LEONARD › Calling for my demons now to let me go.

(one) Couple riche et influent, les Buchanan ont toujours souhaité avoir une grande famille, des enfants à qui léguer ce qu’ils ont construit au fil des années. Leur progéniture se compte au nombre de trois et si Sophia est la première à avoir pointé le bout de son nez, Léonard a toujours eu une place particulière dans la famille. Celle du fils aîné sur qui reposaient les rêves de ce père ambitieux. Avenir prometteur, avenir déjà tracé depuis sa naissance. Enfant chéri, il était celui qui succéderait à son père le temps venu, celui qui reprendrait les rênes de l’empire familial. Avenir trop ambitieux pour l’enfant qu’il était, favoritisme qui a conduit à une relation conflictuelle avec cette grande sœur qui jalousait l’affection portée au petit garçon. (two) Né avec une cuillère en argent dans la bouche, c’est pourtant avec des couverts en plastique qu’il aimait manger. Gêné par cette fortune que les siens ont toujours mise en avant, Léo, il était celui qui se fichait de l’argent, celui qui n’aimait pas en parler pour ne pas être qualifié de gosse de riches. Enfant simple à l’humilité qui ne collait pas avec le reste de la famille, c’est auprès de ses grands-parents maternels qu’il se sentait réellement à sa place. Auprès d’eux qu’il se réfugiait lorsque les disputes avec son père devenaient trop violentes. Ils étaient ceux qui lui apportaient l’amour que ses parents n’étaient pas capables de lui donner, du moins, pas comme il l’espérait. La maison, c’était chez eux. Son vrai foyer, l’endroit où il se sentait à sa place. (three) Longtemps considéré comme le vilain petit canard de la famille, Leo a grandi en entendant les nombreux reproches de son père qui ne cessait de lui rappeler à quel point il était une déception pour lui, ce à quoi il répondait de façon toujours plus insolente. Leo, il aimait tenir tête à ses parents, ne jamais respecter leur avis, défendre ses idées et idéaux, bien différents de ceux de sa famille. Et s’il avait l’air de s’en foutre de tout et prétendait ne pas être affecté par la relation bancale qui existait entre ses parents et lui, au fond, ça l’a profondément blessé de voir qu’ils ne l’acceptaient pas comme il était et que leur vision différente de voir la vie avait creusé un fossé entre eux. (four) Son grand-père, son héros. Celui qui tenait tête à son beau-fils, celui qui refusait de se laisser marcher sur les pieds et qui n’avait pas peur de dire ce qu’il pensait, encore moins si cela pouvait faire redescendre de leur piédestal ceux qui pensaient que l’argent les rendait supérieurs aux moins fortunés. Il est celui qui a appris au jeune homme à respecter les personnes peu importe la classe sociale à laquelle elles appartenaient. Celui qui lui a inculqué que l’argent ne faisait pas le bonheur quoi qu’en disent ses parents. Papy, il était celui qui l’accompagnait à chaque entraînement de baseball, qui assistait à tous ses matchs quand son père ne voyait là qu’un hobby sans intérêt. Soutien sans faille pour le jeune garçon qu’il était. Relation vue d’un mauvais œil par le père Buchanan qui a toujours espéré être admiré par son fils quand lui n’avait d’admiration que pour le vieil homme. Leo a été dévasté par sa mort, il y a trois ans, le vieil homme ayant été emporté par la maladie après s’être battu contre un cancer pendant presque cinq ans. (five) Le baseball. Il a commencé à y jouer lorsqu’il avait neuf ans, simplement pour faire une activité sportive. Et peu à peu le passe-temps est devenu une passion pour le petit garçon. Leo a joué durant presque toute sa scolarité, faisant partie de l’équipe de son lycée. Et s’il a arrêté par manque de temps et d’investissement, ne souhaitant pas devenir professionnel, il continue de jouer de temps en temps pour le plaisir. Depuis quatre ans, il est également devenu l’un des principaux donateurs du club de son ancien lycée, finançant les équipements des joueurs ainsi que les déplacements pour les matchs. Toujours sur le terrain, près de son ancien coach, pour encourager les jeunes, il ne rate jamais un match lorsqu’il a lieu à domicile. C’est quelque chose qui lui tient à cœur. (six) Azuria. C’est lors d’une soirée qu’il a rencontrée la jeune femme. Visage poupin, rire cristallin, regard envoûtant. Elle était si jolie, plus encore lorsqu’elle lui souriait. Connexion qui s’est établie dès les premiers mots échangés, alchimie qui sautait aux yeux. Il a tout de suite été attiré par la blonde, mais ce qui l’a séduit, c’est cette répartie qui l’amusait tant. Elle n’avait pas la langue dans sa poche, la jeune femme. Il en est tombé amoureux, probablement à l’instant même où elle s’est présentée à lui. Seulement, il y avait un hic, cette autre fille avec qui il sortait depuis quelques mois. Cette petite amie qui n’était pas présente lors de leur rencontre, mais qui se rappelait à lui à chaque fois qu'il posait les yeux sur la jeune femme. Alors ils sont devenus amis tous les deux. Amitié ambiguë, relation fusionnelle. Ils passaient leur temps ensemble, Azuria et Leo. Mais il voulait plus, le jeune homme. Il ne voulait pas être le copain sympa, l'ami, alors que son cœur manquait un battement chaque fois qu’il posait le regard sur elle. Il a fini par rompre avec sa petite amie avant d'avouer ses sentiments à celle qui hantait ses pensées. Il se souvient encore de la joie qu'il a ressenti lorsqu'elle lui a dit, un sourire aux lèvres, que c'était réciproque. (seven) Histoire passionnée, relation unique. Azuria a été son premier et seul amour. Ce genre de relation qui laisse des marques, même des dizaines d’années plus tard, et que l’on ne peut réellement oublier. Ils se sont aimés pendant trois ans. Trois merveilleuses années durant lesquelles ils n’ont fait qu’un. Cependant, il y avait une ombre au tableau. Chaque fois qu’il songeait à la présenter à sa famille, il se rappelait les réflexions entendues au cours de dîners, de soirées entre amis, les remarques quotidiennes et les idées arrêtées de ses géniteurs qui mettaient en avant leur fortune, dévalorisaient les moins fortunés, oubliant les origines plus modestes de maman Buchanan. Il a préféré ne pas lui présenter sa famille, cherchant à la protéger des siens, de cette famille qui ne l’aurait jamais acceptée. Elle n’a rencontré que ceux qui comptaient vraiment dans la vie du jeune homme, son grand-père et son petit frère. Mensonge par omission pour le bien de leur relation, mais ça ne lui semblait pas si important puisqu’au fond, il n’y avait qu’eux qui comptaient. Azuria et Leo. Du moins, il le pensait. Lorsqu’elle a fini par apprendre qui était sa famille, il a vu son regard changer. Azuria, elle ne le voyait plus comme le garçon simple qu’il était, mais comme l’un de ces fils à papa à qui tout réussi. Il le sentait dans son comportement, le voyait dans son regard. Pourtant, elle est passée outre ce mensonge. Jusqu’à ce que tout s’effondre. Le suicide du père d’Azuria. Et cette haine qu’elle a développée envers les riches, le mettant, lui, dans le même panier que tous les autres. Et alors qu’il cherchait seulement à être là pour elle, à la soutenir dans cette période difficile, elle lui a reproché ses mensonges passés quant à sa situation familiale, le repoussant toujours plus, parce qu’à ses yeux, il ne pouvait pas comprendre Leo. A ses yeux, il était l’un des leurs. Disputes après disputes, l’amour a laissé place à la haine. Et leur couple s'est brisé. (eight) Il a changé après leur rupture. Par orgueil, par vengeance. Il allait devenir ce qu’elle voyait en lui, le cliché du fils de riche incontrôlable, froid et arrogant. Parce que c’est plus simple ainsi. Parce qu’il voulait lui donner une bonne raison de l’avoir quitté. Aujourd’hui, il est devenu l’homme que son père a toujours voulu qu’il devienne. Aujourd’hui, il est devenu détestable aux yeux de beaucoup de monde. Parce que le regard des autres n’a plus d’importance, parce qu’être exécrable permet de garder les autres à l’écart de sa vie. Et surtout parce que son cœur brisé refuse d’être de nouveau endommagé. Leo ne veut plus aimer ni être aimé. C’est bien trop douloureux. (nine) Buchanan Cosmetic. L’entreprise familiale, empire de la cosmétique bio de luxe. Leo ne pensait pas intégrer un jour l’entreprise qui a causé tant de disputes entre son père, sa sœur et lui. Lui rêvait d’une carrière comme celle de son grand-père, journaliste de guerre. Il a d’ailleurs débuté un double cursus en commerce et en journalisme, matière qu’il a finalement laissé tomber au bout de trois années d’études. Son changement de comportement a énormément affecté son avenir professionnel. A sa grande surprise, il a peu à peu gagné l’affection de son père qui reconnaissait enfin dans son fils, le jeune homme qu’il avait lui-même été. Leo s’est laissé convaincre d’intégrer l’entreprise, commençant en bas de l’échelle - à sa demande - et a rapidement monté les échelons. Il sait qu’un jour, il sera à la tête de l’entreprise, mais il n’est pas pressé d’accéder à ce poste, il aime ce qu’il fait actuellement et compte bien en profiter avant que toutes les responsabilités ne reposent sur ses épaules. (ten) Il savait qu’en devenant l’homme qu’il avait toujours refusé d’être, il perdrait beaucoup. Leo s’est mis des gens à dos, des personnes qu’il affectionnait. Il a perdu beaucoup d’amis, pourtant, il y a ce petit groupe de personnes qui ne lui a pas tourné le dos, qui, malgré ce changement radical de comportement, est resté auprès de lui. Des amis qui sont comme une deuxième famille pour lui, bien plus aimante que celle du sang. Auprès d’eux, c’est comme si une part de l’ancien Leo vivait toujours en lui.

Léonard. Il n’aime pas son prénom, trop vieux, démodé et pompeux à son goût. Très jeune, il a imposé à son entourage qu’on l’appelle simplement Leo, refusant de répondre à ceux qui ne respectaient pas son souhait, ce qui énervait beaucoup ses parents qui ont fini par céder à force d’être ignorés. / Il a tendance à appeler les gens par leur nom de famille, que ça leur plaise ou non ; une habitude qu’il a prise à son grand-père. / Sportif, il a besoin de se dépenser pour ne pas être une vraie boule de nerfs. / Il n’aime pas les films d’horreur même s’il a un peu honte de l’avouer. / Allergique aux fruits de mer, il l’a découvert lors d’un mariage où il a terminé la soirée aux urgences. / Il aurait adoré apprendre à jouer de la guitare, mais n’en a jamais eu l’occasion. / Il n’a jamais aimé vivre seul et même si ça étonne beaucoup de personnes lorsqu’il en parle, il vit en colocation depuis ses 24 ans et n’a pas l’intention de déménager pour le moment.