[terminé] Lost soul - Joakam

[ Lost soul ]

ft @Karim Jarrah
Le corps endoloris je finissais de me rhabiller. Le silence avait regagné la pièce. Je sentais sur moi le regard de l'homme toujours allongé. Homme qui m'avait refusé l'accès à sa douche qui m'aurait pourtant permis de me débarrasser de cette odeur de transpiration sexuelle. Mais l'eau ça coûte cher. Et pour une pute, une sous classée, il avait dépensé déjà bien assez et ne voulait donner plus que ces quelques gros billets que j'enfonçais dans la poche de mon jean après les avoir soigneusement pliés. Sans un au revoir ni même un regard je sortais de chez lui et refermais la porte. Mon premier réflexe fut de glisser mes doigts dans mon autre poche pour attraper clope et briquet dans ce paquet à moitié écrasé. Je coinçais la bâton de nicotine entre mes lèvres et une fois sortis de l'immeuble je l'embrasais. Une grande bouffée toxique emplissant mes poumons et je me sentais déjà mieux. La brise fraîche du petit matin y était probablement pour quelque chose aussi. Le jour commençait juste à se lever, aromatisant le paysage d'un filtre bleuté. C'était calme. Personne aux alentours, simplement le bruit de quelques oiseaux et une vue sur ce magnifique parc. Je suis la seule erreur qui vient troubler cette belle image. Mes mains viennent se trouver une place au chaud dans mes poches, l'une d'elle affrontant le froid par moment pour tenir ma clope, et je descend les escaliers pour me diriger vers le parc. En avançant dans l'allée principale mon regard se posa sur une silhouette étendue sur un banc. Croyant à un sans abris je m'avançais vers lui mais rapidement je reconnaissais ce visage. Et pour cause je l'avais déjà vu de bien plus prêt. Certes je ne reconnaissais pas toutes les personnes que j'embrassais mais il avait un visage particulier, loin de se fondre dans des ressemblances avec la majorités des habitants de la ville. Cette peau satinée, cette lèvre supérieure avancée, cette mâchoire géométrique et ses grands yeux. Mais si je m'en rappelais c'était aussi parce qu'il s'était démarqué des autres. Il ne m'avait pas payé, parce qu'il ne s'était pas laissé avoir par le sale coup que je lui avais fait, ce qui faisait de lui une des rares personnes avec qui j'avais couché gratuitement. En revanche il m'avait hébergé une nuit pour me sortir de la merde et sans vraiment rechigner. C'était surtout ça qui m'avait marqué. Que faisait-il ici alors qu'à dernière nouvelle il avait bien plus confortable pour dormir. Est ce qu'il dormait vraiment d'ailleurs ? Je fronçais les sourcils en me penchant un peu au dessus de lui. Je m'accroupissais à côté du banc et posais ma main sur son torse pour lui secouer un peu "Hey !" il allait crever de froid s'il s'endormait vraiment ici "T'as une sale tronche mec" il avait l'air dans le mal.

/ awards session

[ lost soul ]

w/ @joakim hargreeves

La soirée avait été tout simplement pénible, alors qu’il avait fini sa bouteille de Jack, Karim avait vite réalisé qu’il n’avait plus aucune réserve. Un désastre lorsqu’on savait qu’il ne pouvait vivre sans cet élixir de vie. Il avait donc sans plus attendre quitter son appartement pour rejoindre le dépanneur le plus proche s’assurant que celui-ci offrait la possibilité d’acheter de l’alcool. Il trouvait un petit drugstore à quelques rues de chez lui où il achetait une bouteille de vodka, le seul truc qu’il était capable de s’offrir avec le peu d’argent qu’il possédait en poche. Dans son empressement d’aller refaire le plein d’alcool à une heure tardive, il avait oublié de prendre son portefeuille contenant ses cartes bancaire et de crédit, mais aussi ses clés d’appartement et son portable. Bingo… Il venait décidément de toucher le fond. Ce n’est que de retour devant la porte de son immeuble, qu’il se maudit d’avoir oublier le tout sur la commode dans sa chambre. Il avait l’air brillant pour le coup… Il sonnait tout de même au numéro de son appartement, sait-on jamais peut-être que sa coloc s’y trouvait et n’y dormait pas encore, sinon il pouvait bien la réveiller, il s’en fichait tant qu’il pouvait entrer. Aucune réponse. L’envie de sonner à chaque adresse lui faisait envie, mais il s’avait que si quelqu’un venait à lui faire le coup, il serait de mauvais poil, alors il choisit de s’abstenir. Il ne pouvait même pas appeler Ford pour que ce dernier vienne une fois de plus le sortir de l’un de ses pétrins monumentales… À croire qu’il avait depuis quelques années, un don pour se mettre dans la merde. Peut-être était-ce tout se laissé aller qui le conduisait à frapper tête première dans le mur devant lui… Poussant un soupire, il dévissait la bouteille bien enfouie dans un sac en papier brun, portant la bouteille à ses lèvres, il but une longue lampée qui su le réchauffer. Revenant sur le trottoir, il regardait à droite, puis à gauche. Lui restait plus qu’à marché pour se rendre chez Ford. Pourquoi diable le blond habitait aussi loin dans ce même quartier. Karim n’avait se rendre que dans le parc à quelques rues de chez lui, trop lasse pour continuer sa quête, il avait pris place sur un banc. En premier lieu en position assise, avant de se laisser tomber pour s’y étendre, sa bouteille de vodka à la main. Il ne lui avait fallu que peu de temps pour rejoindre les bras de Morphée. Karim venait sans doute de toucher le fond, mais pour lui, ce n’était jamais assez bas… On le secouait et grommelant, il repoussait la main se trouvant sur son torse. Doucement, ouvrant une paupière, il regardait l’homme qui venait de le sortir de son sommeil. « Tu t’es regardé… » marmonnait-il en continuant d’observer le châtain dont il avait le souvenir de l’avoir déjà vu. Mais une fois déchiré, le vétéran n’était pas des plus doué pour se souvenir des personnes qu’il avait croisé dans sa vie. « On se connaît ? » demandait-il en venant écraser son doigt sur la joue de ce bon samaritain – enfin si on pouvait appeler Joakim ainsi.

/ awards session

[ Lost soul ]

ft @Karim Jarrah
Je pensais être tranquille. Rentrer chez moi, m'affaler sur mon lit sans même me déshabiller et tomber dans le coma. Je pensais pas croiser quelqu'un que je connaissais. J'aurais pu le laisser dormir et continuer mon chemin. Mais j'allais pas faire ma pute et le laisser crever de froid quand même. Enfin peut-être bien que son corps en avait rien à foutre du froid et qu'il se serait relevé sans encombre une heure après. J'en savais rien à vrai dire. L'alcool ça réchauffait qu'un temps. Alors ça pouvait permettre un étrange confort pour s'endormir mais... Bref. Il ne m'avait pas laissé crever dehors lui. C'était suffisant comme raison. Un sourire amusé quand il repousse ma main. Mais c'est que monsieur était grognon au ptit matin ? Qui ne l'était pas en même temps « Tu t’es regardé… » Un rire m'échappait. Non pas dernièrement mais je n'avais pas besoin de ça pour savoir que je devais effectivement avoir une sale gueule aussi. De toute façon à cette heure ci j'avais rarement une tronche potable ! « On se connaît ? » je pensais qu'il était pas réveillé, jusqu'à ce qu'il vienne appuyer son doigt sur ma joue. "Oookay donc encore alcoolisé" je dégageais à mon tour sa main du revers de la mienne. Je savais bien que certaines personnes me reconnaissaient plus facilement à mon cul que ma face mais tout de même ! "On a couché ensemble et tu m'as remboursé en me laissant dormir sur ton canap, ça te reviens ?" J'pouvais pas l'aider plus que ça. Au pire s'il ne se souvenait pas c'était pas bien grave non plus. Bon... Je prenais la bouteille, grimpais sur le banc, essayant de ne pas lui marcher dessus et m'asseyais sur le dossier de celui ci. Je lui décalais ses jambes pour incruster mes pieds entre. J'ouvrais la bouteille et faisais l'échange avec ma clope pour une boire une gorgée "Putain c'est vraiment dégueulasse tout seul ! Comment tu fais pour boire ça ?" pure... Je calais la bouteille entre mes cuisses pour la reboucher et tirais sur ma clope. Sensation plus agréable que la brûlure dans ma gorge provoquée par cette eau de javelle. Je reposais mes yeux sur lui "Comment tu t'es retrouvé dans cette situation ?" c'était pas comme si il avait pas de logement pourtant. Mais bon, j'en avais un aussi et j'avais du frapper chez lui pour dormir donc.. "T'as fait un enfant à ta coloc et comme tu l'as pas assumé elle t'as foutu à la porte ? Du coup toi tu bois parce que t'as réagis comme un con ?" et c'était bien parce que je ne croyais pas une seconde à cette hypothèse que je me permettais de la sortir. Quoi que... je me le serrais sûrement permis dans tout les cas en fait.

/ awards session

[ lost soul ]

w/ @joakim hargreeves

Son doigt bien enfoncé dans la joue de l’homme qui venait de le réveiller, Karim marmonnait des trucs incompréhensibles lorsque ce dernier retirait son doigt gênant de sa joue. À croire qu’il n’avait aucun mal à repousser la main de celui-ci, mais avait un mal fou à accepter qu’on repousse son geste, alors que ce dernier était bien plus impoli que ce qu’avait pu faire le châtain. Gardant son unique œil ouvert posé sur le jeune homme, l’égyptien fronçait les sourcils en le regardant. « Non. » disait-il avec détachement, il aurait beau y réfléchir, dans cet état, il reconnaissait que peu de gens. Ce n’était pas contre le jeune homme, c’était simplement Karim qui se déchirait autant qu’il le pouvait pour lui faire oublier le plus de chose possible, alors que malgré tous ses efforts, il oubliait, mais jamais ce qu’il avait vécu dans l’armée ou les cris de sa femme alors qu’ils avaient leur accident, ni les paroles de sa fille. Le karma se moquait bien de lui. La seule autre personne qu’il n’arrivait pas à oublier c’était Ford, toujours présent dans son esprit, une bouée de sauvetage à laquelle il s’agrippait désespérément ne pouvait finalement pas se laisser complètement aller à la dérive. Le jeune homme lui volant sa bouteille dissimulée dans un sac de papier, Karim poussait une forme de grognement, bien loin d’apprécier qu’on lui prenne sa bouteille qu’il n’avait pas l’intention de partager. Si en plus c’était pour critiquer, il était bien prêt à la reprendre que pour lui. « J’ouvre la bouche et je bois. » répondait-il du tac au tac, une once d’esprit vif malgré toute l’alcool qu’il avait pu ingérer ces dernières heures. Comment était-il arrivé là ? Bonne question… C’était peut-être trop lui demander dans cet état. À la suite de ce que lui disait Joakim, Karim fronçait ses sourcils. Corde sensible pour lui, il ne réfléchit pas en déplaçant un pied venant pousser le châtain avec plus de force qu’il n’aurait dû mettre. C’était une réaction irréfléchie, mais l’esprit embrumé, il ne voyait pas l’impact que ce geste pouvait avoir, ni les conséquences. Il se redressait prenant place sur le banc en s’assoyant. « J’t’en pose des questions à la con moi ? Non. Bin arrête de chercher à comprendre quelque chose qui te dépasse. » disait-il en rabattant sa capuche sur sa tête. Penser une seule seconde qu’il ne pourrait pas assumer, c’était mal le connaître. Mais de toute manière, coucher avec une autre femme que Susan lui était insupportable. Ce n’était pas pour rien qu’il avait couché avec le châtain si c’était la vérité, il n’avait rien d’une femme et c’est tout ce qu’il voulait. Susan serait la dernière de sa vie, c’était sa manière de lui être fidèle, de lui dire qu’il l’aimait toujours malgré qu’elle l’ait quitté beaucoup trop tôt par sa faute. Mais tout cela le châtain ne pouvait être au courant et Karim s’en fichait bien. Il n’aimait de toute manière pas entrer dans les détails de sa vie privée.

/ awards session

[ Lost soul ]

ft @Karim Jarrah
« Non. » Oookay ! Bon au moins ça avait le mérite d'être clair. Ça va qu'il était complètement raide, ça aurait pu être un peu vexant sinon. Après tout on avait pas juste couché ensemble, ça aurait été que ça je ne lui en aurait pas tenu rigueur. Enfin, dans tout les cas je n'en serais pas venu jusqu'à lui en tenir rigueur de toute façon. On était pas non plus des amis de longue date ou quoi que ce soit qui s'en rapproche. Ce qui ne m'empêchait pas pour autant de squatter le banc du pochtron. Et sa bouteille aussi, tant qu'à faire. Bon pas pour longtemps parce que c'était vraiment dégueulasse tout seul « J’ouvre la bouche et je bois. » un léger rire filait entre mes lèvres. Au moins l'alcool ne l'avait pas dénué de tout humour "Merci pour la technique Einstein" au cas où l'envie me prenne de boire bouche fermée. "Wow !" son pied poussant ma jambe je m'étais subitement retrouvée à m'accrocher sur le côté au dossier du banc pour ne pas me casser la gueule. Evidemment la bouteille que je tenais calée entre mes jambes s'était cassée la gueule en même temps que moi. Lui tombant probablement dessus d'ailleurs. Quand à ma clope, elle était... Ben aucune idée en fait. "Merde ça va pas fait gaffe la !" nan mais sans déconner, j'aurais vraiment pu me casser la gueule ! « J’t’en pose des questions à la con moi ? Non. Bin arrête de chercher à comprendre quelque chose qui te dépasse. » mes sourcils se fronçaient alors que mon regard s'accrochait à l'égyptien. C'était quoi son problème au juste ? L'alcool ne l'empêchait pas de faire de l'humour mais le rendait imperméable à celui des autres ? "Pas du tout excessif comme réaction mec" un soupire d’agacement s'échappait de mes narines et je me redressais. J'attrapais la bouteille pour la remettre au sol et lui poussais une de ses jambes vers l'extérieur du banc pour pouvoir m'asseoir entre. Les miennes passant au dessus des siennes pour poser mes pieds de par et d'autre de lui. Tourné donc face à lui. Je reprenais une clope que je coinçais entre mes lèvres pour l'allumer. Je le regardais en plissant les yeux et en essayant de comprendre pourquoi cette réaction "Quoi, tu l'as réellement foutu en cloque ?" sait-on jamais ! J'avais balancé ça pour déconner mais si ça se trouve c'était vrai ! C'est vrai peut-être qu'il aimait les femmes aussi. Sa coloc était quand même pas moche, je pourrais comprendre qu'il ai cédé. Pis je serais probablement sous le choque moi aussi si j'apprenais avoir fais un bébé à quelqu'un. "Vas y raconte, j'suis capable de comprendre plus de choses que ce que tu penses mais pour ça faut me dire de quoi il s'agit" ça n'était pas parce que j'avais pas de diplôme, que je faisais un métier souvent mal vu ou vu comme dégradant, que c'était plus physique que psychologique -quoi que- que j'étais pas foutu de comprendre les choses de la vie. J'étais pas non plus un abrutit fini "Je suis pas qu'une pute tu sais, ça m'arrive de faire fonctionner mes neurones" pis merde quand on expliquait de toute façon c'était pas dur de comprendre alors qu'il ouvre sa gueule un peu même si elle puait l'alcool !

/ awards session

[ lost soul ]

w/ @joakim hargreeves

De la répartie, Karim en avait toujours eu, mais une fois perdu dans les effluves de l’alcool c’était encore plus flagrant. Il ne pensait pas, il disait tout simplement ce qu’il avait à dire, sans filtre aucun. Ça ne le mettait pas à l’abris de certaine circonstance, mais il buvait pour oublier, il pouvait bien boire pour ça en plus. Une goutte de plus ou de moins, il n’y avait plus vraiment de différence à ce niveau. Ces gestes aussi irréfléchis que ses mots, impulsifs ne le rendait pas anxieux des conséquences, l’esprit abstrait, il perdait certaine notion. Devenant un danger pour les autres autant que pour lui. Assis sur le banc, il gardait ses jambes repliées contre lui, son flan appuyé contre le dossier. Fixer un point vague devant lui, alors que ses paroles étaient acides, il ne trouvait mieux à faire. Contrarié par un sujet que le châtain ignorait ne rendait que la chose plus absurde, mais c’était sensé pour l’égyptien qui ne réfléchissait pas vraiment. Il n’avait rien ajouté aux commentaires du jeune homme, ni même opposé une quelconque résistance lorsqu’il avait prit place entre ses jambes. Il se fichait de l’image qu’ils donnaient, en fait, il ne devait même pas en prendre conscience. Sa capuche cachant son regard, il relevait la tête posant ses prunelles sur celles de son vis-à-vis. Donc son regard on pouvait y lire la colère, mais aussi le regret. Autant dire que les conversations avec Karim lorsqu’il était en cet état n’était pas des plus agréables, mais aussi les plus imprévisibles. « Non. » disait-il comme si c’était une évidence. Difficile à suivre, lui, il voyait la logique dans tout cela. Il poussait un soupir, loin d’être résigné à parler. Bien au contraire, il avait envie d’envoyer bouler ce jeune qui ne se mêlait pas de ce qui le regardait. Impolitesse aux bords des lèvres, il laissait l’étonnement apparaître sur son visage. Yeux grands ouverts, la bouche béate, il allait finir par ingérer des mouches tant sa tête était caricaturale à cet instant. « T’es pute ! » s’exclamait-il frappé par ce que venait de lui dire le jeune homme. « Eh bin dis donc… » soufflait-il changeant son attitude – promis il n’avait rien d’un bipolaire, simplement l’alcool bizarre. Il se mettait à réfléchir, rentrant dans son propre monde, ses réflexions. Comment pouvait-il connaître une pute ? Il plissait les yeux, son cerveau peinant à trouver une explication. Pathétique. Des brides de mémoires lui revenaient et pointant le châtain du doigt, il le dévisageait. « Mais oui. Toi. T’as squatté mon canapé une fois… » disait-il en continuant de le fixer comme si les pièces du puzzle allaient se remettre en place, mais en vain. Il haussait les épaules, reprenant ses réflexions. Il lui avait demandé quoi ? Jouant avec sa lèvre inférieure, coup de langue, dents carnassières grugeant sa chair cendrée. Il cherchait ce qu’il lui avait demandé, mais il changeait encore, partant sur la vague de l’ivresse. Sans prévenir, il commençait à retirer son hoddy, le passant par-dessus sa tête. « Y fait chaud tout à coup. » Son t-shirt collant à l’autre, il se retrouvait bien vite empêtré dans ses vêtements. « À l’aide. » soufflait-il d’une petite voix.

/ awards session

[ Lost soul ]

ft @Karim Jarrah
J'avais failli me vautrer en beauté, me raccrochant au banc à temps. J'avais dis quelque chose qu'il ne fallait pas visiblement. Je l'avais énervé, ou en tout cas piqué et rendu ronchon. Et je le détectais, dans son regard. Une douloureuse colère. A la base j'avais sortis ça pour rire, ça n'était censé être qu'une simple boutade. Mais j'en venais à me demander si je n'avais pas tapé dans le mile sans le vouloir. Et si c'était le cas ça craignais. « Non. » mais encore ? Bon au moins ça me rassurait à ce propos. Ça m'expliquait juste pas pourquoi une telle réaction. J'haussais les sourcils en le voyant ouvrir les yeux aussi grand « T’es pute ! » merde oui c'est vrai que du coup s'il se souvenait pas.. "Gueule le plus fort encore, on sait jamais tu me permettras peut-être d'avoir des nouveaux clients" enfin bon au moins maintenant il était au courant, à nouveau. « Eh bin dis donc… » réaction peu surprenante. Mais habitué aux préjugés sur la profession je ne m'en formalisais. Il allait s'y faire, dans quelques minutes voir moins il aurait ingéré et digéré l'information. Je baissais les yeux sur son doigt qui me pointait grossièrement « Mais oui. Toi. T’as squatté mon canapé une fois… » Un rire forçait le passage de ma gorge me faisant toussoter la fumer de ma clope "Ah ben quand même ça y est on retrouve la mémoire !" ça va il ne m'avait pas totalement oublié alors. Mais il avait dû sacrément boire en revanche. Est ce que c'était ça qui le poussait à se dessaper ou le fait de se rappeler subitement que j'étais une pute ? « Y fait chaud tout à coup. » ouais c'était l'alcool. Ou une motif bidon mais je misais plus sur l'alcool. Parce qu'il ne faisait pas chaud. Je fronçais les sourcils en le voyant essayer de se dépatouiller dans ses fringues comme un oisillon. C'était grandiose ! « À l’aide. » je riais en secouant la tête. La clope à nouveau calée entre mes lèvres pour me libérer les mains j'attrapais le bas de son tee-shirt pour éviter qu'il parte avec et de mon autre main je saisissais le col arrière de sa veste pour lui faire passer la tête "Mieux ?" je prenais sa veste pour me la mettre sur les épaules puisque pour ma part ça ne serait pas de trop "La prochaine fois demande moi directement si tu veux que je te déshabiller" sourire aux lèvres je le taquinais. Je tirais sur ma clope "J'vais te raccompagner chez toi" franchement valait mieux vu son état. Et si possible sans qu'il se mette à vomir ses tripes. Qui me disais qu'il se rappelait où il vivait, ou bien où il se trouvait en tout cas. Puis j'imaginais qu'il n'avait pas de véhicule, donc ça serait à pied pour le trajet, de toute façon même s'il en avait un ça me forçait aussi à le raccompagner, n'étant clairement pas en état de conduire. "T'as b'soin d'une douche" moi aussi d'ailleurs, mais bon. Je me relevais debout sur le banc puis sautait de celui ci avant de me tourner vers lui "Mais que ça t'empêche surtout pas de me dire pourquoi tu t'es mis une race tout seul comme un con" boire seul, c'était un truc de déprimé.

/ awards session

[ lost soul ]

w/ @joakim hargreeves

Aussi discret qu’un éléphant dans une boutique de porcelaine, Karim avait balayé de la main les propos du châtain, comme si le fait d’avoir pratiquement hurlé sa profession n’avait rien d’outrageant. Peut-être pas pour lui, tout du moins pas à cet instant où tout son être respirait l’alcool, même sa sueur devait en avoir l’arôme. Il s’en fichait, oubliant qu’il y avait peut-être de petites oreilles chastes et pures dans les alentours susceptibles d’être choquées, mais elles n’avaient qu’à pas écouter les élucubrations d’un alcoolique ! Il continuait de surfer sur cette nouvelle découverte, retrouvant des parcelles de mémoire qui lui avait échappées, finissant par retrouver leur place sur sa ligne de vie. Le temps qui s’écoulait, les aventures comme mésaventures qu’il avait joué s’animaient dans son esprit alors qu’il percevait des brins de mémoire. Plutôt futile qu’importante, il se souvenait du jeune homme. Il pensait pas être capable de payer un putain, mais avec plusieurs bouteilles dans le nez, qui sait ! Ou alors c’était une conquête de sa coloc ? Il avait peut-être fait la charité ? Non. Si. Non. Peut-être. Qu’importe. « Boarf. » laissait-il filer, signe qu’il n’avait finalement pas vraiment retrouvé la mémoire, seulement des fragments éparpillés dans une tête vide de sens. Et plus vide qu’elle à ce moment, il n’y avait sans doute pas... Libéré de cette camisole de force — qu’il s’était lui-même fabriqué — il posait son regard sur le châtain, observant cet air moqueur qu’il affichait alors que Karim n’y voyait rien de drôle — normal puisqu’il avait la tête dans le t-shirt. « Oui. » répondait-il tout de même, tel un enfant quelque peu gêné de s’être montré dans une position si peu avantageuse. Le rouge lui montait aux joues alors que les propos emplis de sous-entendus arrivaient à ses oreilles. « Pardon ? Non. Non. Non... » s’empressait-il de dire en secouant la tête sauvagement, ses bouclettes retombant sur son front au lieu de rester bien ancré sur sa tête. « J’avais simplement chaud. » Une révélation déjà faite, mais qui dans sa bouche semblait en cet instant tellement innocente. Karim possédait un éventail de personnalité lorsqu’il était sous l’effet de l’alcool, à un point qu’on aurait pu douter qu’il s’agissait bien du même homme. Cette vulnérabilité au fond de sa voix, ce rouge maquillant sa peau hâlée, ses boucles folles et se mordillement de lèvres enfantin mais déstabilisant contenu de certain esprit mal placé qui pourrait y voir autre chose que de l’embarras. « J’ai... » marmonnait-il laissant sa phrase en suspens, regardant plutôt le voleur de hoody se lever sur le banc, sauter à pied joins sur le sol, lui donnant le tournis. « Tu me la donneras ? » demandait-il sans prendre conscience de l’étendu de cette demande. Ramassant sa bouteille, il se levait, chancelant quelque peu — beaucoup. « J’ai pas mes clés, tu les as toi ? » S’il avait dormi sur son canapé peut-être les avait-il ? « C’est raciste ce que tu dis là, je suis pas une race, je suis américain d’origine égyptienne. Non mais... » disait-il en avançant, titubant en portant la bouteille à ses lèvres sans prendre la peine d’attendre le châtain et prenant la mauvaise direction.

/ awards session

[ Lost soul ]

ft @Karim Jarrah
« Oui. » C'était ouf. Lui qui avait eu l'impression d'être un gamin réclamant honteusement de l'aide à son daron quand il était venu chez lui en détresse il avait cette fois ci l'impression de se retrouver face à un gosse. « Pardon ? Non. Non. Non... » le sourire du travailleur du sexe s'étirait légèrement, regard amusé. Il essayait de ne pas rire mais la situation était tout de même assez cocasse. Non il n'était pas sérieux en disant ça. Et honnêtement il s'attendait à ce que l'égyptien lui lance un regard blasé ou une réplique cinglante. Mais rien de tout ça. Non monsieur semblait presque rougir en fait. Et ça c'était ce qu'on appelait une surprise. « J’avais simplement chaud. » Si J n'avait aucun mal à se montrer je m'en foutiste et détaché devant les hommes sûr d'eux il fallait bien avouer que, malgré lui, il avait une tendresse particulière pour les hommes enfants. Et actuellement c'était l'image que lui renvoyait l'homme aux cheveux corbeaux. Il tendait son bras pour lui tapoter affectueusement la joue "T'inquiète mon p'tit sucre d'orge, je te taquinais" enfin il avait déjà voulu qu'il le déshabille une fois, donc techniquement ça n'aurait pas été totalement dénué de sens qu'il en ai envie une deuxième fois. Sauf que maintenant il savait qu'il avait devant lui une pute et il avait bien compris qu'il ne souhaitait pas claquer son argent dans le cul. Ceci dit... Il était bourré la... Oui l'espace de quelques secondes J venait d'envisager d'en profiter c'est vrai. Il aurait même probablement eu aucun scrupule à le faire si ça avait été un inconnu en face de lui. Un soupire lui échappe des narines et intérieurement il renonce. Il l'aime bien ce mec au fond donc pour le coup, il allait éviter de lui faire un coup de pute, la pute. Bon par contre fallait qu'il arrête d'être craquant, il serait gentil. « J’ai... » une fois debout le gamin se tourne vers lui. Oui ? Il a quoi ? Mais il ne termine pas sa phrase et enchaîne « Tu me la donneras ? » il arque un sourcil en comprenant le sens de sa phrase. "Quoi ?? Tu veux que j'te.. ?" donne la douche, oui oui c'était bien ça qu'il lui demandait. Il lève les yeux au ciel puis les repose sur lui "Ouii si tu veux, je te donnerais ta douche..." pourquoi est ce qu'il disait oui ça il n'en savait rien mais il avait peur d'imaginer le truc. Ça allait être bizarre. Il devrait se faire payer pour ça. Il le regarde se lever avec difficulté et ramasser sa bouteille « J’ai pas mes clés, tu les as toi ? » blasé. C'est ce qui devait se lire sur son visage "Mais pourquoi j'aurais tes clés ?" il était bien bien arraché oui ! « C’est raciste ce que tu dis là, je suis pas une race, je suis américain d’origine égyptienne. Non mais... » après être resté une seconde interdis il ne peut s'empêcher de pouffer avant de passer sa main sur son visage "Ah non mais tu me les feras toutes toi" et il s'éloigne pour s'enfoncer un peu plus dans le parc, bouteille aux lèvres "Heuu non, alors.. !" il le rattrape et lui rabaisse la bouteille "On va calmer sur l'alcool mon grand j'crois que t'es encore plus imbibé qu'une éponge dans une piscine" il lui prend la bouteille des mains avant qu'il ne puisse plus mettre un pied devant l'autre. C'était déjà limite la.. Il la refous sur un banc, ne voulant pas s'en encombrer et passe son bras dans son dos pour l'accompagner dans ses mouvements et l'inciter à faire demi tour pour reprendre sa marche dans l'autre sens "Allez viens l'américain d'origines égyptiennes tu vas venir chez moi le temps de décuver" de toute façon s'il n'avait pas ses clés ils n'avaient pas vraiment le choix et il était hors de question de le laisser la tout seul dans cet état. Par chance Jo habitait dans le quartier, parce qu'il était évident qu'il n'allait pas pouvoir traîner le brun sur des kilomètres et il n'avait aucune envie de claquer son fric dans un taxi. Comme avec un gosse et pour être sûr qu'il ne lui échappe pas il lui prend la main pour avancer sur le trottoir, se mettant lui même du côté de la rue pour éviter une éventuelle catastrophe. Quelques minutes plus tard, malgré l'allure peu rapide qu'ils avaient dû adopter, ils se retrouvaient enfin devant la porte de son appartement. Il lui ouvrait et lui faisait signe d'entrer "Allez zou déshabille toi ! Enfin si t'y arrives" il refermait la porte derrière eux. Il ne savait pas si Trix était la mais il espérait qu'elle ne débarque pas parce qu'il se voyait mal lui expliquer que non, il ne s'agissait pas d'un client qu'il avait eu le culot de ramener ici. Il s'approche de lui le châtain, et prend l'initiative de l'aider. Après tout il était habitué. Rapidement il lui défaisait sa ceinture ainsi que son pantalon pour le laisser tomber sur le sol.

/ awards session

/ awards session