la solution à tous tes maux. tu l'sais, tu l'lis jusqu'au fond de ses yeux qui se noient dans l'océan de tes jades.
- ah ça… et puis quelle misère, franchement, d’être aussi bien foutu là-dessous… tu serais nettement plus tranquille si tu avais un tout petit pénis qui t’autorisais à passer inaperçu dans les bars, quand tu invites un bel inconnu à partager ta soirée et que tu es gagné par l’excitation. tu rigoles. parce que t'aimes son humour, teinté de souvenir, teinté d'excellents jeux de mots. tu croyais être le seul à manier l'art et l'excellence de la langue pour séduire mais tu te mentais. Ekko est l'exact reflet de ce que tu es, de ce que tu as toujours été et de ce que tu devrais vouloir depuis toujours. on dit que les opposés s'attirent mais qu'en est-il des âmes jumelles ? près de lui, t'as le sentiment de briller, d'illuminer la pénombre la plus sombre dans laquelle ils te faisaient toujours plonger tête la première. près de lui, t'es quelqu'un. ne serait-ce donc pas suffisant ? et quand tu lui dis que tu l'porterais, tu l'penses. sans savoir s'il s'agit d'amour, d'amitié, de complicité ou simplement de loyauté. Ekko s'est frayé un chemin jusque dans ta peau, tu l'sens. il vibre en toi, il fait s'embraser jusqu'à la moindre parcelle de chair qui anime encore ton corps.
- pinky swear ? tu souris, opines du chef sans rien ajouter de plus. pinky swear tu pourrais pourtant répondre en lui tendant ton petit doigt. je ne te lâcherais pas ! tu souris, ravi. cette complicité n'est pas surjouée, ni surfaite. elle n'est pas inventée non plus. elle s'est immiscée en vous sans crier gare. elle s'est installée sur la toile de fonds qui compose désormais votre relation. relation ? ce terme te paraît saugrenu, presque exagéré. et pourtant, sa main qui attrape la sienne et ses gestes, là, à l'extérieur, font exploser ton coeur dans ta poitrine. t'as peur de ne pas être à la hauteur de ce qu'il te donne, parce que loin des drames, t'es pas persuadé de savoir exister correctement. t’es le seul fautif dans cette histoire, mon petit gars ! ce n’est pas de ma faute, si tu ne voulais pas venir en aide à une âme en détresse en la libérant de cette maudite pression ! tu sais ce que l’on dit, on n’est jamais mieux servi que par soi-même ! il baisse les yeux et tu l'remarques, suffisamment vite pour attraper ce qu'il laisse suspendre entre vous. la bosse à son futal, tu la vois. ça t'rend dingue, presque nerveux. l'effet est instantaté chez toi, aussi. je dois te confesser quelque chose, moi aussi… j’ai des érections faciles quand t’es aux alentours… ou caché derrière ton écran… tu me rends… sensible ! tu souris, d'une oreille à une autre. tu prends tout ce qu'il te donne et l'ingères avec une facilité déconcertante. mais t'en veux plus, toujours plus. il te nourrit, mais jamais en suffisance. tu rigoles un peu, ta main lâches la sienne et s'agrippes à son arrière-train. sans même te soucier du regard des autres, tu malaxes son postérieur en te pourléchant les lèvres.
- crois-moi, t'es l'unique source de mes érections en ce moment. tu lui glisses à l'oreille en t'amusant un peu de la situation. ta main qui se glisse dans la poche arrière de son jean. toi et ce cul parfait. tu ajoutes en te pavoisant. t'es fier, putain. si fier d'avoir un mec comme lui à tes côtés. tu pourrais presque pavaner le torse bombé tant t'as l'sentiment d'être bien, ici, là, en pleine rue. ta main accrochée à son séant et ton corps collé au sien. tu n'voudrais jamais avoir à t'en séparer. son parfum, son odeur. et si ça n'te suffisait pas ? la question trône, c'est vrai. ça t'fait peur, quelque part. passé l'extase de vos accords parfaits, que restera-t-il ? s'amuse-t-on vraiment dans une relation sans reliefs ? t'as peur de te lasser. te lasser d'un amour trop parfait.
et là encore.
il abat une carte et tout change. comme s'il avait l'art et la manière de te faire constamment oublier, douter. il change toujours de stratégie, t'emmène à la découverte de nouvelles expériences. t'attire contre lui, t'entraînes sur une mélopée qui te fait presque chavirer le coeur. tu le regardes faire, comme un gosse. t'aimes son innocence et sa candeur. t'aimes aussi le sérieux abyssale qui se glisse dans ses orbes lorsque tu lui parles de sexe. t'aimes tout autant le mutisme qui se lit sur son visage lorsqu'il pince les lèvres. t'aimes le voir rougir, t'aimes le sentir trembler, t'aimes sa chaleur et tout ce qui se dégage de lui quand il retire ses vêtements. et t'aimes bander.. t'aimes bander à l'idée d'lui faire l'amour.
- ah d’accord, monsieur est d’humeur à négocier ? tu glousses faiblement en acquiesçant d'un simple signe de tête. tu l'attires contre toi, ta main qui glisse dans son dos. il veut danser ? j'vais l'faire danser. mais pas comme il l'entend. avant, tu veux une promesse, tu veux une garantie. tu veux lui donner c'qu'il attend d'toi tout en sachant qu'il t'offrira la même chose, plus tard. la danse, c'est mon oxygène, si tu lui ouvres cette porte, tu lui donnes accès à ton corps, à ton coeur. à tout ce qui te définit. est-ce vraiment le bon moment ? t'en sais rien. t'es faible, vulnérable. et tu devrais être triste.. mais curieusement, il te fait oublier jusqu'à ta détresse. je te le promets ! je chanterais pour toi jusqu’à en perdre la voix !  tu souris en coin. t'aimes sentir son souffle sur ta chair. alors tu prends sa main et tu guides. un pas à droite, puis à gauche. tu ondules des hanches avec délicatesse pour qu'il s'y imbrique. une jambe entre les siennes, vos bassins qui s'épousent avec perfection et ton corps qui donne le rythme. il se laisse faire, assez facilement. il témoigne d'une confiance qui te laisse pantois. alors que tu entames un mouvement plus rotatif et marqué, il te murmure je devrais me sentir extrêmement coupable quand on sait les circonstances qui nous mènent à être ici, ce soir, rien que tous les deux… je le suis… mais… je ne me suis jamais senti aussi… heureux. et ça fait écho à tout ce que tu penses. tu souris en coin, tu l'regardes un instant et puis, tu lui voles un baiser. c'est une simple réponse, symbole réciproque de tout ce que tu ressens. tes lèvres qui se pressent contre les siennes alors que tu serres un peu plus ton bassin contre le sien. serre-moi fort ! tu t'exécutes. tu serres un peu plus, te dégages de sa bouche et poses ta tête sur son épaule, droite. ton torse bouge contre le sien, ton bassin et le sien ne font plus qu'un si bien que ton érection se presse contre sa cuisse. tu n'cherches même pas à la masquer, au contraire. de légers mouvements pour te frotter un peu, te donner du plaisir. lui en procurer également alors qu'il te demande : quelle est la première chanson sur laquelle tu as dansé ? tu t’en souviens ? je n’oublierais jamais le premier titre qu’il m’a été donné d’interpréter pour de vrai, en dehors du simple karaoké dans la voiture… il s’agissait de Wicked Games, de Chris Isaak. la chanson préférée de ma mère, mon père m’accompagnait à la guitare… tu aimes beaucoup cette chanson, mais tu ne dis rien. tu fermes les yeux, ton corps réagit seul à la musique, pas besoin de contrôle. Ekko te suit à la perfection faisant de cet instant un souvenir qui n's'effacera jamais plus de ta mémoire. le sourire ancré à tes lèvres, tu réfléchis.
- Saving all my love for you, de Withney Houston. c'était mon premier cours de danse moderne. tu lui chantes à l'oreille un rapide extrait de cette chanson qui t'a suivi toutes ces années. un message sans doute, quelque chose de subtil. a few stolen moments is all that we share.. you've got your family and they need you there, though I've tried to resist being last on your list. but no other man's gonna do. so I'm saving all my love for you.. un peu comme vous, un peu comme ça. ta famille qui a besoin de toi et lui. lui qui te réclame, toi qui l'demandes. un jeu qui s'installe, quelque chose de fort. tu chantes pas bien, tu l'sais. tu t'débrouilles en karaoké mais t'as pas la prétention d'avoir d'la voix. les paroles te semblent appropriées. tu rigoles un peu et puis, tu lui dis j'ai rêvé de ce genre d'instants toute ma vie Ekko. c'est sincère, c'est vrai. t'as toujours voulu d'un prince comme lui, chevaleresque et amusant, qui saurait te faire rire et te faire trembler. t'as toujours rêvé qu'on t'entraîne, qu'on t'emmène, qu'on t'fasse danser au-dessus des nuages. j'devrais être si malheureux en ce moment et pourtant, près de toi, j'ai l'impression d'être plus complet que je ne l'ai jamais été. alors tu déposes un rapide baiser au creux de son cou, juste sous son oreille, sans jamais cesser de danser contre lui. merci, pour ça. et tu rigoles à nouveau, la sincérité pourrait te mettre mal à l'aise mais t'as l'sentiment que c'est exactement ce qu'il vous faut.
un instant lunaire, hors du temps.
une valse de vienne.
un tango argentin.
une rumba ou même un cha-cha.
peu importe, au fond, tout ce qui compte, c'est le pas de deux.
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Lun 18 Jan - 17:15
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[ et puis va la vie. ]
@Bran Sussex
Je déambule, le torse bombé, la tempête adoucie pour un temps. Calme, souriant et apaisé. Les mètres se multiplient et mes muscles retrouvent un semblant de substance, de force nécessaire à une telle balade. À ses côtés, rien n’est jamais trop garanti, j’ai rarement vu un mec aussi imprévisible et cette incertitude palpable devrait m’effrayer, pourtant c’est tout juste si je parviens à me remémorer nos antécédents. Tu n’as pas reculé lorsqu’il a annoncé être en couple, quelques semaines en arrière. Pourquoi le ferais-tu maintenant que tu n’as plus à te sentir aussi coupable ? Tu l’es, en quelque sorte, pour des raisons évidentes liées au double deuil qu’il est obligé d’affronter, mais tu n’as plus ce poids sur les épaules, ni même cette pression sur la poitrine. Tu es libre d’être toi-même et d’assumer ce que tu désires, ce que tu veux… Ce que tu aimes. Je survole le monde qui nous entoure, léger et aérien, puisant dans cette main entrelacée à la mienne les ressources nécessaires pour tenir debout. Ces sentiments qui jaillissent lorsque je le regarde, lorsque je nous regarde ainsi positionnés, tout juste capables de nous tenir à quelques millimètres de distance l’un de l’autre, ils me laissent croire que tout est possible à condition d’être patient et de s’accrocher. Tu utilises souvent cette rengaine lorsque tu es avec tes élèves ou lorsqu’on t’interroge sur ce corps que tu as mis tant d’années à développer. Seulement cette fois, tes mots prennent tout leur sens. Il est là, le véritable accomplissement. Celui d’accepter une défaite lorsqu’elle s’impose à toi et d’en tirer les apprentissages nécessaires afin d’éviter de perdre la guerre dans son intégralité. Je me suis élancé comme un forcené au front, la première fois, sans même m’imaginer sprinter sur un terrain miné. Cette erreur de jugeotte, elle m’a momentanément paralysé au sol, gravement blessé par cet immense stop appliqué en un plot twist que rien ne laissait présager mais je me suis relevé. J’ai pris le temps de panser mes plaies, d’étudier, d’apprendre à le connaitre dans les moindres détails. Je me suis estimé heureux de cette chance qui m’était offerte de le côtoyer malgré tout, de le maintenir ici, au centre d’un paysage qui ne valait rien. Je me suis soumis à la tentation sans pour autant lui ouvrir la porte, encaissant chaque minute passée à rêver à lui avec force et dignité. J’ai pris le temps, celui de le guetter, de le désirer en silence jusqu’à ce qu’il décide de faire un pas vers moi de lui-même. N’était-ce pas une évidence, avant même qu’il te propose de le rejoindre ce soir ? Bien-sûr que ça l’était, et vous le savez tous les deux. Vous le saviez dès les premiers instants. Tout a étrangement toujours coulé de source entre nous deux, deux lignes qui se sont parfois emmêlées mais qui se sont déliées d’elles-mêmes. Ce soir, je marche sur l’eau et je ne crains rien. Pas même la montagne d’escaliers qu’il nous reste encore à franchir. L’un après l’autre, étape après étape jusqu’à atteindre le prochain palier. Il n’existe aucune ligne d’arrivée, lorsqu’il est question d’amour ou d’amitié, un éternel recommencement s’impose systématiquement comme une fleur qu’il est important d’abreuver, goutte d’eau après goutte, pour ne pas la laisser mourir. Un élément mécanique, comme les sentiments que l’on pense acquis. Une fleur ne survit pourtant pas sans lumière, sans contact… Sans tendresse. Ce bourgeon que tu tiens entre tes doigts, sensible et désabusé, tu ne le laisseras pas se faner. Tu ne le laisseras pas dépérir dans un coin et tu t’inquièteras jusqu’à en crever, de contribuer à ton échelle à son bonheur, à son épanouissement, à sa quiétude. Je caresse le dos de sa main tendrement, les yeux rivés sur cette route qu’il est temps de traverser maintenant que le bonhomme est vert, sur ce chemin qui s’annonce, comme le futur qui vous tend les bras. Cette légère brise qui s’invite par surprise me fait frémir et me rapprocher davantage encore de lui, en une volonté de capturer cette chaleur à part qui, en plus de me réchauffer instantanément, me rassure d’une odeur qui persiste contre ma peau et la marque d’une effluve délicate et complexe. À son image.

Je ne songe plus nourriture, mon estomac ne se manifeste plus pour exprimer la faim, si ce n’est celle d’un contact dangereusement vital. Celui d’une étreinte légère, régulière qui pourrait devenir la norme. Tu n’oses pas y penser, c’est un peu trop, même pour toi qui ne recule jamais devant le danger. La chute serait bien trop brutale, si tout ceci devait subitement s’arrêter. Alors je plaisante, avide de nouvelles provocations, de nouvelles salves qui me confortent toujours dans mon idée. Celle d’avoir trouvé le parfait partenaire, celui qui ne se spécialise pas uniquement dans un domaine. Celui qui est là, partout, tout le temps, et qui pourrait aisément t’emboiter le pas et te suivre jusqu’au bout du monde. Dans la folie comme dans les peines, dans les moments de joie comme dans ceux de doute. Dans la certitude et l’incertitude, le renouveau et la nostalgie. Dans l’hystérie comme dans la sensualité. Il est partout, sur tous les fronts, et remporte l’adhésion d’un cœur qui n’a déjà pas besoin de savoir tout cela pour tomber à la renverse lorsqu’il croise son regard. « Quelqu’un apprécie le paysage, à ce que je vois ! » Je le malmène, la lèvre inférieure retroussée contre mes dents, alors qu’il est à nouveau à l’étroit après s’être autorisé à observer la propre protubérance qui malmène ce jean bien trop serré à mon goût. « J’avais raison tout à l’heure, en me réservant le canapé du salon. Tu ne tiendras pas une nuit dans le même lit que moi, avec un seul boxer comme guise de rempart. » Je souris, provocateur, cette lueur récurrente dans le regard, celle qui l’invite à se remémorer les événements d’un deuxième acte enflammé, celui qui laisse présager un quatrième acte que la résilience ferait sombrer dans la plus extrême des sauvageries. Une passion qui ferait brûler ce lit et suinter les murs. Tu en viens à te demander combien de temps serait nécessaire avant que le voisinage se décide à contacter la police pour signaler des nuisances sonores. Ils jalouseraient vos ébats, cette animosité brutale qui, mélangée de la sorte à un désir étouffé pendant des jours et des jours, serait aussi explosive qu’une bombe nucléaire. « Tu ne tiendrais pas trente minutes ! » Je confirme, en un clin d’œil espiègle, sans me donner la peine de me positionner sur ma propre attitude. Vous savez tous les deux que tu as éclusé tous le stock de volonté dont tu disposais pour des semaines et des semaines. Tu ne saurais pas lui dire non, pas alors que tout chez lui t’attire de la sorte, comme un aimant. Éloignez-le de moi, et pourtant tout me ramènera inlassablement à lui. Certaines choses ne s’expliquent pas, elles s’observent. Il relâche ma main, non sans me faire grommeler, mécontent, mais se paie le luxe de me surprendre en m’attrapant le fessier par surprise, non sans m’arracher un gémissement imprévu. « T’es un enfoiré ! » Je l’avertis, le myocarde aux aguets, le corps en émoi ! « Parfait, ce cul ? Je croyais pourtant qu’il était quelconque, aux dernières nouvelles ! » Je souffle, moqueur, en un énième souvenir de cette première soirée. Écho parfait de l’Ekko que tu es ! Ses doigts glissent à l’intérieur de cette poche arrière qu’il fait sienne et j’apprécie, empreint d’une immense fierté à l’idée qu’il puisse s’afficher de la sorte à son tour. Cette nuit, aux yeux du monde qui vous entoure, des passants et de ton esprit, vous vous appartenez l’un et l’autre. « T’es plutôt chanceux tu sais ? Il ne manque pas de chaleur, ce fessier. Il ne se laisse pas vraiment approcher par les autres, en temps normal ! » L’érotisme, une sexualité débridée aux contours à peine dessinés puis une musique qui change la donne, rebat les cartes et m’élance sur tout autre chose. « Si tu savais à quel point rien ne te prépare à ce qui t’arriveras lorsqu’enfin, je t’autoriserais à le caresser… À le parcourir et à le goûter ! Tu ne t’en relèveras pas ! » Est-ce une garantie ? Une énième provocation ? L’avenir nous le dira peut-être.
Il n’existe aucune notion de transition, si ce n’est celle qui pousse à se remémorer que la vie est trop courte pour être gaspillée à réfléchir lorsque tout coule de source. Les négociations se terminent avant même d’avoir été entamées en une promesse évidente, celle de chanter pour lui s’il accepte de m’offrir cette parcelle de son être. Tu sais à quel point l’art est personnel, une porte ouverte sur son âme, sur cette intimité qu’il aime déguiser de cet humour qui fait mouche, de cette sensualité qui interpelle et neutraliserait même le plus pieux d’entre nous. Tu le ressens toi aussi, lorsque tu décides d’ouvrir la bouche et d’exprimer tes émotions les plus viscérales à celui qui est là pour t’écouter. Tu te mets à nu de la plus littérale des manières, loin d’un concept frontal, d’une histoire de peau, de coucheries… Tu communiques ce que jamais tu ne prononcerais autrement. J’ai hâte de chanter pour lui, au moins autant que je redoute cet instant et la peur qui m’assaillira. Ton monde entier se dérobera sous tes pieds, et puis ses yeux feront ressurgir le soleil, repeupleront ton univers avec délicatesse. Il te connait, peut-être même beaucoup trop. Quelques notes et je me libèrerais, me révèlerais à lui, de cette main tendue, de cette clé dont il disposera et sera le seul à pouvoir utiliser s’il le souhaite. Tu chanteras pour lui comme si ta vie entière en dépendait, car sans lui, plus rien ne ferait sens. Il m’emporte avec lui, mène la danse et mon corps tout entier l’observe, le ressent avant d’oser se joindre à lui. Mes muscles se détendent entre ses doigts, sur cette paume délicatement lovée contre mon dos, le long de ses hanches à l’impulsion desquelles je fonds à mon tour, gagné par le rythme, emporté par ses yeux, par cette tendresse bien différente de tout ce que nous avons expérimenté jusqu’à maintenant. Tu crois enfin réaliser la chance que tu as d’être ici, à ses côtés, à profiter d’une soirée magique en de nombreux points malgré… La culpabilité me revient en pleine gueule, car je ne devrais pas être heureux cette nuit. Je devrais me l’interdire parce qu’il ne l’est pas totalement, de nombreuses ombres noircissent son tableau et je suis là, à profiter d’une occasion qui ne se serait pas présentée si tout ceci ne lui était pas arrivé et qu’il n’avait pas pensé pouvoir compter sur moi. Il ne peut pas compter sur toi, la preuve… Que fais-tu depuis que vous avez quitté le bar ? J’ose mettre des mots sur ces réflexions, les lui communiquer, lui exprimer à quel point je suis divisé, incapable de regretter être dans cette position-là, dans ses bras, comme j’en rêve depuis déjà trop longtemps, malgré tout le reste… Le reste, d’une importance capitale, bien plus que toi… Pourtant tu oublies cela, happé par l’intensité d’un regard qui dit tout l’inverse et parvient à te convaincre que tu brilles de mille feux, ce soir. Je ne m’attends à rien et pourtant, ce sont ses lèvres qui brisent le silence et me libèrent de ces chaines-là. Je m’accroche à elles, salvation ultime, et le supplie de m’offrir cette étreinte resserrée. Il s’exécute et offre à son menton un point de chute le long de mon épaule. Il se sent en sécurité avec toi, lui aussi. Suffisamment bien pour s’abandonner à toi. Tu ne dois pas en profiter pour faire n’importe quoi. Cette main, appuyée contre son dos, remonte pour se perdre dans ses cheveux que je caresse très lentement, en rythme, le corps aux aguets lorsque je le ressens à nouveau, imposant et durci contre ma cuisse. Il ondule, l’enfoiré, et la réaction est immédiate. Je suffoque, mes doigts resserrés contre sa chevelure magnifique en un avertissement. « Toi… » Je démarre, à deux doigts de lui promettre l’Enfer. Bientôt interrompu par un grognement qui me pousse à inspirer plus longuement.  

Les mots se joignent à cette danse qu’il m’est difficile de ne pas considérer et envisager comme romantique même si je n’en dis rien, absorbé par nos muscles qui, eux, n’ont besoin de personne pour s’exprimer. Chaque mouvement est naturel, inspiré par l’autre ou par la musique. Surement un peu des deux, à vrai dire. Des mots, qui ne prennent en rien l’ascendant sur cet instant, bien au contraire. La proximité ouvre la porte à des confidences intimes, qui remontent à loin dans nos enfances respectives. « Whitney Houston ? Tu as donc du goût en la matière. Je me désespérais déjà d’avoir à apprendre des morceaux de rap insipides juste pour te faire plaisir ! » Je le taquine, me remémorant les paroles de cette chanson qu’il m’arrive très souvent d’écouter lorsque la fièvre des divas s’empare de moi le samedi soir. Ou plutôt tous les soirs de la semaine, tu es imprévisible, toi aussi. Capable de partir au quart de tour et de t’emballer pour le moindre petit challenge, de t’ambiancer sur une chanson qui te pousse à en écouter des tonnes en réaction au morceau précédent. Une vraie pile électrique que les gens aiment avoir en soirée, une grenade de bonne humeur assurée. Il se met à chanter et je frissonne. Je n’entends pas la technique, ne remarque même pas le tremblement dans sa voix, les quelques notes bleues ou imparfaites. Seuls les mots importent, l’intention, l’émotion et les souvenirs. Je souris, bien content qu’il ne puisse pas me voir agir de la sorte, camouflé par son crâne contre lequel je suis lové. Tu reçois une nouvelle onde de choc, une déflagration électrique qui te traverse l’épiderme et te pousse à te dandiner une demi-seconde. « Tu n’as plus besoin de rêver, à présent ! » Je susurre, tendrement emporté, contre son oreille que j’embrasse sagement. « Il ne te reste plus qu’à le vivre ! » S’il savait l’émotion qu’il fait bondir jusque dans ma gorge qui se noue. Mes yeux pétillent, là, à l’abri des regards les plus indiscrets, de ses prunelles qui pourraient trop rapidement percevoir des choses que je me refuse d’admettre sous prétexte qu’il est trop tôt. Je me mords la lèvre, fébrile, et resserre mon étreinte contre lui. Tu ne veux plus le laisser s’en aller. Tu ne laisseras pas une telle chose se produire. Tu es prêt, à présent, prêt à te battre sans jamais fatiguer, sans jamais hésiter ni même reculer, qu’importe la douleur, qu’importe les mots et les signaux. Tu te battras pour vous deux ! « Je… » Je torture ma lippe, victime de ces larmes qui flirtent avec mes paupières sans jamais déborder pour autant. « C’est moi, qui devrais te remercier. Te remercier d’être entré dans ma vie… De ne pas avoir renoncé malgré tout ce qui aurait pu te pousser à agir différemment ce jour-là, à l’aquarium ! » Il a comblé le vide laissé par la solitude en une demi-seconde, il m’a appris tant de choses sur moi-même, sur la manière dont j’aimais auparavant… Et celle dont tu aimes à présent. « Cela signifie-t-il que j’aurais droit à un autre date après ce soir ? » Une pointe d’humour, comme toujours, à la recherche d’un équilibre constant qui sauve ma pudeur et m’évite d’aller trop loin, trop vite, en parfait cheval fou. [i]« I've got to get ready just a few minutes more. Gonna get that old feeling when you walk through that door. 'Cause tonight is the night for feeling alright. We'll be making love the whole night through. So I'm saving all my love for you. » Je me force à chuchoter, en une volonté de ne pas chanter malgré la tentation afin de lui réserver la surprise pour plus tard, lorsque le moment opportun se présentera et qu’il sera à mon tour de le surprendre, de me révéler sous un autre jour.


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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Mar 19 Jan - 15:39
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[ et puis va la vie. ]
@Bran Sussex
le temps passe déjà, c'est vrai. à peine une une quinzaine de jour. et regarde-vous. t'as l'sentiment de le connaître depuis toujours. comme s'il faisait partie d'un tout que tu étais destiné à atteindre. un bonheur qui t'échappait et qui, pourtant, avait toujours été à portée de mains. t'as refusé longtemps de l'regarder, comme si t'avais peur de ne jamais le mériter et pourtant, ce soir, en quittant sa demeure, tu te surprends à apprécier le contact de sa main dans la tienne. avec un naturel déroutant, comme si c'était ainsi que ça devait être fait ou vécu. ce sourire ne quitte pas tes lippes, et tu t'sentirais presque coupable en pensant à ta pauvre mère qui doit pleurer, seule, chez elle. mais t'y penseras demain, oui. pour une fois dans ta vie.. tu te montres égoïste.
c'est parfois la seule solution viable, n'est-ce pas ?
combien de fois Heath t'avait répété qu'il était temps de penser à toi, de penser pour toi ? tu te rappelles encore vos derniers échanges au sujet de Bradley et tu prends aujourd'hui pleinement conscience du poids de ses mots. il avait raison le bougre lorsqu'il cherchait à te faire comprendre qu'il n'y avait rien de mal à vivre pour soit avant de vivre pour les autres. tu as fait fausse route, toutes ces années. Ekko est un maître d'apprentissage résolument bon qui te fait l'effet d'une bombe, c'est vrai. il remet en perspective tout ce que t'as toujours pensé normal. d'un simple baiser, il remet de l'ordre dans un univers entier. ton big bang, ton explosion, ton plus grand chamboulement.
- quelqu’un apprécie le paysage, à ce que je vois ! il dit en plaisantant. tu acquiesces, sans même te sentir honteux. rougir n'est plus de mise, désormais. vous avez passé le cap de la gêne, finalement. il t'a découvert, dans ton intégralité. il a tenu entre ses mains la seule chose que tu réserves aux hommes que tu aimes et cette nouvelle pensée t'arrache un rictus. parler de sentiments te parait trop tôt et pourtant. la réaction de ton myocarde à chacun de ses regards te parait évident. j’avais raison tout à l’heure, en me réservant le canapé du salon. tu ne tiendras pas une nuit dans le même lit que moi, avec un seul boxer comme guise de rempart. là encore, tu acquiesces, comme un gamin. tu ne tiendrais pas trente minutes ! es-tu pour autant le seul à être blâmé ? tu n'crois pas qu'il résisterait bien longtemps s'il sentait ton corps chaud s'étendre près du sien. vous êtes deux aimants, désormais. prêts à tout pour se retrouver l'un contre l'autre. c'est sans doute pour cette raison - évidente - que tu laisses parler ton corps sans réfléchir. te rapprochant de lui, glissant ta main dans la poche de son jean, palpant son arrière-train avec un plaisir non-dissimulé. t’es un enfoiré ! peut-être. et peut-être que tu t'avances trop vite, peut-être que tu prends tes aises trop vite aussi. peut-être que tu devrais calmer ce feu qui brûle déjà dans ta poitrine mais t'en es tout bonnement incapable. t'as l'sentiment d'avancer sur un chemin sans obstacles. et c'est agréable. parfait, ce cul ? je croyais pourtant qu’il était quelconque, aux dernières nouvelles ! tu souffles.
- oh arrête ! tu lui dis en le bousculant de l'épaule. je crois déjà avoir admis mon erreur pour ça, non ? et c'est vrai. à maintes reprises tu lui avais fait comprendre que t'avais menti, lors de ce premier rendez-vous. que tout chez lui te plaisait. que tu n'étais pas indifférent, que tu n'saurais l'être. mais te taquiner reste son arme la plus efficace pour taire tout ce que son silence veut te dire.
- t’es plutôt chanceux tu sais ? Il ne manque pas de chaleur, ce fessier. il ne se laisse pas vraiment approcher par les autres, en temps normal ! tu rigoles légèrement. si tu savais à quel point rien ne te prépare à ce qui t’arriveras lorsqu’enfin, je t’autoriserais à le caresser… à le parcourir et à le goûter ! tu ne t’en relèveras pas ! là encore, t'es prêt à prendre le risque.
pourquoi ? pour vous.
merde, ça t'effraie autant que ça t'enchante. essayer, te laisser aller. écouter cette petite voix sur ton épaule qui te dit que - peut-être - tu mérites d'être heureux. arrêter de croire que tu ne mérites que des hommes qui te brisent. non, pas cette fois. t'as envie d'croire que l'amour, même sans orages, peut-être beau. à ta portée. et t'as pas l'habitude, non. pas du tout. quand il te demande une danse, tu rougis. tu t'approches de lui. chaque contact te grise. apprends-moi, t'as envie de lui dire. apprends-moi à accepter le bonheur dans son état le plus simple. parce qu'au fond, c'est ce qu'il va devoir faire. passer son temps à te faire comprendre et admettre que cet amour là vaux tous les drames dont tu as l'habitude. et t'as confiance. tu sais même pas l'expliquer. mais t'as confiance en lui. tu sais qu'il saura, mieux que n'importe qui.
- toi… réaction outrageuse à ton sexe tendu qui butte contre sa hanche alors que tu l'attires contre toi. tu rigoles, juste un peu. il ne poursuit pas - ou n'a pas le temps - puisque tu glisses ta tête sur son épaule et tu te laisses porter. tu suis la musique, tu bouges délicatement. loin d'être au top de tes capacités. un jour peut-être, tu lui montreras une vidéo de toi entrain de performer. ou mieux, tu l'inviteras à une de tes démonstrations. un jour peut-être, mais pas ce soir. ce soir, tu es dans cette bulle. elle est hermétique au monde autour. elle n'existe pour personne d'autre. tu t'élèves au-dessus des nuages et tu oublies la pluie. t'es heureux d'être là, malgré tout. la culpabilité grandissante, peut-être, mais ta jauge de bonheur à son paroxysme. Whitney Houston ? tu as donc du goût en la matière. je me désespérais déjà d’avoir à apprendre des morceaux de rap insipides juste pour te faire plaisir ! tu rigoles aussi. du rap. de l'homosexualité, tu n'en as pas les clichés. bien sûr, tu aimes certaines chanteuses populaires qui se sont fait connaître pour être représentatives de cette communauté mais tu as la chance d'être ouvert à tous les styles. tu écoutes de tout. heureusement pour lui, c'est la musique de ta première danse qu'il réclamait.. sinon, il aurait pu être surpris. pour te faire plaisir, ça résonne en toi alors que tu entonnes l'air de la musique en question. se sacrifier pour les autres, c'est ce que tu as toujours fait. et si pour une fois, tu laissais quelqu'un d'autre prendre soin de toi ? ça te paraît étrange, ça sonne faux et pourtant, ça remplit ton coeur d'une chaleur accommodante et agréable.
- tu n’as plus besoin de rêver, à présent ! il te ramène à la réalité, doucement. comme dans un rêve, tu émerges, contre lui. tu t'ouvres, tu lui parles avec le coeur. tu n'as pas peur de lui dire ce que tu ressens et tu crois que c'est important qu'il le sache. le premier jour, déjà, t'avais ressenti comme une impression de déjà-vu, comme si vous vous étiez déjà croisés dans une autre vie. tu souris, dans le vide. ta main contre son dos et l'autre qui tient fermement sa main. lui a glissé sa main libre dans tes cheveux. un contact simple et léger mais qui te fait l'effet d'un coup d'poing dans l'estomac tant ça t'fait du bien. il ne te reste plus qu’à le vivre ! oui, sans doute. mais comment faire ? apprends-moi, tu répètes dans ton esprit. tu te détaches légèrement, plongeant tes yeux dans les siens. tu le remercies, avec une sincérité surprenant. je… il se mord la lèvre. tu souris. il a les yeux qui brillent. des larmes ? tu ne sais pas vraiment. mais ton coeur cogne contre ta poitrine. c’est moi, qui devrais te remercier. te remercier d’être entré dans ma vie… de ne pas avoir renoncé malgré tout ce qui aurait pu te pousser à agir différemment ce jour-là, à l’aquarium ! tu opines du chef, doucement.
- j'ai senti dès le premier jour que tu étais.. différent. tu lui dis, d'un naturel exquis. tu te délectes de ses réactions, du léger tremblement de ses lippes lorsqu'il te parle et de ses yeux qui brillent sous l'éclat d'un ciel d'étoiles. j'ai eu peur de te perdre à l'instant même où je t'ai parlé de lui. mais t'es resté.. tu ajoutes, pensif. à l'époque, t'avais failli tout foutre en l'air. et pourtant, t'avais fait durer le rencard suffisamment longtemps avant qu'il ne l'apprenne pour lui donner envie de te revoir. t'avais tissé ta toile, dans l'ombre. t'avais espéré qu'il s'y prenne les pieds et y tombes. au fond, à l'image d'Anthony à l'époque où tu l'avais rencontré, il avait été l'élément déclencheur qui t'avait poussé à quitter ta relation malsaine pour enfin aller de l'avant.
- cela signifie-t-il que j’aurais droit à un autre date après ce soir ? tu rigoles. n'ajoutes rien, laisses ta tête tomber sur son épaule encore. I've got to get ready just a few minutes more. gonna get that old feeling when you walk through that door. 'cause tonight is the night for feeling alright. we'll be making love the whole night through. so I'm saving all my love for you. il susurre à ton oreille et le son de sa voix, même murmurée, te fait presque sursauté. la douceur qui s'en dégage, cette chaleur immune qui enveloppe chaque parcelle de ton corps. t'as l'sentiment d'être dans un rêve, de vivre ailleurs, d'avoir mis les voiles pour un monde étranger. tu te blottis un peu plus contre lui. l'érection a disparu, au détriment de sentiments nouveaux. quelque chose de tendre, de doux, de presque immortel. [i]et qu'importe ce qui peut vous arriver, tu n'oublieras jamais ce qu'il te fait ressentir à cet instant précis. ta main se cale un peu plus dans son dos et l'attire plus vers toi.
- we'll be making love the whole night throught. tu répètes, taquin. et c'est moi qui ne tiendrait pas trente minutes dans un lit avec toi ? ta main, dans son dos, glisse doucement jusqu'à ses fesses, s'y pose et presse un peu. ton corps se réveille. après l'émoi, après la chaleur et le réconfort renaissent le désir et l'excitation. d'un simple sous-entendu. ton corps qui se cambre contre le sien, la musique qui s'arrête presque. un dernier mouvement, une dernière pirouette. pour profiter de son odeur, de son parfum. et puis, ta langue qui dessine un cercle sur la chair de son cou, juste sous son oreille, avant de remonter délicatement. tes dents qui mordent le lobe, tes lippes qui embrasse le cartilage et, finalement, ton corps qui se détache du sien lorsque la musique prend fin. ton regard, allumé, excité. tu n'as plus faim, n'est-ce pas ? tu lui demandes avec malice, le sourcil légèrement relevé. plus faim de nourriture, quoi qu'il en soit.

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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Mer 20 Jan - 16:18
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[ et puis va la vie. ]
@Bran Sussex
Nous évoluons tous les deux dans les rues tamisées et festives de la Nouvelle Orléans, le cœur léger et incroyablement lourd à la fois. Tu jettes un rapide regard vers l’arrière, par-dessus ton épaule à la recherche d’un passé à contempler, d’une histoire commune qui ne se résume finalement qu’à cela, quelques semaines, deux, bientôt trois. Je n’ai pas besoin de faire preuve d’une intelligence extraordinaire pour anticiper sur ce qu’auront à me dire mes frères et sœurs lorsque nous échangerons la prochaine fois en facetime et que je mentionnerais le bel Adonis qui hante mes nuits, occupe mes journées et se distille plus finement encore dans mes pensées. Tu n’as pas besoin d’un indice temporel, d’une quantité ou d’une stupide graduation censée rappeler la normalité pour savoir à quel point tu as besoin de lui. Il ne s’agit en rien d’une illusion, d’une émotion qui passe et trépasse aussitôt, d’un besoin uniquement motivé par l’adrénaline d’un instant suspendu. Tu as véritablement besoin de lui comme s’il était le point culminant d’un cœur qui ne bat plus que grâce à lui, celui sans lequel tu ne peux tout simplement pas survivre. Je pourrais m’inquiéter d’une telle intensité, du caractère éphémère de telles sensations qui ne durent jamais vraiment, comme la passion dans la plupart des récits. Ceux que tu adores lire, pour lesquels tu te sens toujours très investi puis frustré à la fin, lorsque les magnifiques histoires d’amour sont malmenées par de nombreux obstacles qui s’accumulent et font étouffer, puis s’évaporer en un courant d’air bien trop familier, toutes les belles promesses, tous les prémices qui laissaient songer à une relation différente de la plupart des autres. Tu n’as jamais connu cela, la passion… Pas avant lui. Bran est ce qui s’en rapproche le plus. Supérieur à toutes tes lectures, à toutes tes illusions, au fruit d’une imagination qui ne parvient jamais à se hisser aussi haut que tout ce qu’il fait exploser en toi depuis ce premier échange. Bien-sûr que je devrais tirer la sonnette d’alarme, faire preuve d’une méfiance à toute épreuve mais pourquoi le ferais-je ? Pourquoi tournerais-je le dos à ma source principale de bonheur sous-prétexte que tout pourrait disparaitre d’une seconde à l’autre ? Tu avais oublié à quel point il était agréable de ressentir la chaleur des rayons du soleil sur ta peau, sur la surface ciselée d’un myocarde bien trop de fois malmené pour son propre bien. Tu négligeais à quel point tout ceci pouvait t’être essentiel. Mon équilibre, je le martelais différemment, construit sur les fondations d’un amour fraternel, familial et régulier que la distance éprouve à présent. Le regard rivé vers l’arrière, tu réalises qu’entre ses bras, main dans la main, alors que vous avancez ensemble sur ce même chemin, tu n’as plus besoin d’espérer, de redouter ou d’anticiper. La seule chose dont tu as besoin à présent, c’est de détourner le regard de ce qui vous précède et de te concentrer à nouveau sur le présent. Tu ne désires plus t’inquiéter des traumatismes de ton passé, tu ne cherches plus à entrapercevoir le moindre indice qui, conjugué au futur, te permettrait de flairer un avenir à deux. La seule chose qui importe, ce soir, c’est que tu sois heureux dans ses bras. Fier d’être ce garçon à qui il tend la main. Je trouve entière satisfaction à occuper cette place de choix, à étinceler à ses côtés et à pouvoir éprouver pour lui, en toute liberté, ce que j’ai eu tout le mal du monde à étouffer pendant tout ce temps. Quinze jours, ce n’est peut-être rien pour eux. Mais dans une autre vie, vous vous connaissez depuis toujours ! Je ne me ferais jamais à ce que je lui inspire, à cette excitation qui se manifeste au moindre mot et passe d’une virilité à l’autre avec ardeur.

Tu la ressens, toi aussi, cette alchimie puissante qui exaspère ton propre corps, durci pour la énième fois ce soir sans jamais parvenir à obtenir gain de cause. Il grogne, ce pénis, agacé de ne pas obtenir ce qu’il souhaite plus que tout au monde dans l’immédiat : se confronter à sa propre chair, le parcourir d’une virulence surprenante et tirer à vue, jusqu’à ce qu’il ne reste plus aucune excitation liquide à évacuer, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que des cendres et des souvenirs fiévreux. Il acquiesce, fièrement, et je ris comme un gamin, tellement léger que je pourrais déployer des ailes qui n’existent que dans mon esprit et m’envoler sans aucun mal. Il confirme à nouveau mes propos avec entrain, lorsque j’ose insinuer qu’il ne tiendrait pas trente minutes en ma compagnie dans le même lit sans risquer de tout foutre en l’air à nouveau. Tu le pointe du doigt avec orgueil, loin d’oublier que l’inverse se vérifie tout autant, peut-être même plus encore. Tu le ressens encore contre tes doigts, sa chaleur, alors que tu l’étirais sensuellement vers l’arrière, flirtant avec les limites d’un frein que tu imaginais investi dans bien d’autres missions avec toi. Tu demeures profondément marqué et excité par cette image, régal suprême, de cet Apollon, contracté contre toi, les yeux fermés, front contre front, éprouvé par une jouissance que tu jurerais être capable de te remémorer à la sensation près contre tes doigts. Je frissonne à cette idée, ravi d’être à ce point chagriné par l’air frais qui me permet d’apaiser le volcan qu’un rien pourrait à nouveau faire entrer en éruption. Sa main savamment pressée contre mes fesses, à même cette poche arrière de mon jean, me semble tellement à sa place, même si je joue sur les mots, sur les souvenirs et les réactions en une volonté clairement affichée de toujours flirter avec des flammes qui finiront tôt ou tard par me brûler. « Tu l’as fait, c’est vrai ! Mais je saurais obtenir réparation au moment opportun, lorsque… » Je rogne cette lèvre inférieure plutôt que d’aller jusqu’au bout de mes pensées, leur laissant malgré tout la possibilité de s’exprimer à travers ce regard joueur que je lui adresse. Tu sauras lui faire regretter avec humour et sensualité les mots qu’il a tenu pour te taquiner ce premier soir, lorsqu’il te déshabillera et se mettra en tête d’explorer ce fessier qu’il caresse. Cette douceur, bien qu’aisément compilée à une sensualité qu’il est difficile de maintenir à l’état de simple anecdote, elle est plaisante. Différente de ce que nous sommes habitués à véhiculer, dans la continuité de cette balade, de celle qui nous a mené jusqu’à chez moi quelques heures en arrière. Vous vous découvrez autrement, en un mélange de douceur et de romantisme que tu apprends à apprécier, qui fait toute la différence. Toutes ces petites attentions, tu n’avais auparavant pas le droit de les lui exprimer. Lui, qui n’était pas libre. Lui, que tu n’aurais mis en difficulté pour rien au monde. Un nouveau chapitre s’ouvre à présent et le ciel, lui-même, semble ne plus être en capacité de s’ériger comme un obstacle potentiel.

Lové contre ses bras, je perds très facilement pied et ne vois plus le temps passer. Ce moment, j’aimerais qu’il puisse durer pour toujours, pour la vie, comme auraient si bien l’habitude de le dire les enfants. On pourrait crier au scandale, s’insatisfaire du cadre, de l’ambiance et pourtant tout me parait on ne peut plus romantique, on ne peut plus vous ! Je le serre fort contre ma peau, apaisé par son parfum, par cette odeur qui lui est propre et me calme instantanément. Il est là, il ne compte pas s’en aller, pas avant au moins quelques minutes et je suis le plus heureux des hommes. Surement le plus excité aussi, à en juger par la bosse qui trône fièrement sous le tissu de ton jean, à deux doigts de donner sa démission après une telle série de péripéties visiblement sans fin ! Il en est l’unique fautif, à rouler des hanches de la sorte contre moi, à exhiber ses atouts les plus charnels de la sorte, à même ma cuisse qui ne s’en remet décidément pas, bien qu’accaparée ailleurs. J’en viendrais presque à éclipser tout cela, tout ce qui se rajoute à ce que j’éprouve pour lui lorsque je le regarde, lorsque je caresse tendrement ses cheveux, tenté de les humer et d’en jalouser la magnificence. Tout, chez lui, appelle à la perfection. Il est une œuvre d’art tellement multiple, généreuse et complexe qu’il est difficile, pire encore, impossible, de lui apposer la moindre étiquette, le moindre élément facilement identifiable à l’œil nu. [i]Il est lui, celui pour lequel tu risques fort de tomber amoureux, si tel n’est déjà pas en partie le cas, que tu sois prêt à admettre ce point de départ ou non. La teneur de cette discussion est bien plus formelle, sérieuse sans pour autant se départir de cette pointe d’humour qui fait toujours mouche. Les confessions s’enchainent autour des musiques qui ont bercé nos vies et qui continuent à le faire. J’ai plaisir à le découvrir sous de nouvelles facettes, à me remémorer ses capacités, à me surprendre de l’entendre pousser la chansonnette d’un grain, certes, imparfait mais qui résonne pourtant en moi comme la plus belle des symphonies. Comme s’il était cet enfant qui, lorsqu’il te dessine un million de gribouillis, te donne quand même très envie de l’afficher sur ton réfrigérateur, ou dans ton bureau… Partout où la fierté d’en avoir été l’heureux destinataire peut être illustrée au reste du monde. Les larmes montent, vaisseau d’un cœur qui ne tient plus en place, touché par l’intensité de ses mots, par la sincérité de chacune de ses expressions. Il n’y a aucune réflexion, rien n’est murement considéré et pourtant tout ceci sonne idéalement. Vous êtes les personnages au centre d’une nouvelle pellicule mais votre histoire, elle, n’a rien de fictive. Les perles salées pétillent au plus près de mon regard, flirtent avec mes paupières et inondent mes cils sans jamais pour autant s’affranchir d’une autorisation qui ne vient pas. J’ai peut-être la gorge nouée, symbole d’une vulnérabilité qui m’en fait trembler les lèvres, mais je tiens bon malgré tout. « J’ai voulu m’éloigner, pour me protéger… Mais je n’ai pas réussi… C’était impossible ! » J’avoue, sans jamais plus le quitter des yeux, mes jades à la tête de mots que ma voix, elle-même, ne serait pas à même de faire résonner comme je l’aimerais. « Renoncer à toi, c’était renoncer à une partie de moi ! » Je tâtonne, timidement. « Je n’en avais pas forcément conscience, ce soir-là… Mais tout me parait tellement clair à présent ! » Certaines décisions prennent de l’ampleur avec le temps, il faut parfois accepter de ne pas posséder toutes les connaissances, toutes les cartes entre ses mains et attendre qu’une plus grande parcelle de cet immense dessein qu’est la vie nous soit révélé. Tu te décides à chanter, à lui murmurer ces paroles qu’il connait par cœur, qui le ramènent à d’autres souvenirs. Tu le sens resserrer son emprise sur toi et tu ne boudes pas ton plaisir, te blottis davantage contre sa peau que ta main caresse, là, au creux de son dos. Il utilise les mots de cette chanson contre moi et je me marre, à peine capable de contenir les sons qui, pourtant, me quémandent le droit de s’exprimer comme ils le désirent. « Je ne fais que chanter les paroles, rien de plus ! » J’hausse les épaules, d’une innocence qui, soyons sérieux, ne me sied pas le moins du monde, bientôt forcé de constater l’éveil qui, à nouveau, me laisse craindre le pire sort, [i]de la plus fantastique des manières, lorsqu’il lui sera enfin permis de libérer le lion de sa cage. « Je ne tiendrais pas une minute avec toi dans mon lit, cela dit ! » Je souris, charmeur, le cœur aux aguets, bientôt paniqué par l’absence de musique et cette fin annoncée et redoutée qui, à présent, devient bien trop réelle à mon goût. Tu te sens à nouveau forcé de renoncer et tu n’en peux plus… Tu ne veux plus avoir à t’inquiéter de ces petites conclusions qui en disent trop long sur les incertitudes que tu as pourtant réussi à taire jusqu’à maintenant à quelques exceptions près. Comme un boomerang, elles te reviennent en pleine face dès que tu baisses ta garde pour te rappeler que tout ceci pourrait partir en fumée dès demain. Il se détache et je le laisse faire, profondément marqué par son absence, perdu, bientôt ramené sur le bon chemin, happé par ses iris, phare au milieu d’une obscurité effrayante. « Tu plaisantes, je meurs de faim ! Je ne parviendrais plus jamais à trouver la satiété après ce soir. » Nourriture ? Désir ? Amour ? Besoin ? Attraction ? Sexualité ? Un mélange de tout cela ? Je laisse planer le doute et tends le bras vers l’avant, comme pour l’inviter à reprendre la route. « Je vous suis, Monsieur Sussex ! » Je babille, mutin, dans mon français natal. Le pauvre devra s’habituer à me voir passer d’une langue à l’autre, à ma guise, juste pour l’embêter et me jouer de ses limites langagières. Son regard, il échauffe mon esprit, se joue de moi, de tout ce qu’il me faut absolument trouver un moyen d’enchainer avant de rentrer à la maison. Là-bas, tu seras seul pour lutter contre tes pulsions, contre toutes les images qui assaillent ton esprit et t’invitent à une luxure libératrice. Depuis ta chambre, personne ne t’entendra crier ni appeler au secours. Tu devras combattre vaillamment et te priver, encore. Serais-je capable d’un tel exploit ? Hypnotisé par son regard, j’en viendrais presque à songer l’inviter à s’abandonner dès maintenant, au détour d’un coin plus ou moins tranquille tellement… Tellement tu le veux ardemment, tellement tu ne rêves de rien d’autre que de le sentir te surplomber et prendre possession de tout ton être d’un solide coup de reins. « Tu es le diable en personne, tu le sais ça ?! » Je couine, éprouvé, en le bousculant d’un coup d’épaule joueur. « Je mériterais un océan d’offrandes, au moins, pour me récompenser d’un tel courage, franchement ! »


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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Mar 26 Jan - 16:45
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@Bran Sussex
l'amour ne s'écrit pas, ne se chante pas. l'amour existe, il se vit. il ne se dessine pas, il ne se représente pas non plus. il est là, il est en toi. il s'imprègne d'un coeur, puis d'un second. il s'imprègne de deux odeurs, de deux corps. il est subjugué et subjuguant. il est à la fois coupable et victime. l'amour est un fléau, un fardeau et un cadeau. il tombe, il frappe. comme la foudre. parfois au même endroit. il se fiche de la réalité, de la normalité, de la logique et du bon sens. il apparaît quand on s'y attend le mien, il renait parfois de ses cendres. il éprouve, il est éprouvé. il fait mal, parfois il fait du bien. l'amour ne se devine pas, ne se décrit pas. l'amour est là, comme ça. une ombre qui suit un corps, qui suit un coeur. un présage, un mirage, parfois même un oasis. l'amour est maître, l'amour est bourreau. parfois il est dommages et douleur. il est tout, il est partout et en même temps, nul part. l'amour ne s'invente pas.
tu le sais, tu l'as compris avec le temps.
l'amour est abstrait, concret aussi. l'amour est un besoin, une nécessité. on n'existe pas sans aimer. tu n'existes pas sans aimer. et quand on accepte ce simple fait, on accepte sa qualité d'être humain et on apprend à vivre avec. alors ta main, innocente peut-être, qui glisse à l'arrière de son jean, c'est une façon d'apprendre à accepter ce qui t'semble pourtant évident. aimer n'a pas de définition. on aime bien, on aime beaucoup, on aime éperdument et parfois, on n'aime plus. on n'choisit pas quand, ni comment. trop vite, ou pas assez. on tombe amoureux comme on tombe d'une chaise. on s'fait mal.
et tu souffres, putain.
parce que tu vas pas t'mentir, tu l'aimes. c'est même plus une question ni même une option. tu l'aimes et tu voudrais pouvoir l'admettre mais t'as peur de ce que ça pourrait signifier ce soir. tu l'aimes, c'est comme ça, et tu veux pas avoir à te justifier ni même à t'expliquer. tu te contentes de ce qu'il te donne et tu prends, ça oui, tu prends ce qu'il veut bien te laisser. miettes d'amour, de sentiments. ou alors simplement des indices qui te laisseraient comprendre que lui aussi.. il est amoureux.
- tu l’as fait, c’est vrai ! mais je saurais obtenir réparation au moment opportun, lorsque… et toujours cette complicité. celle qui s'est instaurée dès les premiers pas. celle-là même qui le guide contre toi, qui l'entraîne jusque dans tes bras. cette complicité qui témoigne de sentiments qui ne s'expliquent pas. encore une fois, l'amour est un danger. mais ce soir, tu veux prendre ce risque. aimer, c'est se donner. alors tu l'accueilles, tu lui laisses apercevoir ce qu'ils n'ont jamais vu. fragilité, vulnérabilité. l'amour est un tout, l'amour est omniscient et pourtant subjectif. l'amour t'appartient, tout comme cet instant. cette danse, ces chants, ces mélodies et ces paroles. ça peut avoir l'air bête, ça peut être suffisant. mais c'est ce qu'il te faut. tu d'mandes rien de plus. j’ai voulu m’éloigner, pour me protéger… mais je n’ai pas réussi… c'était impossible ! et tu l'remercies, en silence. tu l'regardes droit dans les yeux. la sensibilité dont il fait preuve fait écho à celle que tu ressens. tu t'noies dans ses jades, il se perd dans l'azur de tes orbes. l'océan est grand, l'océan vous appartient. trop vite, trop tôt, peu importe. à vous, c'est tout. personne ne peut juger les gens qui s'aiment, ni même la folie qui les entraîne. tu t'souviens, une musique, des mots. c'est à vous, à personne d'autre. renoncer à toi, c’était renoncer à une partie de moi ! je n’en avais pas forcément conscience, ce soir-là… mais tout me parait tellement clair à présent ! et il fait mouche, oui, toujours. il appuie exactement là où il faut, réveille des émotions, des sentiments. tu souris, l'regardes sans t'lasser de sa superbe. l'amour est un Homme, peu importe le genre, le sexe, la religion et les origines. l'amour est à vous ce que l'amour est au monde. unique et ça t'fait sourire.
- je ne fais que chanter les paroles, rien de plus ! tu rigoles doucement, sans jamais le quitter du regard. je ne tiendrais pas une minute avec toi dans mon lit, cela dit ! pas la peine de le préciser, tu le sais, tu le sens. l'amour est unique, l'amour est désir. et le désir se manifeste ouvertement contre sa cuisse alors que tu dodelines des hanches au rythme de la musique. excité, tu l'es toujours en sa compagnie. son corps, son visage, ses mains, ses lèvres. t'as envie de lui, tu crèves d'envie mais tu te retiens puisqu'il a décidé de faire les choses bien. parce qu'il te considère à ta juste valeur. ce dont tu n'as jamais eu vraiment l'habitude. tu pourrais rougir, tu pourrais prendre peur. tu n'veux pas. ce soir, tu veux croire que t'es capable d'aimer qu'on te respecte et qu'on t'aime comme tu le mérites. et si tu dois t'ennuyer, alors tu t'ennuieras. juste un peu ou beaucoup, passionnément ou même à la folie. tu l'aimes, c'est une évidence. et ça t'fait si mal de te détacher de lui. chaque absence est un coup supplémentaire. ton coeur pourrait en saigner mais tes yeux trouvent le réconforts dans la pénombre de ses iris.
- tu plaisantes, je meurs de faim ! je ne parviendrais plus jamais à trouver la satiété après ce soir. tu rigoles, alors, simplement. quand il ajoute je vous suis, Monsieur Sussex ! dans un français que tu ne maîtrises pas, tu lui attrapes la main, goguenard. tu rigoles ouvertement, sans te méfier du regard des autres, sans te soucier de ce qu'on pense de vous. un couple, vous êtes juste un couple comme les autres ce soir et ça suffit très certainement à ton propre bonheur. tu es le diable en personne, tu le sais ça ?! je mériterais un océan d’offrandes, au moins, pour me récompenser d’un tel courage, franchement ! c'est à ton tour de le bousculer franchement de l'épaule.
- si je suis le diable en personne, tu es la réincarnation du roi des enfers Ekko. tu lui dis en plaisantant. ta main qui serre la sienne un peu plus. et je me réjouis que tes flammes me lèchent le corps. tu plaisantes à moitié, lui volant un baiser sur l'épaule pourtant recouverte. t'aimes cette simplicité. parce que l'amour, ça doit être simple, tu l'as jamais compris mais ce soir, ça prend son sens. comme une évidence. tu tires un peu sur ta main pour l'entraîner avec toi, tu prends la direction du carrefour à peine un peu plus loin. puisque visiblement, tu as encore faim de nourriture, je t'emmène là où c'était prévu. sans quitter sa main, tu te dresses devant lui, marchant à reculons. j'tiens à préciser que c'est dommage que tu n'aies pas faim d'autre chose.. imagine mon corps, nu, recouvert de quelques monticules de chantilly. tu déclames en riant doucement. j'suis persuadé que ça aurait été plus nourrissant pour toi que toute la bouffe du monde. tu pinces son nez avant de te remettre sur le côté. ton corps, ton âme.. tout brûle. mais t'es bien.
juste bien.
et tu sais pas c'que ça signifie, ou alors, tu l'sais que trop bien mais tu refuses encore de l'admettre. alors que la nuit se prolonge et vous plonge dans des rues presque désertes, tu bifurques au carrefour et l'entraînes encore un peu plus loin. quelques minutes plus tard, vous arrivez devant un restaurant thailandais où tu commandes régulièrement des plats à emporter. une bonne adresse que tu connais depuis plusieurs années à présent et chez qui tu as tes habitudes. tu te retournes vers ton interlocuteur.
- tu aimes la nourriture épicée ? tu plonges tes orbes dans les siennes. j'veux dire.. mise à part mon corps en ébullition bien sûr. tu plaisantes, mais t'aimes ça. l'amour, c'est simple. et entre vous, ça l'a toujours été.
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Mar 2 Fév - 11:46
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@Bran Sussex
Rien ne laisse présager le chemin au centre duquel une rencontre peut nous embarquer, parfois même malgré nous. Certaines histoires naissent, des liens se nouent là où rien n’indiquait de prime abord qu’il était préférable d’assurer ses arrières. Des chapitres s’ouvrent et contribuent à en clôturer d’anciens, plus sensibles et douloureux. Ils surprennent unanimement, de par la puissance qui s’en dégage, parfois improbable, souvent imprévue et pourtant ô combien essentielle. Cette petite étincelle qui, longtemps oubliée se décide finalement à réapparaitre pour le meilleur en une flambée de sentiments sans cesse renforcés par cette intensité qui, palpable, parvient à se frayer un chemin n’importe où, sans qu’aucune résistance soit à même de s’ériger comme incontournable. Tu as pourtant essayé. Tu as cru que, peut-être, il serait possible de cantonner ce que tu ressentais à une petite bulle secrète, jardin paisible que tu aurais le loisir d’explorer discrètement sans pour autant attirer l’attention jusqu’à ce que la jolie floraison s’estompe et laisse place à une grisaille maussade. Tu étais persuadé qu’il s’agissait d’une passade, d’une vilaine pulsion sacrément boostée par ce fantasme non-assouvi mais il n’en était rien. Tu es d’autant plus perturbé que ce soir, pour la première fois, tu as l’impression qu’il est enfin arrivé au bout de sa précédente histoire. Une page de sa vie est en train de se tourner et tu médites déjà le rôle que tu pourrais occuper dans la prochaine. Personnage principal ? Figure secondaire d’un récit qui ne néglige pas l’importance de son cadre ? Invité de passage… Figurant à peine visible et aussitôt oublié. Tu envisages toutes les options, convaincu du bienfondé d’une romance qui, pour l’heure, repose sur des promesses implicitement énoncées et un besoin commun de vous découvrir au-delà d’un platonisme qui ne fait plus recette. La volonté permet de soulever des montagnes, de résister aux plus ambitieuses des tentations mais le cœur trouve toujours une manière on ne peut plus surprenante de l’emporter au dernier moment, en un ultime coup de maitre. Lorsque tu le regarde de la sorte, passionné par la singularité ensorcelante de sa beauté, indescriptible et étourdissante, tu ressens cette friction qui, d’une vive explosion, libère une étincelle qui enflamme tout sur son passage et redonne vie à toute cette sécheresse qui recouvrait ton cœur. Cette chaleur me ravive, danse exaltée impulsée par ces brindilles qui virevoltent, entrainées par le vent et les pulsations d’un myocarde qui rythme cette symphonie viscéralement. Tu te mordilles la lèvre, admirateur – pas si secret – d’une figure que tu pourrais encenser pendant des heures et des heures, jusqu’à l’ériger aussi haut que certaines des divinités qu’adulent des centaines de personnes au quotidien. Cette sensation, elle m’apparait aussi apaisante que douloureuse tant l’incertitude, en un brouillard humide, pourrait d’une seconde à l’autre menacer de tout étouffer net, avant même que les flammes puissent trouver le moyen de se répandre au-delà des propres frontières de mon inconscient. Tu ne crains aucune déception, pas quand tu sais la chance que tu as de pouvoir vivre tout cela. Tu préfères très largement une courte parenthèse, intensité qui te bercera pour le restant de tes jours, plutôt qu’une éternité de regrets sans cesse animés par les actes manqués que tu aurais multiplié par peur d’être blessé.

La peur n’évite pas le danger, et j’ose me démarquer en optant pour un pari osé. Celui de l’insouciance, de cette certitude que je décèle au plus profond de ses iris lorsqu’elles se laissent emporter par mes jades. Tu sais qu’il ressent toutes ces choses, lui aussi. On ne peut pas faire plus percutant comme évidence mais rien n’est jamais aussi simple pour autant, dans la vie. Il a tellement perdu ces dernières vingt-quatre heures, entre son couple et son père, que personne ne pourrait lui en vouloir d’être complètement déboussolé et de rechercher le réconfort là où il se présente le plus facilement. Es-tu facile ? Est-ce ce que tu représentes depuis le tout premier jour ? Un mec complètement dépourvu de relief, de personnalité… Un garçon incapable de dire non, de se détourner ? Un homme qui répondra toujours présent pour lui quoiqu’il arrive, qu’il est possible de solliciter dans les mauvais moments et qui apparait comme la parfaite bouée de secours, celle qui aide à regonfler son égo à bloc avant de s’élancer à la conquête de… Mieux ?! Tu n’as jamais été suffisant, il a toujours manqué quelque chose à tes compagnes, à tes copains… Tu as fini par te convaincre que tu étais le véritable problème, pourrais-tu conjurer ce sort à ses côtés ? Ce que tu es lui suffira-t-il amplement ou restera-t-il sur sa faim dès lors qu’il aura goûté à tes délices et détruit les fantasmes qui le gardent constamment en éveil, sur le qui-vive ? Que se serait-il passé si tu t’étais offert à lui tout à l’heure ? Le garçon confiant qu’il pense connaitre n’est parfois qu’une illusion, seconde peau qui apparait parfois comme le masque qu’un clown n’aurait aucun mal à enfiler pour prétendre être quelqu’un d’autre. Tu n’as jamais été un exemple en la matière. Suffisamment à l’aise avec toi-même pour ne pas attirer le regard des pires prédateurs et pourtant souvent incertain à moins d’obtenir des réponses franches et précises. Peut-être est-ce pour cela qu’il s’est attaqué à toi en premier lieu, ce monstre qui t’as suffisamment bousculé, violenté et endurci pour que tu sois à même de donner le change en permanence. Je bombe le torse, improvise une blague qui fait mouche – ou non – et emporte le regard là où je le désire plutôt que là où la vérité pourrait être la plus flagrante et douloureuse. Un numéro d’équilibriste, comme lorsque tu grimpes sur scène et que ton micro se transforme en un pur shot d’adrénaline.

Lové contre lui, toutes mes pensées sont chassées, disparaissent et laissent place à la seule chose qui devrait réellement importer : la puissance de l’instant présent. Tu passes bien trop souvent à côté de ces moments qui font la différence à trop te soucier du lendemain, des incertitudes et de toutes les réponses que tu ne pourras jamais obtenir mais cette nuit, tu te fais la promesse de savourer tout ceci, de graver dans ton esprit ce que tu ressens contre sa peau. Je me sens en sécurité, protégé par cette étreinte que je sais momentanée. Le temps d’une chanson, d’un air de musique qui laisse s’exprimer nos corps bien différemment au rythme de nos pensées et de nos cœurs. Un savant mélange d’émotion, de complicité, de légèreté, d’érotisme et d’amour. Celui qui ne trompe pas, ne demande son avis à personne et s’impose à une personne, qu’elle le veuille ou non. Il est à présent trop tard pour espérer faire demi-tour. Tu n’es plus dans le déni, si tu en avais déjà partiellement conscience avant cela, tu réalises à présent à quel point tu l’aimes déjà ! Je souris, bêtement, naïvement, malgré la peur qu’une telle révélation fait se diffuser partout en moi. La peur n’évite pas le danger, tu te souviens ? Le silence remplace les instruments de musique, le jazz s’estompe et laisse place à une absence qui me brise d’ores et déjà le cœur. Douleur bientôt renforcée par cette proximité qui disparait elle aussi, lorsque nos bras s’étiolent, se distancent et font rapidement exploser cette étreinte. Tu baisses la tête, juste un instant, le temps d’accuser le coup et de te remémorer la magie, les battements de ce myocarde qui ne cesse de réagir à cette électricité. Des étincelles, il vous en reste des centaines de milliers à exploiter. Ce feu, il ne s’éteint pas, ces braises n’étouffent pas… Elles prennent seulement leur mal en patience en attendant le moment opportun… Comme toi… Comme vous ! Il m’attrape la main et j’ai plaisir à le retrouver, à me lier à lui à nouveau. La route est encore longue, mais je ne manque pas de force, encore moins d’endurance. Un éclat de rire accompagne ses paroles, lui qui manie la provocation comme personne et me permet de rebondir sans perdre une seule seconde. « Il n’y a que mes flammes qui te lèchent le corps ? J’avais d’autres idées mais bon… Dommage ! » Cette innocence accompagnée d’un haussement d’épaules qui en dit long sur le plaisir que j’éprouve à le torturer, à abreuver ce Diable qui ébranle mon petit monde, commanditaire d’une aliénation que j’embrasse à corps perdu, courageux dans la résistance qui nous permet de ne pas exploser en plein vol mais également digne dans ma défaite. Tu as perdu dès que tu lui as offert les clés de ce palpitant qui n’a jamais tambouriné aussi fort qu’à ses côtés. Tu pourrais le nier, prétendre que tout ceci n’est que pure allégation mais tu aurais l’air bien ridicule… De la même manière que tu sais à quel point lui aussi, il est fou de toi. L’air est frais, mais il ne parvient pas à chasser le rose qui colore mes pommettes.  « Aviez-vous autre chose en tête que ce qui était prévu ? Monsieur Sussex ? » Je l’interroge, suspicieux, l’index, accusateur, pointé dans sa direction. Il développe son propos et je pouffe de rire, outré, excité et très intéressé à la fois, bientôt tenté de malmener son épaule à nouveau en le bousculant. « Bitch please, tu ne survivrais pas plus de trois secondes face à la gourmandise et la gloutonnerie de ma langue sur ta… Chantilly ! » Je marque une pause, tourne la tête pour lui adresser ce regard qui en dit long sur l’image que je me fais de l’endroit où se trouverait cette délicieuse crème fouettée. « Le problème, c’est que la chantilly est tellement calorique qu’il me faudrait immédiatement songer à rebondir sur une… Séance de sport intensive tu vois ? Pour brûler les graisses et continuer à te rendre dingue avec un tel corps de rêve ! » Je contracte mes biceps, fier de les exhiber comme un imbécile, un sourire bourré d’autodérision en guise d’arme ultime. Il me pince le nez et je lève la tête en une vaine tentative de mordiller les deux vilains doigts qui s’affairent à me chahuter. « Fais gaffe, j’suis cannibale à mes heures perdues ! » Je lui tire la langue et, comme pour lui prouver la véracité de mes propos, l’entraine par l’épaule en avant pour pouvoir m’appuyer sur lui et lui mordiller le cou. « Je ferais un vampire convaincant dans un remake de Buffy The Vampire Slayer, tu ne trouves pas ? Plutôt Spike ou Angel ? Le blond ne m’irait pas forcément au teint mais… Définitivement pas Riley. » Je m’emballe, dérive comme à mon habitude, incapable de ne pas digresser lorsque la popculture prend le pas sur tout le reste. « Tu ne comprends peut-être rien à ce que je te raconte… J’suis sûr que t’es plutôt Charmed que Buffy toi… » Je le taquine, parce qu’il serait surement plus branché Mutant X ou un truc du genre, à bien y réfléchir.

La balade se termine près d’une enseigne que je ne connais pas mais l’odeur qui s’en dégage attire immédiatement mon attention et éveille mon estomac. « Ma meilleure amie est mexicaine. La nourriture épicée c’est toute ma vie ! » Je souris, emballé à l’idée de découvrir de nouveaux plats en sa compagnie. « Ton corps… Hmmm… Ça reste encore à définir ! » Cette vilaine langue s’étire à nouveau face à lui, pour le plaisir de l’embêter. « On commande à emporter et on va se poser quelque part, sous les étoiles ? »


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