Cloud above my head x lys

Le monde avait basculé et tout le monde continuait à agir de la même manière. Plus rien n’avait le moindre sens à tes yeux et pourtant, tu devais continuer d’être la personne que tu étais avant. Tu devais entrainer les gamins, faire confiance à Lysandre, t’installer… Tu n’avais pas la tête à ça, mais au moins, tu avais fini de pleurer. Tes yeux étaient secs depuis plusieurs jours. L’enterrement de Lorcan avait rendu sa mort plus réelle, et heureusement que tu étais soutenu par tes parents et Lys.

Malheureusement, vous n’avez pas pu reparler de ce qu’il s’était passé avant, parce qu’avant ne voulait plus rien dire. Tu n’avais jamais nommé Bran, alors que son nom te brûlait les lèvres tous les jours. Tu le regardais avec le coeur en miette, mais comme toutes tes émotions étaient mélangées et secouées, il ne pouvait pas deviner et il faisait de son mieux. Ça, au moins, tu pouvais lui rendre, il était là. Il ne te lâchait pas, il t’avait installé chez toi, il t’avait accompagné partout, à la police, chez le notaire, au crématorium. Il n’avait jamais hésité à te tenir la main et te soutenir, malgré les regards un peu dégoûté de tes parents. Ils n’étaient pas spécialement homophobes, mais ils auraient préféré que ça n’arrive pas dans leur famille.. oui, ils étaient clairement homophobes, mais tant pis pour eux, tu ne changerais pas pour leur faire plaisir. Enfin, tu ne le ferais plus, car toute ton enfance avait été tournée vers leur bonheur et leur volonté, maintenant, tu vivais ta propre vie.

Ce matin-là, allongé sur un coin du lit, tu gardais les yeux perdus dans le vide. Le plafond n’était même pas beau, mais il te permettait d’occulter les pensées que tu voulais éviter. Sans tourner la tête, tu prononces une phrase qui te tourne en boucle en tête, mais à laquelle tu n’as pas la réponse. « Que va devenir Lily ? » 

Cette gamine trop petite pour avoir perdu ses parents, cette enfant si mignonne que tu couvrais de cadeau, tu ne savais même pas où elle était. Tu supposais que tes parents prenaient soin d’elle, qu’elle n’était pas en danger ou seule, mais jusque là, tu avais refusé d’y songer plus, parce qu’elle avait les yeux de Lorcan et que c’était dur à voir, qu’il vivait toujours au travers d’elle.

Tu tournes ton visage pour regarder Lysandre, tu sais qu'il a eu un passé compliqué, vous n'avez jamais trop parlé de tout ça, tu ne sais pas pourquoi d'ailleurs. Tu supposes que ça fait encore mal, à aucun moment tu ne songes que tu peux faire toi-même partie de cette complication. Pourtant, tu sens qu'il aurait peut être des conseils à te donner. En fait, tu ne sais pas vraiment, mais tu t'accroches à lui parce que, malgré tout, il est ton seul ancrage dans ce monde terrifiant, il est la seule bouée de sauvetage assez forte pour te sortir de l'eau et te faire respirer, il est la seule personne qui te connaisse suffisamment pour pouvoir te secouer et continuer de t'aimer malgré tout ce que tu as détruit toi-même.

˜ ˜ ˜
{  “ Alors que le poids de ton propre cœur est trop lourd à porter
Et bien, je sais que tu as peur que les choses soient toujours comme ça
C'est juste une mauvaise journée, pas une mauvaise journée. ”
feat Bad Life feat Bring me the horizon }

crédit/ bricole gif : anon feat. @Lukas Sloan

Tu avais l’impression que le monde s’était arrêté de tourner quand tu avais su que Lorcan, le frère de Lukas et accessoirement ton meilleur ami n’avait pas survécu à un accident de voiture. Entrainant son épouse également. Lorcan. Bien sur que tu savais qu’un jour au l’autre, il partirait. C’était le cycle de la vie. Personne n’était immortel. Mais tu n’avais jamais pensé que ça arrivera si vite. Si tôt. Si soudain. Mais la vie l’avait repris avec sa femme. Laissant derrière eux, un sillage de pleures. De deuil. Tes prunelles glissèrent sur Lukas qui était allongé à tes côtés. Si toi tu avais perdu un meilleur ami, lui avait perdu bien plus. Il avait perdu son frère. Et tu n’osais imaginer la tristesse qu’il envahissait. Toi, tu ne serais pas comment tu aurais survécu si on t’annonçait que ton jumeau n’était plus de ce monde. Tu n’osais même pas l’imaginer. Mais Lukas, le ressentit lui. Tu le voyais dans son regard qu’il y avait quelque chose d’éteins. Même s’il agissait toujours de la même façon, tu savais qu’il faisait bonne figure. Pour ne pas t’inquiéter. Pour ne pas se laisser par le chagrin. Alors, toi tu avais mis le tien de côté. Voulant le protéger. L’épauler. Que ce soit dans les démarches administratives ou pour le prendre dans tes bras quand il pleurait, tu étais la. Tu voulais être son roc. Son pilier. Son phare alors que son monde était ravagée par un terrible tsunami appelé « chagrin ». Tu voulais être présent pour lui. Pour rattraper le temps perdu. Il était enfin à la maison même si tu aurais préféré qu’il ne soit pas dans cet état. Tu le sentais vide. Et ça te faisais mal au cœur. Tu essayais pourtant de le faire sourire. De le faire rire. De lui montrer que même si la vie de Lorcan avait eu son point final, ce n’était pas le cas de la sienne. Que son frère n’aimerait pas qu’il tombe dans une dépression par sa faute. Qu’il continue à vivre. C’est ce que tu te répétais toi tous les jours. Etre fort pour Lukas. Et pour Lily également. Car tu connaissais le mot « orphelin ». Toi-même tu l’avais été. Tu l’avais été certes plus vieux que Lily mais la douleur était la même. Comme si Lukas lisait dans tes pensées, il posa cette question. Toi tu le savais très bien. Tes prunelles qui s’étaient posée sur lui puis sur le plafond se fermèrent. Tu avais connu ça. Le système. Un détail que tu n’avais jamais fait part à Lukas. Non par honte ou de n’avoir pas confiance en lui ou pour ne pas avoir sa pitié. Non. Mais par pudeur. « Je.. les organismes de l’enfance vont venir la chercher et la placer chez une famille d’accueil ou dans un foyer. » Au moins, toi tu avais eu la chance d’être placée dans un bon foyer. Celui des Weaver. Tu avais eu cette chance directement alors que ton jumeau non. Lui était parti un an chez une tante éloignée et il était revenu auprès de toi. Est-ce que ça serait le cas de Lily ? « De manière temporaire ou non. Il y en a qui ont la chance de se faire adopter rapidement et d’autres restent dans ce système jusqu’à leur majorité. » Ca avait été ton cas même si pour toi tu avais été adopté par les Weaver. Elles étaient tes mères. Et les autres enfants ta famille définitive. Et ça, tu ne l’aurais changé pour rien au monde. Tes prunelles s’ouvrèrent et tu tournas la tête pour regarder Lukas. « Sauf si.. bah est-ce que tu penses que tes parents voudront la garde de Lily ? » Vu leur âge plus qu’avancé, tu voyais mal les parents de Lukas adopté la petite. Elle était si petite. Si fragile. Si pleine d’énergie. Pas évident pour un couple de plus de soixante ans de prendre cette responsabilité la.

En voyant le visage de Lysandre pâlir, mais répondre à toute vitesse, tu te dis qu'il y a encore des zones d'ombres. Comment peut-il y avoir des secrets entre vous ? Tu n'as jamais été aussi honnête qu'avec Lysandre, il sait tout de toi. Tu lui as dévoilé tous tes pires fantasmes, toutes tes envies cachées, il t'a laissé essayer le maquillage sur lui parce que tu avais trop honte d'essayer sur toi-même alors que tu en rêvais, tu lui as avoué ce que tu aimais, et il est le seul a tout connaître. Et lui ? Tu sais qu'il t'aime, sinon, il ne serait pas là. Il aurait foutu le camp il y a bien longtemps, tu sais qu'il tient à toi, il te le répète assez souvent. Pourtant, il y a autre chose, derrière et tu n'as fait que l'entrevoir lors de cette fameuse journée. Tu n'as jamais été quelqu'un de patient, pourtant, pour lui, tu as attendu qu'il soit prêt. Mais s'il ne l'était jamais ?

Tu avales ta salive avec difficulté, faisant rebondir ta pomme d'Adam en l'écoutant choisir ses mots. Pourtant, il semble savoir ce qu'il va dire à l'avance, y a-t-il déjà réfléchir ? Les idées se bousculent dans ta tête et tu continues de fixer le plafond, ça te semble plus sûr actuellement. « C'est la merde, je veux pas ça pour elle. » grondes-tu. L'orphelinat, dans les contes et les histoires c'est soit merveilleux, soit catastrophique. Et dans la réalité, tu ne sais même pas à quoi ça ressemble. Lily mérite d'avoir la meilleure vie possible et l'adoption... oui à condition qu'elle tombe sur des parents incroyables. Elle mérite le meilleur, mais serais-tu prêt à la laisser partir ? Auras-tu le droit de la voir si quelqu'un l'accueillait dans sa famille ? Tu ne sais pas, tu n'étais préparé à rien. Tu lui en veux d'être la seule survivante alors qu'elle n'a rien demandé, même vivre ce n'était pas son choix. Et Lorcan qui continue de vivre au travers d'elle. Bon sang, c'est si douloureux.

Tu te redresses soudainement. Tes parents ? Oui, ça pourrait être une bonne solution. « Je... » tu t'arrêtes, indécis. Ils ne le feront pas, s'ils pouvaient l'éviter. Ils l'ont à peine vue depuis sa naissance, ils sont parfois sympa, mais maintenant, ils vivent leur vie de vieux telles qu'ils l'ont toujours rêvés. Non, ils ne sont décidément pas sympa. Ils ne veulent pas d'une charge supplémentaire, surtout si c'est pour leur rappeler tous les jours que leur fils préféré, le fils parfait est mort. « Non, ils le feront pas. » reconnais-tu d'une voix brisée. « Ils sont trop égoïstes et trop vieux, ils trouveront milles excuses. Je les déteste. » Pas un seul instant tu ne songes à ce que tu pourrais faire toi, mais tu concentres ta colère sur eux. C'est merveilleux d'avoir un exutoire. Tu retournes ton visage vers celui de Lys, juste un quart de seconde et tu y vois une douleur sur ses traits, tu ne sais pas ce qu'elle signifie et tu hésites. Peux-tu prendre sa main et tenter d'apaiser toi sa tristesse ? Pour qui est-il triste d'ailleurs. Tu sais qu'il appréciait Lorcan et... soudain... ça te fait mal. Parce que tu as été aussi égoïste, voire plus, que tes parents. Lys et Lorcan étaient amis, et jamais tu ne l'as laissé pleurer pour lui-même. T'as aussi mal agi qu'eux tous. Et tu t'en veux. « Lys, ça va ? » demandes-tu en mettant la rancoeur de côté pour plonger ton regard dans le sien. Tu lui demandes vraiment, tu veux qu'il te parle.

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{  “ C'est juste une mauvaise journée, pas une mauvaise journée. ”
feat Bad Life feat Bring me the horizon }

crédit/ bricole gif : anon feat. @Lukas Sloan

Tes iris se fixèrent un point inconnu sur le plafond. Comme si tu étais hypnotisé par ce ridicule petit point. Mais tellement important et vital vu le sujet de conversation que vous avez en ce moment. L’avenir de la fille de Lorcan. Lily. Qui te rappela la tienne de vie. Car maintenant Lily partageais ce même point commun que toi. L’abandon. Etre orphelin. Même si toi tu l’as été plus tard que l’était Lily, tu savais dans quoi elle allait être embarqué. Au moins, elle était jeune et ne garderait aucun souvenir de ses parents. Ce qui n’avait pas été ton cas à ton jumeau et toi. Tes yeux se fermèrent et tu serras sans le savoir la couverture de ton lit. Orphelin. Tu l’avais été. Et même si toi tu avais eu la chance de tomber sur un super foyer, tu savais que ce n’était pas le cas de tous les enfants placé dans les familles d’accueils. Certains voulaient des enfants justes pour avoir de l’argent facile. Et non par amour de fonder une famille. Ca pourrait être le cas si Lily tomberait sur ce genre de famille. La voix de Lukas brisa les pensées noires qui allaient t’envahir. Oui. « Je ne veux pas de ça pour elle moi non plus. Elle ne mérite pas ça. » Non. Elle ne méritait pas d’avoir perdu ses parents dans un accident de voiture. Elle ne méritait pas déjà des malheurs du monde alors qu’elle avait commencé à vivre il n’y pas longtemps. Elle était encore un bébé. Un bébé orphelin qui avait les yeux de ton défunt meilleur ami. Tu savais à quel point les parents de Lorcan l’adoraient contrairement à Lukas, d’où ton hypothèse qu’ils pourraient l’adopter. Une pensée que brisa ton fiancé. Comme si un vent avait fait voler un château de cartes. Tu savais qu’il avait raison. Vu le nombre de fois que tu les avais vu, tu savais comment ils étaient. Homophobes. Egoïste. Vieux. Un de ses mélanges que tu ne voulais pas aussi pour Lily. « D’un côté, il vaut mieux ça qu’ils l’adoptent. S’ils l’auraient fait, je pense qu’on ne l’aurait plus jamais vu. » Lukas avait peu de contact avec ses parents et tu savais que tu en étais aussi la cause. Au moins dans ton malheur d’avoir perdu tes parents, tu avais pu totalement assumer ta sexualité sans risque de représailles envers tes parents biologiques. Pas comme Lukas. Lui en avait souffert vu ce qu’il t’avait raconté. Et tu avais été là. A les détester comme lui les détestait. Tes pupilles s’ouvrirent pour se replacer sur ce point inconnu perdu dans ce plafond qui paraissait immense vu de la où tu étais allongé. Inconnu. L’avenir de Lily était inconnu. Comme l’avait été le tien jusqu’à qu’on te place chez les Weaver. Une des meilleures choses qu’il te soit arrivé. Lorcan avait été une autre. Comme Lukas. Comme Lily. Tu basculas ta tête sur le côté quand Lukas te demanda si tu allais bien. Est-ce que tu allais bien ? C’était la question à milles dollars avec un mars. Alors autant jouer la carte de l’honnêteté. Car il le méritait. « A vrai dire, je ne sais pas. Toute cette histoire fait bousculer pas mal de choses dans ma tête. Je.. » Tu hésitais sur les mots prochains à dire. Tu n’avais jamais été ton passé au point de n’avoir jamais vraiment parlé à Lukas. Lorcan le savait. Mais pas son frère. Non par manque de confiance non. Mais parce que Lukas méritait une belle personne sans histoires dramatiques. Ce qui n’était pas ton cas. « Lily me fait beaucoup pensé à moi. J’étais comme elle tu sais ? Orphelin je veux dire. » Le mot était dit. Tu rattrapas vite tes propos. « Avec mon jumeau on était beaucoup plus âgés que Lily et on avait que notre mère. Jusqu’à qu’elle part, nous abandonnant. Moi j’ai eu de la chance d’être tombé dans le foyer Weaver ce qui n’était pas le cas de suite de mon frère. Il a été placé chez une de nos tantes éloignés et ça été un véritable enfer pour lui pendant un an. Alors que moi pendant ce temps-là, j’étais heureux. » Avec ton frère, vous vous en reparlez pas mais tu savais que ce passé et cette différence avait fait une belle et grande cicatrice entre vous deux. « C’est pour ça que je connais les risques des familles d’accueil. Et je ne veux pas prendre ce risque pour Lily. » Même si c’était une chance sur deux, tu ne voulais vraiment pas prendre ce risque. Tu secouas la tête et bascula ton corps pour te relever de façon assise sur le lit. « Et si… nous on l’adoptais ? » Vous n’en avez jamais parlé de fonder une famille auparavant. Mais vous avez l’âge d’être mature. Vous avez un parfait confort de vie et vous vous aimez alors pourquoi pas ?

Les mots de Lysandre te font du mal, parce qu'ils sont juste. Bien sûr que tes parents t'aiment, mais à leur manière. Ils te font sans cesse comprendre que tu n'es pas assez bien, un peu trop gay et que ce n'est qu'une phase. Si seulement ils savaient que c'est à cause d'eux que tu es si mal dans ta peau, que tu t'es menti à toi-même pendant toutes ces années pour leur faire plaisir et être celui qu'ils voudraient que tu sois. Mais vu la catastrophe, tu te dis que tu aurais peut être du continuer comme leurs souhaits, aujourd'hui, tu n'es pas plus heureux qu'avant. Même si tu aimes Lysandre de tout ton coeur, ça te fait souffrir, or l'amour n'est pas censé être si douloureux non ?

Tu regardes Lys, il est beau, mais ses traits ne sont pas apaisés non plus. Souffre-t-il ? Tu lui poses la question, sincère cette fois-ci, essayant de mettre ton égo de côté. Mais à aucun moment tu t'attendais à ses mots. « Lily me fait beaucoup penser à moi. J’étais comme elle tu sais ? Orphelin je veux dire. » Tu savais qu'il n'avait pas eu une famille traditionnelle, tu n'as jamais rencontré ses parents et il évitait le sujet quand tu essayais d'en parler... il y a quelques années de ça. Mais qu'il ait été dans le système ! Tu lui attrapes la main, en un réflexe. Le toucher, lui montrer que tu es là, digne de sa confiance, tes oreilles ouvertes. « Merde alors, même si c'est vieux, je... suis désolé que tu aies du vivre ça. »  Puis tu te tais, n'ajoutant plus un mot et accueillant ses mots avec toute la douceur dont tu es capable. Pourtant ses mots te broient de l'intérieur et tu comprends mieux les blessures qu'il porte. Tu saisis mieux qui est Lysandre Bower, ton fiancé. Merde, comment avais-tu pu passer à côté de tout ça, pourquoi n'en savais-tu rien ? Tu commences à ressentir une peine immense, tu es sûr et certain que tu t'es trompé. Vous n'êtes pas fin l'un pour l'autre, il a fallu un drame pour qu'il se dévoile et il couche avec d'autres gars, sûrement plusieurs. Tu retournes la tête vers le plafond, blessé dans ton orgueil.

« Et si… nous on l’adoptais ? »

La phrase de Lys semble sortir de nulle-part, tu étais parti de l'autre côté dans tes pensées, tu songeais que la fin de votre couple avait sonné et voilà qu'il vous propose d'être... une famille ? Tu lâches le plafond des yeux pour replonger ton regard dans le sien, incrédule, incertain. Ta bouche ne s'ouvre pas, scellée par les mots que tu n'oses prononcer. Il ne rit pas, il est extrêmement sérieux, tu as envie de lui dire oui, parce que c'est Lys et que tu dirais oui à tout venant de lui. Pourtant, tu as peur de ce que ça signifie, tu as peur d'accepter et d'avancer sans avoir de véritable réponse, sans savoir...

Soudain, tes mots franchissent tes lèvres sans que tu ne l'aies calculé, ou prévu.« J'ai rencontré Bran. » C'est violent et à côté de la plaque, mais tu en as besoin pour te reconstruire. « J'ai rencontré Bran, à poil, chez toi. C'est ... » tu ne fuis pas son regard, tu inspires profondément et attends de voir sa réaction « ... c'est pour ça que j'ai recommencé à me battre, c'est pour cette raison que je voulais pas te voir, que je voulais pas que tu me touches. » Tes mots sont violents, mais ta voix n'est qu'un filet. La colère s'est envolée depuis des jours, il ne reste que la douleur. « Et tu veux qu'on élève un enfant ensemble ? Il va falloir m'expliquer un peu plus Lys, je suis perdu. » Tu ne recules pas, vous êtes toujours allongé, l'un à côté de l'autre, vos visages se font face et vos mains se touchent. Tu ne sais pas si c'est pire ou mieux, mais tu es près à entendre ses explications.