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 et puis va la vie (ekkran)

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[ et puis va la vie. ]
@Bran Sussex
on n'sait pas, on n'imagine pas, on pense que les choses simples sont souvent inaccessibles et puis, il arrive un instant dans la vie de chacun où l'impossible devient brusquement d'une facilité déconcertante. tu pourrais t'laisser aller, complètement. à l'aimer, là, tout entier. à lui offrir ton corps, ton coeur et ton âme. tu pourrais lui donner tout ce qu'il attend de toi. parce qu'il l'attend, et tu l'sais. dans ses bras, sur une musique douce, tu t'sens à ta place comme rarement tu l'as été. et tu prends conscience de tous ces mauvais traitements qui rythmaient autrefois ton quotidien et que tu trouvais normaux parce que tu avais l'impression de le mériter. ici, là, à cet instant précis, tu pourrais tout lui offrir. jusqu'à ta vie. parce qu'il n'y a rien de plus beau et de plus sincère qu'un instant comme celui que vous partagez.
prendre du recul.
voir les choses sous un angle différent.
c'est ce qu'il t'apporte, brusquement. et ça t'fait peur, c'est vrai. parce que dans ta vulnérabilité, tu sais qu'il existe une part d'honnêteté. ce que tu ressens à son égard est vrai. c'est un fait. c'est comme ça. l'inaccessible rendu possible. c'est comme s'il t'aidait à toucher l'soleil du bout des doigts. la seule question qui subsiste est alors : est-ce assez fort pour survivre à cette nuit ? parce qu'au fond, il est là le problème, non ? ce qui est beau est forcément éphémère. forcément ? tu n'en sais rien, ou ne veux rien savoir. dans ses bras, tu t'laisses porter par la musique et par les mots sans pour autant te laisser complètement aller. tu retiens l'indicible pour ne surtout pas commettre d'impair. tu refuses de le faire souffrir. parce que là, sur cette place, entre deux instants, tu te promets une chose : je prendrai soin de lui. et c'est la seule chose à laquelle tu t'accroches.
quand vous vous dégagez de votre étreinte, t'as l'palpitant qui marque une pause. comme plus tôt, comme souvent avec lui. c'est beau, ça t'ferait presque rêver. il est parfait, mais est-ce vraiment ce dont tu as besoin ? vous discutez un peu, tu lui prends la main. ce soir, je ne réfléchis à rien. voilà tout ce que tu te dis, également. tu refuses de souffrir, pas cette nuit. ta rupture, la mort de ton père. j'ai toute la vie pour souffrir, et demain plus précisément. quand il faudra aller voir ta mère, lui apporter ton soutien et traverser cette étape en sa compagnie. tu souris, tu glisses des sous-entendus sans pour autant te lasser un seul instant de sa répartie. Ekko fait écho à tout ce que tu n'as jamais connu et tout ce que tu croyais impossible.
- il n’y a que mes flammes qui te lèchent le corps ? j’avais d’autres idées mais bon… dommage ! tu rigoles, un peu. rougis aussi. parce qu'au fond, tu crèves d'envie et de désir. le fait qu'il veuille quand même manger met à mal tes plans mais tu n'discutes pas, tu lui laisses guider les choses pour ne surtout pas lui faire de mal. tu refuses de tout précipiter dans l'abyme sous prétexte que t'as besoin, plus que jamais, de sentir un peu de chaleur contre ton corps. aviez-vous autre chose en tête que ce qui était prévu ? Monsieur Sussex ? bien sûr. et tu n'mens pas, tu parles sans même te sentir gêné. t'aimes le provoquer et t'aimes ses réactions. bitch please, tu ne survivrais pas plus de trois secondes face à la gourmandise et la gloutonnerie de ma langue sur ta… chantilly ! la pause qu'il marque entre certains mots ne laisse pas de place à l'imagination. tu sais pertinemment ce qu'il se joue ici et maintenant. et pourtant, tu n'fais rien pour l'empêcher. t'aimes l'idée qu'il puisse craquer sans pour autant en avoir spécialement envie. menteur. ton corps tout entier se tend dans sa direction. s'il te le demandait, tu le laisserais te prendre en bouche ici, à l'ombre d'un réverbère. le problème, c’est que la chantilly est tellement calorique qu’il me faudrait immédiatement songer à rebondir sur une… séance de sport intensive tu vois ? pour brûler les graisses et continuer à te rendre dingue avec un tel corps de rêve ! tu rigoles, cette fois.
- tu te surestimes Morillot. tu lui dis en pressant ta main dans la sienne. ok, t'es bien foutu. mais de là à parler de ton corps comme ça.. tu marques une pause, roules des yeux. bien sûr que tu mens. son corps te donne des idées que personne ne voudrait entendre à voix haute. pourtant, tu préfères encore le taquiner plutôt que de le laisser penser qu'il t'a déjà conquis.
conquis, tu l'es.
depuis votre premier rendez-vous. et c'est bien là que le bât blesse.
- fais gaffe, j’suis cannibale à mes heures perdues ! je ferais un vampire convaincant dans un remake de Buffy The Vampire Slayer, tu ne trouves pas ? plutôt Spike ou Angel ? le blond ne m’irait pas forcément au teint mais… définitivement pas Riley. tu ne dis rien, cette fois, ne réagit pas. tu t'rappelles de cette manie qu'il a de tout ramener à la popculture comme si la vie se résumait en quelques épisodes d'une série populaire. t'as de la peine avec ça, c'est vrai. mais tu ne le lui as jamais dit. tu te contentes de hocher de la tête sans trop répondre, en règle général. tu ne comprends peut-être rien à ce que je te raconte… j’suis sûr que t’es plutôt Charmed que Buffy toi… tu souris, mal à l'aise. à dire vrai, tu ne regardais ni l'une, ni l'autre.
- j'ai jamais été trop branché télé, tu sais. tu lui dis, sans pour autant perdre ta bonne humeur. il fallait bien un défaut à Ekko et à bien y réfléchir, si son seul défaut est de citer à chaque fois des comédies ou séries populaires pour faire des comparaisons, tu veux bien t'y habituer sans jamais le lui faire remarquer. mais si j'devais répondre à ça, j'dirai que je suis plus X-Files. une vieille référence, un peu comme tes goûts en matière d'audiovisuel. t'as toujours été branché films en noir et blanc et vieux longs métrages. t'es loin d'être intéressé par tout ce qu'il se fait aujourd'hui, comme si les séries modernes ne répondaient pas particulièrement à tes goûts.
- ma meilleure amie est mexicaine. la nourriture épicée c’est toute ma vie ! tant mieux, tu songes alors que vous arrivez juste devant le shop. tu souris quand il ajoute zon corps… hmmm… ça reste encore à définir ! et quand il tire la langue comme ça, tu pourrais bien la lui arracher d'un simple revers de la main. pour autant, tu te contentes de rire. parce qu'il t'agace, mais dieu seul sait combien tu trouves ça excitant également. on commande à emporter et on va se poser quelque part, sous les étoiles ? le romantisme à l'état pure. mais tu n'refuses pas, pas ce soir. t'as besoin d'une parenthèse enchantée. et t'as l'sentiment qu'il saura te l'offrir mieux que n'importe qui. tu opines du chef.
- ça m'va. tu lui dis en pressant un peu plus sa paume pour l'entraîner à l'intérieur. tu ne réfléchis pas, t'as tes habitudes. tu commandes rapidement, il fait de même. en attendant qu'on serve vos plats, tu te glisses un peu plus contre lui. si tu n'veux pas tenter l'diable, alors tu choisiras un endroit éclairé et, si possible, occupé. tu lui dis en mordillant son épaule. si on s'pose sous les étoiles, sans personne autour de nous, j'mets ma main au feu que ce qu'il se cache là-dedans - discrètement, tu frôles son entre-jambe avec ta main - fera office de dessert. tu le taquines alors que t'entends vos prénoms et que tu l'abandonnes là, avec ça, pour aller récupérer vos plats. retour à l'extérieur, tu tiens le sac qui contient votre repas alors qu'il te rejoint. je te suis. tu lui lances, taquin.

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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Lun 15 Fév - 12:40
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[ et puis va la vie. ]
@Bran Sussex
La patience d’un individu est toujours récompensée. C’est ce que je ne cesse de répéter à mes élèves au quotidien, lorsqu’ils progressent sans pour autant parvenir à se hisser à la hauteur d’ambitions légitimes, mais qui prennent du temps. On a tous ce réflexe stupide qui consiste à se focaliser sur ce que l’on associe à un échec plutôt que de mettre en exergue les nombreux caractéristiques qui tendent vers un mieux qu’il est plus ou moins facile de repérer. Cette affirmation, doublée d’une philosophie de vie, elle fonctionne à merveille dans mon milieu, celui de l’enseignement, mais elle s’applique dans tout ce que je fais au quotidien. N’est-ce pas justement pour cette raison que tu as accepté de te contenter d’une place d’ami au risque de secrètement envisager bien davantage ? Je n’ai pas eu d’autres choix que de m’adonner à cette tâche ingrate qu’est la pesée des arguments en faveur d’un événement ou, au contraire, opposés à l’accomplissement d’un objectif. Je me suis demandé s’il était possible de pardonner un tel sentiment de trahison. Rien ne paraissait évident, sur le moment. Maintenant, tout fait sens. De petites pièces de puzzle qu’il est impossible d’associer à une forme plus importante au départ, à quelque chose de concret. Des segments qu’il est impossible de déchiffrer, qui ne font aucun sens et n’inspirent rien, si ce n’est la frustration. De minuscules fragments laissés là, en vrac, de ceux qui pourraient nous faire renoncer face à la difficulté mais qui, jour après jour, gagnent en logique jusqu’à ce qu’il soit enfin possible de tout regrouper en une seule et même représentation. Dans ses bras, aujourd’hui, après deux semaines dans l’ombre, l’accomplissement n’a jamais été aussi appréciable et grisant. Tu as partagé avec lui des instants dont vous seuls avez le secret, des moments qui réchauffent l’âme, à l’image de cette première rencontre, de ce regard échangé. Vous avez ensuite été victimes de parenthèses qui réchauffent le corps, à l’instar de ce premier rendez-vous, de ce que tu as pu lui faire, à bout de force, sur le plan de travail de ta cuisine. À présent, main dans la main, un tendre pas de danse après l’autre, tu expérimentes ce que jamais tu ne pensais être en mesure de vivre aujourd’hui. Une illumination, parfaite alliance entre être et cœur. Tu le ressens, multiple, complexe et indescriptible. J’en suis follement amoureux, et plus rien ne me donne envie d’affirmer le contraire. Je n’étais déjà pas bon à ce petit jeu, incapable de prétendre l’inverse mais ce soir, pourquoi diable devrais-je dissimuler cette tempête qu’il fait souffler sur mes certitudes ? Des parenthèses à la hauteur de cette danse, il y en aura des dizaines, j’en suis persuadé. Cela n’empêche pourtant pas mon myocarde de réagir à cette transition, à cette fin contre laquelle il m’est impossible d’aller. Tel un morceau de musique, toutes les histoires ont un début et une fin. Ce que l’on a tendance à vite oublier, c’est qu’il n’appartient qu’à nous de faire durer le plaisir et d’écrire, encore et encore, de nouveaux chapitres à ces tranches de vie. La chanson se termine, mais elle laisse aussitôt place à une autre mélodie que nos mains, enlacées l’une à l’autre, apprennent à composent ensemble, toutes les deux. « Merci pour cette danse ! » Je me sens vulnérable, à le remercier, à exprimer cette sensibilité qu’il trouvera peut-être dégoulinante, à l’image d’un romantisme qu’il ne soupçonnait peut-être pas chez moi et qui, pourtant, sait prendre l’ascendant lorsque le moment se présente. Tu sais jouer sur plusieurs tableaux, véritable caméléon, capable d’une complexité à toute épreuve, d’une richesse qui prend souvent de court mais qui s’exprime généralement pour le meilleur. Tu es loin de la simplicité à laquelle il t’associe plus ou moins consciemment au point d’hésiter. Tu n’es pas simple, blanc, fade et insipide mais cette image te plait. Tu t’amuses d’être aussi facilement placé dans une case qui ne te correspond pas mais qui a le mérite de te protéger des autres. Tu ne peux pas souffrir quand on se détourne de toi. En son absence, pourtant, tu crèves pourtant déjà à petit feu.

Les sous-entendus pleuvent, plus explicites que jamais et le font rougir, lui que je sais pourtant au sommet de son art dans ce registre. Tu souris bêtement, sous le charme, et lui tapote l’épaule, moqueur. « J’ignorais que vous pouviez rougir, Monsieur Sussex. » Cet éternel Monsieur Sussex prononcé en français. Celui qui, un jour, lui manquera peut-être terriblement. « J’aime te voir ainsi, tu es beau, quand tes émotions te prennent de court. » Sont-ce mes joues qui s’empourprent à leur tour ? S’il est indéniable que les compliments n’ont aucun secret pour moi, je me sens immédiatement mis à nu lorsque je lui dévoile ce qui, chez lui, me charme en profondeur, au-delà de ses atouts les plus évidents. Le diner n’est plus au centre de ses préoccupations à présent et Bran ne s’en cache même pas, de quoi alimenter cet amas de sang qui fait blocus sous mon caleçon. Tu pourrais être gêné, mais il fait nuit et les chances pour que le regard d’un passant s’arrête sur la partie la plus intime de ton anatomie sont relativement minces. Pas le moins du monde effrayé par les métaphores on ne peut plus frontales qu’il a plaisir à employer, je préfère rentrer dans son jeu, tout aussi imaginatif que lui. Les images qui jaillissent dans mon esprit sont agréables et m’inspirent des actes désespérés qu’il est difficile de ne pas considérer sérieusement, encore plus lorsque la ruelle déserte qui se présente juste à côté de nous m’invite à l’entrainer derrière cette gigantesque poubelle, suffisamment à l’abri des regards pour ne pas être interrompu et pourtant exposé juste ce qu’il faut pour que les risques fassent exploser nos libidos au reste. L’idée te met l’eau à la bouche, tu aurais plaisir à le surprendre de la sorte, à t’agenouiller devant lui pour reprendre là où tu t’es arrêté quelques dizaines de minutes plus tôt, lorsque ta main se chargeait de le libérer d’un désir récolté de la plus électrique des manières. Je m’abstiens pourtant de considérer une telle option plus d’une demi-seconde, soucieux d’agir correctement pour lui bien plus que pour moi. Tu te fiches bien de tes propres intérêts. Il n’y a que lui, dans ton esprit… Lui et vous. Tu passes au millième plan sans t’en indigner pour autant. Tu n’éprouves même aucun mal à t’en satisfaire, à vrai dire.  

« Je ne surestime rien du tout, t’es juste dans le déni ! Tu l’avoueras tôt ou tard, comme tu as déjà admis être complètement accro à ce séant ! » Celui sur lequel je fais claquer sa main après l’avoir guidée jusqu’à moi, en une volonté d’illustrer au mieux mon propos. Il ose poursuivre dans cette direction et je rentre dans son jeu, faussement vexé. Je m’arrête, immobile, et m’élance contre lui, l’obligeant à reculer de plusieurs pas jusqu’à se retrouver contre le mur de cet immeuble auquel je ne prête pas la moindre attention. Je me glisse entre sa cuisse gauche, diabolique à souhait et conscient qu’il ressentira immédiatement cette bosse qui frotte contre le tissu de son pantalon. « T’es sûr de toi ? Sûr que je ne devrais pas parler ainsi de mon corps ? » Je l’interroge, de cette voix chaude qui s’apprête à le mener plus loin encore. « Il serait vraiment fortuit que je te prenne aux mots. J’pourrais profiter de notre retour à la maison pour… Tu sais… Complètement me dévêtir, m’allonger sur le lit que tu occuperas cette nuit et… Me soulager tout seul, pendant que tu observes sans avoir le droit de te joindre à moi… Même si l’envie me… Prend… De me caresser en t’imaginant à la place de mes doigts. » J’effleure ses lèvres du bout d’une langue habile et conquérante, satisfait de l’effet que je sens immédiatement transparaitre sur ses courbes follement délicieuses. Tu perds pied avec lui, au point où tu pourrais facilement développer une incapacité totale à te reconnaitre toi-même. Tu ne risques pas de t’en plaindre, tu apprécies l’expérience et les sentiments que de telles interactions font surgir en toi. Nous ne risquons pas de nous ennuyer tous les deux. Ça n’a encore jamais été le cas, comment voulez-vous qu’on trouve le temps long en passant du coq à l’âne constamment, avec une telle facilité ?

Deuxième flop de la soirée, autour de références culturelles qui semblent à chaque fois lui inspirer une frustration ? Est-ce plutôt de l’agacement ? Je le sens plus raide contre mes doigts qu’il serre différemment. Tu te sens coupable, forcément. Inquiet qu’il puisse détester une partie de toi qui est si… Omniprésente. Tu es le produit d’une pop culture que tu utilises jusque dans tes cours pour accrocher une génération d’étudiants qui ne répondra jamais aussi facilement à un cours qu’avec des thématiques qui touchent à ce qu’ils ont l’habitude de consommer quotidiennement. Et s’il s’éloignait à cause de cela ? Tu n’es pas du genre à renoncer à ton individualité pour les autres, pas quand tu trahirais ta propre identité en agissant de la sorte. Il ne s’agit pas d’une mauvaise manie qu’il est tout à fait normal de vouloir corriger. Il s’agit d’un pan tout entier de ta personnalité et tu n’iras jamais à l’encontre de ce qui t’as construit. Tu ne serais pas le même, sans cela. « Note à moi-même, éviter les références au cinéma, aux séries télévisées et… Non, pas aux chansons, parce que t’es tombé follement accro d’un chanteur alors bon… T’es foutu ! » J’opte pour une approche à mi-chemin entre un premier degré de circonstance et un humour nettement plus habituel. Tu ne veux pas qu’il pense être à l’origine d’une déception, encore moins qu’il se persuade que tu es vexé et qu’il tente de forcer le trait pour te faire plaisir. Tu l’aimes entier, honnête sur tout ce qui lui passe par la tête, y compris ce qui lui déplait plutôt que gêné ou raidi par ce qu’il n’ose pas énoncer. La balade prend fin lorsque nous arrivons devant la façade du restaurant pour lequel Bran a décidé de craquer. Parfait, tu as une faim de loup.

« D’accord mais… Et si j’ai envie de tenter le diable ? De lui laisser un peu de place pour s’exprimer, lui aussi ? » Mes lippes s’écartent en un sourire espiègle et passe-partout à la fois, de ceux qui passent complètement inaperçus pour les quidams qui nous entourent mais atteignent à merveille leur cible qui, elle, sait exactement comment l’interpréter. Il me mordille l’épaule et putain, ce que je me déteste à être aussi heureux, à ressentir cette électricité qui me fait papillonner. Tu te hais à autant apprécier tout ceci, au point d’en devenir complètement dépendant. Il ose un effleurement qui me fait grommeler et regarder partout autour de moi, comme pour vérifier que personne n’a capté la scène qui vient de se jouer. Tu es tellement excité que tu presses sur ta veste comme pour dissimuler la protubérance qui ne cesse de croitre là-dessous. « Tu vas me le payer cher ! » Je grogne, en un murmure exacerbé, alors qu’il m’abandonne à mon triste sort pour récupérer notre commande et régler l’addition. J’en profite pour quitter les lieux et l’attendre dehors, soulagé par la fraicheur de cette brise nocturne qui me fait redescendre en pression et me permet de l’accueillir de ce gigantesque sourire tendre, les prunelles émerveillées par les emballages de nourriture. « Merci… Tu sais… D’avoir payé tout ça ! Tu n’étais vraiment pas obligé, ça me gêne ! Tu commences à me faire concurrence dans la catégorie des gentlemen. » Je me penche pour lui dérober un baiser un peu moins rapide et nettement plus appréciable que ma langue ne manque pas de recouvrir d’une cerise sur cette offrande idéale, en guise d’amuse-bouche. « Je ne suis pas certain que tu parviennes à me suivre, papy ! Tu n’as pas suffisamment d’endurance pour cela ! Tu peux toujours essayer, cela dit ! On pourrait même parier ! Le gagnant doit un gage à l’autre ? » Je n’hésite jamais à lorgner vers ces instants très enfantins qui tranchent radicalement avec le reste et font s’immiscer la lumière partout sur mon chemin. « La nourriture risque de refroidir d’ici à ce qu’on arrive qui plus est… C’est pourquoi… » Je laisse planer le suspense et, sans en dire davantage, m’élance comme un imbécile en un sprint qui, je le sais, nous mènera à ce petit coin tranquille que j’ai découvert un après-midi, après m’être perdu en cherchant la portion principale du lac qui entoure le parc National non loin d’ici. L’endroit est sublime, désert et idéal pour partager cette première soirée, rien que tous les deux, sous les étoiles.  

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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Dim 28 Fév - 19:43
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[ et puis va la vie. ]
@Bran Sussex
c'est sans doute ce qu'il t'arrive de mieux, ce soir. sans que tu n'saches vraiment quelle portée ça aura sur ton avenir, tu te laisses bercer par ce fleuve tranquille dans lequel il t'accompagne. sur une barque que vous construisez à quatre mains, tu te délectes des paysages que vous traversez tout en prenant conscience que le temps vous est presque déjà comptés. tomber amoureux, c'est sans doute un peu fort comme expression mais pourtant tellement représentatif de ce qu'il se déchaîne en toi alors qu'il te glisse, doucement, à l'oreille :
- merci pour cette danse ! merci pour toutes celles à venir, tu pourrais lui dire si tu n'étais pas déjà trop occupé à te laisser emporter par tes émotions. le rouge te monte aux joues, il le remarque rapidement et s'en serre contre toi - ou pour toi, t'en sais rien - j’ignorais que vous pouviez rougir, Monsieur Sussex. et toujours cet accent français qui chante dans ses mots, qui glisse sur sa langue et danse sur ses lèvres. tu le dévores, Ekko. tu le dévores dans tous les coins du monde, c'est vrai. au sommet de la Tour Effeil, dans un vignoble à Bordeaux et sur les quais à Marseille. des noms de ville qui te sautent à l'esprit, quand tu penses à la France sans pour autant jamais y avoir mis les pieds. tu souris, malgré toi, comme pris au dépourvu par le tourment de tes propres émotions. incontrôlables et incontrôlées. comme si ton coeur réagissait à ta place. j’aime te voir ainsi, tu es beau, quand tes émotions te prennent de court. il te confie et tu rougis de plus belle. sa main dans la tienne, les baisers qu'il te vole. cette complicité d'une tendresse infinie qui caresse doucement ta chair et t'donne le sentiment d'être spécial, particulier. comme si ton existence prenait enfin un sens, une réalité qui t'était jusque-là inconnue et qui t'emporte au-dessus de tout. tu oublies jusqu'au décès prématuré de ton père pour ne te concentrer que sur lui et ce que vous commencez tout juste à partager. en dehors du cadre amical, comme si on vous donnait finalement le droit de déborder un peu des lignes et de colorier plus loin que dans les limites du convenables. tu souris, sans jamais perdre de vue l'essentiel ; vivre, puisque c'est ce qu'il t'insuffle.
- je ne surestime rien du tout, t’es juste dans le déni ! tu l’avoueras tôt ou tard, comme tu as déjà admis être complètement accro à ce séant ! tu rigoles encore, toujours. c'est comme une partition que tu connaitrais par coeur. tout est simple avec lui, aucune complication - pour le moment - viendront bientôt les premières disputes mais ce soir, vous en êtes pas encore là. comme à un tournant décisif. entre amour et amitié, comme si ce que vous partagiez ce soir témoignera de ce que vous vous apprêtez à devenir. tu souris, quand il ajoute, t’es sûr de toi ? sûr que je ne devrais pas parler ainsi de mon corps ? il provoque, te taquine. il va toujours plus loin. il tente le diable, le tire par la queue et s'en amuse presque. il serait vraiment fortuit que je te prenne aux mots. j’pourrais profiter de notre retour à la maison pour… tu sais… complètement me dévêtir, m’allonger sur le lit que tu occuperas cette nuit et… me soulager tout seul, pendant que tu observes sans avoir le droit de te joindre à moi… même si l’envie me… prend… de me caresser en t’imaginant à la place de mes doigts. suave, sensuel. presque trop pour ton myocarde qui explose. ta libido grimpe au sommet de l'échelle et tente un vol planer pour s'assommer. plutôt crever que d'entendre ça et ne pouvoir rien faire, qu'elle se justifie en percutant le sol. toi, tu ne rougis pas, mais tu te sens tendre.. plus encore qu'avant. coincé et étouffé dans tes vêtements trop serrés. tu le regardes, le dévisages. tu me le paieras, tu t'invectives sans sourciller.
- arrête ! c'est un ordre, c'est vrai. mais c'est trop pour toi, la situation ne s'y prête plus et tu crèves d'envie de l'embarquer dans une de ces ruelles trop sombres pour les hommes mais pas suffisamment pour cacher vos péchés. j'en crève si tu continues. et c'est vrai.. tu le dis sans rougir. et puis, tu t'emportes, un poil. mais tu n'peux pas continuer à jouer alors que tes sentiments, doucement, s'insinuent en toi et empoisonnent tes veines, ton sang.. ton coeur.
- note à moi-même, éviter les références au cinéma, aux séries télévisées et… non, pas aux chansons, parce que t’es tombé follement accro d’un chanteur alors bon… tes foutu ! tu rigoles doucement. le terme accro te fait tiquer, juste un peu. tu t'arrêtes net, presses sa main et l'obliges à se retourner. tes yeux se noient dans les siens. tu souris, fébrilement.
- ne change pas, s'il te plait. tu lui demandes, presque une supplique. non, tu n'aimes pas cet aspect de sa personnalité, cette manie qu'il a de toujours tout ramener aux fictions qu'il regarde. pour autant, t'as pas envie qu'il s'en délaisse. si, comme tu le supposes, je suis accro, c'est aussi pour ce que tu es. sans plaisanter, Ekko, j'ai pas envie que tu changes ou travestisse ce que tu es. je ne suis pas branché télévision, c'est vrai.. c'est pas mon truc. tu avoues, confesses. et tu ajoutes, rougissant légèrement ça deviendra peut-être notre truc. et puis, comme pour oublier cet instant trop formel, tu reprends la marche et l'entraîne jusqu'au restaurant. à l'intérieur, le jeu reprend. même en silence, même en sous-entendu. tu n'hésites pas, reprends ta verve et t'amuses. tu te joins à lui dans cette mascarade qui commence doucement à vous définir ; ce jeu terrible du chat et de la souris. tu seras le premier à céder, t'en doutes pas un instant. l'avenir te prouvera pourtant que tu es bien plus résistant qu'il n'y paraît.
- d’accord mais… et si j’ai envie de tenter le diable ? de lui laisser un peu de place pour s’exprimer, lui aussi ? tu n'dis rien. le frôlement de tes doigts sur ses parties intimes suffisent à lui faire comprendre le fond de tes pensées. il se tend, il murmure tu vas me le payer cher ! et tu éclates de rire. alors que tu prends la commande et règles la note, tu le vois sortir et le rejoins rapidement à l'extérieur. merci… tu sais… d’avoir payé tout ça ! tu n’étais vraiment pas obligé, ça me gêne ! tu commences à me faire concurrence dans la catégorie des gentlemen. tu souris en coin.
- c'est la moindre des choses après tout ce que tu fais pour moi ce soir. tu lui dis, sincèrement. comme un merci lâché dans le vent. une manière comme une autre de lui faire comprendre que tu n'es pas insensible à ce qu'il t'offre et te donne depuis que tu l'as retrouvé, en début de soirée. et déjà, la course reprend. les taquineries qui dansent et qui s'invitent à la fête.
- je ne suis pas certain que tu parviennes à me suivre, papy ! tu n’as pas suffisamment d’endurance pour cela ! tu peux toujours essayer, cela dit ! on pourrait même parier ! le gagnant doit un gage à l’autre ? il te lance en riant, goguenard. tu pourrais bien l'envoyer se faire paître pour avoir sous-entendu que tu étais vieux à ce point mais tu préfères en rire. la nourriture risque de refroidir d’ici à ce qu’on arrive qui plus est… c’est pourquoi… t'as le sourcil réhaussé alors qu'il ne termine pas sa phrase.. et l'instant suivant, tu l'vois déjà piquer un sprint. tu éclates de rire en regardant sa silhouette s'en aller.
- t'es un gamin putain. tu t'entends marmonner avant d'ajouter putain je t'aime. dans ton coin, sans qu'il ne l'entende. juste parce que ça t'fait rire, que la situation te dépasse mais que tu trouves ça excellent. que ça te rappelle ton enfance, que ça te ramène à de vieux souvenirs. alors déjà, tu prends la fuite, à ton tour. courir, du mieux que tu peux pour le suivre. sa silhouette qui disparaît déjà dans la petite foule alentour. courir.. après lui, après l'amour, après ce que tu ressens. ne pas perdre de vue l'essentiel ; ce qu'il a à t'offrir. une promesse, comme ça, dans la nuit. ça résume parfaitement votre relation. tu joues les mecs insensibles mais t'es déjà tombé.. de haut, trop haut. ça t'fait rire aux larmes, presque. et la douleur du vent qui fouette tes joues alors que tu presses le pas jusqu'à le rattraper. il bifurque, tu l'imites et puis, il détale dans une ruelle. tu risques à un moment de le perdre, sans pour autant perdre le rythme. t'as l'coeur qui tambourine, le temps qui défile tout autour de toi. t'es invincible, c'est ce qu'il te fait ressentir à cet instant précis.
comme des enfants.
et t'as l'coeur qui flanche, à nouveau. quand il entre dans un parc, tu suis sa silhouette sans savoir vraiment où tu te trouves. t'as grandi ici et pourtant, tu découvres ces lieux pour la première fois. en y pénétrant, tu te sens à l'aise, brusquement. comme si c'était paisible, aussi paisible que puisse l'être un lieu en pleine nuit. tu souris, t'arrêtes quand tu vois qu'il ralenti le rythme. tu tousses, bien sûr. la clope, la course.. ça fait jamais bon ménage. tu t'approches de lui.
- t'as gagné. tu souffles à son oreille en t'approchant un peu plus. dommage, t'as détalé trop vite. on n'a pas eu le temps de discuter du gage. tu lui dis en riant presque.
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Jeu 4 Mar - 12:01
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[ et puis va la vie. ]
@Bran Sussex
Une danse se termine. Elle se meurt au même rythme que ces ultimes notes de musique qui résonnent dans nos oreilles et nous bercent jusqu’à la dernière seconde, jusqu’au dernier mouvement. Le silence qui s’en suit est étrangement douloureux mais pas que… Il semble infiniment plus délicat également, ce dernier nous permet de flirter avec les limites de cette bulle précédemment érigée. Elle éclatera tôt ou tard, victime de cette pression de plus en plus prononcée sur ses contours, de cette étreinte qui s’achève et nous pousse à nous détacher l’un de l’autre malgré les commandes complètement opposées que mon cœur me dicte. Sa disparition n’est pas insupportable pour autant, pas insurmontable non plus. Il ne s’agit que d’une transition nécessaire, d’un tas de cendres brûlantes qui s’écroulent au sol et desquelles surgira un Phoenix plus à même de nous mener jusqu’à la prochaine étape de ce voyage. Tu n’as jamais été aussi peu inquiet pour l’avenir. Tu ne parviens même plus à réfléchir à tout cela, tu ne veux pas te compliquer la vie, encore moins t’inquiéter des responsabilités qui vous attendent quelque part, à un tournant que vous n’anticipez surement pas suffisamment pour éviter la mauvaise glissade. Tu n’as pas peur de tomber, encore moins de t’égratigner les genoux car tu sais qu’il sera présent, d’une manière ou d’une autre, pour t’aider à te relever. Il pansera tes plaies les unes après les autres, tout comme tu as commencé à le faire ce soir. Il les recouvrira d’un épais voile de tendresse, peut-être même d’amour et la magie continuera à opérer comme au premier jour… Comme au premier regard. Les souvenirs de cette soirée se multiplient et s’agglutinent dans ma mémoire immédiate, à court-terme. Leur tour viendra et ils pourront prétendre à rejoindre les nombreux autres morceaux de vie que nous avons partagé ces deux dernières semaines. Le temps passe tellement vite lorsque vous êtes tous les deux que tu as un mal fou à te dire que tu ne le connaissais pas quelques semaines en arrière. Ces valeurs temporelles n’en ont aucune, justement ! Tu n’accordes aucune importance à ces données chiffrées car tu sais au plus profond de toi qu’elles ne seront jamais assez puissantes pour révéler ce que tu ressens là, derrière cette épaisse carapace qu’il parvient à fissurer d’une facilité déconcertante. Il a ce rouge aux joues qui me séduit et me fait craquer bien au-delà des mots, bien au-delà de tout ce que je pensais déjà tenir pour acquis. Il ne cesse de me surprendre, de me rappeler à quel point il est exceptionnel, un diamant qu’il est essentiel d’entretenir pour qu’une telle brillance ne se fane jamais. Il est magnifique, tu en as le souffle coupé, incapable de contenir tes émotions, tes mots qui t’échappent à une vitesse aussi amusante qu’effrayante. Tu cèdes à ce palpitant qui s’exprime au-delà de la raison, de cette sincérité qui déborde. Tu caresses la jonction de ses doigts, agréablement réchauffé par la paume de sa main vissée contre la tienne. Je n’ai jamais été aussi à ma place que ce soir.

Les aveux derrière-moi, je ne tarde pas à rebondir avec humour en lui mentionnant ce séant qu’il a dénigré pour m’embêter le premier jour, comme pour ne pas avoir à admettre la réalité brutale de ses propres désirs. Tu pourrais effectuer une nouvelle lecture de cette soirée et l’interpréter d’une manière complètement différente, opposée à tout ce que tu pensais savoir de lui. N’essayait-il pas, sous ses airs plaisantins, de se convaincre lui-même qu’il n’éprouvait pas cette attirance à ton égard ? Ne tentait-il pas de résister à la tentation, de ne pas céder à tes appels du pied ? Je ne m’étais jamais penché sur la question, elle mériterait très certainement un approfondissement que je ne suis pas prêt à lui réserver pour le moment. Pas maintenant, pas ce soir, pas alors que tout coule naturellement de source, comme si les instants que nous étions en train de partager tous les deux relevaient d’une prophétie inscrite depuis des millénaires dans les étoiles qui nous surplombent et nous accompagnent vers un objectif plus concret et basique. La ballade est plaisante, tantôt romantique et tantôt tentatrice. Je le prends aux mots, me joue de ce qu’il refuse de concéder et utilise cela à mon avantage, quitte à formuler des promesses que je me sais incapable de tenir. Crois-tu vraiment que tu pourrais lui résister s’il se trouvait là, devant toi, à te contempler sur ce lit que tu investirais pour te caresser, pour lui faire entendre à quel point tu tuerais pour qu’il se joigne à toi et vous unisse d’à-coups bestiaux, comme ceux qu’il crève surement d’envie de te donner à cet instant précis, alors que tu observes cette bosse qui étire son pantalon et te fait sourire d’une excitation pleinement satisfaite. Il m’ordonne d’arrêter et j’ai plaisir à jouer avec les braises qui virevoltent à droite et à gauche. Tant pis si la brûlure, blessure aussi attendue qu’espérée, me fait mal l’espace d’un instant. « Pourquoi le ferais-je ? » Je le défie encore, de cet air légèrement suffisant qui relève plutôt du challenge espiègle que de l’insinuation prétentieuse. J’en crève, ses mots font se serrer mon cœur tout à coup, ce terme trouve une connotation qui me pétrifie. Tu te perds, noyé d’appréhensions à l’idée de le perdre à nouveau, de le voir se subtiliser au dernier moment, comme il l’a fait la première fois, au beau milieu de cette brasserie. Les sentiments n’étaient pas là, à l’époque. Tu as encaissé, ravalé ta fierté et accepté d’affronter la bassesse de ton propre reflet dans le miroir mais à présent… Tu en crèverais toi aussi, s’il t’abandonnait une nouvelle fois. « D’accord… Mais ce n’est que partie remise, sache-le ! » Une nouvelle promesse, je la tiendrais, celle-ci. Je me sais capable d’allier les mots, les idées et les actes. Ce que tu ignores, c’est que tu auras tout le temps de leur offrir l’ampleur qu’ils méritent. De cette frustration grandissante ressortira une explosion d’autant plus vive et destructrice. Les flammes vous emporteront tous les deux en une étreinte que vous pensez surement plus proche que ce que la réalité vous imposera dans un futur proche. Le chemin ne sera plus très long jusqu’au restaurant.

Il se referme comme une huitre après une énième référence à la culture télévisuelle et cinématographique. Une attitude qui n’est plus le moins du monde inédite et qui ne relève plus d’une erreur d’interprétation. L’approximation évacuée du paysage, j’ose adresser le problème explicitement et me promettre à haute-voix d’éviter de trop l’accabler avec cela. Je réagis avec beaucoup d’autodérision, pas du genre à me vexer pour si peu. Il m’arrête net, entraine ma main vers l’arrière pour me forcer à me retourner et à lui faire face, ce que je fais docilement, d’un air interrogateur. Il parle, évoque ce trait si particulier de ma personnalité, ce grain de folie que je tente constamment d’étayer de références culturelles plus ou moins qualitatives suivant l’inspiration et l’associe à ce qui n’est pas son truc mais pourrait devenir notre truc. Cette perspective, innocemment dessinée ou non, elle me fait frissonner et sourire, de ceux qu’il est impossible de contenir, de ceux qui atteignent les oreilles en un instant et en dévoilent beaucoup trop. « Je ne changerais pas… Je continuerais à t’agacer avec mes références pourries jusqu’à ce qu’à ton tour, tu te surprennes à les comprendre dans un premier temps, puis à les utiliser ensuite ! » Je porte le dos de sa main contre mes lèvres pour déposer un minuscule baisemain, loin des traditions qui nécessitent de ne toucher la peau à aucun moment. « J’ai hâte de t’entrainer sur ce chemin-là, de te faire découvrir ce que je suis au-delà des apparences ! » Et je commence à rougir à mon tour, conscient des risques que je prends, de tout ce qu’il pourrait apprendre à mon sujet et de tout ce qui pourrait lui déplaire au point de lui donner envie de prendre la fuite. « Je brûle d’impatience de te découvrir de la sorte également, au-delà de cette initiation à la plongée que tu me dois ! » Je n’ai pas oublié cette proposition qui, ce soir-là, sonnait en quelque sorte comme une promesse, elle aussi. Le restaurant se profile et nous le rejoignons.

Les remerciements qu’il m’adresse me gênent, rien de tout ceci n’avait pour objectif de l’influencer mais ses mots me touchent, ce regard qu’il porte sur ma personne est nettement plus révélateur encore et me fait baisser la tête pour dissimuler une timidité que je ne me connaissais pas. « C’est normal ! Je serais toujours là pour toi, dans les bons moments, bien-sûr, mais aussi dans les mauvais moments ! » Une affirmation qu’il peut paraitre dangereux de formuler de la sorte, quand on ignore de quoi demain sera fait, mais une réalité sur laquelle je n’ai pas le moindre doute. Peu importe ce qu’il adviendra de nous, je répondrais présent s’il a besoin de moi, et cela même si nous étions amenés à devenir de simples inconnus, souvenirs douloureux d’un passé enterré, à l’abri des regards. Bien trop à découvert à mon goût, je rebondis immédiatement, après un silence bien trop révélateur. « Encore plus si tu continues à me nourrir de la sorte ! Ça sent beaucoup trop bon et puisque tu n’avais pas faim de nourriture, comme tu l’as si bien dit… J’devrais peut-être tout dévorer tout seul ! » J’ai trop peu d’appétit après quelques bouchées pour parvenir à relever un tel challenge, mais l’idée de gentiment le contrarier m’amuse malgré tout. Comme chien et chat. Comme vous. Je le prends par surprise, le défie à nouveau et lui propose même d’attribuer un gage au perdant. Mon avance est conséquente sur le départ puisque je ne lui laisse pas le temps de réagir, je rebondis tout juste sur mes pieds comme un animal sauvage en pleine course-poursuite, à en perdre haleine. Les yeux constamment portés vers l’avant, par sécurité, puis vers l’arrière pour le chercher du regard. Un rire enfantin, des éclats entrecoupés par un souffle saccadé qui devrait aboutir sur un point de côté tôt ou tard, si je continue à ce rythme effréné. Il ne parvient pas à me rattraper, à compenser l’avance dont il est victime mais il ne met que quelques secondes à me rejoindre lorsqu’enfin j’atteins mon objectif. Un lac, une immensité d’eau à perte de vue et un ponton sur lequel observer les étoiles… À moins qu’il préfère l’herbe humide. « J’ai gagné, en effet ! » Je répète, un grand sourire dans la voix. L’enfant en moi a un mal fou à se calmer mais son ventre gargouille, la faim se rappelle à lui. « Que tu crois, j’ai eu le temps de réfléchir à mon défi tout au long de ma petite course, pendant que tu étais occupé à cracher tes poumons ! » Je lui tire la langue et m’installe en tailleur au sol, sans jamais le quitter trop longtemps des yeux, le souffle court, de plus en plus régulier. « Je suis plutôt généreux comme garçon, cela étant dit, et je te laisse le choix entre trois thématiques : Romantisme, Séduction ou Découverte. »  


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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Dim 14 Mar - 22:44
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[ et puis va la vie. ]
@Ekko Morillot
passer ton temps à courir après l'amour sans jamais le trouver ou alors nourrir des espoirs infondés pour des hommes qui, tôt ou tard, finissent systématiquement par te briser. le coeur en miettes, comme éparpillé un peu partout à NOLA, dans les rues que tu connais par coeur et qui te ramènent, à chaque fois, à des souvenirs douloureux. c'est ton lot quotidien, le fardeau de tes peines et de tes désillusions. pourquoi serait-il différent des autres ? après tout, le loup se comporte en agneau pour approcher le troupeau avant de le dévorer. il pourrait très bien prétendre, jouer un rôle pour te séduire et ensuite se révéler aussi maniaque et possessif que les autres, ou alors, à l'inverse, complètement dépossédé et distant. tu pourrais tout perdre, à vouloir te brûler les ailes si vite et si rapidement.
- pourquoi le ferais-je ? il a raison de soulever l'interrogation. pourquoi s'arrêter en si bon chemin, après tout. il t'a déjà séduit, tu es déjà presque conquis. il en a peut-être conscience. peut-être qu'il agit toujours comme ça. peut-être qu'il n'est pas celui que tu envisages ou que tu crois. et peut-être que oui. taking chances, chantait Céline Dion à tue-tête, comme un hymne. où irions-nous sans prendre de risque ? aimer n'est pas un jeu d'enfant, loin d'une marelle où il suffit de sauter d'une case à autre pour atteindre le ciel. pourquoi le ferais-je ? demande le loup. parce que j'en crèverai, répond le mouton. d’accord… mais ce n’est que partie remise, sache-le ! il cède, finalement, à tes désirs. il te donne ce que tu veux, il t'écoute, t'entend, te comprend sans doute un peu.
la voilà, la différence.
ostensiblement, tu prends conscience. il ne sera jamais Sachay, jamais Tendai non plus. il est différent. parce qu'il entend chacun des mots que tu prononces et respecte ce que tu lui dis. entre complicité naissante et réelle séduction, il y a cette barrière, infime, qui dicte vos gestes, vos attentions. il est là, aux soins pour toi. il t'apprécie, il te le montre et te le témoigne. c'est la seule et unique différence dont tu as besoin pour te laisser couver par son regard et toucher par ses gestes. il est là, putain. et t'as envie d'en profiter. taking chances, chantait Céline. what do you say to taking chances ? c'est ça, non ? oui, prenons le risque.
- je ne changerais pas… je continuerais à t’agacer avec mes références pourries jusqu’à ce qu’à ton tour, tu te surprennes à les comprendre dans un premier temps, puis à les utiliser ensuite tu rigoles légèrement. tu doutes un jour pouvoir assimiler toutes ces allusions mais t'es prêt à les supporter, pour lui. et c'est comme ça que commence les plus belles histoires, non ? pour lui, tu répètes en boucle dans ton esprit alors que tes yeux le dévorent. pour lui, jusqu'au bout du monde, j'irai. une certitude, à peine voilée, dans ton regard amusé. j'ai hâte de t’entrainer sur ce chemin-là, de te faire découvrir ce que je suis au-delà des apparences ! je brûle d’impatience de te découvrir de la sorte également, au-delà de cette initiation à la plongée que tu me dois ! tu opines du chef en rigolant un peu plus. il n'oublie rien, non, il pense à tout. et tu manques de mots, d'explications. tu pourrais rebondir à toutes ces phrases, tu pourrais surenchérir mais ton naturel plutôt discret et réservé te pousse à observer, à écouter et à garder le silence. tu te contentes d'un sourire, d'un signe de tête pour lui faire comprendre que tu te réjouis, à ton tour. tu pourrais lui voler un baiser, tu pourrais faire plus que ça.. lui décrocher la lune, dans tous les sens du terme. n'y songe pas, Bran, et pourtant c'est instinctif. tu le désires, tu le veux. tu le veux, c'est brûlant et ça t'consume. alors, sur le chemin, toujours, tu dis juste :
- je me réjouis également. parce que c'est vrai, tu le penses. avec toute la sincérité du monde. t'envisages un avenir, t'envisages quelque chose. sérieusement. t'as envie de croire que tu le feras plonger sous l'eau, que tu l'accompagneras dans son épanouissement comme il t'accompagnera dans le tien. t'as envie de croire qu'il te tiendra la main et qu'il t'emmènerait sur des chemins que tu n'connais pas. un monde à découvrir, ensemble, une promesse sous-entendue mais qui te réchauffe déjà le coeur. tu crois.
n'est-ce pas suffisant ?
croire ?
avoir la foi ?
- c’est normal ! je serais toujours là pour toi, dans les bons moments, bien-sûr, mais aussi dans les mauvais moments ! il te dit en sortant, alors que tu règles la note. tu souris, lâches un léger soupire satisfait. il est mielleux mais enivrant. c'est jamais trop, jamais assez. c'est un entre deux parfait. il te donne un peu de lumière et te l'arrache aussi vite. il sait s'y prendre. et tes inquiétudes sont toujours là. fondées, bien sûr. la peur de te lasser ou la peur de te faire encore rouler par un marionnettiste. peu importe, les mots d'une chanson qui raisonnent en boucle dans ton esprit. encore plus si tu continues à me nourrir de la sorte ! ça sent beaucoup trop bon et puisque tu n’avais pas faim de nourriture, comme tu l’as si bien dit… j’devrais peut-être tout dévorer tout seul !
- ne compte pas là-dessus. tu le mets en garde en riant. la nourriture passe avant tout, me concernant. une fois le sac ouvert, ton corps ne sera plus qu'un doux souvenir auquel je reviendrai une fois le sac vide. et c'est peut-être vrai, qui sait. mais t'as pas le temps d'en dire plus puisqu'il part, déjà. en grandes foulées. est-ce que tu fais exprès, de courir moins vite ? peut-être. t'as de bonnes conditions. les meilleures sans doute. tu danses depuis ton plus jeune âge, ton corps est habitué à cette frénésie. et peu importe ce que tu portes, ça ne t'arrête jamais. pourtant, ce soir, tu restes à bonne distance. courir. tu passes ta vie à courir après l'homme qui te donnera exactement ce dont tu as besoin. et si cette course était la dernière ? sans doute, non ? courir après Ekko, c'est courir après la nuit, après le jour, après la vie, après les mois et les années. c'est courir sans ressentir la brûlure des muscles fatigués. c'est courir sans jamais manquer d'air, c'est courir mais voler en même temps. c'est bon et tu t'en délectes. plus encore de son regard satisfait lorsqu'il prend conscience qu'il a remporté cette course.
- j’ai gagné, en effet ! tu poses tes mains sur tes genoux, tu reprends ton souffle doucement. tu lèves les yeux ensuite vers lui. sous la lune, il apparaît comme un mirage, un fantôme. si la vie est un cadeau, c'est lui le plus grand des présents. que tu crois, j’ai eu le temps de réfléchir à mon défi tout au long de ma petite course, pendant que tu étais occupé à cracher tes poumons ! j'aurais dû m'en douter. ou peut-être que tu le savais déjà, peut-être que tu voulais avoir ce gage parce que tu te réjouissais de le voir te tester. peut-être que tu as fait exprès. tu souris alors qu'il ajoute : je suis plutôt généreux comme garçon, cela étant dit, et je te laisse le choix entre trois thématiques : romantisme, séduction ou découverte. curiosité titillée. séduction te paraît approprié mais t'es persuadé qu'il te fera frôler des limites qu'il t'impose. tu n'veux pas céder, tu n'veux pas faire ça, pas ici, pas comme ça. romantisme ? ça te ressemble, ce serait lui faire voir une facette différente. mais le thème découverte te laisse perplexe. t'as envie d'savoir, t'es cloué par ta curiosité. tu prends le temps de réfléchir et puis, tu lui réponds :
- romantisme. tu lui dis, simplement. il est temps que tu prennes conscience que derrière cette masse impressionnante de muscle bat un petit coeur d'artichaut. tu en plaisantes, et pourtant, c'est une vérité déconcertante. quelque chose qui te fait peur depuis toujours. malgré les ruptures, les désillusions, t'as jamais voulu perdre ça. ton romantisme, c'est ta marque de fabrique. après Tendai, tu as hésité. mais c'est la seule chose que tu aimes chez toi depuis toujours. le fait de croire en l'amour, t'as peur qu'en abandonnant ça, tu t'abandonnes aussi un peu. alors tu t'y accroches, depuis toujours.
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Mer 31 Mar - 14:01
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@Bran Sussex
Rien n’est trop froid, trop sombre, trop effrayant ou trop impossible ce soir. Mon myocarde est encore sous le charme de cette douce symphonie, pour ne pas dire qu’elle était également très romantique à mon oreille. Bercé par le souvenir de nos pas, de cette étreinte très personnelle, j’exalte différemment sous l’émotion d’une danse très intime partagée avec lui. Je brille d’un éclat particulier, celui qu’il n’est pas nécessaire d’observer à la loupe tellement il transparait, suinte à travers des pores qui n’ont plus rien de mystérieux à présent, plus le moins du monde. Plus le temps passe, et plus je me sens livre ouvert, gigantesque amas de pages qu’il pourrait avoir toute la liberté de feuilleter à sa guise, en fonction de ses envies ou de ses besoins. Ma carapace s’est fissurée il y a bien longtemps, j’en viens même à me demander si elle a un jour été de vigueur face à lui. Il a tout neutralisé d’un coup de baguette magique, non… D’un regard habilement placé sur moi, de ce sourire qui sait éveiller ce que nul autre est capable de faire jaillir de la sorte. Tu l’as aimé avant même de le rencontrer. Comme s’il s’agissait du destin, d’une épiphanie. Tu l’attendais et tu l’as trouvé, enfin. Tu sais pourtant bien que rien n’est jamais aussi simple, mais tu crois aussi en la force de sentiments amoureux qui dépassent l’entendement, de ceux qui s’installent à une telle allure que tout le monde commence à te regarder de biais, avec hypocrisie, en insinuant que tu ne sais pas aimer car tu le fais trop vite, trop tôt, trop fort… Ils ne savent juste pas ce que c’est, d’avoir un véritable coup de cœur, pour ne pas dire coup de foudre. Ils n’ont pas la moindre idée de ce que cela fait, de recevoir une telle décharge au moment où tu t’y attends le moins, sans même savoir exactement envers qui tout ceci est dirigé… C’est en quelque sorte ainsi que tu l’as vécu. Tu étais coincé au beau milieu de cette foule et les frissons te sont parvenus, tu as senti ton corps tout entier s’emballer, ton cœur s’agripper à une sensation plus ou moins sous-estimée jusqu’à présent et puis tu as su… Tu as compris à cet instant précis que tu n’avais même pas besoin de te retourner pour voir car tu savais… Et peu importe le physique, le genre, le sexe, la stature, le tempérament, les origines, la religion, les certitudes, les difficultés et les obstacles… Tu savais que tôt ou tard, vous en arriveriez à ce stade, à effectuer un pas, puis un autre, en direction d’une ligne d’arrivée qui correspond également à un nouveau point de départ. La culpabilité s’estompe, elle aussi. Recouverte par un voile d’immédiateté qui fait du bien. La légèreté prend le dessus sur tous les drames que nous affronterons ensemble dès le petit matin, lorsque les premiers rayons du soleil feront disparaitre l’innocence au profit d’une réalité qui te rattrape toujours, tôt ou tard. Il y aura sa rupture, que je devine difficile à encaisser et douloureuse à digérer après toutes ces années de vie commune. Bran aura besoin de temps, venir à bout de cette déception ne sera pas une mince affaire mais je l’en sais capable malgré tout, parce qu’il est le mec le plus solide, optimiste et joyeux que je connais. Il y aura aussi, et surtout, le décès brutal de son père, figure d’exemple, modèle d’éducation, de construction et épaule sur laquelle il lui était peut-être plus simple de s’appuyer en cas de besoin. Vous n’avez jamais vraiment parlé de vos parents, au-delà de quelques allusions et remarques ciblées. Tu ignores s’ils étaient extrêmement proches, tu devines que oui car tu l’as lu à travers ses prunelles quand il a appris sa disparition. Tu sais qu’ils ne mentent jamais, ses yeux. Un long processus de deuil attend Bran sur tous les fronts. Une double besace qui pèse excessivement lourd sur les épaules, qu’il sera difficile pour lui d’affronter simultanément sans être tenté de vriller, de se terrer loin de toute présence humaine, loin de moi. Je ne suis pourtant pas inquiet, au contraire. Je le sais incroyablement fort, doté d’une puissance qui dépasse l’entendement et continuera à me surprendre, à m’impressionner et à me faire chavirer un peu plus profondément encore pour lui à chaque instant. Tu es dingue de ce garçon que tu sens respirer la joie de vivre et la confiance lorsqu’il t’accompagne à travers les rues au détour d’une balade qu’un couple hétéro estimerait complètement banale mais qui, pour deux hommes avant même d’incorporer la notion de couple, entraine déjà son lot de regards indiscrets, de jugements, de paroles et de dangers. Vous n’êtes pas encore, tous les deux, ce que tu rêverais d’afficher avec fierté, mais tu te sens, te ressens et tu occupes déjà cette place naturellement, presque malgré toi et toutes ces voix qui te hurlent de ne pas aller trop vite pour ne pas lui faire peur. Celles qui t’implorent de faire preuve de décence et de ne pas oublier la douleur qui le ronge suite à ces deux drames. Plus fort que moi, à nouveau, lorsque j’ai le réflexe stupide de flirter avec les limites qui m’ont naturellement été imposées lorsqu’il était encore en couple avec Tendai. J’ai encore du mal à réaliser qu’il ne s’agit plus d’une réalité, à présent, et qu’un univers tout entier s’ouvre à nous, à l’image de ce premier rapprochement amorcé en plein milieu de ma cuisine. Une découverte qui me met encore l’eau à la bouche, fait grommeler mon estomac d’un appétit différent que la fièvre, elle-même, ne parvient pas à égaliser de sa chaleur maladive et bestiale.

L’odeur qui émane des sacs est tout bonnement exquise, la promesse d’un succulent repas que nous nous apprêtons à partager dans des conditions particulières, à l’extérieur. S’agit-il d’un date ? Rien n’est officiel, aucun mot n’est prononcé en ce sens même si, à mes yeux, il pourrait finalement s’agir du premier véritablement rendez-vous galant que je lui donne. Une continuité, plutôt, puisque cette première balade pourrait à elle seule constituer un date. La magie ne cesse d’opérer comme une évidence. J’incline la tête pour pouvoir le regarder un instant, de mes prunelles qui pétillent lorsqu’elles croisent ce regard qui me met constamment à nu. « Flame you came to me, fire meet gasoline. Fire meet gasoline, I'm burnin' alive. I can barely breathe when you're here loving me, fire meet gasoline, fire meet gasoline. I got all I need, when you came after me, fire meet gasoline, I'm burnin' alive and I can barely breathe when you're here loving me, fire meet gasoline, burn with me tonight. » Je ne le quitte jamais véritablement des yeux, les mots me viennent naturellement et prennent une autre dimension. Je les comprends enfin, ces paroles qui dégoulinent d’un amour que je ne comprenais pas suffisamment pour pouvoir le chanter au mieux. Je me sens prêt à composer sur ce sentiment à présent, je pourrais le faire en un battement de cils, au sujet des balbutiements d’une histoire qui fait du bien. Un chaleureux rayon de soleil après les orages. Je lui chante ces quelques phrases, ce refrain sans avoir peur, comme un aveu soudain auquel il n’a nullement besoin de répondre. Tout ce qu’il doit faire, c’est entendre et je sais qu’il le fait déjà, depuis toujours. J’écarquille grand les yeux quand il ose commettre l’affront suprême avec beaucoup d’humour. Loin du romantisme et des sentiments qui dégoulinent, ce petit jeu récurrent reprend ses droits avec un naturel déconcertant qui me motive à le pousser en un mélange de férocité et de douceur, soucieux de ne pas lui faire mal malgré tout. « Ah oui, la nourriture passe avant tout, tu oublieras mon corps jusqu’à en avoir terminé avec ce repas ? C’EST NOTÉ, MON PETIT GARS, C’EST NOTÉ. » J’aboie, d’une voix grave, en le désignant du doigt, coupable. J’ai envie de me mettre à rire mais, à la place, je le devance de quelques pas et contracte le séant pour me mettre une fessée. « Tu le vois, ce fessier musclé aux rebonds diaboliques ? Tu ne pourras pas mordre dedans, même si tu es le plus affamé des hommes. Plus de pitié, régime sec pour toi ! » Je lui tire la langue et enchaine à toute vitesse sur un pari enfantin que je prends soin de laisser en suspens, à la recherche d’un temps précieux qui devrait me permettre de trouver ce que j’aimerais lui attribuer comme défi en cas de victoire.

La course est endiablée, je donne tout pour rejoindre les abords du lac au plus vite, à toute vitesse. Je pourrais opter pour la raison la plus terre-à-terre en mentionnant la nourriture chaude qu’il convient de ne pas laisser refroidir pour une consommation parfaitement adaptée à cette gourmandise qui nous anime tous les deux. Personne n’apprécie d’avoir à savourer un repas tout juste tiède, pour ne pas dire froid. C’est même ainsi que l’on peut tomber malade. Ma véritable source de motivation, cependant, consiste plutôt en cette victoire que je n’ai pas envie de lui servir sur un plateau sous-prétexte qu’il est probablement nettement plus endurant que moi. Je me débrouille avec mes propres armes, motivé par un regain d’adrénaline qui fait peut-être très largement la différence et me permet de tirer mon épingle du jeu en dépassant la ligne d’arrivée virtuelle fixée au préalable, juste avant le début de cette course effrénée. Essoufflé, certes, mais jamais à court d’énergie, je ne manque pas de le retrouver et de m’enorgueillir d’une victoire qui n’a rien d’exceptionnelle, à défaut de me permettre de lui offrir trois options, comme le ferait un génie de la lampe un peu particulier. Séduction, challenge équivalent à une proposition indécente ou très sensuelle dans tous les cas. Découverte, avec le mystère qui entoure cette formulation sciemment utilisée de la sorte, pour ne rien laisser paraitre. Romantisme, celui qui berce notre histoire différemment, qui me met les papillons partout dans le ventre et dans les yeux. Pendant qu’il se décide, je le tire par le bras et me glisse contre lui. J’entends son cœur battre à tout rompre de mon oreille calée contre son buste, ce rythme est plaisant, il me bercerait presque, en plus d’être partagé par mon propre myocarde éprouvé par la rapidité improbable d’un tel effort. « J’oubliais que t’étais un peu trop vieux pour ces bêtises. Je proposerais un truc plus calme, la prochaine fois. » Je le taquine, comme à mon habitude, sur son âge à peine plus avancé que le mien. Deux années et quelques mois nous séparent l’un de l’autre, rien du tout, en définitive. « Romantisme ? Très bien… Ton gage c’est de… » Je marque un temps d’arrêt, songeur, un très large sourire dessiné sur les traits de mon visage. « Me concocter un date dont je me souviendrais pour le restant de mes jours. Une soirée, une journée ou tiens, même un week-end, tellement inoubliable qu’il achèvera de me rendre complètement accro ! » Toujours plus, le mec. En attendant, c’est sa main que mes doigts viennent attraper tendrement pour l’emmener avec moi jusqu’au bord de l’eau. « On s’installe ici ? Qu’en penses-tu ? » L’endroit me parait idéal, suffisamment isolé pour qu’on puisse être en paix, sans être dérangés toutes les deux secondes, mais suffisamment proche de l’eau malgré tout pour nous permettre de profiter d’une vue excellente, de la fraicheur du lac et d’une nature qui fait beaucoup de bien.

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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Ven 11 Juin - 18:26
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[ et puis va la vie. ]
@Ekko Morillot
cette question récurrente qui frappe tes tempes depuis le début de la soirée.. ou alors, depuis votre premier rendez-vous, finalement. celle qui te pousse à te demander comment. comment tu as fait pour vivre sans lui tout ce temps ? comment tu as réussi à survivre dans ce monde sans avoir jamais goûté à ce qu'il t'offre ce soir ? cette liberté, cette frivolité. ce sentiment satisfaisant d'appartenir à quelque chose qui te dépasse, quelque chose de plus grand. beaucoup plus grand que tout ce que tu as déjà pu connaître par le passé. il t'apaise, et ça t'rend presque dingue à admettre. si les circonstances de cette soirée n'étaient pas bercées par une rupture violente et un décès brutal, sans doute te laisserais-tu croire que tu es déjà entrain de tomber amoureux. si tout ça n'existait pas, s'il n'y avait que vous.. alors pour sûr, tu serais déjà à lui. sans limites, sans barrières. son regard posé sur toi qui en dit plus long que chaque mots échangés. tu crois même le lui rendre, quelque part. tu le fixes. toujours. pas de manière agressive ou même déplacée, mais avec une admiration que tu peines à refouler.
[color=#7D3C98]- flame you came to me, fire meet gasoline. fire meet gasoline, I'm burnin' alive. I can barely breathe when you're here loving me, fire meet gasoline, fire meet gasoline. I got all I need, when you came after me, fire meet gasoline, I'm burnin' alive and I can barely breathe when you're here loving me, fire meet gasoline, burn with me tonight. alors quand il se met à chanter, forcément, tu n'dis rien, ne l'interromps pas. comme pris au piège par une voix qui t'envoûte sans même que tu n'aies besoin de simuler une quelconque admiration. tu l'observes, l'écoutes. t'as le sentiment qu'il choisit les mots pour décrire ce que tu ressens. à la perfection. rougissant malgré toi. comme pris à défaut d'un sentiment qui t'engonce et t'étouffe depuis le début de la soirée. il devient tout, et ça pourrait t'effrayer.. les circonstances te poussent pourtant à t'envelopper de cette voix dorée pour y trouver du réconfort, de la paix. finalement, c'est ce qu'il t'apporte. sans même s'en rendre compte. et ça t'fait du bien, comme une connexion au Monde, un sentiment égaré, presque oublié. avec le temps et les déboires, les années et les mauvaises rencontres.. tu pensais plus ça possible. alors comment ? comment t'as fait pour croire que ce que tu avais jusque là était bien en comparaison de tout ce qu'Ekko semble désormais t'offrir ?
- ah oui, la nourriture passe avant tout, tu oublieras mon corps jusqu’à en avoir terminé avec ce repas ? C’EST NOTÉ, MON PETIT GARS, C’EST NOTÉ. il joue les faux vexés et ça t'fait rire. cette complicité ne s'explique pas ou ne se définit pas. elle s'vit, elle s'savoure. et Dieu seul sait combien t'es reconnaissant de pouvoir enfin t'amuser un peu. Tendai était drôle, mais Tendai a toujours eu tendance à se cacher et à rester réservé. ce soir, t'es dans la lumière.. pour la première fois d'ta vie. on t'traîne pas à l'ombre des regards. on s'amuse avec toi en public et rien que ça, t'as l'sentiment d'être un homme libre. tu le vois, ce fessier musclé aux rebonds diaboliques ? tu ne pourras pas mordre dedans, même si tu es le plus affamé des hommes. plus de pitié, régime sec pour toi ! tu hausses les épaules en souriant, dédaigneux.
- c'est ce même fessier qui craquera le premier lorsqu'il aura loisir de voir déambuler dans les couloirs mon royal corps nu, juste après la douche. tu lui lances, arrogant au possible, mais dans l'humour, toujours. avant même qu'il ne détale et te laisse sur le carreau. tu pourrais suivre, peut-être même que tu pourrais gagner. mais entre vous, il n'est jamais question de compétition. tu l'ressens pas comme ça, tout du moins. arrivés à destination, tu t'surprends à respirer plus fort que d'ordinaire. peut-être excité par ce qu'il représente. comme l'ascension d'une montagne, quelque chose d'extraordinairement ordinaire et pourtant tellement requinquant. ou alors, peut-être es-tu simplement essoufflé.. après tout, la danse ne fait plus partie de ta vie depuis longtemps. tout du moins, plus comme avant. tu ne fais que suivre quelques cours quand le temps te le permet. ça va changer, tu te l'es promis. quitter Tendai, c'est aussi quitter cette culpabilité qui te poussait à renoncer à tes propres plaisirs pour faire passer ses désirs avant les tiens.
il se loge contre toi.
putain.
t'as le souffle encore plus court lorsque tu le vois s'approcher de toi d'un naturel presque déroutant. il se glisse contre ton corps, ton torse. et ce simple contact te laisse le cul par terre. les marques d'affection ont toujours été réservées au domaine privé. c'est la première fois qu'on se comporte avec toi comme il le fait. tu renais, n'est-ce pas ? tu le sais.. tu l'as su à l'instant même où t'as croisé son regard. il te fera revivre. c'est peut-être pour ça que tu manques de souffle, au fond. parce que tu l'aimes...
- j’oubliais que t’étais un peu trop vieux pour ces bêtises. je proposerais un truc plus calme, la prochaine fois. tu frappes son dos de ta main libre en râlant avant de choisir l'option qui te fait le plus envie. ou le moins, sans doute. tu sais que les deux autres choix auraient été plus.. excitants. au fond, t'as envie de lui prouver que tu n'es pas juste un morceau de viande. comme pour lui prouver que ce qui te motive ce soir n'est pas en lien direct avec le désir qu'il éveille en toi. romantisme ? très bien… ton gage c’est de… me concocter un date dont je me souviendrais pour le restant de mes jours. une soirée, une journée ou tiens, même un week-end, tellement inoubliable qu’il achèvera de me rendre complètement accro ! tu rigoles légèrement alors qu'il se détache et enroule ses doigts aux tiens. le sac dans l'autre main, tu lui réponds.
- à d'autre Morillot. t'es déjà accro. tu dis, goguenard. cette suffisance, ça ne te ressemble pas et pourtant, avec lui, t'aimes en jouer. comme si ça te donnait le droit d'être la meilleure version de toi-même sans même qu'il n'ait besoin de t'inciter à l'être. mais je suis prêt à relever le défi. je t'emmènerai tout un week-end. même si je suis persuadé que 24heures suffiraient à te rendre complètement dépendant de moi. il t'entraîne, un peu plus loin. tu vois l'eau qui serpente en contrebas et tu souris.
- on s’installe ici ? qu’en penses-tu ? tu opines du chef pour donner ton accord. tu poses le sac à même l'herbe et tu t'assieds, près de lui. ton bras qui frôle le sien. un moindre contact nécessaire. comme si t'avais besoin de le toucher pour te sentir en vie.
- c'est endroit est à ton image. tu dis tout bas avant de tourner les yeux vers. il me donne le sentiment d'être en paix, reposé. tu souris, penches la tête de l'autre côté pour ouvrir le sac et en sortir ce que tu as acheté. tu lui tends sa commande. j'ai la sensation d'être exactement là où je devrais être.. et c'est sûrement grâce à toi. tu peux pas être plus sincère. coeur ouvert, offert. tu vas même pas chercher à lui mentir. tu pourrais sans doute en faire des caisses mais l'instant te laisse l'impression qu'ici, tout se murmure et se devine. comme si tout était sous-entendu, calme, paisible. tu souris, bêtement. sans le quitter des yeux. damn'.. t'es beau. et tu rigoles comme un con, rougissant jusqu'aux oreilles.
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(#) Re: et puis va la vie (ekkran)    Mer 23 Juin - 12:21
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[ et puis va la vie. ]
@Bran Sussex
Je me suis fait avoir comme un débutant, mais j’en assume les conséquences. Je ne regrette rien à tout cela, n’envisage pas Bran comme s’il était une erreur, un obstacle qu’il aurait été préférable de contourner plutôt que de vouloir jouer au plus malin en risquant de le prendre en pleine gueule plutôt que de le surmonter. C’est en quelque sorte ce qui m’est arrivé. J’ai sauté, je me suis attelé à bondir de toute ma puissance, de toute ma longueur mais tout ceci n’aura jamais été suffisant. La bataille était perdue d’avance, l’échec programmé comme un minuteur inscrit au plus profond de mon être, sous ma peau. Des secondes qui s’égrènent, tatouées à même le cœur et qui continuent de défiler sans jamais s’arrêter depuis qu’il a pour la première fois posé les yeux sur moi. Ce regard bleu puissant, ces vagues d’une pureté incroyable qui contraste avec tout ce que nous avons pu nous dire comme âneries, toutes les images que nous pouvons prendre plaisir à faire naitre dans l’esprit de l’autre, toute cette sensualité qui s’est exprimée tout à l’heure, dans ma cuisine, à même un plan de travail que je ne regarderais plus jamais de la même manière. Mon myocarde arbore nettement plus de symboles qu’un tatoueur en fin de carrière. Ce sablier, bien-sûr, mais également le poids de cet amour qui n’en est même plus au stade de la naissance. Les prémices sont depuis longtemps dépassés, je connais l’ampleur des sensations qui m’animent, ce sentiment de dépendance qui m’effraie plus que tout au monde. Puis ce symbole, celui de l’infini, comme s’il faisait ici état d’une immortalité à toute épreuve, de ces ailes qui me permettent de voler sans jamais me casser la gueule ni effleurer le sol. Je pourrais être bien des choses pour lui, bourreau puis sauveur, chasseur et puis proie, amant puis ami, parole puis écoute, tendresse puis passion… Les qualificatifs ne manquent pas et ne m’inspireront jamais cette puissance avec laquelle je me sais déjà amoureux, fou d’un homme qui ne pouvait pas me rendre la pareille, qui n’était pas autorisé à ressentir tout cela jusqu’à ce soir. Le danger, il rôde autour de moi, comme un rappel à l’ordre. Ne pourrait-il pas m’utiliser comme un bandage ? Le pansement que tu colles sur une plaie en attendant qu’elle se résorbe, pour éviter l’infection et les douleurs inutiles ? Ne serais-je pas relégué au second plan, à la poubelle, dès lors qu’il ira mieux ? Ce risque, je suis prêt à le prendre, je l’ai trop longuement considéré pour ne pas agir en toute connaissance de cause. J’en assumerais les conséquences, j’en crèverais à petit feu, oui, mais je continuerais à avancer en ayant la certitude de tout avoir essayé, de ne pas avoir lâché et d’avoir vécu tellement fort que même ces ailes tragiquement brûlées me permettront de rebondir en devenant ce phénix qui renait de ses cendres. Ce serait compter sans mon optimisme naturel, cette lumière qui berce toutes mes pensées et accompagne chaque pulsation. Je me perds dans ses prunelles et je sais… Nous n’arriverons pas au bout du temps réglementaire ce soir, je le sais, mais notre tour viendra. D’ici là, la patience sera de mise, je respecterais ses silences, ses hésitations, ses besoins, ses absences et ses moments sombres. Je l’accompagnerais comme l’ami que j’ai été dans l’ombre pendant toutes ces semaines, je continuerais à l’aimer, à l’épauler et à l’encourager… Je continuerais à rêver pour nous deux… De nous deux. Rien n’arrive jamais par hasard. D’un seul regard, et puis la vie. J’opte pour la facilité de prime abord, c’est ce qu’il pourrait être tenté de croire, alors que ma voix me pousse dans mes plus gros retranchements. L’effort est immense, les paroles ressenties d’une telle puissance qu’il devient difficile de dissimuler ces émotions qui pétillent à travers mes prunelles posées sur lui.

Sa peau rougie me réserve le même sort puisque je sens mes joues s’empourprer à vive allure dès lors que cette parenthèse musicale s’achève. Lorsque je chante, de cette voix profonde, soul et puissante, rien ne peut m’arrêter. Je me sens tellement fort que je pourrais soulever des montagnes par le simple usage de ma voix. Cette fureur qui résonne au plus profond de mon grain, tantôt subtil et tantôt furieux, elle s’évapore dès que mes pieds rencontrent à nouveau le sol et que la musicalité de mes cordes vocales laisse place à un silence assourdissant. Le dur retour à la réalité, à cette vulnérabilité qui me serre l’estomac et rend difficile le simple fait de le regarder dans les yeux. Je me sens ridicule de lui exposer de la sorte mes sentiments, cet attachement si particulier qui m’anime dès qu’il est concerné. Ma spontanéité me joue des tours, aurait tendance à me faire oublier les deux tragédies qui secouent actuellement cet homme à la puissance remarquable. Sa carrure n’est qu’un avertissement, l’expression corporelle d’une personnalité qui te coupe le souffle et ne peut pas te laisser indifférent. Il est la perfection incarnée, celle qui brille à travers de nombreuses petites choses que d’autres voudraient absolument associer à des défauts. Il n’est pas lisse, son tempérament est tout un réseau de reliefs qui contribue à cette beauté qui percute, envoûte et se glisse en toi comme la plus irréversible des addictions. Son univers s’est embrasé en l’espace d’une poignée d’heures et pourtant il est là, debout, les pieds fermement ancrés dans le sol et il continue d’avancer, il progresse, fait preuve d’une résilience qui trouve un écho particulier en moi, à un passé que je continuerais à lui taire pour ne pas qu’il commence à me percevoir comme une victime. Je me suis juré de ne plus jamais l’être, de ne pas être associé à cette figure stéréotypée. Je ne veux pas perdre ce regard qu’il porte sur moi, cette impression qu’il me donne d’être le plus habile des dieux sur cette planète. S’il apprenait pour mon agression, pour le harcèlement, les menaces, l’échec que d’autres appellent justice et tout ce qui m’a poussé à déménager sur un coup de tête en n’écoutant que la peur… Il ne me regarderait plus jamais pareil, comme avant… Comme il le fait maintenant. Tu l’aimes déjà trop fort et ça te fais peur. T’es pétrifié par ce que tu ressens. D’aussi loin que tu te souviennes, tu ne crois pas avoir connu cela. Tu étais trop jeune la première fois… La seule fois où tu as sincèrement aimé quelqu’un d’autre. Rien n’était aussi intense, aussi beau… Aussi vous. « Si tu me dis que tu détestes Sia aussi, et que c’est de la musique à l’image de toutes mes références culturelles… J’te tape, je t’assassine et j’fais disparaitre ton corps après l’avoir découpé en petits morceaux, capiche ? » Des menaces, paroles, paroles et paroles, que je tente de rendre un peu plus crédibles en portant mon index et mon majeur face à mes yeux pour le désigner explicitement du regard. Une manière de rebondir au mieux, de nous éloigner du miel que j’ai déversé un peu trop fort sous nos pieds en lui réservant ce petit morceau de chanson sans m’inquiéter de nous voir glisser sur ce même sol lubrifié, un peu trop sucré et riche en guimauve.

Je m’accroche à sa main, véritable ancre au milieu de l’obscurité, même lorsque je joue les prétendants vexés. La nourriture plutôt que moi, je m’en souviendrais tôt ou tard, lorsque la tentation sera à nouveau trop grande pour que nos corps restent éloignés. Lorsque d’une érection incroyablement alléchante, il tentera de me pervertir et que mon être tout entier m’ordonnera de lui bondir dessus. Je me souviendrais de ce passage très précisément et j’irais lui chercher un paquet de gâteaux, un fruit ou que sais-je puis je l’abandonnerais à son triste sort, le pénis durement bandé et la désillusion comme seul compagnon d’infortune. Tu n’en feras surement rien, bien trop rongé par tes propres pulsions et ces images qui ne te quittent plus maintenant que tu as pu l’observer en personne, l’effleurer, le caresser, le goûter du bout des doigts, le malmener jusqu’à ce qu’il s’offre à toi de la plus frontale et orgasmique des manières. J’en tremble encore, incapable de réaliser qu’une telle scène s’est véritablement jouée et qu’elle ne sort pas tout droit d’un des nombreux fantasmes qu’il a trusté, bel étalon, vilain tentateur qu’il est souvent malgré lui, lorsqu’il ne verse pas d’huile sur ce feu en personne. Il ose réitérer cet exploit, l’enfoiré, et je le regarde de haut en bas, profondément outré. « Comment oses-tu ?! » Je retiens, il aura droit à son fruit, c’est décidé. « Je constate que tu ne me laisse pas le choix ! » Je reprends, la tête relevée, l’air supérieur, vexé à la fois. « Que feras-tu quand je déciderais de me masturber en ignorant que tu es là, à ne pas en louper une miette sans pour autant pouvoir te joindre à moi… Et cela même si je grogne ton prénom et commence à m’aventure ailleurs, en pensant à ce que tu pourrais faire sur ces zones bien particulières ? » Ma voix se veut plus suave et conquérante, chaude et sensuelle. Il y a bien des raisons pour lesquelles j’aimerais le voir s’agenouiller devant moi, de face comme de profil. Bien des facettes de ma personnalité avec lesquelles j’aimerais parvenir à le surprendre, lui qui est loin d’avoir tout vu à mon sujet... Tout vu, certes, mais également tout ressenti. Je me mordille la lèvre pour contenir au mieux un rictus qui trahirait l’amusement que j’éprouve à cet instant précis et opte pour une fuite à toute allure en direction du lac après lui avoir proposé un petit jeu qui en vaut clairement la chandelle. Je ne lésinerais pas sur les efforts pour obtenir ce gage de sa part.

La victoire est totale et je ne manque pas de l’embêter, de le taquiner en lui rappelant son âge légèrement plus avancé que le mien. Double lecture, entre humour, provocation et tendresse que j’insuffle de cette étreinte nécessaire après de telles distances. Sait-il à quel point j’ai besoin de lui ? Il est l’air qui me permet de respirer, de reprendre mon souffle après cet effort physique ; la décharge d’électricité qui offre à mon cœur la force nécessaire de pomper, encore et encore, et d’alimenter le reste de mon corps en sang, en nutriments, en tout ce qu’il est nécessaire de déployer pour rester en forme… Pour rester en vie. « Pas du tout, je ne suis pas accro… Je ne sais même pas ce que ça veut dire, l’addiction. » Je babille à toute allure en secouant la tête de droite à gauche pour appuyer la négation. Cette innocence, je sais qu’elle ne prend pas, c’est même l’objectif. Je n’ai plus envie de nier, d’être ce gentil garçon qui accepte de voir l’homme de sa vie être heureux auprès d’un autre. Ce soir, je ne pense à personne d’autre qu’à moi, à lui… À nous. Et tant pis si ce désir est égoïste. De la même manière qu’il m’a tendrement tapoté le dos, j’abats le poing contre son épaule quand il estime à vingt-quatre heures le temps nécessaire pour me conquérir. « Tu cherches la bagarre, c’est ça ? » L’heure est à l’installation, maintenant que nous avons trouvé l’endroit idéal, au bord de l’eau. Contre lui, j’ose caresser le dos de sa main, remonter le long de son bras et négliger cette nourriture qui est en train de refroidir. Je n’ai plus vraiment faim, je crois… Non… Je n’ai faim que de lui, de cette présence qui me renverse le cœur et me fait me sentir à la maison, enfin, après toutes ces semaines à m’interroger sur mes décisions, mes choix et ma présence ici, à la Nouvelle Orléans. Ses mots font s’accélérer mes palpitations et putain, j’pourrais me mettre à pleurer, comme ça, en un claquement de doigts. Mes prunelles débordent de larmes que je tente au mieux de conserver, trop peu habitué à ce genre de compliments… De déclarations… De lui. « J’éprouve énormément de fierté à être présent à tes côtés. Ce soir, bien-sûr, mais surtout au quotidien… Je te vois te transformer, te révéler à toi-même et je trouve cela magnifique… Je te trouve magnifique. » Mais il le sait déjà parce qu’il a cette main qui remonte contre mon torse et s’arrête sur ma poitrine. Parce qu’il me ressent sans avoir besoin de me regarder, de m’entendre ou de me toucher. « Je le suis… Je suis beau ! » Je confirme, dépourvu d’arrogance, car quelque chose d’autre arrive. « Je suis beau car je suis raide dingue d’un garçon… Un trou du cul… Tu le détesterais ! » Une touche d’humour pour ne pas se concentrer sur l’évidence. Cet homme, c’est lui. Et juste comme ça, les yeux rivés sur le ciel, nos corps pressés l’un contre l’autre, de nouvelles pièces de puzzle sont associées et laissent entrevoir un peu plus clairement ce dessin, cette image d’un avenir brillant… D’un futur heureux. D’un seul regard, jusqu’à la vie.


FIN
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