MORLEY › endocarde mécanique en aubes pâles (DELAI JUSQU'AU 06/05)

(lacrymales maudites) Comme une malédiction transmise par sa grand-mère à sa mère, femmes cocues, Morley a vu plus souvent sa mère pleurer que sourire. De ces chagrins qui ont basané le coeur de Renata jusqu’à devenir une maladie muette qui a grignoté Morley. Père absent le plus souvent, porte l’image parfaite du mafieux charmeur mais démissionne de son rôle d’époux et de père pour courir après des seins plus fermes, pour parcourir le creux des cuisses de tout le pays. Le genre d’incapable qu’elle a appris à identifier durant sa jeunesse pour s’éviter la parjure des fidélités et des descendances disséminées au quatre coins de l’Italie. Car il paraît qu’elle a bon nombres de frères et sœurs dans les échos des commérages mais n’a jamais voulu aller mettre le nez dans les coucheries de son père. S’est juste faite la promesse de ne jamais se retrouver dans les souliers vernis mais tristes de sa mère, de sa grand-mère.

(monnaie du coeur) Si Morley arrive à déceler le modèle infidèle de son père des kilomètres à la ronde, n’arrive pas à rester hermétique à la vermine. Quand son coeur choisit pour la première fois et sombre dans les affres de l’amour, c’est pour Fosco, sale gosse des rues, soldat de la mafia. Et si, lui, ne court pas après les gambettes, il s’essouffle pour les affaires qui sont tout sauf légales et qui pourraient lui rapporter gros. Fosco se viande souvent mais a l’endurance pour arriver à bout et réaliser ses viles ambitions. Le seul coup où il ne se rate pas est celui où Morley participe malgré elleux. Usant de son art, de sa dextre perfectionniste, de son oeil d'artiste, au début, falsifie des papiers contre des pécules avant de pêcher dans des eaux plus grandes en produisant des faux billets. Fosco réussit, s'érige un nom et ourle sa belle d’amour, actrice de sa réussite. Iels filent ensemble le parfait amour sous fond d’argent sale et c'est dans cet écrin d'insouciance et d'abondance qu'arrive Amadeo ; la dolce vita.

(rupture crépuscule) Rien ne demeure infini et éternel, encore moins le bonheur. L'entreprise déchue prise entre deux feux : celles de la flicaille et des alliés devenus concurrents jaloux. Les tensions gagnent le couple et la peur les divisent. Aux pluies de balles dans les jougs d'imbéciles qui veulent se prouver qui a la plus grosse, Morley choisit son fils et sa sécurité que visiblement Fosco peine à tenir malgré sa détermination et ses belles intentions. Pas de bras de fer, Fosco, contre toute attente, cède sans trop de heurt au divorce, signe les papelards et retourne à ses guerres de clans pour sauver son empire durement érigé. Des années plus tard, l'aveu chaud et amer tombera face aux reproches cinglants. « Si j'ai accepté si facilement de rompre avec toi, c'était pour te protéger. J'aurais pas lâché, tu aurais cédé et tu serai restée » trop tard. Trop léger. Trop facile de porter ce discours aujourd'hui. L'aveu balayé d'une main avant de monter l'allée et épouser son second mari.

(bleu nuit dévore l'épiderme) Voir le jour à nouveau dans ce mariage avant de ne subir qu’une succession de nuits. Bleu est l’encre de son amour que Reese déverse sur l’épiderme tendre et inoffensive. Couvre l’étoffe carnée d’un champs de bleuets mordues de carmin une fois que les lumières s’éteignent et que se referme la porte de la chambre conjugale. Quand elle claque, c’est le glas qui fait trembler Morley alors que l’époux tant aimé la gèle de son amour trop bleu, trop douloureux. Toujours trouver l’excuse qui maquille la toile d’étoiles mortes qu’elle est devenue. Qui pardonne Reese et sa bassesse : trop de stress. Son travail le bouffe. L’alcool qu’il arrêtera bientôt. Penser au futur et s’y accrocher, funambule dans le vide, parce que dans le futur, tout ira mieux. Reese ne cognera plus, il caressera. Reese ne la jettera plus à terre, il l’élèvera vers les astres. Et elle attend, Morley, dans le silence le plus douloureux.

(chute des étoiles en désastres) La syllabe de trop et l’éclat a viré rouge diable dans la pupille. Puis tout a vrillé si vite. De sa chevelure emprisonnée dans la poigne furibonde, traîne la matriarche au ventre rond devant ses enfants, le cruel n’attend même pas leurs couchers. Diluvienne est la pluie des insultes ponctuées de coups que vient interrompre l’aîné fulminant de toute la puissance de son adolescence. S’interpose la chair innocente pour protéger la reine, se prend une rafale en pleine tête par l’odieux dans le vif de l’action mais intentionnel ou pas, le mal est fait. Et si l’épouse s’est toujours aveuglée des méfaits de son aimé, la mère lionne rugit et sort les griffes ; personne ne touche à la chair de sa chair. Témoin tétanisé et tremblant, Colson se déverse en chagrin, le regard horrifié quand s’effondre Morley, averse carmin entre les jambes. C’est Pandulf, aux portes de la vie, qui a cherché sûrement à cesser ce chaos par sa venue malgré tout prématurée. Nuit apocalypse se solde à l’hôpital où Pandulf débute sa fragile existence, né fatigué, lui aussi, d’avoir subi les coups de son père à travers sa mère.

(oxygène du bonheur...) Fuir la grande pomme pour NOLA et sa chaleur lourde. Y trouver refuge ou l’exil, se focalisant sur ses enfants qui avaient plus que tout besoin d’elle. Alors Morley met sous clé son chagrin, ses peurs de finir seule, tente d’être le roc que ses enfants ont besoin mais la solitude gèle les os. Rend fragile la toile du mental. Décuple le besoin d’être aimée, choyée et protégée. Si bien qu’elle cède fort et vite dans le coup de foudre abrupte pour un riche homme d’affaire. Barry lui fait oublier ses problèmes, lui promets monts et merveilles. Le fait réellement finalement quand il lui offre sa propre galerie d’art. Quand il la prend sous son aile, elle et ses fils même réticents et farouches à son égard. Quand vient Bodhi, quatrième fils bien aimé. Il met le temps Barry mais finit par poser le genou à terre, à lui demander sa main devant ses 4 fils qui n’étaient pas tous heureux de cette proposition. Le coeur gorgé d’espoir et gavé de bonheur, Morley se dit enfin : qu’elle a enfin tout pour être heureuse. Ce moment est enfin arrivé.  

(...à l'asphyxie ; myocarde retentit brisé ) Jour de l’an qui bat son plein mais les feux d’artifice se logent dans le palpitant qui crépite, convulse avant de se briser. Surprendre l’époux les lèvres accrochées à celles d’une autre quand Morley venait les quérir pour fêter la nouvelle année. N’a pas été réfléchie la baffe tonitruante, n’a été qu’instinctive et impulsive. Sûrement la seconde et la troisième aussi. Pétasse-maîtresse a pris la fuite face à la lionne enragée et pour l’avenir de sa tignasse, elle a mieux fait très certainement. Dans la dérive des émois, du vague à l’âme aux marées de colère, s’en vouloir de finalement perpétuer la malédiction des femmes Menocchio, à finir toujours cocues. Miracle de ne pas avoir eu de fille à son tour, de perpétuer la lignée cocufiée. Le poing serré, malgré les peurs des solitudes, Morley part à l’assaut d’un divorce bien déterminée à claquer la porte à l’amour et ses déchéances. A l'inverse de sa mère, de sa grand-mère, elle choisit de ne pas rester, de ne pas se figer en statue de sel, les larmes en seul étendard subissant la disgrâce d'un époux volage. Reste digne et fière. « Je veux le divorce ... et la moitié de tes biens » Ca te fera les pieds, connard ...

(en vrac) Des rituels qui rythment la journée, voir la semaine dans des habitudes prises ci et là. Le soucis avec Morley c'est qu'ils changent tous les 6 matins quand ça lui prend et perturbent ses fils ❋ Pour se venger d'une période assez rebelle où les garçons râlaient sur la nourriture qu'elle faisait, Morley a pris l'habitude de faire une soirée "Poubelle" tous les deux- trois mois. Un repas lambda mais d'apparence trompeuse où les mets sont trompe-l'œil prenant l'apparence de déchets ou bien d'excréments. Plaisir pas du tout dissimulé de la mère de pouvoir retorquer à ses sales gosses « Quoi qu'on mange ? Eh bien de la merde » Ca amuse certains, en dégoûte d'autre.  ❋ Mère aux multiples casquettes, a parfois bien joué des tours à ses garçons, leur tendant des pièges, des pranks, s'amusant de leurs têtes déconfites. Puis a été plus ferme et stricte quand il le fallait. Pour s'investir, se casser la tête pour toujours les faire rêver, leur mettre des étoiles dans les yeux, faire de la vie une aventure qui n'offre pas que du mauvais. ❋ Une soirée minimum par semaine dédiée à sa grande amie Rosamund où elles refont le monde avec ou sans alcool. Ne saurait faire sans ces soirées si précieuses à son coeur. Rosamund lui est nécessaire dans sa vie de tous les jours. ❋ Une fascination pour les fantômes, les histoires paranormales qu'elle aime écouter, suivre. Lui arrive parfois de squatter le lit d'un des fils après un film d'horreur avec des esprits. ❋ Maladroite chaotique : capable de se faire mal avec un ciseau en caoutchouc qui n'a même pas de lames. Est souvent l'origine d'un grand bruit en fracas dans la maison : elle qui est tombée ou toute une étagère qu'elle fait tomber. Miss gaffeuse, une catastrophe ambulante sans parler de ses bourdes sociales ❋ Si Morley ne porte plus aucune alliance, elle n'a jamais su se défaire de celles qu'elle a porté jadis. Ils trônent toujours dans sa boîte à bijoux, pleins de souvenirs. Bons comme mauvais. ❋ Bonne cuisinière mais surtout cuisinière anxieuse : quand elle est angoissée ou trop stressée, Morley pâtisse. Mais pâtisse pour tout un régiment sans arriver à se contrôler.