Lose you, just to find my way back to you | chaniel2

@Charles Davenport Au grand jamais tu n’aurais crû te retrouver ici, dans cette ville ou tout avait commencé, cette ville qui t’avait vue grandir avec ta mère, dans lequel tu avais vécu ton premier amour. Cet amour bref d’un été qui avait transité vers une aventure de quinze ans en Georgie. Une aventure qui s’était terminée bien trop tôt, en queue de poisson pour être exact. Tu avais tout fait pour l’oublier et t’en éloigner le plus possible, tu avais même demandé d’être transféré ailleurs, n’importe où dans le pays. Quels étaient les chances que ce soit New Orleans la destination finale? Le destin vous croyez? Tu n’étais ici que depuis quelques semaines, relativement nouveau à ce centre-ville en pleine expansion. Tu venais de terminer ton travail à l’hôpital, vêtu de ton uniforme, trop lâché pour te changer, tu faisais la file au Starbucks le plus proche. T’avais besoin d’un bon remontant en énergie avant d’entreprendre quoi que ce soit.

Installé depuis quelques mois déjà, j'avais encore du mal à croire que j'étais de retour ici. Que j'avais tout planté de ma vie des quinze dernières années pour venir retrouver ma famille, mais aussi pour repartir à neuf. Nouveau job, nouvelles relations, nouvelle maison. Ce n'était pas tous les jours faciles, hell, c'était même souvent difficile de me réveiller le matin sans toi dans le lit à côté, mais je me faisais lentement à l'idée, me concentrant principalement sur mon boulot alors que je cherchais le courage nécessaire à renouer avec les enfants. J'étais tombé sur Siobhan par pur hasard et je me ressassais encore cette conversation alors que j'attendais en file au Starbucks du coin durant ma pause diner, bras croisés sur mon torse et complètement perdu dans ma tête. Mon tour arrive enfin et je passe rapidement commande avant d'aller patienter au bout du comptoir.

Le nez dans ton téléphone tu défilais les options que l’application pouvait t’offrir, qu’est-ce que tu voulais, un café chaud ou froid? Tu explorais les nouvelles options lorsque venait ton tour de commander. Au final, malgré toutes c’est options tu prenais la même chose que d’habitude. Hi, Grande Cold Brew please. et ton nom? Daniel Tu remerciais la caissière d’un sourire et te retournais pour aller attendre au comptoir. C’est là que tu le voyais. T’avais presque arrêté brusquement, hésité peut-être même. Au cours des dernières semaines ton cerveau t’avait joué des tours, il t’arrivait de croire le voir du coin de l’œil pour finir que ce n’était pas lui. Tu savais que tot ou tard tu le reverrais probablement un jour puisque vous étiez dans la même ville, mais tu ne croyais pas que ce serait de si tôt. Tu t’avançais mine de rien. Qu’est-ce que tu allais bien faire maintenant? Lui adresser la parole? L’ignorer? Au moins il ne semble pas t’avoir remarqué encore, enfin peut-être qu’il t’ignore lui Tu t’installe de manière à ce que tu ne sois pas nécessairement dans son champs de vision immédiat. Le temps que tu trouves quelque chose de bon à dire, surtout qui pourrait croire que tu l’as suivi jusqu’ici alors que tout était le contraire, tu avais tout fait pour t’éloigner le plus possible. Était-ce le destin qui se mêlait de votre histoire?

Toujours dans ma tête, je ne porte aucune attention aux gens qui m'entourent. Des clients qui, comme moi, attendent patiemment leur tour. Rien de particulier à voir ici en vrai. « Venti black for Charles? » Je relève la tête en entendant mon nom et m'avance pour récupérer mon café. Je soulève le couvercle, m'assure que c'est bien ma commande et le repose. Un geste systématique chez moi. Faisant demi-tour pour m'en aller vers la porte, c'est là que je te vois et je me fige net. Je cligne lentement des yeux, comme si tu allais disparaitre après un battement de cils, mais quand tu restes bien là, je lâche un bête: « Daniel? »

Jamais tu n’aurai imaginé qu’après quinze ans tu aurais hésité à l’aborder et pourtant tu étais la à fixer son dos, cette musculature que tu connaissais si bien. Être des étrangers ce n’était pas ton genre. C’était difficile pour toi, après ces mois tu ne pouvais passer à autre chose. Quinze ans ça ne s’oublie pas. Mais tu ne pouvais pas, c’était interdit, c’est lui qui avait décider de rompre les ponts, pas toi. Il se retournait, vos regards se croisaient, il te reconnaissait probablement confus de ce pourquoi tu te retrouvais ici mais pire encore, il te parlait. Un sourire en coin attristé s’affichait timidement sur ton visage. Hi Charles

Je continus de te dévisager sans réellement comprendre ce que tu fais là. Toi, tu affiches un petit sourire et me salut comme si de rien n'était. « What.. why.... how are you here? » Étais-tu venu dans l'optique de me voir? De me parler? De me faire changer d'avis sur notre relation? Étais-tu simplement en visite? En vacance? Un million de questions qui me tournoyaient dans la tête à une vitesse impressionnante.

Te revoir, c’était bien la dernière chose auquel il aurait pu penser que cela arriverait un jour. Toi tu le savais, tu t’y attendais qu’un jour l’inévitable se produise, mais tu n’étais pas prêt, pas de ci-tôt. Got attached to another base De l’armée de terre à l’ai. En tant qu’infirmier tu n’avais pas de peloton d’appartenance, là où l’armée avait besoin de toi, il t’y envoyaient. Cela s’avérait qu’il y avait un manque à la Naval Air Army. À l’hôpital surtout. Tu ne savais pas trop quoi dire, tu voulais un peu te défendre et ne pas passer pour l’ex en détresse, même si tu l’étais un peu. Puis la barista venait en aide en t’appelant. Tu passais devant lui, il portait toujours le même parfum, celui que tu lui avais offert pour Noel. C’est avec un pincement au cœur que tu prenais ton breuvage.

T'as été posté ici.. oui, évidemment. Je cligne à nouveau des yeux et avise ta tenue. Si ça ce trouve, t'es en route pour aller bosser ou alors t'en reviens tout juste. J'avale de travers et te regarde qui passe devant moi pour aller chercher ta commande. Je n'ai pas besoin de regarder pour savoir ce que tu as commandé. "How long has it been? I mean.. how long have you been here?"

Tu prenais ton breuvage tout en remerciant la barista. Not long ago... Few weeks. Disais-tu avant de prendre une gorgée tout en te retournant vers lui. Qu'allais-tu faire maintenant? Certes il t'avait adressé la parole, par politesse peut-être? Il était impossible de s'ignorer après un face à face de la sorte. Des questions, tu en avais toi aussi, mais tu ne voulais les poser. Pas tout de suite. Par politesse tu lui demandais How are you? mais surtout parce que tu t'en souciais. Tu tenais toujours à lui.

Quelques semaines... alors tu avais clairement préféré ne pas m'informer de ta présence en ville. En même temps, c'est pas comme si tu me devais quoi que ce soit... pas vrai? J'hoche la tête, mais je suis ailleurs. Te revoir comme ça, ça fait remonter beaucoup d'émotion que je préférais enfouir loin, ma spécialité tant que je ne suis pas confronté à mes problèmes. « How... I'm ok. » Dubitatif face à cette question si simple, je me retiens de passer un commentaire désobligeant. Un mec à côté de moi se racle la gorge bruyamment pour me faire comprendre que je suis planté au beau milieu de nulle part et que je nuis visiblement à la bonne circulation des gens et je recule d'un pas en fronçant les sourcils. « How are you..?»

Hausser des épaules était ta marque de commerce dernièrement. Tout t’étais égal, banal ou manquait d’intérêt. T’avais presque perdu la joie de vivre, il était y’a lumière, sans lui tu étais éteint. Trying to survive A cette guerre interne que tu menais, cette envie de lutter contre cette résistance qui t’empêchait de lui demander si elle l’avait accueillis à bras ouverts. Demander s’il regrettait ne serait-ce de t’avoir quitté. Tu passais ton chemin, sachant que tu bloquais l’accès au comptoir mais aussi pour le tester, allait-il te suivre? Tu trouvais place près de la fenêtre à cette petite table ronde pour deux.

Tes paroles m'atteignent en plein coeur et je reste planté là comme un imbécile lorsque tu pars. Je ne sais pas te retenir et pourtant, tu ne fais qu'aller t'assoir à une table plus loin. Est-ce une invitation? Si tu avais réellement voulu t'en aller, tu aurais prit la porte, pas cette table. Je regarde autour comme si je m'attendais à ce que quelqu'un s'assoit avec toi, mais quand personne ne le fait, mes pas me guide jusqu'à cette place vide face à toi. « Can I...? »

Tu prenais une autre gorgée tout en perdant ton regard de l’autre côté de la fenêtre. Tu ne sais pas quoi faire, pourquoi restais-tu ici alors que tu avais finit le boulot et qu’il y a quelques instants à peine, étais prêt à rentrer chez toi? Ce nouveau chez toi, la ou c’était froid et sans vie alors qu’ici, ta maison se trouvait maintenant à tes côtés, demandant la permission de s’asseoir. Décidément étrangers n’était pas un mot qui vous définissait. Tu étais incapable tout en jouant le jeu. Be my guest D’un calme a en glacer le dos.

J'avale de travers, mais prend malgré tout place face à toi. Je ne sais pas si c'est ce que tu veux vraiment, je n'ai jamais eu autant de mal à te lire auparavant. T'as toujours été un peu comme un livre ouvert pour moi Daniel, mais aujourd'hui, t'es aussi refermé qu'un coffre fort. « Danny... look at me. »

Tu prenais une grande inspiration tout en plongeant tes yeux dans les siens, tu faisais presque la moue tout en croisant les bras sur ton torse. Tu te calais dans la chaise soudainement inconfortable. Qu’est-ce qu’il voulait? Pourquoi est-ce que tu te sentais obligé de le regarder tout à coup? Sur la défense tu étais et c’était évident, seul toi pouvait savoir pourquoi, chose certaine il devait probablement se douter de cette raison. Secret entre vous deux, gardé des possibles oreilles indiscrètes.

Tu lèves les yeux et, dans d'autre circonstance, cette moue m'aurait probablement fait sourire, ou rire même. Enfin, là, j'ai du mal à me mettre dans cet état d'esprit léger requis pour sourire aussi facilement. Je sais que tu es blessé et que c'est ma faute. Alors qu'est-ce que j'espère exactement? « If you want me to leave, just say it, I will. »

Est-ce que tu voulais qu’il parte? Non. Plus jamais, tu voulais qu’il reste et qu’il revienne avec toi, tu serais prêt à tout lui pardonner même. Tu t’étirais pour avancer le gobelet vers ta bouche. You can stay... murmure qui s’étouffait dans cette habitude que t’avais de mordiller le couvercle de plastique. Pour une fois, une invitation positive était sortie de ta bouche. Tu étais blessé certes mais sa présence te faisait étrangement du bien. Tu avais l’impression de reprendre des couleurs à ce film gris que représentait ta vie.

Tu fais mine d'être indifférent lorsque tu me dis que je peux rester, mais je te vois bien qui se cache derrière ton verre, qui mordille le couvercle alors qu'un mince sourire étire le coin de mes lèvres. À peine visible, juste assez pour démontrer que ça me fait plaisir que tu ne me repousses pas. Je ne sais pas ce que ça signifie et te voir me met dans un état digne d'une montagne russe, mais je n'ai absolument rien contre toi et que des bons souvenirs en ta présence si ce n'est des circonstances de notre rencontre il y a 15 ans. « You just got out of work? » Small talk, toujours une meilleure option que de ne rien dire, non?

Tu remarquais ta vieille habitude suite à se discret sourire qui s’affichait sur le coin de ses lèvres. Tu te surprenais même et cessais ton action en déposant rapidement ton café. Les glaçons qui s’entrechoquent te faisaient décrocher de ses lèvres, tu pouvais encore sentir votre dernier baiser, souvenir douloureux. Si seulement tu pouvais les savourer une dernière fois. Tu te raclais la gorge comme pour balayer ces pensées d’adolescentes. Just finished a 20 hours shift tu travail trop Daniel. Tu faisais tout pour garder ton esprit occupé, tu t’empêchais presque de dormir ne supportant l’idée de dormir dans un lit absent de sa présence. You found a job? parce qu’il avait quitté son boulot sa carrière en plus.

Je pince les lèvres et secoue la tête lorsque tu admets avoir fait un quart de travail de 20 heures. « You shouldn't work so damn hard. » Tu n'avais plus vingt ans et, clairement, plus rien à prouver non plus. Je détestais te voir te surmener comme ça et d'autant plus sachant que c'était probablement de ma faute. « I'm my own boss now. » Je prends une gorgée de mon café. « Remember Jason? We opened a brewery together. » Eh oui, j'avais enfin cessé d'en rêvé pour passer à l'action.