all night long. (w/leola)

@anna lowery
Elles ont toujours été proches, les sœurs Lowery. Elles ont toujours eu cette grande complicité. Elle ne pourrait plus s’en passer, Leo – elle a besoin de sa sœur, au quotidien. Besoin aussi de ses parents. Ils sont très proches, les Lowery, en général aussi. De son côté, en tout cas, elle n’a jamais été capable de trop s’éloigner des siens, elle a toujours été très famille. Et son avenir, elle le voit ici, toujours, quoi qu’il arrive. C’est là qu’elle a fait ses – longues – études, c’est là qu’elle travaille aujourd’hui, et c’est là qu’elle se voit, à l’avenir. Là, qu’elle imagine se marier, puis fonder un jour sa famille. Elle n’a pourtant pas trop d’espoir, à ce sujet, ces temps-ci. Les jours s’enchaînent, et rien ne change, ou presque. Ou presque, parce qu’il y a quand même ces sentiments, grandissants, pour Elwyn. Parce qu’il y a cette nuit, partagée – et ce n’était finalement même pas la seule, parce qu’il y en a eu une seconde. Ça n’a strictement rien changé, entre eux, sauf peut-être au niveau de la familiarité – de son côté à elle, il y a moins de gêne, et bien plus de liberté dans leurs échanges, bien plus de laisser-aller, qu’avant. Plus de taquineries. Mais non, Leo, elle ne se fait pas de film. Elle sait qu’il s’en fiche, Elwyn. Elle sait que, pour lui, ce n’était pas important. Qu’elle n’était rien d’autre qu’une conquête de plus. Elle ne croit pas à leurs plaisanteries, elle ne se croit pas privilégiée, et ce, même s’il n’a visiblement pas non plus l’habitude de revoir les personnes avec lesquelles il a passé la nuit. Elle ne se fait pas de film, elle se le répète, tout simplement parce qu’elle sait, qu’elle s’en fait, malgré elle. Elle veut l’oublier, Leola, il le faudra – mais, en attendant, elle apprécie quand même ce doux sentiment, elle apprécie la façon dont elle se sent, parce qu’elle sait, qu’elle aura tôt fait de souffrir à nouveau. Mais elle reprendra Tinder, elle reprendre ses matchs, et qui sait, peut-être qu’un jour, elle trouvera l’âme-sœur. Elle ne veut quand même y penser ce soir, et elle est certaine, qu’elle pourra se vider la tête, avec sa sœur. Au moins, elles peuvent se comprendre à ce niveau-là, Leola et elle – elles ont l’air d’être deux beaux cas désespérés, les sœurs Lowery. Autrefois toutes deux fiancées, l’une s’est fait plaquer, peu avant le mariage, tandis que la seconde a mis un terme à une longue relation, parce que son compagnon ne voulait pas d’enfants. Et les voilà, maintenant, l’âme en peine, le cœur souffrant – mais, non, elles n’en parleront pas. Elles ont bien d’autres choses à évoquer, non ? Peut-être que Leo, elle devrait ouvrir son cœur sur le secret qui la ronge, qui concerne Elwyn mais pas les sentiments à son égard : elle craint quand même ce que lui dirait son aînée. Le plus simple, reste de ne pas y songer. Et les trois coups, portés à la porte, par sa sœur, coupent court à ses pensées. Alors elle se hâte, Leo, pour ouvrir à Anna, qu’elle découvre sur le pas de sa porte, deux bouteilles à la main. « Wow, on a de quoi faire. » Elle lâche un rire, la blonde, avant de s’écarter pour la laisser entrer – elle attendra avant de l’étreindre, parce que son aînée est bien trop chargée. Elle la laisse poser les bouteilles un peu plus loin, tandis qu’elle referme la porte, derrière elle. « Hm, ça promet. J’ai hâte de voir ce que tu nous as pris. » Mais elle est certaine que ce sera bon. Peut-être pas autant que ce que cuisine Anna personnellement, parce qu’elle adore ce qu’elle fait, Leola. Et tant pis, si elle manque d’objectivité – son estomac, en tout cas, se régale. C’est Anna qui, finalement, revient vers elle pour l’étreindre, une fois sa veste retirée. « Bien. Tu viens me tirer de mon asocialité, heureusement que tu es là. » plaisante-t-elle en riant, parce qu’elle passe trop de temps au boulot, elle le sait – et parce que, depuis que les choses ont un peu dérapé avec Elwyn, elle n’a plus tellement eu envie de trouver des rendez-vous à prévoir avec de sombres inconnus. « Et toi ? Quoi de neuf ? » s’enquiert-elle, avec attention, avant d’aller chercher des verres à vin et un tire-bouchon, à la cuisine. Elle ne tarde pas à revenir au salon, posant le tout sur la table, regardant avec attention les deux bouteilles apportées par sa sœur – la laissant en choisir une, qu’elle ouvre ensuite avant de les servir. Elle repart chercher un petit apéritif qu’elle a quand même préparé, pour accompagner leur verre, avant de revenir et de poser, à nouveau, le tout sur la table.