ondine ((lys))

Reflet de glaise, se moulant sous les doigts de l’artiste. Modèle qui portait le menton haut, le regard brûlant d’une fièvre inexpliquée. Il le croisait avec cette fleur, lui adressait un sourire qui fendait le marbre dont il était constitué. « Pause. » soufflait-il dans un murmure où d’un geste il laissait le kimono quitter ses épaules pour flotter jusqu’au sol. Mica aurait sans doute pu continuer ainsi, mais l’envie de bouger fut plus grande encore que de se sentir dévorer du regard. Boucle tombant devant son regard clair, il dépliait son corps et flottait jusqu’à son amant. Doigts de fée qui vagabondaient sur cette peau musclée, remontant les collines pour se glisser à son cou. Silhouette élancée qui se glissait dans le dos de l’artiste, laisser ses bras fins enlacés l’homme. « Dis-moi ce que je t’inspire. » disait-il en se glissant près de lui, lèvres murmurant contre son oreille les mots qui hantaient son âme. Simple gamin. Voilà ce qu’il était pour lui et pour les autres. Une majorité à peine atteinte et déjà il portait le nom de muse. Sobriquet qu’il répétait sans cesse espérant comprendre. Losange doré éparpillé dans le vert de ses iris, il observait l’œuvre inachevée. Une masse de glaise aux courbes aussi peu avantageuses que les siennes. Trop maigre. Trop filiforme. Trop ci, trop ça. Mais dans son regard à lui, il semblait différent. Chaque coup de pinceau, chaque objectif posé sur son être semblait mener à un trésor. « Je ne te laisserai pas reprendre sans réponse. » Son sourire s’étirait sans fin, regard rieur loin de cette beauté grecque qu’il pouvait créer. Homme au cœur d’enfant qui se moquait, qui ne pouvait réellement tenir en place. Besoin de compliments, d’être regardé, désiré. Dépendant de sentiments qu’il n’assumera jamais. Solitude qui le ronge et le dévore, la muse n’est finalement que bellâtre dans une cage doré. Oiseau aux plumages multicolores dont on a privé les ailes de plaisir, mais près de Lysandre il se surprenait à se voir plus libre et majestueux dans une cage bien plus immense.

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{ONDINE }
crédit/ bricole feat. @Mica Welsch

Tes iris ne quittaient pas la personne qui se dressait face à toi. Mica. Ton Apollon. Ta Calliope. Ta muse. Chaque regard que tu lui glissais, chaque sourire que tu lui adressais, tu lui donnais l’impression de le vénérer. Et ce n’était pas qu’une impression. Totalement sous le charme de cet homme que tu avais rencontré dans un Starbucks, tu avais sentis au plus profond de toi qu’il allait être ta plus belle œuvre. Celle que tout artiste convoitait. Désirais au plus profond de ton être. Et tu l’avais toi. Debout en kimono. Tu l’avais peint de nombreuses fois. Tu avais sublimé ses traits de tes coups de pinceaux comme chaque caresse que tu lui procurais une fois la séance finis. Mica. Pour beaucoup ce n’était qu’un homme ordinaire mais pour toi il était plus. Beaucoup plus que ça. Tes iris le détaillaient alors que tes doigts se mouvaient pour façonner la glaise qui était dressé devant toi. Tu voulais faire une sculpture de Mica. Comme l’avait fait autrefois les grecques et les romains à leur divinité. Il l’était pour toi. Magnifiquement envoutant. Et totalement innocent. Mica avait ce don la. Ce charisme innocent qui éveillait tes sens. Concentré sur ta tâche, tu t’importais peu d’avoir de glaise sur tes joues et d’avoir mis un petit bordel vers ta zone de travail. Tout ce qui comptait à tes yeux était de sculpter. Donner vie à ta nouvelle œuvre. Seul sa voix qui sonna comme une douce lueur de musique te déconcentra. Il exigea une pause. Tu hochais la tête. Rien d’étonnant vu que vous avez commencé depuis un moment déjà. Tu ne le quittas pas pour autant des yeux. Le kimono tombait sur le sol et tu le regardais se faufiler jusqu’à toi. Tel un serpent qui venait s’enrouler autour de ta taille pour te prendre. Pour te dominer. Pour te juger. Pour t’envouter. Et ça marchait très bien. Un sourire s’étira de tes lèvres alors que tu rejetais ta tête en arrière pour planter tes iris dans les siennes. « Tu connais déjà la réponse Mica.  »  Joueur. Tu savais que Mica aimait que tu le complimentes pour le rassurer. Ce charme innocent t’envoutait et tu trouvais ça vraiment craquant. Pivotant sur ton tabouret, tu refermas tes bras autour de sa taille. Il était beau ton Mica. Et tu aurais aimé qu’il se voie dans ton propre regard. « Tu sais j’ai connu bien des hommes avant toi et aucun ne m’a donné envie de le peindre ou de le sublimer dans n’importe quel art.  Y a que toi qui m’inspire à ce point. J’ai envie de te sublimer tout le temps. Ne le vois tu pas ? »  Tu laissas glisser une de tes mains sur ton torse nu. L’effleurer de tes doigts. Dans ton atelier se trouvait pas mal de tes œuvres avec Mica comme âme dessus. « Tu es magnifique Mica et celui qui te dis que tu ne l’es pas n’est qu’un idiot ou il est aveugle. »  Tu étais totalement sous son charme. De son physique mais surtout de la personne qu’il l’était.   « Et je peux te le prouver d’une autre façon que tu m’inspires Mica. » Une lueur malicieuse traina dans ton regard. Dans ton art, tu avais mis sur pause tes désirs pour Mica. La pause était terminée. Et seul Mica comptait. Et vos proximités.