wicked game -- Lysandre

Si la journée a débuté avec la séance habituelle de musculation, Lucius y a vite mis fin. Aujourd’hui, il n’y a aucun entraînement, aucune obligation liée à l’équipe ou au football, juste de la détente. Il n’a donc pas voulu passer trop de temps à la salle de gym, profitant à la place de la présence de Mica dans leur appartement et de pouvoir ainsi passer du temps avec lui. Atelier cookies, film regardé en étant avachi sur le canapé, repas pris bien plus tard que d’habitude, il s’est laissé allé entièrement. Les activités se sont succédé, il a également fait un peu de rangement dans ce logement qu’il occupe depuis longtemps maintenant. Il s’y sent bien, chez lui, en sécurité dans une bulle absolument privée. Et puisque les jours de liberté sont rares et précieux, il n’a pas voulu mettre un pied dehors s’il n’en avait pas besoin. Assis sur le canapé tout en zappant d’une chaîne à l’autre, Lucius a entièrement perdu la notion du temps. Il sait que Mica est dans la salle de bain, mais il ne saurait plus dire s’il y est depuis quinze minutes, trente ou bien soixante-quinze. L’horloge n’existe plus, à la place il n’y a que le plaisir d’avoir du temps. Pourtant la journée est presque terminée. La soirée pointe le bout de son nez et avec elle la certitude que l’heure du sommeil se rapproche, avec la fin de la liberté connue aujourd’hui. Mais Lucius n’y pense pas encore, oubliant que l’homme qui partage sa vie a d’autres plans pour sa soirée et qu’ils n’ont finalement plus que quelques minutes à passer ensemble. Même lorsque des coups sont frappés à la porte, il ne s’en rappelle pas. Peut-être est-ce un voisin ayant besoin de sel, un livreur qui amène un colis dont il ne connaît pas l’existence, un vendeur essayant de faire du démarchage en porte-à-porte. Plusieurs options qui laissent le sportif entièrement neutre, parce qu’il n’a pas émis l’hypothèse que derrière le battant se trouve l’homme qu’il supporte le moins. Et pourtant, lorsqu’il en vient à répondre aux quelques coups, sa bonne humeur fond comme glace au soleil. « Lysandre, salut. Qu’est-ce qui t’amène ? » Sa voix est tout de même enjoué, il lance un sourire à l’artiste de la manière la plus sincère qui soit. Quoi qu’il puisse avoir contre lui, il ne peut pas le lui dire. Ni à Lysandre qui découvrirait ainsi le secret qu’il garde le mieux, ni à Mica qui se rendrait compte que son petit-ami actuel manque cruellement et pathétiquement de confiance en lui. Alors il ne dit rien. Lucius sert les dents et accepte de voir les deux hommes extrêmement proches, malgré le mal que ça peut parfois lui faire. Aujourd’hui, cependant, il garde la porte entre sa main, reste à l’entrée et n'invite pas l’artiste à entrer.

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{ WICKED GAME }
crédit/ bricole feat. @Lucius Montoya

Tes iris se posèrent dans le miroir qui te faisait face. Ce dernier te renvoya ton reflet. Tu avais les cheveux mouillés dont des gouttes dégoulinaient sur ton torse musclé et tu avais une serviette qui entourait tes hanches. Un fin sourire étira tes lèvres alors que tu partis dans ton dressing. Ce soir, tu sortais avec Mica. Même si vous n’étiez plus ensemble depuis longtemps, tu avais toujours resté proche de ton ex. De celui qui était encore ta muse. Ca t’arrivait souvent de trainer avec lui dans des soirées que ça soit dans un bar ou dans des galeries d’art. Souvent des gens pensaient que vous étiez ensembles et ça vous faisait sourire. Tu secouas la tête faisant voler des nouvelles gouttes d’eaux hors de ta tignasse brune. Tu ne savais pas comment t’habiller. L’endroit où tu l’emmenais était chic mais tu ne voulais pas finir en costume trois pièces pour l’occasion. Ton regard se porta sur une chemise noire que tu attrapas d’une de tes mains alors que dans l’autre tu avais un boxer. C’était parfait. Un jean finissait le tout ce qui allait te donner une image chic mais décontracté. La parfaite nuance. Le parfait contraste. La serviette tomba. Dans la tenue d’Adam, tu t’habillas rapidement. L’heure tournait. Même si tu savais qu’il y avait de grandes chances que Mica ne soit pas prêt quand tu allais le chercher, tu avais toujours été quelqu’un de ponctuel. Passant ta main dans tes cheveux pour leur donner une image « je sors d’une nuit torride », tu attrapas tes clés de ta moto. Motard à tes heures perdues, tu n’avais pas trouvé d’intérêt à acheter une voiture. Tu préférais de loin l’adrénaline de la moto que le confort d’une voiture. Tes affaires en poche, tu fermas ton loft et partis rejoindre ta moto qui était dans le parking privé réservé aux résidents de ton immeuble. Tu habitais dans le vieux carré et Mica lui habitait à Downtown la où les habitations se caractérisait d’une architecture très urbaine. Tu ne mis pas longtemps à faire le trajet entre vous deux habitations. La circulation était fluide et tu étais du genre à prendre des risques et des raccourcis sur ta moto. Par chance, tu trouvas facilement une place pour garer ta moto. Celle-ci à sa place, tu te dirigeas au 331 la où Mica habitait. Ton sourire ne quitta pas tes lèvres quand tu arrivas devant la porte d’entrée et que tu frappas à la porte. Ton sourire s’élargissait quand la porte s’ouvrit sur le visage du coloc de Mica. Lucius. Il ne semblait pas comprendre pourquoi tu étais planté devant chez lui. Sans doute avait-il oublié que tu venais chercher Mica à moins que ce dernier ne lui avait pas dis ses projets de la soirée. Tu penchas la tête sur le côté. « Salut Lucius, tu sais bien pourquoi je suis la. »  Ton casque de moto pendait à une de tes mains. « Je suis venu pour toi.  Tu hantes mes rêves. C’est moi où tu es encore plus beau que la dernière fois que je suis venu ?  »  Depuis que Mica te l’avait présenter, tu avais comme le pressentiment que les deux hommes cachaient quelque chose. Et la curiosité était ton principal défaut. Tu t’étais donné comme mission de savoir leur secret quitte à jouer au dragueur lourd. Lucius t’avais dis être hétérosexuel mais tu ne te gênais pas de le draguer ouvertement. Et lourdement. « C'est moi où tu as pris encore plus en muscle ? Je peux toucher ? »  Ton sourire se fis amusé et séducteur alors que tu levais une main pour la faire glisser dans ta chevelure. « Non plus sérieusement, je suis venu chercher Mica. Je l’emmène quelque part pour éveiller ses sens. Le connaissant il est encore sous la douche non ? »  Mica avait toujours été pire que toi pour se préparer. Pire qu’une femme même. « Je peux rentrer ? Je peux même aller le chercher dans la salle de bain. Ce n’est pas comme si je ne l’ai jamais vu nu hein. »  Taquin tu amorças un pas. Tu avais bien l’intention de ne pas rester sur le seuil de la porte. Il fallait juste que Lucius soit coopératif.  Tu le regardas un sourire en coin cherchant un je ne sais quoi dans son regard qui pourrait te faire découvrir son secret.

La journée était vraiment agréable, presque parfaite en réalité. Lucius n’avait pas besoin de plus pour se sentir heureux et à sa place, mais évidemment que ce n’était pas fait pour durer. Il s’en veut presque de ne pas avoir profiter encore plus du bonheur qui était le sien pendant plusieurs heures. Maintenant que son ennemi est à sa porte, il se rend compte qu’il est trop tard. Ennemi, c’est un bien grand mot pour désigner Lysandre et il le sait parfaitement, ce n’est pas quelque chose qu’il dirait à voix haute de toute façon. Non, simplement une manière de considérer cet homme qu’il n’utilise que dans son esprit, pour résister à l’envie de lui jeter des insultes au visage lorsqu’il se joue de lui. Parce que Lysandre joue, beaucoup trop à son goût. Les compliments sortent de sa bouche, ses yeux le bouffent du regard et Lucius ne sait plus où se mettre, sentant le mal être s’emparer de lui. C’est une blague, bien sûr que c’en est une, mais comment est-il censé répondre à cela sans bafouiller ? « Je… mets ça sur le compte de mon nouveau shampooing. » Ca devrait être drôle. Dans son esprit, la réponse a été pensée comme une autre petite plaisanterie, pour aller plus loin dans cette farce lancée par l’aîné, mais ce n’est absolument pas ce qui sort des lèvres du sportif. A la place de l’auto-dérision, on part sur un manque de confiance en soi et une hésitation qui n’a rien de séduisant. Mais l’autre en rajoute une couche, demande s’il peut le toucher et instinctivement, Lucius fait un pas en arrière. Dans un tout autre contexte, évidemment qu’il pourrait être attiré par Lys. Il n’est pas aveugle, cet homme est objectivement beau, mais il n’y a pas que le physique pour lui. C’est un tout, une attitude surtout, et puisqu’il ne se sent absolument pas à l’aise en sa présence, il doute qu’un jour son avis pourrait changer. Fort heureusement l’artiste n’insiste pas et lui donne la vraie raison de sa présence ici. Le cœur de Lucius se serre un peu à l’idée que Mica ne passera pas la soirée à ses côtés, qui lui se faisait une joie de finir la journée aussi bien qu’elle avait commencé. « Oui. Sous la douche ou en train de se préparer en tout cas. » Il n’est pas certain de l’étape à laquelle en est son petit-ami, mais il sait en tout cas que celui-ci n’est pas encore prêt à partir. Ce qui rassure Lucius car la muse passera moins de temps avec l’artiste, mais ce qui l’agace également puisque cela veut dire que c’est à lui de se coltiner le brun. Qui en plus de tout cela, lâche d’autres sous-entendus qui ne lui plaisent absolument pas. « Entre, je t’en prie. Par contre pour la salle de bain je te le déconseille grandement, sauf si tu veux te prendre des coups de brosse et ruiner ta chemise avec de la crème hydratante. Ce qui serait dommage, t’es très classe. » Il insiste sur la dernière phrase, avec un sourire un peu forcé. Ce n’est pas dans ses habitudes de rentrer dans les jeux de Lysandre, premièrement parce qu’ils ne le mettent absolument pas à l’aise, mais essentiellement parce qu’ils l’agacent plus qu’autre chose. Il déteste cette manière qu’a l’artiste de faire comme si le monde lui appartenait, comme s’il savait tout sur tout. Et encore plus, il hait la façon dont il considère que Mica est encore sien. Mais là-dessus, Lucius ne dit rien, car si une autre personne extérieure apprenait encore son secret, les chances que le public l’apprenne seraient d’autant plus grandes. Un risque qu’il ne peut pas courir. « Tu veux boire quelque chose en attendant ? Peut-être pas de l’alcool si tu conduis, mais un soda, du café, de l’eau ? » Cette dernière proposition n’est pas la plus généreuse, mais il n’a aucune envie de l’être avec lui. Pourtant il sait qu’il doit faire des efforts, c’est juste qu’ils ne sont pas simples à faire. « Vous allez où alors ? Pour "éveiller ses sens" ? » Il se retient de ne pas lever les yeux au ciel en répétant les mots. Qu’est-ce que ça veut dire ça ? Il peut déjà visualiser dans son esprit un Mica aux yeux bandés, aux côtés de Lysandre qui lui fait goûter des aliments, toucher des objets, avant que leurs corps ne se rapprochent irrésistiblement pour se rejoindre en apothéose. Vision suffisante pour donner la nausée à Lucius. Et pourtant il garde son sourire, encore et toujours.

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crédit/ bricole feat. @Lucius Montoya

savais pertinemment hétéro mais chaque fois que tu le voyais, tu ne t’empêchais jamais de le draguer. Comme si on fond de toi, tu doutais de sa sois disant sexualité ou parce que ça t’amusait. Tu avais toujours été quelqu’un de curieux. Extrêmement curieux. Que ça soit professionnel ou personnel, tu l’étais. C’était sans doute pour ça que tu jouais à ce jeu avec lui. Et aussi parce que tu savais qu’il était important pour Mica et tu voulais bien comprendre pourquoi.   « J’aurai plutôt misé sur ta beauté naturelle ou tes séances de musculation. Je n’aurai pas dit non pour en faire avec toi et finir sous les douches communes. »  Douche qu’était en ce moment même ta muse vu ce que Lucius venait de t’informer après être entré dans leur appartement. Un soupire franchissait tes lèvres. Tu connaissais Mica et le temps qu’il mettait à se préparer. Une vrai diva. Qui n’aimait pas être déranger. Comme le soulignais le propriétaire des lieux. Tu aurais bien voulu lui glisser que tu allais quand même prendre le risque quand même car voir ton ex à poil était toujours un régal pour tes yeux mais tu ne préféras pas tenter le diable. Et encore moins quand Lucius te fit un compliment. Sans doute le premier depuis que tu le connaissais. Un sourire en coin s’étira sur tes lèvres alors que tes yeux se dirigeaient vers l’endroit où tu soupçonnais être la salle de bain. Misha ou Lucius il fallait choisir.  L’un tu le connaissais par cœur autant intimement que mentalement. L’autre beaucoup moins. Le choix fut rapidement fait. « Tu as raison je vais le laisser se préparer tout seul. Je n’ai pas envie qu’il ruine ma nouvelle chemise. »  Tu aimais être bien habillé. Et sans le savoir tomba dans le piège de Lucius. Ton regard se porta sur la décoration des lieux alors que tu sentais Lucius partir. Cet endroit avait ce petit quelque chose que tu qualifiais de chaleureux. Tu comprenais pourquoi Mica habitait là. L’endroit débordait de bonne vibes. Et avoir un joueur de football américain comme coloc, ça aidait aussi à mieux apprécier l’endroit. Coloc qui justement te demandait si tu voulais boire quelque chose. Car il savait aussi bien que toi que Mica mettait sa vie pour se préparer. Et tu n’étais jamais contre un petit quelque chose.   « La soirée risque d’être intense et longue et un café ne serait pas de refus merci. »  Si comme tu étais chez toi, tu rejoignis Lucius et te laissa tomber dans l’un des fauteuils qui garnissaient le salon. Un fauteuil plus que moelleux qui te rappelait ceux que tu avais chez toi. Ton regard se porta sur l’hôte quand il te demandait où justement tu allais emmener Mica. « Tu aimerais bien le savoir hein ? Mais c’est bien parce que c’est toi que je vais te répondre. » Une lueur mystérieuse s’illumina dans tes prunelles alors que tu portais une main de tes mains pour poser ta tête dessus. En mode penseur, tu penchas la tête sur le côté. « Je ne sais pas si tu connais mais l’endroit s’appelle « L’orgasme ». »  Tu levas les yeux en l’air d’un air plus que rêveur. « C’est magique, que dis-je jouissif. » Tu éclatas d’un rire amusé en enlevant ta main de sous ta tête pour t’avachir contre le dossier du fauteuil. « Pas aussi bien que le sexe hein mais c’est tout comme. L’inventeur de ce restaurant est un saint vu son concept surprenant et son chef est un sacré pécheur vu les plats qu’ils préparent. »  Un restaurant plongé dans le noir. Pour éveiller ses sens. C’était l’endroit que tu avais décidé d’emmener Mica car tu savais qu’il n’avait jamais été dans un tel lieu.   « J’y suis allé une fois et je te recommande vraiment ce restaurant. Faut juste aligner beaucoup de billets ce que j’imagine n’est pas un souci pour toi mais surtout il ne faut pas avoir peur du noir.  »  La première fois que tu y avais mis les pieds, tu avais compris ce que ça voulait dire le noir absolu et le pourquoi des gens avaient déjà eu des crises d’angoisse en mettant les pieds dans ce restaurant.   « Si un jour tu veux y aller et que tu as peur du noir, je pourrai te tenir la main et pas que pour éviter que tu fasses une crise. Quoique si ce soit dans mes bras que tu la fais, tu peux autant que tu veux me la faire. » Tu ne pouvais pas te l’empêcher. Bien sur. De le provoquer. Derrière toi, le bruit de la cafetière indiqua que le café avait fini de couler dans ta tasse. Prêt à être servis.