shape of you x Lukas

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{  SHAPE OF YOU }
crédit/ bricole feat. @Lukas Sloan

ça faisait plusieurs minutes que tu regardais le siège en face de toi qui était vide maintenant. Tu ne t’en revenais pas de l’annonce qu’on t’avait faite. Lukas était revenu en ville. Et il ne te l’avait même pas dit. C’était ça qui t’avais fait asseoir sur un tabouret d’un bar où tu t’étais rendu pour aller boire un verre. Lukas était revenu et il n’avait pas jugé bon de te le dire. Au fond de toi, tu doutais. S’il était revenu, Lukas te l’aurait dit il n’était pas du genre à te faire des surprises. Mais d’un autre côté, la personne qui s’était glissé sur le tabouret en face du tien était quelqu’un de confiance qui détestait mentir. Et tu ne voyais pas pourquoi il l’aurait fait. Tu poussas un soupire alors que tu avalais en vitesse ton verre dont les glaçons avaient fondus à force d’être paralysé par la nouvelle. Tu ne savais pas si des gens te regardaient et pensaient que tu étais un con d’agir ainsi et au fond de toi, tu te fichais pas mal de leur avis. Tu étais sur le cul. Totalement. Tu secouais ta tignasse comme si elle allait te faire sortir de cet état de transe que tu t’étais plongé. Sans doute l’alcool aidant, tu retrouvas les esprits. Tu essayas de te souvenir de ce qu’il t’avait dit. La bride de conversation s’infusa dans ton esprit et les seuls mots « les quais » arrivèrent dans ta tignasse. Lukas partait dans cette direction selon ton ami alors que la nuit tombait sur la Nouvelle Orléans. Tu ne savais pas pourquoi il allait là-bas c’était bien un endroit où vous n’allez jamais ensemble. Etait-il revenu pour voir un amant qui habitait là-bas ? Possible vu que c’était lui-même qui avait ouvert votre couple en relation libre. Du moins, c’est ce que toi tu croyais. S’il y avait bien une chose dans ta tête d’artiste que tu savais était que la curiosité et toi étaient les meilleurs amis d’enfance. Tu étais incroyablement curieux d’où ta créativité à toucher à n’importe quel art. Et si tu l’étais du côté professionnel, tu l’étais aussi dans le personnel. Tu savais que ce n’était pas bien mais en quelques minutes, tu t’étais lever de ton tabouret et avait claqué derrière toi la porte du bar. Tu voulais savoir pourquoi Lukas allait là-bas et surtout voir pour qui il était revenu sans être passé par chez toi d’abord. Si ton téléphone n’avait pas eu une chute mortelle dans les WC ce matin là, tu aurais bien entendu que Bran t’avais dit que Lukas était venu quand tu étais sous la douche. Mais anéantis par la perte de ton téléphone, tu n’avais rien écouté. Si tu l’avais fait, tu ne serais pas parti au volant de ta moto en direction des quais pour satisfaire ta curiosité. C’est une quinzaine de minutes plus tard que ta moto fonda la ruelle et t’emmena à destination. Les quais te faisaient face. Si d’habitude, c’était peu fréquenté aujourd’hui il y avait de nombreuses voitures et moto en tout genre sur les quais. Au loin, tu voyais des gens entrer et sortir d’un vieux immeuble. De nombreux aller retour se faisaient. Lukas était venu à une rave party ? Curieux, tu laissas ta moto avec leurs autres véhicules et parti dans la direction ou tous les gens allaient. Pas de toute que Lukas serait la bas. La porte s’ouvrit devant toi et ce n’était pas de la musique qui détruisait tes tympans mais des cris. Applaudissait. Maudissait. Tu voyais des liasses de billet sortir de la poche des gens pour passer dans d’autres mains. C’était quoi cette histoire ? Où tu avais mis les pieds bordel ? Tu essayas de te frayer un chemin parmi les spectateurs et tu stoppas net en voyant le visage de ton fiancé amoché en compagnie d’un autre homme tout aussi amoché. Bien trop surpris, tu ne fis aucune réaction à part regarder en silence. Ne réalisant pas ce que tu voyais devant tes yeux. Lukas se battait. Digne du film Fight Club.

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{  SHAPE OF YOU }
crédit/ bricole feat. @Lysandre Bower

La rage te tordait le ventre et tu avais envie de hurler. Après être resté si calme face à cet inconnu, à poil, dans l'appartement de Lysandre, après l'avoir presque excusé de s'être fait avoir aussi, après t'être tu et avoir fui, tu te sentais enfin mourir. C'était une trahison que tu ne comprenais pas. Et tu avais vu trop de film d'amour pour savoir que la communication était la clef et que tu l'avais délibérément fui. Parler avec Lysandre aurait pu éclaircir beaucoup de chose, pourtant, tu ne t'en sentais pas capable, pas tout de suite, pas tant que tu étais plein de rage. De toute ta vie, tu n'avais jamais été considéré comme un mec parfaitement bien sous tout rapport, mais au moins tu n'avais jamais frappé qui que ce soit ... du moins, pas en abus de force. Frapper ça, tu l'avais déjà fait, dans des combats organisés, pour des paris, pour de l'argent. Voilà d'où t'était d'abord venu ta capacité à te maquiller, parce que tes parents et Lorcan n'avaient jamais été au courant. Il était vrai que tu faisais gaffe à protéger ton joli visage... mais ce soir, non. Ce soir, tant pis si tu repartais en sang, tant que l'autre souffrait autant. La blessure physique est bien plus facile à supporter que la blessure mentale, que ton coeur meurtri, que tous tes doutes, que toute ta rage.

Ton adversaire, tu le connais. Vous vous êtes déjà battu, il y a de longues années en arrière, tu avais gagné et il t'en voulait parce qu'il avait perdu beaucoup d'argent. Même musclé, tu parais frêle à côté de lui et c'était ce qui avait fait penché la victoire de ton côté à toi. Tant mieux, il pourra peut être laisser parler sa propre colère pour te refaire le portrait, tu n'en attends rien de moins. C'est lui qui attaque le premier, un coup de poing, violent, dans les règles mais qui fait un mal de chien. Tu voies flou, merde, ça fait trop longtemps que tu ne t'es pas battu, tu as perdu des réflexes, perdu l'habitude. Tu sais pourquoi, depuis Lysandre tu n'as pas mis les pieds sur un ring. Penser à lui te redonne de la force et tu enfonces ton pied dans son estomac. Il te retourne et vous manquez de tomber tous les deux, tu te rattrapes de justesse sous les hurlements et sifflements des spectateurs.

Tu craches un peu de sang avant de te remettre en position, puis les coups s'enchaînent, si tes jambes sont assez musclées pour te soutenir, tes bras commencent à fatiguer et les coups de ton adversaires sont de plus en plus violent. Tu baisses ta garde, tente de feinter, mais bien vite la victoire est annoncée et ce n'est pas ton côté qui pousse des cris de joie. Ceux qui ont parié sur toi viennent de perdre. « Merci » dis-tu d'une voix un peu faible avant de porter un linge humide à ton visage pour faire partir le sang. Ton nez te fait un mal de chien, il l'a sûrement déplacé, tu lui en veux, mais tu te dis que tu l'as bien mérité.

Alors que tu te retournes vers le public ton regarde croise celui d'un autre homme. Quelqu'un que tu ne pensais pas voir là, quelqu'un que tu ne voulais pas voir tout en désirant ardemment t'expliquer avec lui. « Lysandre. » Tes lèvres murmurent son prénom et tes yeux s'écarquillent. Merde. Merde. Merde. Tu titubes, de fatigue principalement, et t'accroches aux mains tendues qui t'aident à descendre. Tu veux te fondre dans la foule, t'échapper, ne pas le voir, pas maintenant. Pourtant, tes pas te conduisent vers lui, malgré toi.

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crédit/ bricole feat. @Lukas Sloan

Tu ne pouvais pas croire ce que se déroulait devant tes yeux. Tu étais planté comme un con alors qu’à côté de toi, des gens hurlaient. De victoire. De défaite. Tu n’écoutais pas. Tout ce qui t’emportait c’était l’homme qui avait perdu sur le ring. Cet homme que tu ne pensais jamais voir un jour ici et encore moins sur des combats clandestins. Lukas. Tu le détaillais la où tu t’étais posté. Tu le voyais glisser une serviette humide sur son visage. La serviette blanche se colora aussitôt en rouge. Rouge sang. Du sang de ton fiancé. Lukas était revenu à la Nouvelle Orléans pour se battre. Il avait ramassé des sales coups. Tu pouvais voir de la ou tu étais son corps musclé marqué de rouge. Tu te souvenais une fois avoir glissé ta langue sur une cicatrice sur ses pectoraux et qu’il t’avait répondu qu’il se l’était fait en tombant. Tu comprenais mieux maintenant l’origine de la blessure. Comme quoi les personnes étaient imprévisibles et avait tous un jardin secret. Tu avais découvert celui de ton fiancé. Ses yeux noisette plongèrent dans les tiennes et tu les voyais s’écarquillé. Il t’avait vu. Avait prit pleinement conscience que tu étais la. C’est son regard qui te décida à avancer d’un pas. A te faire réagir. Encore plus quand tu le voyais tituber. L’adrénaline était partie de son corps remplacé par la fatigue. Mais même marqué de sang séché et avec un nez qui semblait être déplacé, tu sentis ton cœur battre encore plus vite. Toujours plus. C’était l’effet qu’avait sur toi cet homme. Il l’avait toujours eu mais ce côté bad boy te plaisait encore plus que tu ne voulais l’imaginer. Si tu avais eu sur toi des pinceaux et une toile, tu l’aurais peint. Cet homme déchu qui était tien. Tu ne réalisas même pas dans la merde que tu t’étais fourré quand tu te positionnas face à lui. « Lukas » Tu amorças un mouvement de la main que tu portas sur son torse. « Bordel il ne t’a pas loupé on dirait. » Tu soulignais tes dires en remontant ta main sur son visage où le nez était gonflé. Il était toujours aussi séduisant. Mais il était surtout sauvage à cet instant. Tu chassas tes pensées érotiques d’un mouvement de la tête. Ce n’était pas le moment de s’extasier dessus. « Mais qu’est ce que tu fiches la ? » Dans tes yeux, tu ne voulais pas dire qu’est-ce qu’il foutait à Nola alors qu’il devait être à des centaines de kilomètres d’ici. Non. Mais bien qu’est-ce qu’il foutait la dans cet endroit. Et sans lui dire en plus.

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crédit/ bricole feat. @Lysandre Bower

Et là, d'un coup, vous êtes face à face. Lysandre et Lukas. Le couple, les fiancés, les amoureux. Ah, si la vie était aussi simple, cela se saurait depuis si longtemps ! Tu maudis tes pieds qui t'ont trahi, qui t'ont poussé vers lui alors que tu n'espérais que fuir encore un peu, au moins, ta rage est retombée et c'est la fatigue qui t'accable. Tu as du mal à respirer et tu n'as qu'une envie, c'est prendre une douche et dormir d'une traite, mais pour ça, il faut que tu trouves un hôtel, ou plutôt... il aurait fallu que tu le trouves avant. Maintenant, face à Lys tu es totalement perdu. Son regard, ses pas, sa façon de te toucher du bout des doigts, tu frissonnes et tu détestes ton corps d'être si faible devant lui. Tu as envie de tout oublier, de tout envoyer balader, de ne rien dire, ne rien savoir, parce que tu ne peux pas te passer de lui.

« Non, mais t'aurait du voir la gueule de l'autre. » tentative d'humour qui ne fonctionne pas, il a vu la tête de l'autre, il était présent dans le public, il sait et ça n'a aucun sens. Tu détournes le regard, parce que la lueur qui brille dans ses yeux te met mal à l'aise. Comment peut-il te désirer autant après avoir baisé un dieu vivant il y a quelques heures ? Tu l'as vu, tu sais, et pourtant, il est là, dans cet endroit sombre et... minute, qu'est-ce qu'il fait là ? Tu le saurais s'il faisait partie d'un quelconque public, tu parcours ses lieux depuis trop longtemps. L'effroi te serre le coeur, que sait-il ? Bran lui a sûrement parlé, tu t'empêches de reculer d'un pas, pourtant, tu as encore envie de fuir. « J'en avais b'soin. » Tu hausses les épaules, l'air de rien, comme si ce n'était qu'un passe temps comme un autre. Tu étudies son visage, tu essaies de comprendre ce qu'il sait et ce qu'il comprend... mais il aurait pu deviner ce que tu faisais là s'il savait, donc il ne sait pas ? Merde, c'est trop compliqué. « Et toi ? Qu'est-ce que tu fais dans un public comme ça ? Tu viens prendre un bain de foule avant de peindre avec leur sueur ? » T'es pas méchant et ta voix a perdu de son piquant, tu es fatigué, ça se ressent, tu veux fuir cette conversation pire encore, tu veux qu'il aborde le sujet. Maintenant, que tu es calme et exténué, que tu ne risques pas de le frapper, parce qu'il ne mérite pas qu'on touche à sa belle gueule, tu veux pouvoir réagir différemment que sous le coup du choc et de la colère... seulement, il n'a pas l'air de vouloir en parler, il a choisi ses mots avec soin, tu le connais assez pour savoir que c'est bien le cas. « J'vais aller prendre un douche. » T'annonce ça pour le virer, pour être tranquille ou pour lui demander de se bouger d'parler, parce qu'après ta douche, tu disparais.

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crédit/ bricole feat. @Lukas Sloan

Tes prunelles le fixaient avec insistance. S’il y avait une foule monstrueuse autour de vous, tes yeux en avaient que pour lui. Tu ne te rappelle plus de la dernière fois que tu l’avais vu. En vrai. En chair et en os. Et non en visio comme vous avez eu l’habitude de faire depuis qu’il avait accepté un poste sur New York. Tu le détailles comme si c’était la première fois que tu le voyais. Réellement. Car d’une certaine façon, c’était le cas. C’était la première fois que tu le voyais dans cet état là et dans un endroit pareil. Et Bordel qu’est-ce que tu avais envie de le peintre. Tu rejettes cette pensée quand il amorça l’humour quand tu lui avais déclaré quelques minutes plus tôt que l’autre ne l’avait pas loupé. Tu savais qu’il savait que tu avais vu qui était le gagnant de ce combat clandestin. Et ce n’était pas lui. Malgré tout, les commissures de tes lèvres s’étiraient. « Je suis sur que demain il regrettera de t’avoir eu comme adversaire. »  De la où tu étais, tu l’avais vu vachement amoché. Tu ne connaissais pas grand-chose dans ses sports là et tu détestais te battre. Et tu pensais que c’était le cas de Lukas. Finalement, tu avais tords. Le besoin. C’était la raison qu’il t’avait donné et qui avait provoqué chez toi un mouvement sur ton visage. Tes sourcils se redressaient et tu penchais la tête sur le côté. Perplexe.  Tu ne comprenais pas ce besoin là. La boxe tu pouvais comprendre mais de la à faire un combat clandestin y avait un gouffre entre les deux. Tu ne cherchas même pas à dire quelque chose vu que tu sentais que si tu disais ce que tu pensais, ça n’allait pas lui plaire. Et tu n’avais pas envie de partir dans des histoires. Encore moins le jour même où tu le revoyais depuis des mois. Tu te passas une main dans ta chevelure, nerveux quand il te retourna la question. Jouer franc jeu ou détourner la vérité ? Tu ne savais pas sur quel pied danser même quand il tenta l’humour en faisant référence à ton métier d’artiste. « Connor m’a dit qu’il t’avait vu trainer sur les quais alors je suis venu voir par moi-même s’il ne me mentait pas. Surtout que j’ai noyé mon téléphone ce matin dans les toilettes et ça m’aurais vraiment surpris que tu débarques à la Nola sans me le dire. » Il n’était pas friand des surprises. Rare était les fois qu’il t’en avait fait. Si tu savais dans quelle merde, tu t’étais fourré, tu te serais abstenu de dire la suite. « Bon je ne m’attendais clairement pas à te voir ici en plein combat clandestin. Je suis juste un peu déçu que tu ne sois pas venu avant me voir. »  Tu haussas les épaules en glissant un regard autour de toi. Un autre combat allait débuter et les gens commençaient déjà à faire leur pari sur le gagnant du combat futur. « La seule sueur que je veux peindre c’est la tienne. Ce côté bad boy te va vraiment bien. »  Un compliment que tu glisses en reposant tes prunelles dans les siennes. Tu avais déjà peint Lukas. Plusieurs fois. Comme tant d’autres hommes. Mais jamais dans un tel contexte. Quand Lukas annonça qu’il voulait prendre une douche, tu hochas la tête en jetant un coup d’œil dans la pièce. Ne se doutant pas qu’il t’avait dit pour couper court à votre conversation. Trop paumé tu l’étais. Dans le flou total. « Il y a des douches ici ? » Tu semblais perplexe. Tu avais l’impression était vide quand il n’y avait pas autant de monde en ses lieux. Alors, avoir un vestiaire et une salle de bain c’était inespéré. « Sinon tu peux la prendre chez nous ? Je suis venu en moto et je te dirai rien si ton corps emplit de sueur et sang salissent ma dernière veste promis. »  Tu avais glisser naturellement un chez nous dans ta phrase. Et de jouer sur l’humour. Toi qui n’aimais pas salir tes précieuses affaires de moto, pour Lukas tu pourrais faire cette concession. A voir si vraiment il comptait venir avec toi ou filer à l’anglaise comme il voulait le faire.

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crédit/ bricole feat. @Lysandre Bower

Il joue le jeu, il te dit rien de plus que ce que tu veux entendre. Et tu te demandes si votre vie c'est ça, un jeu. Est-ce une passade pour lui ? Pourquoi avoir accepté ta demande de fiançailles alors ? Soudain, tu te demandes si tu ne t'es pas engagé corps et âme dans cette relation, mais pas lui. La demande en mariage ? Elle venait de toi. La prise de poste à New York, il t'a jamais supplié de revenir. Il n'a jamais activement cherché à organiser un mariage alors vos fiançailles traînent en longueur. Et s'il... avait juste de la peine pour toi ? Et qu'il restait pour te faire plaisir ? Soudain, ça te tombe dans l'estomac et tu as besoin de t'assoir. T'es sûr d'avoir fait mouche, t'es certain d'être le con dans l'histoire. Est-ce une vengeance ? T'as envie de fuir, maintenant tout de suite. T'as pas envie d'avoir la suite de votre conversation, t'as aucune envie de l'écouter parler, de l'écouter se plaindre ou t'en vouloir, parce que t'es certain qu'il va le faire. Et tu t'en veux aussi, parce que tu l'aimes tellement que ça te crève le coeur.

Même là, quand il te fait des reproches, alors que tout ton corps est chaud de douleur et que ton nez continue de saigner, alors que t'es au plus bas, même là, tu l'aimes. Et tu te détestes pour ça. Tu devrais lui hurler dessus, lui répondre sèchement que c'est lui qui est en tort, sauf que tu ne dis rien. Tu l'écoutes juste. « Bon je ne m’attendais clairement pas à te voir ici en plein combat clandestin. Je suis juste un peu déçu que tu ne sois pas venu avant me voir. » Tu relèves tes lèvres en un sourire méprisant, mais ça fait trop mal au visage, alors tu laisses juste passer. Il hausse les épaules. Il est débile. Il savait qui il y avait chez lui non ?  Tu es reparti avec Bran tout à l'heure, comment peut-il oser te dire ça ? La rage revient, mais heureusement, le nouveau combat a commencé et les hurlements de joie te vident de ton énergie. T'en as plus. Tu lâches les armes. Tu hausses les épaules comme lui, sans te justifier, parce qu'il ne mérite pas ce que tu as à lui dire.

Tu as un mouvement léger de recul quand il te parle de sa sueur. Il veut quoi là encore ? Et pourquoi c'est si mignon ? Comment une phrase sur ta putain de sueur fait battre ton coeur ? Merde. T'es maso, y a plus d'autres explications. Tu te passes une main sur le visage, en proie à milles émotions à la fois, mais la fatigue prend le dessus. « T'es complètement taré Lysandre Bower » Mais le sourire sur tes lèvres, ce sourire doux, léger qui atteint tes yeux atténue la dureté de tes mots. Son nom entier, tu le prononces rarement, que dans certaines occasions graves ou sérieuses, mais là, ce nom roule sur tes lèvres. Lysandre Bower c'est pas Lys, c'est pas le mec qui vient de sauter son meilleur ami d'enfance comme tu l'as appris plus tard. C'est peut être quelqu'un d'autre qui vaut la peine ?

« Sinon tu peux la prendre chez nous ? Je suis venu en moto et je te dirai rien si ton corps emplit de sueur et sang salissent ma dernière veste promis. » Les mots de Lysandre t'arrêtent en plein mouvement pour partir. Tu n'avais pas répondu à ses accusations, tu voulais juste fuir, mais il avait dit nous. Tu n'as pas envie de te battre, pas tout de suite, mais maintenant qu'il est là, tu sais que tu n'as pas envie de le laisser partir. Tu le hais, tu lui en veux, mais tu l'aimes aussi tellement. C'est embrouillé dans ton esprit. « Pas chez toi, non. » C'est trop tôt, tu n'es pas prêt. « Mais viens avec moi, s'il te plait. » Tu es touché par les mots de Lys, ce nous qui veut plus rien dire mais que tu espères vivre à nouveau. Et puis, tu ne veux pas salir sa précieuse dernière veste. T'es mesquin en pensant ça, mais au fond, tu sais que c'est vrai, tu as toujours fait attention à lui. Et puis, tu es las de te battre. « Y a un hôtel sur les quais, je prends une chambre, je prends une douche et ... ensuite, ensuite, je te suis. » Tu as décidé de ne pas le fuir tout de suite, c'est lui qui est venu, au pire moment certes, mais maintenant qu'il est là. Tu as besoin de calme, de sortir de cette atmosphère bruyante et suante, juste de réfléchir un peu. Vous parlerez, plus tard, beaucoup plus tard.

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crédit/ bricole feat. @Lukas Sloan

Ton nom dans la bouche de Lukas te fit sourire. C’était rare qu’il employait ton identité en entière. Et encore moins ton prénom entier car il savait que tu avais horreur de ce prénom de fleur. Généralement, il l’utilisait sur des conversations sérieuses ou graves. Ou quand tu avais merdé. Ce qui était ton cas mais tu ne le savais pas encore. Tout ce qui t’emportait la était le son de sa voix quand il avait prononcé ton prénom. « Je sais et c’est pour ça que tu m’aimes. » Et tu rajoutas une énième couche sans le savoir malgré toi. Tes prunelles se portèrent quand des nouveaux cris fusèrent autour de vous. Tu avais oublié en l’espace d’une seconde, c’était l’effet Lukas, ou tu étais. Un autre combat avait débuté et déjà tu pouvais voir les liasses de billets se passer de mains en mains. Les gens pariaient sur tout de nos jours et vu les billets verts que tu avais aperçus, les gens misaient gros pour des combats. Tu reportas ton attention sur Lukas en te demandant si c’était pour cette raison qu’il en faisait. Est-ce qu’il avait autant besoin d’argent qu’il préférait se bastonner avec des inconnus plutôt que te demander directement à toi ? L’argent n’avait jamais été un tabou pour toi. Tu gagnais très bien ta vie et tu pensais que Lukas aussi. C’était peut-être ça sa décision de revenir vivre ici à la Nouvelles-Orléans ? Ses questions tournoyaient dans ta tête jusqu’à que Lukas les fasse partir. Il répondait négativement à ta proposition d’aller à votre loft. Tes épaules se baissèrent. Déçu. Mais un sourire revenait sur ton visage quand il te demanda de l’accompagner. « Je te suis où tu y ailles. » De ce qu’il t’informa, il avait un hôtel non loin des quais. Il avait déjà réparé les lieux comme s’il avait déjà prévu d’y aller crécher pour la nuit. Tu te posas la question s’il n’était pas venu pour un soir et que si tu ne l’avais pas vu, il serait reparti sans être venu te voir. Tu chassas ses vilaines pensées quand des jurons se firent entendre non loin où tu étais. Il semblerait qu’ils avaient misés sur le mauvais homme. Tu t’avanças et posa une main sur l’épaule de Lukas. « On y va avant qu’ils ne te redemandent de monter sur l’estrade ? » Tu ne semblais pas attendre de réponse de sa part que tu fis glisser ta main dans sa main pour l’attraper. Une fois fait, tu te retournas et parti vers la sortie en l’emmenant avec toi. Quelques minutes après, Le brouhaha disparu pour laisser place au silence de la Nouvelle Orléans. Un léger courant d’air de saison glissa dans tes cheveux les faisant voler. L’hôtel qui te disait était finalement proche et sans le savoir tu t’étais garé sur le parking de cet hôtel. Le silence se fit jusqu’à que tu sortes ta carte bancaire et paye une chambre pour la nuit au concierge de nuit. Tu lanças un regard noir à ce dernier quand il regarda d’un geste appuyé Lukas et attrapa d’un geste ennuyé la clé de votre chambre. Tu partis vers l’endroit qu’il t’indiquait en trainant toujours ton fiancé par la main. La porte s’ouvrit devant vous et tu te laissas tomber sur le lit deux places de la chambre. Elle était toute simple. Un lit. Une salle de bain avec WC. Une télévision. Le strict minimum pour un formule1. Tu reportas ton attention sur ton fiancé qui avait fermé la porte derrière lui. « Tu veux que je t’aide à nettoyer tout ça ? Je peux te servir d’infirmier. » Tu faisais référence au mauvais coup qu’il s’était pris au visage. Même si tu n’étais pas contre de prendre une douche brulante avec lui vu l’aura bad boy qu’il dégageait à ce moment. Une aura qui te donnait chaud.

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{  SHAPE OF YOU }
crédit/ bricole feat. @Lysandre Bower

Il n’aurait pas pu choisir de meilleurs mots pour te blesser encore plus. Aimer. Bien sûr que tu l’aimes, tu l’aimes à en crever, et pourtant, ce soir… Tu soupires, tu lâches la pression, les armes, les larmes. La seule chose qui te fait tenir debout, c’est l’envie de t’allonger dans un endroit confortable. Pas par terre ici. Alors tu avances, aux côtés de Lysandre, sans plus rien dire. Il parle pour deux de toute manière, ça te suffit. Quand Lys te pose la main sur l’épaule, tu t’interdis de te dérober, pourtant sa chaleur te brûle. Son toucher t’avait manqué, bien trop manqué. Tu fermes les yeux pour cacher tes larmes, la fatigue n’étant pas loin, elle fait revenir en toi tout ce que tu avais envoyé loin.

A l’air libre, tu respires mieux. Sa main dans la tienne te tient chaud et tu regardes les quais défiler devant toi, l’hôtel est juste là, tu n’as même pas le temps de sortir ton fric, que Lys a déjà payé. « Fallait pas » grognes-tu en signe de remerciement. Tu te fiches du regard du concierge et tu suis la main tendue de Lys. Les sentiments contradictoires qui te traversent te brûlent. Tu veux qu’il reste là, tu veux qu’il se barre, tu veux qu’il te parle et t’avoue tout, tu veux qu’il se taise à jamais. Comme tu veux, par dessus tout, prendre une douce, tu laisses tomber les réflexion et t’enferme dans la salle de bain. « Tu r’garderas après s’tu veux. » dis-tu a travers la porte. Tu as bien senti son excitation, tu as bien senti qu’il est heureux de te voir et ça te brise en deux. Parce que tu ne sais plus sur quel pied danser.

Tu allumes l’eau, brûlante et te fout dessous. L’eau coule sur ton corps sans que tu ne puisses rien faire. Tu attends que le temps passe, qu’une solution se présente, que quelque chose ait lieu. Mais rien. C’est à toi de prendre tes décisions, à toi d’agir, à toi de choisir. Quitter Lys. Lui pardonner ? T’enfuir. Retourner à New York, ou mieux, partir en Angleterre. Tout plaquer. Être plus heureux ailleurs. T’es même pas sûre que tu puisses être heureux ailleurs. Ces dernières années, niaisement, chaque fois qu’on t’avait demandé ce qu’était le bonheur - personne demande ça, ok - tu avais eu l’image de Lys en tête. Tu finis par éteindre l’eau pour prendre le savon. Tu te frictionnes, ça fait mal, tu arrêtes et pose ta tête contre le mur. T’aurais dû demander de l’aide à Lys. Il est juste là, juste derrière, mais peut être est-ce la fierté, tu n’en fais rien. Tu souffres en silence.

Après un temps abominablement long, tu sors, vêtu d’une serviette autour de la taille. Tu revois la scène de ce matin, tu manques de vomir, puis tu ouvres la porte. Lys est là, toujours là. Tu sais pas si tu aurais préféré qu’il s’en aille, qu’il s’éloigne. Tu détournes les yeux et t’assieds sur le bord du lit. « Tu… tu peux faire quelque chose avec ma tête ? » Il n’a pas le temps de répondre que ton téléphone sonne. Tu n’as pas particulièrement envie de décrocher, mais au moins ça t’évite de parler à Lys, puis à cette heure-là, si on t’appelle c’est peut être important. Tu ne connais pas le numéro, tu décroches.

Et tu t’effondres.
Le monde devient noir et tu n’as plus rien sur quoi mettre tes pieds.

Tu ne sais pas si ton coeur bat très vite ou, au contraire, s’il s’est arrêté.
Les larmes coulent, enfin.

Tu hurles. « NON ce n’est pas vrai. »
Pourtant, tu entends les mots, tu comprends ce qu’ils veulent dire, tu sais ce que tu dois faire.
Tonalité de fin.

La police a raccroché.

Un regard, tu te tournes vers Lys, tu ne sais pas ce qu’il a entendu. Alors tu prononces les mots fatidiques.

« Lorcan, Lorcan est mort. »

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{  SHAPE OF YOU }
crédit/ bricole feat. @Lukas Sloan

Assis sur le lit de cette chambre d’hôtel que tu avais payé parce que Lukas voulait prendre une douche rapide, tu ne l’avais pas quitté des yeux. Même si tu plaisantais, tu voyais bien que quelque chose clochait chez Lukas. Tu le connaissais. Tu l’avais appris à le connaitre bien des années après les sévices qu’il t’avait fait subir gamin. Et tu savais qu’à cet instant que quelque chose n’allait pas. Mais tu ne savais pas quoi. Tu mettais sa fatigue sur le combat qu’il avait fait. Même si ça t’avait surpris de le retrouver dans cet endroit, finalement plus tu réfléchissais plus tu trouvais ça logique. Il avait toujours eu du mal à gérer sa colère. Et tu te rappelais de cicatrices qu’elles n’étaient pas la les jours précédents. Car tu connaissais aussi son corps par cœur. Corps qui disparu dans la salle de bain et dont tu compris directement qu’il voulait la prendre seul. Rien d’étonnant mais tu aurais voulu l’aider. S’il y avait du sang sur le visage, tu n’imaginais même pas s’il y en avait ailleurs que sur cette partie la. Mais sa réaction avait été clair alors tu la respectais. A la place, tu étiras tes bras en arrière sur le lit. Au moins, le lit semblait confortable et non miteux comme tu avais pensé en voyant le nom de l’hôtel. Depuis que tu avais gagné en célébrité et en argent, ton confort de vie avait été plus qu’améliorer. Qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire pour faire plaisir à son homme. Tu levas la tête quand tu entendis la porte de la salle de bain s’ouvrir. Laissant apparaitre la plus belle créature que tu connaissais sur Terre. Lukas. Il était revêtu qu’une serviette qui entourait sa taille. Laissant apparaitre ses tablettes de chocolat. Les cheveux mouillés tu voyais des gouttelettes glissés pour venir s’écraser sur le haut du buste de ton homme. Tu voulais être à cet instant cette putain de gouttelette ou mieux l’attraper de tes lèvres. Oui. Lukas était un appel à la luxure. Que ça soit habillé ou nu. Il était la tentation. La luxure. Et il t’avait choisi. Et il était généreux au point d’avoir ouvert votre relation à d’autres personnes. Ce détail tu l’enlevas de ta tête quand tu le voyais s’approcher de toi. La. Tout ce qu’il comptait à tes yeux était devant toi. Il t’avait manqué.  Cruellement. Autant amoureusement que physiquement. Tu te sentais déjà à l’étroit dans ton jean. Sa voix te calma et tu détournas du regard, tu avais suivis les gouttes glissé sur ses abdos, pour les planter dans son regard.  Tu t’apprêtais à lui dire qu’il était plus que prêt à jouer à son infirmier quand le téléphone de ton fiancé sonna.

Tu poussas un soupire quand tu le revis partir pour prendre l’appel. Tu maudissais cette personne de briser votre moment. Tu n’imaginais même pas à quel point quand tu entendis Lukas hurler qui te fit tourner la tête dans sa direction. Il était clairement sous le choc et tu pouvais le voir pleurer. Bordel qu’est-ce qu’on avait pu lui raconter au téléphone pour le mettre dans cet état ?  Tu le regardais sans comprendre jusqu’à qu’il raccroche et dise la conversation qu’il avait eu. Lorcan était mort. Le frère de Lukas, ton premier crush d’adolescent, ton meilleur ami était mort.  Tu ouvris la bouche avec aucun son qui sortait de ta bouche. Tu avais l’air d’un con de mimer un poisson. Tu te repris vite quelques secondes après avoir subit le choc et te leva « Viens-la. » En quelques secondes, tu plaquas ton corps contre le sien pour le prendre dans tes bras. « Bordel, je suis désolé Lukas. »  Tu posais ta tête sur une de ses épaules. Tu revoyais des scènes avec Lorcan. Tu le voyais heureux avec sa femme et sa fille qui était née. Tu voulais le rassurer. Etre la pour lui. Etre l’homme de la situation. Tu fis un pas en arrière et tu arrivas à l’emmener avec toi sur le lit pour s’y asseoir dessus. « Comment c’est arrivé ? »  Tu essayais d’éponger sa souffrance. Milles questions tournaient dans ton esprit. « Pourquoi ce n’est pas sa femme qui t’a appelé ? Ne me dit pas qu’elle était avec lui et Lily aussi ? »  Tu imaginais déjà le pire des scénarios. A la Nouvelle Orléans, on pouvait mourir de tout et n’importe quoi.  Tu ramassas une serviette qui trainait non loin du lit pour venir lui nettoyer sa tête. Même sous le choc d’une nouvelle, tu voulais soigner Lukas. Penser à lui. Comme si en épongeant son sang, ça arrivait à lui faire enlever la tristesse et la souffrance qu’il ressentait vu l’affreuse nouvelle qu’il avait reçue. Et par ta faute ce n’était pas la seule pire nouvelle de la journée.

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{  SHAPE OF YOU }
crédit/ fallencrackships feat. @Lysandre Bower

La colère de la trahison s'était envolée, remplacée par la fatigue des combats. Tu n'avais pas dit à Lysandre que celui qu'il avait vu n'était que le dernier, tu n'avais pas tout dit parce que tu ne voulais rien lui dire. Mais là, d'un coup, la situation avait basculé.

Et tu comprends à cet instant que jusque là, tout allait bien. Que la vie continuait, que vous aviez la possibilité de parler, de vous pardonner, d'avancer. Maintenant... maintenant c'était trop tard. Fini. La page venait de se tourner pour ton frère et tu n'avais même plus les ressources pour en vouloir à Lysandre. Il était là, présent et dans ses bras tu te sens un peu moins seul. Toujours aussi mal, ton coeur reste brisé, ta peine est immense, mais ta solitude, elle, s'envole peu à peu.

Tes cheveux mouillent ses vêtements, mais vous vous en fichez l'un comme l'autre, tu attrapes sa main et ferme les yeux, le front toujours appuyé contre son épaule. Lys est insupportablement parfait à cet instant. Tu sais combien tu l'aimes et pourquoi. Il ne t'a posé aucune question, il te laisse avancer à ton rythme, pourtant, il a bien dû sentir que tu n'allais pas bien et, s'il n'a pas deviné ce qui ne te plaisait pas, il ne doit rien comprendre. Pourtant, il est là. Idiot amoureux que tu es.

Tu serres ses doigts et te laisse entraîner sur le lit. « Je, je l'admets pas, c'est pas réel, c'est pas vrai. Je peux pas. C'est pas possible. » Tes mots sortent tout seuls, hachés, trop vite. Tu ne veux pas y croire parce que c'est bien trop douloureux. Lorcan. Une vie sans Lorcan c'est pas possible. Il est ton pilier, la personne sur qui tu peux toujours compter. Tu n'arrives pas à y croire. « Accident de voiture. Elle et lui. » Tu détournes les yeux. Un choc, c'est pas réel. C'est pas possible. C'est une blague, une caméra caché. Les yeux coulent encore le long de tes joues. Tu recommences à serrer sa main, t'as besoin de le sentir là, contre toi. Lui au moins est réel. Lys est là. « Lily... Lily va bien, elle était avec une baby-sitter. » Tu le regardes soudain. Ta poitrine se relève et se baisse rapidement, ton souffle est court, tes yeux sont rouges et Lys est là.

Il attrape une serviette qui se colore rapidement en rouge. Ton sang coule encore, tu l'as nettoyé mais les plaies ne sont pas fermées. Pourtant la douleur sur ton corps n'a rien à voir avec la douleur qui brûle ton coeur. « Ne pars pas. » supplies-tu soudain. Tu le regardes, tu poses une main sur sa joue. « Je te pardonne, mais reste, s'il te plaît, reste avec moi. » Les mots sont sortis sous le coup de l'émotion, tu l'as dit, trop vite, sans vraiment le penser, mais maintenant, tout de suite, tu sens que c'est vrai. Là, tu ne lui en veux pas, tu serais prêt à tout pour rester accroché à lui, tant pis s'il a besoin de voir d'autre mecs, ce fameux Bran par exemple, tant pis, parce que seul, tu ne pourras pas te relever.

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{  SHAPE OF YOU }
crédit/ bricole – crackship fallencrackships feat. @Lukas Sloan

 Tu regardas avec insistance ton fiancé. Tu réalisas les mots qu’il avait prononcés après s’être effondré. Son frère. Lorcan. Celui que tu avais aimé à une époque avait péri dans un accident de voiture. Ce genre de choses qui arrivaient plus qu’on ne le pensait mais au grand jamais on pensait que ça nous arriverait. Et pourtant. La réalité de la Nouvelle Orléans te la rappela. Personne n’était à l’abri d’un accident. On était tous en contrat à durée déterminé avec la vie avant que celle-ci se finisse. Comme ça. D’un coup. Sans qu’on ne s’y attend. Sans qu’on s’y prépare à dire au-revoir aux personnes qu’on aimait. Lorcan n’avait pas eu cette chance. Lukas non plus. La tête posée sur la sienne, tu te fichais pas mal de sentir tes vêtements devenir mouillés à cause de la sortie de sa douche. Tu te fichais pas mal du sang qui s’y imprégnait également. Tout ce qui t’emportais à tes yeux était Lukas. Tu oublias que tu l’avais vu se battre sans savoir la raison de cette lubie. Tu oublias que tu lui en avais voulu parce qu’il avait préféré venir se battre avant de venir te voir. Tu oublias tout ça. Pour lui. Pour devenir son pilier. Le roc à laquelle il s’accrochait alors qu’il tombait. Dans le fossé de la souffrance. De la perte de quelqu’un. Du déni. Tu ne savais pas quoi lui dire. Quoi faire pour qu’il se sente mieux alors qu’il l’avait l’impression d’avoir tout perdu. Tu n’osais imaginer la douleur qu’il ressentait. Toi aussi tu avais un jumeau et tu ne préférais pas imaginer une vie sans lui. Alors que Lukas lui devait vivre maintenant tout seul. Tu le serras dans tes bras. Seul chose que tu pouvais faire. Il t’informa que sa femme aussi était morte et que leur enfant Lily avait échappé à cet accident. Lily était vivante. Et orpheline. « C’est affreux. » Toi aussi tu l’avais connu cette situation mais tu avais eu la chance d’avoir ton jumeau et d’être tombé dans un bon foyer. Est-ce qu’elle aura la même chance que toi tu avais eu ? Cette question ne te quitta pas à l’esprit quand tu épongeais les plaies ouvertes de ton homme. Tu marquas un mini temps d’arrêt quand il te demanda de ne pas partir. Tu allais lui répondre au moment où il posa une main sur ta joue et qu’il te disait qu’il te pardonnait. Tu ne comprenais pas pourquoi il te pardonnait. Est-ce le fait de l’avoir vu se battre, cacher son jardin secret qu’il n’avait pas apprécié ? Tu étais dans l’ignorance totale mais tu ne préféras pas glisser sur ce terrain qui s’avérait très boueux. Tu avais un instinct de survie sans le savoir. Ou la chance de l’ignorant. « Je suis la et je n’irai nulle part Lukas. » Tu glissas à ton tour une main sur une de ses joues. « Je t’en fais la promesse. » Tu penchas la tête sur le côté et glissa ton petit doigt autour du sien. C’était votre truc idiot. De sceller une promesse sacrée. « On ne brise jamais une promesse du petit doigt hein ? » Tu essayas de détendre l’atmosphère. Juste pour le faire sourire. Tu l’avais promis plein de choses que tu respectais à la règle car tu tenais parole. L’ouverture de votre couple n’était pas une promesse et vu ce qu’il était revenu dans tes bras, tu ne voyais pas l’intérêt de cette ouverture. « Je t’aime ok ? Et je ne te lâcherai jamais au point que ça sera toi qui me suppliera d’arrêter de t’étouffer tellement je te tiendrai bien fort entre mes bras. » Il t’arrivait de dire des choses romantiques. Cet homme t’en faisait beaucoup dire. C’était l’effet Lukas sur toi. Tu étais un autre homme quand il était dans les parages. Tes doigts frôlèrent ses lèvres, elles aussi abimés par le match qu’il avait donné. « Laisse-moi te soigner la aussi. Laisse-moi prendre ta douleur que tu as à l’intérieur de toi. » Tu voulais qu’il aille bien. Tu n’aimais pas le voir comme ça. Abimé. Anéanti. Au fond du gouffre. L’amour pouvait donner des ailes.

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{  SHAPE OF YOU }
crédit/ bricole - crackship fallencrackships feat. @Lysandre Bower

Il est là, genre vraiment là. Il serre ton petit doigt, il te promet d'être toujours là alors tu te noies dans ses paroles, tu te noies dans ses caresses, dans son regard et dans ses lèvres. Parce que sa présence est un réel réconfort, tu te sens entier quand tu es avec lui. Lys ce n'est pas juste un mec, c'est l'amour de ta vie, la personne la plus intéressante que tu connaisses et, malgré sa trahison, tu es incapable de le haïr.

Tu sens que tu pleures encore, mais tu ne peux arrêter les larmes de couler. Toi qui ne montre jamais tes faiblesses, toi le mec le plus dur de ton groupe d'ami, toi celui qui a longtemps fait croire qu'il était quelqu'un d'autre pour éviter de montrer le vrai toi. Il n'y a qu'avec Lys que tu te laisses aller, qu'avec Lys que tu oses enfin montrer qui tu es. Et ça te fait un bien fou. Dans ses bras, la réalité ne t'atteint que moins fortement car tu sens que tu peux te relever de tout.

« Jamais. » Tu lui réponds d'une voix faible et éteinte. T'arriveras pas à te relever, ça ne sert à rien d'essayer. Et tu choisis, une fois de plus de te noyer. La douleur de ce matin s'est noyée dans les combats. Cette douleur-ci, peut être que tu vas la noyer dans l'amour ? C'est sûrement moins nocif. « On peut... oublier tout ça ? » Tu soupires en fuyant son regard. « Toute cette merde, et juste maintenant, se dire que c'est pas vrai. » Tu fermes les yeux et te concentre sur la douceur de son toucher plus que la douleur de tes blessures. « On devrait sûrement se comporter en adulte, plus tard, je vais devoir aller au poste et voir, et assumer » Ta voix se met à trembler, tu ne veux pas penser à tout ça. Puis tu plonges ton regard dans le sien, ce n'est même pas un désir fou et furieux comme vous avez pu les partager, c'est une supplication. « Mais là, maintenant, tout de suite, on peut juste penser égoïstement à nous ? Tu peux combler mon coeur meurtri ? » Et tu prends possession de ses lèvres, ce n'est pas si doux, c'est désespéré. Tu as besoin de penser à autre chose, d'oublier et de ne sentir que lui. Tu t'interdis de penser à Bran ou à Lorcan. Tu ne cherches que la caresse des bras de Lys, que son corps contre le tien, que ses mains qui te touchent et te font frémir.

Tu veux arrêter de vieillir et être égoïste. Juste un instant.